On pourrait qualifier le Québec contemporain de période de remises en question : mondialisation de
l’économie, référendums, débats constitutionnels, crise du syndicalisme, compressions budgétaires.
Comme dans la plupart des pays occidentaux, les difficultés économiques s’accumulent dans les
années 80 et une grave récession touche le Québec en 1982. Son économie se transforme :
Le chômage demeure élevé
Les salaires stagnent et le pouvoir d’achat diminue
Les emplois sont précaires et mal payés
L’entreprise privée reprend l’initiative économique
L’économie se mondialise et accentue la concurrence entre les entreprises (ALENA)
Le Québec est donc forcé de remettre en question certaines dépenses. Le temps des réformes
sociales cède le pas à celui des compressions et de l’austérité. Il faut assainir les dépenses
publiques. Le déficit 0 est à la mode et a des conséquences immédiates :
Tentatives de restructuration économique
Réduction des dépenses
Assurance emploi
Aide sociale
Mise à la retraite
• Licenciement d’employés à statut précaire
Gel et récupération de salaires chez les employés de la fonction publique
• Privatisation de certaines entreprises d’état
Informatisation de plusieurs tâches dans les secteurs de services (banques, téléphonie).
(lire pp. 148-149)
Sur le plan politique, la volonté d’affirmation du Québec continue de heurter le
Canada anglais. Un 1er référendum en 1980, qui prônait un accord de
souveraineté-association avec le Canada, échoue, mais cet échec déclenche la
fièvre nationaliste. Le Bloc québécois sera créé en 1990 et deviendra parti officiel
en 1991 ayant comme chef Lucien Bouchard.
Pierre Elliott Trudeau, en 1982, rapatrie la constitution sans l’accord du Québec qui
réclamait un statut particulier. La constitution (AANB), loi du parlement de Londres
depuis 1867, donnera sa place à une nouvelle constitution (Charte des droits et
libertés) et le Canada, que Trudeau voulait une grande nation, est un pays plus
déchiré que jamais à la fin du XXe siècle.
Lucien Bouchard
Malgré les conférences constitutionnelles ayant pour but la
réintégration du Québec dans la nouvelle constitution, rien ne sera
réglé. L’échec de Meech, où Robert Bourassa réclamait pour le
Québec :
Un droit de veto sur des questions de juridiction
La limitation du pouvoir fédéral de dépenser
La reconnaissance du statut de société distincte
La participation du Québec à la nomination des juges de la
Cour suprême du Canada
La reconnaissance du rôle du Québec en matière
d’immigration,
l’échec de Charlottetown et les résultats du 2ième référendum sur la souveraineté du Québec en
1995 laissent toutes ces revendications en suspens. Le Québec entre donc dans le XXIe siècle
avec les mêmes préoccupations constitutionnelles. (lire pp. 142 à 145)
Les débats sur la langue française sont nombreux. Selon la nouvelle constitution de 1982, Charte
des droits et libertés, la langue est une affaire de choix personnel, mais le Québec veut protéger son
caractère français et des lois linguistiques obligent les enfants allophones à fréquenter l’école
française.
La société québécoise présente un nouveau visage par sa diversité culturelle (immigrants d’Europe,
d’Asie, d’Afrique et d’Amérique latine) et ces allophones contribuent de manière dynamique au
développement du Québec.
La création du Ministère des communautés culturelles et de l’immigration, en 1981, a contribué à
l’évolution des mentalités. (lire p. 150)
Les autochtones (1% de la population québécoise) revendiquent un statut particulier. À la suite de
l’entente de la Baie James avec les Cris et les Inuits, les Mohawks de Kanasetake remettent la
question autochtone au centre de l’actualité avec la Crise d’Oka où, par voie de force, ils
réclament un plus grand contrôle de leurs ressources tout en protégeant leur mode de vie et leurs
traditions. (lire p. 147)
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