1/ LE DENI DE GROSSESSE : Il s’agit du fait de ne pas avoir conscience d’être enceinte. Il est partiel s’il prend fin avant terme et total s’il se poursuit jusqu’à l’accouchement. Il peut être accompagné ou non de la mort de l’enfant dans les 24 premières heures de vie, par néonaticide. Sa fréquence est estimée à 1/500 accouchements, dont 38 % de dénis totaux et 0,6 % avec accouchement à domicile. Symptômes : Il n’y en a pas ! Les femmes ne pensaient pas être enceintes, prenaient la pilule, disent avoir eu leurs règles, ne pas avoir senti l’enfant bouger. Leur entourage ne s’aperçoit de rien, la femme ne prend pas ou très peu de poids. Et surtout, le ventre ne grossit pas, car le bébé se développe haut dans l’utérus, en longueur, et non en position fœtale. Par contre, si la femme découvre sa grossesse, le ventre grossit brusquement, en une journée ! Les médecins non plus ne s’en aperçoivent pas : selon une étude ( Beier KM, Wille R, Wessel J. Denial of pregnancy as a reproductive dysfunction: a proposal for international classification systems. J Psychosom Res 2006;61:723-30.), environ 38% des femmes consultent leur médecin qui ne fait pas le diagnostic. Les motifs de consultations les plus fréquents sont : - des douleurs abdominales des saignements des douleurs lombaires voire des signes d’éclampsie. Une aménorrhée est parfois assimilée à une ménopause débutante chez une femme âgée. Quand il y a des signes de grossesse type nausées, vomissements, augmentation de volume de l’abdomen, ils sont rationalisés et rattachés à une autre cause par la femme ou son médecin et le diagnostic n’est pas fait. L’examen clinique aidé de l’échographie fait facilement le diagnostic. Ces données me rappellent qu’en tant que médecins, nous devons TOUJOURS penser à une grossesse chez une femme en âge de procréer qui consulte pour des troubles digestifs, une prise de poids, des douleurs abdominales avec ou sans aménorrhée. Je pense même qu'il serait intéressant de sensibiliser les médecins généralistes à la fréquence de ces dénis qui au final, ne sont pas vus par les gynécolgues-obstétriciens et les sage-femmes, mais par nous le plus souvent ! Mais qui sont ces femmes ? Une enquête française (Pierrone C, Delanoy MA, Florequin C, Libert M. Le déni de grossesse. À propos de 56 cas observés en maternité. Perspectives Psychiatriques 2002;41:182-188) à montré que : - la moitié de ces femmes sont déjà mères d’un ou deux enfants. tous les milieux sociaux sont concernés. seulement 4,5 % des femmes avaient des troubles psychiatriques (psychose, schizophrénie) et 7,5 % avaient une toxicomanie (cannabis, analgésiques, ecstasy ou alcool). Contrairement à ce que l’on peut penser aussi, la grossesse est rarement la conséquence d’un viol et on ne retrouve pas souvent des abus sexuels dans les antécédents de ces patientes . La récidive du déni est possible mais rare, ce qui m'a étonné car j’ai eu l’occasion de voir 2 dénis de grossesse lors de ce stage et les deux fois, il s’agissait de femmes ayant déjà fait au moins un déni, je pensais donc que c’était beaucoup plus fréquent. Au final, je me rend compte qu’il n’existe pas comme je le pensait, de terrain particulier (mineures, troubles psy…) pouvant faire craindre le déni de grossesse. En effet, il s’agit le plus souvent de femmes vivant en couple, et ayant déjà eu des enfants. Ce sont des femmes qui ont un emploi stable, sont étudiantes ou ont fait des études supérieures. Dans la majorité des cas, elles n’ont pas de troubles mentaux et ont souvent des enfants dont elles s’occupent bien. 2/ COMMENT ACCOMPAGNER UNE FEMME QUI NE DÉSIRE PAS SA GROSSESSE ? A- Méthodes et délais Malgré l’arsenal contraceptif dont on dispose aujourd’hui, les grossesses non souhaitées restent une réalité (mauvaise information sur la contraception et la fertilité, méthode de contraception inadéquate et/ou mal appliquée, malchance). Face à ces grossesses non planifiées, certaines