outils pédagogiques Fichier

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FÉDÉRATION DE L’ENSEIGNEMENT SECONDAIRE CATHOLIQUE
Sciences sociales
"Outil d'accompagnement du programme"
2ème et 3ème degrés - E.G.
D/2004/7362/3/18
OUTIL D’ACCOMPAGNEMENT
Outil d’accompagnement
du programme de Sciences Sociales
Anne MARTIN
et
Claude KINNAER
Francis LAROCHE
Philippe SOUTMANS
Avec la collaboration de :
Jacques CORNET
Marc JACQUEMAIN
Myriam TONUS
1
OUTIL D’ACCOMPAGNEMENT
Outil d’accompagnement
du programme de Sciences Sociales
INTRODUCTION.................................................................................................................................. 3
1. OUTILS POUR L’ENSEIGNANT ..................................................................................................... 4
Fiche 1. Programmer le cours sur 4 années........................................................................................ 4
Fiche 2. Construction d'une séquence de cours.................................................................................. 7
Fiche 3. Évaluer une séquence de cours .......................................................................................... 10
Fiche 4. Dégager les axes de tension................................................................................................ 16
Fiche 5. Ressources bibliographiques ............................................................................................... 19
2. OUTILS POUR L’ÉLÈVE ............................................................................................................... 21
Fiche 1. Identifier le fait social............................................................................................................ 22
Fiche 2. Formuler une question de recherche ................................................................................... 23
Fiche 3. Construire des hypothèses .................................................................................................. 24
Fiche 4. Observer la réalité sociale.................................................................................................... 25
Fiche 5. Réaliser une enquête par questionnaire .............................................................................. 28
Fiche 6. Réaliser un entretien ............................................................................................................ 31
Fiche 7. Rédiger une bibliographie .................................................................................................... 33
Fiche 8. Guide pour réaliser un travail personnel encadré ................................................................ 35
Fiche 9. Exemple de dossier d’apprentissage ................................................................................... 41
2
INTRODUCTION
INTRODUCTION
1. PÉDAGOGIE DE L’INTÉGRATION PAR COMPÉTENCES
Les pages qui suivent ont pour but d’aider les enseignants des sciences sociales dans l’application du
nouveau programme. Celui-ci s’organise - est-il besoin de le rappeler - autour du concept de compétence défini comme l’aptitude à
mettre en œuvre
un ensemble organisé de
action
savoirs
savoir-faire
attitudes
intégration
des ressources
permettant d’accomplir un certain nombre de tâches
production
« Dans le fond, c’est manifester le maximum d’estime qu’on puisse avoir pour les savoirs que de
les transformer en compétences. »
Philippe PERRENOUD, 1999
2. DANS UNE ÉCOLE QUI SE VEUT UN LIEU DE « RAISON LARGE »
L’école ne peut se contenter de répondre aux impératifs d’un discours ambiant exigeant des individus
efficaces et des formations standardisées axées sur l’utilitaire.
Pour lutter contre des savoirs morts et pour donner plus de sens aux apprentissages, les compétences axent la pédagogie sur des tâches concrètes sans se limiter toutefois à la description des seuls
faits.
L’école doit
• rester un espace de liberté qui permet de s’ouvrir sur le monde sans se confondre avec lui,
• être un lieu privilégié de réflexion sur les valeurs et les normes, le juste et l’injuste,
• assurer à chacun des compétences d’expression et de communication qui permettent la relation à l’autre et une citoyenneté critique.
3
1. OUTILS POUR L’ENSEIGNANT
1. OUTILS POUR L’ENSEIGNANT
Fiche 1. Programmer le cours sur 4 années
Construire une programmation sur 4 ans est le résultat d’un travail de coordination en équipe : on peut partir du programme et répartir les concepts à voir
sur 4 ans, on peut aussi partir de ce que l’on réalise déjà et identifier les manques ou les répétitions, etc. Différentes portes d’entrée sont envisageables.
POSSIBILITÉS DE PROGRAMMATION D’UN COURS DE SCIENCES SOCIALES (de la 3ème à la 6ème)
COMPÉTENCES à
privilégier
•
•
•
•
•
Savoir-faire
•
•
•
•
3ème
4ème
5ème
6ème
C1-C2-C3-C4
C1-C2-C3-C4
C1-C2-C3-C4
C1-C2-C3-C4
Exprimer ses propres représentations, les confronter à celles d’autrui, prendre conscience de la contingence de
ces représentations
Observer sur le terrain (avec
ou sans grille) et se documenter
Rédiger une question de départ
Construire une hypothèse
Trouver les informations
dans différentes sources
courantes ; rédiger une bibliographie
Distinguer faits observables
et concepts
Être capable de prendre part
activement à un travail
d’équipe
Définir correctement les notions et concepts
Dégager l’(es) axe(s) de tension qui traverse(nt) la situation
problème étudiée.
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
Mobiliser des savoirs existants
Dégager des informationsclés à partir de plusieurs
sources
Noter les informations utiles,
sous une forme utilisable
Replacer les informations
dans leur contexte
Extraire des données d’un
texte, d’un graphique, ...
Utiliser convenablement les
termes ; exemple, contreexemple, ....
Choisir le concept adéquat
Confronter les résultats de
l’observation avec le
concept qui a été choisi
Traiter les données avec le
concept choisi
Évaluer le résultat en fonction de critères : infirmer ou
confirmer les hypothèses
Identifier les différentes solutions proposées et en définir
les limites
•
•
•
•
•
•
Poser le problème et produire
des hypothèses de façon autonome
Produire un exposé correct des
relations de cause à effet
Traduire des données, des
relations d’un registre de
communication à un autre
Présenter les relations entre
ces informations-clés de manière structurée, sous forme
d’un plan, d’un schéma, d’un
graphique.
Produire un exposé correct des
mécanismes et relations complexes qui permettra la compréhension de la situation problème.
Énoncer des postulats et les
limites des concepts, des modèles, des procédures et des
techniques
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
Noter les informations utiles
sous une forme utilisable
(notice bibliographique, synthèse de l’ouvrage, …) ;
établir une bibliographie
Appliquer des critères de
critique des sources
Identifier une structure, un
principe d’organisation
Retrouver des mécanismes,
des relations dans un doc.
Identifier les éléments de
base d’un raisonnement
Articuler les idées principales avec cohérence
Construire des concepts, des
schémas explicatifs, des modèles et tester la pertinence explicative des hypothèses
Choisir le modèle, la théorie, la
procédure qui sont adéquats
Confronter deux (ou plusieurs)
explications différentes d’un
même problème de société
Identifier la logique explicative
de chacune des théories
4
FICHE 1. PROGRAMMER LE COURS SUR 4 ANNÉES
Concepts
Institutions
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
attitude, comportement
conformisme, déviance
groupe(s)
valeur, norme
stéréotype
communication
statut, rôle
culture
mythe socioculturel
opinion, préjugé, stéréotype
rites
médias, TIC
catégorie socioprofessionnelle,
classe sociale, mobilité sociale
société
...
la famille
l’école
les médias
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
interaction
personnalité
contrôle social
exclusion sociale, intégration
sociale
identité (sociale)
lien social
marginalité, délinquance, incivilité
reproduction
socialisation
niveau de vie, genre de vie
population, population active,
population inactive
production, consommation
globalisation, mondialisation...
la sécurité sociale
la protection de la jeunesse
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
Théories
Axes de tension
Exemples de
faits sociaux
•
•
•
•
•
•
consensus / conflit
public / privé
production/reproduction
la violence à l’école ; les incivilités
la consommation juvénile :
mode, marques, publicité
le jouet, les loisirs
•
•
•
•
•
•
•
compétition / coopération
marchand / non marchand
production / reproduction
la mondialisation
la délinquance
la pauvreté
•
•
•
•
•
•
besoin économique
bien, service
capitalisme
compétition, coopération
économie de marché
économie sociale
facteurs de production
marchand, non marchand
marché
public, privé
secteurs primaire, secondaire,
tertiaire
travail
mouvement social
organisation
...
les institutions sociales et socioprofessionnelles
les institutions éducatives et
culturelles
Communication sociale : Palo
Alto ; Empirique / Critique
Économie politique : classiques, marxistes, keynésiens, ...
Anthropologie : culturalisme,
fonctionnalisme, structuralisme, …
individuel / collectif
comportement intéressé /
comportement normatif
le travail
la rumeur
la TV réalité
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
acteur social
citoyenneté
changement social
idéologie
consensus, conflit
démocratie, dictature, totalitarisme
État , nation
institution
parti politique, groupe de pression
pouvoir, autorité
système
système politique
…
•
•
•
les institutions politiques
les institutions religieuses
l’institution judiciaire
•
Science politique : libéralisme
(politique), socialisme, socialdémocratie , communisme,
anarchisme, écologie politique,
fascisme, …
Sociologie : la reproduction,
actionnalisme et sociologie de
l’expérience, interactionnalisme
et analyse stratégique, ...
Psychologie sociale
régulation consciente / inconsciente
intégration / exclusion
la contestation des juridictions
d’assises
les élections législatives
l’intégration des étrangers
la montée de l’extrême droite
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
Ce tableau est donné à titre d’exemple et vise à assurer une cohérence du cours sur les 4 années.
5
FICHE 1. PROGRAMMER LE COURS SUR 4 ANNÉES
Exemple de document vierge à compléter en équipe
COMPÉTENCES à
privilégier
3ème
4ème
5ème
6ème
C1 C2 C3 ou C4
C1 C2 C3 ou C4
C1 C2 C3 ou C4
C1 C2 C3 ou C4
Savoir-faire
Concepts
Institutions
Théories
Axes de tension
Faits sociaux
Production finale
6
FICHE 2. CONSTRUCTION D'UNE SÉQUENCE DE COURS
Fiche 2. Construction d'une séquence de cours
Un exemple pour la 3ème année
Fait social
Question de départ
possible
Hypothèses
possibles
L’orientation des filles et des garçons dans le cadre de leurs études
Comment expliquer les choix d’orientation des garçons et des filles au cours
de leurs études secondaires ?
