Les composés photochromes sont des composés caractérisés par

publicité
N°ORDRE : 3930
Ecole Doctorale des Sciences Chimiques
THESE
Présenté et soutenue publiquement le 18 décembre 2009
Pour l’obtention du
Doctorat de l’Université Bordeaux 1
(Spécialité Chimie-Physique)
Par Fabien
Mançois
Nouveaux composés photochimiques
dédiés aux applications
Optiques Non Linéaires
Composition du jury
J.-F. Létard
P. Lacroix
V. Guerchais
V. Rodriguez
J.-L. Pozzo
B. Champagne
ICMCB Bordeaux
Toulouse
Rennes
ISM Bordeaux
ISM Bordeaux
FUNDP Namur
Directeur de recherches
Directeur de recherches
Directeur de recherches
Professeur d’université
Professeur d’université
Professeur d’université
Invité
F. Castet
ISM Bordeaux
Maître de conférence
Université Bordeaux 1 – Les Sciences et les Technologies au service de l'Homme et de l'environnement
Table des Matières
Introduction _______________________________________________________________ 3
Chapitre 1. Introduction à l’Optique Non Linéaire. ________________________________ 6
1.1 Rappel d’optique linéaire. ____________________________________________________ 7
1.2 Propriétés non linéaires des interactions matière-rayonnement. ____________________ 12
1.2.1 Réponses optiques non linéaires. __________________________________________________
1.2.2 Effet de la symétrie moléculaire sur l’hyperpolarisabilité. _____________________________
1.2.3 Exemples d’applications d’optique non linéaire du second ordre. _______________________
1.2.4 Exemples d’applications d’optique non linéaire du troisième ordre. _____________________
12
16
19
27
1.3 Les molécules pour l’optique non linéaire. ______________________________________ 30
1.3.1 Les chromophores à forte réponse ONL. ___________________________________________ 30
1.3.2 La commutation des propriétés optiques non linéaires. _______________________________ 31
Références ___________________________________________________________________ 41
Chapitre 2. Description des outils pour l’étude de composés actifs en optique non linéaire.
_________________________________________________________________________ 44
2.1 Absorption UV-Visible. _____________________________________________________ 46
2.1.1 Généralités. ___________________________________________________________________ 46
2.1.2 Montage expérimental. __________________________________________________________ 47
2.2 La génération de second harmonique induite sous champ électrique. ________________ 49
2.2.1 Généralités. ___________________________________________________________________
2.2.2 Aspects théoriques. _____________________________________________________________
2.2.3 Principe expérimental. __________________________________________________________
2.2.4 Exemples de résultats EFISH. ____________________________________________________
2.2.5 Avantages et inconvénients de la méthode de la méthode EFISH. _______________________
49
49
50
53
55
2.3 La Diffusion Hyper-Rayleigh. ________________________________________________ 56
2.3.1 Généralités. ___________________________________________________________________
2.3.2 Description des intensités hyper-Rayleigh. __________________________________________
2.3.3 Etude de la symétrie Td (groupe octupolaire). _______________________________________
2.3.4 Etude de la symétrie C3v (groupe polaire). __________________________________________
2.3.5 Cas de la symétrie C2V ou "pseudo" C2v. ___________________________________________
56
57
59
60
68
2.4 Calculs théoriques. _________________________________________________________ 77
2.4.1 Formalisme ___________________________________________________________________
2.4.2 La méthode SCF-LCAO_________________________________________________________
2.4.3 La théorie de la fonctionnelle de la densité (DFT) ____________________________________
2.4.4 La méthode Møller-Plesset (MP) __________________________________________________
2.4.5 La méthode INDO/S. ___________________________________________________________
77
81
85
90
93
2.5 Le moment dipolaire. _______________________________________________________ 94
2.6 Détermination théorique de la première hyperpolarisabilité . _____________________ 94
2.6.1 Méthode du champ fini. _________________________________________________________ 94
2.6.2 Méthode Hartree-Fock dépendante du temps (TDHF). _______________________________ 96
2.6.3 Méthode de sommation sur les états : SOS (Sum Over States). ________________________ 100
2.6.4 Comparatif des différentes méthodes. ____________________________________________ 102
Références __________________________________________________________________ 104
1
Chapitre 3. Etudes expérimentales préliminaires sur quelques solvants et chromophores.
________________________________________________________________________ 107
3.1. Calibration des réponses de diffusion hyper-Rayleigh. __________________________ 108
3.1.1 Calibration primaire avec CCl4 selon Kaatz et Shelton. ______________________________ 108
3.1.4 Etude comparative de deux molécules de symétrie C3v : le CH3CN et le CCl3CN. ____________ 120
3.1.5 Conclusion préliminaire._________________________________________________________ 122
3.2 Etude expérimentale de molécules modèles simples de type A- en phase liquide. ____ 122
3.2.1 Etude de la loi quadratique et extraction de Cvv2. __________________________________ 123
3.2.2 Etude complète en polarisation. _________________________________________________ 126
3.2.3 Conclusion. __________________________________________________________________ 130
3.3 Exemple de système binaire soluté/solvant : étude de l’effet de la gène stérique sur des
pyridinium phenoxides actifs en optique non linéaire quadratique. ___________________ 131
3.3.1 Les pyridinium phénoxides. _____________________________________________________ 131
3.3.2 Description de l’étude. _________________________________________________________ 133
3.3.3 Protocole expérimental de la détermination de l’hyperpolarisabilité du composé en solution par
diffusion hyper-Rayleigh ____________________________________________________________ 134
3.3.4 Résultats de l’étude complète et discussions. _______________________________________ 137
Références __________________________________________________________________ 142
Chapitre 4. Etude combinée théorie / expériences des Indolino-Oxazolidines et leurs
dérivés. _________________________________________________________________ 144
4.1 Introduction. _____________________________________________________________ 145
4.2 Etude des dérivés de l’indolino[1,2-b]oxazolidine : impact du groupement donneur
d’électron et du réseau de liaisons  sur la réponse optique non linéaire de la molécule. __ 147
4.2.1 Etude de la commutation des dérivés de l’indolino[1,2-b]oxazolidine. __________________ 147
4.2.2 Etude optique non linéaire des dérivés de l’indolino[1,2-b]oxazolidine. _________________ 149
4.2.3 Les benzimidazolo[2,3-b]oxazolidine : influence du réseau de liaison  sur la réponse optique
non linéaire. ______________________________________________________________________ 160
4.3 Etude des benzothiazolo[2, 3-b]oxazolidine : Influence de la conformation sur la réponse
ONL. _______________________________________________________________________ 165
4.3.1 Etude théorique des différentes conformations des dérivés du benzothiazolo-oxazolidine.__ 166
4.3.3 Sur l’efficacité de la délocalisation électronique le long des différentes molécules. ________ 176
4.4 Conception d’une nouvelle série d’interrupteur optique non linéaire : prospection
théorique puis analyse expérimentale sur le groupement Accepteur. __________________ 178
4.4.1 Prospection théorique de l’accroissement de la première hyperpolarisabilité par greffage de
groupement accepteur d’électrons. ___________________________________________________ 178
4.4.2 Etudes comparatives théoriques et expérimentales des molécules de type A2 substituées. __ 184
Références __________________________________________________________________ 201
Conclusion ______________________________________________________________ 203
ANNEXE 1 : Grandeurs Physiques ___________________________________________ 207
ANNEXE 2 : Nomenclature des molécules synthétisées __________________________ 208
2
Introduction
Introduction
Lors de ce travail de thèse, nous avons effectué des recherches sur des interrupteurs
moléculaires organiques et plus particulièrement les interrupteurs Optiques Non Linéaires
(ONL). Notre étude s’est portée plus particulièrement sur la famille des dérivés de
l’indolino[2,1-b]oxazolidine. Ce type de molécule présente l’avantage d’avoir deux voix de
commutation réversible distinctes par photochromisme et acidochromisme. Nous avons
recherché le lien entre la structure des molécules et leurs propriétés optiques par une étude
combinée originale théorie/expérience avec l’utilisation de calculs quantiques sophistiqués et
par diffusion hyper-Rayleigh de la lumière.
Cette étude se place dans le cadre d’une thématique de recherche développé depuis
quelques année au sein de l’Institut des Sciences Moléculaire de Bordeaux (ISM) sur les
composés actifs en optique non linéaire sous l’impulsion de V. Rodriguez et J.-L. Pozzo avec
la thèse de Lionel Sanguinet puis à fait l’objet d’une collaboration efficace avec F.Castet et L.
Ducasse de l’Institut des Sciences Moléculaires de Bordeaux ainsi qu’avec le groupe de
Benoit Champagne du Laboratoire de Chimie Théorique Appliquée (LCTA) Facultés
Universitaires Notre-Dame de la Paix (FUNDP) de Namur en Belgique. Ainsi une trilogie de
compétences c’est construite avec la synthèse de composés organiques au sein du groupe
Nanoscience Organique (NEO), la caractérisation des composés via des expériences d’optique
linéaire (spectroscopie d’absorption UV-Visible) et non linéaire (diffusion hyper-Rayleigh) au
sein du Groupe de Spectroscopie moléculaire (GSM) et l’étude des propriétés optiques des
molécules via l’utilisation de technique de calculs numérique au sein du groupe Modélisation
et du groupe de Benoit Champagne du FUNDP à Namur.
3
Introduction
Synthèses
Expériences
Commutation
ONL
Calculs
Ce manuscrit est décomposé en quatre chapitres :
Dans le chapitre 1, nous détaillerons les notions d’optique non linéaire nécessaire à la
compréhension cette étude. Un état des lieux non exhaustifs sur les molécules pour l’optique
non linéaire et plus particulièrement des composés présentant des propriétés de commutation
optique non linéaire ou de modification des propriétés optique non linéaire sera présenté.
Dans le chapitre 2, nous détaillerons les techniques expérimentales et théoriques
utilisées lors de cette étude pour déterminer la première hyperpolarisabilité de nos composés.
Dans le chapitre 3, seront présentés les expériences de calibrations du montage
expérimental. Dans ce chapitre sera également donné les résultats de l’étude de petite
molécule test composé d’un groupement de type benzyle et de groupement attracteur
d’électrons ainsi que les résultats sur l’impact de la modification de la géométrie sur
l’intensité de la première hyperpolarisabilité d’une molécule.
Dans le chapitre 4, nous présenteront l’ensemble des résultats obtenus au cours de
cette thèse sur l’étude et la conception d’interrupteur optique non linéaire organique sur la
base d’un indolino[1,2-b]oxazolidine. Cette étude sera divisée en trois parties distinctes,
l’étude des dérivé de l’indolino-oxazolidines et des benzimidazolo-oxazolidine puis l’étude
des benzothiazolo-oxazolidines et enfin l’étude des indolino-oxazolidines substitués avec un
groupement attracteur d’électrons. La première partie de cette étude portera sur l’effet du
4
Introduction
groupement donneur d’électron et de la chaîne conjuguée sur l’intensité de la réponse optique.
La deuxième partie de l’étude nous permettra de juger de l’impact de la conformation
moléculaire sur la première hyperpolarisabilité. Enfin dans la dernière partie sera étudié l’effet
du groupement accepteur d’électrons ainsi que l’effet du solvant lors du processus de
diffusion non linéaire de la lumière.
5
Chapitre 1. Introduction à l’optique non linéaire.
Chapitre 1. Introduction à l’Optique Non
Linéaire.
Sommaire
Introduction ............................................................................................................................... 3
Chapitre 1. Introduction à l’Optique Non Linéaire. ................................................................ 6
1.1 Rappel d’optique linéaire. .......................................................................................................... 7
1.2 Propriétés non linéaires des interactions matière-rayonnement. ......................................... 12
1.2.1 Réponses optiques non linéaires. ..................................................................................................... 12
1.2.2 Effet de la symétrie moléculaire sur l’hyperpolarisabilité. ........................................................... 16
1.2.3 Exemples d’applications d’optique non linéaire du second ordre. ............................................... 19
1.2.4 Exemples d’applications d’optique non linéaire du troisième ordre. ........................................... 27
1.3 Les molécules pour l’optique non linéaire. ............................................................................. 30
1.3.1 Les chromophores à forte réponse ONL. ........................................................................................ 30
1.3.2 La commutation des propriétés optiques non linéaires. ................................................................ 31
1.3.2.1 Généralités. ................................................................................................................................ 31
1.3.2.2 Les différentes voies de commutation. .................................................................................... 32
1.3.2.3 Les commutations photo-induites. ........................................................................................... 37
Références ........................................................................................................................................ 41
6
Chapitre 1. Introduction à l’optique non linéaire.
L’Optique Non Linéaire (ONL) concerne un large domaine d’applications dans les
matériaux. En effet sous l’effet d’un champ électromagnétique de forte intensité ils subissent
une modification de leur structure électronique induisant une variation de leurs propriétés
optiques1. Les premiers phénomènes optiques non linéaires ont été observé dans les années 60
par Franken et al2 lors d’une expérience sur du quartz. Ils ont constaté lors de l’irradiation
d’un cristal de quartz par un laser à rubis de couleur rouge (0 = 694.3 nm) que le faisceau
transmis comprenait une onde supplémentaire de couleur bleue et de fréquence double ( =
347.2 nm). En 1962, c’est la génération de troisième harmonique, l’harmonique supérieure à
0/3, qui fut observée3.
1.1 Rappel d’optique linéaire.
Lorsque la matière est soumise à un champ électrique oscillant E, les charges positives
sont entrainées dans le sens du champ alors que les charges négatives sont entrainées dans les
sens inverse du champ induisant un dipôle oscillant. Dans le cas de fréquences élevées, on
peut considérer que seuls les électrons sont animés, les noyaux restant fixes (Approximation
de Born Oppenheimer).
Sous l’action d’un champ électromagnétique, le dipôle induit par la déformation du nuage
électronique (Figure 1.1) oscille autour de sa position d’équilibre à la fréquence du champ et
est donné dans le système d’unité cgs par :
i ( )  ij ( ) E j ( )
(1.1)
avec () la polarisabilité moléculaire et E() le champ électrique de fréquence . La
polarisabilité moléculaire  se définie également comme la dérivé du moment dipolaire par
rapport au champ électrique autour de la position d’équilibre :
 i ( ) 

 E ( ) éq
 ( )  
7
(1.2)
Chapitre 1. Introduction à l’optique non linéaire.
Figure 1.1 : représentation schématique de la déformation du nuage électronique d’une
molécule soumise à un champ électrique oscillant.
La densité de polarisation induite au niveau macroscopique P, s’exprime comme la
somme pondérée des moments dipolaires moléculaires induits, corrigée d’un facteur de
champ local f prenant en compte le fait que dans un milieu matériel, tel qu’un liquide par
exemple, le champ local est généralement différent du champ macroscopique. En effet, le
champ local est modifié par la présence des éléments polarisables du matériau sous l’effet du
champ macroscopique. Dans ce cas la densité de polarisation s’écrit :
P( ) 
1
i ( )  Nf ( ) E ( )   (1) ( ) E ( )

V i
(1.3)
Avec (1)() la susceptibilité linéaire ou susceptibilité du premier ordre, N la densité de
molécule. Le facteur de champ local le plus fréquemment utilisé est un facteur de correction
de type Lorentz-Lorenz4 pour une cavité sphérique donné pour une excitation optique haute
fréquence par :
n2  2
f 
3
(1.4)
Avec n l’indice de réfraction pour la fréquence  de l’onde électromagnétique.
La polarisation électrique P, comme le champ électrique E, est une grandeur
vectorielle (tenseur de rang 1) et la susceptibilité linéaire (1) est un tenseur de rang 2 de taille
33. Dans ce cas, l’expression générale de la polarisation induite peut s’écrire :
8
Chapitre 1. Introduction à l’optique non linéaire.
Px   xx(1) Ex   xy(1) E y   xz(1) Ez
Py   yx(1) Ex   yy(1) E y   yz(1) Ez
(1.5)
Pz   zx(1) Ex   zy(1) E y   zz(1) Ez
Ou encore, en notation matricielle :
 Px    xx
 P     (1)
 y   yx
 Pz    zx(1)
(1)
 xy(1)
 yy(1)
 zy(1)
 xz(1)   Ex 

 yz(1)   E y 
 zz(1)   Ez 
(1.6)
Cette expression peut également s’écrire de manière contractée :
Pi   ij(1) E j
(1.7)
j
L’invariance générale de réversibilité temporelle implique que l’on peut intervertir les indices
i et j : ij=ji, soit ij(1)   (1)
ji .
Dans le cas de l’optique linéaire, il est possible de faire l’analogie avec la mécanique en
modélisant l’atome comme une charge positive avec un électron de charge négative (figure
1.2).
Figure 1.2 : Représentation schématique d’un atome et d’un électron ayant une fréquence
propre 0.
9
Chapitre 1. Introduction à l’optique non linéaire.
Sous l’action d’un champ oscillant E à la fréquence , le noyau et l’électron vont se mettre en
mouvement dans des directions opposés avec un mouvement oscillant de même fréquence que
le champ excitateur. L’équation du mouvement harmonique oscillant et amorti correspondant
au processus est :
d 2 r (t )
dr (t )
e
 2
 02 r (t )   E (r ,t )
2
dt
dt
m
(1.8)
Où r(t) est la position de l’électron,  un facteur d’amortissement constant et E(r,t) le champ
excitateur. Les solutions de cette équation sont de la forme :
r (t )  
e
E (r , t )
 cc
2
m 0  2i   2
(1.9)
Où cc signifie complexe conjugué. La contribution de N électrons conduit à une augmentation
de la polarisation induite de :
P(t )   Ner (t )
(1.10)
En tenant compte des équations (1.10), (1.9) et (1.3), ceci conduit pour un matériau à une
modification de sa susceptibilité linéaire :
 (1) ( ) 
Ne2
1
2
m (0  2i   2 )
(1.11)
Où 0 est la fréquence propre du matériau (fréquence de résonance). La susceptibilité linéaire
est dans le cas général une grandeur complexe et peut être reliée à la constante diélectrique du
milieu à la fréquence  :  et à l’indice optique du milieu à la fréquence par  : n par :
  n2 1 4 (1) ()
(1.12)
Les parties, réelle et imaginaire de la susceptibilité linéaire, sont données respectivement par
les équations (1.13) et (1.14).
10
Chapitre 1. Introduction à l’optique non linéaire.
Re   (1) ( ) 
(02   2 )
Ne2
m ( 2  02 )2  (2 ) 2
(1.13)
Im   (1) ( ) 
Ne2
2
2
2 2
m (  0 )  (2 ) 2
(1.14)


Figure 1.3 : Partie réelle de la susceptibilité linéaire
d’un oscillateur de fréquence propre 0
2
au voisinage de 0.

Figure 1.4 : Partie imaginaire de la susceptibilité linéaire d’un oscillateur de fréquence

propre 0 au voisinage de 0.
2
Sur la Figure 1.4 nous donne la partie imaginaire du (1) au voisinage de 0, on constate que
l’absorption de Im   (1) ( ) est maximale pour   0 . Sur la Figure 1.3 qui donne la partie
réelle du (1), la dispersion de la partie du réelle du (1) autour de la résonance à 0, nous
11
Chapitre 1. Introduction à l’optique non linéaire.
montre le déphasage entre le champ appliqué et la polarisation de la molécule. Pour  proche
de 0, le retard est maximal avant 0 ( Re   (1)   0 ); au-delà de 0 la polarisation subit une
avance de phase vis-à-vis de l’excitation électrique ( Re   (1)   0 ).
1.2
Propriétés
non
linéaires
des
interactions
matière-
rayonnement.
1.2.1 Réponses optiques non linéaires.
En appliquant un champ électromagnétique plus intense générant des énergies proches
de celle des interactions coulombiennes Noyau/Electrons, l’oscillation devient anharmonique
(asymétrique). Dans le cas de l’exemple d’une molécule constituée d’un groupement
accepteur d’électrons (A) et d’un groupement donneur d’électrons (D) reliés par un système
de liaisons  délocalisées, la non linéarité de la réponse peut s’illustrer par une différence de
la délocalisation électronique lors de l’excitation par un champ oscillant(Figure 1.5).
Figure 1.5 : Représentation qualitative de non linéarité de la réponse d’un matériau  sous
l’effet d’un champ électromagnétique intense E.
Ainsi d’un point de vue moléculaire, le moment dipolaire induit par ce champ peut se
décomposer en moment un dipolaire linéaire µl et un non linéaire µnl :
12
Chapitre 1. Introduction à l’optique non linéaire.
   (1)   (2)   (3)  ...
l
(1.15)
 nl
La décomposition de cette expression en série de Fourier est donnée par :
   (1)   (2)   (3)  ...   E   EE   EEE  ...
(1.16)
Où  et  sont respectivement les hyperpolarisabilités du premier ordre et du second ordre.
Les hyperpolarisabilités sont des grandeurs tensorielles respectivement de rang 3 et 4.
i(2)   ijk E j Ek
(1.17)
j ,k
i(3)    ijkl E j Ek El
(1.18)
j ,k ,l
Où i,j,k,l = x,y,z. De la même manière que pour , on peut définir  et  en fonction des
dérivées seconde et troisième du moment dipolaire par rapport au champ E.
    ( )2 

 ( )  
 E 2 

eq
(1.19)
    ( )3 

 ( )  
 E 3 

eq
(1.20)
Ainsi, dans le cas général le tenseur  qui nous intéresse particulièrement présente 27 termes
et s’écrit :
  xxx

   yxx
  zxx

 xyy
 yyy
 zyy
 xzz
 yzz
 zzz
 xyz
 yyz
 zyz
 xzy
 yzy
 zzy
 xzx
 yzx
 zzx
 xxz
 yxz
 zxz
 xxy
 yxy
 zxy
 xyx 

 yyx 
 zyx 
(1.21)
D’un point de vue macroscopique, la polarisation induite par ce champ peut s’écrire :
P  P(1)  P(2)  P(3)  ...   (1) E   (2) EE   (3) EEE  ...
13
(1.22)
Chapitre 1. Introduction à l’optique non linéaire.
Les termes (2) et (3) sont les susceptibilités du second ordre et troisième ordre et sont à
l’origine de la réponse non linéaire des systèmes étudiés. En prenant comme exemple celui de
la susceptibilité du second ordre le passage des grandeurs microscopiques aux grandeurs
macroscopiques s’effectue pour un système composé de N oscillateurs en additionnant les
contributions de chaque oscillateur corrigé d’un facteur de champ local comme décrit
précédemment :
 (2)  Nf  avec f  f2 f 2
(1.23)
Avec f et f2 les facteurs de correction de champ local haute fréquence de type Lorentzlorenz. De même que pour  et , les grandeurs (2) et (3) sont des grandeurs tensorielles de
rang 3 et 4 et s’écrivent:
(2)
Pi (2)   ijk
E j Ek
(1.24)
j ,k
(3)
Pi (3)   ijkl
E j Ek El
(1.25)
j ,k ,l
Où i,j,k,l = x,y,z.
Comme pour le traitement effectué en optique linéaire, il est possible de faire
l’analogie avec la mécanique et de traiter le couple noyau/électron comme un oscillateur
anharmonique cette fois-ci. En faisant l’approximation que l’oscillateur ne présente qu’une
fréquence de résonnance 0, l’équation du mouvement de l’électron est :
d 2 r (t )
dr (t )
e
 2
 02 r   (2) r 2 (t )   E (r ,t )
2
dt
dt
m
(1.26)
Où (2) est un facteur anharmonique qui détermine la force de la non linéarité de
l’interaction. Pour un champ du type E (r , t )  E1  eik1 .r i1t  cc   E2  eik2 .r i2t  cc  , il n’existe
pas de solution générale à cette équation. Toutefois il est possible de résoudre cette équation
de manière itérative dans le cas où le champ électrique appliqué est faible4. Il est alors
possible de déterminer la polarisabilité induite du second ordre P(2) :
14
Chapitre 1. Introduction à l’optique non linéaire.
P(2) (3 )  K  (2) (3 ;1 ,2 ) E(1 ) E(2 )
(1.27)
Où
 (2) (3 ;1 ,2 )   (2)
Ne3
1
2
2
2
2
m 0  2i3  3 0  2i2 22 02  2i1 12




(1.28)
Dans le cas particulier où 1=2= et 3=2, on obtient pour (2)(-2;,,) :
 (2) (2; , )   (2)
Ne3
1
2
m  2  4i  4 2  2  2i   2
0
0

 (2) (2;, ) 


2
2
m (1)
 (2 )  (1) ( )
2 3
N e
(1.29)
(1.30)
Les Figure 1.6 et Figure 1.7 donnent l’évolution des parties réelle et imaginaire du (2) au
voisinage de la résonance, on constate que les effets de dispersion observés dans le cas
linéaire lorsque l’on est proche de 0 sont encore présents mais on obtient également des
phénomènes similaires pour   0 / 2 . Un effet d’exaltation du signal est attendu en se
plaçant à une longueur d’onde proche de la résonance. De plus le (2) est proportionnel à N
(Eq. 1.29), le nombre d’électron, ceci implique que la susceptibilité d’ordre 2 est sensible à la
densité électronique.