femmes prennent finalement la décision de garder l’enfant, mais quelles solutions existent-ils pour celles qui ne désirent pas cette grossesse ? En fonction du terme, il existe différentes options. Dans les quelques jours qui suivent un rapport sexuel non protégé ou mal protégé, il est possible : - soit de prendre une « pilule du lendemain ». Deux contraceptifs de ce type existent, tous deux en vente libre dans les pharmacies, sans ordonnance. Elle peut être délivrée gratuitement aux mineures et de manière anonyme. Plus elle est prise proche du rapport, plus elle est efficace. Le premier est un progestatif à haute dose à base de lévonorgestrel (Norlevo), à prendre au maximum dans les trois jours suivant le rapport. Le second contient le principe actif ulipristal acétate (EllaOne), à prendre au maximum dans les cinq jours suivant le rapport. - soit la pose d’un DIU au cuivre, méthode la plus efficace. Il rend l’utérus impropre à la nidation, il est donc possible de le poser jusqu’à cinq jours après le rapport. Le DIU peut être posé par un médecin (généraliste ou gynécologue) ou une sage-femme, quelque soit la gestité et la parité. Pour moi, le DIU au cuivre est nettement à privilégier en l’absence de contre-indications (je pense notamment aux risques d’IST et aux malformations utérines) car en plus d’être la contraception d’urgence la plus efficace, il permet une contraception à long terme (entre 4 et 10ans) et donc de limiter ces grossesses non planifiées. Grossesse avérée On peut alors avoir recours à une interruption volontaire de grossesse. En France, c’est possible jusqu’à 14 SA. Les mineures peuvent être dispensées de l’autorisation parentale si elles sont accompagnées par une personne majeure, qui a la charge de les soutenir pendant toute la procédure. En pratique, la femme doit passer par deux consultations médicales, espacées d’au moins sept jours (mais ce délai peut être raccourci si on est proche des 14 SA). Entre les deux est proposé un entretien dit psycho-social, qui est obligatoire pour les mineures. Deux techniques d’IVG sont possibles : la méthode “médicamenteuse”, qui n’est possible que jusqu’à 7 SA et qui peut être faite en ville. Elle se déroule en trois étapes. 1 : des comprimés de mifépristone (RU 486, Mifégyne) sont délivrés pour bloquer la grossesse et ouvrir le col. 2 : 36 à 48 heures plus tard, un autre type de médicament (misoprostol ou Gymiso) est prescrit pour provoquer l'expulsion de l'œuf (contractions utérines et saignements). 3 : dix jours après, le médecin ou la sage-femme vérifie que la grossesse a bien été interrompue par un contrôle échographique. Toutefois cette méthode est légèrement moins efficace et une aspiration peut s’avérer nécessaire dans un second temps en cas d’échec. - la méthode “chirurgicale” avant 14SA, qui doit être pratiquée en milieu hospitalier, sous anesthésie locale ou générale, et qui s’accompagne généralement d’une courte hospitalisation (moins de 12 heures) : il s’agit d’une aspiration de l’embryon à travers le col de l’utérus. Dans tous les cas, une pilule contraceptive devra être débuté le lendemain de l’IVG. Au planning familial de Montreuil, je prescrit la contraception le jour de la première consultation d’IVG. S’il s’agit d’une pilule, je demande en effet à la patiente de la débuter le lendemain de l’IVG, mais il m’arrive souvent de prescrire des nexplanons ou des DIU que je pose lors de la consultation de contrôle lorsqu'il s’agit de la méthode médicamenteuse (parfois jusqu’à deux semaines après), ou alors qui sont posés le jour même de l’intervention par mes collègues. Du coup, je me demande si je fait courir un risque à la patiente de tomber enceinte ? Devraisje prescrire une pilule en attendant la consultation de contrôle ? Mais la pilule n’est efficace qu’au bout de 7jours ! En recherchant sur internet, j’ai appris qu’un nouveau cycle commençait immédiatement après l’interruption