—la prise de décision d’investissement sous contrainte de rentabilitéet
d’équilibre.
Certains auteurs ont une conception «extensive »de la gestion finan-
cière et y incorporent des domaines très techniques tels que la «gestion
de trésorerie »ou la «gestion du risque de change »etdesdomainestrès
spécifiques comme l’« ingénierie financière »ou l’« évaluation d’entre-
prise ».La«gestion financière »est alors assimiléeàce qu’il est convenu
d’appeler la «finance d’entreprise »par analogie avec la définition interna-
tionale de la corporate finance et par opposition avec la «finance de
marché». Il nous a sembléplus percutant de limiter le propos au «noyau
dur »du domaine afin de mieux faire apparaître ses caractéristiques
fondamentales.
C’est logiquement àla direction financière de l’entreprise que revient
la plus grosse partie de la gestion financière. Sa préparation et sa mise en
œuvre font partie intégrante du travail d’un directeur financier. Ses autres
attributions sont généralement la supervision des services comptables, des
services administratifs, du service de contrôle de gestion et du service de
gestion de la trésorerie, chacun de ces services ayant un rôle àjouer à
un moment ou un autre dans le processus financier. Mais comme
plusieurs aspects de la gestion financière touchent au plus profond de
l’essencedel’entreprise ou de son interface avec les organismes exté-
rieurs qui la contrôlent,ilseraitinconcevablequeladirectiongénérale ne
s’implique pas dans leur traitement.
Quellequesoitlamanière dont un dirigeant envisage de manager son
affaire, il ne peut se désintéresser des choix financiers qui constituent le
cœur de sa responsabilitépersonnelle. On lui pardonnera peut-être de
n’avoir pas su prendre la meilleure décision mais on lui reprochera
toujours d’avoir gaspilléles ressources et les chances de l’entreprise alors
qu’il aurait pu facilement l’éviter. Par rapport au fait financier, il y a en
particulier deux comportements opposésquiserévèlent également fatals :
—ignorer, par aveuglement ou par paresse, les chiffres et les contraintes
qu’ils font peser sur l’entreprise ;
—se laisser leurrer par des chiffres déconnectésdelaréalitéqu’ils sont
supposésreprésenter, par suite d’erreurs ou de manipulations.
Ces risques ne pèsent d’ailleurs pas que sur les seuls dirigeants, ils
concernent aussi ceux qui les assistent et les conseillent.
LA GESTION FINANCIÈRE DE L’ENTREPRISE6