La contribution du professeur F.A. Hayek à la théorie néo-classique de la monnaie, de la production et des f luctuations Jacques L. t-ÉOtttARD Chargé de Cours à l'Université d'Amiens PLAN DU TRAVAIL - Introduction. Bibliographie-sommaire. Premièrepartie; Bref rappel sur le systèmed'équilibremacro-économique néoclassique. A) La loi de SAY. B) La théorie quantitative de la monnaie. Deuxièmepartie; Du schémad'équilibre à la théoriedes fluctuations. Triosièmepartie: La contributiondu Pr HAYEK à la théoriedesfluctuations. A) L'influencede la monnaie sur les prix. B) La théorie de la production. C) Epargnevolontaire,épargneforcée, prix et production. D) L'explication des cycleséconomiques. E) Conclusions, Quatrièmepartie.' Une réinterprétationmoderne de l'æuvre de HAYEK : La versionde J.R. HICKS. A) La uitique des présentationstraditionnelles. B) La réinterprétation de la théorie de HAYEI( comme une théorie de la croissance. C) Conclusions. 128 lacques Léonard < Il faut inventer le cæur des choses si on veut un jour le découvrir.> J.-P. Sartre. Introduction: Septembre1931: publication de <<prices and production>>du professeur Hayek 1. Ce petit livre regroupeune série de conférencesdonnéesà Londres en février de la même année. Chronologiquement,cette æuvre coïncide avec la publication en décembre1930 du <<Treatise on money> de f .-M. Keynes. L'aspiration commune des deux auteurs à cette même époque, et bien qu'il semblequ'ils n'aient nullement étê en relation, est de chercherà résoudreles problèmés .nosé.spar l'existenceet le développement. des fluctuations économiques, puis, si possible, de fournir un ensemble de recommandationsen maiière de politique économique afin de limiter, voire d'éliminer ce type de phénomènes. Les explicationsaussi bien que les conclusionsfournies par $ayek et par Keynes divèrgent totalement. Les deux théories étaient cependant,à cette épôque et eÀ ce domaine, considéréescomme les deux rivales principales. Notrè but n'est pas de chercher à savoir qui avait raison dans cette contreverse mais plutôf de situer l'ceuvre de Hayek par rapport à ses prédécesseurs Remarquonsque si Keynes, aussi bien et d'en fournir une explication simple. 'Wicksell, leurs interprétations personnelles que Hayek, se recommande de âe c" dêrnier d'une part, le poids de leurs apports personnels,d'autre part, les feront aboutir à des résultatsdiamétralementopposés. Mais alors pourquoi de ces deux théories dominantes,celle de Hayek estelle restéedans l'ombre depuis -étaitles annéestrente ? Sans doute parce que _sien tout aussi obscure q.ue celle de Hayeck, le lg3I, l'ceuvre de Keynes premier a éclairci plus tard ses idées dans la < théorie générale> en 1936 àlors que les efforts ultérieurs de Hayek sont arrivés à un moment où son audience s'était disperséeen faveur du < renouveauKeynésien> : les idées de en 1936 par rapport à celles de la Hayek semblaientbien faibles et dépassées <théorie génêrale>>2. nouvelleoptique de la 1. F.-A. Hayek: . Prices and production >. 1'" edition, Londres. Routledge and sons, 193r. 2. J.-R. Hicks : u Critical essays in monetary theory u. Oxford Clarendon Press, 1967. Chap. 12, < the Hayek Story r, P. 205. La Contribution du ProlesseurF.A. Hayek t29 BIBLIOGRAPHIE SOMMAIRE I) F.A. Hayek: a) <<Prices and Production>> * 1"" édition - Londres- Routledgeand sons- 1931 + 2 édition- 1935 b) < Capital and industrial fluctuation )) econometrica- Vol. lI - n" 2 avril 1934 c) < Price expectations, monetary disturbances and maladjustments> reproduit dans <<readings in businesscycle theory > - Philadelphie Blakinston 1944 d) <<Economicsand knowledge>>- economicaN.S. - Vol. II - février 1937 e) <<Profits, interestand inuestment>>- Routledge- 1939 f) <<Pure theory ol capital > - l94l g'1< The maintenanceol capital > - economica- août 1935 h) < The ricardo ellect > - economica- 1942 - reproduit dans < individualism and economicorder > - 1949 i) Editeur : <<Beitragezur geldtheorie> - Vienne 1933 j) < Geldtheorie und koniuntur-theorie> - Vienne 1929 k) <The mythology ol capitalu - Q.l.E. - février 1956 l) A note on the developmentol the doctrineol lorced satting" - Q.I.E. " (vol. 47) - novembre1932 II) Les débats à propos de < prices and production >> a) P. SnerFA: < Dr Hayek on money and capital > - Economic journal Vol. XLII no 166 - juin 1932 b) F.A. Hevnr : <<Money and capital : a reply > - Economic journal Vol. XLII n" 165 - mars 1932 A reioinder> - Economicjournal - Vol. XLII n' 166 ' c) P. Sn,lrFA: << juin 1932 d) D. RospntsoNlreview de <,prices and production >> 1931 |.M.Krvr.res: <A reioinder> -Economiciournal-septernbre e) ContreverseHayek Robertson Keynes Economica aott novembre 1951 et fêvrier 1932 150 lacques Leondra I. BREF RAPPEL SUR LE SYSTEME D'EQUILIBRE MACROE,CONOMIQUE NEO.CLASSIQUn d'équilibre global repose sur deux piliers fondaLe schémanéo-classique mentaux, à savoir la loi des débouchésde ].-8. Say, et la théorie quantitative de la monnaie. A) La loi de Say postule que -prixl'ofïre crée sa propre demande: ainsi dans (supposés parfaitementflexibles) sont les un systèmenon monétàire,les varia-blesd'ajustementspar lesquellesleè excès cle demande sur les différents marchésse réduisent et s'annulènt.Ceci implique que chaque individu puisse effectivementéchanger tout ce qu'il désire-échanger(au prix d'équilibre) et que le numéraire qui sert de moyèn de transactionsne soit jamais retemr.dans lès encaissesoisivés, c'est-à-direentre deux périodes d'échanges.(En fait par définition, il nous faut remarquer qu'il ne peut l'être...) Lorsque l'on passe d'une économie monétaiie, la loi de Say implique..obligatoirement à l'analyse que la <<rnonnaie> elle-mêmene peut être retenue, c'est-à-direthésaurisée: ou moins prolongée,de monnaie en tant que.telle est imposlà détention,plus -toujours avantâgeà la transformer,c'est-à-diresoit à s'en servir sible : il y a pour achéter dei biens soit â la prêter, c'est-à-direà l'échangel contre. des iitres à si court terme qu'ils soient: ceci est partie intégrante de la théorie de la rationalité des cornpôrtementsdans l'optique néo-classique. Ainsi la monnaie, selon ce point de vue, est avant tout un moyen, instrument ou intermédiaire des échanges: c'est sa propre fonction. Accessoiredeux qualités nécessairespour remplir correctement cette monnaie possède ment cette fonction r elle doit d'abord être une unité de compte permettant de ramener les offres et les demandesà une commune mesure lorsqu'il y a multilatéralité des échanges(et non plus bilatéralité stricte comme dans un systèmede troc), ensuite?tre une réservede valettr c'est-à'direque.si l'on ne sïen sert pas immédiatement,elle ne doit pas se gaspiller (comme dans le cas d'un bien de consommation). Ces deux qualités d'unité de compte et de réserve de valeur permettent alors à la monnaie d'assumersa fonction principale qui est d'être avant tout un intermédiaire des échanges.L'unité de-comple -de permet la dissociationdes valeur permet cette -dissoachats et des ventes dans i-'espace,la réserve ciation dans le temps. Ainsi la-monnaie possèdedeux dimensions,une dimension spatiale et unè dimension temporelle.Danc ces conditions, la détention de mônrraie, détention plus ou moins longue, n'existe que pafce que celle-ci est un intermédiaire in[ertemporel des écfianges.De même _que c_eci.permet la déconnectionentre la venteï'un bien et l'achat d'un autre bien' Ceci permet la déconnectionentre la vente d'un bien et l'achat d'un autre bien, ceci pennet entre la vente de biens de consommationpour les salariés consommateurs_, du produit et l'achat d'imputs et notamment de capital pour les entrepreneurs' En îait dans ce schémala thésaurisationn'existe pas en tant que telle, c'est-àdire que l'on ne peut rationnellement désirer la monnaie pour..elle-même. Cette ldée à laqueile Keynes s'opposeraviolemment, en mettant l'accent sur la <<fonction de^réserveâe valeurlt (c'est-à-direla notion de préférencepour la liquidité), nous semblemalgré tout très intéressante:- il -sembleque si en courtè périôde, c'est-à-diredans l'optique keynésienne,la thésaurisatiol peut apparaître comme significative (ellè eit capâble de bloquer une partie des éôhangespossiblesdJ plein emploi), le même concept trouve une application beauc6upplus difficile èn longuê période, tout au moins au niveau de son rôle clansle foïctionnement des slstèùes économiques.A vrai dire, il. semble qu'il n'y ait pas de pure thésaurisationdans ce caclred'analyse,c'est-à-direqu'une fois de flus la ràtionalité des individus, invoquéepar les auteursnéo-classiques, La Contribution du ProlesseurF.A. Havek t3l les pousseà trans_former, d'une façon ou d'une autre la monnaie liquide qu'ils détiennent. Il sufiit pour cela de penser aux développementsactuelsdes différentes sortes de quasimonnaies.De plus, puisque dans le systèmede pensée néo-classique,la répartition du produit global en consommationet investissementpeut varier dans les limites très larges,tout ce qui n'est pas consommé sera investi d'une façon ou d'une autre : ceci revient à dire que dans une structure à deux pôles (entrepreneurs-consommateurs), les variations du taux d'intérêt déterminerontun partage du revenu total en consommationet investissement,ceci sans qn'aucun résidu n'apparaisse.Dans une structure à trois pôles où il existe un relai financier entre les deux catégoriesfondamentales, le systèmecorrespondantà l'économie de pur crédit de Wicksell, tout ce qui n'est pas consomméest autornatiquementdéposé en banque, c'est-à-dire relancédans le circuit, vers une autre affectationpèut-être,mais rel,ancémalgré tout. Dans ces conditions, soit la transmission intégrale sans multiplication des sommesest la conciitionde l'équilibre de plein emploi (et on ne voit pas pourquoi les banquesn'agiraient pas aussi),soit la relance avec multiplication sous forme du crédit à la production ou à la consommationpermet de rejeter le concept de thésaurisationau plan macroéconomique,ceci ayant pour contrepartie de dangereusestensions pouvant déterminer tôt ou tard des hausses de prix par excèsde demande: l'essentielétant alors, soit que la production suivie par l'intermédiaire d'une accumulationnette, soit que le progrès technique permette cette augmentationdu produit par f intermédiaire des hausses de productivité. Enfin il existera toujours, selon les néo-classiques, un taux d'intérêt positif qui permettra d'égaletl'offre d'épargne(c'est-à-direl'offre d'un bien particulier - le bien < épargne>) et la demanded'investissement(c'est-àdire la demanded'un bien particulier- le bien < investissement >). Ainsi le marché de l'épargne et de l'investissementapparaît-il comme semblable aux autres marchéi : sa variable - prix d'ajustement- étant le taux d'intérêt supposé parfaitement flexible. L'ensemble de ces considérationsfondées sur l'interprétation extensive de la loi de Say, permet d'assurer que l'économie évoluera toujours et de façon permanenteau plein emploi (pour le taux de salaire réel d'équilibre sur le marché du travail). L'égalité des offres et des demandes,remarquons-le,est respectéede façon ex-ante aussi bien qu'ex-post, à la diflérence de Keynesqui envisagela possibilité de déséquilibresex-ante. En fait, si l'on retient l'égalité ex-anteaussi bien qu'ex-post,celle-ci se transforme en une identité, alors que pour Keynes,les désajustements ex-antesont possibleset sont même une souroede fluctuations(en termes de revenus pour ce dernier qui raisonne en sous-emploi,en termes de prix pour des post Keynésiens- tels Kaldor - qui raisonnenten plein emploi) alors que l'êgalité ex-postprend le sensd'une condition d'équilibre à la fin de la période choisie. La conséquencede l'approche néo-classiqueest que le raisonnementen termes de périodes est non-significatif puisque les enchaînementséquilibrés au plein emploi sont automatiques.On sait que l'analyseexplicite en termes de périodesdate principalement de l'analysede la < théorie gén&ale> qui donnera lieu à toute une littérature produisant des modèlesdits < de séquences > (Lundberg,Robertson...). L'analyseen termesde lags tire ainsi sa sourceessentiellement de la prise en compte des désajustementsex-ante qui ne résolvent que partiellementpar adaptation des quantités (ou plutôt inadaptation...)alors que dans la structure néo-classique ces mêmesdésajustements se résolventintégralementpar les prix. B) La théorie quantitative de la monnaie sous sa formulation simple, énonceque le stock de monnaieest proportionnel, selon une constancemultiplicative appelée<,vitessede circulation >, au produit en valeur. 