REGISTRE DE LA MEMOIRE DU MONDE
FORMULAIRE DE PRESENTATION D’INSCRIPTION
Thaïlande – L’inscription du roi Ram Khamhaeng
PARTIE A - INFORMATIONS INDISPENSABLES
1 RESUME
L’inscription du roi Ram Khamhaeng (RK) datant de 1292 apr. J.-C. est considérée comme un
document important du patrimoine mondial car il révèle des informations de valeur sur
plusieurs grands thèmes de l’histoire et de la culture mondiales. Non seulement cette
inscription rend compte de l’invention des scripts de la langue thaï, bases des scripts
modernes utilisés en Thaïlande par 60 millions de personnes, mais sa description
exceptionnelle et détaillée de l’état Thaï de Sukhothai au 13ème siècle reflète également les
valeurs universelles partagées par de nombreux états dans le monde à notre époque. Ces
valeurs sont les principes de bon gouvernement, la règle de loi, la liberté économique, et la
moralité religieuse, dans ce cas précis le Bouddhisme, une des principales religions au monde.
La valeur de l’inscription en tant que document historique apparaissait déjà évidente
lorsqu’elle fut utilisée pour soutenir la proposition thaïlandaise d’inscrire la ville historique de
Sukhothai et l’association des villes historiques sur la Liste du patrimoine mondial en 1991.
2 INFORMATIONS SUR L’AUTEUR DE LA PROPOSITION
2.1 Nom
Comité national thaï sur la Mémoire du Monde du programme mondial de l’UNESCO
2.2 Relation avec l’élément du patrimoine documentaire proposé
Il appartient au comité de prendre en considération ce patrimoine mondial et de
proposer son inscription au registre de la Mémoire du Monde. Le comité organise
également des activités pour faire prendre conscience aux gens de la valeur des
documents, de la nécessité de les conserver, et de leur droit à accéder à cet héritage.
2.3 Personne(s) à contacter :
SE M. Pongpol Adireksarn, Ministre thaïlandais de l’Education
Le Président de la commission nationale thaïlandaise pour l’UNESCO
Ministère de l’Education, Avenue Rajadamnoen Nok
Dusit, Bangkok 10300
Thaïlande
Tél : 662 628 6137
Fax : 662 280 0138
2) Mme Savitri Suwansathit
Secrétaire national, commission nationale thaïlandaise pour l’UNESCO
Ministère de l’Education, Avenue Rajadamnoen Nok
Dusit, Bangkok 10300
Thaïlande
Tél : 662 628 5611, 662 628 6153
Fax : 662 280 1249
3) Professeur Khunying Maenmas Chavalit
Président du comité national thaï sur le programme Mémoire du Monde de
l’UNESCO
Bâtiment principal du SPAFA
81/1 Si-Ayutthaya Road, Sam-sen, Dusit
Bangkok 10300
Tél : 662 280 4022-9
Fax : 662 280 4030
2.4 Coordonnées complètes (adresse, téléphone, fax, adresse électronique)
Comme ci-dessus
3 IDENTITE ET DESCRIPTION DU PATRIMOINE DOCUMENTAIRE
3.1 Nom et indications sur l’identité des éléments proposés
Inscription du roi Ram Khamhaeng (1292 apr. J.-C.)
Cote du musée national : 158/2511.
Dépositaire : Musée national de Bangkok
Na Phra That Road
Bangkok 10200, Thaïlande
Tél : 662-2249911, 662-2241396
Fax : 662-2249911
3.2 Description (joindre une description du patrimoine mondial : se référer au guide
pour remplir ce formulaire)
3.2.1 Description et inventaire
Inscription en grès fin de 114,5 cm de hauteur à 4 coins et surmontée d’une pyramide
quadrilatérale. Le premier côté contient 35 lignes, le second 35, le troisième 27 et le
quatrième 27. Chaque côté fait 35,5 cm de largeur. L’inscription est rédigée en thaï en
scripts Sukhothai.
3.2.2 Détails de la cote
Cote du musée national : 158/2511.
Date d’acquisition (de la bibliothèque nationale) : 29 novembre 1968.
