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les philosophes que je ne connais pas, les philosophes que je connais et dont j’ai parlé ; les
philosophes que je connais et dont je ne parle pas ». p. 1522, 1984.
Les deux références, à l’histoire et à Nietzsche, sont généralement associées (cf. subj. et
ver.,p. 35). Nietzsche est pour lui celui qui plutôt que de fonder la morale en fait la
généalogie, qui fait une histoire de la raison, du sujet, plutôt que d’en faire des instances
fondatrices intemporelles.
« J’ai beau dire que je ne suis pas un philosophe, si c’est tout de même de la vérité que je
m’occupe, je suis malgré tout philosophe. Depuis Nietzsche, cette question s’est
transformée. Non plus : quel est le chemin le plus sûr de la vérité ? mais quel a été le
chemin hasardeux de la vérité ». p. 30, 1976. (chemin méthode Descartes, Règle IV).
« Il s’est trouvé que j’ai lu Nietzsche en 1953, et, aussi curieux que ce soit, dans cette
perspective d’interrogation sur l’histoire du savoir, l’histoire de la raison… est-ce qu’un
sujet de type phénoménologique, transhistorique est capable de rendre compte de
l’historicité de la raison ? c’est là où la lecture de Nietzsche a été pour moi la fracture : il y a
une histoire du sujet tout comme il y a une histoire de la raison, on ne doit pas demander le
déploiement à un acte fondateur et premier du sujet rationaliste. J’ai lu Nietzsche un peu
par hasard, et j’ai été surpris de voir que Canguilhem, … était très intéressé aussi par
Nietzsche… ». p. 1255, 1983. « … Koyré, Bachelard, Cavaillès, Canguilhem… ». p. 1587, 1985.
Nietzsche est associé à Canguilhem, et l’histoire à l’histoire des sciences, - et singulièrement
celle de la biologie-. Canguilhem a fait de l’erreur « la racine de ce qui fait la pensée
humaine et son histoire » (p. 441, 1978). Le chemin hasardeux de la vérité est du même
ordre que l’histoire hasardeuse de la vie. Pas besoin de Dieu pour comprendre l’évolution
des formes vivantes, pas besoin de sujet fondateur, détenteur d’une méthode, pour
comprendre l’histoire de la raison.
« Paul Veyne l’a bien vu : il s’agit des effets, sur le savoir historique, d’une critique
nominaliste qui se formule elle-même à travers une analyse historique ». p. 853, 1980.
« L’histoire nous tient lieu de philosophie ». p. 279, 1977 «… ce n’était pas une réflexion sur
l’histoire, c’était une réflexion dans l’histoire… une manière de faire faire à la pensée
l’épreuve du travail historique » p. 1232, 1983. …« Le recours à l’histoire… prend son sens
dans la mesure où l’histoire a pour fonction de montrer que ce qui est n’a pas toujours
été ».P. 1267, 1983.
Sont énoncés trois aspects de sa démarche : le nominalisme de Foucault le conduit à
récuser des notions englobantes telles que « judéo-christianisme », « pouvoir »…. A la