132 lacques Léonard SoitMV:PQ où M : représentele stock total de monnaie V : la vitesse de circulation de cette monnaie (c'est-à-direle nombre de circuits qu'elle effectuepour financer intégralementle produit nominal d'une période) P: niveau généraldes prix Q : produit physique ou réel. a) Exprimée de la sorte,la théorie quantitativepeut revêtir deux significations: 1) Soit on la comprendcomme une identité ex-post,c'est-à-dire: MV:PQ ce qui est toujours vrai dans une économiemonétaire,c'est-à-direou la monnaie est seule susceptibled'assurerles transactions,à condition que M représente la monnaie active, c'est-à-direl'ensemblede la monnaie dans la structure néoclassiqueet que V représentesa vitesse de circulation. 2) Soit ou l'interprète comme une équation d'ofÏre de monnaie indiquant, pour une vitesse de circulation donnée, quel sera I'impact d'une variation de la quantité de monnaie sur le niveau gên&al des prix et donc sur le produit en valeur. Ainsi l'équation quantitative peut être réinterprétéecomme implication : Soit: M V-P Q 9) Une autre version de la théorie quantitative se présente sous la forme de ce que l'on apelle < l'équation de Cambridge> : sous cette forme l'équation devient une équation de demandede monnaie: Soit: M: KPQ 1 où k : - 3 ste représentel'inverse de la vitesse de circulation de la V monnaie, c'est-à-direle nombre de transactionseffectuéespar période ou le délai moyen de rétention de l'encaisseliquide. Ainsi pour k donné, la massemonétaire demandéeest proportionnelle au produit en valeur. Ceci implique bien entendu, que la monnaie ne soit pas demandée pour elle-même,c'est-à-direqu'elle serve intégralement à financer le produit en valeur à son niveau donné. La loi de Say déterminedonc, étant donné l'état de la technique,le volume du produit et la théorie quantitative sulïit alors à déterminerle niveau général des prix associésà ce prodrtit. Contrairementau schémakeynésien,le niveau des prix est supposéêtre indépendantdes coûts monétairesde production puisqu'il dépend uniquementdu stock de monnaie. Notons que cet exposépermet de faire deux remarquesimportantesen ce qui concernela fameusedichotomie du systèmenéo-classique : rappelons que cette dichotomie entraînerait,selon Patinkin 1, I'incohérenceou l'inconsistance du système: en effet, selon ce dernier, il y aurait deux types de variables diflérentesdéterminantla demandede monnaie: dans ce qu'il appelle le secteur des valeurs ou secteurréel, la demande de monnaie apparaîtrait comme fonction des prix relatifs à travers les équationsd'offre et de demandedes différents biens, équationshomogènesde degré zéro. En effet, si la demande et l'ofïre 1. D. Patinkin : o Money, interest and prices >, 2e édition Harper and row, 1965. La Contribution du ProlesseurF.A. Hayek 133 de chaque bien est fonction des prix relatifs, l'excès de demandepositif ou négatif correspondantest égalementfonction de ces mêmesprix relatifs. Or ces excès de demande des biens correspondentà des excès de demande, de sens opposé,de monnaie. Donc au niveau global, la demande de monnaie dépendrait elle-mêmedes prix relatifs. Par ailleurs, en ce qui concernela théorie quantitative (secteurmonétaireou des prix absolus)sous sa formulation cambridgienne,la quantité de monnaie demandéedépend uniquement, pour un niveau donné du produit et de la vitesse de circulation de la monnaie, du niveau général des prix. Ainsi, selon Patinkin, il y aurait incompatibilité entre les cleuxtypes de déterminationet la théorie néo-classiqueresterait indéterminée: cette argumentation ne peut être retenu, car s'il est vrai que le systèmedes prix relatifs reste indéterminé au niveau du secteur réel, c'est-àdire que plusieurs dimensionsde la structure du secteur des prix relatifs sont possibles(à la limite une infinité appartenant à l'intervalle (o, * oo), il est néanmoinsnécessairede disposerd'une quantité minimale de monnaie pour permettrele financernentintégral des échangesnominaux correspondantà chaôune de ces dimensions: ainsi, à chaque dimensiondes prix relatifs est associée une massemonétaireminimale.De plus, étantdonnéque la monnaiedoit servir intégralementà financer les échanges,à chaque dimension des prix relatifs est àssociéun stock de monnaie maximum correspondantau plein-emploi de la monnaie dans sa fonction d'intermédiaire des échanges: ainsi le stock minimum et le stock maximum coïncidentà l'équilibre et l'on en conclut qu'à chaque dimension du secteur de la structure de prix relatifs est associéeune massemonétaireet une seule.Par conséquentl'objectionde Patinkin ne peut être retenue.Les deux niveaux de déterminationde la quantité de monnaie, autant l'un et nécessaires sont en fait complémentaires soi-disantincompatibles, que l'autre à la pleine déterminationdu schémanéo-classique. concerneles liaisonsentrele volume du produit et Par ailleurs,en ce qui -processus est simple; l'offre de travail de la part des le rnarché du travail, le travailleurs est une fonction (élastique)croissantedu taux de salaire réel, alors en est une fonction qu la demandede travail de la part des entrepreneurs àécroissante(en fonction de la prôductivité marginale décroissantedu travail, d'où le label de < demandedérivée>). Dans ces conditions,la variable d'ajustement sur ce marché étant le taux de salaire réel supposéflexible, le pleinemploi des individus désirant travailler au taux de salaire réel d'équilibre est autbmatiquementassuré: ce marché jouera ainsi un rôle de marché directeur, par définiiion en équilibre de plein-emploi.(On en retrouve I'ampleur dans le modèle de Patinkin). A ce nivèau de plein-emploi du travail, correspond,étant donné la fonction de production, c'est-à-direétant donnéesles relations techniques de production, ùn output physique maximum de plein-emploi (la fonctioir de prôduction devant êtie interprétée comme la frontière maximale efliciente du domaine de production), le stock de capital étant donné en courte période. Puisque le flux de monnaie totale (: monnaie active - c'est-à-dire Îe stock de monnaie multiplié par la vitessede circulation de cette monnaie est donné,le flux de transàctionscorrespondantau produit en valeur P Q est égalementdonné. Autrement dit, en utilisant la loi de Say, la théorie quantitativeet des prix et des salaires parfaitement flexibles, les économistes néo-classiques prouvent qu'une positiôn de plein-emploi sera toujours atteinte à l'équilibre. Contrairemèntau-schémakeynésienqui autorise la multiplicité des positions < d'équilibre > de l'emploi correspondântà un même taux de salaire nominal, lej schémanéo-classiquèdémontrê, en raisonnantà partir du salaire-réel qu'il existe toujours une position d'équilibre de plein-emploi (condition d'existence d'une solution), que cette positiôn est unique (condition d'unicité de la solu- 134 JacquesLéonard tion) et que cette position est stable (condition de stabilité de la solution) au sensstrict (stabilité locale) de même qu'au sens large (stabilité globale). Quant au niveau de la consommation,il est, comme celui de l'investissement,déterminé par le taux de l'intérêt : ce taux, déterminélui-mêmesur le marché de l'épargneet de l'investissement,détermine l'offre effectived'épargne et donc en conséquencele niveau de la consommationpour un revenu donné. Contrairement au schémakeynésienoù la consommationjoue un rôle prépondérant à travers l'effet de multiplication et la générationdu revenu, la consomjoue un rôle passif, elle n'est qu'un résidu. mation dans le schémanéo-classique II. DU SCIIEMA D'EQUILtrERE A LA THEORIE DES FLUCTUATIONS Puisque d'après le schéma néo-classique,toute situation de déséquilibre entraînée par une perturbation exogènese résoud tôt ou tard en situation aient voulu d'équilibre, on peut penser que les économistesnéo-classiques utiliser le schémapour élaborer une théorie des fluctuations à partir de perturbations endogènesà leur système: il suflit, par exemple,d'introduire dans le schéma la possibilité de la thésaurisationpour rendre compte d'un certain nombre de cycles,ceci tout comrne dans le cas du schémakeynésien. Commele rernarqueEvansl, plusieurs constatationspouvaient faire l'objet d'une intégration théorique dans le schémanéo-classique,permettant ainsi de déboucher-surune explication des cycles: en effet les économistestravaillant sur le cycle se sont aperçusque: s'accumudes réservesexcédentaires 1) Lors des phasesde dépressions, laient dans les banques,et què deux raisons importantes pour l'amorce du retournementfavorablede l'activité étaient d'une part un excèsde fonds prétables, d'autte part un taux de l'intérêt faible. 2) l'investissementest partiellement influencé par les anticipationset que dans une phase de le même taux d'intérêt suscitaitmoins d'investissement dépressionque dans une phased'expansion. 3) les salairesvariaient avecun retard par rapport atlx prix. On peut retrouver déjà chez Wicksell I'amorce d'une théorie des fluctuations. Envisageonsbrièvement cette possibilité qui nous semble importante dans la mesure où la conceptionde Wicksell sera partiellernentadoptée et partiellementcritiquée par Hayek luimême. Etudions la manière dont se résolventles modificationsde la quantité de monnaie dans le schéma de V/icksell2 : tout dépend en fait de la divergence entre les deux taux d'intérêt qu'il retient, à savoir le taux naturel d'une part, correspondantà l'égalité de l'épargne et de l'investissement,et le taux monétaire d'autre part, i'est-à-dire le taux qui est effectivementpratiqué par les banques.Le rôle perturbateurdes banques_peutêtre, par exemple, appréhendé au niveau du crédit qu'elles sont susceptiblesd'accorder aux entreprises,par l'intermédiaire d'une baissedu taux de l'intérêt monétaire.Supposonsdonc que les banques disposent de réservesoisives et qu'elles puissen-tles prêter aux entreprises: si ôes dernièresempruntent non seulementles fonds offerts par les épargnants mais encore la monnaie additionnelle que .leur offrent les banquesf et ceci afin de financer l'investissepgnt, il apparaîtra un excès-de demànde de biens et services sur le marché des produits, de même qu'un 1. M.,K. Evans: u Macroeconomic activity >, Harper and Row, 1969,chapitre12,p.3I7. p.3n. 2. K. Wicksell : < Lectures on political economy ', Londres routledge and sons, 1935. 