le shofar
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La période de Hanouka se termine: l’his-
toire d’une lumière que les barbaries, l’inté-
gration, l’assimilation et la dilution ne sont
pas arrivées à éteindre, histoire toujours
recommencée du peuple juif qui survit
aux empires et aux conquêtes des nations.
Histoire également militaire, même si en
général ce n’est pas sur ce point que l’ac-
cent est mis. Une poignée de Juifs, sous
la conduite de Yehuda Macchabé, délivre
le temple; en le nettoyant, on découvre la
fiole d’huile qui permettra au miracle de
s’accomplir: un jour de combustible pour
huit jours de lumière.
Certains historiens datent de la même
époque l’histoire de Judith : les Juifs
sont menacés à leurs frontières par les
troupes de Nabuchodonosor II conduits
par Holopherne. Judith, jeune veuve, pro-
pose aux anciens de la ville, de la délivrer
du blocus que lui font subir les assiégeurs.
Elle s’introduit dans le camp d’Holopherne
à qui elle annonce qu’elle va lui fournir le
secret pour enfin conquérir la ville. Elle se
retrouve seule avec lui et lui tranche la tête.
Les ennemis, effrayés, s’enfuient.
Notre tradition regorge de ces femmes
fortes, pleines d’initiative et qui ne reculent
devant rien pour sauver notre peuple ou
les leurs.
Eve dont la curiosité amène Adam à goûter
du fruit défendu de la connaissance du bien
et du mal: péché originel ou ouverture vers
le vaste monde et son infini ?
Sarah qui mène Abraham à avoir un enfant
avec Hagar, et plus tard à chasser Ishmaël
et Hagar quand la cohabitation devient trop
difficile.
Rivkah qui favorise par un subterfuge
Yaakov, son petit préféré, au détriment
d’Essaü.
Myriam, Deborah, Esther, Judith,… tant
de figures féminines qui ont marqué notre
histoire et notre tradition.
Plus proche de nous, Beruria, la femme qui
a étudié et qui apporte des réponses – ou
des questions – qui sont autant de pistes de
réponses. Les filles de Rachi, que leur père
– qui n’avait pas de fils – a fait étudier pour
le que le lien ne soit pas rompu.
Golda Meïr dont le cœur de femme et de
mère éclaire les décisions politiques souvent
très dures qu’elle doit prendre.
Depuis 25 ans, Anat Hoffman, et toutes les
femmes qui l’accompagnent, se bat sur le
plan politique et religieux, mais aussi sur le
terrain pour que les femmes aient le droit
de prier comme les hommes au Kotel, d’y
porter le talit et les téfilin et d’y lire dans la
Torah. Le 9 novembre dernier, Beth Hillel a
marqué cet anniversaire et des femmes de
notre communauté ont mené l’office de cha-
harit et ont lu pour nous la paracha Vayetzé.
Longtemps, les femmes juives n’ont pas
reçu la place et la reconnaissance qui leur
Femmes juives par Luc Bourgeois
ÉDITORIAL