CONFERENCE DES NATIONS UNIES SUR LE COMMERCE ET LE DEVELOPPEMENT CNUCED Projet 1415P: Renforcement des capacités dans les secteurs pétrolier et minier dans les économies des pays de la CEEAC Atelier de formation sur l'implication du secteur privé dans les activités pétrolières et minières au Tchad N'Djaména, Tchad, 6-8 décembre 2016 Aspects méso et microéconomiques de l’exploitation du pétrole Présentation faite par: M. Gadom Djal Gadom LAEREAG-FSEG, Université de N’Djaména Les opinions exprimées sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement les points de vue de la CNUCED. Aspects méso et microéconomiques de l’exploitation du pétrole Par GADOM DJAL GADOM LAEREAG-FSEG, Université de N’Djaména [email protected] Atelier/CNUCED N’Djamena, le 08 Décembre 2016 Plan de présentation 1. Contexte général 2. Éclosion du secteur privé au cours de l’exploitation pétrolière 3. Obstacles à l’épanouissement des PME/PMI au Tchad 4. Evolution du bien-être 5. Déclin du secteur pétrolier et le reste de l’économie Contexte général • La quasi-stabilité politique retrouvée au début des années 2000 a permis l’exploitation et l’exportation du pétrole en 2003. • Ce nouveau contexte économique a favorisé: - une reprise de la croissance économique qui a atteint un pic de 33,7% en 2004 - et le développement du secteur privé grâce à l’éclosion des contrats de sous traitances liés à l’exploitation du pétrole • Le ratio investissement/PIB a légèrement augmenté en 2009 à 19,5% du PIB: - 5,7% pour le secteur public - 13,8% pour le secteur privé, dont 8,4% pour le secteur pétrolier. • Cette évolution peut être attribuée à l’augmentation des investissements dans le secteur pétrolier dont plus de 90% sont des IDE (Perspective en Afrique, 2011). Contexte général (suite) • Cette nouvelle donne a créé différentes opportunités d’affaires ayant occasionné la dynamique de l’entreprenariat privé et surtout l’auto emploi: - en 2011, 74% des travailleurs sont auto-employés (ECOSIT 3) - le taux de croissance de l’emploi dans le secteur privé a atteint 12% en 2009. Ce taux est supérieur à la moyenne en ASS, estimée à 8% (BM, 2009) • L’embellie économique enregistrée grâce au pétrole a favorisé l’augmentation de la capacité financière des banques. - le total du bilan des banques est passé de 355 milliards de FCFA en 2007 à 497,9 milliards en 2010. - l’encours des crédits a augmenté de 176,33% entre 2004 et 2010 (COBAC, 2010) 2. Eclosion du secteur privé depuis 2003 • Les créations d’unités économiques sont plus importantes au cours de la période 2004-2014. - en moyenne 2 054 unités économiques créées par an entre 2004-2014, - 748 unités économiques par an entre 2001-2003 - alors qu’au cours de la décennie 90 seulement 368 entreprises étaient créées par an. Branches et secteurs d’activités Figure 1: Branche d’activités (RGE, 2015)) Figure 2: Poids des secteurs d’activité (RGE, 2015) 89.50% 90.00% 76.20% 80.00% 70.00% 60.00% 50.00% 40.00% 30.00% 20.00% 9.70% 5.40% 2.20% 1.10% 1.10% 10.00% 10.40% 0.10% 0.00% Primaire secondaire tertiaire Le regroupement des branches en secteur d’activités a permis de distinguer trois secteurs avec des proportions relativement différentes Opportunités d’emploi • Emplois créés au cours de l’exploitation pétrolière par le secteur privé. - N’Djamena 44 318 individus soit en moyenne 3 employés par unité - Autres régions 30 621 personnes, soit une moyenne de 2 personnes par unité économique. • Les branches d’activité dans lesquelles le nombre moyen d’employés est plus important sont: - Industries extractives 72,5 personnes par unité économique Construction 38,8 personnes par unité économique Activités financières et d’assurances 13,9 personnes par unité économique Enseignement 11 personnes par unité. • Ccl: le secteur reste un pole important de création d’emploi au Tchad 3. Obstacles à l’épanouissement des PME/PMI au Tchad • Le Tchad occupe : - 183ème/189 pays dans le classement Doing Business 2016 - 51ème/51 pays dans le classement 2015 de l’indice Mo Ibrahim • L’appréciation du climat des affaires par les chefs: - 20% des chefs d’E/ses ont une mauvaise impression sur le climat des affaires - 17% seulement de ceux-ci le trouvent acceptable • Obstacles courants rencontrés par les chefs d’unités économiques: - énergie: 3,7% de la population a accès à l’électricité (ECOSIT 3) - fiscalité, (trop d’impôt tue l’impôt) - accès au crédit: 95% de crédits accordés sont des crédits de court termes avec un taux d’intérêt moyen 22% (LAEREAG, 2013) - corruption: augmentation des coûts de transaction • Ces obstacles constituent un frein au développement des activités économiques. 4. Evolution du bien-être Tableau 2: Evolution des Inégalités multidimensionnelles Growth incidence curve of wealth index 1.5 ( Order : s=1 | Dif. = ( Q_2(p) - Q_1(p) ) / Q_2(p) ) 1 Habitat Education 0,596 28,59 31,78 0,616 30,76 33,14 0 GIC(p) 2003 Contribution relative des dimensions aux IMD (%) .5 Indice IMD Figure 3: Pro-pauvreté dans l’indice BEM -.5 2011 Populati 0,610 on 0 30,11 32,38 Source: Gadom et al., (2016)) .2 .4 .6 .8 Percentiles of population Confidence interval (95 %) Estimated difference 1 4. Déclin du secteur pétrolier et le reste de l’économie • La chute du prix de baril depuis le début de l’année 2015 a pour conséquence une baisse de 50% des dépenses budgétaires de la même année. • Cette baisse des dépenses a eu des conséquences vertigineuses sur l’activité économique globale et donc la récession aussi bien dans le secteur pétrolier que dans le secteur hors pétrole. - conséquence: faible performance en 2015 (1,8% de croissance, WDI). • Les E/ses du secteur pétrolier et celles ayant des activités connexes sont les premières victimes. • Le pétrole fournit en moyenne 75% des recettes budgétaires depuis 2004 et couvre 80% des exportations (BEAC, 2013). dépendance du pétrole non diversification de l’économie malédiction des ressources. Conclusion • Mettre sur pieds des mesures restrictives pour contrecarrer la corruption • Faciliter davantage l’accès à l’électricité • Œuvrer pour l’implantation des industrie agro-alimentaires et explorer d’autres secteurs d’activité pour une diversification réelle et effective de l’économie • Améliorer le bien être de tous en ayant un penchant particulier à la classe moyenne