135 La Contribution du ProfesseurF.A. Hayek excèsde demandesur les marchésdes facteurs.Si la position initiale était une position de plein-enploi, et si l'investissementadditionnel n'est pas équilibré par une épaigne additionnellecorrespondante,c'est-à-direpar une diminution de la consommation,l'excèsde demandesur les marchésdes produits et des facteurs est inévitable. Ceci détermine nécessairementune augmentation des prix. Ainsi, au total, l'augmentation de la masse monétaire en circulation détermineune haussedes prix. Considéronsun exemple graphique: sur la figure ci-dessousSS' est la initiale. courbe d'offre d'épargneet-I'I'; la courbe d.e demanded'investissement (augmentation de quelconque pour que une raison maintènaht Supposons l'incltation à investir due par exemple au relèvement des profits ou du taux de profit anticipé) la courbe de demanded'investissementse relève en IrI". ____-L_ réelle,I réel Dans la situation initiale, ro est le taux d'intérêt naturel qui assurel'équilibre de l'épargne et de f investissementet il est supposéégal au taux _monétaire de l'intérêt. Dans la nouvelle position, le taux d'équilibre naturel devient 11.Si les banques acceptentde fournir la monnaie additionnelle exigée par lè relèvement de I'invèstissementà l'ancien taux ro (ce qui est tout à fait conoevableselon Wicksell étant donné que les banquesn'ont aucune idée de ce que peut être le niveau du taux naturei de l'intérê-t),la quantité de monnaie additionnelle qu'elles prêtent est alors égale à MN. Dans ces conditions, l'augmentation-de la demande d'investissementreprésenteune _augmentation de là demandetotale desbiens car il n'y a pas eu de diminution de la consommation. Cet excès de demande détermine alors une hausse des prix. Dans quelle proportion et combien de temps les prix augmenteront-ilsainsi ? Wicksell répond : tânt que le taux monétairesera inférieur au taux naturel, l'excès de dernandesubsiStera,Seulementlorsque les prêts des banques et la création de monnaie cesseront,la haussedes prix s'arrêtera. Alors le taux monétaire (effectif) rejoindra le taux naturel (d'équilibre), l'investissementsera à nouveau juste égal à l'épargnevolontaire. Le problème est alors de savoir quelle sera l'ampleur de la hausse des prix : ellè sera nécessairement exactementproportionnelle à l'augmentationde ia quantité de monnaie, sinon il y aurait apparition d'encaissesoisives invodu taux natulontàires qui abaisseraientle taux d'intérêt monétaire au-dessous monésalaires les ainsi le processusinflationniste.Par ailleurs, rel, renforçant -finalement que proportion les même dans la augmentéexactement taires ont prix : tant que les salaires êtaieît en retard par raPport agx- prix, les_entreireneurs oni augmenté la quantité de travall employée. Puisque l'offre de 136 lacques Léonard travail est elle-mêmelimitée, tôt ou tard cet excès de demande de travail s'est réduit .par une haussedes salaires monétairesde même importance que celle des prix. Dans cette situation, que Wicksell considèrecomme normale, les banques ont joué un rôle purement passif en accordantla monnaie nécessaireà I'inïestissementadditionnel. Cependantles banquespeuvent égalementjouer un rôle actif : Supposonsune situation où le taux monétaire èt le taux naturel sont é-gauxet où les courbesd'épargneet d'investissementsont données.Les banques -des disposantde réservesexcédentairesse portent acheteusessur le marché titres, aux côtés des épargnantes.La conséquence immédiateest une haussedu prix des titres. Dans ces conditions il se crée un excèsde demande sur les marchésdes biens et des facteurs,ce qui entraîne une hausse des salaireset de prix. Lorsque les banques cessentd'agir sur le marché, les prix cessentde monter et le taux d'intérêt retrouve son niveau d'équilibre. Sur ce point il faut remarquer avec G. Ackley I que Wicksell comprenait très bien que si les prix des biens et services augmententdu fait de I'excès de demande,la haussedes prix en elle-mêmeest incapable d'éliminer l'excès de demande.En efÏet, si, partant d'une position de plein-emploi,les entrepreneurs disposentde monnaie âdditionnelle,et augmententleur demande d'investissement,ceci ne peut se réaliser effctivemnt, c'est-à-direqu'ils ne peuvent effectivementobtenir ce qu'ils demandent,qu'en détournantdes biens d'autres principalement,de la consommation,et ceci en offrant des usages,c'est-à-dire, prix plus élevés.Si les prix augmentent,les consommateurs,pour un revenu donné (existenced'un lag prix salaire)ne peuventpas et ne veulent pas payer ces nouveaux prix puisque leurs revenusmonétairessont inchangéspour I'instant. Ainsi les entrepreneurs peuvent-ilsattirer des ressourcesvers I'investissementgrâce à la haussedes prix. Ce processus s'appelle < l'épargne forcée> : les consommateurssont contraintsde réduire leur consommationdu fait de la haussedes prix et de la constancede leurs revenusmonétaires.En fait, tout se passe < comme si >> avait trouvé une épargnecorrespondantepermettantde le finanl'investissement cer : simplement, le processusest prlrement nominal, les consommateurs financent effectivementl'investissementpar f intermédiaire de la hausse des prix qui réduit leur consommationréelle : une épargneadCitionnellequi n'appartient pas aux consommateurss'est dégagée: elle est intégralementappropriée par les entrepreneursqui en tirent les bénéfices. Mais Wicksell considèrecette situation comme temporaire: la haussedes prix et donc la vente des produits à des prix plus forts entraîne automatiquement une hausse des salaireset crée donc un revenu nominal additionnel de même dimension que la haussedes prix. Les consommateurs,bénéficiant de ce surcroît de revenu, retrouvent leur position initiale en termes réels: ils veulent alorsrétablir le niveau de consommationinitial, ainsi l'excèsde demande subsisteet la haussedes prix s'est avéréeincapablede le réduire. Pour que I'excès de demande s'annule effectivement,il faut avant tout que le taux monétaire rejoigne le taux naturel, c'est-à-direque les banques s'adaptent.Dans ces conditions, on comprend que la variable stratégiquede rétablissementde l'équilibre à partir d'une perturbation quelconque,dans le schémanéo-classique,n'est pas, comme on pourrait le penserdans une interprétation naive, le niveau généraldes prix, mais le taux de l'intérêt, ou plutôt l'écart entre le taux monétaire et le taux naturel de f intérêt lorsque le taux 1. G. Ackley : u Macroeconomic Theory ,. Collier Mac Millan, 1968,p. 151. La Contribution du Prolesseur F.A. Havek 137 monétaire aura rejoint le taux naturel, la conséquenceimmédiate sera une réduction de la consommationet de f investissenentet donc I'atteinte d'une nouvelle position d'équilibre. Sinon, la haussedes prix se poursuivra indéfiniment et de façon cumulative: c'est la base de la théorie des processus cumulatifs de Wicksell, à savoir l'existenced'une spirale inflationniste (dans notre exemple)qui < s'entretientd'elle-même> par l'intermédiairede la hausse des revenusmonétaires.L'ensembledu raisonnementprésentéjouerait en sens inverse dans le cas d'une diminution initiale de la demandeglobale due à un excèsdu taux monétaire sur le taux naturel. Remarquonsque dans le cas d'un processuscumulatif à la baisse, les conclusionsque I'on peut tirer de Wicksell sont assezidentiquesà celles de Keynes lui-mêmedans la < Théorie générale> à propos du rétablissementde l'équilibre de plein emploi : dans les deux cas une baissedes salairesne peut qu'aggraverla crise. Toutefois les remèdesà cette crise sont différents chez les deux auteurs,comme nous le savons. Représentonsgraphiquementl'ensembledu processusdécrit sur le marché de l'épargne et de l'investissement : E x c è sd e d e m a n d e d ' i n v e s t i s s e m e n t Remarquonsenfin que si, comme le font les versionsles plus sophistiquées de la théorie néo-classique,et notamment celle de Wicksell, on introduit la thésaurisationcomme significative, ceci entraîne par là-même une réduction de la circulation monétaire,donc une baissede la demandeglobale, donc une : la déflation baissede prix pour un produit donné,I'apparitiond'un sous-emploi continuera jusqu'à ce que la thésaurisations'arrête.A ce moment, un nouvel équilibre sera atteint, auquel correspondentun niveau de prix et un revenu Ainsi, monétaireplus faibles. Et inversementdans le cas d'une déthésaurisation. l'on peut, comme le fera Keynes,introduire deux niveaux de partagedu revenu, avecles déterminantsnéo-classiques : le premier entre consommationet épargne, fonction du taux de I'intérêt, le second < irrationnel > pour les néo-classiques, c'est-à-direqui n'obéit à aucun motif précis ni à aucune règle systématique, entre épargneplacée et épargnethésaurisée" A partir de cet embryon d'une théorie des fluctuationschez Wicksell, soit par l'explication du r,etour à l'équilibre de plein emploi, soit par l'explication de la génération des processus cumulateurs, les auteurs néo-classiquesont formulé différentesthéoriesalternativesdes fluctuationsque l'on peut regrouper avec Evans, en trois branchesprincipalesI : 1) Les théories monétaires de la demande.Ces théories soutiennentque les fluctuations du taux de l'intérêt et la disponibilité des fonds prétablessont 158 lacques Lêonard responsablesdes fluctuations de l'investissementet donc de l'économie dans son-ensemble.Les points de retournementsne se produiraient pas si les condi tion monétairesne les déterminaientpas. (Hawtrey, Hayek.) 2) Les théories non monétaires de la demande.Ces théories établissent qu'il y a un désajustemententre le montant du stock de capital et le montant globale de la-demande, de telle sorte que -à le rapport investissement/demande doit être modifié pour revenir l'équilibre. Ces changementssont suffisants pour déterminer lès points de retournements,_qui peuvent eux-mêmesêtre àmplifiés par les factèurs monétaires. (Spiethoff, Tugan-Baranowski,Cassel, Hobson.) 3) Les théoriesde l'ofÏre. Les fluctuationsdes coûts et des marges de profits sont les facteurs principaux influençant l'activitê économique.Là modification des marges,de profit, èst suflisante pour déterminer.les points par son effet sur les anticipations, -l'investissement soit la composanteprincipale-de àe retournement.Bien que la demandeglobale qui èst affectée,un changementdes profits peut entraîner pour tous les_typesde trandu môntant des fonds disp_onibles un changeme-nt de la demande Composantes nombreuses de sactionsîe crédit, et ainsi affecter globale.