PAUSE PHILO Viroflay
2013-11-16 Animateur : Bruno MAGRET Page 2/5
Le Pardon demande de la distance par rapport à ses propres émotions, il peut donc sembler plus
difficile de pardonner à un proche car les émotions en jeu sont plus fortes (lien d’attachement).
Néanmoins, Il semble plus facile de pardonner à un être proche car on l’aime plus (ex : l’amour d’une
mère à son enfant lui fait pardonner bien plus qu’à tout autre).
Le pardon est un acte d’Amour, de compréhension de l’Autre, c’est un don que l’on fait à l’autre et à
soi-même. Pour Pardonner, il faut aimer l’Autre.
Mais peut-on aimer l’inhumain ?
Est-ce qu’un humain qui pose un acte inhumain est encore Humain ? L’Humanité n’est pas
uniquement biologique, la forme humaine (le corps) ne suffit pas à définir notre Humanité qui sous-
tend le respect de valeurs universelles. Un Humain qui pose un acte inhumain sort de l’Humanité (ex :
criminel contre l’Humanité). Le fautif peut apparaître comme inférieur, comme inhumain ou comme
malade à celui qui subit la faute.
Dans la différence entre l’étranger et moi, il y a de la négativité (On retrouve l’étranger en soi comme
sur un négatif de photo argentique, comme l’autre côté de la médaille) qu’il faut assumer : pardonner
c’est être capable de vivre la différence avec l’Autre. Quelqu’un qui pardonne, est quelqu’un qui
s’individualise vraiment en acceptant l’individualité de l’Autre, quelqu’un qui atteint pleinement son
Humanité. (Hannah Arendt décrit la « Banalité du Mal »))
3- Hypothèse : il faut pardonner pour se sentir bien
Si l’individu ne pardonne pas, il garde son ressentiment, il s’empoisonne. Le Pardon est comme une
réparation, une libération de l’âme.
Le Pardon libère du ressentiment et soulage l’individu qui a subit la faute. Pour pardonner il faut
aimer l’Autre. L’éducation, l’intérêt de vivre en société, la Philosophie, la réflexion, etc., permettent à
l’individu de se considérer le fautif comme un être humain, et ainsi de créer un lien d’Humanité,
d’Egalité, basé sur des valeurs universelles (« Si » de Kipling, cf. ci-dessous).
Chercher à pardonner n’est pas la démarche d’un homme idéal, mais la tendance que tout homme
ordinaire peut avoir à s’améliorer, à progresser vers son idéal (le sur-homme). Si on n’a pas d’idéal,
on ne peut pas grandir. L’idéal n’est pas fait pour être atteint, mais pour croître, pour se dépasser :
c’est une mort à soi même pour se renouveler. (Pierre dit à Jésus : « mais c’est impossible ! » Jésus
répond « Ce qui est impossible pour l’homme est possible pour Dieu ».) Pour Hegel la mort est
essentielle pour qu’il y est renouveau (comme les feuilles tombent puis laissent la place aux
bourgeons, etc..). La mort est un accomplissement. La vie est un dépassement de soi.
Mais le pardon est-il toujours possible ?
Vivre est un dépassement de soi, c’est accepter l’étranger (ex : la faute incompréhensible) pour
grandir, dans le cadre de la capacité de l’individu à le faire (« ce qui ne tue pas rend plus fort »,
Nietzsche), dans le cadre de sa capacité à aimer (inné/acquis). Il faut tendre vers le sur-homme pour