Les choix d’orientation des garçons et des filles dans leurs études sont influencés par :
• les valeurs et les stéréotypes sexuels transmis par l’entourage
• l’identification aux modèles culturels féminins et masculins
• la législation concernant l’accès aux études et professions
• le salaire et le temps de travail inhérents aux différentes professions
Compétence(s) privilégiée(s) :
C1 : formuler à propos d’une situation-problème une/des question(s) et énoncer l’une ou l’autre hypothèse de départ
C2 : concevoir et réaliser une démarche de recherche (avec l’aide de l’enseignant)
C4 : présenter les résultats de la recherche
Savoirs
CONCEPTS
INSTITUTIONS
AXES DE TENSION
stéréotype
valeurs
statut/rôles
école
Production/reproduction
Savoir-faire
Compétence 1
Compétence 2
Compétence 3
Compétence 4
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
exprimer ses propres représentations
formuler une question de recherche
produire des hypothèses
déterminer avec l’enseignant les démarches nécessaires à la vérification des
hypothèses
concevoir et réaliser une enquête par questionnaire
participer de manière constructive à un travail de groupe
choisir les concepts adéquats
confronter les données du réel avec les concepts choisis
dégager les axes de tension qui traversent le fait social
produire une présentation structurée des relations de cause à effet
Production finale attendue C4
Réalisation d’un fascicule à distribuer aux élèves qui ont répondu à l’enquête (3ème et 6ème) afin
d’éclairer leurs choix d’études et de profession
Évaluation
Critères
Pertinence
Précision
Cohérence
Langue
Originalité
Exemples d’indicateurs
Le fascicule répond bien à la question de départ.
Les 4 hypothèses sont traitées.
Les données chiffrées issues de l’enquête sont présentes
et présentées de manière adéquate (graphiques, …).
Les concepts et notions des sciences sociales sont présents.
Les liens logiques sont exprimés et corrects.
L’orthographe et la syntaxe sont correctes.
Le langage est adapté au public cible.
Des éléments témoignent d’une créativité particulière.
7
FICHE 2. CONSTRUCTION D'UNE SÉQUENCE DE COURS
Un exemple pour la 6ème année
Fait social
Immigration en Belgique : enjeux et débats
Question de départ
Comment expliquer la polémique actuelle à propos du port du voile islamique
à l’école ?
- par un modèle d’intégration belge qui vise l’assimilation culturelle
- par la peur du pouvoir de l’intégrisme islamique
possible
Hypothèses
possibles
Compétence(s) privilégiée(s) :
C2 : concevoir et réaliser une démarche de recherche
C3 : confronter les résultats de la recherche avec des modèles théoriques, dégager les
axes de tension
C4 : présenter les résultats de la recherche
Savoirs
intégration
culture
pouvoir
office des étrangers
école
CONCEPTS
INSTITUTIONS
AXES DE TENSION
insertion / exclusion
public / privé
régulation consciente / régulation inconsciente
Savoir-faire
Compétence 1
Compétence 2
Compétence 3
Compétence 4
( à réactiver)
• dégager des informations-clés à partir de plusieurs sources
• critiquer les sources d’information
• élaborer un guide d’interview
• réaliser l’interview
• construire des schémas explicatifs
• tester la pertinence des hypothèses
• confronter plusieurs explications différentes d’un même problème de société
• choisir le modèle, la théorie qui sont adéquats
• identifier la logique explicative de chacune des théories
• dégager les axes de tension
produire un exposé correct des mécanismes et relations qui permette la compréhension de la situation
Production finale attendue
Par groupe de deux
en fonction de l’hypothèse que vous avez choisie,
sur base des recherches documentaires et des interviews réalisées,
en vous référant à au moins une théorie étudiée,
présentez oralement (15 minutes) les résultats de votre recherche en vous aidant d’un support visuel
(transparents, Power point…)
(voir grille d’évaluation page 13)
8
FICHE 2. CONSTRUCTION D'UNE SÉQUENCE DE COURS
Proposition de grille pour la préparation d’une séquence
Fait social
Question(s) de départ possible(s)
Hypothèses
possibles
Compétence(s) privilégiée(s) :
Savoirs
CONCEPTS
INSTITUTIONS
THÉORIES
(3° DEGRÉ)
AXES DE TENSION
Savoir-faire
Compétence
n° ...
Production finale attendue
Évaluation
Critères
Indicateurs
9
FICHE 3. ÉVALUER UNE SÉQUENCE DE COURS
Fiche 3. Évaluer une séquence de cours
EXEMPLE D’UNE SITUATION D'ÉVALUATION (2ème degré)
Compétence 1 :
Formuler des questions et émettre
des hypothèses
Contexte :
Suite à la récente proposition de la loi interdisant la vente de cigarettes aux mineurs, des membres du
conseil de participation proposent d’interdire le tabac dans l’école.
Tâche : Rédiger deux questions pertinentes que ce conseil pourrait se poser ; pour chacune, produire deux hypothèses plausibles.
Consignes
aux élèves
Modalités
Prévues par l’enseignant
Ressources
à mobiliser par les élèves
Consignes matérielles
Vous disposez de deux heures pour réaliser ce travail.
Vous travaillerez en équipe de trois élèves (ou seul, ou …).
Vous présenterez le résultat de votre travail sur une feuille manuscrite (ou traitement de texte, ou panneau,
ou…).
Consignes méthodologiques
Vous utiliserez l’ensemble des documents.
Vous articulerez vos questions et hypothèses autour de deux concepts étudiés en classe.
Les élèves disposent :
- d’un ensemble documentaire sur les adolescents et l’autorité, les normes, les valeurs,
- d’enquêtes antérieures sur la question,
- des documents relatifs aux règles dans l’école, …
Savoirs
Norme / déviance
Comportement intéressé / normatif
Savoir-faire
Formuler une « bonne » question
Construire une hypothèse
Dégager des informations à partir de plusieurs sources
10
FICHE 3. ÉVALUER UNE SÉQUENCE DE COURS
GRILLE POUR CONSTRUIRE UNE SITUATION D'ÉVALUATION
Compétence
Contexte
Tâche
Consignes
aux élèves
Consignes matérielles
Consignes méthodologiques
Modalités
prévues par l’enseignant
Les élèves disposent :
Ressources
à mobiliser par les élèves
Savoirs
Savoir-faire
PRINCIPES DE BASE CONCERNANT L’ÉVALUATION DES COMPÉTENCES :
•
•
•
•
L’évaluation fait partie intégrante du processus d’apprentissage. Tout changement de la
conception de l’apprentissage implique donc un changement dans la manière d’évaluer.
Les élèves ont un rôle actif dans l’évaluation, ils participent aux différentes étapes de celleci. Les processus d’auto et de co-évaluation sont privilégiés.
L’évaluation est orientée positivement, vers l’aide à l’apprentissage et l’erreur est source
d’informations.
L’évaluation porte sur des situations d’intégration, proches des situations d’apprentissage,
elles-mêmes proches de vrais problèmes à résoudre. Ceci n’exclut pas que l’on peut évaluer
ponctuellement des savoirs.
ÉVALUER SUR BASE DE TÂCHES A RÉALISER
Bernard REY définit le concept de compétence par « le fait de savoir accomplir une tâche ». Dans
la notion de compétence, est donc central le « savoir-agir », celui-ci se concrétise dans la réalisation
d’une tâche qui aboutit à un produit. L’évaluation de la (ou des) compétence(s) consiste à porter un
jugement sur la façon dont l’élève a accompli cette tâche (processus) et, en tout cas de manière certificative, sur le résultat auquel il est arrivé (production).
Concevoir un outil d’évaluation d’une compétence ou d’un ensemble de compétences consiste
donc
•
•
à construire un certain nombre de situations équivalentes dans lesquelles les tâches complexes proposées permettront de déduire la maîtrise de la compétence ou de l’ensemble des
compétences visées (principe d’inférence).
à déterminer les critères et les indicateurs permettant d’apprécier le degré de réussite de ces
tâches et le niveau de maîtrise de la ou des compétences.
11
FICHE 3. ÉVALUER UNE SÉQUENCE DE COURS
POUR RAPPEL, UNE SITUATION COMPREND :
•
•
•
•
•
un contexte : qui décrit l’environnement dans lequel se situe le problème
une tâche à réaliser clairement précisée
des consignes (durée, longueur, …)
des contraintes ou des obstacles pour s’assurer que les élèves ne passent pas à côté de
l’apprentissage visé
des informations nécessaires à la réalisation de la tâche
12
FICHE 3. ÉVALUER UNE SÉQUENCE DE COURS
EXEMPLE DE GRILLE D’ÉVALUATION
Évaluation Compétence 4
Critères
Indicateurs
PERTINENCE
L’exposé répond bien à la question de départ.
Il traite l’hypothèse choisie.
Il résume la démarche de recherche utilisée.
Il utilise l’essentiel des résultats de la recherche.
Les modèles théoriques sont utilisés de façon adéquate.
Les concepts sont mobilisés à bon escient.
PRÉCISION
Les auteurs, les sources sont cités.
Les acteurs sont nommés.
Le vocabulaire des sciences sociales est privilégié.
COHÉRENCE
Les éléments sont structurés logiquement.
Les liens entre concepts et situation sont corrects.
Les liens entre théorie et situation sont corrects.
Une introduction est présente.
Et une conclusion.
+
ou
-
Notes
COMMUNICATION Le support est adapté au public.
Le support est soigné et performant.
La langue (orthographe et syntaxe) est correcte.
La gestuelle et le débit sont adéquats.
PROFONDEUR
Des éléments attestent d’une recherche
personnelle particulière
GLOBALISATION
13
FICHE 3. ÉVALUER UNE SÉQUENCE DE COURS
Commentaires
Les critères sont les qualités attendues de la production.
Les indicateurs sont des éléments observables de la production. Les indicateurs doivent donc être
construits pour pouvoir être observés concrètement et doivent être adaptés à chaque tâche en fonction des apprentissages visés et si possible en collaboration avec les élèves.
Les poids respectifs des différents critères peuvent évoluer en fonction des objectifs de l’équipe pédagogique et du moment où se situe l’apprentissage.
Explication des critères
•
Pertinence : la production de l’élève est en adéquation avec la compétence visée. C’est bien ce
qui est demandé, on est « dans le sujet »,…
•
Précision : la production de l’élève est claire, concise dans la terminologie, les concepts, les principes, …
•
Cohérence : la production de l’élève est organisée de manière logique. Les liens s’enchaînent
pour former un tout cohérent.
•
Communication : la production de l’élève montre une maîtrise des conventions qui régissent
l’usage de la communication écrite ou orale (lexique, syntaxe, grammaire, orthographe, …).
•
Profondeur : la production de l’élève révèle des éléments de recherche personnelle particulière.
Autres critères possibles : autonomie, originalité.
Remarque : un critère de dépassement ne pourra être pris en compte pour décider de la réussite de la
tâche.
Niveaux de réussite
A : Bonne maîtrise
B : Maîtrise suffisante
C : Maîtrise partielle
D : Maîtrise insuffisante.
