L’achat d’une entreprise en difficulté Contrôle diligent et considérations en matière de financement Que faut-il prendre en considération au moment d’acheter un actif ou une entreprise en difficulté? La débâcle du marché pétrolier à l’échelle mondiale commencée à il y deux ans continue d’exercer une pression sur les bilans de nombreuses sociétés de service et d’approvisionnement liées au secteur. Les cours du pétrole se sont stabilisés dans les derniers mois (à entre 40 et 50 dollars américains le baril) et on assiste à une reprise modeste des activités de forage. Il reste que les sociétés de service et d’approvisionnement canadiennes cherchent toujours à augmenter leurs flux de trésorerie. Pour bon nombre d’entre elles, la vente d’actifs, de divisions, voire de la totalité de leurs activités est sans doute la solution viable. Aujourd’hui, les sociétés de service et d’approvisionnement qui battent de l’aile constituent des occasions pour les entreprises plus solides financièrement. Celles qui font l’acquisition d’actifs ou d’entreprises se positionnent pour la croissance lorsque la reprise viendra. Mais que faut-il prendre en considération au moment d’acheter un actif ou une entreprise en difficulté? La bonne affaire en matière d’acquisition d’entreprise en difficulté L’entreprise qui a un bilan favorable, un bon fonds de roulement et d’excellentes relations avec ses prêteurs et songe à acheter une entreprise en difficulté fait une « bonne » affaire si « l’acquisition ou l’acheteur constitue pour ainsi dire la solution immédiate au problème », explique Alex Henderson, associé au groupe Services transactionnels de KPMG. « Dans la plupart des cas, l’entreprise en difficulté dispose de fonds insuffisants pour composer avec le ralentissement. Il se peut aussi que sa relation avec un ou plusieurs de ses prêteurs soit fragilisée. Ou encore, que l’entreprise soit surendettée – mais que la réduction du levier d’endettement soit relativement facile », ajoute M. Henderson. Avant de faire une offre, néanmoins, il faut évaluer attentivement l’occasion. Un contrôle diligent adéquat revêt alors une importance capitale. 1.Évaluez la performance réelle de l’entreprise ou de l’actif convoité L’acheteur doit évaluer le rendement de la division ou de l’actif et s’assurer qu’il n’est pas avantagé par d’autres secteurs de l’entreprise. « Autrement dit, il se peut que l’actif ou la division que vous comptez acheter n’assume pas sa juste part des coûts », de dire M. Henderson. Malheureusement, si l’actif ou la division fait partie d’une entreprise en difficulté, les indemnités et les garanties auxquelles l’acheteur peut s’attendre de l’entité qui s’en départit n’auront pas une aussi grande valeur car la société vendeuse est en péril. « Dans cette situation, l’acheteur peut conclure une transaction qu’il n’effectuerait pas normalement , renchérit M. Henderson. Il se peut qu’il ait à quantifier de façon précise les risques éventuels et à se positionner en vue d’une révision de prix face à un risque potentiel. Lorsqu’on conclut un marché avec un vendeur solide sur le plan financier, on peut se fier à ce dernier en cas de problème. Ce n’est pas le cas avec une entreprise en difficulté, d’où l’importance pour l’acheteur de prendre cette précaution additionnelle qui est de quantifier les risques. » 2. Assurez-vous d’avoir en main des renseignements à jour La perte récente d’un gros client, par exemple, peut avoir un impact important sur la valeur d’une entreprise. « Dans les nombreux projets de contrôle diligent que nous réalisons, nous examinons les revenus et les coûts associés au client au cours des douze derniers mois. Par souci d’exactitude, nous supprimons tout cela afin de brosser un tableau du rendement futur de l’entreprise », fait remarquer M. Henderson. 3. Recherchez le côté positif Lors du contrôle diligent, il est important d’examiner le risque de détérioration. L’acheteur doit mettre au jour toute erreur dans les chiffres et toute tendance sous-jacente qui, bien qu’elle soit non apparente sur le coup, serait défavorable. © 2016 KPMG s.r.l./s.e.n.c.r.l., société canadienne à responsabilité limitée et cabinet membre du réseau KPMG de cabinets indépendants affiliés à KPMG International Cooperative (« KPMG International »), entité suisse. Tous droits réservés. L’acheteur doit aussi rechercher le potentiel de hausse du cours. Il peut en exister dont le vendeur n’est parfois même pas conscient. « Il arrive que grâce aux outils d’analyse de données de KPMG, ajoute M. Henderson, l’acheteur découvre certains faits à propos de l’entreprise dont celle-ci n’aurait jamais eu connaissance. Ces outils peuvent dévoiler exactement où un acheteur peut faire de l’argent et comment, ce qui peut se révéler un avantage concurrentiel dans une situation faisant intervenir plusieurs offres. » 4. Recherchez d’autres avantages Dans toute acquisition, l’acheteur doit décider de ce qui fera partie du marché. Dans le cas d’une entreprise en difficulté, l’acheteur dispose d’une certaine souplesse pour ce qui est de déterminer en quoi consisteront