Continuités écologiques Bocage et rivières, chemins de vie Dour ha Stêroù Breizh Centre Régional d’Initiation à la Rivière - 22810 Belle-Isle-en-Terre - Tél : 02 96 43 08 39 http://educatif.eau-et-rivieres.asso.fr/ Quelques notions pour commencer Avant d’aborder la définition des continuités écologiques et ses enjeux, il est important pour mieux comprendre de revoir quelques notions simples d’écologie. L’habitat Les espèces « multi-habitats » : Il s’agit d’espèces qui vont occuper deux habitats différents à certains moments de leur vie: c’est le cas des libellules, des amphibiens… La larve se développe par exemple en milieu aquatique et l’adulte vit ensuite dans un milieu terrestre. Les espèces exigeantes : Elles recherchent un habitat aux caractéristiques très précises : ruisseau très oxygéné, forêt de hêtres, étang avec nénuphars… Certains insectes recherchent même une seule espèce de plante qui elle-même ne pousse parfois que dans un seul type d’habitat ! Les espèces très peu exigeantes ou ubiquistes : Elles s’adaptent sans problème, et des habitats très divers peuvent leur convenir. Ainsi, certaines peuvent réaliser leur cycle aussi bien en forêt qu’en pleine ville. Si une espèce recherche souvent un type d’habitat, un seul habitat abrite en revanche plusieurs espèces animales et végétales ! Ainsi, un boisement de chênes accueille plusieurs espèces d’oiseaux, de mammifères, d’insectes, de plantes... Et tout ce petit monde se partage l’espace avec des relations diverses : indifférence, prédation, parasitisme… Il existe une multitude d’habitats très différents, en Bretagne comme ailleurs. Les scientifiques les classent aujourd’hui d’une manière assez complexe. On compte ainsi 233 types d’habitats communautaires en Europe ! La mulette perlière est une espèce exigeante : eaux fraîches et oxygénées, sédiments de qualité, présence de la truite fario… Après plusieurs mois passés à l’état larvaire dans l’eau (mare), ce jeune triton commence sa vie terrestre (bocage). © Pierre-Yves Pasco Chaque espèce animale ou végétale vit dans le milieu naturel qui lui convient le mieux ; c’est son habitat. Toutes les conditions pour assurer son cycle de vie y sont réunies : végétation, type de sol, exposition à la lumière, substrat, humidité… Mais on distingue quelques différences : 2 Le territoire et le domaine vital Le territoire d’un animal correspond à l’espace qu’il s’approprie et défend dans son habitat. Il le défend contre d’autres animaux qu’il juge menaçants et contre les individus de son espèce et du même sexe, qui sont donc des concurrents. C’est surtout lors des périodes de reproduction que le territoire est farouchement défendu. La taille de ce territoire est bien entendu variable en fonction des espèces. Si un mâle de libellule peut défendre quelques mètres carrés, le territoire de certains mammifères est bien plus large ! Domaine vital de la grenouille rousse (de 2 à 200 m² environ) Domaine vital de la chouette effraie (1 km² environ si le terrain est riche en proies ; jusqu’à 5 km² l’hiver). Le territoire d’une espèce se situe à l’intérieur de son domaine vital. Il est donc plus petit. L’animal va y exercer toutes ses fonctions vitales. Il va y rechercher sa nourriture ; il va y trouver son ou sa partenaire et s’y reproduire ; il va y établir son gîte de repos et aussi, parfois, un gîte saisonnier, pour l’hivernage ou l’estivation. Pour les animaux migrateurs, il faut établir un second domaine vital dans une autre région, plus ou moins lointaine. L’habitat L’espace vital Le territoire Le gîte : C’est un lieu pour se reposer ou se cacher. Il peut y en avoir plusieurs Exemple du crapaud épineux 3 Population et brassage génétique On appelle population animale l’ensemble des individus d’une même espèce qui vivent au même endroit et à un moment donné. On peut dire par exemple : La population de hérisson du bois de Kerpiquant, la population de truite fario du ruisseau de Belle-Fontaine… © Maël Garin Certains individus d’une population, notamment les jeunes, se déplacent en quête de nouveaux territoires. Ils parcourent un paysage plus ou moins semé d’embûches (routes, fleuves, villes…) et ils peuvent alors rencontrer de nouvelles populations. Lorsque certaines populations sont ainsi reliées par le déplacement de leurs individus, l’ensemble porte alors le nom de métapopulation. Ici, quatre populations de salamandre forment une métapopulation. Ces