Le FMI pointe les vulnérabilités de l`économie algérienne

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L’institution de Bretton Woods avertit sur un repli prolongé des cours du pétrole
Le FMI pointe les vulnérabilités de l'économie
algérienne
Le Fonds monétaire international (FMI) a affirmé, vendredi, que “l’économie algérienne se porte relativement
bien” malgré un climat d’incertitude économique internationale. Cependant, l’institution de Bretton Woods note,
dans son rapport cité par l’APS, que “l’orientation budgétaire expansionniste de ces dernières années a rendu
la situation budgétaire vulnérable aux fluctuations des cours du pétrole”, ajoutant que le prix, permettant
d’équilibrer le budget, est aujourd’hui légèrement supérieur à 100 dollars le baril. Le FMI prévient que
“d’importants risques baissiers émergeront en cas de dégradation de la situation économique internationale et
d’un repli prolongé des cours du pétrole”. Les positions extérieure et budgétaire “seraient alors sérieusement
affaiblies, entraînant vraisemblablement une réduction forcée des investissements publics, se traduisant par un
fléchissement de la croissance et une hausse du chômage”, avertit le FMI. L’institution de Bretton Woods
réitère que des défis importants subsistent, notamment la nécessité de diversifier l’économie algérienne,
d’améliorer le climat des affaires, de faire reculer le chômage et de réduire les vulnérabilités à moyen terme.
“L’investissement public devant jouer un rôle moins dynamique dans l’économie, le secteur privé devra devenir
un moteur plus puissant de croissance et de création d’emplois”, recommande le Fonds. Certes, le FMI relève
que la croissance est restée solide en 2011 et la hausse des cours du pétrole renforce le solde extérieur et les
recettes budgétaires du pays. “L’effet d’entraînement du Programme d’investissements publics devrait
maintenir le taux de croissance hors hydrocarbures autour de 5%, et porter la croissance du PIB global à 2,5%
environ sur l’année 2011”, indique-t-il. Avec la hausse des cours du pétrole, l’excédent du compte courant est
porté à 9,5% du PIB en 2011 et les recettes budgétaires des hydrocarbures ont augmenté de 30%, précise le
rapport. Tout en relevant la hausse substantielle des réserves officielles de devises, le FMI indique, cependant,
que “le budget restera déficitaire de 4% du PIB environ, l’augmentation des recettes budgétaires étant plus que
compensée par une hausse de 32% des dépenses totales, en particulier des salaires de la Fonction publique et
des transferts”. Les administrateurs du FMI soulignent que “bien que les cours élevés du pétrole permettent de
répondre aux revendications sociales urgentes et maintenir la stabilité sociale, cela devrait être géré avec
prudence pour éviter des tensions inflationnistes et préserver la viabilité budgétaire à moyen terme”. Le Conseil
d’administration du FMI soutient que “les perspectives restent favorables à court terme, mais la viabilité
budgétaire et la stabilité financière à moyen terme deviennent davantage tributaires de la volatilité des cours
du pétrole”. Pour l’année 2012, le FMI avance que “le PIB hors hydrocarbures pourrait progresser de 5%, mais la
production d’hydrocarbures devrait poursuivre sa baisse du fait d’une faible demande mondiale, limitant le taux
de croissance globale entre 3 et 3,5 % environ”. Toujours pour l’année en cours, le Fonds estime que l’inflation
devrait se maintenir aux alentours de 4 % “si la hausse des prix des produits alimentaires frais reste modérée et
les pressions inflationnistes résultant de l’augmentation des salaires sont maîtrisées”. Le Conseil
d’administration “félicite la Banque d’Algérie pour avoir maîtrisé les tensions inflationnistes et efficacement
absorbé une liquidité systémique accrue générée par la hausse des recettes des hydrocarbures et le niveau
important des dépenses publiques”. Les administrateurs “sont d’avis que le régime de change a bien servi
l’Algérie et saluent la détermination des autorités à maintenir le taux de change réel proche de son niveau
d’équilibre, mais soulignent la nécessité de renforcer les déterminants fondamentaux du taux de change, y
compris la position budgétaire et les gains de productivité”.
M. R.
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