Cette échelle en quatre niveaux peut être employée pour globaliser chacun des critères sur base du
mode, chaque indicateur étant noté en + ou en -.
L’appréciation de la compétence globalise l’ensemble des critères.
Il est clair que le niveau C est celui qui posera problème s’il s’agit d’une certification et demandera
donc une discussion.
La discussion en conseil de classe et les stratégies de remédiation peuvent être facilitées par
l’évaluation en termes de critères communs aux différents cours. Par exemple, la confrontation des
critères peut faire ressortir pour un élève l’origine des difficultés si, dans la plupart des cours, le critère
« précision » ou « cohérence » est insuffisant.
14
FICHE 3. ÉVALUER UNE SÉQUENCE DE COURS
COMPÉTENCE N°……
SITUATION ÉVALUÉE : …………………..……………………..
NOM : ………………………………………….. DATE : …………………………
Critères
Indicateurs
+ ou -
ABCD
PERTINENCE
PRÉCISION
COHÉRENCE
COMMUNICATION
PROFONDEUR
(Critère de
dépassement)
GLOBALISATION
15
FICHE 4. DÉGAGER LES AXES DE TENSION
Fiche 4. Dégager les axes de tension
1. DE QUOI S’AGIT-IL ?
Le nouveau programme de Sciences sociales introduit la notion d'axe de tension comme outil de
compréhension des phénomènes sociaux. Cette manière de penser la réalité renvoie en fait au processus dialectique. Toute situation est traversée par des aspects contradictoires, ces aspects contradictoires ne sont pas vus comme bloquant cette situation mais comme débouchant sur un changement. Il s'agira donc de repérer dans les faits sociaux étudiés leurs aspects antinomiques pour en
découvrir le mouvement.
Les axes de tensions identifiés dans le programme devront permettre aux élèves de s'approprier des
outils d'analyse de la réalité sociale actuelle. Ils constitueront un moyen de l'ordonner, d'en saisir
mieux les enjeux et les ressorts. On pourra les déceler au cours de l'analyse des faits et en tout cas
les faire apparaître au moment de la synthèse de la recherche.
2. QUELS AXES DE TENSIONS DANS LA SOCIÉTÉ ACTUELLE ?
Dans « La raison névrotique », le sociologue de l’université de Liège, Marc Jacquemain aborde la
plupart de ces axes de tension qui résultent de sa réflexion sur l’évolution des sociétés occidentales,
la place du savoir et de l’individu dans cette évolution.
Aujourd’hui triomphe l’individu « déchaîné », c’est-à-dire dégagé de ses repères traditionnels mais y
compris du lien avec une communauté , c’est-à-dire autonome mais immensément responsable, libéré
mais renvoyé à lui-même dans une société où la compétition est devenue le mode naturel de constitution du lien social. Aujourd’hui triomphe la raison calculatrice utilitaire, qui confond finalités et moyens,
qui impose une logique instrumentale et comme morale celle du « plus vaut plus », de l’optimisation
des ressources et de la logique marchande.
Cependant le postmatérialisme ambiant comprend aussi et en même temps d’autres valeurs, en tension avec les précédentes : l’intérêt pour les fins ultimes de l’existence et la recherche de spiritualité,
l’engagement dans des projets à long terme pour préserver l’avenir de la planète (écologie, altermondialisation), la défense de certains principes liés aux Droits de l’Homme, …
C’est à partir de cette analyse que l’on peut effectivement discerner dans la plupart des problématiques actuelles les tensions qui les structurent.
3. QUELQUES EXEMPLES D’AXES DE TENSION
Compétition versus coopération
Par la force des choses, les jeunes tendent à percevoir leur intégration dans la société comme « un
jeu à somme nulle » : un nombre limité de positions sociales « intéressantes » sont disponibles et
l’enjeu est d’occuper la position la plus favorable possible. Cette logique de compétition sous-tend le
discours dominant des médias et du monde économique. À côté de cette perception des choses, qui
correspond effectivement à certains aspects essentiels de la réalité sociale - on peut le regretter -, il
faudrait faire droit aux exigences de la coopération, sans laquelle l’organisation sociale tend inévitablement vers le désintégration.
Consensus versus conflit
En sens inverse, beaucoup d’adultes, dans leurs rapports avec autrui, semblent éprouver des difficultés à intégrer l’idée que le conflit – entre les intérêts ou entre les valeurs – constitue une donnée
« naturelle » de la vie en société. L’expression d’un désaccord est ainsi très vite perçue comme une
agression et, comble du paradoxe, on fait du consensus une exigence de la pratique démocratique.
La reconnaissance de l’existence première du conflit et, partant, de la nécessité de construire des
16
FICHE 4. DÉGAGER LES AXES DE TENSION
arbitrages constitue sans doute la clef de voûte de la socialisation politique des jeunes adultes dans
une société démocratique.
Public versus privé
Cette distinction oppose la sphère publique à la sphère privée. Il s’agit ici d’apprendre à distinguer ce
qui, au sein de la société, est du ressort de tous (décision collective et donc régulation consciente par
le « politique ») et ce qui est du ressort de chacun (décisions individuelles et donc régulation inconsciente par le « marché »).
Individuel versus collectif
Le passage de l’individuel au collectif est sans doute au cœur de tout apprentissage des sciences
sociales. Il constitue un problème auquel toute théorie est amenée à se confronter. Il est donc susceptible de réponses différentes : le structuralisme (qui tend à éliminer l’individu de l’explication), la psychologie sociale (qui privilégie l’interrelation et réduit la place des éléments institutionnels),
l’individualisme méthodologique (qui insiste sur les effets de contre-finalité), la micro-économie (qui
met en avant les effets d’agrégation positifs : la « main invisible »), la conception de Dumont (qui fait
de l’individu un produit culturel historiquement situé) et même le marxisme (dont la réinterprétation
analytique tend à faire une variante de l’individualisme méthodologique).
Comportement intéressé versus comportement normatif
La place respective des intérêts et des valeurs dans l’explication traverse également les différentes
théories. Elle constitue une question à laquelle les diverses théories fournissent des réponses différentes.
Régulation « consciente » versus régulation « inconsciente »
L’idée que la société est « régulée » et la manière dont se fait cette régulation sont également transversales aux différentes théories. On s’accordera généralement pour estimer qu'il y a deux types de
régulation :
• politique : régulation par le débat entre membres de la communauté et par une procédure de
décision collective (régulation consciente) ;
• économique : régulation par l’agrégation des décisions individuelles intéressées dans un cadre
institutionnel donné (régulation inconsciente).
La place respective de ces deux types de régulation dans le fonctionnement de nos sociétés est certainement un des problèmes contemporains les plus importants.
4. EXEMPLE : RÉGULATION CONSCIENTE VERSUS RÉGULATION INCONSCIENTE
À propos des mouvements migratoires, un texte éclairant :
« Les mouvements migratoires sont ainsi au centre de la concurrence qui oppose le monde des États
à celui des flux transnationaux, comme ils sont à l’origine d’une des tensions majeures - on eût dit
autrefois « contradictions » - qui grèvent le fonctionnement de l’État-nation contemporain. Les effets
de cette tension se décomposent en plusieurs éléments : une substitution croissante du choix individuel au choix collectif dans la construction des relations internationales ; la modification en profondeur
de la notion même de citoyenneté ; la transformation des États, non pas sous l’effet d’une décision du
souverain, mais par un mode de pression exogène sur lequel il n’a, au total, que peu de prises.
Les flux migratoires contredisent, en effet, à quelques nuances près, la logique des choix collectifs et
contribuent donc fortement à ériger l’individu et les réseaux qui l’enserrent en acteurs indépendants
de la scène internationale. La plupart d’entre ces flux s’imposent comme composition ou agrégation
de décisions individuelles où, généralement, seules l’influence ou la délibération micro-communautaire
17
FICHE 4. DÉGAGER LES AXES DE TENSION
semblent occuper une place quelque peu déterminante On peut ériger en exception les rares phénomènes de migration organisée, comme par exemple celle des Juifs soviétiques ou des fallashas, ou
encore des expulsions collectives décidées par les États. Dans tous les autres cas, l’implication du
politique relève du mode incitatif, selon des capacités de pression inégales, mais ne parvient que très
rarement à une action souveraine. Les migrations vers les États-Unis et, plus récemment vers
l’Europe de l’Ouest puis vers le Golfe attestent de la faible maîtrise des États d’accueil sur les flux,
leur composition, mais surtout sur leur durée et leur mode d’insertion au sein de la société. De la
même manière, aucun des principaux flux connus ne s’est doté d’une structure organisationnelle capable d’agir comme interlocuteur des États, révélant ainsi l’extrême atomisation des choix migratoires
et la très grande difficulté d’institutionnaliser les processus sociaux qui en dérivent. »
BADIE B, Le défi migratoire, Presses de la Fondation nationale des Sciences politiques, Paris, 1994 p. 33-34.
Synthèse des axes de tension abordés au cours d’une année
Axes de tension
Exemples
Définitions
Date / thème
Compétition versus
coopération
Consensus versus
conflit
Public versus privé
Individuel versus
collectif
Comportement intéressé versus comportement normatif
Régulation « consciente » versus régulation « inconsciente »
...
18
FICHE 5. RESSOURCES BIBLIOGRAPHIQUES
Fiche 5. Ressources bibliographiques
DICTIONNAIRES
Dictionnaire de la sociologie, sous la direction de R. BOUDON, P. BERNARD, M. CHERKAOUI, B.-P.
LECUYER, Larousse, Paris, 1997.
Dictionnaire de sociologie, les notions, les mécanismes, les auteurs, J. ETIENNE, F. BLOESS, J.-P.
NORECK, J.-P. ROUX, Hatier, Paris, 1997.
Dictionnaire de Sociologie, Le Robert-Seuil, Paris, 1999.
MÉTHODOLOGIE DES SCIENCES SOCIALES
ALBARELLO L., Apprendre à chercher. L’acteur social et la recherche scientifique, 2ème éd., Méthodes
en sciences humaines, De Boeck Université, Bruxelles, 2004.
GIROUX S., Méthodologie des sciences humaines, La recherche en action, Éditions du Renouveau
Pédagogique, Saint-Laurent (Québec), 1998.
QUIVY R., VAN CAMPENHOUDT L., Manuel de recherche en Sciences sociales, Dunod, Paris, 1995
LAROCHE F., Les méthodes et techniques en sciences sociales, Document d’accompagnement pour
l’application du programme de Sciences sociales , Licap, Bruxelles, 1995.