déplacements sont extrêmement importants car ils permettent le brassage génétique, essentiel à la survie des espèces. Les individus de populations différentes doivent se rencontrer pour assurer ce brassage, au lieu de quoi, la consanguinité mènerait à terme à l’extinction de l’espèce. Dans une métapopulation, toutes les populations ne sont pas égales et n’ont pas la même dynamique. Certaines déclinent, d’autres sont en excellente santé (natalité supérieure à la mortalité). Ce sont ces dernières qui alimentent en individus les autres populations et qui maintiennent « en vie » l’ensemble. En Bretagne, il ne reste plus que quelques micro populations d’Azuré des mouillères qui ne peuvent pas communiquer entre elles. L’espèce est donc probablement condamnée à terme… Afin de conserver ces populations « source » et de permettre le brassage génétique, il est donc important d’éviter la fragmentation du paysage et surtout, de maintenir les couloirs de dispersion pour les espèces. Ces voies de déplacements sont appelés corridors écologiques. Ce sont les haies, les chemins, les fossés, les bosquets, les friches… Nous y reviendrons. Si la dynamique d’une population locale dépend de sa propre reproduction, elle dépend aussi des échanges qu’elle entretient avec d’autres populations locales. Des affaiblissements locaux peuvent ainsi être compensés par l’immigration d’individus provenant d’autres populations momentanément excédentaires, c’est l’effet de rescousse. Si les échanges sont faibles, les risques d’extinction au niveau local sont élevés. Une population peut aussi se trouver isolée autour d’un seul site de reproduction et implique des conséquences démographiques et génétiques. 4 Les cycles de vie De sa naissance jusqu’à sa mort, chaque être vivant doit accomplir plusieurs phases qui composent son cycle de vie. Certaines espèces réalisent tout leur cycle dans le même habitat, d’autres utiliseront plusieurs milieux (par exemple terrestre et aquatique) tout au long de leur vie. Chaque année, c’est l’éternel recommencement : survivre à l’hiver, se reproduire, se nourrir, et pour les jeunes, grandir, survivre, trouver un territoire… Le passage de la mauvaise saison : Chacun opte pour une stratégie particulière. Chez les oiseaux strictement insectivores, incapables de changer leur régime alimentaire, il faut migrer vers d’autres cieux. D’autres animaux choisissent de vivre au ralenti et hibernent en attendant les beaux jours (chauves-souris, reptiles, amphibiens…). Chez les insectes, la plupart passent l’hiver sous forme d’œuf, de larve ou de nymphe (chrysalide). Les plantes aussi ont développé diverses adaptations pour résister à l’hiver. Que faire des organes de survie ? Beaucoup d’arbres et arbustes perdent leurs feuilles pour se mettre au repos, et la vie patiente sous forme de bourgeons aériens. Les bourgeons ou bulbes des plantes basses vivaces dorment juste au-dessus ou sous la surface du sol, et même sous l’eau pour les plantes aquatiques. Enfin, les annuelles comptent sur les millions de graines qu’elles ont laissées derrière elles avant de mourir. Cet oreillard roux se reproduit en automne et hiberne dans une cavité durant la mauvaise saison. La reproduction : Il s’agit évidemment du moment le plus crucial pour les êtres vivants qui doivent avant tout perpétuer l’espèce. Même si le printemps est la période principale pour la reproduction, il se passe quelque chose à chaque mois de l’année ! La reproduction, c'est toute l'année ! Quelques exemples : La grenouille rousse La grenouille agile La chouette chevêche La vipère péliade La cordulie à corps fin (libellule) Le criquet ensanglanté Les chauves souris La truite fario La loutre d’Europe Accouplements et pontes de fin décembre à mi janvier Accouplements et pontes de mi-février à mars Accouplements en mars Accouplements vers la mi-avril Accouplements et pontes de mi-juin à août Accouplements et pontes de août à septembre Accouplements à l’automne, mise bas à partir de mai Frai de novembre à janvier Une portée, mais à tout moment de l’année Avant de devenir ce bel adulte, la larve du Cordulégastre annelé aura passé plusieurs années dans un ruisseau. La vie larvaire : Chez les amphibiens et les insectes par exemple, la vie d’adulte est précédée d’un stade larvaire, qui est parfois très différent (l’apparence de l’animal, son régime alimentaire, son habitat…).Cette période peut durer plusieurs années chez certaines espèces. 