Suite aux interrogations de sages-femmes, de médecins, d’organismes d’assurance maladie,
de services ministériels, d’assurances professionnelles etc., il est devenu indispensable de faire le
point sur la définition du champ de compétences des sages-femmes en matière d’échographie au
vue des textes réglementaires en vigueur.
En effet, de nombreux actes d’échographie (dont certains de pratique courante) sont non
répertoriés pour les sages-femmes. Ce nombre d’actes a de surcroît augmenté lors de la mise en
application de la CCAM Technique « médecins » dont on refuse l’accès aux sages-femmes pour les
actes à compétences partagées.
Voici quelques réponses élaborées en collaboration avec le service juridique du Conseil
National de l’Ordre des Sages-femmes et transmises aux instances chargées d’émettre des avis, des
décisions pouvant être de nature à modifier notre pratique professionnelle, notre champ de
compétences.
La limite des actes d’échographie que peuvent réaliser les sages-femmes de façon
indépendante est en rapport avec la définition même de la pathologie et ceci avec ses difficultés
d’interprétation comme dans le métier de sage-femme en général.
A titre liminaire, il faut rappeler que la formation en échographie dispensée actuellement lors
de la formation initiale des sages-femmes paraît nettement insuffisante pour donner à ces dernières
toutes les compétences nécessaires afin de réaliser les échographies obstétricales de dépistage et
de diagnostic. Les sages-femmes, à l’issue de leur formation initiale, disposent des compétences
requises pour être capables, par exemple, d’interpréter un compte-rendu d’examen échographique
ou pour vérifier la présentation fœtale (lors de l’accouchement par exemple) ou la localisation
placentaire.
Cependant, on est obligé d’admettre qu’avec l’évolution des connaissances et des techniques,
il devient aujourd’hui impossible pour tout professionnel de santé ne disposant pas d’une formation
spécifique adaptée d’être en mesure de réaliser tous les actes d’échographies obstétricales.
Les sages-femmes qui ont obtenu des formations complémentaires, notamment le diplôme
DIU d’échographie obstétricale sont, de fait, formées à la pratique des échographies de grossesses
pathologiques.
Cependant, à l’instar des sages-femmes assurant la surveillance des grossesses à risque par
monitoring fœtal ou, plus généralement, des grossesses pathologiques (la sage-femme « pratique
les soins prescrits par un médecin » en application des dispositions de l’article L.4151-3 du CSP*), la
réalisation de ces échographies doit être précédée d’une prescription rédigée par un médecin.
A cet égard, elles devront s’assurer de la transmission du compte-rendu au médecin prescripteur.
*CSP : Code de la Santé Publique
Le champ de compétences
des sages-femmes échographistes
Janvier 2009,