2


Figure 1.6 : Partie réelle du (2)(2;, ) au voisinage de la résonance.
2
15
Chapitre 1. Introduction à l’optique non linéaire.

Figure 1.7 Partie imaginaire du  (2
) au voisinage de la résonance.
(2)
2
1.2.2 Effet de la symétrie moléculaire sur l’hyperpolarisabilité.
Comme nous l’avons déjà remarqué, l’hyperpolarisabilité moléculaire est un tenseur
contenant, dans le cas général 27 termes. Le nombre de composantes indépendantes dépend
de la symétrie moléculaire. Ainsi, en prenant l’exemple d’une molécule centro-symétrique, les
coordonnées sont transformées comme suivant (Figure 1.8) :
x  x
y  y
z  z
De la même manière, les composantes de la polarisation induite  et du champ électrique E
sont transformées en :
i   i
Ei   Ei
16
Chapitre 1. Introduction à l’optique non linéaire.
Figure 1.8 : Effet d’un centre de symétrie.
L’effet de cette transformation conduit pour une polarisation induite suivant x à transformer la
relation    EE en      E   E  ou encore    EE . D’après le principe de
Neumann5, on a alors   0 . Ceci implique que les molécules ou matériaux centro-symétrique
ne présentent pas de réponse optique non linéaire du second ordre. Il est important de
remarquer que cette propriété ne s’applique pas pour le (1) et le (3), ainsi tous les matériaux
ont une réponse optique linéaire et d’ordre 3.
En prenant l’exemple d’un plan de symétrie y-z (Figure 1.9), les coordonnées sont
cette fois-ci transformées comme suivant :
x  x
y y
zz
17
Chapitre 1. Introduction à l’optique non linéaire.
Figure 1.9 : Effet d’un plan de symétrie suivant l’axe z
De la même manière les composantes de la polarisation induite et les champs sont transformés
en :
x  x
y  y
z  z
Ex   Ex
Ey  Ey
Ez  Ez
L’effet de cette transformation conduit pour une polarisation induite suivant x à transformer la
relation  x   xxx Ex Ex en  x   xxx   Ex   Ex  ou encore  x   xxx Ex Ex . On obtient comme
solution  xxx  0 . Si l’on considère cette fois la transformation de  x   xxz Ex Ez suivant le
même plan de symétrie, on obtient  x   xxx   Ex  Ez ou  x   xxz Ex Ez . Dans ce cas la
composante considérée n’est pas affectée par la réflexion et la composante xxz n’est pas
nulle.
Pour simplifier ce développement Fumi6,7 à décrit une technique dite méthode
d’inspection directe qui consiste à regarder le signe des coordonnées du tenseur après
transformation. En d’autres termes, il suffit de vérifier si la transformation change xxx en –
(2)
(2)
  xxx
xxx pour en déduire que  xxx
et donc que ce terme est nul.
En considérant les termes nuls des tenseurs pour différentes géométries usuelles ainsi que les
coefficients égaux, on obtient pour les molécules de symétrie usuelle Td, C3v, C2v et Cv les
tenseurs suivants.
18
Chapitre 1. Introduction à l’optique non linéaire.
Td
(43m)
C3v
(3m)
C2v (axe z)
(mm2)
C∞v (axe z)
(mm)
 0 0 0  xyz

Td   0 0 0 0
0 0 0 0

C
3v
C
2v
C
v
 0

    yyy
  zxx

 0

 0
  zxx

 0

 0
  zxx

 xyz
0
0
0
0
 xyz
 xyz
0
0
0
0
 xyz
0 

0 
 xyz 
0
0
 xzx
 xxz
 yyy
 zxx
0
0
 xxz
 xzx
 zzz
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
 zxz
 yyz
 yzy
 zyy
 zzz
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
 xzx
 xxz
 xzx
 zxx
 zzz
0
0
0
0
0
  yyy
0
0
  yyy 

0 
0 
 xxz 0 0 
0
0

0 0
0 0 
 xxz 0 0 
0
0

0 0
0 0 
Tableau 1-1 : Tenseur généralede première hyperpolarisabilité pour des groupes de symétrie
Td, C3v, C2v et C∞v.
Une liste exhaustive des composantes non nulles pour tous les groupes de symétrie ponctuelle
est reportée dans la littérature1.
1.2.3 Exemples d’applications d’optique non linéaire du second ordre.
Si on considère le cas d’une interaction avec une onde plane monochromatique,
l’amplitude du rayonnement peut s’écrire :
E (1 , 2 )  E1 cos(1t )  E2 cos(2t )
(1.31)
Le moment dipolaire induit s’écrit alors :
(2)   E (1 , 2 ) E(1 , 2 )   E(1, 2 )2
3
On en déduit pour E2(1,2) :
19
(1.32)
Chapitre 1. Introduction à l’optique non linéaire.
E 2 (1 , 2 ) 
E12
E2
E 2  E22
cos(21t )  2 cos(22t )  1
2
2
2
(1.33)
 E1 E2 cos  (1  2 )t   E1E2 cos  (1  2 )t 
On peut dégager de la relation (1.33) 4 fréquences différentes pour la réponse :
E12  E22
2

un terme de polarisation macroscopique statique : la Rectification Optique:

La Génération de Second Harmonique (GSH) :
E12
E2
cos(21t ), 2 cos(22t )
2
2

la Génération de Fréquence Somme (GFS) :
E1E2 cos  (1  2 )t 

la Génération de Fréquence Différence (GFD) :
E1E2 cos  (1  2 )t 
Ces différents cas de figure peuvent s’illustrer comme suit :
1+1
21
a. Génération de second
harmonique
22
2+2
b. Génération de fréquence
somme
1
+
2
1+2
2
20
Chapitre 1. Introduction à l’optique non linéaire.
1
2
c. Génération de fréquence
difference
1-2
2
Figure 1.10 : représentation schématique de la génération de second harmonique, de la
génération de fréquence somme et de la génération de fréquence différence.
Des exemples d’applications utilisant ce type de phénomène sont :

Pour la GSH : le doublage de fréquences.

Pour la GFS : les mélangeurs optiques de fréquences, la détection de signaux
infrarouge.

Pour la GFD : l’amplification de signaux, l’amplification paramétrique en fibre
optique
A. La Génération de Second Harmonique GSH où génération de fréquence somme
dégénérée.
Dans ce manuscrit, nous nous intéresserons au cas particulier où les deux photons
proviennent de la même source et ont tous la même pulsation et direction de propagation
1  2   et la même amplitude E1  E2  E (même source, appelé cas dégénéré). Dans ce
cas l’équation (1.33) se simplifie en :
E 2 (,  )   2E cos(2t )  2 E 2 
Il apparaît dans ce cas seulement deux termes distincts :
21
(1.34)
Chapitre 1. Introduction à l’optique non linéaire.

Le terme de polarisation macroscopique statique (rectification optique) : 2E 2

Un terme fréquentiel de type génération de second harmonique : 2E cos(2t )
La Figure 1.11 représente de manière schématique le diagramme énergétique du
processus.
Figure 1.11: Diagramme énergétique de la génération de second harmonique.
Dans ce cas, les deux ondes excitatrices sont indiscernables. Ceci implique que :
 ijk(2)  ikj(2)
(1.35)
ijk  ikj
On peut à l’aide de la relation (1.35) écrire une forme simplifiée des tenseurs (2) et  de taille
6x3 au lieu de 9x3 avec 18 composantes différentes :
(2)
  xxx
 (2)
 (2)    yxx
(2)
  zxx

  xxx

   yxx
  zxx

(2)
 xyy
(2)
 yyy
(2)
 zyy
 xyy
 yyy
 zyy
(2)
 xzz
(2)
 yzz
(2)
 zzz
 xzz
 yzz
 zzz
22
(2)
 xyz
(2)
 yyz
(2)
 zyz
 xyz
 yyz
 zyz
(2)
 xxz
(2)
 yxz
(2)
 zxz
 xxz
 yxz
 zxz
(2)

 xxy
(2) 
 yxy 
(2) 
 zxy

 xxy 

 yxy 
 zxy 
(1.36)
(1.37)
Chapitre 1. Introduction à l’optique non linéaire.
Il est encore possible d’appliquer à ces tenseurs une approximation pour diminuer le
nombre de composantes indépendantes. Si l’on considère que tous les champs impliqués lors
de l’expérience sont éloignés de toutes transitions avec la condition supplémentaire "idéale"
que la dispersion fréquentielle des susceptibilités est quasi constante dans le domaine
d’excitations considérés, Kleinman8 a établi la relation suivante :
 ijk(2)   kji(2)
ijk   kji
Dans ce cas (approximation dite de Kleinman), le nombre de composantes indépendantes est
amené à dix :
 iii , ijj ,  xyz 
avec i  j
  xxx

  yxx
  zxx

soit
 xyy
 yyy
 zyy
 xzz 

 yzz     xyz 
 zzz 
(1.38)
En développant les propriétés énoncées précédemment, on constate que seuls certains
groupes ponctuels de symétrie (32 au total) sont actifs et discernables en génération de second
harmonique mode dégénéré. De plus il est possible de réduire le nombre des groupes
ponctuels actifs en génération de second harmonique de 16 hors approximation de Kleinman
à 11 si on applique cette approximation.
23
Chapitre 1. Introduction à l’optique non linéaire.
Hors approximation
de Kleinman (HK)
Approximation de
Kleinman (K)
C1
Cs
C1
Cs
C2
C2
C2v
C2v
D2
≡Td
D2d
≡Td
C3
C3
C3v
C3v
D3
D3
C3h
C3h
D3h
D3h
Td≡T
Td
C≡C6≡C4
≡Cv
D≡D6≡D4
Cv≡C6v≡C4v
Cv
Dh≡S4
≡Td
Tableau 1-2 : Tableau récapitulatif des groupes ponctuel de symétrie actifs et discernables en
génération de second harmonique hors approximation de Kleinman (HK) et avec
approximation de Kleinman (H).
Parmi les groupes de symétrie ponctuelle données dans le tableau 1-2, certains peuvent
être associés à des molécules présentant une répartition de charge octopolaire1,9,10,11 (figure
1.12). Les molécules ayant ce type de symétrie peuvent avoir un  non nul
géométrie tridimensionnelle.
24
12,13
et une
Chapitre 1. Introduction à l’optique non linéaire.
Figure 1.12 : Relations groupe – sous-groupe entre les groupes de symétrie ponctuelle
octupolaire actifs en génération de seconde harmonique.
B.Effet electro-optique.
Dans le cas où la matière est soumise d’une part à une excitation optique de fréquence  et
d’amplitude E et d’autre part à un champ électrique statique EDC, on a alors E1  E , E2  EDC ,
1   et 2  0 . L’équation (1.33) se simplifie :
E 2 ( , 0) 
2
E2
E 2  EDC
E2
cos(2 t )  DC 
2
2
2
2 EEDC cos t 
(1.39)
Dans ce cas la réponse non linéaire comprend 3 termes.
E2
cos(2t )
2

Un terme GSH :

Un terme statique :

Un deuxième terme fréquentiel : 2EEDC cos t  . Ce terme a une réponse à  et
E2
2
 EDC
2
constitue la réponse électro-optique linéaire de la matière ou effet Pockels14,15,16,17.
25
Chapitre 1. Introduction à l’optique non linéaire.
Avec l’application d’un champ électrique la polarisabilité linéaire total effective est modifiée
 effectif   (1)   EDC  . Pour les molécules présentant un  élevé le terme E est du même
ordre de grandeur que le terme  et contribue donc à la variation totale de moment dipolaire
de la molécule.
(1)
De même, pour la susceptibilité, on a alors un effectif
   (1)   (2) EDC  .
Ce type d’effet est utilisé notamment pour la création de lames à retard : cellule de Pockels
(Figure 1.13) ou interféromètre de Mach-Zender (Figure 1.14).
Figure 1.13 : schéma de principe d’une cellule de pockels.
Pour une cellule de Pokels, EDC=0, le cristal n’introduit aucun déphasage. Les deux
polariseurs croisés bloquent ainsi la lumière. pour EDC≠0, un déphasage de l’onde est généré
après passage dans le cristal qui change la polarisation de la lumière et laisse passer la
composante parallèle du champ E au polariseur de sortie. Le signal est maximum pour un
déphasage de /2 qui change la polarisation initialement V en polarisation H. Ce type de
montage est utilisé dans l’élaboration de lasers pulsés nanoseconde (Q-switch).
26
Chapitre 1. Introduction à l’optique non linéaire.
Figure 1.14 : Schéma d’un interféromètre Mach-Zender.
1.2.4 Exemples d’applications d’optique non linéaire du troisième ordre.
A titre d’exemple complémentaire, dans ce paragraphe sera décrit quelques phénomènes non
linéaires du troisième ordre.
A. Mélange à 4 ondes.
Le mélange à 4 ondes est un effet optique non linéaire du troisième ordre faisant
intervenir trois ondes incidentes de fréquence 1, 2 et 3. Un matériau ayant un (3) non nul
pourra donner une réponse optique de fréquence 4 tel que 4=1+2+3 (Figure 1.15). Le
cas dégénéré où les trois ondes incidentes ont la même fréquence  correspond à la
génération de troisième harmonique 4=3.
27
Chapitre 1. Introduction à l’optique non linéaire.
Figure 1.15 : Diagramme énergétique d’un mélange à 4 ondes dans le cas non dégénéré où
les 3 ondes incidentes ont des fréquences différentes.
B. Exemple d’effet Kerr optique
Un exemple d’effet Kerr optique18 correspond, pour tout matériau présentant un (3), à la
modification de l’indice de réfraction de ce matériau lors de son irradiation par un faisceau
lumineux. Ce changement d’indice est dû à l’absorption de deux photons incidents et à
l’émission de deux photons de même fréquence.
Figure 1.16 : Diagramme quantique de l’effet Kerr optique. Deux photons sont absorbés et
deux photons sont émis à la même fréquence.
28
Chapitre 1. Introduction à l’optique non linéaire.
C. La génération de second harmonique induite sous champ électrique ou Electric Field
Induced Second Harmonic Generation (EFISH).
C’est la situation analogue non linéaire de l’effet électrooptique linéaire : la matière est
soumise à deux excitations optique à la fréquence  combinées à l’application d’un champ
statique EDC ou E(0). Dans ce cas, la réponse est à la fréquence 2 et corrige le (2) :
(2)
effectif
   (2)   (3) EDC  .
Nous reviendrons sur cette technique dans le chapitre 2.
29
Chapitre 1. Introduction à l’optique non linéaire.
1.3 Les molécules pour l’optique non linéaire.
1.3.1 Les chromophores à forte réponse ONL.
Une grande famille de molécules organiques présentant de forte réponse non linéaire
quadratique est basée sur une structure du type accepteur--donneur où deux groupements
respectivement accepteur et donneur d’électrons sont reliés par un réseau de liaisons . Ce
type de molécules présente généralement un fort moment dipolaire et est appelé « push-pull »
(Figure 1.17). Les Figure 1.18 et Figure 1.19 donnent quelque exemples de groupements
donneurs d’électrons et accepteurs d’électrons usuels ainsi que quelques systèmes 
conjugués pouvant servir lors de la conception de molécules pour l’optique non linéaire.
Figure 1.17 : Représentation schématique d’une molécule « push-pull » constituée d’un
groupement donneur d’électrons (D) relié par un système  conjugué à un groupement
accepteur d’électrons (A).
Figure 1.18: Exemples typiques de systèmes  conjugués pour les molécules « push-pull ».
(1) polyènes, (2) polyphényles, (3) stilbène, (4) azobenzène, (5) polyène-,-dithiophènes,
(6) polythiophènes.
30
Chapitre 1. Introduction à l’optique non linéaire.
Donneurs
Accepteurs
Figure 1.19 : Exemple de quelques groupements donneurs et accepteurs d’électrons
intervenant dans les molécules « push-pull ». Pours les donneurs : (1) Amino, (2) methoxy,
(3) dimethylamino. Pour les accepteurs : (1)nitro,(2) cyano, (3) dicyanoéthényl,(4)
tricianoéthényl
Un exemple classique de molécule « push-pull » est la para-nitroaniline (p-NA)19 .
(C2v)
Figure 1.20 : Molécule de para-nitroaniline.
Les molécules octupolaires peuvent également présenter une réponse non linéaire. On peut
citer le 1,3,5-triamino-2,4,6-trinitobenzene20 (TATB).
NH2
O 2N
NO 2
(D3h)
NH2
H2N
NO 2
Figure 1.21 : Molécule de 1,3,5-triamino-2,4,6-trinitobenzene.
1.3.2 La commutation des propriétés optiques non linéaires.
1.3.2.1 Généralités.
On peut distinguer plusieurs aspects liés à la modification des propriétés optiques
d’une molécule ou d’un matériau.
31
Chapitre 1. Introduction à l’optique non linéaire.
La commutation consiste à faire passer une molécule d’un état métastable à un autre. Cette
modification peut être provoquée par une modification chimique (protonation, cyclisation,
oxydation, …) de la molécule ou par un stimulus extérieur (température, champ électrique,
irradiation, …).
Un exemple de molécule très utilisée pour la commutation des propriétés optiques est
le diaryléthène et ses dérivés développés par Irie21. Un de ces dérivé est représenté figure
1.22. Si les groupements R1 = R2 = H alors la molécule présente une faible activité ONL. En
modifiant les groupements R1 et R2 par des groupements respectivement attracteurs et
donneurs électroniques, il est possible de modifier la réponse ONL de cette molécule.
Figure 1.22 : diaryléthène
1.3.2.2 Les différentes voies de commutation.
Les molécules présentant plusieurs formes stables ayant des réponses ONL différentes
sont depuis quelques années étudiées par différentes équipes (voir par exemple les références
22,23,24,25
(non exaustif)). Par la suite, nous allons nous intéresser aux différentes voies de
commutation.
Commutation par oxydoréduction
La commutation par oxydoréduction a été largement étudiée26,27,28,29,30. Un exemple de
commutation de ce type est un complexe de ruthénium étudié par Coe et coll. 26, qui sous sa
forme RuII (Figure 1.23) se comporte comme un composé « push-pull » présentant une forte
réponse ONL. Le passage du RuII au RuIII par oxydation entraîne la perte du caractère
donneur-accepteur des groupements et est la cause d’une diminution de la réponse non
32
Chapitre 1. Introduction à l’optique non linéaire.
linéaire de la molécule. Cette molécule présente, en outre, l’avantage de pouvoir passer
aisément d’une forme à l’autre ce qui permet de réaliser et répéter aisément la commutation.
Figure 1.23 : Complexe de ruthénium II
Un autre exemple de commutation par voie Redox est celui étudié par Sporer30 avec
des ferrocène substitué (Figure 1.24). Cette molécule possède une réponse ONL faible dans
son état initial. Par oxydation du carbanion en radical, on obtient une possibilité de transfert
électronique du ferrocène vers le carbanion. La molécule présente dans cette forme une
hypolarisabilité plus importante. Par oxydation du ferrocène, on perd le caractère donneur du
groupement et ainsi on diminue l’hyperpolarisabilité de la molécule.
Figure 1.24 Ferrocène subsituté
Commutation par protonation
Une autre voie possible de commutation est la protonation31,32,33,34,35 (réaction acidobasique). Le premier exemple est celui d’un dérivé du 1,3,5-Tris(pyridylethynyl)benzene32
(Figure 1.25) qui est un composé octupolaire. Par l’intermédiaire de la protonation des
groupements pyridines, on augmente leur caractère accepteur.
33
Chapitre 1. Introduction à l’optique non linéaire.
Figure 1.25 : Protonation d’un dérivé du 1,3,5-Tris(pyridylethynyl)benzene.
Dans le cas de la protonation du groupement amino lié à un groupement de type fullérène31
(Figure 1.26), l’ajout du proton entraîne une diminution du caractère donneur de ce
groupement et réduit l’hyperpolarisabilité de la molécule.
Figure 1.26 : Protonation d’un dérivé du fulérène
Enfin, l’intérêt de composés dérivés de sels de flavylium36,37 tels que ceux représentés Figure
1.27 est de présenter différentes formes stables en fonction du pH.
34
Chapitre 1. Introduction à l’optique non linéaire.
OH
O
+
AH + (jaune)
OH
HO
O
B2
OH
O
O
-
O
OH
O
-
Cc 2-
Cc
Ct - (forme 1)
(jaune pâle)
OH
OH
OH
O
O
-
O
-
O
-
O
O
Ct (non coloré)
O
-
OH
Ct 2(orange)
O
Ct - (forme 2)
(jaune pâle)
Figure 1.27 : dérivés de sels de flavylium
Commutation par solvatation
Un exemple d’activité en optique non linéaire lié à la solvatation a été étudié par
38
Ravi , Il a montré pour un cristal d’un système quinoïdique (Figure 1.28), que la présence de
chloroforme dans le réseau implique une modification de la structure macroscopique du
cristal. Celui-ci en présence de chloroforme, présente une structure centro-symétrique et a par
conséquent une hyperpolarisabilité nulle. Par chauffage, il est possible d’extraire les
molécules de solvant. Ceci entraîne une modification de la structure du matériau, qui dans ce
cas, présente une activité ONL. Il est possible de réintroduire les molécules de solvant dans la
structure cristalline en mettant le matériau en présence de vapeur de chloroforme. Cet
exemple montre une modification réversible des propriétés optiques non linéaires liée à la
structure collective des molécules.
35
Chapitre 1. Introduction à l’optique non linéaire.
Figure 1.28 : Système quinoïdique
Commutation par transition de spin
Il est possible de modifier l’état de spin d’un complexe d’un métal de transition de
différente manière : modification de la température, pression, onde électromagnétique, … Ce
type de phénomène a été étudié dans le cas de la transition de spin de complexe de ferII
39,40
(Figure 1.29). Cet effet s’explique par les modifications structurales lors du passage Haut
Spin vers Bas Spin qui engendre une modification des propriétés électroniques.
Figure 1.29 : Complexe de FerII présentant une activité ONL par transition de spin
Commutation réversible par application d’un champ électrique
Des expériences de diffusion hyper-Rayleigh sur des dérivés d’hélicène (Figure
1.30) réalisé par Verbiest et coll41,42, ont montré une modification de la réponse optique non
linéaire du composé lors de l’application d’un champ électrique. En l’absence de champ, les
(2)
molécules d’hélicène sont organisées suivant une symétrie D et seule la composante  xyz
du
36
Chapitre 1. Introduction à l’optique non linéaire.
tenseur est non nulle. En présence d’un champ, elles s’organisent suivant une symétrie C .
(2)
(2)
(2)
Dans ce cas, les composantes  xxz
,  zxx
et  zzz
deviennent non nulles et l’hyperpolarisabilité
de la molécule est ainsi modifiée.
Figure 1.30 : Dérivés d’hélicènes
1.3.2.3 Les commutations photo-induites.
La commutation des propriétés optiques non linéaires par irradiation est très étudiée.
Les causes de cette modification peuvent être : la formation de radicaux, un changement de
conformation, la modification d’un équilibre tautomère ou la formation/rupture de cycles.
Formation de radicaux
Un exemple de commutation par formation de radicaux est le transfert d’électron dans
un complexe de Ruthénium43 (Figure 1.31). Lors de l’irradiation un radical est formé sur un
azote et l’état d’oxydation du ruthénium est modifié. Ceci induit une diminution de
l’hyperpolarisabilité du complexe. Le composé retourne par luminescence dans son état initial
lorsque l’irradiation est interrompue.
luminescence
Figure 1.31: Formation de complexe radicalaire de Ruthénium par irradiation UV.
37
Chapitre 1. Introduction à l’optique non linéaire.
Isomérisation Cis-Trans
Le Disperse Red 1 (DR1)25,44 est un composé doubleur de fréquence très utilisé en
optique non linéaire. Par une irradiation à 488 nm, on peut faire passer le composé de la forme
trans, plus stable, à la forme cis. Comme pour le composé précédent, l’arrêt de l’irradiation
provoque le retour de la molécule dans son état initial.
Forme Cis
Forme Trans
Figure 1.32 : Disperse Red 1.
Equilibre tautomère
Les dérivés d’anils sont présents sous différentes formes tautomères45. Le passage de
la forme cétone à la forme énol s’effectue de manière réversible par irradiation (Figure 1.33).
Ces molécules présentent un contraste faible entre les formes cétone et énol24 mais présente
l’avantage que le passage d’une forme à l’autre ne modifie que légèrement la géométrie de la
molécule ce qui permet à cet équilibre d’exister en milieu cristallin. D’autre part, cet équilibre
peut également être modifié en phase liquide en jouant sur la solvatation. Cette effet à fait
l’objet de récentes études46,47 en collaboration avec l’équipe de Benoit Champagne, LCTA,
Namur, Belgique.
O
O
H
H
N
N
Br
Br
forme énol
forme cétone
Figure 1.33 : Equilibre céto-énol,
38
Chapitre 1. Introduction à l’optique non linéaire.
Photocyclisation
Il existe de nombreux exemples de commutation photo-induite de composés ONL. Un
exemple de commutation photo-induite par rupture de cycle est celui de l’équilibre
dihydroazulene (DHA) – vinylheptafulvene (VHF)48,49,50 (Figure 1.34) où la rupture du cycle
conduit à la formation du cis-VHF qui à température ambiante s’isomérise en trans-VHF.
Cette transformation s’accompagne de forts changements de structure électronique au sein de
la molécule. Dans la forme ouverte de cette molécule les groupements cyano font partie du
système  conjugué alors qu’ils en sont exclus dans la forme fermée (DHA).
R
R
NC
CN
CN
CN
CN
DHA (non coloré)
h
CN


