l’assainissement des finances publiques et la mise en œuvre de réformes structurelles.
L’effondrement des cours du pétrole a mis au jour des vulnérabilités présentes de longue date
dans une économie dirigée par l’Etat et excessivement tributaire des hydrocarbures. Jusqu’à
présent, le choc des cours du pétrole n’a eu qu’un effet limité sur la croissance économique,
mais les soldes budgétaire et extérieur se sont considérablement détériorés. Grâce aux marges
accumulées par le passé, l’Algérie a la possibilité de mener l’ajustement au choc d’une
manière progressive et de reconfigurer son modèle de croissance. Pour rétablir les équilibres
macroéconomiques, il convient de procéder à un assainissement soutenu des finances
publiques à moyen terme accompagné d’une masse critique de réformes structurelles pour
diversifier l’économie. Les politiques de change, monétaire et financière devraient appuyer
ces efforts. Il sera important de bien expliquer l’action des autorités pour réunir un consensus
autour des réformes nécessaires et assurer ainsi leur mise en œuvre dans les meilleurs délais.
L’assainissement budgétaire devra être soutenu à moyen terme afin de rétablir la viabilité des
finances publiques, assurer l’équité entre générations et promouvoir la stabilité extérieure. Il
faudra pour cela maîtriser les dépenses courantes, poursuivre la réforme des subventions tout
en protégeant les populations pauvres, mobiliser davantage de recettes hors hydrocarbures,
accroître l’efficacité des investissements publics et renforcer le cadre budgétaire. La
diminution rapide de l’épargne budgétaire signifie que l’Algérie devra emprunter davantage
pour financer les déficits futurs. Outre le recours accru à l’émission de titres d’emprunt
nationaux, les autorités devraient aussi envisager d’emprunter à l’extérieur et d’ouvrir, dans
la transparence, le capital de certaines entreprises publiques à des acteurs privés.
Des réformes structurelles de grande envergure sont nécessaires pour soutenir l’activité
économique pendant l’assainissement des finances publiques et pour diversifier l’économie.
Les réformes-clé comprennent l’amélioration du climat des affaires, une plus grande
ouverture de l’économie aux échanges internationaux et à l’investissement étranger,
l’amélioration de l’accès au financement et le développement des marchés de capitaux ainsi
que le renforcement de la gouvernance, la concurrence et la transparence. Il convient
également de donner une plus grande souplesse au marché du travail tout en alignant mieux
les compétences produites par le système éducatif sur les besoins du secteur privé. Les
restrictions aux importations apportent peut-être un répit provisoire, mais elles créent des
distorsions et ne sauraient se substituer aux réformes destinées à doper les exportations. Les
réformes structurelles mettant du temps à produire leurs effets, il convient de les engager
sans tarder.
Conjuguée à l’assainissement budgétaire et aux réformes structurelles, une plus grande
flexibilité du taux de change faciliterait l’ajustement au choc sur les cours du pétrole. Bien
qu’il se soit un peu déprécié en 2015, le TCER reste nettement surévalué. L’assainissement
budgétaire et les réformes structurelles, appuyés par une plus grande flexibilité du taux de
change, aideraient à ramener le TCER vers sa valeur d’équilibre et contribueraient à
rééquilibrer l’économie.
La politique monétaire doit s’adapter à l’évolution des conditions de liquidités tout en étant
prête à contrer les pressions inflationnistes potentielles. La Banque d’Algérie s’adapte de
manière appropriée à l’évolution des conditions de liquidités en réactivant ses instruments de