5 Déplacements et dispersion © Christian Maliverney Pour coloniser de nouveaux territoires, pour assurer leurs besoins vitaux (reproduction, nourriture…) et ainsi pour maintenir en vie leurs populations, il est indispensable pour la faune et la flore de se déplacer ou de se disperser. Chaque organisme vivant va utiliser des stratégies différentes suivant sa morphologie. Chez les animaux : Leur mobilité leur permet de se déplacer d’un endroit à un autre. Le vol, la marche, la course, la nage et la reptation sont les moyens de locomotion les plus utilisés. Cependant, tous les animaux ne sont pas sur un pied d’égalité. Si les grands mammifères et la plupart des oiseaux sont capables de très grands déplacements, ce n’est pas le cas de beaucoup d’autres. Les petits mammifères, les reptiles, les amphibiens peuvent se déplacer, mais sur des distances bien plus modestes. Certains insectes volants sont capables de prouesses, mais ce n’est pas le cas de la plupart d’entre eux. Comme pour les araignées, les mollusques et autres petits animaux peu mobiles, le pouvoir de dispersion est parfois très restreint et le moindre obstacle peut devenir infranchissable. Comme tous les oiseaux, l’effraie a une capacité de déplacement important. Malgré tout, c’est une victime très fréquente des collisions routières. Le pouvoir de dispersion de l’orvet est limité. Chez les plantes : L’osmonde royale profite de sa situation pour disperser ses spores et ses graines par le courant de l’eau. 6 Entretenus de manière durable, les bords de route sont par endroits les derniers refuges pour la biodiversité. Bien sûr, ancrés au sol par leurs racines, les végétaux ont dû mettre en place des stratégies pour pouvoir d’une part se reproduire et d’autre part coloniser de nouveaux territoires. Pour assurer leur fécondation, les plantes à fleurs font appel aux insectes, au vent, à l’eau… et parfois à l’autofécondation : Dans ce cas, la plante se féconde elle-même, ce qui favorise à terme un appauvrissement génétique. Une fois fécondée, il s’agit de perpétuer l’espèce en colonisant les territoires favorables. Là aussi, les végétaux vont choisir des options différentes pour disséminer leurs graines : le vent, les animaux (poils, fientes…), l’eau…et par ellesmêmes : dans ce cas, le pouvoir colonisateur est alors là aussi très limité. Les continuités écologiques, qu’est ce que c’est ? Comme on l’a vu, les êtres vivants doivent impérativement se déplacer ou se propager pour se nourrir ou se reproduire. C’est valable pour les animaux très mobiles (mammifères, oiseaux…), mais aussi pour les autres : insectes, mollusques, flore. Pour assurer leur pérennité, les échanges entre populations d’êtres vivants dispersées dans le paysage sont indispensables. Le paysage et les éléments qui le constituent doivent permettre ce brassage génétique. Les continuités écologiques regroupent deux éléments essentiels de nos paysages pour la biodiversité : - Les corridors écologiques : Ce sont les voies de déplacement utilisées par la faune et la flore. Ces corridors relient (dans l’idéal) les réservoirs de biodiversité. Exemples : les cours d’eau, les haies… © SRCE Bretagne - Les réservoirs de biodiversité (ou cœur de nature) : Il s’agit de zones importantes où les espèces animales et végétales peuvent réaliser tranquillement leur cycle de vie (reproduction, alimentation, hibernation…). Le plus souvent, ce sont des zones préservées et riches en biodiversité. Ex : forêts, grands marais, landes… Réservoir et corridor Dans ce bocage finistérien, les corridors écologiques sont encore bien présents. En prenant en compte tous ces aspects, on ne protège pas seulement telle espèce ou tel territoire, mais on permet aux écosystèmes de fonctionner. Les Monts d’Arrée constituent un formidable réservoir de biodiversité. 