(Mitchell.) III. LA CONTRIBUTION DU PR. HAYEK A LA THEORIE DES FLUCTUATIONS Nous nous limiterons ici à l'étude de la version primitive de la théorie du Pr. Hayek, c'est-à-direcelle de < Prices and Production>>,afin de fo,urnir pour les principaux élémentsnécessaires -la comprendrela -critique de Sraffa et partie suivante de notre travail. Bien dans figurant Hayek de la rèponsê I'avonsremarquê au,début,a reformulé sa théorie entenàu,Hayek, "omm"-nous par la suite, mais sur 1èfond les chose-sn'ont pas changé. en termesplus clairs Enfin d'auires critiquès et débats à propos de l'ouvragg {9- -Hayek-ont rapidement vu le jour ; nous n'en tenons-pai compte ici (voir Bibliographie). notre attention : Quatre points principaux retiendront successivement prix' A) L'influence de la monnaie sur les B) La théorie de la production. C) Epargne volontaire, épargne forcée, prix et production. D) L'explication des cycles économiques. A) L'INFLUENCE DE LA MONNAIE SUR LES PRIX Hayek fait d'abord un bilan des théoriesexistantes,de l'influence et du rôle que peut jouer la monnaie dans toute économie: 1) La vieille théorie quantitativede la monnaie n'a fait que peu de progrès, notamment avec les analfses de Hawtrey r. Son insuffisanceprinciqale_réside, ne considèreqqe les répercussionsdes facteurs selon Hayek, dans le fait qu'elle -gên&al des prix. Sélon Hawlrey, I'influence que la niveau monétairésiur le prix relàtifs n'est effective que si. celle-ci agit 1es peut sur exercer monnaie d'abord sirr le niveau gên&al des prix : Hayek pense que cette idée entraîne trois faux jugements2 : - D'abord le fait que la monnaie agissesur le_sprix et la production si et seulernentsi le niveâu généraldes prix se modifie. Dans ces conditions, 1. R. G. Hawtrey: o The trade cycle u. Reproduit dans Readings in Business cycle theory. Philadelbhie. Blakiston, 1944. 2. F. A. Hayek, op. cit., p. 7. Ln Uontrrbutrcn clu Prolesseur1,,4. Hayek lJ9 les prix et la productionsont inaffectéspar la monnaie,c'est-à-direqu'ils restent à leur niveau <<naturel >, si le niveau des prix reste stable. - Ensuite ,le fait qu'un niveau des prix qui augmente(diminue) tende toujours à déterminer une augmentation(diminution) de la production. - Enfin, le fait que la théoriemonétairepourrait purementet simplement se ramener à une théorie de la déterminationde la valeur de la monnaie. D'après Hayek, ce sont de telles illusions qui rendent possiblede supposer que l'on peut négligerl'influence de la monnaie tant que sa valeur est supposée de la théorie économique stable,et d'appliquer sansproblèmeles raisorurements générale qui ne retient que les <<causesréelles> pour ensuite rajouter une théorie distincte de la valeur de la monnaie et de ses conséquencespour obtenir un schémaglobal de fonctionnement(dichotomie).Ainsi, la théorie du cycle, proposéepar Hawtrey n'est rien de plus qu'une extension de la théorie quantitative, sauf qu'elle inclut l'idée que des réservesbancairesexcédentaires Ct", il n'y PQ, si MV: existentpendantlei dépressions. PuisqueMV: aura pas de fluctuationscycliquessi l'on peut stabiliserM V pendant ie cycle. Toutefois, si la stabilisationde M, c'est-à-dired'un stock, semblepossible,celle de M V, c'est-à-dired'un flux, sembledéjà beaucoupplus hypothétique. Remarquonsque c'est en partie contre cette présentatiounaïve de la théorie néo-classiquedes fluctuationsque s'élèveraHayek qui tenterade montrer,qu'en fait la dichotomie n'est que formelle puisque le processuscyclique dépend étroitement des interactionsentre le secteurmonétaire et le secteut réel. Reprenonstrès brièvementles schémasde Hawtrey en les présentantsous une forme simplifiée: étude d'un cycle complet, lacques Léonard 140 Faible encaisse des prètent ffil Lesbanques plus. quepour ménages assu- > - | * tauxd'intérêt .-+ "t"ilffi | fôiiàp*r lesentrel rerletuste retour - -| iriùL"^ ' - --- l-) prisJsa-i'eqriitiuie ie 'i?oit | | rl (salaires lagsalaires-prix encore faibles) /I | enstocks/ | | 1\tt Production/ I Expa nsion I tauxulinteret\ 1 ,j.,,. remboursement desemprunts -+ refluxdela monnaie verslesbanques Urtrrr, 1 ,J,",* Excès deréserves desbanques \l\ + dela production *!, II Excès destocks I II Contraction Lagsalaires- I pflx I rrnr,lorr,\ vV I tv Profits/ 1 Liquidités dey'' / entreprises / tauxd'intérêt ^ I t/detransactiondesménages/ encaisse J/ celledesentreprises I enstocks/ I I r*nrJ ueprotit\ It \ Salaires rattrapent<-Restrictions à la croisles prix gtoaar sancede la production et desprix { ducrédit Blocage de l'augmentation de M (à cause des effetssur l a b a l a n cdee s paiements). t+l La Contribution du Prolesseur F'.4. Hayek Variables 5 4 Phase 3 Phase 2 Phase I Phase Phase (Dépres-(Reprise) (Amorce (Booml (Décé1ésionl ration Boom) Réservesbancaires Exc6d.> Crédit Sphère monétaire =0 Excdd. 2 ,/ > Excéd. Excéd. \ ,/ dM/dt >o >0 >o <o >0 a2wdt2 >o >o <o <o >0 dv/dt >o >0 >0 <o >0 a?vlor2 >o >0 <0 <0 >o mén. Stables Liquidités entr. de mén. Stables \" Encaisses Transactions entr. --' Tauxd'intérêt Faible Faible s\ f\ s\ z \a\ (\ ,/ t\ -/' \ rétablisGonditions despaiementsBonne Danger nauvarsesoment Bonne extornos Balance z 2 z z lnvestissement en stocks Production Sphère de Demandeglobale productiori Ventes Prix Stables Salaires Stables Lag prix-salaires Profits -0 Stables 2 \ \ \ \ z -o >>o 2 \ \ ./ Stable Stables Stables \ <<o \ <0 142 lacques Léonard 2) L'influence de la monnaie sur les décisionsindividuelles. L'expljcation de la valeur de la monnaie et deschangements de sa quantité -marginale -Mises). (V. Igpos_entalors sur les fondements du concept d'utilité Hayek .re-connaîtl'insuflisance explicative dès effets des changementsde la quantité de monnaie selon ce type de théorie. 5) L'influence de la quantité de monnaie sur le taux de l'intérêt et donc sur les demandesrelativesdes biens de consommationet de production (Thornton, T. foplin, Tooke, Mill). Hayek mentionnela remiseà jour par walras en 18791 de la théorie de forcée selon lui, par c'est f intermédiaire de cette théorie que llqpgrgtL" -:. _ Wicksell aurait découvertWalras. 'Wicksell, quant à lui, établit une proposition fausse,à savoir une liaison rigide entre le taux de l'intérêt et les changementsdu niveau généraldes prix. En l'absencede perturbationsmonétaires,le taux d'intérêt serait déterminé de façon à égaliserla demande et l'offr'e d'épargne: ceci est le taux naturel de f intérêt de wicksell que Hayek appelle taux d'équilibre2. En économie monétaire,le taux effectif ou monétaireest difÏérent du taux naturel ou d'équilibre parce que la demandeet l'offre d'épargnene sont pas confrontéesdâns leur expressionnaturelle mais dons leur expression monétaire,c'est-à-direen monnaie, dont la quantité disponible pour ce propos peut être arbitrairement modifiée par les banques.Ainsi les banquespeuvent jouer un rôle perturbateur déformant; elles sont à l'origine de déplacements de l'équilibre et des processus cumulatifs. Si le taux monétaireest égal au taux naturel, le taux d'intérêt est neutre, c'est-à-direqu'il n'exerceaucuneinfluencesur les prix. Si les banquesdiminuent le taux monétaire (crédit), la circulation augmente et les prix augmentent (inversementà la baisse).Ainsi, si les prix varient et si le taux moné1aireest égal,au taux naturel,il n'y a pas de causesmonétairesau changementdes prix. De là, Wicksell en déduit que si l'on a l'égalitl, des deux taux, alors le niïeau des prix resterastable. Si le taux monétaireest inférieur au taux naturel, la haussedes prix impliquera un phénomèned'épargneforcée. , Von Mises reprendrala théorie de Wicksell en l'affinant : il analyserales influencesdifiérentes qu'une divergencedes deux taux exerce sur les prix des biens de consommationd'une part, sur ceux des biens d production d'auire part. A partir de cette étude, Von Mises déboucherasur une explication du ôycle du crédit. 4) L'évolution possiblede la théorie monétaire.Wicksell pensait que le taux d'équilibre égalisaitla demandeet l'offre d'épargneet permettait de maintenir un niveau stable des prix (les banques doivent prêter ni plus ni moins que l'épargne qu'elles ont reçu). Dans ces conditions,le montant de monnaie qu'elles réinjectentest variable ; d'autre part, le montant de monnaie iniectée doit être stablepour que les prix demeurentstables.Donc il y a incompatibilité du point de vue des banques: elles sont incapables d'assurer simultanément les deux objectifs s'il se dégageune épargnenette de période en période: la stabilité des prix est ainsi incompatibleavec l'égalité S(i) : I(i). 1. L. Walras: < Théorie mathématique du billet de banque 1879,(cité par Hayek). ", 2. On trouve également chez Wicksell : Taux normal ou taux réel. I-a Uontrbutrcn du Professeur1,.4. Havek 143 D'autre part, en période d'augmentationde la production, si l'on conserye l'égalité'des deux taux, les prix baisserontet, si l'ôn garde les prix constants, le taux monétairedevra être-inférieur au taux naturel. _ En fait, selon Hayek, les changementsde M V déterminent toujours des changementsdes prix relatifs, même-sile niveau gén&al des prix ne varie pas. Or, comme ce sont les prix relatifs et leurs variations qui déterminentle montant et l'orientation de la production, toute variation de M V doit nécessairement modifier la production. lout ceci amène Hayek à penser que le concept de valeur généralede Ia monnaie est superflu loisqu'il êst conçu comme l'inverse clu niveau des prix. B) LA THEORIE DE LA PRODUCTION La théorie monétaire de Hayek devient une théorie des cyclespar l'intermédiaire de sa théorie de la production. Comme Ie remarque le Pr. Guitton r, Hayek a recueilli l'héritage de deux conceptionsthéoriques,celle de Bohm-Bawerk d'une part, celle de Wicksell d'autre part. Ce à quoi nous ajouterionsvolontiers |evons. Tout comme nous avons remarquéla filiation étroite entre Wicksell et Hayek en ce qui concerne l'explication et le rôle des désajustements entre les deux taux d'intérêt, examinons maintenant brièvernent la reformulation de la théorie du détour de 2 production de Bohm-Barverk- |evons - Wicksell par Hayek. Celuici s'intéresse non pas aux changementsdes méthodes de prodtrction, rendus possiblespar le progrèstechnique,mais à l'augrnentationdu produit rendue possiblepar une transitionvers des méthodesde productionplus capitalistiques, plus c'est-à-dire détournées. Selonlui, ce n'est que par l'analysede ce nhénomèneque l'on peut montrer comment se crée une situation où il est temporairementimpossible d'employertoutes les ressources disponibles.Hayek reprend alors Ie triangle de Jevons: ce schémareprésenteun processusd production à travers le temps. La surface de chaque rectanglereprésentela valeur du produit de la période. Les produits successifs s'cbtiennentde la façon suivante: Période 1 : Facteurs primitifs (terre * travail) * i:roduit intermédiaire. Période 2 : Produit intermédiaire* Facteursprimitifs - produit intermédiaire. Période n : Produit intermédiaire* Facteursprimitifs - bien de consommation. Reprenonsi'exemplele plus simple: I P é r i o d e1 P é r i o d e2 P é r i o d e3 P é r i o d e4 P é r i o d e5 8 8 I I Facteursprimitifs l I 16 its intermédiaires I nroou 24 32 40 l B i e nd e c o n s o m m a t i o n l . H. Guitton: < Fluctuations et croissanceéconomiquesr, Paris, Dalloz, 1964,p. 147, ) F. A. Hayek: op. cit., p. 35. lacques Léonard 144 Dans l'exemple présenté,il apparaît quatre détours de production. A la période 1, les facteurs primitifs permettent d'obtenir un output de biens de production : 8. Combiné à d'autres facteurs primitifs, ce bien de production devient produit intermédiaireet permet d'obtenir un nouveau produit intermédiaire,ètc. Ainsi, le détour de production permet d'accroître la valeur des biens de production-produitsintermédiaires.A la fin de la 4upériode, la valeur des biens de productionest: 8 + 16 + 24 + 32 - 80. Ces 80 permettent, combinés à 8 de facteurs primitifs, d'obtenir 40 de biens de consommation. Le rapport entre la valeur des biens de production et celle des biens de consommationest donc de : 80 _, 40 Ainsi, les biens descendentdans le triangle alors que la monnaie remonte dans le triangle (elle est d'abord échangéecontre des biens de consommation). Elle est êchaigêeà chaqueétapecontre des facteursde production qui l'utilisent pour acheterdes biens de consommation. biens - .. monnaie a | .. ...... ..... |>. Stock de monnaie ( c i r c u i t d e s b i e n s d e c o n s o m m a t i o nu n i q u e m e n t ) Quant à la massemonétairepour le circuit des biens de production, elle décomposede la façon suivante à chaqire période: 32 étape 5 4 0 - 8 : -r 24 étape 4 3 2 - 8 : -r 16 étape 3 2 4 - 8 : étape 2 16-8: 8 étape 1 8-8: 0 + + :80 Le flux total de monnaieest donc bien de : 80 * 40 : produitglobal. 