MACE G., PETRY F., Guide d’élaboration d’un projet de recherche en Sciences sociales, 3ème éd.,
Méthodes en sciences humaines, De Boeck Université, Bruxelles, 2000
RÉFÉRENCES THÉORIQUES EN SCIENCES SOCIALES
BEITONE A., DOLLO CH., GERVASONI J., LE MASSON E., RODRIGUEZ Ch., Sciences sociales.
Aide-mémoire, 4ème éd., Sirey, Paris, 2002.
CABIN P., DORTIER J ;-F., La sociologie, Histoire et idées, Sciences Humaines Éditions, Auxerre,
2002.
DORTIER J.-F., Les sciences humaines. Panorama des connaissances, Sciences Humaines Éditions,
Auxerre, 2002
LAROCHE F., Lexique destiné aux enseignants en accompagnement du nouveau programme applicable en septembre 1995, 2ème degré de transition, Licap, Bruxelles, 1996.
MONTOUSSE M., RENOUARD G., 100 fiches pour comprendre la sociologie, Bréal, Rosny, 1997.
VAN CAMPENHOUDT L., Introduction à l’analyse des phénomènes sociaux, Dunod, Paris, 2001.
RÉPERTOIRE
LAROCHE F., VAN OVERSTRAETEN C., Répertoire d’adresses et de documents à destination des
professeurs et des élèves de sciences humaines, IPFEC, Ciney, 2003. Disponible sur
http://www.ages.ucl.ac.be/FC/outils.html
19
FICHE 5. RESSOURCES BIBLIOGRAPHIQUES
QUELQUES SITES DE RÉFÉRENCES
http://www.liens-socio.org
http://www.ac-poitiers.fr/ses/sequence/SocioRen.htm
http://www.cafepedagogique.net/disci/ses/index.php3
http://www.cndp.fr/revuedees
http://www.guidesocial.com
http://www.alternatives-economiques.fr
http://www.scienceshumaines.com/homepage.do
http://www.brises.org
http://www.inegalites.org
20
2. OUTILS POUR L’ÉLÈVE
LES COMPÉTENCES VISÉES EN
SCIENCES SOCIALES
LES OUTILS PROPOSES POUR L’ÉLÈVE
À partir d’un fait social traversé par un ou
plusieurs axe(s) de tension, formuler à
propos d’une situation une/des question(s) et énoncer une ou plusieurs hypothèse(s) de départ. Pour ce faire, on utilisera des supports divers (écrits, statistiques, audiovisuels, informatiques, …).
1. Identifier le fait social
Concevoir, seul ou en équipe, une démarche de recherche visant à vérifier ces
hypothèses, en utilisant différentes techniques de collecte et de traitement de
l’information et en mobilisant différents
concepts-outils.
4. Observer la réalité sociale
2. Formuler une question
3. Construire des hypothèses
5. Réaliser une enquête par questionnaire
6. Réaliser un entretien
7. Rédiger une bibliographie
Confronter, seul ou en équipe, les résultats d’une recherche avec des modèles
théoriques, en faire ressortir les limites et
dégager les axes de tension qui traversent la situation.
8. Identifier les axes de tensions
Présenter, seul ou en équipe, en faisant
appel à un mode de communication
adéquat, les résultats de la recherche.
9. Réaliser un TPE
21
FICHE 1. IDENTIFIER LE FAIT SOCIAL
Fiche 1. Identifier le fait social
On qualifie généralement de fait tout événement ou information à laquelle il est reconnu une réalité,
c’est-à-dire une existence indépendante de nos propres perceptions. Même si les sociologues rappellent que tout fait est construit - ce qui ne constitue pas une contestation de sa réalité - le fait est auréolé de la qualité de ce qui ne se discute pas. « La Belgique compte plus de dix millions d‘habitants,
c’est un fait ».
Le qualificatif « social » est lié à la nature sociale supposée du fait en lui-même, par exemple un taux
de criminalité ou de natalité, un rite religieux ou une révolte dans une prison.
Dans le cadre du cours, on peut considérer comme fait social
toute manifestation de la vie sociale (c’est-à-dire qui concerne les individus dans leurs
rapports avec les groupes ou l’ensemble de la collectivité)
- qui n’est pas un événement isolé, ponctuel mais a une certaine régularité, une certaine ampleur,
- qui suscite un étonnement propice au questionnement et à la recherche,
- qui est susceptible d’être éclairé par les concepts, théories et méthodes de recherche en sciences sociales.
EXEMPLES
FAITS DIVERS
FAITS SOCIAUX
L’agression d’une personne âgée par une
bande de jeunes
La manifestation des ouvriers de telle entreprise
La délinquance en Belgique
La Commune interdit les OGM dans les cantines scolaires
L’interdiction de « port » du GSM dans le règlement de telle école
Le développement des produits bio
L’évolution du chômage en Belgique ou
Les mouvements sociaux en Belgique
Le GSM comme nouveau processus de communication ou
La participation étudiante dans l’institution scolaire
Remarques :
• Un fait divers, un événement isolé n’est pas, en soi, intéressant pour le sociologue. Il peut cependant être le point de départ d’une interrogation sur un fait social qui l’englobe, l’explique ou
le dépasse.
• Un fait n’est pas sociologique par essence, c’est le regard du sociologue qui transforme un
événement ou un ensemble d’événements en un « fait sociologiquement étudiable ». Un fait
devient sociologique à partir du moment où il est l’objet d’une investigation et donc d’une
construction sociologique. Par exemple, lorsque Becker étudie le fait de fumer de la marijuana
comme le résultat d’un processus d’interaction, il en fait un fait sociologique ; quand Bourdieu
analyse les pratiques et les goûts culturels comme marquages sociaux, il les constitue en faits
sociologiques.
22
FICHE 2. FORMULER UNE QUESTION DE RECHERCHE
Fiche 2. Formuler une question de recherche
1. COMMENT FORMULER UNE BONNE QUESTION, POINT DE DÉPART DE LA RECHERCHE ?
Tout d’abord, il est important de préciser que cette question n’émerge pas spontanément de la
connaissance de la réalité sociale. Dans la plupart des cas, cette question résulte d’une première
recherche sur le thème concerné. C’est en observant, en lisant, en confrontant des représentations,
en s’informant que se dégagera une question pertinente sur laquelle faire porter une recherche plus
approfondie et systématique. Donc, si la question de recherche est le point de départ du dispositif de
recherche, elle est précédée d’une phase de « débroussaillage » du terrain, appelée aussi « observation questionnante ».
2. LES QUALITÉS REQUISES POUR UNE BONNE QUESTION SONT LES SUIVANTES :
•
•
•
•
•
La question doit être une question d’explication de la réalité sociale (pas seulement de description d’un fait social).
Elle doit être réaliste (la réponse doit être possible à trouver, les éléments pour y répondre
accessibles, …).
Elle doit être ouverte (c’est-à-dire que la réponse ne peut être oui ou non), et permettre de
faire intervenir différents facteurs d’explication.
Elle doit être courte, précise et claire.
Elle ne doit pas comporter de jugement de valeur.
3. EXEMPLE
COMMENT EXPLIQUER L’AUGMENTATION ACTUELLE DU TABAGISME CHEZ LES ADOLESCENTES ?
La question est
une question d’explication de la réalité sociale
réaliste
ouverte
courte, précise et claire
sans jugement de valeur
4. CONTRE EXEMPLES
•
Qu’est-ce que le tabagisme ? (question descriptive)
•
Quelle est l’influence de la mondialisation sur le tabagisme des adolescentes ? (question trop
vaste, non réaliste)
•
Les filles fument-elles plus que les garçons ? (question fermée)
•
Dans quelle mesure peut-on dire que des relations compliquées dans ou à l’extérieur de la
famille vont entraîner les filles à plus fumer ? (question compliquée et obscure)
•
Comment combattre l’irresponsabilité des adolescentes en matière de consommation de tabac ? (question qui comporte un jugement de valeur)
23
FICHE 3. CONSTRUIRE DES HYPOTHÈSES
Fiche 3. Construire des hypothèses
1. QU’EST-CE QU’UNE HYPOTHÈSE ?
L’hypothèse est une proposition visant à expliquer un phénomène et cette proposition doit être
vérifiée.
Une hypothèse s’exprime généralement sous la forme d’une relation entre deux ou plusieurs
phénomènes.
•
L’hypothèse se fonde sur une connaissance préparatoire du phénomène étudié. Elle suppose
intuition et créativité : « Je pense que c’est dans ce sens-là qu’il faut chercher l’explication. »
• L’hypothèse se présente comme une réponse provisoire à la question de départ, elle constitue un fil conducteur pour la recherche qui va prolonger cette question en la précisant, en la limitant.
• L’hypothèse est donc l’anticipation d’une relation explicative entre deux variables :
VARIABLE(S) EXPLICATIVE(S)
VARIABLE DÉPENDANTE
La variable dépendante est le fait social à expliquer, les variables explicatives sont les facteurs qui
agissent sur le fait social, le provoquent ou l’influencent.
2. QUALITÉS D’UNE HYPOTHÈSE
•
•
•
•
•
•
Elle doit être plausible.
Elle doit être précise.
Elle doit être vérifiable.
Elle ne doit pas traduire simplement des préjugés ou des évidences.
Elle peut partir de la théorie (hypothèse déductive).
Ou partir de l’observation de la réalité sociale (hypothèse inductive).
3. EXEMPLES
1. Durkheim: étudie le suicide comme fait social (non comme fait psychologique, individuel).
Après exploration de la réalité et de la littérature, il construit son hypothèse reposant sur l’intuition que
le suicide peut avoir un lien avec la cohésion sociale :
La baisse de la cohésion sociale entraîne l’augmentation du taux de suicide.
(variable explicative)
(variable dépendante)
•
•
Remarque : les concepts de suicide et de cohésion sociale doivent être précisés
pour exclure ce qu’ils ne recouvrent pas (par ex. les sacrifices héroïques pour le suicide).
pour identifier des dimensions (ex. famille, religion pour la cohésion sociale) et des indicateurs qui
les rendent observables (ex. pratiques religieuses, ...)
2. La délinquance comme fait social :
Le degré faible de structuration des individus comme acteurs sociaux
(variable explicative)
explique
la délinquance.
(variable dépendante)
3. La réussite (ou l’échec) scolaire comme fait social :
La réussite scolaire des parents, le contexte culturel, le niveau économique de la famille,
….. (variables explicatives)
influencent
la réussite scolaire.