VHF - cis (coloré)
R
VHF - trans (coloré)
Figure 1.34 : l’équilibre dihydroazulene (DHA) – vinylheptafulvene (VHF).
Il existe de nombreux exemples de composés photo-commutables ayant une réponse
ONL. On peut citer entre autre, l’équilibre spiropyrane-merocyanine51 (Figure 1.35) et les
dérivés du diarylethène21,52 (Figure 1.36) présentant l’intérêt de posséder deux formes stables
à température ambiante et une bonne réversibilité de la commutation par irradiation (UVVisible).
Figure 1.35 : spiropyrane- merocyanine.
39
Chapitre 1. Introduction à l’optique non linéaire.
Figure 1.36 : dérivés diarylethènes.
40
Chapitre 1. Introduction à l’optique non linéaire.
Références
1
T. Verbiest, K. Clays, V. Rodriguez, Second-Order Nonlinear Optical Characterization
techniques, édité par CRC Press, Taylor & Francis Group, 2009.
2
P.A. Franken, A.E. Hill C.W. Peters, G. Weinrich; Phys. Rev. Letters 1961, 7, 118.
3
R.W. Terhune, P.D. Maker, C.M. Savage, Phys.Rev. Letters, 1962, 8, 404.
4
R.W. Boyd, Nonlinear Optics, édité par Academic Press, 2003.
5
F.E. Neumann, Vorlesungen über die Theorie der Elastizität der festen Körper und des
Lichtäthers, édité par O.E. Meyer. Leipzig, B.G. Teubner-Verlag, 1885.
6
F.G. Fumi, Acta Cryst, 1952, 5, 44.
7
F.G. Fumi, Acta Cryst, 1952, 5, 691.
8
D. A. Kleinman, Phys. Rev., 1962, 126, 1977.
9
J. Zyss, I. Ledoux, J.-F. Nicoud, Molecular Nonlinear Optics : Materials, Physics, and
Devices, édité par Academic Press INC, Boston, 1993.
10
J. Zyss, J. Chem. Phys., 1993, 98(9), 6583
11
J. Zyss, I. Ledoux, Chem. Rev., 1994, 94, 77.
12
G. P. Bartholomew, I. Ledoux, S. Mukamel, G. C. Bazan, J. Zyss, J. Am. Chem. Soc., 2002,
124, 13480.
13
B. R. Cho, S. J. Lee, S. H. Lee, K. H. Son, Y. H. Kim J. Y. Doo, J. G. Lee, T. I. Kang, Y.
K. Lee, M. Cho, S. J. Jeon, J. Chem. Mater., 2001, 13(5), 1438.
14
D. An, Z. Shi, L. Sun, J.M. Taboada, Q. Zhou, X. Lu, S. Tang, H. Zhang, W.H.
Steier, A. Ren, L.R. Dalton., Applied Phys. Lett., 2000, 76, 3335.
15
D. Chen, H.R. Fetterman, A. Chen, W.H. Steier, L.R. Dalton, W. Wang,
Y. Shi, AppliedPhys. Lett. , 1997, 70, 3337.
16
W.H. Steier, A. Chen, S.S. Lee, S. Garner, H. Zhang, V. Chuyanov, L.R. Dalton,
F. Wang, A.S. Ren, C. Zhang, G. Todorova, A. Harper, H.R. Fetterman,
D. Chen, A. Udupa, D. Bhattacharya, B. Tsap, Chem. Phys., 1999, 245, 487.
17
R.M. de Ridder, A.Driessen, E.Rikkers, P.V.Lambeck, M.B.J.Diemer, Optical Materials,
1999, 12, 205.
18
M. Aschwanden, A. Stemmer, Opt. Lett., 2006, 31(17), 2610.
19
J.L. Oudar, D.S. Chemla, J. Chem. Phys., 1977, 66(6), 2664.
20
C. Andraud, T. Zabulon, A. Collet, J. Zyss, Chem. Phys. 1999, 245, 243.
21
M. Irie, Chem. Rev., 2000, 100, 1685.
41
Chapitre 1. Introduction à l’optique non linéaire.
22
23
B.J. Coe, Chem. Eur. J., 1999, 5, (9), 2464.
I. Asselberghs, K. Clays, A. Persoons, M.D. Ward, J.A. McCleverty, J. Mater. Chem.,
2004, 14, 2831.
24
K. Nakatani, J.A. Delaire, Chem. Mater., 1997, 9, 2682.
25
J. A. Delaire, K. Nakatani, Chem. Rev., 2000, 100,1817
26
B.J.Coe, S. Houbrechts, I. Asselberghs, A. Persoons, Angew. Chem. Int. Ed., 1999, 38,
(3), 366.
27
M. Malaun, R. Kowallick, A.M. McDonagh, M. Marcaccio, R.L. Paul, I. Asselberghs,
K. Clays, A. Persoons, B. Bildstein, C. Fiorini, J.-M. Nunzi, MD. Ward, J.A. McCleverty, J.
Chem. Soc., Dalton Trans., 2001, 3025.
28
M.Malaun, Z.R. Reeves, R.L. Paul, J.C. Jeffery, J.A. McCleverty, M.D. Ward,
I. Asselberghs, K. Clays, A. Persoons, Chem. Commun., 2001, 49.
29
I. Asselberghs, K. Clays, A. Persoons, A.M. McDonagh, M.D. Ward, J.A. McCleverty,
Chem. Phys. Lett., 2003, 368, 408.
30
C. Sporer, I. Ratera, D. Ruiz-Molina, Y. Zhao, J. Vidal-Gancedo, K. Wurst, P. Jaitner, K.
Clays, A. Persoons, C. Rovira, J. Veciana, Angew. Chem. Int. Ed., 2004, 43, 5266.
31
I. Asselberghs, Y. Zhao, K. Clays, A. Persoons, A. Comito, Y. Rubin, Chem. Phys.
Lett.,2002, 364, 279.
32
I. Asselberghs, G. Hennrich, K. Clays, J. Phys. Chem., A 2006, 110, 6271.
33
P.G. Lacroix, C. Lepetit, J.C. Daran, New J. Chem. 2001, 25, 451.
34
C.C. Evans, M.; Bagieu-Beucher, R. Masse, J.-F. Nicoud, Chem. Mater., 1998, 10, 847.
35
F. Pan, M.S. Wong, V. Gramlich, C. Bosshard, P. Günther, J. Am. Chem. Soc., 1996, 118,
6315.
36
F. Pina, A. Roque, M.J. Melo, M. Maestri, L. Belladelli, V. Balzani, Chem. Eur. J, 1998, 4,
1184.
37
A. Roque, C. Lodeiro, F. Pina, M. Maestri, S. Dumas, P. Passaniti, V. Balzani, J. Am.
Chem. Soc., 2003, 125, 987.
38
M. Ravi, N. Rao, S. Cohen, I. Agranat, T.P. Radhakrishnan, J. Mater. Chem., 1996, 6, (11),
1853.
39
F. Averseng, C. Lepetit, P.G. Lacroix, J.-P. Tuchagues, Chem. Mater., 2000, 12, 2225.
40
J.-F. Létard, S. Montant, P. Guionneau, P. Martin, A. Le Calvez, E. Freysz, D. Chasseau, R.
Lapouyade, O. Kahn, Chem. Commun., 1997, 745.
42
Chapitre 1. Introduction à l’optique non linéaire.
41
T. Verbiest, S. V. Elshocht, M. Kauranen, L. Hellemans, J. Snauwaert, C. Nuckolls, T. J.
Katz, A. Persoons, Science, 1998, 282, 913.
42
T. Verbiest, S. Sioncke, A. Persoons, L. Vyklický, T.J. Katz, Angew. Chem. Int. Ed., 2002,
41, (20), 3882.
43
H. Sakaguchi, L.A. Gomez-Jahn, M. Prichard, T.L. Penner, D.G.; Whitten, T. Nagamura, J.
Phys. Chem., 1993, 97, 1474.
44
R. Loucif-Saïbi, K. Nakatani, J. A. Delaire, M. Dumont, Z. Sekkat, Chem. Mater., 1993, 5,
229.
45
M. Sliwa, S. Letard, I. Malfant, M. Nierlich, P.G. Lacroix, T. Asahi, H. Masuhara, P. Yu,
K. Nakatani, Chem Mater., 2005, 17, 4727.
46
W.M.F.Fabian, L. Antonov, D. Nedeltcheva, F.S. Kamounah, P.J. Taylor, J. Phys. Chem. A,
2004, 108, 7603.
47
A. Plaquet, M. Guillaume, B. Champagne, L. Rougier, F. Mançois, V. Rodriguez, J.-L.
Pozzo, L. Ducasse, F. Castet, J. Phys. Chem. C, 2008, 112 (14), 5638.
48
H. Görner, C. Fischer, S. Gierisch, and J. Daub, J. Phys. Chem.,1993, 97, 4110.
49
V. De Waele, U. Schmidhammer, T. Mrozek, J. Daub, and E. Riedle, J. Am. Chem. Soc.,
2002, 124, 2438.
50
A. Plaquet, B. Champagne, F. Castet, L. Ducasse, E. Bogdan, V. Rodriguez, J. Pozzo, New
J. Chem., 2009, 33, 1.
51
S A. Plaquet, M. Guillaume, B. Champagne, F. Castet, L. Ducasse, J.-L. Pozzo, V.
Rodriguez, Phys. Chem. Chem. Phys., 2008, 10, 6223.
52
S. L. Gilat, S.H. Kawai, J.M. Lehn, Chem. Eur. J, 1995, 1, 275.
43
Description des outils pour l’étude de composés actifs en optique non linéaire.
Chapitre 2. Description
des
outils
pour
l’étude de composés actifs en optique non
linéaire.
Sommaire
Chapitre 2. Description des outils pour l’étude de composés actifs en optique non linéaire.
.................................................................................................................................................. 44
2.1 Absorption UV-Visible. ............................................................................................................ 46
2.1.1 Généralités......................................................................................................................................... 46
2.1.2 Montage expérimental. ..................................................................................................................... 47
2.2 La génération de second harmonique induite sous champ électrique. ................................. 49
2.2.1 Généralités......................................................................................................................................... 49
2.2.2 Aspects théoriques. ........................................................................................................................... 49
2.2.3 Principe expérimental. ..................................................................................................................... 50
2.2.4 Exemples de résultats EFISH. ......................................................................................................... 53
2.2.5 Avantages et inconvénients de la méthode de la méthode EFISH. ............................................... 55
2.3 La Diffusion Hyper-Rayleigh. .................................................................................................. 56
2.3.1 Généralités......................................................................................................................................... 56
2.3.2 Description des intensités hyper-Rayleigh. ..................................................................................... 57
2.3.3 Etude de la symétrie Td (groupe octupolaire). ............................................................................... 59
2.3.4 Etude de la symétrie C3v (groupe polaire). ..................................................................................... 60
2.3.4.1 Diffusion Hyper-Rayleigh par irradiation avec une lumière polarisée linéairement. ......... 60
2.3.4.2 Etude complète de diffusion hyper-Rayleigh par irradiation en lumière polarisée. ........... 63
2.3.5 Cas de la symétrie C2V ou "pseudo" C2v. ........................................................................................ 68
2.3.5.1 Etude complète en polarisation avec analyse verticale. ......................................................... 68
2.3.5.2 Etude complète en polarisation avec analyse horizontale. .................................................... 71
2.4 Calculs théoriques. .................................................................................................................... 77
2.4.1 Formalisme ........................................................................................................................................ 77
2.4.1.1 L’équation de Schrödinger ....................................................................................................... 77
2.4.1.2 L’approximation de Born et Oppenheimer. .......................................................................... 78
2.4.1.3 Spin-orbitale et déterminant de Slater .................................................................................... 79
2.4.2 La méthode SCF-LCAO................................................................................................................... 81
2.4.2.1 Méthode Hartree-Fock ............................................................................................................. 81
2.4.2.2 Le développement LCAO ......................................................................................................... 83
2.4.3.3 Les bases d’orbitales atomiques............................................................................................... 84
2.4.3 La théorie de la fonctionnelle de la densité (DFT) ......................................................................... 85
2.4.3.1 La densité comme variable ....................................................................................................... 86
2.4.3.2 Le théorème de Hohenberg et Kohn........................................................................................ 86
2.4.3.3 Approche de Kohn et Sham (KS) : résolution itérative. ........................................................ 87
2.4.3.4 L’approximation SCF-LCAO. ................................................................................................. 88
2.4.3.5 Les fonctionnelles usuelles. ....................................................................................................... 89
2.4.5 La méthode Møller-Plesset (MP) ..................................................................................................... 90
2.4.5.1 Théorie des perturbations de Rayleigh-Schrödinger ............................................................. 90
2.4.5.2 Théorie des perturbations de Moller-Plesset .......................................................................... 91
44
Description des outils pour l’étude de composés actifs en optique non linéaire.
2.5 Le moment dipolaire ................................................................................................................. 94
2.6 Détermination théorique de la première hyperpolarisabilité . ........................................... 94
2.6.1 Méthode du champ fini. ................................................................................................................... 94
2.6.2 Méthode Hartree-Fock dépendante du temps (TDHF). ................................................................ 96
2.6.4 Comparatif des différentes méthodes. .......................................................................................... 102
Références ...................................................................................................................................... 104
45
Chapitre 2. Description des outils pour l’étude de composés actifs en optique non linéaire.
2.1 Absorption UV-Visible.
2.1.1 Généralités.
Lorsqu’un matériau est soumis à une onde lumineuse d’intensité I0 celle-ci peut être
diffusée (Id), réfléchie (Ir), absorbée (Ia) ou transmise (I) (figure 2.1). L’absorption UVVisible est une technique permettant de mesurer l’intensité transmise par un matériau par
rapport à l’intensité incidente.
Ia
I0
I
Ir
Id
Figure 2.1 : Schéma des interactions entre la lumière et un matériau.
Quand le rayonnement incident d’énergie E   coïncide avec une transition électronique de
l’état fondamental vers un état excité, celui est absorbé.
Cette technique nous renseigne sur les transitions électroniques et peut également donner des
informations sur la concentration d’un milieu.
En pratique la grandeur mesurée lors d’expérience d’absorption UV-Visible est
l’intensité du faisceau transmis normalisé à l’intensité du faisceau incident pour chaque
longueur d’onde du domaine spectral sondé. On peut ainsi définir la transmittance T telle que
:
T  100 
I
I0
(2.1)
La transmittance est une grandeur sans unité variant de 0 à 100. L’absorbance A du composé
est définie pour chaque longueur d’onde par :
46
Chapitre 2. Description des outils pour l’étude de composés actifs en optique non linéaire.
A  log
I0
100
 log
I
T
(2.2)
Cette grandeur est proportionnelle à k le coefficient d’absorption et à la longueur de
d’échantillon :
A  2.303 l   Cl
(2.3)
On peut définir  le coefficient d’absorption molaire en L.cm-1. mol-1 tel que  =
2.303  C où C est la concentration de la solution. Cette relation est appelée loi de BeerLambert. La force d’oscillateur est une grandeur sans unité exprimant la force de transition.
Elle est définie pour une transition de l’état fondamental g vers l’état excitée par la relation
suivante :
f ge 
2mge
2
2.303mc 2 max
 d 
 ge
2
2

 N a e min
3 e
(2.4)
Où m et e sont respectivement la masse et la charge de l’électron, Na est le nombre
d’Avogadro, c la célérité de la lumière, min, max, ge respectivement les nombres d’onde
min et max de la bande d’absorption et celui de la transition considérée et  ge le moment
dipolaire de la transition.
2.1.2 Montage expérimental.
Le spectromètre utilisé lors de ce travail est un spectromètre double faisceau de
marque SAFAS éclairé par des lampes tungstène (W)- Deutérium (D2). Le domaine de
fréquences pouvant être étudié va de 11500 cm-1 (~870nm) à 35000cm-1 (~285nm). La figure
2.2 donne le schéma du montage. Le fait de travailler en double faisceau nous permet de
47
Chapitre 2. Description des outils pour l’étude de composés actifs en optique non linéaire.
minimiser les erreurs liées au bruit de fond et celles due aux fluctuations des sources
lumineuses. La transmittance mesurée ainsi est celle du chromophore et s’écrit :
T
I échantillon
I solvant
(2.5)
Figure 2.2 : Schéma de principe du montage d’absorption UV-Visible en double faisceau.
Source lumineuse : lampes tungstène (W)-deutérium (D2). S désigne l’échantillon et R la
référence.
48
Chapitre 2. Description des outils pour l’étude de composés actifs en optique non linéaire.
2.2 La génération de second harmonique induite sous champ
électrique.
2.2.1 Généralités.
La second harmonique induite sous champ électrique : EFISH53,54,55,56 (Electric Field
Induced Second Harmonic) est une technique permettant de mesurer indirectement la
première hyperpolarisabilité de liquides57,58 (système isotrope) en orientant les molécules par
un champ électrique. Cette technique s’applique à des molécules dipolaires non chargées. Elle
permet une mesure relative des propriétés optiques non linéaires et nécessite une référence
externe. De plus, de part l’organisation des molécules sous l’effet du champ électrique, les
propriétés sondées dépendent de l’organisation macroscopique des molécules en solution
(propriétés cohérentes).
2.2.2 Aspects théoriques.
L’EFISH est une excitation à 2 photons combinée avec l’application d’un champ
(2)
électrique. Comme décrit dans le chapitre 1, le  effectif
peut s’écrire comme la somme du
(2)
et d’un terme en  (3) . En décomposant le moment dipolaire induit en série de
 structural
Taylor, il est possible de relier l’intensité EFISH au  (3) (2;,,0) et à la seconde
hyperpolarisabilité microscopique  telle que59,60,61 :
1
4
 (3)  f2 f 2 f 0 
(2.6)
Où f et f2 sont des facteurs de champ local de type Lorentz-Lorenz à la fréquence  et 2
et f0 un facteur de type Onsager61 (à fréquence nulle),  est la densité moléculaire et  est une
composante moyenne de l’hyperpolarisabilité macroscopique sur les orientations d’une
molécule dipolaire soumise à un champ électrique statique décrite par62 :
49
Chapitre 2. Description des outils pour l’étude de composés actifs en optique non linéaire.