7 Le bocage, un « réseau routier » au service de la biodiversité Le bocage est ce paysage composé de terres cultivées et prairies bordées par des haies, talus et bosquets. Il constitue le paysage typique de notre région. Il résulte d’un long processus qui a vu l’homme vouloir mettre toutes les chances de son côté pour bénéficier des caractéristiques de son environnement. Autrement dit, il a modelé patiemment au fil des siècles ce maillage de haies bocagères et de fossés dans le souci notamment de maîtriser la circulation de l’eau. Plutôt une bonne idée, dans une région où le sous-sol est composé de roches imperméables, favorables à la circulation de l’eau en surface. Hormis leur rôle d’enclos et de limite de propriété, les haies bocagères ont rendu et rendent toujours de multiples services à la collectivité : elles protègent du vent, réduisent les risques d’inondation, fournissent du bois et des fruits, structurent le paysage… Deux vues de paysages agricoles bretons à la même échelle. A droite, le maillage bocager offre de multiples possibilités de refuge pour la faune et la flore. Il permet également aux espèces de circuler et de se propager. A gauche, sans commentaires ... Mais pour la faune et la flore sauvages, elles jouent également un rôle considérable. Elles servent de garde-manger, de refuge, de lieu de reproduction, puis aussi de corridors écologiques ! Le maillage bocager est un véritable réseau de déplacement pour la biodiversité. Les haies, talus, chemins et fossés permettent ainsi aux plantes et aux animaux de conquérir de nouveaux territoires, de se déplacer et de rencontrer d’autres populations de leur espèce. Le lézard vert apprécie les talus ensoleillés du bocage Le hérisson recherche sa nourriture en cheminant le long des haies. 8 Ruisseaux et rivières, voies d’eau et de vie Ainsi, les barrages, mais aussi d’autres systèmes (seuils, buses…) constituent des obstacles : - Ils ne permettent pas à certains poissons (saumons, truites, anguilles…) de circuler d’amont en aval, - Ils favorisent la détérioration de la qualité de l’eau (envasement, eutrophisation…), -Ils détruisent les habitats naturels de la rivière, -Ils empêchent le bon déroulement du transport des sédiments, - Ils modifient le peuplement piscicole © Syndicat du Semnon © Ghislain Riou Comme le bocage, les cours d’eau accueillent de nombreuses espèces animales et végétales qui y effectuent leur cycle de vie et s’y déplacent. Notion introduite en 2000 par la directive cadre sur l’eau, la continuité écologique d’un cours d’eau est définie comme « la libre circulation des organismes vivants et leur accès aux zones indispensables à leur reproduction, leur croissance, leur alimentation ou leur abri, le bon déroulement du transport naturel des sédiments ainsi que le bon fonctionnement des réservoirs biologiques (connexions, notamment latérales, et conditions hydrologiques favorables) ». Ce saumon atlantique cherche à remonter vers l’amont pour rejoindre son site de reproduction. Pas simple de franchir un tel obstacle… Ici sur l’Aulne. Seuil sur rivière. Remarquez à droite les nénuphars qui indiquent une stagnation de l’eau. L’exemple de la truite fario La truite recherche des eaux fraîches et oxygéné et fréquente donc prioritairement la partie amont des bassins versants. Elle exige des cours d’eau présentant une bonne diversité d’habitats : profondeurs, granulométrie et vitesse du courant variables, caches ombragées… Pour la reproduction, un lit de graviers oxygénés est nécessaire. Au fur et à mesure de leur croissance, les jeunes truites migrent vers l’aval. Et les adultes remontent chaque année vers l’amont pour frayer. Le colmatage du lit de la rivière (érosion des sols, bloquage des sédiments) et les obstacles sur le cours d’eau sont donc, en plus des pollutions, de graves menaces pour cette espèce. 9 De nombreuses menaces pour les continuités écologiques Cela fait bien longtemps maintenant que la faune et la flore sauvages ne sont plus les seules à se partager la surface de la Terre. Depuis que l’homme a fait son apparition, il n’a cessé de faire évoluer son mode de vie : transports, nourriture, habitations… Pour ce faire, il transforme en permanence le paysage qui l’entoure. Les continuités écologiques, et donc la capacité pour la biodiversité à se déplacer sont aujourd’hui gravement menacées par ces transformations. L’agriculture : Composante principale de nos paysages, l’élevage et les cultures ont fortement évolué ces 50 dernières années. L’agriculture intensive, aujourd’hui le modèle dominant, se traduit par des cultures de maïs au détriment des prairies, des parcelles plus grandes et donc moins de haies, l’usage important d’engrais et de pesticides, le drainage de parcelles humides, l’érosion des sols… Ici, l’agriculture intensive a transformé le paysage en désert biologique (sud est de l’Ille et Vilaine) L’urbanisation : Près des grandes métropoles, les projets immobiliers ne cessent d’augmenter et grignotent un peu plus chaque jour le