(variable dépendante)
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FICHE 4. OBSERVER LA RÉALITÉ SOCIALE
Fiche 4. Observer la réalité sociale
1. ALLER AU-DELÀ DES APPARENCES
L’observation est un des moyens possibles pour recueillir des données utiles à la recherche.
L’observation est la plus vieille et la plus répandue des techniques de collecte des données scientifiques.
Observer est une activité humaine naturelle, pratiquée par tous les individus pour s’adapter à leur
environnement. Cet acte paraît évident et automatique. L’observation volontaire qui fait partie de la
démarche des sciences sociales est celle qui mobilise notre attention, nos capacités en fonction d’un
but explicite que le chercheur s’est assigné. C’est de cette seconde observation qu’il s’agira ici, en
sachant que les deux fonctionnent en même temps et que l’une peut nourrir l’autre.
2. OBSERVATION QUESTIONNANTE ET OBSERVATION VÉRIFIANTE
Où situer l’observation dans le déroulement de la recherche ? L’observation, comme les autres techniques de recueil de données, peut se situer à deux moments de la recherche, avec des buts différents :
- au début de la démarche. Pour poser une bonne question de recherche, il faut enrichir ses connaissances, son information sur le fait social que l’on se propose de travailler en vue d’opérer le questionnement le plus adéquat possible : c’est l’observation questionnante.
- en cours de démarche. L’observation s’impose lors de la vérification des hypothèses, de la confrontation du modèle d’analyse avec la réalité sociale : c’est l’observation vérifiante.
3. OBSERVATION LIBRE ET OBSERVATION ARMÉE (OU OUTILLÉE)
Si l’observation visant au questionnement peut être relativement libre, ouverte, laissant place à
l’étonnement et à la créativité, l’observation vérifiante demande à être conduite et armée, c’est-à-dire
accompagnée de grilles précises, de consignes de travail construites en vue du but à atteindre.
4. DIFFICULTÉS ET LIMITES DE L’OBSERVATION
Sujet observant et objet observé sont forcément en interaction : même si l’observateur se veut le plus
invisible possible, sa seule présence modifie, on le sait, les comportements qu’il observe. L’acte
d’observer est un processus complexe qui ne peut se réduire à un simple constat d’une réalité qui
préexisterait en soi, à l’action de l’observateur. Il faut donc toujours, surtout dans l’observation libre
mais aussi dans l’observation armée, tenir compte du contexte et de la relation observant - observé,
que l’objet soit matériel ou humain (que l’on observe la disposition spatiale des bâtiments de l’école ou
les enfants en récréation). La construction des outils d’observation doit répondre à une exigence
d’objectivité, en sachant que celle-ci ne sera jamais totale.
5. LES CONDITIONS DE L’OBSERVATION ARMÉE
Observer un phénomène de manière systématique n’est possible qu’à deux conditions :
■ D’abord, se placer à un certain point de vue et, en fonction de ce qu’on cherche, créer des outils
d’observation
25
FICHE 4. OBSERVER LA RÉALITÉ SOCIALE
un plan d’observation
Le plan d’observation comporte quatre éléments qui répondent aux questions habituelles :
QUOI ?
QUI ?
OÙ ?
QUAND ?
Description (estimée) de tous les comportements pertinents à observer en fonction de la recherche
Choix des personnes ou des groupes
et des situations représentatives
Choix du lieu adapté à une observation
La plage de temps d’observation ou la segmentation de celui-ci (en continu ou 6
périodes de 5 minutes par ex.)
une grille d’observation
Cette grille sera construite, pour chaque objet d’étude en fonction des hypothèses à vérifier.
Exemple : une grille d’observation dans le cadre d’une recherche s’intéressant aux comportements
agressifs chez les enfants.
Nom de l’observateur
Date
Lieu de l’observation
Début de l’observation
Fin de l’observation
Enfants observés
Jérôme
Ana
Aïcha
Thomas
Cédric
Leila
John
Charlotte
N°
1
2
3
4
5
6
7
8
Bernard Adam
29 novembre 2004
Pouponnière « Notre Abri »
10 h. 40
11 h. 30
Code des comportements
P = pousser
EJ = enlever un jouet
F = frapper
EG = égratigner
M =mordre
TC = tirer les cheveux
A = Agresseur
Ex. A4M : l’enfant 4 mord un autre enfant
V = Victime
Ex. V7 : la victime est l’enfant 7
R = Réplique
Ex. R7F : l’enfant 7 répond à une attaque en frappant
l’agresseur
Comportements observés
Heure
Pousser
P
10h42
A1PV4
10h44
Enlever un jouet
EJ
Frapper
F
11h15
Tirer les cheveux
TC
A8FV7
R7TC
10h59
11h01
Mordre
M
A4EJV1
R1P
10h46
10h59
Egratigner
EG
A1EGV2
A3PV4
R4M
A1EJV4
R4EJ
A8V2
R2F
D’après GIROUX S., Méthodologie des sciences humaines, Renouveau Pédagogique, Saint-Laurent (Québec), 1998
26
FICHE 4. OBSERVER LA RÉALITÉ SOCIALE
■ Ensuite, respecter, en tant qu’observateur, certaines règles :
•
•
•
•
•
se centrer sur les attitudes et comportements à observer et non sur le contenu des échanges.
ne pas s’impliquer personnellement, rester en dehors des échanges et de l’affectivité du
groupe.
ne pas interpréter ce qui se passe de façon subjective.
être vigilant, attentif et présent intégralement à tout ce qui se passe « ici et maintenant ».
faire preuve d’empathie, c’est-à-dire chercher à comprendre ce que vit l’autre, sans le juger ni
se confondre avec lui.
7. AUTRES TECHNIQUES POSSIBLES D’OBSERVATION
L’auto-observation
Appelée aussi vidéoscopie : l’individu s’observe lui-même. Ce sont le film et la vidéo qui ont permis les
techniques efficaces d’auto-observation. Cette technique utilisée souvent dans les formations visant
un développement personnel de type professionnel (management) nécessite, pour pouvoir être employée, que le sujet concerné soit d’accord, qu’il n’y ait pas de témoins étrangers et que l’opérateur
soit bien accepté. À employer donc avec prudence.
L’observation participante
Cette technique consiste à observer un groupe tout en s’intégrant le plus possible à sa vie quotidienne
pendant un temps suffisamment long pour découvrir les principaux éléments de sa vie collective (système de parenté, réseaux de communication, rôles et statuts, …). Le chercheur est donc ici à la fois
observateur et acteur social. Cette méthode a été mise au point et employée par les ethnologues qui
voulaient découvrir les mécanismes sociaux de sociétés dites « primitives » et a été utilisée ensuite
par les sociologues.
Cette méthode est particulièrement riche et constitue un instrument précieux pour la compréhension
de mécanismes sociaux complexes, pris dans leur durée. Elle a été employée notamment pour mieux
cerner les mécanismes du changement social.
Elle exige cependant de la part du chercheur des qualités de patience, d’adaptation et un bagage
méthodologique important pour être capable de dégager les acquis scientifiques de la participation
plus ou moins impliquée dans le vécu du groupe observé.
27
FICHE 5. RÉALISER UNE ENQUÊTE PAR QUESTIONNAIRE
Fiche 5. Réaliser une enquête par questionnaire
INTRODUCTION
Il s'agit d'une recherche méthodique d'informations s'appliquant à un groupe ou un "être social" permettant d'aboutir à des résultats quantifiables (traduisibles en chiffres). Ceci exclut
d'emblée le simple recensement et la collecte de données énumératives mais vise surtout à
étudier les relations entre les faits recueillis.
Elle met en œuvre des techniques nombreuses et complexes qui doivent être scrupuleusement respectées si l'on veut que les résultats finaux possèdent une certaine valeur scientifique et ne soient pas le fruit d'un quelconque bricolage.
Destiné à vérifier notamment une hypothèse, cet outil est à utiliser à bon escient : son utilisateur doit en connaître les limites.
1. MODES D'APPLICATION D'UN QUESTIONNAIRE
Soit par l'auto-administration = la personne interrogée répond seule au questionnaire.
Soit par des enquêteurs qui posent les questions et notent les réponses.
Le choix d'un mode d'application n'est pas sans conséquences sur les résultats de l'enquête.
2. LES CHAMPS DE L'ENQUÊTE
Les thèmes abordés par un questionnaire peuvent toucher à cinq champs :
- les données du comportement, les agissements
- les données de l'environnement : environnement physique, familial, socio-professionnel,
politique, religieux, etc.
- les données personnelles : âge, sexe, statut familial, professionnel, etc.
- les niveaux d'informations, opinions et attentes : espoirs, craintes, aspirations, etc.
- les attitudes et motivations : ce qui pousse à l'action, au choix, à la décision
3. LES ÉTAPES DE L'ENQUÊTE
Une enquête sérieuse exige de passer par une série d'étapes dont il faut respecter le rigoureux enchaînement :
28
FICHE 5. RÉALISER UNE ENQUÊTE PAR QUESTIONNAIRE
Réalisation
Étapes
Commentaires
1.
L’idée de l'enquête
2.
L’objet de l'enquête
3.
La pré-enquête
Ce qui suscite le besoin de réaliser une enquête : problème à résoudre,
intention de recherche scientifique, besoins d'informations, etc.
Définition des hypothèses de l'enquête et donc de ses objectifs
(confrontation des hypothèses à la réalité)
‰
4.
Les conditions
générales de
l'enquête
5.
L’univers de
l'enquête
6.
L’échantillon
Calendrier, budget, personnel, moyens de déplacement, stratégie,
rendez-vous, etc.
‰
Ensemble du groupe humain concerné par les objectifs de l'enquête +
ses caractéristiques objectives
‰
7.
La rédaction
du projet de
questionnaire
8.
Le pré-test ou
enquête pilote
9.
La rédaction
du questionnaire-guide
10.
L’enquête proprement dite
11.
Le dépouillement de l'enquête
12.
L’analyse des
résultats
Délimitation de son étendue : sujet, dimension spatiale, public visé, etc.
La partie de l'univers sur laquelle on va appliquer le questionnaire car il
n'est pas souvent possible d'interroger toutes les personnes faisant
partie de cet univers. L'échantillon constitue un modèle réduit qui doit
être le plus représentatif possible. Le choix du type d'échantillon dépend de plusieurs facteurs : hypothèses, objectifs, temps, budget, personnel et étendue de l'enquête, etc.
Trois types de questions :
• les questions ouvertes qui laissent au répondant toute la latitude de
répondre librement (sujets délicats, pour lesquels on ne peut prévoir
toutes les réponses) ;
• les questions fermées où l'enquêteur formule à l'avance toutes les
réponses possibles (lorsqu'on peut prévoir toutes les réponses) ;
• les questions semi-fermées comptant une partie fermée et une
partie ouverte (pour lesquelles on peut prévoir un maximum de réponses possibles mais pas toutes).
