A n a l e l e U n i v e r s i t ă ţ i i d i n C r a i o v a – Seria Filosofie | 23
philosophie doit aussi voir la distinction entre ces deux niveaux
, et
aussi leur entrelacement : c’est le mélange et l’ambiguïté d’une
entière philosophie excessivement « réaliste » ou excessivement
« idéaliste » qui ont généré la crise de la philosophie saisi par
Husserl.
Le quatrième pas, (4.) est la réduction phénoménologique :
« c’est la résolution non pas de suppr imer, mais de mettre
en suspens et comme hors d’action toutes les affirmations
spontanées dans lesquelles je vis, non pour les nier, mais
pour les comprendre »
.
L’opposition de l’ontique à l’ontologique – à la philosophie
– n’a pas été, pour Husserl, « qu’un point de départ »
:
« Husserl, qui définissait la philosophie par la suspension de
l’affirmation du monde, reconnaît l’inhérence du philosophe
au monde »
.
Ainsi la psychologie et la philosophie, plus qu’elles soient
compatibles l’une avec l’autre, s ’entre aident
. C’est l’hypothèse
assumée par Merleau -Ponty, et Gaston Bachelard aussi, en tant que
« Car la Wesenschau, en tant qu’elle est expérience; en tant que l’essence à saisir à
travers l’expérience vécue, sera une connaissance concrète; mais d’un autre côté, en tant
qu’à travers mes expériences concrètes je sais plus qu’un fait contingent, une structure
intelligible qui s’impose à moi chaque fois que je pense à l’objet intentionnel dont s’agit,
j’obtiens par elle une connaissance, je ne suis pas enfermé dans quelque par ticularité de
ma vie individuelle, j’accède à un savoir qui est valable pour tous”, Maurice Merleau -
Ponty, « Les sciences de l’homme et la phénoménologie » (1951-1952), dans Maurice
Merleau-Ponty, Parcours deux. 1951-1961, Paris, Vérdier, 2000, p. 68.
Maurice Merleau-Ponty, « Les sciences de l’homme et la phénoménologie » (1951-
1952), dans Maurice Merleau -Ponty, Parcours deux. 1951-1961, Paris, Vérdier, 2000,
pp. 69-70.
Ibidem, beaucoup plus délibérément que Heidegger, avait souligné M erleau-Ponty.
Maurice Merleau-Ponty, Le Visible et l’Invisible , suivi de notes de travail par Maurice
Merleau-Ponty, Texte établi par Claude Lefort, accompagné d’un avertissement et d’une
postface, Paris, Gallimard, 1964, p. 47 : « La philosophie n’est p as science, parce que la
science croit pouvoir survoler son objet, tient pour acquise la corrélation du savoir et du
l’être, alors que la philosophie est l’ensemble des questions où celui qui questionne est
lui-même mis en cause par la question . »