1 

3 k BT
(2.7)
Où  est la composante scalaire de la seconde hyperpolarisabilité,  le moment dipolaire
statique du composé,  la composante de la première hyperpolarisabilité dans la direction
du moment dipolaire, kB la constante de Boltzmann et T la température.
La composante  peut se décomposer telle que :
 
1
3
  zii  izi  iiz    z

5 i
5
(2.8)
2.2.3 Principe expérimental.
L’échantillon à analyser est placé dans une cellule EFISH (figure 2.3) mobile de
largeur variable suivant l’axe y (pouvant se déplacer suivant cet axe y), de façon à faire varier
le trajet optique L dans le liquide à étudier.
Figure 2.3 : Représentation schématique d’une cellule EFISH.
L’échantillon est soumis à un champ électrique et à des impulsions lasers à la fréquence . En
sortie de cellule le signal à 2 est collecté. Généralement le faisceau incident est polarisé
linéaire verticalement63. Le signal obtenu est fonction de la longueur L de solution traversée et
50
Chapitre 2. Description des outils pour l’étude de composés actifs en optique non linéaire.
forme des interférences appelées frange de Maker (figure 2.4). Celles-ci proviennent de la
différence de propagation de deux ondes à la fréquence  et celle de fréquence 2. Lorsque L
est un nombre de fois pair la longueur de cohérence lca qui est une grandeur spatiale
caractéristique du milieu à analyser, la réponse optique non linéaire s’annule. Quand L est un
nombre de fois impair la longueur de cohérence lc, le déphasage entre l’onde à  et l’onde à
2 vaut .
2(n+1)Lc
2nLc
2(n+3)Lc
2(n+2)Lc
2(n+4)Lc
Longueur de solution traversée L
Figure 2.4 : Exemple de franges de Maker générées lors d’expériences EFISH
Dans la pratique, on effectue tout d’abord l’étude sur le solvant seul puis sur le composé en
solution. L’étude du solvant seul permet de déterminer le  (3) de ce dernier ainsi que
l’amplitude de franges I(Solvant) qui lui est associée. Il alors est possible de relier l’amplitude
des franges I(Solution) et la longueur de cohérence lc à la susceptibilité d’ordre 3 de la
solution:
1
lc 

1
1
 I ( solvant ) 

 (3) ( solution)    (3) ( solvant )lc ( solvant )  k 
(2.9)
Où k est une fonction d’appareillage et  (3) (solution) peut s’écrire :
 (3) (solution)   (3) (solvant )  x (3) (soluté )
a
La longueur de cohérence lc est /[4(n2-n)]
51
(2.10)
Chapitre 2. Description des outils pour l’étude de composés actifs en optique non linéaire.
x étant la fraction massique du composé étudié. En effectuant l’expérience pour différentes
concentrations, il est possible d’en déduire le  (3) (soluté) tel que :
 (3) ( soluté ) 
Na d 2
1  z
f f 2 f 0 (
 )
m
5 kBT
(2.11)
Où Na est le nombre d’Avogadro, d la densité du solvant, m la masse molaire du soluté, f0, f
et f2 des facteurs de champs locaux f, f2 (Lorentz-Lorenz) et f0 (Onsager), z la projection
de
l’hyperpolarisabilité
quadratique
selon
la
direction
du
moment
dipolaire,

l’hyperpolarisabilité cubique, kB la constante de Boltzmann et T la température. Dans le cas
de molécules de type A--D comme présentées dans le chapitre 1 le terme  est supposé
négligeable (~5%)59 devant le terme
1  z
, le (3) se simplifie alors en :
5 kT
 (3) 
Na d
1  z
f f 2 f 0
m
5 kBT
(2.12)
En pratique le faisceau permettant de sonder l’échantillon est séparé par une lame semiréfléchissante et dirigé vers un composé de référence qui permettra de s’affranchir des
paramètres expérimentaux (figure 2.5). Il est alors possible de déterminer le terme  z du
composé. Un inconvénient de la méthode provient du fait que l’on n’a pas une mesure directe
du  mais le  z . Il est possible d’extraire la composante  z en déterminant ou mesurant la
valeur du moment dipolaire statique du composé. Diverses méthodes sont utilisées soit par
calculs quantiques64 soit mesure expérimentale de  en mesurant la constante diélectrique de
la solution via la méthode Guggenheim65.
52
Chapitre 2. Description des outils pour l’étude de composés actifs en optique non linéaire.
Figure 2.5 : Exemple schématique d’un montage EFISH.
2.2.4 Exemples de résultats EFISH.
Les tableaux suivant donnent quelques exemples de données extraites d’expériences EFISH.
Le tableau 2.1 reporte les valeurs de z et z en solution des molécules de type Xgroupement phénylique-Y en solution (figure 2.6) où vect est la projection du  selon l’axe du
moment dipolaire de la molécule ainsi que de µ, le moment dipolaire de la molécule issus de
la littérature61.
Figure 2.6 : Représentation schématique des molécules X-Phényl-Y. Les groupements X et Y
étudiés sont donnés dans le tableau 2.1.
53
Chapitre 2. Description des outils pour l’étude de composés actifs en optique non linéaire.
X
Y
 (D)
z 10-30esu
z 10-48esu
H
OH
1.5
0.2
0.3
H
OMe
1.4
0.2
0.3
H
NH2
1.5
0.55
0.8
H
NMe2
1.6
0.11
1.8
H
F
1.5
1.3
2.1
H
Cl
1.6
0.2
0.3
H
Br
1.4
0.2
0.3
H
CN
3.9
0.36
1.4
H
NO2
4
1.9
7.6
NO2
NH2
7.8
10
78
NO2
OMe
4.6
5.1
23.5
Tableau 2.1 : Valeurs de vect de la litérature61 en 10-30 esu ainsi que les valeurs du moment
dipolaire de l’état fondamental µ en Debye.
Les valeurs reportées dans le tableau donnent un bon exemple de l’efficacité de groupement
donneur ou accepteur d’électron sur une molécule de benzène. Les valeurs de beta eportées
sont plus importantes pour les groupements NH2 et NO2 respectivement donneur et accepteur
d’électrons. L’association de ces deux groupements en position para l’un par rapport à l’autre
conduit par ailleurs à une molécule de type push-pull ayant un beta élevé.
Le tableau 2.2 reporte les valeurs issues de la littérature59 de µ,  /  NO2 et  pour quelques
composés usuels obtenues par des expériences EFISH en phase gaz.
54
Chapitre 2. Description des outils pour l’étude de composés actifs en optique non linéaire.

 /  NO2

CCl4
0
12.80.2
0
CH3CN
3.92
10.00.58
17.91.1
H2O
1.85
1.870.17
-19.20.9
pNA
6.87
6030
107244
Tableau 2.2 : Valeurs de la littérature59 de  en u.a. ainsi que les valeurs du moment
dipolaire de l’état fondamental µ en Debye et de  /  NO2 ,  NO2 = 964.5 u.a66.
Le CCl4, le CH3CN et l’ H2O sont trois solvants usuels, le premier étant un solvant apolaire et
les deux autres des solvants polaires ou protiques. Comme attendu la composante parallèle du
beta pour le CCl4 est nulle (molécule octupolaire). Pour la pNA qui est un chromophore
dipolaire, l’hyperpolarisabilité est nettement supérieure à celle des solvants étudiés.
2.2.5 Avantages et inconvénients de la méthode de la méthode EFISH.
L’avantage principal des mesures EFISH est de présenter, du fait de l’alignement des
molécules, des intensités I2 fortes (réponse collective cohérente). De plus, cette technique
permet de déterminer le signe du  car on maîtrise le sens du champ électrique appliqué et on
travaille sur l’amplitude du champ électrique (réponse cohérente). En contre-partie, les
composantes du tenseur peuvent difficilement être obtenues dans la mesure où l’on observe la
projection de celui-ci selon l’axe du moment dipolaire de la molécule. En outre, cette
technique ne peut s’appliquer à toutes les molécules. En effet, comme indiqué précédemment,
cette technique se limite de part les conditions expérimentales à des molécules polaires non
chargées. Enfin elle nécessite l’application d’un champ électrique intense (>1kV64,67) qui
complique les expériences. Une approximation usuelle de l’EIFISH est de considérer que  est
nul ou négligeable devant , cette approximation n’est pas toujours justifiée.
55
Chapitre 2. Description des outils pour l’étude de composés actifs en optique non linéaire.
2.3 La Diffusion Hyper-Rayleigh.
2.3.1 Généralités.
La diffusion hyper-Rayleigh (DHR, ou diffusion harmonique élastique) est l’analogue
non linéaire (excitation bi-photonique) de la diffusion Rayleigh (excitation monophotonique).
Lors d’un processus de diffusion Hyper-Rayleigh, on irradie l’échantillon avec un faisceau
lumineux à la fréquence  et on collecte le rayonnement diffusé à la fréquence 2 (figure
2.7).
Figure 2.7 : Représentation schématique de la diffusion Rayleigh (à ) et de la diffusion
Hyper-Rayleigh (à 2).
Typiquement les sources lumineuses utilisées sont de lasers pulsés de type Neodyme
YAG Q-Switché 68 ou Titane Saphir en régime femtoseconde. La diffusion Hyper-Rayleigh se
pratique généralement en milieu liquide et elle permet d’obtenir une valeur relative de
l’hyperpolarisabilité moléculaire et donne des informations sur la structure moléculaire du
diffuseur69,70,71. En ONL quadratique le système étudié doit respecter la règle de non
centrosymétrie pour donner un signal. Dans le cas d’un liquide, qui est un matériau
globalement isotrope, On obtient un signal HRS de composés dipolaires ou octupolaires car
on sonde les fluctuations spatiales et temporelles de la molécule sur une plage temporelle
restreinte (domaine ps-fs) : il s’agit d’une image spatiale et surtout dynamique. De ce fait,
l’intensité de la diffusion hyper-Rayleigh est la moyenne orientationnelle des moments
dipolaires induits : fonction d’autocorrélation des moments dipolaires. Sur une plage de temps
56
Chapitre 2. Description des outils pour l’étude de composés actifs en optique non linéaire.
courts, cette intensité est non nulle pour un composé actif en ONL72 (2.13). L’intensité de la
diffusion IHRS s’exprime72 :
2
I HRS   (0) (t )   IJK
(2.13)
Où IJK est le tenseur d’hyperpolarisabilité exprimé dans le repère du laboratoir.
2
L’intensité mesuré est proportionnelle au carré du facteur de structure  IJK
ce dernier peut
s’exprimer tel que :
2

2
IJK
1 N 2
1 N N
   IJK
( )    IJK ( )  IJK ( ')exp iK  ( R '  R ) 
N  1
N  1  '1
(2.14)
 '
2
 IJK
2
 IJK
incohérent
cohérent
Où  et ’ sont deux sites diffuseurs (molécules), R’ - R est la distance entre les diffuseurs
’ et  et K=k2-2k où k et k2 sont respectivement les vecteurs d’onde incident et réponse
harmonique. Le facteur de structure peut se décomposer en une contribution cohérente (bi
moléculaire) : deuxième terme dans la relation (2.14) et une contribution incohérente (mono
moléculaire) : premier terme dans la relation (2.14). Dans les systèmes push-pull, notons que
la contribution dipolaire cohérente est largement dominante.
2.3.2 Description des intensités hyper-Rayleigh.
Il est possible d'exprimer l'intensité d'une lumière de second harmonique diffusée de
façon incohérente par des molécules de même type en fonction de la moyenne du tenseur
d'hyperpolarisabilité sur toutes les orientations moléculaires dans le référentiel (X,Y,Z) du
laboratoire (figure 2.8). Clays73 et Coll. ont montré que :
I 2 
16 5
2
Cf4 f 22  HRS
I2
4 2
c r
(2.15)
Où C est la concentration de diffuseur, f et f2 sont des facteurs de correction du champ local
type de Lorentz-Lorenz haute fréquence (conf. chapitre 1), r la distance échantillon-détecteur,
57
Chapitre 2. Description des outils pour l’étude de composés actifs en optique non linéaire.
 la longueur d’onde du faisceau incident (longueur d’onde fondamentale), c la vitesse de la
2
lumière dans le vide,  HRS
la moyenne orientationnelle du tenseur  du diffuseur et I est
l’intensité du faisceau incident de pulsation . On constate avec la relation (2.15) que
l’intensité de diffusion Hyper-Rayleigh I2 est proportionnelle au carré de l’intensité incidente
à la frequence  et proportionnelle à la concentration des molécules. Par la suite on
notera Fl  f2 f 2 , facteur global de Lorentz-Lorenz :
2
  2
  n 2 2  2  
n

2
 s
  s

Fl  

 

3
3

 
 
 
 
(2.16)
Où ns et ns2 sont respectivement les indices de réfraction de la solution étudiée à la
fréquense d’excitation  et sa première harmonique 2.
Figure 2.8 : Représentation schématique de la lumière incidente et diffusée par un montage
de diffusion Hyper-Rayleigh à 90° dans le référentiel du laboratoire XYZ.
Dans le cas d'un montage à 90° comme décrit sur la figure 2.8, si on applique une
excitation lumineuse polarisée verticalement V (Z) se propageant suivant l'axe X et analysée
verticalement V (Z) dans la direction de l'axe Y, l'intensité diffusée à 2
58
2 a
IVV
sera
Chapitre 2. Description des outils pour l’étude de composés actifs en optique non linéaire.
directement proportionnelle à la moyenne du tenseur d'hyperpolarisabilité correspondante
2
dans le référentiel du laboratoire  ZZZ
. Si la lumière incidente est polarisée horizontalement
2 b
2
H (Y), I HV
sera proportionnelle à  ZYY
. Le passage du référentiel du laboratoire au
référentiel moléculaire se fait en exprimant ces moyennes en fonction des composantes du
tenseur d'hyperpolarisabilité tel que développé par Cyvin et Coll74 en considérant l’hypothèse
de Kleinman valide :
2
2
I HV
  ZYY

2
VV
I
 
2
ZZZ
1
2
11
2
8
ijk2 
iii ijj 
ijj2 
iij  jkk  ijk2




35 i
105 i j
105 i j
105 ijk
35
1
6
9
6
12
  ijk2   iii ijj   ijj2   iij  jkk  ijk2
7 i
35 i j
35 i j
35 ijk
35
(2.17)
Pour un signal analysé non polarisé, les deux polarisations précédentes sont détectées
simultanément et le signal collecté est proportionnel à la somme des polarisations décrites par
les équations (2.17) :
2
2
2
 HRS
  ZZZ
  XZZ
(2.18)
Finalement d’après les relations (2.15) et (2.16), pour une polarisation Verticale-Verticale
(VV), pour un système pur, on a :
2
2
IVV
 G  ZZZ
Fl 2CI2
(2.19)
Où G est un facteur regroupant tout les paramètres expérimentauxc qui doivent rester constant
lors d’une série acquisition.
2.3.3 Etude de la symétrie Td (groupe octupolaire).
Le groupe de symétrie Td est un groupe de haute symétrie ou la seule composante
indépendante non nulle du tenseur  est la composante xyz.
b
De la même manière, on note également cette géométrie
c
I 2
Les paramètres expérimentaux peuvent être de différentes natures tels que le réglage des optiques ou encore lié à la
mesure de l’intensité du faisceau incident
59
Chapitre 2. Description des outils pour l’étude de composés actifs en optique non linéaire.
 0 0 0  xyz

  0 0 0 0
0 0 0 0

0 

0 
 xyz 
0
 xyz
0
(2.20)
Pour cette symétrie on a calculé d’après la relation (2.17) :
8 2

35 xyz
12
  xyz2
35
2
2
I HV
  ZYY

I
2
VV
 
2
ZZZ
(2.21)
2
2
2
2
 CHV  xyz
et IVV
 CVV  xyz
En définissant les paramètres CVV et CHV tels que I HV
, on a
alors : CHV 
8
12
et CVV 
et le rapport des intensités IHV/IVV, le rapport de dépolarisation
35
35
(RD), est contant et égal à 2/3. Cette symétrie est intéressante pour la calibration de la réponse
HRS car le rapport des intensités IHV/IVV est indépendant de xyz.
2.3.4 Etude de la symétrie C3v (groupe polaire).
2.3.4.1 Diffusion Hyper-Rayleigh par irradiation avec une lumière polarisée
linéairement.
Dans ce paragraphe, nous détaillerons le principe de l’étude de la diffusion hyperrayleigh en polarisation linéaire. En utilisant l’exemple de la symétrie C3v, on peut définir les
intensités diffusées en fonction des 4 termes indépendants yyy, zzz, xxz et zxx, l’axe z étant
l’axe moléculaire et (x,y) le plan dégénéré.
 0
     yyy
 
 zxx
0
 yyy
 zxx
0
0
0
 xxz
 xxz
 zzz
0
0
0
  yyy 

0 
0 
(2.22)
On a calculé dans le cas plus général hors approximation de Kleinman75:
HK
HK
2
2
I HV
  ZYY

2
VV
I
 
2
ZZZ
16 2
1 2  8
4
12 2
 8 2 16
 yyy   zzz

 zzz  zxx   zzz  xxz    zxx

 zxx  xxz 
 xxz
105
35
35
105
105
 105
 35
8 2 1 2  4
8
32
32 2
 8 2
  yyy
  zzz    zzz  zxx   zzz  xxz  
 zxx 
 zxx  xxz 
 xxz
35
7
35
105
105
 35
 105
60
(2.23)
Chapitre 2. Description des outils pour l’étude de composés actifs en optique non linéaire.
Où l’indice HK signifie hors approximation de Kleinman. En admettant que l’on puisse
appliquer l’approximation de Kleinman76 (conf. chapitre 1), on a xxz=zxx. Les relations
(2.23) deviennent :
K
K
16 2
1 2
4
4 2
 yyy   zzz

 zzz  zxx   zxx
105
35
105
21
8 2
1 2 12
24 2
  yyy
  zzz
  zzz  zxx   zxx
35
7
35
35
2
2
I HV
  ZYY

2
VV
I
 
2
ZZZ
(2.24)
Une éventuelle approximation supplémentaire consiste à considérer que les contributions
dipolaires dans le plan (x,y) perpendiculaire à l’axe moléculaire z sont négligeables, ce qui
revient à supposer que la composante du tenseur yyy est quasi-nulle. Cette hypothèse nous
conduit à une molécule de symétrie Cv. Dans ce cas, les relations (2.24) peuvent se simplifier
en posant R 
 zxx
comme suivant :
 zzz
4
4
 1
 2
2
2
I HV
(CV )   ZYY
 
R  R 2   zzz
21 
 35 105
24 2  2
 1 12
K 2
2
IVV (CV )   ZZZ
  R
R   zzz
35 
 7 35
K
(2.25)
2
2
2
2
 CHV  zzz
et IVV
 CVV  zzz
De plus, on peut définir des paramètres CVV et CHV tel que I HV
.
Ceci implique que :
4
4
 1

CHV (CV )   
R  R2 
21 
 35 105
24 2 
 1 12
K
CVV (CV )    R 
R 
35 
 7 35
K
61
(2.26)
Chapitre 2. Description des outils pour l’étude de composés actifs en optique non linéaire.
Figure 2.9 : Représentation du rapport de dépolarisation RD= IHV/IVV (--), rapport de
dépolarisation, en fonction de R = zxx/zzz pour une symétrie moléculaire CV avec
l’approximation de Kleinman. Les deux lignes horizontales pointilléesreprésentent la limite
supérieure et inférieure de RD.
Sur la figure 2.9 est représentée la courbe décrivant le rapport de dépolarisation (RD)
IHV/IVV obtenu à partir des relations (2.25) en fonction du rapport des hyperpolarisabilités
R=zxx/zzz, dans l’approximation de Kleinman. La valeur maximale 2/3 est obtenue pour
R  1/ 2 (  zzz  2 zxx ). Ce cas donne la limite théorique pour une molécule purement
2
2
 2/ 3IVV
octupolaire, avec I HV
. La valeur minimale est obtenue pour R 1/ 3 . Dans ce cas, on
2
2
1/ 9 IVV
a  zzz  3 zxx et I HV
qui correspond à la limite dipolaire pure. De plus, quand R tend
vers l’infini, la composante zxx est prédominante et très grande devant l’autre composante,
2
2
 5/18IVV
nous avons la limite asymptotique avec un rapport de dépolarisation I HV
. A
l’opposé, quand R tend vers zéro, zzz domine, c’est le cas de la résonnance des molécules
2
2
1/ 5IVV
push-pull par exemple. Dans ce cas I HV
62
Chapitre 2. Description des outils pour l’étude de composés actifs en optique non linéaire.
2
2
Une remarque importante est que l’on obtient pour certaine valeur du rapport I HV
deux
/ IVV
2
2
valeurs distinctes de R. Ceci implique que dans ces cas, le rapport I HV
ne permet pas de
/ IVV
2
2
définir sans ambiguïté la valeur du terme R. Par exemple pour I HV
=0.6 (cf. figure 2.9), le
/ IVV
rapport R peut être R-0.3 où R-0.75. Dans ce cas, il est indispensable de considérer d’autres
jeux de polarisations pour lever cette indétermination.
2.3.4.2 Etude complète de diffusion hyper-Rayleigh par irradiation en lumière polarisée.
Une technique utilisée pour lever l’indétermination illustrée dans le paragraphe
précédent est d’utiliser d’autres jeux de polarisation. Pour ce faire, on place sur le trajet du
faisceau incident une lame demi-onde pouvant tourner et une lame quart d’onde fixe pour
modifier la polarisation du faisceau incident de polarisation linéaire verticale à une
polarisation linéaire horizontale en passant par des états de polarisation polarisations
elliptiques et circulaires. L’intensité I2 peut alors s’exprimer comme une fonction de  où 
est l’angle du plan de polarisation de la lumière après la lame demi-onded. On obtient une
polarisation verticale pour =/2, horizontale pour =0 et des polarisations circulaires
gauche ou droite pour =/4. Les détails expérimentaux seront donnés dans le paragraphe
2.3.5.
2.3.4.2.1 Etude complète en lumière polarisée avec analyse verticale.
En plaçant l’analyseur de manière à collecter la lumière diffusée avec une polarisation
linéaire verticale, Bersohn72 a montré que l’intensité mesurée I 2V peut être décrite par la
relation suivante :
2
2
I 2V  cos4   ZYY
 sin 4   ZZZ
 cos2  sin 2    ZYZ   ZYY   2 ZZZ  ZYY
2
(2.27)
Où ZYY, ZZZ, ZXZ, ZYZ sont des observables exprimées dans le référentiel du laboratoire.
Comme les termes moléculaires non nuls de la symétrie C3v sont yyy, zzz, xxz et zxx, la
transposition de la moyenne isotrope du référentiel moléculaire dans le référentiel du
laboratoire nous donne l’expression suivante :
d
/2 est l’angle de rotation de la lame demi onde, le plan de polarisation linéaire effectue alors une rotation de .
63
Chapitre 2. Description des outils pour l’étude de composés actifs en optique non linéaire.
HK
I 2V 
8 2  4
5

 yyy 1  cos 2   cos 4  
35
3
 3

1 2  8
4

  zzz
1  cos 2   cos 4  

7
5
 5


4
 19

 zzz  zxx 1  cos 2   6 cos 4  
35
3


8
1
 11

 zzz  xxz 1  cos 2   cos 4  
35
3
 6

8 2

 zxx 1  3cos 2   5cos 4  
105
32
3



 zxx  xxz 1  3cos 2   cos 4  
105
2


32 2  11 2


 xxz 1  cos   2 cos 4  
105
 8


(2.28)
En appliquant l’hypothèse de Kleinman (zxx=xxz), la relation (2.28) devient :
K
I 2V 
8 2  4
5

 yyy 1  cos 2   cos 4  
35
3
 3

1 2  8
4

  zzz
1  cos 2   cos 4  

7
5
 5

(2.29)
36
20
 10


 zzz  zxx 1  cos 2   cos 4  
105
3
9



En posant R 
72 2  19
1

 zxx 1  cos 2   cos 4  
105
3
 18

 zxx
, on déduit de la relation (2.29) la relation (2.29) qui donne le profil de I2
 zzz
en fonction du rapport R et de l’angle /2 de la lame demi-onde.
2
I 2V   24  32 cos 2   40 cos 4    yyy
(2.30)
2
  15  36 R  72 R 2  24  120 R  76 R 2 cos 2   12  80 R  24 R 2 cos 4    zzz