Le temps passé à la formulation des questions offrira un sérieux gain
de temps lors du dépouillement. Il convient d'éviter au maximum les
questions ouvertes plus difficiles à dépouiller. Les obstacles dans l'organisation du questionnaire peuvent provenir de la défiance à l'égard
de la technique du questionnaire elle-même, de la tentation de repli due
aux changements de thèmes, de la contamination des questions les
unes sur les autres, de l'effet de la longueur du questionnaire et encore
de l'effet de complexité du questionnaire ou de la question.
Il consiste en la mise à l'épreuve du questionnaire-guide comme instrument d'enquête auprès de spécialistes et/ou de personnes susceptibles de faire partie de l'échantillon en vue d'assurer la clarté, la précision des termes utilisés, de démultiplier les questions trop complexes,
d'éliminer les doublons et les biais, de tester l'ordre des questions en
vue de rendre le questionnaire harmonieux et progressif.
Suite au pré-test, tout ayant été contrôlé, vérifié, corrigé, testé, on peut
passer à la rédaction finale en prenant soin à la présentation du document et, en particulier, à son introduction
Selon les modalités définies (temps, personnel, budget, etc.)
Selon un plan de dépouillement pré-établi et une codification indispensable pour le traitement informatique des données. Cette phase comprend notamment la construction de tableaux et graphiques. Pour les
questions ouvertes, il est nécessaire de recourir à l'analyse de contenu.
Il convient de choisir quelques questionnaires et de noter les thèmes
récurrents identiques porteurs du même sens afin de ramener les réponses à quelques grandes catégories, à des énoncés-clés qu'il suffira
de compléter le cas échéant en cours de dépouillement.
Lecture des tableaux et graphiques, établissement de corrélations
(liens) entre certaines questions et certains items (âge, profession, lieu
de résidence, etc.), interprétation des résultats en référence aux hypothèses de départ, formulation de nouvelles questions et hypothèses sur
base des informations engrangées, etc.
‰
‰
‰
‰
‰
‰
‰
‰
‰
29
13.
La rédaction
du rapport final
Synthèse des observations, les réponses aux hypothèses de départ, la
formulation de réflexions personnelles, de pistes d'actions et/ou de
solutions, etc.
‰
30
FICHE 6. RÉALISER UN ENTRETIEN
Fiche 6. Réaliser un entretien
1. L’ENTRETIEN (OU L’INTERVIEW) DANS LA DÉMARCHE DE RECHERCHE
L’entretien ou l’interview est une des techniques de collecte d’informations
parmi les plus répandues en sciences humaines. Elle consiste en une rencontre entre le chercheur et une ou plusieurs personne(s), rencontre au cours
de laquelle le chercheur, de manière souvent assez libre, tente d’obtenir de
son interlocuteur un certain nombre d’informations.
Cette technique permet souvent de récolter des informations riches, variées, nuancées qui
devront faire ensuite l’objet d’une analyse. Le chercheur essaye d’obtenir des informations
que l’interlocuteur détient soit parce qu’il est un « expert » du sujet traité, soit parce qu’il a
vécu une expérience intéressante, soit parce que son opinion est utile à la recherche.
Un entretien n’est pas une conversation amicale : il s’inscrit dans un plan de recherche, il a
un objectif précis, il doit être soigneusement préparé.
L’entretien suppose un contact direct entre deux personnes, il doit obéir à certaines règles
rigoureuses pour, par exemple, éviter de choquer ou d’influencer les interlocuteurs. Pour
être un véritable outil scientifique, il doit viser l’objectivité et être rigoureux.
2. CLASSIFICATION DES ENTRETIENS
Selon l’objet de l’entretien, on distingue :
•
•
les entretiens documentaires où on recherche des informations issues des connaissances de la personne, sur ce qu’elle sait de tel fait ou de tel événement.
les entretiens d’opinion, d’attitude ou de personnalité où on s’intéresse plus à ce
que la personne est qu’à ses connaissances, on cherche à connaître ses opinions,
ses réactions face à telle situation.
Selon les personnes interrogées, on distingue :
•
•
les entretiens avec des « experts », personnes choisies pour leurs caractéristiques
personnelles en fonction de la recherche. On peut interroger le leader d’un mouvement pour connaître son opinion ou un savant important pour avoir des informations
scientifiques ou un témoin oculaire d’un événement.
les entretiens avec des « gens ordinaires » choisis justement pour leur anonymat,
par exemple si on veut connaître l’opinion d’un groupe et non de son leader. Dans ce
cas, il faudra multiplier les entretiens.
Selon les modalités techniques de l’entretien, on distingue :
•
•
l’entretien unique, le cas le plus fréquent.
les entretiens multipliés. Il s’agit d’interroger un ou plusieurs sujets à plusieurs reprises, par exemple pour voir l’évolution de leurs représentations ou de leurs opinions
à propos d’un parti politique. Le dispositif demande forcément temps, énergie et disponibilité des personnes.
31
FICHE 6. RÉALISER UN ENTRETIEN
Selon le degré de directivité de l’entretien, on distingue :
•
•
•
l’entretien directif où l’enquêteur a préparé un questionnaire écrit, précis qu’il suivra
rigoureusement, sans ajouts ni modifications. C’est généralement le cas des sondages d’opinion où les deux personnes sont étroitement liées au questionnaire et les relations enquêteur-enquêté restent assez impersonnelles.
l’entretien semi-directif. L’enquêteur a préparé un guide d’entretien où figurent les
différents thèmes qu’il doit aborder avec son interlocuteur et les différentes questions
possibles qui s’y rattachent. Ce guide cependant n’a pas la rigidité d’un questionnaire, l’ordre peut être modifié, l’interlocuteur peut être invité à parler librement et à
revenir plusieurs fois au même thème pour le compléter. Ce type d’entretien est souvent le plus riche parce qu’il favorise l’expression de la personne. Il est aussi celui qui
demande de la part de chercheur le plus de compétences relationnelles et d’à-propos
scientifique. (cf. infra : les problèmes de l’entretien).
l’entretien libre. Plus ouvert et plus général que le précédent, il consiste à lancer
une vaste question générale et à laisser la personne dérouler sa pensée comme elle
le veut. L’intérêt est justement de voir dans quel sens elle s’oriente. Ce type de démarche demande une analyse de contenu approfondie.
Remarque : ces deux derniers types d’entretien s’accommodent mal d’une simple prise de
notes. Celle-ci serait forcément trop incomplète, s’avèrerait malaisée pour l’enquêteur et difficile à concilier avec les attitudes favorisant la communication : parler à quelqu’un qui note et
ne vous regarde jamais n’est pas propice à l’expression. C’est pourquoi l’usage du magnétophone est recommandé. L’interlocuteur doit évidemment avoir été prévenu et avoir donné
son accord. Certaines personnes peuvent être réticentes à ce sujet mais on parvient généralement à apaiser leurs craintes en les assurant que leurs propos resteront confidentiels et
que l’enregistrement sera d’une grande utilité pour la recherche.
3. PROBLÈMES LIES À L’ENTRETIEN
L’entretien, comme nous l’avons vu, doit servir la recherche et donc être préparé pour être
pertinent par rapport au fait social étudié, cohérent par rapport à la question et aux hypothèses émises. Les informations récoltées lors de l’entretien doivent être les plus objectives,
précises possibles. Or, une entrevue est une rencontre entre deux personnes. Certains
risques existent auxquels il faut être attentif si on veut mener un « bon » entretien.
• Du côté de l’enquêté, tout comme pour l’enquête par questionnaire, un certain nombre
de facteurs peuvent conduire l’interviewé à fournir des réponses non valides, c’est-à-dire
qui ne correspondent pas à la réalité. Ainsi, par exemple, l’effet de prestige par lequel la
personne donne des réponses qui, croit-elle, lui vaudront un jugement favorable de la
part de l’enquêteur.
• Parfois, des réponses fantaisistes peuvent masquer l’ignorance de la personne qui ne
veut pas se dévaloriser en avouant ne pas savoir, ou la gêne devant des questions
concernant certains domaines tabous pour elle (revenus, deuils, sexualité…)
• L’enquêteur, quant à lui, doit concilier deux exigences contradictoires : d’une part, amener le sujet à répondre aux questions posées et d’autre part ne pas influencer ses réponses. Il doit susciter un climat de confiance et de collaboration pour favoriser l’expression
et d’autre part garder une certaine distance et la maîtrise du déroulement de l’entretien
qui ne doit pas devenir une conversation amicale. Il doit être intéressé mais garder en
tête la limite déontologique liée à son rôle de chercheur : ni confident, ni inquisiteur.
32
FICHE 7. RÉDIGER UNE BIBLIOGRAPHIE
Fiche 7. Rédiger une bibliographie
La bibliographie doit mentionner les ouvrages utilisés dans la recherche. En la consultant, le
lecteur doit pouvoir, s’il le souhaite, retrouver voire vérifier l’origine des informations ou compléter celles-ci.
1. RÈGLE GÉNÉRALE
•
•
•
•
•
•
On inscrit d’abord le nom de l’auteur en majuscule suivi de l’initiale du prénom
également en majuscules,
puis le titre et le sous-titre éventuel en minuscules soulignées (texte manuscrit)
ou en italique (dans les autres cas),
ensuite l’éditeur suivi du titre éventuel de la collection,
ensuite le lieu d’édition,
et enfin la date d’édition.
Ces éléments sont séparés par des virgules.
EXEMPLES
MENDRAS H., FORSE M., Le changement social, Armand Colin, Collection U, Paris, 1983.
REMOND R., Introduction à l’histoire de notre temps. 2. le XIXe siècle 1815-1914, Seuil, Collection Points Histoire, Paris, 1974.
2. RÈGLES PARTICULIÈRES
Pour les grandes collections, les ouvrages généraux, les dictionnaires
On inscrit le titre (pas les auteurs), les volumes utilisés et éventuellement les chapitres et les
pages utilisés.
Encyclopaedia Universalis, Vol 10, p. 553 à 576.
Dictionnaire de sociologie, Larousse, Collection Références, Paris, 1998.
Pour les revues et les journaux
Si on a utilisé l’ensemble de la revue :
L’Histoire, n° 17, novembre 1983.
Si on a utilisé un article précis :
WEINBERG A., État, les mutations invisibles, in Sciences Humaines, n°133, décembre 2002.