de grossesse. Par conséquent, la plupart des femmes auront une ovulation 2 à 3 semaines après l’I.V.G. Du coup, je suis dans les délais pour la pose de la contraception. Cependant, si il persiste une rétention trop importante dans l’utérus qui nous empêche de poser le DIU, il faudra faire un relai par pilule (plus 7jours de préservatifs) en attendant le prochain cycle. Quels options après 14 SA ? Après 14 SA, la seule option pour interrompre la grossesse reste d’aller à l’étranger, dans des pays où les délais sont plus longs. Normalement, une IVG ne laisse pas de séquelle physique et ne compromet pas la possibilité d’avoir ensuite des enfants. Par contre, les avortements clandestins s’accompagnent eux de risques avérés : infections, stérilité, voire mort de la femme. On estime que, chaque année, près de 4 000 Françaises ayant dépassé le délai légal d'avortement traversent les frontières pour rejoindre notamment la Catalogne, la Hollande ou encore l'Angleterre. La législation et les démarches à entreprendre variant grandement d'un pays à l'autre, l'idéal est de se renseigner au planning familial le plus proche (délais selon les pays, cliniques partenaires, démarches…). En faisant mes recherches, j’ai appris que paradoxalement, c’est au Pays-Bas, où la législation est la plus tolérante en matière d’IVG (délai de 24SA), que le taux d’IVG est le plus bas ! C’est la bas également que le taux de grossesse partis les adolescentes est le plus bas, tout comme les MST chez les jeunes. Je me suis donc demandé pourquoi ? Et j’ai trouvé qu’en matière d’éducation sexuelle, ils étaient bien en avance sur nous avec notamment des cours et des explications dès l’école primaire, puis au collège, ce qui apparement apporte de bons résultats. Par ailleurs, concernant l’IVG en France, malgré un accès qui se veut facilité, je trouve qu’il est parfois compliqué pour une femme d’y accéder. Les centres d’IVG sont souvent surchargés et les délais pour obtenir une consultation sont longs. Il nous ai déjà arrivé au planning de ne pas pouvoir proposer de RDV avant le délai et de devoir réadrésser la patiente dans un autre centre. Par exemple, il peut être très difficile d’obtenir une IVG au mois d’août, ce qui constitue une perte de chance pour la patiente. Autres options ? Enfin, dans certains cas, où il est trop tard pour interrompre la grossesse (déni de grossesse), ou que pour des raisons diverses (croyances, émotions, principes) une femme refuse de recourir à un avortement, il est possible d'envisager l'adoption à la naissance. En effet, en France, toute femme a la possibilité d’accoucher de façon anonyme (accouchement sous X). Elle doit simplement mettre au courant l’équipe médicale de l’établissement hospitalier où elle accouche. Aucune pièce d’identité ne peut lui être demandée et les frais médicaux de son accouchement sont pris en charge. Après sa naissance, l’enfant est confié aux services départementaux de l’aide sociale à l’enfance (ASE). Pendant deux mois, il est placé en pouponnière ou dans une famille d’accueil. C’est le temps légal accordé aux parents pour se manifester s’ils souhaitent revenir sur leur décision. A l’issue de cette période, l’enfant devient pupille de l’Etat et peut être adopté. Ces femmes auront toujours la possibilité, après le recueil de l’enfant et même de nombreuses années plus tard, de laisser une lettre dans le dossier de l’enfant, de demander de ses nouvelles, ou de lever le secret de son identité. Enfin, même si la grossesse n'était pas désirée à l'origine, il arrive que la femme ou le couple concerné décide de garder l'enfant. La grossesse se poursuit alors normalement, et l'enfant est, en règle générale, accueilli dans la famille avec la même joie qu'un enfant planifié. B- Soutien psychologique et accompagnement Les circonstances pouvant conduire à l’interruption d’une grossesse ou à se séparer d’un enfant sont variées : certaines font ce choix