les avantages. Il peut, par exemple, embaucher des employés supplémentaires, qui lui seront utiles particulièrement s’il manque de personnel dans certains domaines. « Vous n’avez pas nécessairement besoin de ces employés pour faire fonctionner l’entreprise que vous achetez, explique M. Henderson. Bien entendu, il ne s’agit pas ici de simple générosité. Mais conserver une dizaine d’employés peut faire baisser considérablement le prix d’achat. » Options de financement Il existe plusieurs façons de financer l’achat d’actifs ou d’entreprises en difficulté. « La plus facile consiste à utiliser le flux de trésorerie de votre entreprise », propose Neil Honess, associé au groupe Restructuration et redressement d’entreprise de KPMG. « Dans bien des cas, l’actif ou l’entreprise en difficulté qu’on veut acquérir ne satisfait pas aux critères de financement par emprunt traditionnel, explique M. Honess. Bien souvent, des capitaux propres sont exigés pour la totalité. » Autre possibilité : permettre à la banque de prélever une sûreté sur l’actif de l’acheteur. Sinon, on peut adapter le contrôle diligent de manière à aider les prêteurs à estimer la valeur de l’actif ou de l’entreprise convoités. « Dans les deux cas, il faut être en mesure de démontrer au prêteur qu’il existe une valeur réelle, explique M. Honess. Que si l’entreprise est en difficulté, ses actifs sont néanmoins corporels et relativement liquides, et qu’il serait possible de les vendre au besoin, à un concurrent ou « à la casse ». Par contre, si les actifs ou l’entreprise ne génèrent aucun flux de trésorerie ou offrent une valeur insuffisante, l’acheteur risque d’avoir de la difficulté à obtenir du financement de cette façon. » « Le prêt garanti par des actifs est très courant, précise M. Henderson. On ne peut pas dire que c’est de l’argent à bon marché, mais c’est de l’argent qui s’obtient assez rapidement en général, car les prêteurs qui accordent ce type de prêt se fondent sur des paramètres relativement simples et s’y connaissent en évaluation d’actifs. » Enfin, il y a une autre possibilité : l’acheteur potentiel d’actifs ou d’entreprises en difficulté peut s’adresser à la banque à laquelle le vendeur doit de l’argent. La banque créancière sera sans doute plus motivée que d’autres prêteurs à conclure une entente. De façon générale, les prêteurs se montreront probablement plus disposés à envisager des scénarios un peu hors-norme qu’ils ne l’étaient il y a deux ou trois ans, particulièrement dans le contexte actuel. « Les prêteurs sont disposés à examiner un amalgame de solutions de prêt qui forment un tout », conclut M. Honess. Un tremplin pour la croissance : pour l’acheteur et pour le vendeur Grâce à ce type de marché, une entreprise en difficulté peut réduire sa dette et améliorer son fonds de roulement, ce qui peut l’aider à traverser une période difficile. Ainsi, vendre une partie de ses actifs dans un tel contexte n’est pas une mauvaise chose en soi, si cela lui permet de mieux rebondir plus tard. Dans les creux de vague, il n’est pas rare que les actifs et divisions d’entreprises en difficulté passent à des structures de capital plus saines. Les entreprises qui se portent bien saisissent l’occasion et en profitent pour prendre de l’expansion lorsque les conditions du marché s’améliorent. L’acheteur ne doit prendre aucun raccourci ou tenter de gagner du temps lorsqu’il s’agit de conclure un marché où il risque de ne pas tirer pleinement avantage d’une acquisition. Dans certains cas, la méthode de financement privilégiée sera le prêt garanti par des actifs. Ce prêt est habituellement assujetti à la valeur des stocks, des comptes débiteurs, du matériel et de l’outillage. Les prêteurs qui accordent ce type de prêt le font sur la seule valeur de l’actif et en fonction d’un ensemble de paramètres – habituellement les sommes recouvrées lors d’une vente aux enchères. Vous êtes prêts à discuter? L’équipe des Services-conseils transactionnels de KPMG peut vous conseiller relativement aux multiples options qui s’offrent à vous pour tenir le coup ou vous développer dans une industrie cyclique. Nos professionnels ont une approche prospective, le sens des affaires, des connaissances sectorielles approfondies et le savoir-faire technique pour vous aider à naviguer entre les écueils et à prendre les meilleures décisions possibles pour atteindre vos objectifs. Pour nous joindre Appelez-nous ou consultez notre site Web. kpmg.ca/energyservices Alex Henderson Associé, Services-conseils transactionnels Services transactionnels 403-691-8140 [email protected] Neil Honess Associé, Services-conseils transactionnels Restructuration et redressement d’entreprise 403-691-8014 [email protected] kpmg.ca/energyservices © 2016 KPMG s.r.l./s.e.n.c.r.l., société canadienne à responsabilité limitée et cabinet membre du réseau KPMG de cabinets indépendants affiliés à KPMG International Cooperative (« KPMG International »), entité suisse. Tous droits réservés. 15180 KPMG et le logo de KPMG sont des marques déposées ou des marques de commerce de KPMG International. kpmg.ca/fr