Pour les ressources de l’Internet
Auteur (organisme ou personne), titre de la page d’accueil, adresse URL, (date : jour, mois,
année de la consultation par l’utilisateur).
CARON R., Comment citer un document électronique ?, in Université Laval, Bibliothèque,
Site de la Bibliothèque de l’Université Laval, http://www.bibl.ulaval.ca/doelec/citedoce.html
(page consultée le 27 mars 2000)
33
FICHE 7. RÉDIGER UNE BIBLIOGRAPHIE
3. REMARQUE : VALIDATION DE L’INFORMATION
Tout le monde peut publier de l’information en ligne. Personne ne contrôle ce qui est publié.
Le Web est une jungle. Il convient donc de respecter quelques règles pour évaluer la validité
et la fiabilité des ressources.
Le site qui contient le document : nom, adresse, but, apport par rapport à d’autres sources
d’informations.
L’organisation éditrice du site : Lorganisation est-elle nommée ? Y a-t-il un contact téléphonique ? Par voie postale ? Par courrier électronique ? Cette organisation est-elle
connue ? Les documents présentent-ils des produits et des services vendus par
l’organisation ?
Les documents : Les sources des documents sont-elles identifiées et citées ? Sont-elles
datées ? L’information est-elle gratuite ? Est-elle accompagnée de publicités ? Ces publicités
sont-elles distinctes du contenu des documents ? L’information est-elle protégée par un copyright ?
L’auteur : Quel est son nom ? Sa profession ? A-t-elle un lien avec l’organisme éditeur du
site ? Peut-on le contacter à une adresse, un numéro de téléphone ou un mail ?
Autres critères : L’auteur exprime-t-il son opinion ou celle de son organisation ? Le document inclut-il une bibliographie ? L’auteur fait-il état des débats et des controverses qui ont
lieu à propos du sujet ? L’auteur s’appuie-t-il sur des données qui ont été publiées par ailleurs ? Voyez-vous d’autres critères qui peuvent vous aider à valider ce document ?
En résumé, cela revient à se poser quelques questions : Qui est l’auteur ? De quoi est-il
question ? Où est située l’information ? De quand date l’information ? Comment l’information
est-elle organisée ? Pourquoi cette information est-elle là ?
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FICHE 8. GUIDE POUR RÉALISER UN TRAVAIL PERSONNEL ENCADRÉ
Fiche 8. Guide pour réaliser un travail personnel encadré
Guide pour les élèves du 3ème degré
Remarque préalable : Un TPE est conçu ici comme une activité finale d’intégration permettant d’évaluer le degré de maîtrise des compétences visées, en fin d’année, par le seul cours
de sciences sociales. Il pourrait donc suffire comme base d’évaluation de fin d’année. La
méthodologie proposée dans les pages qui suivent peut aussi être adaptée à des travaux
plus ciblés par exemple en fin de 4ème. D’autre part, dans le cas où l’établissement organise
un travail de fin d’études interdisciplinaire, il ne s’agira pas de maintenir à tout prix un TPE en
sciences sociales qui alourdirait inutilement la charge de travail des élèves et entrerait en
« concurrence » avec le travail de fin d’études. Il s’agira plutôt d’intégrer les apports des
sciences sociales dans le travail interdisciplinaire. La méthodologie générale présentée ici
pourra, non seulement s’appliquer à un travail collectif mais aussi nous semble-t-il, être
adaptée à une problématique plus large, traitée de manière interdisciplinaire.
I.
INTRODUCTION : CONTEXTE ET OBJECTIFS
En fin d’année, un TPE est pour vous une occasion de réaliser un travail personnel, avec
l’aide et les conseils du professeur mais en étant le plus autonome possible. Ce travail doit
vous permettre de compléter vos connaissances et de tester vos compétences
d’« apprenti chercheur » en sciences sociales1.
Aboutissement des années antérieures, il constituera une sorte de « chef-d’œuvre » et sera
le reflet de votre niveau de maîtrise des compétences requises en fin d’humanités.
Le TPE en sciences sociales aura donc pour objet une recherche sociale, sur un fait social
que vous pourrez choisir suivant vos intérêts personnels. Cette recherche s’inscrira bien dans
un processus de compréhension et d’explication d’un fait social. Son objectif est de produire
une connaissance scientifique d’un phénomène social, c’est-à-dire une connaissance différente du savoir spontané, une connaissance qui se veut la plus exacte possible, la plus objective possible et qui soit aussi communicable. Votre recherche partira donc d’une rupture
avec le quotidien, d’une prise de distance qui vous permette d’étudier le phénomène, de le
décrire, de le comprendre et de le faire comprendre.
Le TPE doit vous amener :
•
•
•
•
•
1
•
•
•
•
à suivre la démarche précise et structurée de la recherche en sciences sociales.
à utiliser des outils de récolte d’information, d’analyse et de synthèse.
à utiliser des concepts et des théories.
à réaliser un produit fini communicable rendant compte des résultats de votre recherche.
à réfléchir et critiquer votre démarche de travail.
Pour rappel, les quatre compétences du cours de Sciences sociales :
formuler à propos d’un fait social une question de recherche et énoncer des hypothèses.
concevoir et réaliser une démarche de recherche.
confronter les résultats de la recherche avec des modèles théoriques, dégager les axes de tension qui la traversent.
présenter les résultats de la recherche.
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FICHE 8. GUIDE POUR RÉALISER UN TRAVAIL PERSONNEL ENCADRÉ
II.
DÉMARCHE DE RECHERCHE
1. Choisir un fait social
•
•
•
Choisir -
Le début d’une recherche est souvent provoqué par une question, un problème qui interpelle le chercheur. Dans votre cas, l’objet de votre recherche devrait tenir
compte de vos intérêts, de votre curiosité, peut-être aussi de vos projets d’études et de
profession. S’agissant d’une recherche sociale, le thème choisi doit bien sûr concerner un
fait social et tenir compte des acquis précédents, permettre de faire des liens avec ceuxci.
Définir - Il est important de préciser ce dont on va parler, les différentes dimensions du
fait social, les concepts utilisés, le contexte.
Délimiter - C’est-à-dire circonscrire l’objet de la recherche en lui attribuant certains
paramètres : le temps, l’espace, les âges concernés par exemple.
2. Formuler une question de départ
Cette question va exprimer ce que l’on cherche à savoir, à comprendre. Elle constituera
un fil conducteur pour la recherche. Une bonne question de départ est donc un facteur
primordial de réussite de la recherche. N’oubliez pas que cette question n’émerge pas
toujours spontanément de votre connaissance mais qu’elle nécessite souvent une exploration préalable de votre thème de recherche.
3. Formuler une (et si possible plusieurs) hypothèse(s) de recherche
La formulation des hypothèses nécessite aussi souvent un travail préalable d’information.
Elles vous permettent de choisir les variables dont vous pensez qu’elles influencent le fait
social en question. Des hypothèses bien construites, plausibles et réalistes vous permettront de choisir facilement votre méthode de recherche et de structurer la suite de votre
travail.
4. Rechercher des informations
Dans un travail de fin d’humanités, vous ne pouvez que rarement assurer un véritable travail de recherche qui aboutirait à des conclusions originales faisant progresser la discipline concernée. Il s’agit plutôt pour vous de réaliser une synthèse originale des informations existantes sur le fait social qui vous occupe et de vérifier, infirmer ou confirmer les
hypothèses que vous avez construites en les confrontant à une recherche personnelle.
Votre recherche doit comporter trois « volets » qui, suivant les cas, peuvent se succéder
dans le temps ou se dérouler en parallèle.
A) UNE RECHERCHE ET ANALYSE DOCUMENTAIRE
Il s’agit ici de réunir, classer et sélectionner une documentation concernant le fait social que
vous avez choisi de travailler et votre question.
Ces documents peuvent se présenter sous différentes formes :
• les documents écrits officiels : lois, décrets, statistiques, …
• ou non officiels : presse, courriers, archives, livres, mémoires, …
• les documents iconographiques, phonétiques, monumentaux, ….
Il est souhaitable de disposer de différents types de documents et de différentes sources
(pas uniquement l’Internet par exemple !). Il faut aussi soumettre ces documents à la critique avant de les utiliser (cf. cours d’histoire)
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FICHE 8. GUIDE POUR RÉALISER UN TRAVAIL PERSONNEL ENCADRÉ
B) UNE COLLECTE D’INFORMATIONS SUR LE « TERRAIN »
Il s’agit ici de rassembler vous-même les données. Différentes méthodes sont possibles.
•
L’observation directe
On observe de l’extérieur, en se faisant oublier pour troubler le moins possible la réalité.
Ou parfois, on observe tout en participant à la situation.
Les observations se font à l’aide d’une « grille » qui est à construire en fonction de chaque situation.
•
L’enquête
Par questionnaire écrit : on pose à une population représentative un ensemble de questions pré-codées. Les résultats sont soumis à une analyse quantitative et on aboutit à des
résultats chiffrés (cf. cours de 4ème) Cette technique est lourde et assez délicate à manipuler si on veut arriver à des résultats statistiques valables.
Par entretiens : il s’agit d’un dialogue entre le chercheur et la population étudiée. Le but
est ici de recueillir des données nuancées et approfondies. Cette technique suppose un
certain savoir-faire de la part du chercheur et nécessite une analyse qualitative des résultats : les discours recueillis doivent faire l’objet d’une analyse de contenu.
Il existe différents types d’entretiens : l’entretien directif (suivant un questionnaire préécrit), l’entretien semi-directif (sur base d’un guide d’entretien assez souple), le récit de
vie (libre).
C) UN CHOIX DE THÉORIES
À propos de la question étudiée, quelles sont les théories qui peuvent vous apporter un éclairage par rapport aux hypothèses ? Ces théories peuvent être actuelles ou anciennes, elles
peuvent constituer de véritables modèles explicatifs (ex. : marxisme), des courants méthodologiques (ex. : structuralisme, …) ou consister en des apports théoriques partiels (ex. : tel
article du Monde Diplomatique sur la question). Quoi qu’il en soit, vous utiliserez au moins
deux références théoriques pertinentes, c’est-à-dire qui seront des outils efficaces pour mieux
comprendre les mécanismes sociaux à l’œuvre dans votre recherche. Ces théories peuvent
aussi vous aider à discerner les axes de tension qui traversent le fait social que vous travaillez.
5. Analyser et synthétiser les informations
L’ensemble des données, des informations que vous recueillez doivent être utilisées pour
éclairer votre question de départ, vérifier ou non vos hypothèses. Il faudra donc, et c’est la
phase la plus délicate du travail :
• trier ces données, les classer en fonction de leur importance, des aspects du problème, …
• les confronter aux hypothèses de départ.