paysage. L’imperméabilisation des sols, la destruction des habitats, les pollutions diverses en sont les principales conséquences… Dans les campagnes, on constate aussi un mitage important du paysage par le bâti. Le bocage est petit à petit grignoté par l’urbanisation Les voies de communication : La toile goudronnée s’étend elle aussi de plus en plus et participe à l’imperméabilisation des sols, la pollution de l’eau et de l’air, les collisions de la faune avec les véhicules, la fragmentation du paysage… Joli pont mais ruisseau détourné, zone humide remblayée et habitats détruits... La liste ne s’arrête malheureusement pas là et certains grands projets (carrières, aéroports, golfs, barrages…) discutables, pour ne pas dire absurdes, s’avéreront catastrophiques pour la biodiversité… et donc pour l’homme. 10 Agir en faveur des continuités écologiques Des solutions existent et chacun peut agir à son niveau, du particulier à la collectivité. En privilégiant l’intérêt général et la concertation, des actions peuvent être prévues en amont de grands travaux. © Syndicat du Semnon Les passages à faune : Le déplacement des uns (nos voitures) entrave le déplacement des autres ! Afin de franchir le réseau routier sans danger, ces « passages » peuvent constituer une solution. Ils rétablissent les échanges entre les populations et l’accès à certaines ressources, ils facilitent la dispersion et la migration des espèces, puis ils réduisent les risques de collisions. Il existe différents types d’aménagement selon le type de faune : passages pour grande faune, crapauduc, écuroduc… Associées aux passages, les clôtures empêchent les traversées de route et donc les risques de collisions, notamment aux abords des massifs forestiers. La reconstruction du maillage bocager : Chacun peut participer à la restauration des connections biologiques en replantant des haies et talus. Un dispositif régional (Breizh Bocage) peut accompagner ces initiatives. Mais il est également urgent de préserver ou de régénérer le bocage existant ! Et donc de le valoriser. Les passes à poissons : Ces dispositifs permettent aux poissons migrateurs de franchir les obstacles en travers du cours d’eau (barrages, seuils…). Ils ne valent pas la réhabilitation du cours d’eau par la destruction de l’obstacle, mais ils peuvent s’avérer efficaces. Les busages adaptés : Beaucoup de ruisseaux ont été busés à chaque passage de routes et nombre d’entre eux ne permettent pas le déplacement de la faune (poissons, loutre…). Il s’agit donc de recalibrer ces ouvrages, prioritairement sur les sites à fort enjeu. © Jean-François Rault Le site du moulin de Rochereuil après travaux de restauration (comparer avec photo page 9 avant travaux). A Vern sur Seiche, des crapauducs ont été installés et permettent à de nombreux amphibiens de traverser sans danger une route très fréquentée. Programme de plantation «Breizh Bocage» en Ille et Vilaine 11 La Trame verte et bleue Issue d’un engagement du Grenelle de l’environnement, la Trame verte et bleue vise « à reconstituer un réseau d’échanges cohérent à l’échelle du territoire national pour que les espèces animales et végétales puissent, comme l’homme, communiquer, circuler, s’alimenter, se reproduire, se reposer, en d’autres termes assurer leur survie ». En ce sens, elle doit constituer un outil d’aménagement durable du territoire. La trame dite verte correspond aux milieux naturels terrestres (ex. : forêts, bandes végétalisées qui bordent les cours d’eau…) et la trame dite bleue au réseau hydrographique (ex. : fleuves, rivières, ruisseaux…) et aux zones humides (ex. : marais, prairies humides…). Carte de synthèse de la trame verte et bleue régionale 02 96 11 97 00 © SRCE Bretagne Dans chaque région, cette trame verte et bleue doit être mise en œuvre par un schéma régional de cohérence écologique (SRCE). Plus de 1000 bretons (collectivités, associations, agriculteurs…) ont participé à l’élaboration de ce schéma au travers d’ateliers participatifs d’où ont émergé un diagnostic, un plan d’actions et des cartes d’objectifs. Il restera à chaque acteur de s’approprier cet outil en l’intégrant à des dynamiques déjà présentes sur les territoires : Breizh Bocage, contrats de bassins… En tous les cas, les collectivités devront prendre en compte le SRCE lors de l’élaboration de leurs documents d’urbanisme ou lors de projets d’infrastructures. Crédit photos : Michel RIOU avec le soutien de :