3.2.3 Résumé de son origine
La RK a été découverte par le prince Mongkut de Siam, plus tard roi Chomklao ou
Rama IV, en 1833 lors de sa visite dans la vieille ville de Sukhothai, alors qu’il était
moine bouddhiste. L’inscription fut ramenée à Bangkok avec une autre inscription et
un banc en pierre supposé être un trône connu comme le Manangsilabat. Ces objets
furent conservés au monastère de Rachathirat où le prince habitait. Ils suivirent ensuite
le prince au monastère de Bowon Nivet. Après son accès au trône, le roi les plaça dans
le temple du Bouddha d’Emeraude où ils furent conservés jusqu’en 1923, date à
laquelle le roi Vajiravudh ordonna que les inscriptions soient déplacées pour rejoindre
une collection d’inscriptions dans la bibliothèque de Wachirayan en face du monastère
Maha That. Le trône Manangsilabat était encore conservé au temple du Bouddha
d’Emeraude. Toutes les inscriptions furent déplacées dans la salle Siwamokhaphiman
du Bowon Sathan Mongkhon ou Front Palace lors du règne du roi Prajadhipok (1925-
1935). A l’époque, la salle devait être utilisée comme bâtiment pour la bibliothèque de
Wachirayan, actuellement connue sous le nom de bibliothèque de Vajiravudh. En
1968, l’inscription du roi Ram Khamhaeng fut déplacée dans la salle
Siwamokhaphiman, maintenant partie intégrante du musée national. Cette inscription
fut exposée lors des expositions Sukhothai et n’a pas été déplacée depuis.
L’inscription reste en bon état malgré ses nombreux déplacements. Etant donné que
les inscriptions n’ont aucune valeur commerciale, aucune réplique n’a été réalisée, ni
pour être vendue, ni pour se substituer à l’original dans une tentative de vol.
3.2.4 Evaluation de l’état et de la condition
L’inscription est en bon état, hormis quelques légères fêlures en surface. Les écritures
sont presque toutes lisibles. Des lettres sont manquantes ou difficiles à déchiffrer en
seulement 6 endroits.
3.2.5 Documentation visuelle (consulter les photographies de l’inscription et l’endroit où
elle est conservée).
3.2.6 Bibliographie :
1. Coedes, G. Recueil des Inscriptions du Siam Première partie: Inscriptions du
Sukhodaya. Bangkok: Bangkok Times Press, 1924.
2. Griswold, A.B. & Prasert na Nagara « The Inscription of King Rama Gamhen
of Sukhodaya (1292 A.AD): Epigraphic and Historical Studies No.9 » Journal
of the Siam Society 59 (1971): 179-228.
3. Wyatt, David K. Thailand A Short History. New Haven and London: Yale
University Press, 1984, pp.54-59.
3.2.7 Experts
1. Dr. Prasert na Nagara. Professeur d’Histoire, Université de Silpakon,
Thaïlande.
Ancien Président de la « Royal Academy » de Thaïlande
Adresse: 101/1 Soi Than Phuying Phahon,
Ngam Wongwan Rd.,
Bangkok 10900, Thaïlande
2. Dr. David K. Wyatt., Professeur d’Histoire du John Stambaugh, Université de
Cornell, Etats-Unis.
Adresse : 5 Leslie Lane
Ithaca NY 14850, Etats-Unis
(607) 257-1894
3. Dr. Yoneo Ishii : Professeur d’Histoire, Président, Université d’Etudes
Internationales de Kanda, Chiba, Japon.
Adresse : Université d’Etudes Internationales de Kanda
Wakaba 1-4-1, Mihama-ku, Chiba-city
Chiba 261-0014 Japon
4 MOTIVATION DE L’INSCRIPTION SUR LE REGISTRE / EVALUATION SUR
LA BASE DE CRITERES DE SELECTION
4.1 L’authenticité du document est-elle établie ? (voir 4.2.3)
Même si la RK appartient à une période de l’histoire de la Thaïlande relativement bien
documentée en données épigraphiques, il existe toujours des blancs dans la connaissance
historique, ce qui rend difficile l’authentification des pièces avec une précision
scientifique, qu’elles soient des œuvres d’art ou des documents écrits. Néanmoins, en
raison de son caractère unique et de son importance, cette inscription est un des
documents écrits de Thaïlande les plus étudiés.
L’authenticité de l’inscription a été établie grâce à différents facteurs :
1. Elle a été personnellement découverte à Sukhothai en 1833 par le roi Rama IV
de Siam lorsqu’il était encore prince Mongkut et moine bouddhiste.
