1
Equilibre général et revenu permanent dans un pays en transition post-pétrolière : le cas
du Cameroun
Luc Désiré Omgba
1
& Calvin Djiofack
2
Article soumis pour présentation au 58
ème
congrès de l’AFSE
Présente version
3
: Mars 2009
Résumé
Cet article revient sur les options de politique économique de moyen terme pour un pays en
déclin de production pétrolière. Dans ce contexte, nous intégrons l'hypothèse du revenu
permanent dans un modèle d'équilibre général calculable dynamique à épuisement de
ressources naturelles. En effet, Leigh et Olters (2006) élaborent un cadre de revenu permanent
pour les pays producteurs de pétrole. Cependant, ils ne tiennent pas compte de la réaction des
autres secteurs de l'économie quand l'État adopte une telle politique. Les auteurs ne tiennent
pas également compte des investissements productifs comme autre choix gouvernemental.
Pour intégrer ces différents éléments dans l’analyse, nous incorporons l’hypothèse de revenu
permanent dans un cadre d'équilibre général dynamique appliqué à des données de l’économie
camerounaise. Les résultats montrent que l’hypothèse de revenu permanent est proéminente
sur la politique budgétaire actuelle du Cameroun, si l'on suppose que l'épuisement du pétrole
ne concerne que les finances du gouvernement central (tel que présenté dans Leigh et Olters
2006). Dans cette hypothèse, le Cameroun a besoin de pratiquer une politique budgétaire
expansive. Toutefois, dans le monde réel, le secteur pétrolier interagit directement avec
d’autres secteurs et institutions économiques. Si cette deuxième caractéristique est considérée,
l’hypothèse de revenu permanent a des effets dramatiques pour l’économie camerounaise. La
baisse de la production de pétrole entraîne une diminution de la production des secteurs qui
interagissent avec le secteur pétrolier. Cela renforce la perte des recettes publiques, qui ont été
initialement affectées par la réduction des recettes pétrolières. Dans ce contexte, si le pays
adopte l'hypothèse de revenu permanent, cela conduit à une réduction plus importante des
dépenses publiques. Ce qui entraîne une diminution plus grande de la croissance.
Classification JEL : Q3, E6, H5, C6.
Mots clés : pétrole, politique budgétaire, dépenses publiques, MEGC.
1
Correspondant, CERDI, université d’Auvergne: Luc_Desire.Omgba@u-clermont1.fr.
2
Banque Mondiale: cdjiofack@worldbank.org .
3
Nous remercions Pascale Combes Motel, Jan-Peter Olters et Mijiyawa Abdoul pour leurs commentaires et
suggestions. Toute erreur ou omission reste de notre seule responsabilité.