dans un contexte de pression de l’entourage (futur père, parents de la femme...), d’autres suite à un événement traumatisant (viol par exemple) ; et bien sûr pour beaucoup c’est la décision logique. Certaines femmes le font à contre-coeur, d’autres restent ambivalentes et pour d’autres enfin c’est une évidence. Le deuil d’un enfant, même non né, peut être difficile. Dans les jours ou les semaines suivant l’IVG, plusieurs femmes ressentent de la culpabilité, de la tristesse, il existe même des cas de dépression. Quelques femmes développent le syndrome de stress post-abortif, qui s'apparente au syndrome de stress post-traumatique, et doivent être aidée sans attendre. Je pense qu'il y a deux difficultés particulière dans la prise en charge de ces patientes. En effet, ces femmes peuvent être influencés par leur entourage, soit car elles subissent une pression psychologique et donc font le choix de l’IVG à contre-cœur, soit pour des raisons de croyances, soit même par le biais d’une assistante sociale ou une psychologue qui, témoin d’ une situation difficile peut donner son avis en fonction de sa propre vision de la maternité. Du coup, le choix de ces femmes n’est parfois pas totalement neutre. D’autre part, j’ai remarqué que nombreuses sont celles qui refusent un entretien psycho-social (obligatoire pour les mineures), souvent parce qu'elles veulent que ce soit rapide, ne pas entrer dans les détails, et passer à autre chose. Récemment, une femme à qui je posait des questions sur une précédente IVG (année, méthode), m’a clairement dit qu'elle ne voulait pas en parler. De plus, l’IVG reste mal vu dans la société (femmes irresponsables…) et je pense que cela joue beaucoup dans la prise en charge psychologique de ces patientes. Beaucoup éprouvent un sentiment de honte ou de culpabilité même plusieurs années après, et ça expliquerais en partie pourquoi elles refusent d’en parler. Mais l’accompagnement psychologique devient difficile dans ces cas-là. Pour finir, je trouve que le soutien psychologique de ces femmes est insuffisant dans les centre d’IVG, qui souvent ne les revoient plus après la consultation de contrôle. Nous, médecins généralistes de ville, nous avons l’occasion de les voir plus souvent et sur une période plus longue. Du coup, cet axe m’ayant sensibilisé à la « détresse psychologique » des femmes ayant subit une IVG, je pense qu’il serait intéressant de les dépister pour pouvoir leur proposer un accompagnement psychologique, à n’importe quel moment. La situation est différence face à un déni de grossesse, où le terme est déjà bien avancé. Le premier réflexe est de déclencher un plan d'urgence : le dossier médical et obstétrical est complété au plus vite, dans le but justifié de rattraper le retard et d'assurer la meilleure prise en charge possible au cas où une complication serait dépistée. Au coeur de cette agitation, la patiente se sent pourtant plus seule et malmenée que jamais : autour d'elle on parle de foetus, de date de début de grossesse, de sérologies, d'échographies, mais bien qu'on lui ait déjà dit plusieurs fois qu'elle était enceinte, elle n'est souvent pas encore apte à accepter la réalité. Dans l'idéal il faudrait restreindre tout examen clinique ou paraclinique, et laisser à la patiente le temps de se reprendre, de réaliser. Les professionnels sont souvent partagés entre l'urgence à protéger le foetus négligé et la nécessité de laisser à sa mère le temps d'accepter la réalité. Il serait donc intéressant de faire, pour chaque patiente et en équipe multidisciplinaire, la balance entre les bénéfices d'une prise en charge en urgence, les risques encourus par la grossesse non suivie, et le profit psychologique d'une approche moins traumatique. Quoi qu’il en soit, tout déni de grossesse nécessite un suivi pluridisciplinaire : social, médical, et un soutien psychologique adapté et de préférence souhaité par la patiente. Dans le cas de ma