120: valeurdu La Contribution du Prolesseur F.A. Hayek 145 C) EPARGNE VOLONTAIRE, EPARGNE FORCEE, PRIX ET PRODUCTION 1) Le cas d'une épargne volontalre l'épargne procède l'investissement, . Rappelonsque pour les néo-classiques -or, c'est-à-direqu-epour investir il faut d'a6ord épàrgner. étant donné que le partageentre la consommationet épargnereprésentele partageentre la cohsommation présente et la consommation-diflêfée, l'épargne replésenteun détournement de certainesressourcesdevant être normaiemèntaffèctéesà la consommation. Supposonsavec Hayek que les consommateursépargnent | /4 de leur revenu monétairetotal. soit : I S:-x40:10 4 Ce surcroît d'épargnepermettra un surcroît d'investissementde 10, augmentant ainsi la valeur des biens de production de 80 à 90. Dans ce cas, le rapport Biens de production/Biensde- consommationqui était de 80/40: 2 devient90/30: 3. On avait auparavant 5 étapes pour la fabrication des biens de consommation. La valeur des biens de consommationétant de 40, chaque détour apportait une valeur de : 5x:40 soitx:8 Maintenantla valeur des biensde consommationest de 30. Or le rapport précédentest passéde 2 à 3, c'est-à-dire que l'on est passéde 4 à 6 détoursde production, c'est-à-direde 5 à 7 étapes: ainsi, chaque étape apporteramaintenant une valeur de: 7x:30 soitx:4,3 c'est-à-direque Ie nombre de périodesa augmenté: le triangle s'est allongéet rétréci : 4,3 4,3 4.3 4,3 4,3 8,6 12,9 1 7, 1 21,4 25,7 30 4,3 4,3 4,3 lacques Leonara 1.10 Le processusdécrit a respectél'équilibre : ainsi, la momaie est restée neutre, elle n'a pas perturbé les phénomènesréels de I'accroissementde I'intensité capitalistiquede la production. Le même flux monétairetotal : 80 * 40 : 120 est devenu90 + 30 = 120, a circulé (M V). 2l Le cas d'une épargne forcée ù Crédit à Ia production. Supposonsque la monnaie mise à la disposition de f investissementne soit plus prélevée sur les dépensesde consommation(épargne volontaire ou spontanée)mais que le flux total de monnaie lui-mêmeaugmentecomme résultat de l'action des banques. Supposonsque celles-ci, subitement, injectent dans l'économieun supplément de monnaie sous la forme de crédits aux entrepreneurs. Nous allons montrer que, dans ce cas, les modificationsde la structure du triangle de Hayek ne sont plus équilibrées comme dans le cas de l'épargne volontaire. Supposonsque la < proportion > soit modifiée de la même façon que dans le cas précédent (c'est-à-direque I'on passede 4 à 6 détours). Dans ce cas, les entrepreneursdoivent recevoir un supplémentde monnaie de 40 sous forme de crédits(créationde monnaie): en effet, on aura alors : 80 + 40 120 90 :--3-40403 -S S-forcée volontaire Et le triangle s'allongera(ceci dû à I'augmentation du financementqui détermineun accroissementdu nombre de détours de production) mais ne se rétrécira pas (pas d'épargne volontaire, l'intégralité du revenu des consommateurs est effectivementconsommé). La contribution de chaqueétapesera alors de : 7x=40soitx:5,7 5,7 15,7 15,7 5,7 5,7 5.7 5,7 5,7 11,4 17,1 22,8 24.6 34,3 40 Cependantune différencefondamentaleexiste entre les deux cas : Dans le cas d'une épargnevolontaire, la modification de la structure de la production était acquiseune fois pour toutes et donc la nouvelle structure était permanente(en effet, on a supposéque la modification de la répartition entre biens de consommationet biens de production était permanente).Cette modification résultait alors du choix volontaire des individus (comportement spontanéd'épargne).De plus, le fait que dans la situation d'épargnevolontaire, le montant de monnaie dépensépour l'achat des biens de consommationait La Contribution du Prolesseur F.A. Hayek 147 diminué (de 40 à 30), de même que le montant de monnaie reçu par les ^facteur facteurs ait diminué (de 40 à i0), 3ignifie que le prix d'une unité de de production, dont la quantité totalà n'a pâs variê, a diminué dans la même proportion. Cependantle produit physique des biens de consommationa ausittetttedu fait àe l'accroissèmentdu rionibre des détours de production : àr, r'u valeur monétairea diminué, donc le prix d'une unité de bienô de consommation a diminué davantageque le prix d'une unité de facteur de production : la position réelle des consommateurs,en terrnesde biens de consômmation,s'est donc améliorée et ils n'ont alors aucune raison d'augmenter à nouveau la proportion de la monnaie qu'ils consacrentà l'achat des biens de consommation : ainsi il n'y a aucune cause endogènepour ramener le systèmevers les anciennesproportionsde 80/40 : 2. Le systèmeest parfaitementstable. Dans la versionprésente,le sacrificesur Ia consommationn'est pas volontaire et ce sacrificen'est pas fait par ceux qui bénéficient des réiultats de l'investissement: il est fait par les consommateursqui, du fait de la concurrence des entrepreneurspourvus de monnaie additionnelle,sont obligésd'ajourner une partie de leur consommationréelle : aussil'épargnene vient pas d'une décision volontaire des consommateursmais d'une contrainte,c'est-à-direque, pour obtenir les moyens de production qu'ils désirent,les entrepreneursbnt proposé cies prix plus élevéi, et ainsi, en conséquencede la haussedes prix, la consommationréelle a diminué, même si la consommationmonétairen'a pas changé. Dans cesconditions,dèsque leur revenumonétaireaugmentera,lesconsommateurs tenteront d'accroîtreleur consommationréelle afin de la ramener à la proportion habituelle.Ce serala conséquence de l'augmentationdes prix -de entraînant des ventes nominales plus élevéêset donc des distributions revenus plus élevées: la haussedes salairesprovient donc indirectementd'un montant plus élevé de monnaie disponible pour l'investissement. Dès que la position des consommateurss'améliore, en supposant avec Hayek que les revenusaugmententdans la même proportion que les prix, ils rétablissentla proportion antérieureentre les deux flux de monnaie. En conséquence,l'intensité capitalistiquede la production doit diminuer. La structure de la production devientalors la suivante: 10,6 10,6 10,6 10,6 10,6 10,6 21,3 32 42,6 53,3 148 lacques Léonard En efïet, avec leur revenu nominal inchangé(:40), pendant la phase de transition, les consommateursne peuvent acheterefÏectivementque 50 des biens de consommation(leur revenu réel, du fait de la haussedes prix et donc de l'épargneforcée est de 30). Donc, une fois la transition passée,ils veulent, au nouveau prix, consommer effectivement40 comme auparavant: donc leur dépensemonétaire doit être de 53,3. En effet, si : 40 nominaux * 50 réels c'est-à-dire 40 (I-l/4) - 30 Pour obtenir 40 réels il faut : x (J4/D: 40 soit x : 53,3 Ainsi, à partir de la structure originelle, il y a eu deux temps: 1) Du fait de l'injection de monnaie en faveur des entrepreneurs,les prix ont augmentépour permettrel'investissementet ceci a créé une épargneforcée. Le produit nominal des biens de consommation est inchangé,il en est de La strucmêmede la monnaie dépenséepour ce propos par les consommateurs. ture de la production s'est capitalisée.Le triangle s'est allongé: c'est une phase de déséquilibre. 2) Du fait de la haussedes prix, les revenusmonétaires ont augmenté (avec un lag) dans la même proportion. Si les consommateursveulent rétablir la même proportion que dans la phase initiale, en ce qui concerneles achats de biens de consommation,f intensité capitalistiquedevra diminuer pour que l'ancienne proportion, valeur des biens de production/valeur des biens de consommation,soit respectéeet l'on retrouvera une structure identique à la structure réelle initiale avec4 détourset donc 5 étapes,mais nominalementplus élevée. Si les prix de départétaient égaux àl'unité, le. niveau des prix a augmenté puisquela proportion est passéede 80/40 à 106,5/53,3' Ainsi le triangle s'est raccourci dans le deuxième temps. La_monnaie est sortie de sa neutialité et a entraîné une sur-capitalisationartificielle suivie d'une décapitalisationr. C'est-à-direque du fait du changementdes prix induit par l'augmentation de la demande de biens de consommation,les processusplus détournéssont devenusnon profitables.En fait, si la réduction de la capitalisationest possible, c'est parce que les nouveauxprocessusne sont pas totalement achevéslorsque la quantité âe monnaie injeclée cesse d'augmenter.Parce qu'entre-tempsle revenu des consommateursa augmenté,les producteursne peuvent plus maintenir cette part artificiellementsupérieuredes biens de production et ils abandonnent leur tentative. 9) Crédit à la consommation. Supposonsque les banquesacocrdentle crédit non plus aux producteurs mais aui consommateurs,amenant ainsi une augmentationde la demandede biens de consommation. Supposonsque nous sommesdans la situation d'épar-gnevolontaire précédemmeàl analysée,et imaginons que, subitement,les banques décident de La Contribution du ProlesseurF.A. Ilayek 149 fournir aux consommateursun montant de monnaie additionnelle au moins t_qm*."t.pourcompenserl'épargne(épargne: 10), par exempleun montant de 15. Si les consommateursutilisent cettè monnaie-pour -ce I'achat de biens de consommation,nous passonsalors par 3 étapesen qui concernela < proportion >. nitia Phase d'li (avant S volontaire) 80/40: nale (crédit à la C) volontaire 2 90/45 : 90/30: J 2 c'est-à-direque le nombre des étapesde production est ramené de 7 à 5. Chaqueétape ajoutera donc une valeur de: 5 x : 45 soit x : 9. I I 9 9 9 I 18 27 36 45 Par rapport à la situation initiale avant épargne,la nouvelle situation est identiqureen tous points s-aufen ce qui conôern-eles valeurs nominalesplus fortes. Le triangle s'est_allongé sous î'efiet de l'épargnevolontaire puis ô,est raccourci et élargi sous l'effet du crédit à la consommation. D) L'EXPLICATION DES CYCLES ECONOMTQUES Armé de ces instruments,Hayek tente d'en tirer une explication monétaire ^difÏérente des cycles économiques,explication qui se veut à la fois de celle amorcéepar wicksell et plus réalisteque celle proposéepar Hawtrey. Nous avons vu précédemmentque si Hayek adopte l'idée de la divergence des deux taux d'intérêt et de l'injection de-monnaie comme cause prehière des fluctuationséconomiques,par le biais de l'épargne forcée, idée empruntée à wicksell, il ne suit pas ce deinier dans l'explicâtion du processus,qu'if trouve insufïisante,de par ]a négligeancepar rappoit à l'analyse du comportementde Ia. structure de production-,comportementdéterminé par les variations des prix relatifs des biens de production et de consommatioir.Sur ce point Hayek se lapproche, comme nou-sI'avons signalé,des analysesde V. Mises qui mettait l'accent avant tout sur les variations des prix relaiifs consécutivesà ïne variation de.la quantité de monnaie,et non plus sur le niveau généraldes prix. on peut voir, dans les travaux de Hayek, lramorce d'une analysebi-sectorielledu -fonctionnementde l'économie et c'est en ce sens qu'ils nous paraissentêtre intéressants. lacques Lëonard 150 Malheureusement,du point de vue de la pertinencede l'analyse en termes de détour de production ou de période de production, analyse menée initialement par l'éiole autrichienneet-Wicksell, Hayek,s'il cons.entaità-.sepose.rIa question fondamentalede l'ér'aiuation (ou plutôt de la méthode d'évaluation) des biens capitaux (qu'il se donne...)retrouverait le prob!