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I) Notions d’électromagnétisme dans les milieux diélectriques :
Dans la matière, un champ EM agit sur les atomes, les molécules ou les ions en les déformant. Le
milieu matériel va ainsi :
• Se polariser sous l’action du champ électrique
• S’aimanter sous l’action du champ magnétique
Ces modifications vont alors provoquer l’apparition d’un champ électrique (ou magnétique)
induit par le champ EM externe, qui s’ajoute à celui-ci.
Le but de ce paragraphe est d’expliquer comment ces phénomènes microscopiques se traduisent
à l’échelle macroscopique dans l’expression des équations de Maxwell.
Dans certains milieux (métaux, plasmas), les charges se déplacent librement (on parle de charges
et de courants libres). Dans les diélectriques, les charges ne se déplacent que très peu et
s'organisent sous forme essentiellement de dipôles électriques (on néglige les contributions dues à
l’apparition de quadripôles ou même d’octopôles électriques).
Le champ électrique ne pénètre pas dans les milieux conducteurs, la densité surfacique de charges
libres d’ajustant pour annuler le champ créé par les charges externes. Par contre, le champ
électrique pénètre à l’intérieur d’un matériau isolant et agit sur les porteurs de charge de la
matière, d’où le nom de diélectrique (du grec, signifiant « à travers »).
On peut citer l’expérience de l’introduction de matière isolante entre les armatures d’un
condensateur, réalisée historiquement par Faraday : on constate que la capacité augmente, d’un
facteur qui dépend du matériau, appelé permittivité relative de l’isolant et notée ε
r
. Pour maintenir
le même potentiel, le générateur auquel sont reliées les armatures doit fournir une quantité
d’électricité plus importante.
Pour interpréter de manière qualitative cette expérience, on peut suivre la démarche suivante :
• Charger un condensateur plan, puis l’isoler ; quelle conséquence cela a-t-il par la suite sur
les charges libres des armatures ?
• Introduire un diélectrique entre les armatures ; quelles sont les caractéristiques du vecteur
polarisation dans le diélectrique ?
• Qu’en déduit-on sur les charges volumiques de polarisation ? Et en surface ? (s’aider de
petits dipôles)
• Dans quel sens a varié le potentiel pendant l’introduction ? Et la capacité ?