patiente, après lui avoir fait l’annonce de son déni de grossesse, l’urgence était de la diriger vers l’assistance sociale pour lui trouver un toit pour la nuit. Néanmoins, elle est rentrée dans le circuit de la maternité et on a pu la prendre en charge rapidement les jours suivant sur le plan médical (échographies, sérologies…) et psychologique dans le même temps. La patiente a finalement pu accepter sa grossesse. D’ailleurs, il semblerait que la vision du fœtus à l’échographie aide les femmes à prendre conscience de la réalité de l’enfant et à accepter leur grossesse. Est-ce que ça a été le cas pour cette patiente ? Cependant, souvent, le délai entre entre la découverte de la grossesse et la naissance de l’enfant est très court, ce qui ne permet pas un travail psychique d’acceptation malgré une prise en charge psychologique spécifique. C- Risques Ces grossesses sont par définition non suivies et à risque pour la mère et l’enfant. Faute de faire les examens de dépistage habituellement prescrits à toutes les futures mamans (examens sanguins, échographies...), d'éventuelles malformations congénitales, des handicaps comme la trisomie 21, des retards de croissance in utero... ne sont pas détectés, ou pas à temps. En l’absence de suivi, le taux d'accouchements prématurés est plus élevé. Le taux d'enfants nés en petit poids est également plus important, tout comme les transferts en néonatalogie à la naissance. De même, les femmes enceintes courent un risque pour leur propre santé puisque certaines pathologies comme le diabète gestationel ou l'hypertension gravidique ne sont pas dépistées. Sans oublier d'autres pathologies infectieuses comme l'hépatite B, l'hépatite C, le sida, pour lesquelles le dépistage systématique est capital pour pouvoir mettre en oeuvre les traitements qui réduiront le risque pour le bébé de naître infecté. Le néonaticide est rare (moins de 10% des dénis) et a lieu dans le cadre d’un déni total, lorsque la mère est seule au moment de l’accouchement : elle se retrouve face à un évènements irréel, impossible à appréhender. Déboussolée, sous le choc, elle ne prodigue pas les premiers soins, ou pense qu’il s’agit d’une fausse-couche, d’un bébé mort né. Plus rarement elle l’étouffe, le noie.... La mort de l’enfant survient dans les 30 premières minutes de vie. Il faut donc rester bien vigilant juste après l’accouchement. Je pense qu'il faut insister pour que ces femmes, une fois dépistées, accouchent en milieu hospitalier afin qu’elles puissent bénéficier d’une prise en charge complète et d’une surveillance. 3/ AIDES SOCIALES POUR LES FEMMES ISOLÉES A- Aides disponibles | Les aides sociales - - - - - Le Revenu de Solidarité Active (RSA) : personnes qui assument seules la charge d'un ou plusieurs enfants. Pour en bénéficier, il faut avoir plus de 25 ans (ou moins de 25 ans avec un enfant né ou à naître), être à la recherche d'un emploi. L'allocation de soutien familial (ASF) : parent qui élève seul son enfant, suite au décès d'un des parents ou si l'un d'eux n'a pas reconnu l'enfant ou l'a abandonné. Si l’un ou les deux parents ne participent plus à l’entretien de l’enfant depuis au moins deux mois consécutifs, cette allocation est versée provisoirement à la personne qui l’a à charge. L'aide au recouvrement des pensions alimentaires : personnes en possession d'un jugement fixant une pension alimentaire pour un ou plusieurs enfants, mais qui n'est pas versée. Ils peuvent se faire aider par la Caf pour obtenir le paiement de cette pension. Le complément familial : versé aux personnes ayant au moins trois enfants à charge. Aide complémentaire santé : pour les ressources légèrement au-dessus du plafond fixé pour l'attribution de la CMU, la Caisse d'Assurance Maladie peut donner droit à un chèque-santé à déduire de la cotisation annuelle de complémentaire-santé ainsi qu’à la dispense de l’avance de frais sur la partie prise en charge par l’assurance-maladie. Aide