ème insoluble et la circularité jamais résoluspar sesprédécesseurs" Par ailleurs,si le processusanalysépar Hayek est différent de celui proposé par Hawtrey, la même des fluctuâtionsèycliquesest identique, à savoir "ausê par l'intermédiaire du de monnaie des banqu_e_s f injection de ies variations crédit. Cependant,et contrairementà ce que-pensetlar,vtrey, les mouvements provenant'du secteur réel, particulièrementltnvestisseme_nten capital fixe, jon"nt un rôle fondarrental air niveau de l'explication des fluctuations. entre le taux Ainsi, le cycie provient essentiellementdes désajustements égalisant naturel taux par et le pratiqué banques les monétaire de l;intérêt, est difÏérent monétaire le taux Si d'épargne. demandè 1à et l'offre théoriquement de fonction en leur taux ajustent que bahques parce les c'est naturel, tuu'* an leurs réserves. Lorsque le tâux monétàire s'abaisse,les demandesde crédit par le revenu courant. A cette augmententet excèdentl'offre d'épargnedégagée Àffie a'epargne,s'ajoutele crédit_é_mlspar ie systèmebancaire: ceci est infla(dépensedu revenu courante-r ex-ante_ tionniste^paiceque'la ^est demandeglo_bal-e épargneËassée) supérieureà l'offre globale ex-ante.Ainsi, lorsque le taux -onétui.è est inférieui au taux naturel, les prix augmentent: on se retrouve dans la situation définie par Wicksell : le niveau de I'investissemelt.-algmente au-dessusdu niveau d'éqùilibre à causedu taux monétairequi est faible.et des prix qui augmententpuisqu'unehaussedes prix signifie une valeur réelle plus laible des fonds à rembourser. et de façon très schématiqueplusieurs Nous envisageronssuccessivement tous au même processus' correspondant plus aflinés, plus eÀ cycles de Secteurréel Secteurmonétaire Le cycleselon HAYEK(schémasimplifié) Crédit2 Tauxmonétairs Tauxnaturel l e nK f i x rey plusquenécessité parla Dglobale I insuffisant Abandon de projets certains d'l L'abaissementdu taux monétaire par rapport au taux naturel -signifieque aes ressôurcesse déplacentdes industriesdes biens de consommationvers les des biens' de procluction. Ceci a Ppur - conséqlence l'adoption de ilà";iifu ;Jth"d; plus capitalistiqueset de processus^plus^détournés.(approfondissement Secteut I (biens de P) / Seca" tàpitA). Or ôci détermine uné proportiôn -donné que le plein emploi est permanent |zu. fi (bfensde C), trop forte étant La Contribution du ProlesseurF.A. Hayek 151 dans.l'analyse(ce que l'on attire en I on le perd en II) : ceci entraîne un mésajustementvertical, c'est-à-direque l'allocation des facteurs de production entre les deux secteursne correspondpas à la répartitionfuture de lâ demande entre consommationet investissement. Le mésajustementest dit vertical car il survient entre les étapesles plus hautes(les pluà < primitives >) dans le triangle et les plus basses. Le cycleselon HAYEK : ft-y- I f I ,*f.,. | | : | I _____ I RÉIryor | ""r: L :.d -='i"*l-f -----T- I P'i''hr" - 1D'*r;lud'"ïïi'"* ----tf,','no,,il'3 ly,-- vn Tfônst.nsatatrÊs. plolitsc.â.d.d6s (erir// , t satrir.s,àets\ 0.0p. à s DarI inlla. | l'3Ï':"fl''"'iÏl ( É;;iri;'Z"\ I Soirab o la orrrrr | rioi----->srorcéeL I or.Yi,n,t.c\ ,.T'o \ I rl{ rl: rroou' Produir'tpri\ ernri\ .1. 1' , X.r.Y.p,,ur,,.rron; PénJrio PéMi.d.x dcr( l, À-;;;1 | 'i' ,^",|6 È:,::,-. il:iiilï:l';,ri:T1", 1 I Prix'stables-+profits\ | y'dssrroûtsdostacrounao p I Transfod den3sourcA d. (- t rùcæ\ s^ .Ù t aec1--1._1îï"1:fj"*i*Ddeh,ens ,.,u, *n . Reprenonsavec Hayek l'explication du cycle à travers les déformations du triangle, en.introduisantune distinction enire ce qu'il appelle < biens spécifiques> et < biens non spécifiques> : les <.biens n^onspèôifiqueso sonf les biens qui peuvent être ernploy_és dans toutes ou presqtie toûtes les étapes de la proluction, alors que les < biens spécifiques,' sdnt lei biens qui ne peuvènt être employésque dans une ou seulemèntquelquesétapesl. Naturellement,ce sont les < biens spécifiques>, c'est-à-direnon malléables oq adaptables,qui jouent un rôle déterminant dans le processusde crise : en eIÏet, ceux-ci étant par définition, non ou très peu transiérables,ou adaptables, < ils, bloqu,entdu pbuvoir d'achat aux moments où l'équilibre immédiat exigerait des déplacementsrapides2 >. Ainsi la crise s'expliquera,dans son approfondissement, par -les l'impossibilité qu'o_ntles < biens spécifiques> de circulei à travers toutes étapes de la production, par opposition aux biens non spécifiquesdont la circuiation est 1. F. A. Hayek, op. cité, p.7l-72. 2. H. Guitton, op. cité, p. 149. t52 lacques Léonard presqueparfaite. Ces impossibilitésde circulation auront alors des effets sur les inargès âe profits par I'intermédiaire des variations de prix, ce qui pourra contribuer à accentuerles tendances. Il est clair qu'un même bien de production utilisé dans des étapes.différentes de la production ne peut avoir dès prix différentssur une ry9-. période. D'autre part, les prix temporairementdifférents offerts pour ce bien dans les différentésétapesiont la iondition sine qua non de la _circulationde ce bien entre cesétapes(des moins rentablesvers les plus rentables). A ce niveau, Hayek poseune hypothèse: les margesde profit augmentent 3. d'autant moins que lé prôcessusde production s'allongeet inversement Le lonctionnementdu modèle Supposonsque les consommateursdécident d'épargneret d'investir une de leur revenu,c'est-à-direque l'on assisteà -une augmenproportiôn supérièure ^demande de biens de production et donc à une baisse de la tatiôn de la demandede biens de consommation.Ceci détermine,dans les hypothèsesdu modèle, une haussedu prix des biens de production simultanéed'une baisse du prix des biens de coniommation.Cependânt,les prix desbiens_deproduction précédente,celle où n'aûgmentent pas tous de la même façol.-pan_s l-'ét1Pe. les b"iensde consommationsont obtenus, I'efïet de la baisse de leur prix sera davantageressenti que l'effet de l'augmentation des {onds .disponiblel pour l'achat d'esbiens de production : le prii de ce produit intermédiairediminuera, mais moins que celui des biens de- consommâtion: ainsi,-la marge de profit l'emploi de certainsfonds entre ces deui étapesse rétrécit elle. En conséquence, de ces fonds vers les transfert d'un I'apparition profiûable d'où devient non réduction de la marge une ceci détermine produCtion la plus de reiulées étapes ,: de prix dans ces étapeset ïonc une haussedes prix dans ces étapesqui domine la tendance à la baisse: la haussedu prix d'un produit dans une étape déterâ la production de l'étape précédente. mine ainsi un avantagesupplémentaire dont le produit augmentepour deux raisons: - du fait de l'augmentationde la demandede biens de production. - du fait de la haussedes prix dans l'étape précédentequi détermine des ultérieures. ^profits dans cette étapesupérieureà.ceux des_étapes Ainsi, on observreunè haussedes prix dans les étapesprimitives--et une baissedesprix dans les étapesfinales: lès marges.deprix entre les différentes étapesont'diminué au total : les <.biens non spécifiques) sont attirés vers les étaires primitives où les prix sont p,lus_forts,c_ecijusqu'à ce que les^profits L'effet sur le prix des < biens.spécifiques> soiôntégalisésdans toutes^lesétape_s. > est employé dans une étape presque < spéèifique est différent : si un bien -non > darrs cette étape entraîne une < ipécifiques biens de finale, le manque production et inversementpour de sa une baisse prix et donc son de baisse un étapereculéè(prix et quantité produite augmentent). Les injections de monnaie etf ou le,sretraits d'une fraction de la monnaie qu'ils entraîen circulatiôn déterminent,par l'intermédiaire des désajustements des la structure de une modification nent entre l'épargne et f investissement, en que changement le poursuivra.tant se modification prix relatifs, ét cltte de la-quantité l'augmentation persistera fait, si : En de monnaie fiux iolume du de monnaie est durable, il faudra que cette augmentation soit elle-même croissante,de façon telle à maintentir [e volume accru de l'investissementréel. 3. F. A. Hayek, op. cité, P.74' La Contribution du ProlesseurF.A. Ilavek 153 _ - Qqel que soit le lag existant entre le changementde prix initial et l'effet de la dépensedes revenus accrus sur les autres prix, tant que le processus de modification du flux total de monnaie continuè, la relation entre les prix sera perturbée.Ainsi le lag en tant que tel n'est pas très important : il est diflicile de chercher à lui affecter une dimension càr, à moins que la modification du flux de monnaie se perpétue, le changementde prix initial sera annulé sinon inversé avant que l'ensembledes autres prix soit affecté. Lorsque l'injection de monnaie cesse,les prix des biens d'investissement diminuent et ceux des biens de consommationcôntinuent d'augmenterpendant un certain temps, du fait de l'augmentationdes revenusmonétaires: ainsi une fraction de l'investissementdevient moins profitable au moment même où le montant des fonds à investir diminue. Dans ces conditions, certains facteurs qui servaient à produire l'équipement fortement capitalistique deviennent inemployésr. l. F. A. Havek : < Three elucidations of the Ricardo Effect,,. J.P.E., mars-avril 1969. 1967,p. 348-. L F. A. Hayek, op. cit,, p. 85-96. 154 lacques Léonard La conclusionde cette analyseest que les crédits aux consommateursqui sembleraient être un remède à la dépression,en fait ont un e{Ïet exactement contraire : ils aggraventla situation. E) CONCLUSIONS Pour Hayek lui-même,trois conclusionsprincipales se dégagent de son étude, conclusionsque nous ne pouvons qu'approuver: 1) l'explication des comportementsdifférents des <<biens spécifiques> et des biens < non spécifiques> est plus rationnelleque celle baséesur leur sensibilité respective. 2) Les mouvements moyens des prix généraux apparaissentcomme non significatifsdans l'explication des fluctuations. 