iv
L
a présente politique donne suite à l’intention que la ministre de l’Éducation,
Mme Pauline Marois, avait exprimée à l’automne 1996 dans le Plan d’action
ministériel pour la réforme de l’éducation : prendre le virage du succès. Cette
politique indique les grands axes d’intervention propres à guider l’action de la communauté
éducative*pour favoriser l’intégration scolaire des élèves immigrants et immigrantes et
préparer l’ensemble des élèves à participer à la construction d’un Québec démocratique,
francophone et pluraliste.
La politique adopte ainsi la perspective de la Commission internationale sur l’éducation
pour le XXIesiècle de l’UNESCO qui, dans son rapport L’éducation, un trésor est caché
dedans(1996), souligne l’importance pour l’école d’apprendre aux élèves le «savoir-vivre
ensemble». Ce nouvel apprentissage pour les élèves suppose non seulement le respect de
leurs différences, mais aussi le partage de mêmes valeurs sociales, qui se sont cimentées
dans une histoire et qui fondent aujourd’hui nos institutions. Éducation interculturelle
et éducation à la citoyenneté sont par conséquent deux aspects indissociables de cette
politique.
La nécessité de cette politique a fait l’objet d’une recommandation de la Commission
des États généraux sur l’éducation (1995-1996) dans son rapport final. Constatant
les efforts nombreux mais dispersés du milieu scolaire, la Commission a insisté sur
l’élaboration d’un énoncé d’orientation qui préciserait les responsabilités de ce milieu en
matière d’intégration scolaire et d’éducation interculturelle.
Faisant écho à cette recommandation, la ministre Pauline Marois a confié à un groupe
de travail interministériel le mandat de rédiger un projet de politique. Outre des
représentants et des représentantes du ministère de l’Éducation, ont fait partie de ce
groupe des personnes déléguées par le ministère des Relations avec les citoyens et de
l’Immigration, le ministère de la Métropole et la Ville de Montréal. Le groupe de travail
a pu bénéficier des observations que lui a transmises un comité-conseil composé de
spécialistes du domaine de l’éducation, travaillant en formation des maîtres ou auprès
des jeunes et des adultes immigrants et immigrantes ou nés de parents immigrants, et
intéressés par la question du pluralisme en éducation. Que toutes ces personnes qui ont
collaboré à ce projet de politique soient ici remerciées.
Il convient de remercier également tous ceux et toutes celles qui ont participé aux
séances de consultation tenues à Montréal, Québec, Longueuil, Sherbrooke, Hull et
Sainte-Thérèse : cadres de commissions scolaires, enseignants et enseignantes,
directions d’établissements d’enseignement, personnel non enseignant, parents,
AVANT-PROPOS
* «Une communauté éducative est un établissement d’enseignement qui mobilise tous ses acteurs, autant à l’interne que
dans la communauté environnante, et qui mise sur le partage et la qualité de leurs relations pour réaliser sa mission
éducative» (Conseil supérieur de l’éducation. L’école, une communauté éducative. Voies de renouvellement pour le
secondaire, Sainte-Foy, Conseil supérieur de l’éducation, 1998, p. 5).