linguistes occidentaux et thaïlandais, des historiens de l’art, des épigraphistes et
des universitaires qui, tout en reconnaissant certaines énigmes étaient liées à
l’inscription, s’opposaient à certains points soulevés, et maintenaient que
l’inscription était authentique et non une contrefaçon réalisée par une
génération postérieure et destinée à induire en erreur les lecteurs. En fait,
comme on l’a fait remarquer, la volonté de prouver que l’inscription était un
faux a jouée en sa faveur. Ce débat a en effet permis de renforcer l’authenticité
de l’inscription et de montrer combien les érudits du monde entier
reconnaissent sa valeur et sont prêts à défendre ce document authentique d’une
importance mondiale.
Il semble que le problème de l’inscription Ramkhamhaeng vienne du fait qu’il
y ait eu une tentative antérieure de création d’un système d’écriture plus tard
modifié, laissant ainsi un document Sukhothai différent du reste. Le style
simple de la langue thaï n’a pas été suivi par les personnes qui ont réalisé les
inscriptions ultérieures. Elles ont préféré utiliser des mots dérivés du sanskrit et
du pali et un style plus majestueux représentant mieux la grandeur
monarchique de l’époque. Il existait des formats sur mesure pour l’écriture des
inscriptions qui font de ce document, avec son style direct et sa très longue
narration, une véritable curiosité. En fin de compte, les connaissances
historiques sur Sukhothai et le thaï du 13e au 15e siècle sont toujours limitées et
par conséquent toujours sujet à débat.
4. En 1990, Chirapon Aranyanak, scientifique à la conservation du musée
national de Thaïlande, et Srisopa Maranate, scientifique du département des
ressources minérales de Thaïlande, ont effectué une étude préliminaire des
surfaces de 5 inscriptions de Sukhothai, y compris l’inscription de
Ramkhamhaeng, en utilisant un microscope électronique à balayage et un
spectromètre à rayons x à dispersion d’énergie. Ils ont confirmé que toutes les
inscriptions avaient été réalisées à la même période, il y a 700 ou 500 ans, et
non au 19e siècle comme certains l’avaient supposé.
4.2 L’intérêt universel et le caractère unique et irremplaçable sont-ils établis ? (voir
4.2.4)
4.2.1 Contenu
L’inscription peut être divisée en trois parties. La première partie (lignes 1 à 18) décrit
la vie et les exploits du roi Ram Khamhaeng de sa naissance à son accès au trône. Le
pronom personnel « je » est utilisé d’un bout à l’autre. La seconde partie (ligne 18 sur
le premier côté à la ligne 8 sur le deuxième côté) décrit en détail les différents aspects
de la ville de Sukhothai d’un point de vue physique, politique et social. La troisième
partie (lignes 8 à 27, dernière ligne du quatrième côté) célèbre le roi, en le montrant
inventeur des scripts du thaï et régnant sur un vaste royaume. L’absence du « je » dans
les deux dernières parties laisse à penser qu’elles ont été rédigées par les successeurs
du roi.
4.2.2 L’intérêt universel
La RK contient plusieurs valeurs politiques, économiques et culturelles auxquelles les
états modernes actuels adhèrent. A savoir :