3) toute tentative pour trouver une mesure statistiquesous la forme du niveau moyen global de la production ou de l'ensembledes activités, masque la question fondamentale,à-savoir les changementsde la structure de la production. Cependantplusieurs critiques doivent être adresséesà ce modèle critique que nous exposeronsici très brièvement: 1) Tout d'abord comme toutes les analysescle type néo-clossique,I'analyse de Hayek n'envisageque les situations de plein emploi perrnanent,c'est-à-dire à la fois dans la situation initiale, avant le processus,et dans la situation finale après le processus.Pendant le processusil peut exister temporairementdes dëséquilibresentraînant un certain sous-emploi,qrais celuici ne peut être.par définition que frictionnel et donc tôt ou tard il disparaîtra de façon endogène. Comme le remarque le ProfesseurDucros 1, I'analyse de H,ayekn'est pas essentiellementune analyse de flux : <<or, si nous partons d'une situation initiale de sous-emploi,qui est vraisemblable,il faut admettreque les-flux réels tout aussi bien quê les flux monétairesauront une certaine élasticité>. Ceci signifie que Hayek est avant tout préoccupépar les_prob-lèmesde stabilité locàle de son sysième,au détriment de la question de la stabilité globale : à savoir que se passera-t-il,c'est-à-direarriverons-nousoui ou non, et comment, à une positioh stable d'équilibres de plein emploi_à partir d'une position initiale de déséquilibrede sous-emploi? Le proressusdans ce cas peut irès bien se dérouler cômme le pense le Professeur Ducros : gne expansion par augmentationdu flux de monnaie en circulation- peyt parfaitement être pério_dede temps. Alors, dans irossiblé,ceci sansinflation, pendantune certaine_ ôesconditions, se demande-i-il,pourquoi cette phase d'expansiondans la stabilité des prix ne se poursuivrait-ellepas jusqu'au moment où les investissements entrepriôdégageraiéntla productiviié nécessairepogr maintenir l'équilibre .des flux à un n-ivéauélevé dè production, voire au niveau du plein emploi ? Il n'y a aucune raison, à I'intérieur du cadre théorique.néo-classique,de rejeter cette possibilité et pourtant Hayek l'exclue : ce dernier penseen efiet que le manqu^ed'épargnedans la phase initiale du processusdéterminera automatiquementun- acèroissementde la consommatio! avant que les nouveaux investissementset donc les nouveaux processusde production plus longs- soient achevés: si la productivité nécessairene peut ètre dêgagéeà temps, l^eprocessusdevient àlors nécessairementinflationniste. Or, d'après le Professeur r. Ducros, ce raisonnementrepose sur deux assimilationsarbitraires l. B. Ducros < Fluctuations et croissance économique D, cours polycopié Cujas, 1966 1. B. Ducros, op. cité, p. 349. La Contribution du ProfesseurF,A. Hayek 155 - 11l'4ssi6ilation d'un excèsd'investissement à un approfondissement forcé l'appareil production, de processus c'est-à-dire à un dtintensification capita4e listique. > En efÏet, il est tout à fait possible que le processusde fluctuaiions soit déterminé, non par un < capital deepening> mais par un < capital widening >. - 111'4ssipilationdu phénomène de l'intensification capitalistique à la notion d'allongementdu détour de production>. En fait l'investissementen capital fixe serviraprobablementà pallier l'insuffisancede la main-d'ceuvredans les étapesexistantes, Remarquonstoujours avec le Professeur Ducros2 que la théorie de la surcapitalisationde Hayek présentel'avantagede montrer lès conséquences d'un piein emploi absolu des facteurs de production avant que les forces rééquilibrantes, et pius particulièrementla productivité et son augmentation,aient pu se manifesteret exercerleur effet cornplet.Cependant,ce type de théorie trouve sa limite dans l'unicité postuléedu facteur expansionniste,à savoir I'investispur comme étant seul à sement: en effet l'idée même d'un surinvestissement l'origine des fluctuationsapparaît par trop arbitraire, il se pose le problème de savoir pourquoi les entrepreneursdécident d'investir lorsque le taux d'intérêt baisse? Cette augmentationinitiale de l'investissementsemble plus postulée qu'expliquée,puisque initialementla consommationreste inchangéed'une part et que les entrepreneursne font aucuneprévision quant à la demandeglobale et à son évolution d'autre part. Cette conceptionde l'entrepreneur qui réagit en fonctions des variations de certainsparamètres(variations exogènesà son champs de force et d'action) semble diflicilementcompatible avec l'idée d'un surinvestissement initial qui, quoique dépendantnaturellement de façon significative du taux monétaire pratiqué par les banques,c'est-à-diredes conditions du crédit, dépend avant tout des anticipationssur la possibilité de réalisation, sansdifïicultésspéciales,du supplémentde prodrrit induit par cet investissement, c'est-à-dire l'idée d'un entrepreneuragissantet non réagissant... 2) L'idêe même d'un <<boom > qui pourrait continuer indéfiniment si le crédit n'était pas bloqué à un moment donné sembletrès réaliste: tôt ou tard le processuss'essouflleraou dêgên&en compiètement.I1 suflit de penserentre permanentsur les combinaisonsproducautres à l'efÏet d'un surinvestissement tives, sur les problèmes de main-d'æuvre,sur l'absorption du produit, sur l'équilibre des échangesextérieurs,etc. 3) Toujours reliée au postulat de plein emploi, mais cette fois-ci mettant nettement en évidencel'insufiisancede l'appareil analytiqueutilisé par Hayek, en ce qui concernela présentationde statique ou de statique comparativeet l'absencede raisonnementcohérenten termes de flux, se pose la question de I'hypothèsefaite par l'auteur des mouvementobligatoiresde sensopposésde la production de biens de production et de celle de biens de consommation.Nous remettonsici en cause,non pas le fonctionnementmême du modèle qui, sous les hypothèsesdéfinies,notammentcelle d'un pleien emploi absolu au dépafi, peut sembler cohérent, mais la validité effectivedu modèle en tant que tentative d'explication des fluctuationséconomiquescourantes.Il sembleà ce propos que le plein emploi absolu ne soit jamais la règle ce qui signifie, comme nous le remarquionsprécédemment,l'existenced'une certaine souplesse(limitée sans doute mais néanmoins effective) de l'appareil de production. Ceci a pour conséquncedirecte que, vraisemblablementdans les périodes d'expansion,la augmententsimultanémentquoique pas nécesconsommationet I'investissement 2. Ibid, p. 350. 156 lacques Léonard sairement au même taux: ce qui signifie que l'hypothèse du transfert des ressourcesentre les deux secteursde la production ne peut recevoir qu'une application très limitée si toutefois on admet cette possibilité. lI semble, de plus, que la théorie de Hayek à ce sujet soit assezmal venue face à la situation conjoncturelledes annéestrente... IV. UNE REINTERPRETATION MODERNE DE L'(EUVRE DE HAYEK: LA 'ERSI'N DE J'R' IrIcKs t A) LA CRITIQUE DES PRESENTATTONSTRADITIONNELLES Le modèle de Wicksell, selon Hicks, ne nous offre aucune explication quant à l'évolution des quantités(c'est-à-diredes inputs et des outputs) consécutive à l'abaissementdu taux monétaireau-dessous du taux naturel. Par contre, la présentationde Hayek permet d'expliquer un processuscyclique : cependant, pour que ce processuspuisse effectivementêtre induit, il faut introduire un lag dans le modèle de Wicksell : selon Hicks, Hayek n'introduisait pas explicitement un lag prix-salaires(c'est-à-direune rigidité temporaire des salaires par rapport aux prix) : son lag était d'une autre forme, bien que cette solution, conforme à certains principes keynésiens,soit égalementadmlssible. Reprenonsbrièvement,avec Hicks, le processusanalysépar Hayek ; I'augmentation initiale du crédit (taux monétafte(_ taux naturel) détermine une augmentationde la valeur monétaire de l'invertissementet par là-même une augmentationdes prix monétairesdes biens de production. Or nous sommes, par hyptohèse,au départ en situation de plein-emploiet plus particulièrement de plein-emploidu travail. (Le travail est un bien de production.) Les salaires étant flexibles par hypothèse,ils doivent augmenteren conséquence.Le problème est alors de savoir qu'elle est la conséquencede cette augmentationdes salaires: en principe il faut s'attendretrès rapidement à une augmentation de la demandede biens de consommation; or, puisque l'on se trouve en situation de plein-emploi, les prix de ces biens de consommationdoivent nécessairement augmenter; et l'on sera alors dans une situation de déséquilibre jusqu'à ce que les prix de ces biens aient suflisammentaugmentépour annuler l'incitation à augmenter l'investissementréel. En fait, d'après Hicks, Hayek n'admet pas cela : malgré la hausse des salaires, la demande de biens de consommationn'augmentepas. Dans ces conditions, les prix de ces biens ne peuvent s'éleverpendant cette période.Cette seuleraison lui permet de conclure que pendantla phase d'expansionles prix des biens de production augmentent relativementà ceux des biens de consommation.On obtient ainsi un lag salaires - consommation.Or, selonHicks, ce lag n'est pas acceptable. B) LA REINTERPRETATION DE LA THEORIE DE HAYEK COMME UNE THEORIE DE CROISSANCE Envisageonsune augmentationde la propension à épargner globale provenant d'une baisse de la propension à consommer les profits. Supposons alors une baisse correspondantedu taux de f intérêt monétaire, assezrapide pour que le prix des biens de consommationne soit pas modifiê,.La baisse du taux d'intérêt détermineune augmentationde la productivité marginale du travail, c'est-à-direune augmentationdes salairesréels. Cependantles industries les plus capitalistiquesbénéficieront davantage de cette augmentationde la productivité du travail : de façon à rétablir l'égalité 1. J.R. Hicks: uCritical Essays in monetary theory>. Chapitre 12, "the Hayek story )). Oxford, Clarendon Press., 1967. La Contribution du ProlesseurF.A. ITayek t57 des conditions dans toutes les industries,il faut des transfertsde main-d'æuvre entre les industries,c'est-à-diredes indutries de biens de consommationvers les industries de biens de production les plus capitalistiques. Hayek supposeque le transfert de travail n'aura pas d'effet immédiat sur le niveau de la production de biens de consommation: la structure de cette production est < pyramidale> et, par conséquent,si l'on ne retire pas du travail dans les dernièresétapesde la production, on peut en retirer dans les étapes primitives. Dans ces conditions les biens qui auraient êté achetéspar les titulaires de profits seront achetéspar les salariésdu fait de l'augmentation de leurs salaires réels. Cependant,au bout d'un certain temps, en raison du transfert de main-d'æuvre,la production de biens de consommationdiminuera. Il faudra alors une nouvelle augmentationde la propensionà épargner si l'on veut maintenir le <<boum >. Sinon une crise surviendra, c'est-à-direque le systèmedes prix relatifs sera inconsistantavec le maintien de l'équilibre entre l'offre et la demandeet les salairesréels devront baisser.Hayek maintient qu'en plus la situation détermineradu chômage: or, demandeHicks, est-ceque cela est compatible avec l'hypothèsenéo-classiquede Hayek d,eparfaite flexibilité des prix ? Pour que le sous-emploisurvienneeffectivementaprès la baisse du salaire réel, il faudrait supposerl'existenced'un taux de salaire réel plancher, conformémentà la version keynésienne(Keynes faisant l'hypothèsed'un taux de salaire monétaire incompressible* l'hypothèse d'une élasticité des prix par rapport aux salaires égale à 1 - le taux de salaire Éel plancher est incompressible).De plus, ce taux incompressibledevait être supérieur au taux correspondant à la situation de plein-ernploi. Cependant, les salaires réels peuventbaisserde deux façons: soit parce que les salairesmonétairesbaissent et que les prix restent constants,soit parce que les prix des biens de consommation augmentent,tandis que les salairesnominaux sont constants.Dès que I'on admet un lag dans l'ajustementdes salaires par rapport aux prix, c'est la dernière solution qui est la plus vraisemblable: en effet, c'est le taux d'intérêt naturel qui augmente,et si le taux monétaire réagit avec un lag, Wicksell conclut que les prix ont tendanceà monter. Dans ces conditions, la < dépression>>de Flayek se trouve en contradiction totale avec les dépressions observéeshistoriquementjusque dans les annéestrente. Cependant,selon Hicks, il semble qu'actuellement,au niveau de ses résultats, la théorie de Hayek soit moins en contradictionavec les faits : on observe effectivementdes périodesoù simultanémentcoexistentsous-emploiet inflation. Alors, on peut sansdoute penser que les travailleurs veulent maintenir un taux de salaire réel minimum, contrairementà ce que pensait Keynes quant à la politique des syndicats(défensedu pouvoir d'achat) et que ce taux minimum est supérieur au taux assurant l'équilibre de plein-emploi,quel que soit le comportementdes prix. On peut penser d'autre part que le produit marginal du travail a baisséau-dessous de ce minimum. 