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Aujourd’hui quelle évidence : voyager à
son gré à travers l’Europe ainsi que dans
nombre de pays et payer avec une seule
et même monnaie ! Cela semblait exclu
en 1945, dans une Europe tombée en
ruines suite aux événements atroces de
la Seconde guerre mondiale. La vue de
ces ruines rendait les choses claires : un
avenir couronné de succès ne pouvait
trouver sa place que dans une Europe
unie et dirigée par des Etats démocra-
tiques. Le rôle qui revint à la France et
l’Allemagne pour y parvenir fut signifi -
catif. Et ce rôle, ils le remplirent. Jadis
ennemis héréditaires, ils devinrent des
voisins entretenant des relations amica-
les mais ils devinrent aussi le moteur du
processus européen d’union et d’inté-
gration.
Depuis le début du XIXe siècle, on par-
lait de cette « inimitié héréditaire ». La
guerre franco-allemande de 1870/71
et les deux guerres mondiales semblè-
rent corroborer cette thèse. L’exposition
« Les relations franco-alle mandes entre
1870 et 1945 à travers la littérature con-
temporaine » met en lumière cette pé-
riode. Elle montre aussi clairement que
les relations enchevêtrées de ces deux
pays situés au cœur de l’Europe, tantôt
comme amis, tantôt comme ennemis,
touchaient, même dans cette phase
d’inimitié, à différents domaines. A tou-
tes les époques et dans chacun des
pays, il y a eu des visionnaires – politi-
ques, intellectuels, citoyens – soucieux
d’un rapprochement et d’une réconcilia-
tion. Tous ont élaboré les bases du pro-
cessus de réconciliation qui a débuté en
1945.
Je suis très heureux de voir que l’ex-
position de l’Institut Franco-Allemand
(dfi ) soit présentée au public pour la
première fois à Fellbach. La fondation
« Dr Karl Eisele et Mme Elisabeth Eisele »
a eu plaisir à soutenir ce projet.
L’Histoire va jusqu’à poser ses emprein-
tes sur des vies entières. Ainsi en est-il
de celle de Karl et Elisabeth Eisele. Ce
physicien docteur ès sciences et spé-
cialiste de mécanique de transmission
vécut et travailla de longues années en
France après 1945 avant de rentrer en
Allemagne avec sa femme. Il continua
à diriger l’entreprise familiale d’articles
métalliques alors qu’il avait déjà atteint
un grand âge. En décembre 2005, Mon-
sieur Karl Eisele décéda. C’était un hom-
me impressionnant et sa personnalité
ne l’était pas moins. Pour lui, le succès
dont il faisait preuve dans son entre-
prise était toujours un moyen d’arriver
au but. C’est ainsi qu’avec son épouse il
décida de créer une fondation dont il se
fi xa pour objectif l’entente entre les peu-
Quelques mots de bienvenue
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