 



Une approximation possible consiste à considérer que la contribution du yyy est négligeable
devant les autres contributions. Cette hypothèse en symétrie Cv nous donne le profil de
64
Chapitre 2. Description des outils pour l’étude de composés actifs en optique non linéaire.
l’intensité I2 en fonction du rapport R et de la polarisation incidente (fonction de ). La
figure 2.10 nous donne l’évolution de cette intensité normalisée par l’intensité diffusée lors
d’une excitation de l’échantillon par un faisceau lumineux polarisé linéairement selon l’axe
vertical (IVV).
K
I
2
V
(Cv )  
2
zzz


 15  36 R  72 R 2   24  120 R  76  cos 2  


  12  80 R  24 R 2 cos 4 




(2.31)

IVV/IVV=1
V
H
V
2
Figure 2.3.4 : Représentation du rapport des intensités I 2V / IVV
décrit par la relation (2.31)
pour des molécules de symétrie Cv ou C3v(yyy=0) en fonction de l’angle  et du
rapport R   zxx /  zzz .
Ce type d’étude permet d’exploiter plus de points que la seule étude des polarisations
linéaires horizontale et verticale (courbe pleine avec =0). Ceci permet une détermination
plus précise du rapport R et ainsi de lever d’éventuelles indéterminations.
65
Chapitre 2. Description des outils pour l’étude de composés actifs en optique non linéaire.
2.3.4.2.2 Etude en lumière polarisée avec analyse horizontale.
D’autre jeux de polarisation sont envisageables et peuvent apporter des informations
complémentaires. A titre d’exemple, on peut s’intéresser à une polarisation de type H.
En sélectionnant non plus une polarisation verticale à la collection du signal mais une
polarisation horizontale on a alors une relation analogue à la relation (2.27) :
2
2
I 2H  cos4   XXX
 sin 4   XZZ
 cos2  sin 2    XYZ   XZY   2 XZZ  XYY (2.32)
2
Après développement dans le référentiel moléculaire ijk, on obtient pour C3v:
HK
2
16  16 cos 2   20 cos 4  
I 2H   yyy
2
3  4 cos 2   4 cos 4  
  zzz
  zzz  zxx 8  48cos 2   64 cos 4  
  zzz  xxz  12  16 cos 2   16 cos 4  
(2.33)
2
 24  88cos 2   88cos 4  
  zxx
  zxx  xxz  16  96 cos 2   88cos 4  
2
12  16 cos 2   16 cos 4  
  xxz
Dans le cas où l’on applique l’approximation de Kleinman, on peut réduire cette expression
en :
K
2
16  16 cos 2   20 cos 4  
I 2H   yyy
2
3  4 cos 2   4 cos 4  
  zzz
  zzz  zxx  4  32 cos 2   48cos 4  
2
 20  8cos 2   16 cos 4  
  zxx
De nouveau, si on fait l’approximation où yyy est quasi-nul (cas Cv), en posant comme
précédemment R 
 zxx
, on obtient :
 zzz
66
(2.34)
Chapitre 2. Description des outils pour l’étude de composés actifs en optique non linéaire.
K
I
2
H
(Cv )  
2
zzz

 


 3  4 R  20 R 2   4  32 R  8R 2 cos 2  


  4  48R  16 R 2 cos 4 




(2.35)
V
H
V
2
Figure 2.11 : Représentation du rapport des intensités I 2H / I HH
décrit par la relation (2.35)
pour des molécules de symétrie Cv en fonction de  et du rapport R   zxx /  zzz .
2
La figure 2.11 donne l’évolution des intensités I 2H / I HH
selon l’équation (2.35), on constate
que la structure de la courbe est très prononcée pour les valeurs de R négative et l’on peut
s’attendre à avoir ici un moyen supplémentaire de lever une éventuelle indétermination
expérimentale. L’étude de ce jeu de polarisation peut donc se révéler utile lorsque l’on étudie
des molécules octupolaires (R voisin de -0,5).
67
Chapitre 2. Description des outils pour l’étude de composés actifs en optique non linéaire.
2.3.5 Cas de la symétrie C2V ou "pseudo" C2v.
Par la suite, nous serons également amenés à utiliser des molécules pour lesquelles
nous ferons l’approximation d’une symétrie C2v. Il convient donc de définir les intensités des
réponses observées pour ce type de symétrie.
Nous allons donc effectuer le même type de développement que précédemment en tenant
compte cette fois de la géométrie C2v. Dans le cas de cette géométrie les seuls termes non nuls
du tenseur  sont les termes zzz, xxz, zxx, yyz et zyy.
 0

  0
  zxx

0
0
0
0
0
 xxz
 yyz
 zyy
 zzz
0
0
0
0

0
0 
(2.36)
Si l’on considère que la molécule étudiée est "plane" c'est-à-dire par exemple que les
moments de transition électronique se situent dans le plan (x,z), les composantes zyy et yyz
sont alors nulle. On parle dans ce cas de symétrie "pseudo" C2v(x,z) plan qui est équivalent à
une symétrie Cs(x,z)
2.3.5.1 Etude complète en polarisation avec analyse verticale.
Dans le cas d’une étude en polarisation elliptique avec analyse suivant l’axe vertical,
la relation (2.27) devient pour une molécule de pseudo symétrie C2V(x,y):
HK
I 2V ( x, z ) 

1 2
 zzz 15  24 cos 2   12 cos 4 
105

2
 zzz  zxx 3  19 cos 2   18cos 4 
105
2

 zzz  xxz 6  11cos 2   2 cos 4 
105
1 2

 zxx 3  2 cos 2   8cos 4 
105
2

 zxx  xxz 6  11cos 2   2 cos 4 
105
4 2

 xxz 3  5cos 2   6 cos 4 
105











68
(2.37)
Chapitre 2. Description des outils pour l’étude de composés actifs en optique non linéaire.
En postulant que la règle de Kleinman est respectée on a zxx = xxz et l’équation précédente
devient :
K
I 2V ( x, z ) 

1 2
 zzz 15  24 cos 2   12 cos 4 
105

1
 zzz  zxx 18  60 cos 2   40 cos 4 
105
1 2

 zxx 27  4 cos 2   12 cos 4 
105


En posant R 


(2.38)

 zxx
, l’équation se simplifie en :
 zzz


 15  18R  27 R 2



1 2 

K 2
I V ( x, z ) 
 zzz  24  60 R  4 R 2 cos 2  
105


2
4
 12  40 R  12 R cos  




(2.39)
V
H
V
69
Chapitre 2. Description des outils pour l’étude de composés actifs en optique non linéaire.
2
Figure 2.12 : Représentation du rapport des intensités I 2V / IVV
décrit par la relation (2.39)
pour des molécules de pseudo symétrie C2V(x,z) en fonction de  et du rapport R   zxx /  zzz .
2
En observant la représentation du rapport des intensités I 2V / IVV
pour des molécules
de pseudo symétrie C2v(x,z) illustré par la figure 2.12, on constate que comme précédemment
ce jeu de polarisation permet de déterminer le rapport R avec précision lors d’expériences de
diffusion Hyper-Rayleigh.
On obtient en particulier pour les polarisations linéaires verticale-verticale et horizontaleverticale :
K
2
IVV
( x, z ) 
K
K
1
2
15  18R  27 R 2   zzz
105
(2.40)
1
2
3  2R  11R 2   zzz
105 
(2.41)
2
I HV
( x, z ) 
RD 
2
K
I HV
CHV
3  2 R  11R 2


K 2
K
IVV
CVV 15  18R  27 R 2
K
(2.42)
2
2
La figure 2.3.7 donne la comparaison du rapport de dépolarisation I HV
pour les
/ IVV
symétries Cv et pseudo C2v(x,z) en fonction rapport R   zxx /  zzz . On constate des
similitudes entre les deux courbes. Pour R nul, soit zzz grand comme attendu, la valeur du
rapport d’intensité est la même pour les deux symétries : 1/5. La limite maximum est
également la même pour les deux symétries et est égale à 2/3 ; cependant cette limite est
obtenue pour de valeurs différente de R : -1 pour la symétrie pseudo C2v(x,z) et -1/2 pour la
symétrie Cv. A contrario, la limite inférieure est obtenue pour les deux symétries pour un
rapport R de 1/3 mais celle-ci est plus faible dans le cas de la symétrie Cv (1/9 soit 0.111
pour Cv contre 4/27 soit 0.1481 pour la pseudo symétrie C2v). Les limites pour R tendant
vers l’infini sont différentes pour les deux symétries, elles sont respectivement de 5/18
(0.2778) pour Cv et de 11/27 (0.407) pour la pseudo symétrie C2v. Comme pour la symétrie
Cv, on constate que la seule étude des polarisations linéaires verticales et horizontales n’est
70
Chapitre 2. Description des outils pour l’étude de composés actifs en optique non linéaire.
pas toujours suffisant à la détermination expérimentale du rapport R et donc des composantes
du tenseur .
Pseudo C2v
Cv
2
2
Figure 2.13 : Représentation du rapport de dépolarisation I HV
pour les symétries C3V
/ IVV
(yyy=0, équivalent à une symétrie Cv) et pseudo C2v(x,z) en fonction du
rapport R   zxx /  zzz .
2.3.5.2 Etude complète en polarisation avec analyse horizontale.
Comme précédemment, il peut être intéressant de regarder ce que donnent d’autres
jeux de polarisation. Ainsi lorsqu’on sélectionne la lumière diffusée suivant l’axe horizontal,
on obtient en pseudo symétrie C2v(x,z):
71
Chapitre 2. Description des outils pour l’étude de composés actifs en optique non linéaire.
HK
I 2H ( x, z ) 
1 2
 zzz 3  4 cos 2   4 cos 4  
105
1
 zzz  zxx  4  24 cos 2   32 cos 4  
105
1

 zzz  xxz  6  8cos 2   8cos 4  
105
1 2

 zxx 9  12 cos 2   12 cos 4  
105
1

 zxx  xxz  6  8cos 2   8cos 4  
105
1 2

 xxz 8  8cos 2   8cos 4  
105

(2.43)
Si on suppose que la règle de Kleinman s’applique, on a alors zxx=xxz et l’équation
précédente devient :
K
I 2H ( x, z ) 
1 2
 zzz 3  4 cos 2   4 cos 4  
105
1
 zzz  zxx  2  16 cos 2   24 cos 4  
105
1 2

 zxx 11  4 cos 2   4 cos 4  
105

(2.44)
Comme précédemment, ce jeu de polarisation peut nous permettre de lever d’éventuelles
indéterminations.
72
Chapitre 2. Description des outils pour l’étude de composés actifs en optique non linéaire.
V
H
V
2
Figure 2.14: Représentation du rapport d’intensités I 2H / I HH
décrit par la relation(2.44) pour
des molécules de pseudo symétrie C2v(x,z) en fonction de  et du rapport R   zxx /  zzz .
2.3.6 Détails expérimentaux.
Le montage de diffusion utilisé au cours des expériences est un montage de diffusion
Hyper-Rayleig à 90 degrés tel qu’illustré figure 2.15.
73
Chapitre 2. Description des outils pour l’étude de composés actifs en optique non linéaire.
Figure 2.15 : Montage Hyper-Rayleigh à 90°.
La source lumineuse utilisée est un laser de type Neodyme YAG Q-switché émettant à
1064 nm (1.16eV) (Spectra Physics T40-X303). Il fournit une puissance <1mJ avec une durée
d’impulsion de l’ordre de 20 ns et un taux de répétition fixé entre 2.5 à 3.5 kHz lors des
expériences selon les composés étudié.
Le bloc puissance P est composé d’une lame demi-onde et d’un polariseur de type
GLAN Thomson qui permet d’obtenir une polarisation linéaire verticale. Cette configuration
permet de moduler la puissance incidente du faisceau lumineux selon la loi de Malus.
I  I 0 cos2 
(2.45)
Où I0 est l’intensité incidente et  l’angle que décrit l’axe principal de la lame demionde par rapport à l’axe vertical. Pour =0° la puissance est maximale, pour =45° la
puissance est minimale (0). La puissance incidente du faisceau est mesuré par une fibre
optique (F dans la figure 2.15) qui collecte l’intensité lumineuse diffusée par une optique
(lame-demi onde) vers une photodiode InGaAS (D) qui permet de détecter le signal incident
à 1064 nm. L’intensité relative fondamentale est ainsi mesurée précisément via un
oscilloscope.
74
Chapitre 2. Description des outils pour l’étude de composés actifs en optique non linéaire.
La polarisation incidente du faisceau est obtenue via une lame demi-onde pouvant
tourner (angle exp/2) et une lame quart d’onde fixe avec l’axe rapidee vertical. Cette
configuration permet de modifier la polarisation du faisceau de la polarisation linéaire
verticale à la polarisation linéaire horizontale, en passant par des polarisations circulaires
gauche et droite (45°) et elliptiques (Figure 2.17). La figure 2.17 illustre les différentes
polarisations de la lumière en fonction de l’angle .
Φ=
exp/2
IV
IH
Figure 2.16 : Sélection de la polarisation incidente et diffusée.
V

-90°
exp
0°
Φ
0°
CG
H
-45°
45°
22.5°
0°
90°
45°
CD
V
45°
135°
67.5°
90°
180°
90°
Figure 2.17 : Représentation de la polarisation en fonction de l’angle , de l’angle exp et
de l’angle Φ de la lame demi-onde. Les polarisations verticale (V), horizontale (H),
circulaire droit (CD) et circulaire gauche (CG) sont indiquées.
Lors des études en polarisation, l’angle mesuré Φ est l’angle décrit entre la position de
l’axe principal de la lame demi onde et l’axe vertical du référentiel attaché au laboratoire.
e
Axe du matériau dont la vitesse de propagation v est la plus rapide (v=c/n) ou n est l’indice optique du matériau, v la
vitesse de propagation de la lumière dans le matériau et c la célérité de la lumière.
75
Chapitre 2. Description des outils pour l’étude de composés actifs en optique non linéaire.
L’angle exp égal à 2xΦ correspond à l’inclinaison du plan de polarisation linéaire avant
passage sur la lame demi onde. Notons que exp est déphasé de /2 radian par rapport à
l’angle  décrit dans les paragraphes 2.3.3 et 2.3.4.
Une fois l’état de polarisation sélectionné, le faisceau incident est focalisé dans
l’échantillon, une cuve à liquide type Raman-Fluorescence (quatre faces transparentes) de
1cm, en utilisant une lentille LINOS triple achromat de focale 14 mm et d’ouverture
numérique ON=0.32. La cuve est placée de manière à ce que le faisceau passe à 2 mm du
bord du côté collection (à 90°) dans le but de minimiser l’absorption éventuelle du signal
diffusé par la solution. La lumière diffusée est collectée par un objectif photographique 1:1.8
de diamètre 50 mm monté sur un système de translation XYZ permettant la mise au point du
signal collecté vers la fente d’entrée du spectrographe (figure 2.18).
Figure 2.18 : Photographie du bloc échantillon du montage expérimental.
Le spectrographe est un modèle Induran (Horiba/Jobin-Yvon) modifié équipé d’un
réseau de 1800 traits/mm (blazé pour 532 nm) et muni d’un détecteur CCD Symphony rétroéclairé (back illuminated) de 2048x512 pixels de 13 m x 13 m refroidi à l’azote liquide à
environ -135°C.
76
Chapitre 2. Description des outils pour l’étude de composés actifs en optique non linéaire.
2.4 Calculs théoriques.
Le but de cette partie est de donner les éléments de chimie quantique qui permettent
d’obtenir des informations sur la réponse en optique non linéaire des molécules étudiées. Il
convient donc de décrire la théorie et les approximations permettant d’obtenir la fonction
d’onde d’une molécule ainsi que l’énergie qui lui est associée.
2.4.1 Formalisme
2.4.1.1 L’équation de Schrödinger
En chimie quantique la notion de trajectoire de la mécanique classique est remplacée
par celle de fonction d’onde notée . Cette fonction d’onde, dépendante des coordonnées
spatiales et du temps, n’a pas de signification physique, en revanche le carré de cette fonction
correspond à la densité de probabilité de présence de particules. La fonction d’onde, dans
l’approximation non relativiste est solution de l’équation de Schrödinger77 dépendante du
temps :
H i


t
(2.46)
Où H est l’opérateur hamiltonien agissant sur la fonction d’onde . Cet opérateur tient
compte des composantes cinétique et potentielle du système. Pour des systèmes conservatifs
cet opérateur ne dépend pas explicitement du temps. La description des états stationnaires
s’obtient par la résolution de l’équation de Schrödinger indépendante du temps :
H   E
(2.47)
Où E est l’énergie associée à la fonction d’onde . Cette relation est une équation aux valeurs
propres où  est la fonction propre de l’équation et E sa valeur propre associée. En l’absence
de pertirbation extérieurs l’opérateur hamiltonien se décompose en la somme de deux termes :
un
opérateur cinétique noté T et un opérateur énergie potentielle noté V. Ce dernier
correspond aux interactions coulombiennes interne au système.
H  T V
77
(2.48)
Chapitre 2. Description des outils pour l’étude de composés actifs en optique non linéaire.
L’expression globale de l’hamiltonien pour un système moléculaire est :
H 
1 n 2 1 N  2A n N Z A 1 n n 1 1 N N Z A Z B
   
i  2 A M 
2 i
2 i ji rij 2 A B A rAB
i
A riA
A
(i )
( ii )
( iii )
(2.49)
( iv )
Dans cette expression, n est le nombre d’électrons, N est le nombre d’atomes, MA est la
masse du noyau A, ZA est la charge le noyau A, rij est la distance entre les électrons i et j, riA
est la distance entre l’électron i et du noyau A et rAB la distance entre les noyaux A et B. La
partie (i) de cette équation est un terme purement cinétique où 2 est l’opérateur laplacien, (ii)
est un terme coulombien d’attraction noyau-électron, (iii) est un terme coulombien de
répulsion électron-électron et (iv) un terme de répulsion noyau-noyau.
La solution exacte de l’équation de Schrödinger n’est possible que pour les composés à deux
corps, c'est-à-dire, l’hydrogène et les composés hydrogénoïdes. Pour traiter des systèmes plus
compliqués, il convient de considérer différentes approximations.
2.4.1.2 L’approximation de Born et Oppenheimer.
Dans l’approximation de Born et Oppenheimer78 on découple le mouvement de
l’électron et du noyau. Cette hypothèse se justifie en tenant compte de la différence de
mobilité entre les électrons et les noyaux. En effet les noyaux sont au moins 1836 plus lourds
que les électrons et se déplacent beaucoup moins rapidement que ces derniers. On néglige
alors le déplacement relatif des noyaux par rapport aux électrons. Cela se traduit par une
adaptation instantanée du nuage électronique aux déplacements des atomes. Dans le cadre de
cette approximation on peut découpler les mouvements électronique et nucléaire. On peut
alors donner la fonction d’onde comme un produit d’une composante nucléaire et d’une
composante électronique :
 BO (ri , rN ) nucl (rN )elec (ri , rN )
(2.50)
Où  nucl (rN ) est la fonction d’onde nucléaire et  elec (ri , rN ) sa contrepartie électronique. En
injectant cette fonction d’onde dans l’équation (2.47) on obtient après simplification deux
équations aux valeurs propres concernant la partie électronique et la partie nucléaire :
78
Chapitre 2. Description des outils pour l’étude de composés actifs en optique non linéaire.
H elec (ri , rN )elec (ri , rN )   elec (rN )elec (ri , rN )
(2.51)
H nucl (rN )nucl (rN )  E nucl nucl (rN )
(2.52)
Les opérateurs hamiltoniens nucléaire et électronique sont :
H elec  
1 n 2 n N ZA 1 n n 1
 
i  
2 i
2 i ji rij
i
A riA
(2.53)
1 N  2A
  E (rN )
2 A MA
(2.54)
H nucl  
La fonction d’onde électronique décrit le comportement des électrons pour une configuration
donnée des noyaux. Dans la relation (2.54) l’énergie potentielle E (rN ) est la somme des
interactions de l’énergie électronique :
E (rN )   elec (ri , rN ) 
1 N Z AZB