Les résultats de cette démarche doivent vous amener à répondre à votre question de départ
et à vérifier la validité de vos hypothèses. Les résultats peuvent être synthétisés sous différentes formes : texte suivi, tableau, schéma, … rendant compte de l’essentiel de ce que vous
avez trouvé et démontré.
37
FICHE 8. GUIDE POUR RÉALISER UN TRAVAIL PERSONNEL ENCADRÉ
III.
LA PRÉSENTATION DU TPE
LA PRÉSENTATION ÉCRITE
Le dossier écrit doit comporter :
• un minimum de pages (par exemple 15) et un maximum (par exemple 25) sont à produire
sans compter les annexes.
• une couverture avec titre, nom, classe, année scolaire, nom du cours et du professeur.
• une introduction qui explique votre motivation pour le sujet abordé et présente brièvement
le fait social étudié.
• un corps du travail structuré en chapitres et paragraphes où apparaîtront les différents
résultats de votre recherche.
• une conclusion.
• une bibliographie.
• une table des matières.
• des annexes reprenant les différents outils méthodologiques que vous avez utilisés (ex. :
questionnaires, guides d’entretien, statistiques, …).
LA PRÉSENTATION ORALE
Cette présentation se fera soit en classe si les horaires le permettent, soit lors de l’évaluation
de fin d’année.
Elle suivra de toute manière l’évaluation de votre production écrite et pourra donc s’inspirer
des remarques éventuelles du professeur.
Lors de cette présentation orale, vous devrez rendre compte, en une dizaine de minutes et
sans support écrit, de manière synthétique, des résultats de votre recherche. Vous devrez
aussi répondre à d’éventuelles questions d’approfondissement des autres élèves et/ou du
professeur.
IV.
LES FICHES D’APPRENTISSAGE
Les fiches d’apprentissage sont des outils qui vous accompagneront dans la réalisation de
votre travail, elles serviront aussi de liens avec le professeur. Elles constitueront une mémoire du travail accompli et vous permettront d’évaluer votre démarche de travail, votre investissement personnel, votre autonomie, vos difficultés, vos progrès.
Vous ajouterez aux différentes fiches-étapes ci-jointes vos brouillons, vos réflexions, tous
documents que vous jugerez utiles pour comprendre ou vous souvenir de votre démarche de
travail. L’ensemble de ces documents fera aussi l’objet d’une évaluation qui complétera
l’évaluation de votre TPE.
V.
LES ÉCHÉANCES
Fiche 1 : Choisir un fait social
Fiche 2 : Formuler une question de recherche
Fiche 3 : Formuler une ou plusieurs hypothèse(s)
novembre
novembre
décembre
Fiche 4 : Recherche documentaire et plan
Fiche 5 : Collecte d’informations
Fiche 6 : Choix de théories
janvier
février
février
Fiche 7 : Analyse des données
Fiche 8 : Synthèse
mars
mars
TPE
rentrée de Pâques
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FICHE 8. GUIDE POUR RÉALISER UN TRAVAIL PERSONNEL ENCADRÉ
FICHES-ÉTAPES
À photocopier en 8 exemplaires et à compléter en fonction des étapes de la
recherche (à différencier par étape)
NOM :
FICHE ÉTAPE N°
DATE :
Objectif :
Activités réalisées :
Résultats : (joindre éventuellement vos brouillons, les références et documents travaillés,…)
Ce que j'ai acquis pour ma propre formation (connaissances, savoir-faire) lors de cette
démarche :
Les difficultés rencontrées :
Tâches à accomplir avant la prochaine étape :
Autres remarques ou réflexions :
Conseils du professeur :
Évaluation du travail effectué :
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FICHE 8. GUIDE POUR RÉALISER UN TRAVAIL PERSONNEL ENCADRÉ
ÉVALUATION
TPE en SCIENCES SOCIALES
NOM : ………………………….
CLASSE : ………………………..
TITRE : …………………………………………………………..
CRITÈRES
INDICATEURS
Notes
Sont corrects et utilisés de manière adéquate :
Pertinence
Processus
Évaluation du produit réalisé
Question de départ (C1)
Hypothèse (C1)
Documents (C2)
Techniques de récoltes de données (C2)
Concepts (C2)
Théories (C2)
Axes de tension (C3)
Précision
Bibliographie variée et ciblée
Références citées
Situation temps et espace
Données chiffrées
...
Cohérence
Plan du travail respecté
Liens entre les différentes parties
Liens avec les concepts
Liens avec les théories
Liens données-hypothèses
Conclusion = réponse à la question de départ
Communication
Présentation du texte (titres, numérotation..)
Orthographe et syntaxe
Profondeur
Variété des sources
Variété des moyens d’investigation
Variété des théories
Originalité
(dépassement)
Présence d’éléments de forme ou de fond qui témoignent d’une créativité particulière
Autonomie
(Évaluation des fiches – étapes du carnet de bord)
Globalisation des 8 fiches - étapes
GLOBALISATION :
A
B
C
D
40
FICHE 9. EXEMPLE DE DOSSIER D’APPRENTISSAGE
Fiche 9. Exemple de dossier d’apprentissage
Rappel des compétences en Sciences sociales
Compétence 1 À partir d’un fait social traversé par un ou plusieurs axe(s)
de tension, formuler, à propos d’une situation une/des question(s) et énoncer une ou plusieurs hypothèse(s) de départ.
Pour ce faire, on utilisera des supports divers (écrits, statistiques, audiovisuels, informatiques…).
Compétence 2 Concevoir, seul ou en équipe, une démarche de recherche
visant à vérifier ces hypothèses, en utilisant différentes techniques de collecte et de traitement de l’information et en mobilisant différents concepts-outils.
Compétence 3 Confronter, seul ou en équipe, les résultats d’une recherche
avec des modèles théoriques, en faire ressortir les limites
et dégager les axes de tension qui traversent la situation.
Compétence 4 Présenter, seul ou en équipe, en faisant appel à un mode de
communication adéquat, les résultats de la recherche.
Les critères sont des qualités de votre production. Les principaux sont :
Pertinence
La production est en adéquation avec la compétence visée. C’est bien
ce qui est demandé, on est « dans le sujet »,…
Précision
La production est claire, concise dans la terminologie, les concepts, les
principes.
Cohérence
La production est organisée de manière logique : les liens s’enchaînent
pour former un tout cohérent.
Communication
La production montre une maîtrise des conventions qui régissent l’usage
de la communication écrite ou orale (lexique, syntaxe, grammaire, orthographe…).
Autonomie
La production est le fruit d’un travail personnel.
La production révèle un esprit d’initiative et une certaine débrouillardise.
La production est complète, riche et variée.
La production va au-delà des apparences, révèle des capacités
d’abstraction.
Autre critère possible
Profondeur
Originalité
La production révèle des éléments de créativité personnelle au niveau
de la forme et/ou du fond.
Pour chaque critère, on choisira des indicateurs, c’est-à-dire des faits observables qui témoignent des qualités de la production.
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FICHE 9. EXEMPLE DE DOSSIER D’APPRENTISSAGE
Fiche d’évaluation en Sciences sociales
Période : ........... 20 ....
Nom, prénom : ………………………
Situations d’évaluation
Classe : ………..
Compétences
exercées
1–2–3–4
Évaluations
1.
2.
3.
4.
Globalisation pour la période
A-B-C-D
En te basant sur les grilles d’évaluation des différents tests (critères) et éventuellement sur tes résultats de l’an dernier, identifie tes points forts et tes points faibles.
Si tu es en difficulté, à l’aide de la fiche ci-jointe, repère les causes probables de tes
difficultés.
Quelles démarches concrètes vas-tu mettre en oeuvre pour surmonter ces difficultés ?
Globalisation pour le trimestre
A
B
C
D
42
FICHE 9. EXEMPLE DE DOSSIER D’APPRENTISSAGE
Pour t’aider à repérer les causes
de tes éventuelles difficultés
1. Pertinence
• J’ai des difficultés à comprendre les énoncés, les phrases, les questions.
• Je ne comprends pas bien ce que le professeur attend.
• Je ne travaille pas assez à domicile.
• Je ne fais pas assez attention en classe.
• J’ai des difficultés à mémoriser.
• Je n’ai pas réussi à retrouver dans ce que j’ai étudié les éléments de réponse.
• Je ne sais pas où commencer et terminer mes réponses
2. Précision
• J’ai des difficultés à mémoriser.
• Je ne comprends pas toujours le vocabulaire.
• Mes cours sont incomplets.
• J’ai du mal à exprimer clairement mes idées par écrit.
3. Cohérence
• J’ai des difficultés à synthétiser.
• Je ne sais pas bien distinguer ce qui est important ou non.
• Je me trompe de mots liens (de rapports logiques).
• Je ne fais pas de plans quand j’étudie mon cours.
• Mon cours est souvent en désordre.
• J’ai du mal à organiser, à structurer mes écrits.
• J’ai du mal à repérer le fil conducteur d’un raisonnement et à le suivre.
4. Communication
• Je ne comprends pas tous les mots.
• Je manque souvent de mots pour exprimer mes idées.
• Je fais trop de fautes d’orthographe d’usage.
• Je fais trop de fautes de grammaire (accords, temps, …)
• J’ai du mal à rédiger des phrases correctes.
• J’ai du mal à rédiger un texte agréable à lire.
5. Autonomie
• Je prends difficilement des initiatives.
• J’ai toujours peur de me tromper.
• Je n’arrive pas à me mettre au travail.
• Je ne travaille pas assez à domicile.
• Je manque d’outils et de méthodes pour mener à bien une recherche efficace.
6. Profondeur
• Je suis trop vite satisfait(e) de mon travail.
• Je reste trop superficiel(le) dans mes analyses.
• Je ne fais pas suffisamment référence à des données objectives, scientifiques pour fonder
mes propos.
• J’ai du mal à dépasser le concret, la description pour exprimer des idées, des concepts,
des théories.
7. Originalité
• Je n’ose pas exprimer des choses personnelles.
• Je n’ose pas sortir des consignes.
• Je ne me sens pas doué(e) pour la créativité.
• Je ne possède pas les outils nécessaires pour être original.
• Je ne vois pas l’utilité d’une présentation esthétique.
43
FÉDÉRATION DE L’ENSEIGNEMENT SECONDAIRE CATHOLIQUE
Rue Guimard, 1 - 1040 Bruxelles
Tél: 02/507.07.55 - Fax: 02/507.08.54
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