fiscale d'une demi part fiscale supplémentaire : tous les parents qui peuvent prouver qu'ils ont élevé seuls des enfants pendant au moins 5 ans. Les aides sur la garde et la scolarité des enfants - - - Prestation d'accueil du jeune enfant (Paje) : versée par la CAF pour les enfants de moins de 6 ans gardés par une assistante maternelle agréée ou une garde d'enfant à domicile. Aide à la garde d'enfants pour parents isolés (Agepi) : le parent isolé doit élever des enfants de moins de 10 ans et être à la recherche d'un emploi. Selon le nombre d'enfants et la situation professionnelle, le parent demandeur d'emploi peut être aidé durant sa période de reprise d'activité ou de formation. Complément de libre choix d'activité : arrêter ou réduire son activité professionnelle pour s'occuper de son ou ses enfants peut donner lieu à une aide variable selon la situation professionnelle. La durée dépendra du nombre d'enfants mais l'un des enfants doit obligatoirement être âgé de moins de 3 ans. Allocation de rentrée scolaire : parents seuls qui ont des enfants scolarisés et âgés de 6 à 18 ans. Aide du fonds social pour les cantines : versée par l'établissement scolaire en cas de difficultés financières. Les aides au logement - L'aide personnalisée au logement (APL) : sous conditions de ressources, aux personnes qui occupent un logement conventionné avec l'Etat, quelles que soient les caractéristiques familiales des occupants. L'allocation de logement familiale (ALF) : personnes isolées ayant des personnes à charge. Fonds de Solidarité pour le Logement (FSL) : personnes en difficulté pour leur permettre d'accéder à un logement locatif (parc public ou privé) ou de s'y maintenir. Demander un logement HLM : Les familles monoparentales font partie des personnes prioritaires pour ce type de logement, mais liste d’attente très longue. Obtenir une caution : fonds de solidarité pour le logement (FSL) ou dispositif Loca Pass : dispositifs se portant garants gratuitement. Prime de déménagement : au moins 3 enfants dont le dernier âgé de moins de deux ans, et ne pas percevoir d'aide au logement pour son nouveau lieu d'habitation. Electricité - Tarif de Première Nécessité : réduction forfaitaire annuelle, sous conditions de ressources (attribution automatique). Gaz - Tarif Spécial de Solidarité : réduction forfaitaire annuelle, sous conditions de ressources (attribution automatique). Téléphonie - Tarif Social Mobiles : accessible aux bénéficiaires du RSA socle, pour un tarif maximum de 10€ /mois incluant : 40 minutes d'appels, 40 SMS et la possibilité d'être joignable à tout moment. Je suis étonné de voir que les aides possibles sont nombreuses et diverses. Je pense que tout comme moi, beaucoup de patients ne connaissent pas l’existence de ces aides et c’est pour cela que l’intervention d’une aide sociale est indispensable. Je trouve ça intéressant de connaître ces aides, même si je n’en connaît pas tous les détails, pour pouvoir en informer les patients dans le besoin et leur dire qu’il existe des solutions. B- Moyens en ville En ville, il est parfois plus compliqué de prendre en charge ces patientes car on est isolé, on ne dispose pas d’une assistance sociale sur place qui soit facilement disponible, et parfois on peut se sentir seule. Je me suis donc posé la question de savoir de quels moyens on dispose en ville, à qui peut on adresser ces patientes dans l’urgence ? Femmes enceintes en grande précarité sociale et économique, sans couverture sociale : j’ai découvert que des structures peuvent les accompagner dans l’ouverture de leur droits. Ces structures peuvent être : Les services sociaux de secteur : service social départemental polyvalent (SSDP) ou centre d’action social de la ville de Paris (CASVP). Des associations relais d’accès aux droits. Un centre de la caisse primaire d’assurance maladie (CPAM) Elles informent sur les droits à une couverture sociale (Sécurité