11faudrait alors, selon Hayek, restaurer avant tout le niveau initial de la productivité marginale du travail pour rétablir l'équilibre. c) CoNCLUSIONS Contentons-noussimplementici de mettre en doute le raisonnementde Hicks qui tente de < récupérer>>les analysesde Hayek pour expliquer le fonctionnementsous-optimal(< la stagflation>...) des économiesmodernes.Les raisonsde f insufïisancedu schémade Hayek, comme nous l'avons précédemment remarqué,sont beaucoupplus profondesque I'apparence <(épidermique>>des conclusionsà partir desquellesHicks raisonne.D'autre part, nous ne saurions valider son analyse qui tenterait d'expliquer les diflicultés de l'équilibre des 158 lacques Léonard économiesmodernesà partir d'un schémaaussisimplisteen faisant totalement abstraction d'un certain nombre de données fondamentalestelles la diversification des secteursde la production, les formes nouvelles de concurrence,si toutefois on admet qu'elle subsistesous une autre apparence,les phénomènes de frictions, le progrès technique,etc. ]acques L. LEONARD P. CONTROVERSE SRAFFA - F.A. HAYEK (Compte rendu). LA B) La réponsede HAYEK| La réponsede HAYEK à SRAFFA porte sur deux points fondamentauxde la critique de SRAFFA. 1) Le concept d'un taux monétaire différent du taux d'équilibre. 2) La tendanceà l'élimination au moins partielle du capital accumulépar l'épargne f.orcéelorsque celle-ci disparaît. Traitons d'abord du deuxièmepoint: æ Deux proportions existent entre la demandede biens de consommation et celle de biens de production : une proportion réelle et une proportion monétaire. En fait les deux rapports sont différents: SRAFFA n'a pas compris qu'il existe des relations entre la proportion réelle et la proportion monétaire. Un changementde la proportion monétairedétermineun changementde la proportion réelle. C'est ainsi la demandemonétairequi détermine les prix des biens de la production et ce sont cesprix relatifs qui déterdansles étapessuccessives minent les quantitésphysiquesdirigées dans les difïérentesétapes. De même SRAFFA n'a pas compris les raisonspour lesquellesces proportions (et principalementd'abord la proportion monétaire)peuvent se modifier : la proportion monétaire peut se modifier de façon volontaire (partage entre demandede biens de consommationet demandede biens de production) ou de façon involontaire (variations du revenu lui-même). Ainsi la proportion monétaire peut se modifier sous l'efÏet d'actions volontaires ou invôlontaires par l'injection de monnaie nouvelle. La monnaie additionnelle est prêtée à quelqu'un qui, au taux d'intérêt plus faible, investit (la demande de biens de production augmente) et déclenchepar là-même un pro' cessusd'épargneforcée qui détermineune destructionconsécutived'une partie au moins du capital accumulé. Dès que la haussedes salairesprend place et qu'elle n'est plus compensée par de la monnaie nouvelle, un blocage intervient. Ceci peut-être modifié si les entrepreneursne consommentpas leur profit mais l'investissent.Dans un tel cas, le processuspeut induire une épargne effective: seulementil n'est pas évident que les personnesqui possèdentplus de capital obtiennent une proportion plus forte du revenu réel total. De plus, dès que les salairesaugmententet que le qêdit est bloqué les entrepreneursne disposentplus d'assezde monnaie pour remplacer simplement le capital : ainsi la valeur du capital tombe en dessousde son coût de production. Les entrepreneursremplacerontleur capital au taux existant avani le procesus d'épargne forcée et le capital tendra à rejoindre sa valeur initiale. 1. F. A. Hayek : u Money and capital : a reply D, economic journal, vol. XLII, n' 166, juin 1932. La L.Ontrroutton du ?rolesseur 1,,4. Hayek 159 g) SRAFF{ t*ir possibilité qu'une divergenceentre le taux d,équih libre et le taux eflectif soit uhe caractériitique particÏtière a ,rn" e*nôtnie monétaire : selon lui, si la monnaie n'existait^pai et que les prêts soieni-iaits en termesde biens,il qly aurait.qu'un seul taui d'équiiibre mâis il y uuràii aùunt de taux naturel-s.-qu'il y auraif de marchandisesei ces taux ne séraient pàs des des taux d'équilibie. En fait, il faut dire qu'il n'y aurait pas un taux unique qui assureraitl,équilibre pour.chaquemarchandise,mais qutil y aurait autant de^taux quli-y u"iâiï a. marchandises,chaque taux étant un taux d'équilibre pur ."ppoit à Ë rnut.t u"dise sur_laquelle il porterait, chaque taux éànt aetêrÀine simultaneÀéri-out Ies conditions individuelles de l'offre présente et future d,une part, par ies conditions déterminantle taux d'intérêf d'autre part. selon HAY^EK,'lôrsqu,il y a dés9^quilibre entre une offre et une demandeâutant il est possifte'aé màaifier artificiellementle taux monétaire de la monnaie par tappott à son lâux naturel, ceci pour -ramenet-l'équilibre autant ceci serirble imjlossible dans le cas d'une marchan-dise. -9n fait, lorsqu'un taux naturel spécifi{ue est en déséquilibre par suite d'un désajustement èntre offre et demanâed'u'n bien, t". ne seront pas _le_s "n"tt mêmes que ceux dûs à une divergence entre taux monétaire et taux naturel lorsqu'il y a une augmentationde là quantité de monnaie. Envjsgge.ons-l'exemple de S_RAFFAoù les fermiers changentarbitrairement . la quantité de blé produite: I'augmentation de l'ofÏre ae lte détermineune -de baisse du prix du blé au dessous son cott de production. L'abondance-de blé entraîne-que-les prê,tsen !lé seront faits à un tâux plus faible que ceux des ^déterminera autres marchandises.Mais alors, est-cequ'une baisse de ce taux l'adoption de processusde production plul longs ? Il n'y a aucuneraison de le croire : les individus qui subsistentà ltaide du blé en auront à leur disposition pour plus longtempset puisquela baissedu prix du blé détermineune âugmentation de sa consommationpar rapport à célle des autres biens, les indiïidus dispos_eront égalementdes autresbièns pour plus longtemps: ceci signifieque le taux d'intérêt sur ces autresbiens baisseraégalemenf.Of ceci n'estévidemment pas le cas de la monnaie. y) Conclusion. _ -HAYEK pense que SRAFFA a mal compris les -problèmesposésdans < Prices aqd prgd-uction> SRAFFA critique HAYEK lorsqu'il èmploie le tenne-<< capital réel > pour désigner la partiè du flux monétaire total diôponible pour l'investisement, flux qui provient-de sources réelles (épargne * amortis-p*. sement)par oqposition au crédit additionnel.De là SRAFFA que HAYEK confond < capital réel > et < capital monétaire>. selon HAVEK c'est un faux problème-: il remarque qu'il n'a pu trouver un terme plus adapté pour désigner ce capital: SRAFFA n'a pas compris, de plus il nra mêmè pâs compril le rôle que jo_uecette partie du capital. Enfin HAYEK fait remarquer {ue sa conceptionde l'épargneest différentede celle de KEYNES. or, SRAFFA l'àccuse de retomber au beau milieu de la théorie de KEYNES... donc, toujours selon HAYEK, SRAFFA aurait encore moins compris la théorie de KEYNES que la sienne,malgré ce que ce dernier en pense... C) La réplique de SRAFFAI La_réplique de SRAFFA consiste à reprendre successivementles deux points fondamentaux: 1) La question se pose à nouveaude savoir si oui ou non le capital accumulé comme conséquencede l'épargne forcée sera éliminé lorsque-l'inflation l. P. Sr4ffa: c Money and capital: a rejoindel ,, Economic journal, vol. xLII, no 166, juin 1932. 160 lacques Léonard cessera: en fait, si l'inflation prend fin lorsque le plus long des processusde production est achevé,et que le produit des biens de consommationest obtenu, les entrepreneurs seront en mesure de financer le capital à partir de leurs venteset ils n'auront alors plus besoin de monnaieadditionnelle.SelonHA\aEK, ceci est possible tant que les revenusn'ont pas augmentéen proportion de la monnaie-additionnelle; en fin de compte, tôt ou tard ils devront augmenter puisque même la monnaie utilisée pour l'achat des biens de production doit hnalêment être verséeaux facteurs qui - ont élaboré ces biens >. En fait, selon SRAFFA, la monnaie additionnelle émise pendant la phase d'inflation sera totalement absorbée dans les encaissesdes entrepreneurset les revenus ne pourront pas augmenter: les paiementsrelatifs au capital absorberontla totaÎite du suirplémentde monnaiéet le capital nouveaune sera.jamaiséliminé. La valeur deôjrroduits intermédiaireset des biens de consommationaura finalement augmentéd"un tiers par raPport à la situation originelle, de même que la masse monétaire. En effet, celle-ciest passéede t20 à 160 c'est-à-dire120 (t + l/3) : 160 quant aux étapessuccessives: 8*10,6 Etape I 2 16-21,3 3 24-32 4 32--,42,6 5 40-53,3 Il y a cependantun point dans l'argumentation de SRAFFA su1-l.-gy"l nour n" pouvo^nsêtre d'accord et qui pouirait lous faire pensefavec.HAYEK qu'il a Àal compris la théorie eiposée: envisage.ql!.lu situation_d'épargne des crédits aux producteurs,SRAFFA, comparela Lituation f'orcée,conséquenèe (avanf crédit) et la situation transitoire (inflation) de surcapitalisation: initiale il remarque gue le produit nominal des biens de consommationest inchangé (40) : or d'upièt lui Îe produit physiquede ces mêmesbiens a augmentédr{Ïait de i'approfoirdissement-ducapilal. Dans ces conditions,le systèmede HAYEK signi{iè?aitque dans la phased'inflation les prix des .biens de consommation ariraient diminué ce qui- est alors insoutenable.En fait, son raisonnementest faux: pendantla phaôede transition le prodult physique des biens de consommation n'a pas enôoreaugmenté.Pour cèla il faudrait précisémentqge les nou' veaux proceisusplus détournéssoient totalementachevés:_or,ils -nele sont-pas subséet ils nè peuventi'être, puisque ceci est la condition de la décapi_t{_i9g1i-on quente. Én fait les prix ont'bien augmenté,comlne !e pense FAYEç pendant àtte phase et ils rôsteront à ce nivéaujusqu'à la phase finale. Ceci est vrai, même'si I'on retient l'argument de SRAFF{consistant à soutelir que la.dé.capitalisation ne se produlr-apas :. dans tous les cas,pendant la phasetransitoire, ie produit physiquedes biens de consommationn'a pu encore augmenter. 2\ En ce qui concernele taux monétaireet le taux naturel : selon HAYEK (et WICKSELL) les banques devraient régler le taux monétaire sur le taux àaturel : la seulesdilliculté est de connaîtrele taux naturel'.. Or, si à l'équilibre à qt',rn seul taux, lorsque l'épargne ii ^alo-rssurvient il y.a autant de taux naturels ";y dans ce cas inconcevableque le taux ou,if v u d" -u..handises t il ert rionétuire soit égal au taux naturel. HAYEK, ayantrefuté la notion même d'un taux monétaire,-moyennedes taux naturels,ne peut Sortir-de f impasse:.il ne peut que constateria multiplicité des taux naturels qui.doivent, selon l!ri, être i"* ôr tâu* à'eq"ilibre : ia u maxime > de politiquè économique.serait alors que le taux monétàiresoit égal à tous ces taux naturels divergents!