2 AB rAB
(2.55)
Cette énergie définie la surface d’énergie potentielle des noyaux. Les minima de cette surface
correspondent aux configurations stables du système.
2.4.1.3 Spin-orbitale et déterminant de Slater
La notion de spin-orbitales découle de la résolution du problème électronique. Dans un
schéma approché chaque électron peut être traité individuellement. On peut alors faire
correspondre à un opérateur mono-électronique une série de fonctions d’ondes
i (ri ) d’énergie associée i. Ces fonctions d’ondes i (ri ) sont également appelées orbitales
moléculaires et sont solutions de :
79
Chapitre 2. Description des outils pour l’étude de composés actifs en optique non linéaire.
hi i (ri )   i i (ri )
(2.56)
Comme pour la fonction d’onde totale, la fonction d’onde mono-atomique n’a pas de
signification physique. En revanche son carré donne la densité de probabilité de présence de
l’électron décrit par cette fonction. Il apparaît que les coordonnées spatiales ne sont pas
suffisantes pour décrire l’électron. Les expériences de Stern et Gerlach79,80 ont montré la
nécessité d’ajouter une coordonnée supplémentaire liée au spin de l’électron. Cette
coordonnée est notée i, et le spin de l’électron est décrit par une fonction (i) qui est égale
à (i) ou (i) pour un spin up ou down. Ces deux fonctions sont orthogonales entre elles et
le produit de la fonction de spin avec une orbitale moléculaire donne une spin-orbitale
moléculaire :
i (ri ,i ) i (ri ) i (i )
(2.57)
Dans le but de respecter le principe d’indiscernabilité entre les particules Slater a proposé
l’emploi du déterminant pour assurer l’antisymétrie de la fonction d’onde polyélectronique.
Pour un système à n électrons, le déterminant est de taille n x n et prend la forme :
1 ( x1 ) 2 ( x1 )
1 1 ( x2 ) 2 ( x2 )
 elec 
n!
1 ( xn ) 2 ( xn )
 n ( x1 )
 n ( x2 )
(2.58)
n ( xn )
Avec un déterminant de ce type le principe de Pauli est respecté naturellement car un
déterminant est antysymétrique vis-à-vis de la permutation des coordonnées de deux
électrons. De plus, on constate que deux électrons ne peuvent posséder quatre nombres
quantiques identiques : principe de Pauli restreint81. Ceci reviendrait à égaliser deux lignes, ce
qui mathématiquement implique l’annulation du déterminant. Cependant cette représentation
présente des défauts, car elle n’autorise que la représentation dominante du système et ne
permet pas de représenter des états dégénérés (plusieurs configurations électroniques
80
Chapitre 2. Description des outils pour l’étude de composés actifs en optique non linéaire.
coexitantes) et elle permet à deux électrons ayant des spins opposés de coexister au même
endroit de l’espace.
2.4.2 La méthode SCF-LCAO
2.4.2.1 Méthode Hartree-Fock
Le but de la méthode Hartree-Fock82,83 (HF) est de trouver parmi l’ensemble des déterminants
de Slater la meilleure fonction d’onde décrivant le système. Ceci revient à trouver celle qui
minimise l’énergie. Ceci découle du théorème des variations où l’énergie exacte du système
est inférieure ou égale à l’énergie approchée :
E exact  E app   app H elec  app
(2.59)
Dans la méthode Hartree-Fock pour un système à couche fermée où les électrons sont
appariés sur les n/2 orbitales de plus basse énergie, chaque électron se déplace dans le champ
moyen généré par les n-1 autres électrons et l’équation de Fock qui en résulte s’écrit :
h HF (ri )i (ri )   i i (ri )
(2.60)
Où hHF est l’opérateur de Hartree-Fock mono-électronique défini par :

N
Z
1
h HF (ri )   i2   A   2 J j (ri )  K j (ri )
2
A riA
j

(2.61)
(a)
Dans cette expression le terme (a) est le potentiel effectif de Hartree-Fock qui défini les
interactions moyennes des autres électrons entre eux. Il est constitué de deux opérateurs J j (ri )
et K j (ri ) . Le terme J j (ri ) est l’opérateur de Coulomb qui représente la valeur du potentiel
coulombien entre l’électron i et l’électron décrit par l’orbitale  j (rj ) :
81
Chapitre 2. Description des outils pour l’étude de composés actifs en optique non linéaire.
J j (ri )i (ri )  
*j (rj ) j (rj )
rij
i (ri )dri
(2.62)
Le terme K j (ri ) est l’opérateur d’échange non local qui équivaut au trou de Pauli pour des
électrons de spin identiques :
K j (ri )i (ri )  
*j (rj )i (rj )
rij
 j (ri )drj
(2.63)
L’énergie totale de Hartree-Fock s’obtient en sommant les énergies des orbitales
monoélectroniques moins les interactions répulsives des électrons comptées deux fois :
1 noyau Z A Z B
 2 H   2 J ij  Kij  
2 AB rAB
i
i, j
n/2
E
HF
n/2
N
i
(2.64)
Avec
noyau
 1
Z 
H iN  i* (ri )   i2   A i (ri )dri
 2

A riA 

(2.65)
1
J ij  i2 (ri )  j2 (rj )dri drj
rij
(2.66)
1
Kij  i* (ri ) *j (ri )  j (rj )i (rj )dri drj
rij
(2.67)
La résolution des équations HF implique la connaissance des fonctions d’onde
monoélectroniques pour calculer les opérateurs de Coulomb et d’échange. Ceci implique que
l’opérateur monoélectronique dépend de ses propres solutions. Il convient donc pour résoudre
ce problème de considérer un jeu de fonctions d’onde initiales pour les opérateurs de coulomb
et d’échange et de procéder de manière itérative pour déterminer de nouvelles fonctions
d’onde (approche itérative du champ auto-cohérent SCF en anglais : Self-Consistent Field).
82
Chapitre 2. Description des outils pour l’étude de composés actifs en optique non linéaire.
2.4.2.2 Le développement LCAO
Pour résoudre les équations HF, une approximation et souvent utilisée et consiste à
décomposer les orbitales moléculaires en combinaison linéaire d’orbitales atomiques  (r ) .
Les orbitales ainsi créées sont de la forme :
K
i (r )  C pi  p (r )
(2.68)
p1
L’ensemble des fonctions  p (r ) forme une base de taille K qui permet de générer K
fonctions d’onde indépendantes. Les Cpi sont les Coefficients LCAO84 (Linear Combination
of Atomic Orbitals). La résolution de l’équation de Hartree-Fock se résume alors à déterminer
les meilleurs coefficients LCAO, c'est-à-dire ceux qui minimisent l’énergie. Le système
d’équations HF devient avec ce formalisme :
 F
K
q1
pq
  i S pq C pi  0
(2.69)
Ou encore en notation matricielle :
FC  SCE
(2.70)
Où F est la matrice de Fock, C la matrice des coefficients LCAO et S la matrice de
recouvrement. Les éléments de la matrice de Fock sont définis comme :

Fpq   p h HF  q

N


Z
1
   p  i2   A    2 J j (ri )  K j (ri )   q 


2
A riA
j


K
(2.71)
K
 H pq   Drs 2 pq rs    ps rq 
r 1 s1
Hpq est le terme mono-électronique contenant les opérateurs d’énergie cinétique et d’attraction
nucléaire :
83
Chapitre 2. Description des outils pour l’étude de composés actifs en optique non linéaire.
N


Z
1
H pq    p  i2   A  q 


2
A riA


N
 1
Z 
   p (ri )  i2   A   q (ri )dri
A riA 

 2
(2.72)
Les termes  pq rs  sont les intégrales entre deux densités mono-électroniques et s’expriment
par :
 pq rs    
p
(ri )  q (ri )
1
 r (rj )  s (rj )dri drj
rij
(2.73)
Les éléments de la matrice densité sont exprimés à partir des coefficients LCAO :
n/2
Drs  nCrj Csj
(2.74)
j
L’intégrale de recouvrement s’écrit :
S pq    p (ri ) q (ri )dri
(2.75)
Eij   ij ij
(2.76)
Enfin les énergies sont données par :
Lors d’un traitement de type Hartree-Fock, la corrélation électronique n’est pas prise
en compte. Pour corriger l’erreur due à la corrélation électronique, différentes méthodes
peuvent être appliquées : développements post Hartree-Fock telle que la méthode MP2 ou
encore méthode DFT utilisant la densité d’état. Ces méthodes seront détaillées dans les
paragraphes 2.4.3 et 2.4.4.
2.4.3.3 Les bases d’orbitales atomiques
La méthode LCAO exposée précédemment se base sur des combinaisons de fonctions
atomiques. Il convient donc de définir les différentes basses de fonctions utilisées usuellement
ainsi que la nomenclature associée.
84
Chapitre 2. Description des outils pour l’étude de composés actifs en optique non linéaire.
Dans un premier temps, les fonctions utilisées peuvent être les solutions exactes de
l’équation de Schrödinger appliquée aux hydrogenoïdes. La partie radiale dépend des
nombres quantiques n et l. Slater a proposé de simplifier ces fonctions en conservant la partie
exponentielle en supprimant la dépendance en l. On obtient par exemple pour une orbitale
2pz :
2 pz (r )  z A exp( rA )
(2.77)
Où  est l’exposant de la fonction de Slater et rA la distance par rapport au centre de cette
fonction. Ce type de base est appelée STO (Slater Type Orbital).
D’autres jeux de base ont été proposés par la suite. En 1950, Boys 85 développe des
bases appelées GTO (Gaussian Type Orbital) où les parties exponentielles sont remplacées
par des gaussiennes. Elles sont définies tel que :
GTO
gijk
 xiA y Aj z Ak exp( rA )
2
(2.78)
Où i,j et sont des entiers définis tel que l=i+j+k. Cette base permet une résolution analytique
pour évaluer les intégrales de Fock. Pour corriger certains problèmes liés à ces fonctions, on
utilise des fonctions gaussiennes contractées CGTO (Contracted Gaussian Type Orbital) qui
sont des combinaisons de gaussiennes primitives. Les bases dites « simple- » sont des bases
minimales où seules les orbitales des sous-couches partiellement occupées des atomes libres
sont décrites par une CGTO. Les bases « double- » ou « triple- » ont des fonctions
orbitalaires décrite par 2 ou 3 CGTO.
D’autres jeux de bases comme la 6-31G86,87 dites « split-valence » sont très utilisées. Dans
cette base les orbitales de cœur sont décrites par la contraction de six GTO au niveau
« simple- » alors que les orbitales de valence sont décrites au niveau « double- ». Des
fonctions de polarisation88 peuvent également être ajoutées. Dans ce cas, on ajoute des
fonctions d sur les atomes de la deuxième ligne du tableau périodique : 6-31G(d) ou 6-31G*.
On peut également ajouter des fonctions de polarisation pour l’atome d’hydrogène en ajoutant
des fonctions p : 6-31G(d,p) ou 6-31G**.
2.4.3 La théorie de la fonctionnelle de la densité (DFT)
85
Chapitre 2. Description des outils pour l’étude de composés actifs en optique non linéaire.
2.4.3.1 La densité comme variable
L’objectif de la théorie de la fonctionnelle de la densité (DFT Density Functional
Theory) est de corriger le problème de la corrélation électronique énoncé lors du traitement
HF. En effet dans le traitement HF rien n’interdit à deux électrons de spin différent de
coexister à un même endroit de l’espace ce qui est énergétiquement défavorable. L’idée
centrale de la DFT est de remplacer la fonction d’onde multi-électronique par la densité
électronique totale  (r ) qui décrit l’état fondamental du système étudié. Cette densité permet
d’obtenir l’ensemble des observables de ce système. De plus la densité doit respecter certaines
propriétés :

La densité électronique est nulle à l’infini :  (r )  0

L’intégrale de la densité sur tout l’espace est égale au nombre N d’électrons du
système étudié :   (r )dr  N
2.4.3.2 Le théorème de Hohenberg et Kohn
Le théorème de Hohenberg et Kohn89 stipule que la densité électronique de l’état
fondamental 0 (r ) d’un système permet de déterminer de façon unique à une constante près le
potentiel externe Vext (r ) et par conséquent la fonction d’onde. On peut alors exprimer
l’énergie totale de l’état fondamental en fonction de la densité comme la somme de trois
composantes :

Un terme d’énergie d’attraction électrons-noyaux : Vext

Un terme d’énergie cinétique des électrons : T

Un terme d’énergie de répulsion électron- électrons : Eee
L’expression donnant l’énergie de l’état fondamental s’écrit alors :
E0 ( 0 )   0 (r )Vext (r )dr  T  0   Eee  0 
(2.79)
Les parties cinétique et répulsion électron-électron définissent une nouvelle quantité appelée
fonctionnelle de Hohenberg et Kohn notée FHK  0  . L’énergie s’écrit alors :
86
Chapitre 2. Description des outils pour l’étude de composés actifs en optique non linéaire.
E0 ( 0 )   0 (r )Vext (r )dr  FHK  0 
(2.80)
La détermination de cette fonctionnelle permet de déterminer de manière exacte la densité
électronique et donc les propriétés du système étudié.
Il n’existe pas à l’heure actuelle de description exacte de cette fonctionnelle.
Hohenberg et Kohn ont également établi un principe variationnel sur l’énergie tel que :
E   '   E  0 
(2.81)
Où  ' est une densité quelconque différente de  0 . A cette densité d’essai  ' , il correspond
une énergie potentielle, une seule fonction d’onde et un seul hamiltonien. Elle doit en outre
respecter les propriétés énoncées précédemment : la densité électronique est nulle à l’infini et
la somme sur tout l’espace de la densité est égale au nombre d’électrons. Comme avec la
méthode HF, on doit donc chercher cette fois la densité électronique qui minimise l’énergie.
2.4.3.3 Approche de Kohn et Sham (KS) : résolution itérative.
L’idée centrale de l’approche de Kohn et Sham est de décomposer la fonctionnelle comme la
somme de contribution cinétique TS  0  d’un système d’électrons sans interaction, d’une
contribution coulombienne J  0  et d’une fonctionnelle d’échange-corrélation:
FHK  0   TS  0  
1 0 (r1 ) 0 (r2 )
dr1dr2  E XC  0 
2 
r1  r2
(2.82)
J  0 
Le terme EXC  0  est appelé fonctionnelle d’échange-corrélation et contient l’information sur
les effets d’échange, la corrélation électronique et les corrections sur l’énergie coulombienne
et cinétique et s’exprime tel que :
EXC 
1
1
 (r )
 (r )drdr '

2
r r '
87
(2.83)
Chapitre 2. Description des outils pour l’étude de composés actifs en optique non linéaire.
Cette énergie d’échange-corrélation peut se décomposer en la somme des contributions des
densités de spin  et  :
EX   (r )  EX   (r1 )  EX  (r )
(2.84)
EC   (r )  EC   (r )  EC  (r )  EC  (r ),  (r )
(2.85)
Où la densité totale est la somme des densités  (r )   (r )   (r ) .
Ainsi il est possible de définir un potentiel effectif tel que :
FHK   (r1 , r2 )
r1
 TS   (r1 ) Veff   (r1 , r2 )
(2.86)
Avec :
Veff   (r1 , r2 ) Vext (r1 )  
 (r2 )
r12
dr2 VXC (r1 ) Vne (r1 )  
 (r2 )
r12
dr2 
EXC   (r1 )
 (r1 )
(2.87)
Dans la pratique la recherche de la fonctionnelle s’effectue de manière variationnelle en
recherchant la fonctionnelle qui minimise l’énergie dans l’espace des orbitales
monoélectroniques. On obtient de cette manière n équations monoélectroniques de Kohn et
Sham (2.88) qui seront résolues de manière auto-cohérente.
 1 2

 2 i Veff (r )i (r )   ii (r )
(2.88)
2.4.3.4 L’approximation SCF-LCAO.
Comme pour la méthode Hartree-Fock décrite précédemment, il est possible pour résoudre les
équations de Kohn et Sham de décrire les orbitales moléculaires comme des combinaisons
linéaires d’orbitales atomiques (LCAO). La densité s’exprime alors suivant l’expression
donnée par la relation (2.89) :
88
Chapitre 2. Description des outils pour l’étude de composés actifs en optique non linéaire.
n
n fonction
  r    i  r   
2
i
i

C *pi Cqi  *p  r   q  r 
(2.89)
p ,q
En injectant cette expression dans la relation (2.88), on obtient l’équation suivante :
fonctions

Cqi Fpq   i S pq  0
(2.90)
p ,q
Où Spq et Fpq sont respectivement :
S pq    p (r ) q* (r )dr
(2.91)
1
Fpq   p (r )  i2 Veff (r )  q (r )
2
(2.92)
2.4.3.5 Les fonctionnelles usuelles.
Les fonctionnelles usuelles sont basées sur les méthodes GGA (Generalized Gradient
Approximation) qui sont des méthodes non locales développées de manière à tenir compte de
la variation de la densité en exprimant les énergies d'échanges et de corrélation en fonction de
la densité et de sa dérivée première (gradient). L'énergie d'échange-corrélation est définie
dans cette approximation comme :
GGA
EXC
a , b     (r ) XC a , b ,a ,b d 3r
(2.93)
Où  XC    désigne l'énergie d'échange-corrélation pour une particule d'un gaz
homogène d'électron. Les fonctionnelles peuvent être élaborées à partir de résultats
expérimentaux ou sur la base de la mécanique quantique. C’est le cas des fonctionnelles
d’échange de type B8890 (Becke88), P91 (Perdew86) ou PBE92 (Perdew-Burke-Ernzerhof).
Lors de ce travail, nous avons utilisé une fonctionnelle hybride de type B3LYP. Ce type de
fonctionnelle est obtenu en combinant l'échange et la corrélation obtenu par des méthodes
GGA avec un certain pourcentage d'échange décrit par la théorie Hartree-Fock. La
89
Chapitre 2. Description des outils pour l’étude de composés actifs en optique non linéaire.
fonctionnelle B3LYP est une combinaison de fonctionnelles de type Becke à 3 paramètres 93 et
de fonctionnelles LYP94 (Lee, Yang, Parr).
2.4.4 La méthode Møller-Plesset (MP)
Le but de la méthode Møller-Plesset95 et de corriger l’erreur de corrélation de la
méthode Hartree-Fock et se base sur la théorie des perturbations de Rayleigh-Schrödinger.
2.4.4.1 Théorie des perturbations de Rayleigh-Schrödinger
Quand un système est soumis à une faible perturbation W, il est possible d’écrire
l’hamiltonien total en fonction de l’hamiltonien du système non perturbé tel que :
H  H 0  W
(2.94)
Où H0 est l’hamiltonien non perturbé dont les valeurs propres sont solution de :
H 0 i0  Ei0 i0
(2.95)
De plus, les perturbations étant faibles, il est possible de développer les fonctions d’onde et
les énergies propres en séries de Taylor dépendantes de  telles que :
i  i0  1i   2 i2   33i  ...
(2.96)
Ei  Ei0   Ei1   2 Ei2   3 Ei3  ...
(2.97)
L’équation de Schrödinger tenant compte de ce développement s’exprime alors :
 H0  W i  i0  1i  ...   Ei  Ei0   Ei1  ...i  i0  1i  ...
(2.98)
La résolution de l’équation (2.98) permet d’obtenir les corrections successives de la fonction
d’onde et de l’énergie. Après multiplication à gauche par  i0 et intégration on obtient :
90
Chapitre 2. Description des outils pour l’étude de composés actifs en optique non linéaire.
i0 W  i0  Ei1
(2.99)
i0 W 1i  Ei2
(2.100)
i0 W i2  Ei3
(2.101)
La première correction de la fonction d’onde s’exprime :
 
1
i
j i
 0j W  i0
E E
0
i
 0j
0
j
(2.102)
Il est ainsi possible d’exprimer la première correction sur l’énergie (relation (2.99)) en ne
faisant apparaitre que des quantités non perturbées :
E 
2
i
j i
 i0 W  0j  0j W  i0
Ei0  E 0j
(2.103)
2.4.4.2 Théorie des perturbations de Moller-Plesset
Dans la théorie des perturbations de Moller-Plesset, la perturbation est définie comme la
différence entre l’opérateur hamiltonien exact et l’opérateur de Hartree-Fock et s’exprime :
1
rij
W  W  Vexact VHF    VHF (i )
i j
(2.104)
i
L’hamiltonien non perturbé est alors l’hamiltonien de Hartree-Fock :
H 0  h(i ) VHF (i )   h HF (i )
i
i
91
(2.105)
Chapitre 2. Description des outils pour l’étude de composés actifs en optique non linéaire.
Pour un système à couche fermée de N/2 orbitales occupées, les contributions à l’énergie
peuvent être évaluées :
E  
0
0
0
0
h r  
HF
i
N /2
0
0
 2 i
i
(2.106)
i
La première correction correspond à l’élimination des interactions comptées deux fois dans le
terme précédent :
E01   00 
i j
1 0
 0   00 VHF (i )  00
rij
i
(2.107)
N /2
  2 ij ij  ij ji 
ij
Où i et j des orbitales moléculaires occupées. Ceci implique que l’énergie issue du
développement Hartree-Fock est la somme des deux premiers termes issus du développement
de la perturbation :
EHF  E00  E01
(2.108)
Les corrections à l’énergie Hartree-Fock sont données par les termes suivants sous la forme
de contribution de corrélation d’ordre deux, trois, … La correction d’ordre deux est donnée
par la relation (2.109) :
E 
2
0
états excités
 00 W  0j  0j W  00
j 0
E00  E 0j

(2.109)
Il est possible de simplifier cette expression, en effet les états simplement excités ne
contribuent pas à ce terme. Le premier terme de la relation (2.110), où  ia désigne un état
simplement excité où l’orbitale occupée i du déterminant de Slater est remplacée par l’orbitale
inoccupée a, s’annule de part le théorème de Brillouin et le deuxième terme s’annule pour des
raison d’orthogonalité des spin-orbitales.
 0 W ia   0 H ia   0 H 0 ia  0
92
(2.110)
Chapitre 2. Description des outils pour l’étude de composés actifs en optique non linéaire.
De plus, la perturbation ayant un caractère bi-électronique, les états triplement excités et
supérieurs ne contribue pas à la première correction à l’énergie Hartree-Fock. La correction
E02 s’exprime à l’aide d’états doublement excités :
E02 
occupés inoccupés
 
i j
ab
ij ab 2 ij ab ij ba 
i   j  a b
(2.111)
Ce terme appelé correction MP2 contient la majeur partie de l’énergie de corrélation. Les
termes d’ordre supérieur sont généralement plus petits et seront dans notre cas négligés pour
des raisons de temps de calculs.
2.4.5 La méthode INDO/S.
Les méthodes semi-empires sont des méthodes de calculs numériques permettant de
réduire le temps de calcul. Avec ces méthodes, certaines intégrales des développements
Hartree-Fock ou Post Hartree-Fock sont négligées ou paramétrisées sur des données
expérimentales ou empiriques.
La méthode INDO96,97,98 Intermediate Neglect of Differential Overslap, est une méthode
semi-empirique reposant sur le développement Hartree-Fock où l’on utilise les
approximations suivantes :