sociale, Couverture maladie universelle ou Aide médicale d’Etat) et accompagnent dans les démarches. Déclarer la grossesse permet aussi d’avoir accès aux allocations familiales. Femmes sans domicile fixe enceintes ou ayant déjà des enfants : Pour ces situations, j’ai trouvé différents types de structures. Les structures d’urgence : l’hébergement d’urgence répond à une nécessité de mise à l’abri immédiate. Ce type d’hébergement doit être un sas d’attente et d’orientation. C’est soit un dépannage ponctuel face à une situation donnée avant l’entrée dans un autre dispositif d’hébergement ou de logement, soit un simple temps de pause. Dans ce cadre, on retrouve l’hébergement en hôtel où les centre d’hébergement d’urgence (CHU). On orientera ces femmes vers le 115 (SAMU social), une permanence social d’accueil (PSA) ou les services sociaux de secteur (SSDP, CASVP). - Les centres maternels : Ce dispositif s’adresse aux futures mères et aux mères seules avec enfant de moins de 3 ans. Il propose un accompagnement individualisé qui soutient la relation mère/enfant, l’insertion professionnelle et l’accès à un logement. Au sein du centre maternel, les femmes et leurs enfants trouvent un cadre de vie, une organisation matérielle et des services diversifiés, adaptés à leurs besoins. Une participation forfaitaire aux frais de séjour est demandée à la famille. On orientera ces femmes vers la cellule ADEMIE, qui centralisée toutes les demandes d’admission en centres maternels. De la même façon que pour les aides sociales, je trouve qu’en tant que médecins généralistes de ville, nous sommes mal informés sur toutes ces questions sociales. Je ne connaissait pas les services sociaux de secteur (SSDP et CASVP) et je ne savait pas qu’on pouvait y adresser facilement les patients en difficultés pour une prise en charge social. Je me sens maintenant moins démunie face à ces problèmes sociaux, je sait qu'elles aides existent et où adresser ces patientes, ce qui me sera je pense très utile dans ma pratique de ville. CONCLUSION Au final, ce RSCA aura suscité beaucoup de réflexion de part la complexité de la situation, tant sur le plan médical, que psychologique ou même social (compétence vision globale, complexité). Le déni de grossesse est une réalité qui figure dans la classification des maladies depuis 1985. Les médecins généralistes doivent être sensibilisés à ces cas plus fréquents que l’on ne pense (compétence dépistage, prévention). La reconnaissance de la grossesse, bien que difficile, est importante pour aider la mère à reconnaître puis accepter l’enfant (compétence relation, communication, approche centré patient). C’est aussi important pour l’enfant qui du fait du non-suivi de la grossesse est à risque (RCIU, accouchement prématuré), sans parler des risques de l’accouchement inopiné à domicile ou de néonaticide. Connaître les aides sociales et savoir adresser ces patients, fait partie des compétences que le médecin généraliste doit avoir (compétence premier recours et coordination des soins autour du patient). Au final, le travail sur ce nouvel RSCA aura été complet car il a su regrouper l’ensemble des compétences de la médecine général, spécialité qui me semble au fur et à mesure des années de plus en plus complète, complexe, mais aussi de plus en plus intéressante. BIBLIOGRAPHIE http://www.memoireonline.com/11/13/8052/m_Le-deni-de-grossesse-revue-de-litterature-essai-de-reflexion-sur-la-prise-en-charge-de-patient45.html. http://www.cngof.asso.fr/d_livres/2010_GO_145_lansac.pdf. http://www.maieusthesie.com/nouveautes/article/deni_de_grossesse.htm https://www.service-public.fr/particuliers/vosdroits/F3136 https://www.parent-solo.fr/dossier-264-aides-famille-monoparentale.html http://www.hassante.fr/portail/upload/docs/application/pdf/suivi_des_femmes_enceintes__recommandations_23-04-2008.pdf http://www.ateliersantevilleparis19.fr/wp-content/uploads/2013/10/Perinatalite_60p270813b.pdf