2. Depuis sa découverte, l’inscription a été attentivement lue et étudiée par des
universitaires thaïlandais ou étrangers, des historiens, des historiens de l’art,
des anthropologues, des linguistes et des épigraphistes, par exemple les rois
Rama IV, Chulalongkorn, Vajiravudh, le prince Pawaret Wariyalongkorn, le
prince Damrong Rajanubhab, le prince Subhadradis Diskul, M.R. Subhawat
Kasemson, George Coedes, Adolf Bastian, Pere Schmitt, C.B. Bradley, James
R. Chamberlain, Yoneo Ishii, Hiram Woodward Jr., Betty Gosling, B.J.
Terwiel, Richard A. O'Connor, et David K. Wyatt. Tous sont convaincus de
son authenticité.
3. Cela ne signifie pas qu’aucune question ne se pose sur son authenticité. Les
problèmes liés aux scripts, au vocabulaire et au contenu nous ont amené les
conclusions suivantes :
3.1 L’inscription n’a pas été rédigée par le roi Ram Khamhaeng mais par
un roi qui lui a succédé.
3.2 L’inscription n’a pas été rédigée par une personne de Sukhothai.
3.3 Il s’agissait un faux réalisé par le roi Rama IV afin de justifier
l’extension de son royaume et sa politique d’économie libérale.
Le débat sur ces problèmes, soulevés en particulier par Michael Vickery et
Piriya Krairiksh, s’est déroulé à la fin des années 80. Leurs arguments, leur
logique et leurs preuves ont été examinés de manière approfondie par plusieurs
linguistes occidentaux et thaïlandais, des historiens de l’art, des épigraphistes et
des universitaires qui, tout en reconnaissant certaines énigmes étaient liées à
l’inscription, s’opposaient à certains points soulevés, et maintenaient que
l’inscription était authentique et non une contrefaçon réalisée par une
génération postérieure et destinée à induire en erreur les lecteurs. En fait,
comme on l’a fait remarquer, la volonté de prouver que l’inscription était un
faux a jouée en sa faveur. Ce débat a en effet permis de renforcer l’authenticité
de l’inscription et de montrer combien les érudits du monde entier
reconnaissent sa valeur et sont prêts à défendre ce document authentique d’une
importance mondiale.
Il semble que le problème de l’inscription Ramkhamhaeng vienne du fait qu’il
y ait eu une tentative antérieure de création d’un système d’écriture plus tard
modifié, laissant ainsi un document Sukhothai différent du reste. Le style
simple de la langue thaï n’a pas été suivi par les personnes qui ont réalisé les
inscriptions ultérieures. Elles ont préféré utiliser des mots dérivés du sanskrit et
du pali et un style plus majestueux représentant mieux la grandeur
monarchique de l’époque. Il existait des formats sur mesure pour l’écriture des
inscriptions qui font de ce document, avec son style direct et sa très longue
narration, une véritable curiosité. En fin de compte, les connaissances
historiques sur Sukhothai et le thaï du 13e au 15e siècle sont toujours limitées et
par conséquent toujours sujet à débat.
4. En 1990, Chirapon Aranyanak, scientifique à la conservation du musée
national de Thaïlande, et Srisopa Maranate, scientifique du département des
ressources minérales de Thaïlande, ont effectué une étude préliminaire des
surfaces de 5 inscriptions de Sukhothai, y compris l’inscription de
Ramkhamhaeng, en utilisant un microscope électronique à balayage et un
spectromètre à rayons x à dispersion d’énergie. Ils ont confirmé que toutes les
inscriptions avaient été réalisées à la même période, il y a 700 ou 500 ans, et
non au 19e siècle comme certains l’avaient supposé.
4.2 L’intérêt universel et le caractère unique et irremplaçable sont-ils établis ? (voir
4.2.4)
4.2.1 Contenu
L’inscription peut être divisée en trois parties. La première partie (lignes 1 à 18) décrit
la vie et les exploits du roi Ram Khamhaeng de sa naissance à son accès au trône. Le
pronom personnel « je » est utilisé d’un bout à l’autre. La seconde partie (ligne 18 sur
le premier côté à la ligne 8 sur le deuxième côté) décrit en détail les différents aspects
de la ville de Sukhothai d’un point de vue physique, politique et social. La troisième
partie (lignes 8 à 27, dernière ligne du quatrième côté) célèbre le roi, en le montrant
inventeur des scripts du thaï et régnant sur un vaste royaume. L’absence du « je » dans
les deux dernières parties laisse à penser qu’elles ont été rédigées par les successeurs
du roi.
4.2.2 L’intérêt universel
La RK contient plusieurs valeurs politiques, économiques et culturelles auxquelles les
états modernes actuels adhèrent. A savoir :
1 / 13 100%
La catégorie de ce document est-elle correcte?
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