Seuls les électrons de valence sont considérés explicitement

Les intégrales de recouvrement bi-électronique sont négligées

Les intégrales mono-électroniques
 pq rs 
(2.73) sont négligées à l’exception de
 pp pp ,  pp qq et  pq pq
Les composantes Hpq de la matrice de Fock ainsi que les intégrales retenues sont déterminées
de manière empirique ou expérimentale.
Pour obtenir les propriétés spectroscopiques, il est nécessaire de prendre en compte les
excitations électroniques. Dans le cas de la méthode INDO/S, on utilise l’interaction de
configuration (IC) où la fonction d’onde électronique est définie comme une somme de
déterminant de Slater :
93
Chapitre 2. Description des outils pour l’étude de composés actifs en optique non linéaire.
(1,2,..., n)  CI  I (1,2,..., n)
(2.112)
I
Où les I sont les déterminants de Slater. Les coefficients C I sont obtenus de manière itérative
par la minimisation de l’énergie.
2.5 Le moment dipolaire.
Le moment dipolaire est donné par :
   elec   nucl
   K
        Z A rA

 A1
(2.113)

Où  est l’opérateur moment dipolaire,  la fonction d’onde électronique de l’état
fondamental, ZA et rA respectivement la charge de l’atome A et sa position. Pour un système à
couches fermées la composante électronique  xelec s’exprime :
K
K
 xelec   D pq   p (r )x p (r )dr
p1 q1
(2.114)
K
   D pq M
p ,q1
x
pq
2.6 Détermination théorique de la première hyperpolarisabilité .
2.6.1 Méthode du champ fini.
La méthode du champ fini ou Finite Field99 (FF) permet de déterminer les
hyperpolarisabilités à partir des dérivées numériques de l’énergie par rapport au champ
électrique. Avec cette méthode seule les réponses statiques peuvent être déterminées.
En reprenant le développement du moment dipolaire induit par un champ E :
1
2
1
6
 ( E )  0   E   E 2   E 3  ...
94
(2.115)
Chapitre 2. Description des outils pour l’étude de composés actifs en optique non linéaire.
On peut exprimer la polarisabilité et la première hyperpolarisabilité comme les dérivées
successives de l’énergie par rapport au champ électrique ou de manière équivalente, par
rapport au moment dipolaire :
  2E 
  
   2    
 E  E0  E  E0
(2.116)
  3E 
 2 

 2
3 
 E  E0  E  E0
(2.117)
  
Pour obtenir, la fonction d’onde du système en présence d’un champ électrique et l’énergie
associée on ajoute à l’hamiltonien un terme :
H  H 0  .E
(2.118)
Au niveau Hartree-Fock, l’ajout de ce terme se traduit par l’ajout d’un terme Mpq dans
les intégrales de Fock.
Fqp  H qp  M qp 
1 K K
 Drs 2 pq rs    pq sr 
2 r1 s1
(2.119)
Où Mpq est le produit entre le vecteur de matrice moment dipolaire et le champ électrique et
s’écrit :


3
M pq   p r .E  q   M pqj E j
(2.120)
j 1
Il est alors possible de déterminer la première hyperpolarisabilité par différentiations
numériques de l’énergie et du moment dipolaire.
95
Chapitre 2. Description des outils pour l’étude de composés actifs en optique non linéaire.
E ( E )  E (2 E )  2E ( E )  E ( E )
  3E 
    3   lim
2E 3
E0
 E  E0
 2 
 ( E )   ( E )  2 (0)
   2   lim
E2
E 0
 E  E0
(2.121)
Cette méthode permet de déterminer la première hyperpolarisabilité à partir des énergies HF
(pas de prise en compte de la corrélation électronique) ou MP2 (avec corrélation
électronique). Pour obtenir une bonne précision numérique, il faut que les champs considérés
tendent vers 0 mais ils doivent être suffisamment grands pour obtenir une précision
numérique des calculs satisfaisante. Dans la pratique, on utilise des champs de l’ordre de 10-1
à 10-4 u.a. et on applique une procédure de Romberg100. Cette procédure permet de déterminer
 en éliminant les contaminations par un processus itératif faisant intervenir des estimations
de  pour des champs croissants 00 ( F ) , 10 (2 F ) ,  20 (4 F ) tel que :
 kn 
4n  kn1   kn11
4n 1
(2.122)
Où n est l’ordre de l’itération et k l’amplitude du champ.
2.6.2 Méthode Hartree-Fock dépendante du temps (TDHF).
Il est possible de déterminer la première hyperpolarisabilité de manière analytique en
exprimant les dérivées successives du moment dipolaire par rapport au champ électrique en
utilisant la méthode TDHF101,102,103,104 (Time-Dependent Hartree-Fock). On obtient ainsi pour
la première hyperpolarisabilité dynamique :


 2 a

 Eb (1 ), Ec (2 )  E E 0
 abc  3 ;1 ,2    
b
c
(2.123)
 abc  3 ;1 ,2   Tr M a Dbc 1 ,2 
Avec Ma la matrice moment suivant la direction a et Dbc la dérivée deuxième de la matrice
densité par rapport au champ électrique. Pour déterminer cette dernière matrice il convient de
96
Chapitre 2. Description des outils pour l’étude de composés actifs en optique non linéaire.
résoudre l’équation Hartree-Fock dépendante du temps qui peut s’écrire sous forme
matricielle telle que :
FC  i

SC  SC
t
Où F est la matrice de Fock, C la matrice des coefficients LCAO,
recouvrement et 
(2.124)
S la matrice de
la matrice des énergies qui sont fonctions du temps à cause de la
perturbation des champs électriques extérieurs oscillants s’exprimant :
a  Ea ei t
a
(2.125)
Où Ea est l’amplitude du champ électrique dans la direction a et a la pulsation. La méthode
TDHF consiste à développer les matrices de l’équation (2.124) par rapport aux perturbations.
Ainsi pour la matrice de Fock la décomposition s’exprime :
F  F 0   a F a 
a
1
a b F ab  ...
2 ab
(2.126)
Les matrices Fa et Fab sont respectivement les matrices des dérivés première et seconde de la
matrice de Fock par rapport à la perturbation. Dans cette équation les sommes portent sur
toutes les directions de l’espace ainsi que leurs opposées afin de décrire aisément toutes les
composantes du champ. Il faut également tenir compte de deux équations supplémentaires
décrivant la normalisation de la fonction d’onde et la définition de la matrice densité :
C t SC 1
(2.127)
D  CnC t
(2.128)
Ou n est une matrice diagonale dont les composantes sont 2 ou 0 en fonction de l’occupation
de l’orbitale moléculaire. A partir de cette série d’équations, il est possible d’obtenir un
ensemble d’équations pour chaque ordre de perturbation. A l’ordre 0 on retrouve les équations
Hartree-Fock non perturbées :
97
Chapitre 2. Description des outils pour l’étude de composés actifs en optique non linéaire.
F 0 C 0  S 0 C 0 0
C 0 t S 0C 0  1
(2.129)
D 0  C 0 nC 0t
Pour une perturbation linéaire a, le système d’équation correspondant est :
F 0 C a  F a C 0   S 0 C a  S 0 C 0 a  S 0 C a  0
C (  a ) t S 0C 0  C 0 t S 0C a  0
D  C nC  C nC
a
a
0t
0
(2.130)
(  a )t
Pour une perturbation non linéaire ab on obtient :
F 0C ab  F a C b  F bC a  F 0C ab  (1  2 )S 0C ab  S 0C 0  S 0C a b  S 0C b a  S 0C ab 0
C (  ab )t S 0C 0  C (  a )t S 0C 0  C ( b )t S 0C 0  C 0t S 0C ab  0
(2.131)
D ab  C ab nC 0t  C 0 nC ( b )t  C 0 nC (  a )t  C 0 nC (  ab )t
Pour déterminer Da et Dab, il faut tout d’abord déterminer les variations linéaire et quadratique
de la matrice des coefficients LCAO. Il est possible de réécrire ces dernières en faisant
intervenir deux matrices orthogonales Ua et Uab tel que : C a  C 0U a . En introduisant cette
relation dans la première équation du système (2.130), en multipliant à gauche par C0t, avec
la condition d’orthogonalité et la relation C 0t FC 0   , on obtient pour Ua :
 a   0U a U a 0  C 0t F a U a
(2.132)
En définissant la matrice de Fock dans la base des orbitales moléculaires, on a :
G a  C 0t F a C 0
(2.133)
U at U a  0
(2.134)
L’équation (2.132) peut se réécrire :
98
Chapitre 2. Description des outils pour l’étude de composés actifs en optique non linéaire.
En utilisant la même approche sur la deuxième équation de la relation (2.130), on obtient :
occ

Dija  2 Cika Ckj0t  Cik0 Ckjat

k
occ occvirt
 2
k
 C U
0
il
a
lk
C C U C
0t
kj
0
ik
at
kl
0t
lj
(2.135)

l
En décomposant la somme sur l en ses composantes virtuelles et occupées on obtient :
occ virt


occ occ


occ occ

Dija  2 Cil0U lka Ckj0t  Cik0 U klat Clj0t  2 Cil0U lka Ckj0t  2 Cik0U klat Clj0t
k
l
k
l
k

(2.136)
l
Les indices k et l peuvent être permutés, il est alors possible de simplifier la relation
précédente tel que :
occ virt


occ occ


Dija  2 Cil0U lka Ckj0t  Cik0 U klat Clj0t  2Cik0 U kla U klat Clj0t
k
l
occ virt
k

 2 C U C  C U C
k
0
il
a
lk
0t
kj
0
ik
at
kl
0t
lj
l

(2.137)
l
La relation (2.137) permet de mettre en évidence que seul les éléments (occ-virt) et (virt-occ)
sont nécessaires pour la détermination de la matrice densité. a, dans l’approximation non
canonique, est une matrice bloc-diagonale dont les blocs (occ-virt) et (virt-occ) sont nuls .
 occ  occ occ  virt   ... 0 
 

 virt  occ virt  virt   0 ...
 a 
(2.138)
Il est alors possible d’exprimer les éléments non diagonaux de la matrice Ua tel que :
a
U pq

a
G pq
 q0   0p  
(2.139)
L’expression de la matrice Ua permet d’obtenir les coefficients LCAO perturbés et la dérivée
première de la matrice densité. Les matrices Ga et Fa étant dépendantes de la matrice densité
il convient donc d’avoir recours à un processus itératif pour déterminer la matrice densité. La
résolution des équations (2.131) s’effectue selon le même processus. Il est cependant possible
de réduire le nombre d’opération en utilisant une méthode variationnelle qui permet de
calculer l’énergie à l’ordre 2n+1 à partir des fonctions d’onde à l’ordre n. Pour la
99
Chapitre 2. Description des outils pour l’étude de composés actifs en optique non linéaire.
détermination de  qui est la dérivée troisième de l’énergie par rapport au champ électrique la
seule connaissance de la dérivée première de la fonction d’onde est nécessaire. L’expression
de la première hyperpolarisabilité définie par l’équation (2.123) peut alors se réécrire comme
suivant (2.140). Cette expression permet de réduire considérablement les temps de calcul
nécessaire à l’obtention du .
 abc  Tr U aG bU c U cG bU a U bG cU a U aG cU b U cG aU b U bG aU c 


Tr n U aU c b U cU a b U bU a c U aU b c U cU b a U bU c a 
(2.140)
L’équation (2.140) peut s’appliquer pour toutes combinaisons de pulsations notamment des
champs statiques ou nuls 1=2=0. Pour le cas de champs nuls, le développement mène aux
équations CPHF105,106,107 (Coupled-Perturbed Hartree-Fock) dans ce cas les équations (2.132)
et (2.139) s’écrivent :
 a  Ga   0U a U a 0
a
U pq

(2.141)
a
G pq
(2.142)
 q0   0p
2.6.3 Méthode de sommation sur les états : SOS108 (Sum Over States).
La méthode de sommation sur les états, SOS (Sum Over States) est une approche
basée sur la théorie des perturbations faisant intervenir une somme sur les états électronique
du système. Dans cette méthode, le champ électrique est considéré comme une perturbation
du système en l’absence de champ externe.
Hors résonnance, les composantes du tenseur sont :
 abc (3 ; 1 , 2 )   P3,1,2 
 00 a  0n

n0 m0
100
 00 b  0n
 00 c  0n
0 n  3  0 m  1 
(2.143)
Chapitre 2. Description des outils pour l’étude de composés actifs en optique non linéaire.
Où  i0 est la fonction d’onde non perturbée de l’état électronique i d’énergie Ei0 et
0 n  En0  E00 et la première somme porte sur les sur les si permutation des paires (3,a),
(1,b) et (2,c).
Dans cette expression l’intégrale  00 a  0n définie la composante a du moment dipolaire
de la transition entre l’état fondamentale et l’état excité n.
Dans le cas de composé dipolaire (A--D), on peut rapprocher cette expression du
modèle de dispersion à deux niveaux proposé par Oudar et Chemla109,110. Dans ce cas on
considère en première approximation que la contribution du premier état excité est majoritaire
et que celui correspond à une transition HOMO-LUMO.
Dans ce cas, la composante
diagonale du tenseur d’hyperpolarisabilité parallèle à l’axe du moment dipolaire est
dominante. Dans le cas d’un moment dipolaire suivant l’axe z la relation (2.143) devient pour
la composante zzz :
 zzz (2;  ,  )  6
(
 00  z  e0
2
0ze ( 0e )2
0e )2  (  )2  ( 0e )2  (2  )2 
(2.144)
Où 0ze  ez  0z . Dans la limite statique, on obtient :
 zzz (0;0, 0)  6
 00  z  e0
(
2
0e )2 
0ze
(2.145)
Le rapport de ces expressions défini le facteur de dispersion pour le modèle à deux niveaux :
04e
 zzz (2;  ,  )
 2
 zzz (0;0, 0)
0e   2 02e  4 2 
(2.146)
La composante zzz étant largement dominante sur les autres dans les approximations du
modèle à deux niveaux, elle sera par la suite noté  pour simplifier l’expression.
101
Chapitre 2. Description des outils pour l’étude de composés actifs en optique non linéaire.
Le principal défaut de méthode SOS vient du fait que les sommes sont infinies et qu’il
convient de les tronquer. En contrepartie, les énergies utilisées peuvent être déterminées à tout
niveau d’approximation.
2.6.4 Comparatif des différentes méthodes.
Pour déterminer la première hyperpolarisabilité moléculaire nous avons donc à notre
disposition trois méthodes.

La méthode du champ fini nous permet de déterminer les hyperpolarisabilités statiques
des molécules pour différents niveaux de calcul notamment au niveau MP2 qui prend
en compte la corrélation électronique. Toutefois cette méthode est limitée à l’étude
pour des champs électriques statiques. Pour des molécules organiques telles que celles
que nous étudions, cette méthode présente un bon accord avec l’expérience111.

La méthode TDHF permet d’obtenir les hyperpolarisabilités statiques et dynamiques
sans prendre en compte la corrélation électronique.

La méthode de sommation sur les états permet d’obtenir des valeurs de  tenant
compte de la corrélation électronique et la dispersion en fréquence 112,113 mais nous
avons besoin de déterminer explicitement tous les états excités de la molécule. En
théorie, il serait possible d’appliquer la méthode SOS pour tout niveau
d’approximation mais pour des raisons de temps de calcul lié à la taille de nos
molécules nous devons avoir recours aux approximations de la méthode INDO (cf.
2.5.3).
Il est également possible d’obtenir les hyperpolarisabilités moléculaires par des méthodes de
type DFT. Cependant, les fonctionnelles d’échange usuelles ne sont pas adaptées au calcul de
propriétés ONL du fait de la courte portée du potentiel d’échange114,115. La fonctionnelle
OEP-EXX (Optimized Effective Potential – EXact eXchange)
116,117
Wu
développée par Yang et
a été crée dans le but de corriger ce défaut et a été nettement utilisé dans le cas
d’études de polyène118. Cette méthode a permis de corriger les erreurs sur l’hyperpolarisabilité
quadratique. Lors de ce travail nous avons choisit de ne pas utiliser se type d’approche pour
102
Chapitre 2. Description des outils pour l’étude de composés actifs en optique non linéaire.
nous concentrer sur les méthodes de sommation sur les états, la méthode TDHF et les
méthodes de champ fini
Au cours de ce travail, afin obtenir une approximation du  intégrant à la fois les effets de la
corrélation électronique et de dispersion en fréquence, nous avons utilisé les résultats issus
des calculs CPHF (statique) et TDHF (dynamique)119.
 MP 2  2;  ,     MP 2  0;0, 0  
TDHF  2;  ,  
CPHF  0;0, 0 
(2.147)
Cette méthode a déjà été utilisée et a montré son efficacité pour déterminer
l’hyperpolarisabilité dynamique de petites molécules120,121,122. De notre cas nous l’utiliserons
pour la détermination de la réponse dynamique de chromophores push-pull de type
accepteur--donneur.
103
Chapitre 2. Description des outils pour l’étude de composés actifs en optique non linéaire.
Références
53
M. H. Wu, K. Clays, A. Persoons, Rev. Sci. Instrum., 1996, 67, 3005.
54
P. Hohenberg, W. Kohn, Phys. Rev. B, 1964, 136, 864.
55
D. R. Kanis, M. A. Ratner, T. J. Marks, Chem. Matter., 1991, 3, 19.
56
D. P. Shelton, J. E. Rice, Chem. rev., 1994, 94(1), 3.
57
A. Fort, M; Barzoukas, A. Boeglin, C. Serbutoviez, L. Oswald, J. F. Nicoud, Nonlinear
optics, 1993, 5, 321.
58
S. Gilmour, S. R. Marder, B. G. Tiemann, L. T. Cheng, J. Chem. Soc, 1993, 5, 432
59
P. Kaatz, E. A. Donley, D. P. Shelton, J. Chem. Phys., 1998, 108, 849.
60
A. Willetts, J. E. Rice, D. M. Burland, D. P. Shelton, J. Chem. Phys., 1992, 97, 7590.
61
M. G. Kuzyk, C. W. Dirk, Caracteization techniques and tabulation for organic non linear
optical materials, Marcel Dekker, Inc, 1998, New York.
62
63
D. M . Bishop, Rev. Mod. Phys., 1990, 62, 343.
T. Thami, P. Bassoul, M. A. petit, J. Simon, A. Fort, M. Barzoukas, A. Villaeys, J. Am.
Chem. Soc., 1992, 114, 915.
64
R Dworzack, D. Kieslinger, Phys. Chem. Chem. Phys., 2000, 2, 5057.
65
E. A. Guggenheim, Trans. Faraday Soc., 1949, 45, 714.
66
D. P. Shelton, Phys. Rev. A, 1990, 42, 2578.
67
H. Guillet de Chatellus, E. Freysz, Optique Express, 2001, 9, 586.
68
K. Clays, A. Persoons, Rev. Sci. Instrum., 1992, 63, 3285.
69
S Stadler, G. Bourhill, C. Bräuchle, J. Phys. Chem., 1996, 100, 6927
70
C. Delhu, F. Meyers, E. Hendrickx, K. Clays, A. Persoons, S. R. Marder, J. L. Bredas, J.
Am. Chem. Soc., 1995, 117, 10127.
71
M. A. Pauley, C. H. Wang, A. K. Y. Jen, J. Chem. Phys., 1995, 102, 6400.
72
R. Bersohn, Y.D. Pao et H.L. Frisch, J. Chem. Phys., 1966, 45(9), 3184.
73
K. Clays, A. Persoons, L.D. Maeyer, Advances in Chemical Physics, 1994, 85, 455.
74
S. J. Cyvin, J.E. Rauch, J. Decius, J. Chem. Phys., 1965, 43, 4083.
75
O. Quinet, B. Champagne, V. Rodriguez, J. Chem. Phys., 2006, 124, 244312.
76
D.A. Kleinman, Phys. Rev., 1962, 126, 1977.
77
E. Schrödinger, Ann. Physik, 1926, 79, 361.
78
M. Born, J. Oppenheimer, Ann. Physik, 1927, 84, 571.
79
O. Stern, Z. Physik, 1921, 7, 249.
104
Chapitre 2. Description des outils pour l’étude de composés actifs en optique non linéaire.
80
O. Stern, W. Gerlach, Z. Physik, 1922, 8, 110.
81
W. Pauli, Z. Physik, 1925, 31, 765.
82
D. H. Hartree, Proc. Cambridge Phil. Soc. Math. Phys. Sci., 1928, 24, 328.
83
V. Fock, Z. Physik, 1930, 61, 126.
84
C. C. J. Roothaan, Rev. Mod. Phys., 1951, 23, 69.
85
S. F. Boys, Proc. Roy. Soc. (London), 1950, 200, 542.
86
R. Ditchfield, J. A. Pople, W. J. Hehre, J. Chem. Phys., 1961, 54, 724.
87
W. J. Hehre, R. Ditchfield, J. A. Pople, J. Chem. Phys., 1972, 56, 2257.
88
P. C. Hariharan, J. A. Pople, Theor. Chim. Acta, 1973, 28, 213.
89
P. Hohenberg, W Kohn, Phys. Rev., 1964,136, B864.
90
A.D. Becke, Phys. Rev. A, 1988, 38, 3098.
91
J.P. Perdew, Y. Wang, Phys. Rev. B, 1986, 33, 8800.
92
J.P. Perdew, K. Burke, M. Ernzerhof, Phys. Rev. Lett., 1996,77, 3865.
93
A. D. Becke, J. Chem. Phys.,1993, 98, 5648.
94
C. Lee, W. Yang, and R. G. Parr, Phys. Rev. B, 1988, 37, 785.
95
C. Møller, M. S. Plesset, Phys. Rev., 1934, 46, 618.
96
J.E. Ridley, M. C. Zerner, Theoret. Chim. Acta, 1973, 32, 111.
97
J.E. Ridley, M. C. Zerner, Theoret. Chim. Acta, 1976, 42, 223.
98
A. D. Bacon, M. C. Zerner, Theoret. Chim. Acta, 1979, 53, 21.
99
H. D. Cohen, C. C. J. Roothaan, J. Chem. Phys., 1965, S34, 43.
100
B. Champagne, B. Kirtman, Nonlinear Optical Materials, Vol. 9 of Handbook of
Advanced
Electronic and Photonic Materials and Devices, édité par H.S. Nalwa (Academic Press, San
Diego, 2001), Chap. 2, 63.
101
H. Sekino, R.J. Bartlett, J. Chem. Phys., 1986, 85, 976.
102
S.P. Karna, M. Dupuis, J. Comp. Chem., 1991, 12, 487.
103
O. Quinet, V. Liégeois, B. Champagne, J. Chem. Theory Comput, 2005, 1, 444.
104
E. Botek, B. Champagne, Chem. Phys. Lett., 2004, 387, 130.
105
P.W. Langhoff, M. Karplus, R.P. Hurst, J. Chem. Phys.,1966, 44, 505.
106
T.C. Caves, M.Karplus, J. Chem. Phys., 1969, 50, 3649.
107
C.E. Dykstra, P.G. Jasien, Chem. Phys. Lett., 1984, 109, 388.
108
J. F. Ward, Rev. Mod. Phys., 1965, 37,1.
109
J. L. Oudar, j. Chem. Phys., 1977, 67, 446.
105
Chapitre 2. Description des outils pour l’étude de composés actifs en optique non linéaire.
110
J. L. Oudar, D. S. Chemla, J. Chem. Phys., 1977, 66, 2664.
111
K. Y. Suponitsky, S. Tafur, A. E. Masunov, J. Chem. Phys., 2008, 129, 44109.
112
P.G. Lacroix, I. Malfant, G. Iftime, A.C. Razos, K. Nakatani, J.A. Delaire, Chem. Eur. J.,
2000, 6, 2599.
113
P.G. Lacroix, F. Averseng, I. Malfant, K. Nakatani, Inorg. Chem. Acta, 2004, 357, 3825.
114
B. Champagne, E. A. Perpète, S. J. A. van Gisbergen, E. J. Baerends, C. Soubra-Ghaoui,
K. Robins, B. Kirtman, J. Chem. Phys. A, 1998, 109, 10489.
115
B. Champagne, E. A. Perpète, D. Jacquemin, S. J. A. van Gisbergen, E. J. Baerends, C.
Soubra-Ghaoui, K. Robins, B. Kirtman, J. Phys. Chem. A, 2000, 104, 4755.
116
W. Yang, Q. Wu, Phys. Rev. Lett., 2002, 89, 143002.
117
Q. Wu, W. Yang, J. Theor. Comput. Chem., 2003, 2, 627.
118
F. A. Bulat, A. Toro-Labbé, B. Champagne, B. Kirtman, W. Yang, J. Chem. Phys., 2005,
123, 014319.
119
H. Sekino, R.J. J. Bartlett, Chem. Phys., 1991, 94, 3665.
120
M.J. Rice, N. Handy, Int. J. Quantum Chem., 1992, 43, 91.
121
H. Sekino, R. J. Bartlett, Chem. Phys. Lett., 1995, 234, 87.
122
D. Jacquemin, B. Champagne, C. Hättig Chem. Phys. Lett., 2000, 319, 327.
106
Chapitre 3. Etudes expérimentales préliminaire sur quelques solvants et chromophores.
Chapitre 3. Etudes expérimentales
préliminaires sur quelques solvants et
chromophores.
Sommaire
Chapitre 3. Etudes expérimentales préliminaires sur quelques solvants et chromophores.
................................................................................................................................................ 107
3.1. Calibration des réponses de diffusion hyper-Rayleigh. ...................................................... 108
3.1.1 Calibration primaire avec CCl4 selon Kaatz et Shelton. ............................................................. 108
3.1.4 Etude comparative de deux molécules de symétrie C3v : le CH3CN et le CCl3CN. .......................... 120
3.1.5 Conclusion préliminaire.................................................................................................................... 122
3.2 Etude expérimentale de molécules modèles simples de type A- en phase liquide. ......... 122
3.2.1 Etude de la loi quadratique et extraction de Cvv2. ..................................................................... 123
3.2.2 Etude complète en polarisation. .................................................................................................... 126
3.2.3 Conclusion. ...................................................................................................................................... 130
3.3 Etude de l’effet de la gène stérique sur des pyridinium phenoxides actifs en optique non
linéaire quadratique...................................................................................................................... 131
3.3.1 Les pyridinium phénoxides. ........................................................................................................... 131
3.3.2 Description de l’étude. .................................................................................................................... 133
3.3.3 Protocole expérimentale de la détermination de l’hyperpolarisabilité du composé en solution
via la diffusion hyper-Rayleigh............................................................................................................... 134
3.3.4 Résultats et discussions................................................................................................................... 137
Références ...................................................................................................................................... 142
107
Chapitre 3. Etudes expérimentales préliminaire sur quelques solvants et chromophores.
3.1. Calibration des réponses de diffusion hyper-Rayleigh.
Lors des expériences de diffusion hyper-Rayleigh, le paramètre G prenant en compte
les paramètres expérimentaux (relation 3.1) est inconnu. Il convient donc d’étalonner les
expériences. Le choix du référentiel primaire s’est porté sur le tétrachlorure de méthyle qui a
été largement étudié notamment par Kaatz et Shelton123,124 et dont les paramètres sont bien
connus.
2
2
IVV
 G  ZZZ
Fl 2CI2
(3.1)
Par la suite nous nous sommes servis de l’acétonitrile pour déterminer
l’hyperpolarisabilité de nos chromophores. Il présente plusieurs caractéristiques de choix
pour notre étude. Il présente une réponse non linéaire suffisante, il est peu hydrophile et aisé
à purifier, il est très polaire et permet de solvater la plupart des composés de type A--D. De
plus, il est transparent dans le domaine d’énergies utilisées et les interactions
intermoléculaires sont apparemment masquées par la réponse dipolaire de la molécule.
Nous allons donc dans un premier temps présenter les résultats issus de la calibration
du montage expérimental puis determiner les paramètres expérimentaux de l’acétonitrile.
3.1.1 Calibration primaire avec CCl4 selon Kaatz et Shelton.
Le CCl4 a fait l’objet de plusieurs études notamment par Kaatz et Shelton123. Les
expériences hyper-Rayleigh menées sur le CCl4 vont être comparées aux résultats de Kaatz et
Shelton dans le but de valider et de calibrer notre montage. Lors de leurs expériences, ils ont
utilisé une source laser YAG Q-schwitché de longueur d’onde 1064 nm qui produit des trains
d’impulsion d’environ 150 ns avec une intensité de 1mJ avec une fréquence de répétition de 1
à 3 kHz focalisé dans l’échantillon. Nos condition expérimentales d’excitation sont largement
similaires, 20ns autour de 3kHz (cf. Chapitre 2)
La figure 3.1 donne les courbes expérimentales de diffusion hyper-Rayleigh quasiélastique du CCl4 pour les polarisations linéaires VV(//) et HV() que nous avons obtenues au
laboratoire. Le rapport de dépolarisation
I HV
obtenu est de 1/2.24. Cette valeur est différente
IVV
de la valeur théorique attendue de 2/3 pour un composé de symétrie Td, cette divergence avec
108
Chapitre 3. Etudes expérimentales préliminaire sur quelques solvants et chromophores.
le résultat attendu est liée au fait que la réponse du composé n’est pas incohérente pure. Il faut
donc prendre en compte les effets collectifs lors de l’étude du CCl4.
Figure 3.1 : Courbes expérimentales de diffusion hyper-Rayleigh quasi-élastique (en
échelle log) du CCl4 en polarisation linéaire VV et HV. Le niveau de fond est arbitraire.
Il est possible de décomposer le signal obtenu en partie dipolaire et octupolaire par
combinaison linéaire des intensités IVV et IHV précédemment obtenues125 tel que :
 2 2
2 
I dipolaire   IVV
 I HV

