Je produis mon énergie éNERGIES RENOUVELABLES Cahiers Habiter durable Fiche exemple La Maison des énergies renouvelables Siège du secteur européen des énergies renouvelables 63-67, rue d’Arlon, B-1040 Bruxelles ■ CONTEXTE C ’est en 2000 que plusieurs associations du secteur européen des énergies renouvelables décident de se regrouper dans un même bâtiment. Celui-ci étant devenu trop petit, les associations, après un projet exemplaire et des travaux d’une durée très courte (sept mois), s’installent en 2006 dans un bâtiment classé du XIXe siècle, puis s’étendent deux ans plus tard dans l’immeuble mitoyen. L’ensemble comprend l’un des rares exemples des bâtiments du XIXe siècle qui constituaient le prestigieux quartier résidentiel Léopold à Bruxelles. La Maison des énergies renouvelables s’étend donc aujourd’hui sur une superficie de 2 800 m2. Elle est devenue à la fois une vitrine technologique et un exemple de rénovation durable répondant aux normes les plus élevées d’efficacité énergétique. Les objectifs de cette rénovation étaient de réduire de 50 % la consommation annuelle d’énergie pour le chauffage, la ventilation et l’air conditionné (cette réduction ayant été obtenue notamment grâce à l’isolation des façades arrière et au remplacement des menuiseries extérieures) et de couvrir la totalité de ces besoins par des énergies renouvelables tout en respectant les caractéristiques architecturales de ce bâtiment classé. “ Septembre 2014 Un système de contrôle avancé, ajustant les paramètres de chauffage et de ventilation en fonction de l’occupation de chaque pièce, minimise les besoins et assure la coordination des différentes sources d’énergie. ”” EREC, 2009 ■ IDENTITÉ du bâtiment ■ INTERVENANTS Année de construction : 1866 - 1868 Livraison de la rénovation : mars 2006 Maître d’ouvrage : privé (European Renewable Energy Council) Typologie du bâti : ensemble de maisons de maître de style néoclassique Maître d’oeuvre : Atelier d’Art Urbain, DDS & Partners Usage : bureaux, siège du secteur européen des énergies renouvelables (EnR) et vitrine de l’efficacité énergétique dans un bâtiment classé Gestionnaires de projet : Sodepi, KCONSULT & FALCO architects Surface de plancher : 2 000 m2 rénovation 2006 (2 bâtiments) + 800 m2 rénovation 2008 (extension du bâtiment/ajout d’un 3ème bâtiment) Développeur du concept énergétique : 3E Engineering Ingénierie du bâtiment : CREA TEC Entreprise générale : AMART Coût des installations techniques (phase 1 - 2006) : 250 000 € HT Vues de la façade sur rue de la Maison des énergies renouvelables, avant et après la rénovation © Olivier Callebaut et Delia Vermant ■ CARACTéRISTIQUES TECHNIQUES DESCRIPTIF DES TRAVAUX BILAN Deux chaudières à granulés de bois Source d’énergie 60 m2 de panneaux solaires thermiques Modules solaires photovoltaïques Façades sur cour et toiture isolées enveloppe Menuiseries à double-vitrage sur cour Double-fenêtres sur rue Quatre puits géothermiques Équipements Eclairage à haut rendement Ventilation mécanique avec récupérateur de chaleur Système de contrôle avancé ajustant les paramètres Comportements Formation des employés Durée des travaux Démarrage : 2005 Livraison : 2006 La totalité des besoins en chauffage, en ventilation et en refroidissement est couverte par des sources d’énergies renouvelables. L’ensemble du bâtiment atteint des normes élevées de confort, tout au long de l’année, avec 21°C en hiver et un maximum de 25°C en été. en hiver, le système de chauffage repose principalement sur les deux chaudières à granulés de bois (biomasse) et sur la pompe à chaleur géothermique. Les granulés de bois (ou pellets) ont un contenu énergétique élevé et leur transport est moins coûteux et moins volumineux que celui d’autres combustibles. Deux locaux de stockage permettent d’entreposer 13 tonnes de pellets (3 à 4 livraisons par an) et les chaudières sont équipées d’une unité automatique de compactage des cendres qui constituent un excellent engrais naturel. Par ailleurs, quatre puits géothermiques de 115 mètres de profondeur sont exploités par une pompe à chaleur géothermique de 24 kW. en été, ces puits sont utilisés comme ”tours de refroidissement” par la machine frigorifique à absorption alimentée par de la chaleur à température relativement basse. Les circuits de pompage et de contrôle de la machine consomment très peu d’électricité. En outre, la machine puise l’énergie des panneaux solaires thermiques (60 m2), l’orienta- MAIRIE DE PARIS Pôle accueil et service à l’usager (PASU) 6 promenade Claude Lévi-Strauss CS 51388 - 75639 Paris Cedex 13 Tél : 3975 www.paris.fr Baisse de 50 % de la consommation annuelle d’énergie du bâtiment Le surcoût thermique représente 11 % du coût total de la rénovation, soit 135 € net/m2 (déduction faite d’une subvention pour patrimoine protégé) pour l’intégration des mesures d’efficacité énergétique et technologies d’énergies renouvelables tion est-ouest du bâtiment convenant très bien à ce type d’équipement, et reçoit un appoint de la chaudière lorsque le ciel est nuageux. Le système de refroidissement solaire est une application idéale de la technologie solaire thermique car la demande de refroidissement des bâtiments coïncide avec la hausse d’irradiation solaire qui assure la production de chaleur nécessaire au fonctionnement de la machine frigorifique. Un système de récupération de chaleur permet de capter et de réutiliser l’énergie thermique en excès pour chauffer ou refroidir l’air intérieur. en hiver, l’air expulsé est utilisé pour Forage d’un des puits géothermiques du site © Olivier Callebaut chauffer l’air entrant et fournir ainsi un gain de température net. en été, avant d’être expulsé, l’air est refroidi par l’intermédiaire d’un humidificateur ; il est ensuite utilisé pour abaisser la température de l’air entrant par l’intermédiaire d’un échangeur de chaleur. Les besoins en électricité du bâtiment sont partiellement couverts par des modules de solaire photovoltaïque de trois types (monocristallin, polycristallin et film mince), installés sur le toit et sur certaines fenêtres du bâtiment, le reste étant assuré par des énergies renouvelables provenant d’autres sites à proximité (éolien, biométhanisation, cogénération, hydraulique). ■ Une des chaudières à granulés de bois © Olivier Callebaut