3

(3.2)
 2 1 2 
I octupolaire   I HV
 IVV 
9


(3.3)
La figure 3.2 donne la représentation de ces contributions dipolaires et octupolaires en
fonction des intensités obtenues en diffusion hyper-Rayleigh quasi-élastique de la lumière
pour des polarisations verticale-verticale et horizontale-verticale.
109
Chapitre 3. Etudes expérimentales préliminaire sur quelques solvants et chromophores.
Figure 3.2 : Décomposition du spectre de diffusion hyper-Rayleigh en contribution
dipolaire et octupolaire suivant les relations (3.2) et (3.3).
Les profils des courbes représentées figure 3.2 laisse apparaître différentes
contributions : de type exponentielle décroissante et de type lorentzienne. Dans un milieu
liquide la contribution exponentielle décroissante peut être associé à une origine collisionelle
(effet collectif)
alors que la contribution lorentzienne est due à des effets de rotation
diffusionnelle126.
On peut décomposer la partie octupolaire en une partie exponentielle décroissante et
une partie lorentzienne alors que la contribution dipolaire est de type exponentiel décroissante
pure. Après ajustement, on peut extraire les largeurs caractéristiques de ces contributions. Le
tableau 3.1 donne les valeurs extraites avec notre montage ainsi que celles obtenue par Kaatz
et Shelton123.
110
Chapitre 3. Etudes expérimentales préliminaire sur quelques solvants et chromophores.
Avec notre montage
Issu des expérience
de Kaatz et Shelton
Partie octupolaire :
1
10.3 cm-1
9.2 cm-1
15.8 cm-1
17.0 cm-1
23.7 cm-1
26.0 cm-1
(lorentzienne)
2
(exponentielle décroissante)
Partie dipolaire :
3
(exponentielle décroissante)
Tableau 3.1 : Largeur des différentes contributions des parties dipolaire et
octupolaire issu de l’ajustement de courbes exponentielles décroissantes et lorentziennes sur
les résultats obtenus avec notre montage et celui de Kaatz et Shelton123.
Les résultats obtenus sont en bon accord avec ceux de Kaatz et Shelton. Les intensités
IVV et IHV peuvent alors s’exprimé comme une combinaison linéaire des intensités de ces trois
contributions.
2
IVV
 I1  I 2  I 3   2 1 0.5 1
2 2 1
2
I HV
 I1  I 2'  I 3'   2    
3 3 9
(3.4)
Où I1 désigne la partie incohérente, I2 la contribution octupôle induit – dipôle induit de
l’intensité et I3 la contribution dipôle induit - dipôle induit de l’intensité. La contribution
incohérente ne représente donc que 60% de l’intensité du pic (aire intégrée) pour la
polarisation VV et 40% de l’intensité du pic pour la polarisation HV.
Les figures 3.3 et 3.4 représentent respectivement la décomposition du signal en contribution
cohérente et incohérente des spectres de diffusion hyper-Rayleigh du CCl4 pour les
polarisations VV et HV. On constate que la somme des intensités cohérentes et incohérentes
calculées coïncide parfaitement à la courbe obtenue expérimentalement. En tenant compte de
cette décomposition on retrouve bien pour la partie incohérente un rapport IHV/IVV de 2/3. Il
111
Chapitre 3. Etudes expérimentales préliminaire sur quelques solvants et chromophores.
faudra donc tenir compte de ces considérations pour la détermination de l’hyperpolarisabilité
de l’acétonitrile.
Figure 3.3 : Courbes expérimentales de diffusion hyper-Rayleigh du CCl4 en polarisation VV
(+) et courbes calculées de la partie cohérente (X) du signal en unités arbitraires selon la
relation 3.4.
112
Chapitre 3. Etudes expérimentales préliminaire sur quelques solvants et chromophores.
Figure 3.4 : Courbes expérimentales de diffusion hyper-Rayleigh du CCl4 en polarisation HV
(+) et courbes calculées de la partie cohérente (X) du signal en unités arbitraires selon la
relation 3.4.
Ces expériences nous on permit de valider notre montage expérimental ainsi que
d’avoir une connaissance aussi complète que possible du comportement de CCl4 en diffusion
hyper-Rayleigh. Nous avons donc de bonnes conditions pour l’étude des solvants utiles pour
nos expériences ainsi que pour l’étude de l’hyperpolarisabilité de nos chromophores.
3.1.2 Etude en polarisation linéaire et détermination des paramètres
expérimentaux.
L’acétonitrile a déjà fait l’objet de nombreuses études127,128. Dans le cadre de notre
étude, pour déterminer les paramètres de l’acétonitrile nous avons dans un premier temps fait
l’hypothèse d’une pseudo symétrie CV avec la condition de Kleinman remplies (milieu
transparent peu dispersif). On peut établir les coefficients CVV et CHV qui représentent les
moyennes du tenseur d’hyperpolarisabilité en fonction des 2 termes indépendants zzz et zxx,
113
Chapitre 3. Etudes expérimentales préliminaire sur quelques solvants et chromophores.
l’axe z étant l’axe moléculaire et le plan (x,y) dégénéré (cf. paragraphe 2.2.3.1). La figure 3.5
nous donne les résultats expérimentaux de la DHR de l’acétonitrile pour les spectres polarisés
de diffusion élastique et quasiélastique hyper-Rayleigh de l’acétonitrile pour les polarisations
HV et VV.
=6.7
IHVIVV/I/IVV
HV=0.15
Intensity (a.u.)
3000
VV
2000
1000
HV
0
-100
-50
0
-1
cm
50
100
Figure 3.5 : Spectres Hyper-Rayleigh expérimentaux polarisés VV () et HV (+) de
l’acétonitrile. Le rapport brut des intensités intégrées IVV/IHV est égal à 6.7.
D’après le chapitre 2 si on suppose que yyy~0, qui équivaut au cas Cv, on a :
I
I
2
VV
2
HV

CVV
CHV
1
4
20 2

R
R
35
105
105

1 12
72 2
 R
R
7 35
105
(3.5)
2
2
Avec I HV
= 0.15 ceci implique que nous obtenons 2 solutions pour R=zxx/zzz :
/ IVV
R=0,09 ou R=0,95 (conf. Figure 2.3.3). En effectuant une étude de la diffusion hyperRayleigh en polarisation VV de l’acétonitrile et du CCl4 en faisant varier l’intensité du
faisceau incident on obtient les résultats suivant (figure 3.6)
114
Chapitre 3. Etudes expérimentales préliminaire sur quelques solvants et chromophores.
4
HRS intensity (a.u)
1.5 10
2w
I
3
CCl4
2w
7.5 10
I
0
0
2
= 0.63 I
MeCN
w
= 0.92 I
2
40
60
w
20
80
100
120
140
Fundamental power (a.u.)
Figure 3.6 : Evolution quadratique des intensités Hyper-Rayleigh expérimentales intégrés en
polarisation VV pour l’acétonitrile (MeCN) et le tétrachlorure de carbone (CCl4). Le trait
plein donne le meilleur ajustement quadratique. Les coefficients directeurs des courbes sont
0,63 pour CCl4 et 0.92 pour MeCN.
Etant donné que la réponse intramoléculaire octupolaire du CCl4 (incohérente)
correspond seulement à 40% du signal intégré en VV (cf. paragraphe 3.1.1), la proportion du
signal incohérent pour ce composé doit être ramenée à 0,252 (40% de 0,63). Rappelons ici
que pour une molécule polaire comme l’acétonitrile, la contribution monomoléculaire est
supposée à juste titre très majoritaire. Ainsi, on a :

CCl4 2
2
IVV
(CCl4 )  GCVV
CCl4 Fl CCl4
2
VV
I ( MeCN )  GC
MeCN
VV

2
MeCN

F
2
CCCl4 I2  KCCl4 I2  0.252 I2
MeCN
l

2
CMeCN I  K MeCN I  0.92 I
2
2
(3.6)
2
Le rapport qui nous affranchi entre autre du paramètre expérimental G nous donne :


2
MeCN
MeCN 2
CVV
 MeCN CMeCN I2
K MeCN G Fl

2
CCl4 2
KCCl4
G Fl CCl4 CVV
CCl4 CCCl4 I2


115
(3.7)
Chapitre 3. Etudes expérimentales préliminaire sur quelques solvants et chromophores.
C(mol.l-1)
nw
CCl4
10,36
1,47
MeCN
19,05
1,33
n2w
1,46
1,34
Fl 2
K
Cvv2
7,02
0,252
124
Cvv
 (u. at.)
12/35
19
3,99
0,92
432,00
1/105(15+36R+72R2)
Tableau 3.2 : Paramètres utiles et résultats obtenus pour le tétrachlorure de carbone et
l’acétonitrile dans le cadre de l’étude de diffusion hyper-rayleigh en polarisation VV. Le
paramètre K est le coefficient directeur de l’ajustement effectué retenu sur les points
expérimentaux figure 3.2. R=zxx/zzz.
En utilisant les données répertoriées dans le tableau 3.2, on peut déterminer la valeur
MeCN 2
MeCN 2
de CVV
 MeCN  432 u. at. En tenant compte des résultats
 MeCN pour l’acétonitrile : CVV
obtenus en polarisation linéaire verticale et horizontale (IVV/IHV=6.7) on obtient deux valeurs
possible du Cvv : 0,179 pour R=0,09 et 1,087 pour R=0,95. Ceci conduit à deux valeurs
possibles de zzz : 49 u.a. ou 20 u.a. Il apparait ainsi que la seule étude des polarisations VV et
HV est insuffisante pour évaluer sans ambiguïté le  de l’acétonitrile (cf Chapitre 2). Il
convient donc comme avancé dans le chapitre 2, d’utiliser la technique du « scan » en
polarisation où des polarisations linéaires, circulaires et elliptiques de la lumière sont mises en
jeu.
3.1.3 Etude complète en polarisation de MeCN.
La fonction modèle complète pour C3v prenant en compte de la composante yyy est
donnée par la formule (3.8) hors approximation de Kleinman (HK) et par la formule (3.9) en
tenant compte de cette approximation (K). Les Cvv correspondant sont donnés par les
formules (3.10) et (3.11).
116
Chapitre 3. Etudes expérimentales préliminaire sur quelques solvants et chromophores.
 15  12 R1  8R12  32 R1R2  32 R22  24 R2  24 R32 




2 
A   zzz 

2
2
2
2
I 2V ( HK ) 
  24  76 R1  24 R1  96 R1R2  44 R2  44 R2  32 R3  cos   exp   (3.8)
105 

2
2
2
4
 12  72 R1  40 R1  48R1R2  64 R2  8R2  40 R3  cos   exp  
 15  36 R  72 R 2  24 R32 




2 
A   zzz 

2
2
2
2
I V ( K ) 
  24  120 R  76 R  32 R3  cos   exp  
105 

2
2
4
 12  80 R  24 R  40 R3  cos   exp  
Où A est un facteur d’intensité et R1 
approximation de Kleinman et R 
(3.9)
 zxx
 xxz
 yyy
, R2 
et R3 
dans le cas hors
 zzz
 zzz
 zzz
 zxx  xxz
en tenant compte de cette approximation.

 zzz  zzz
Dans ce cas, on peut exprimer Cvvf tel quel :
CVV ( HK ) 
1
15  12 R1  8R12  32 R1R2  32 R22  24 R2  24 R32 
105
CVV ( K ) 
1
15  36 R  72 R 2  24 R32 
105 
(3.10)
(3.11)
La figure 3.7 donne l’évolution de l’intensité diffusée à 2 pour MeCN en fonction de Ψexp et
les ajustements effectués hors approximation de Kleinman et avec approximation.
f
Dans ce cas Ψ=π/2 et cos2 Ψ=cos4 Ψ=0
117
Chapitre 3. Etudes expérimentales préliminaire sur quelques solvants et chromophores.
~0.15
Figure 3.7 : Courbe expérimentale (+) de l’intensité hyper-rayleigh en polarisation V et
courbes ajustées à l’aide de (3.8) pour l’ajustement hors approximation de Kleinman (HK) et
(3.9) pour l’ajustement avec l’approximation de Kleinman (K). Les valeurs des rapports
obtenus sont : (HK) R1=0.37, R2=0.29, R3=0 et (K) R=0.30 et R3=0.
L’étude décrite ci-dessus conduit à des valeurs de CVV de 0,320 hors approximation de
Kleinman et de 0,307 dans l’approximation de Kleinman. Le tableau 3.3 donne les valeurs des
composantes du tenseur  obtenues.
 zzz
 zxx
 xxz
 yyy
Polarisation elliptique IV HK
36,5
13,7
10,6
~0
Polarisation elliptique IV K
37,5
1064 nm ou 0.04262 u.a.
11,2
~0
Tableau 3.3 : Composante du tenseur  de l’acétonitrile obtenue par diffusion hyper-rayleigh
tenant compte de différents niveaux d’approximation. est exprimé en unité atomique.
118
Chapitre 3. Etudes expérimentales préliminaire sur quelques solvants et chromophores.
Il est possible de comparer ses résultats avec ceux de Cammi et Coll.129
 (u.a.)
0.0g
0.03035h
0.04262i
0.06070h
0.09105h
 (nm)
0
758
1064
1515
2273
 zzz (u.a.)
29.1
29.9
36.5
32.6
37.9
 zxx (u.a.)
7.9
8.0
13.7
8.3
8.5
 xxz (u.a.)
7.9
8.1
10.6
8.5
8.9
 xxx (u.a.)
0.0
0.0
0.0
0.0
0.0
Tableau 3.4 : Comparaison des valeurs théoriques et expérimentales des composantes ijk
pour MeCN. Les valeurs théoriques ont été obtenues via des calculs ab initio pour la
molécule dans le vide et les résultats expérimentaux sont ceux obtenus dans ce travail (fond
grisé).
Ainsi une étude complète en polarisation permet d’extraire raisonnablement les
composantes du tenseur , contrairement à la technique restreinte qui n’utilise que des
polarisations incidentes linéaires VV et HV. Enfin les valeurs obtenues sont plus précises du
fait que l’on exploite un ensemble de mesures. Cette méthode nous a donc permis de
déterminer les valeurs du tenseur d’hyperpolarisabilité de l’acétonitrile.
On constate également que la composante yyy du tenseur est nul, ce qui est en accord
avec la théorie. De plus les grandeurs obtenues sont du même ordre de grandeur que celle de
Cammi et Coll. On constate que les valeurs expérimentales sont légèrement supérieures aux
résultats issus du calcul. Ceci peut s’expliquer du fait que les calculs ont été réalisés pour la
molécule isolée ne prenant pas en compte les éventuelles interactions intermoléculaires. Enfin
il existe une légère divergence théorie/expérience quant à la hiérarchie des composantes zxx
et xxz. L’expérience donne la composante zxx supérieure à la composante xxz alors que les
calculs théoriques prévoient l’inverse. Pour avoir une meilleure précision des résultats issus
des calculs théoriques, il est envisageable d’utiliser des méthodes post Hartree-Fock prenant
en compte la corrélation électronique. Toutefois, les valeurs obtenues pour ces deux
composantes sont proches l’une de l’autre aussi bien celles issues pour les calculs numériques
g
Calculs de Cammi et Coll. méthode CP-HF avec base DZP + (sdp/SP)
Calculs de Cammi et Coll. méthode TD-HF avec base DZP + (sdp/SP)
i
Expérience de Diffusion Hyper-Rayleigh à 1064 nm effectuée au sein du laboratoire
h
119
Chapitre 3. Etudes expérimentales préliminaire sur quelques solvants et chromophores.
que celle provenant des expériences de diffusion hyper-Rayleigh. Ceci nous permet de ici
l’approximation de Kleinman pour ce solvant.
3.1.4 Etude comparative de deux molécules de symétrie C3v : le CH3CN et le
CCl3CN.
Dans ce paragraphe nous allons comparer la réponse optique non linéaire de deux
composés de symétrie C3v : L’acétonitrile (MeCN) et le trichloroacétonitrile (CCl3CN). Cette
étude à pour but de tester la sensibilité de la technique. Pour cette étude nous utilisons pour
les deux composés l’approximation de kleinman. Comme pour l’étude de l’acétonitrile nous
avons effectué pour le trichloroacétonitrile une étude de l’intensité DHR du composé en
polarisation VV en fonction de la puissance incidente du faisceau ainsi qu’une étude complète
en polarisation. Les résultats obtenus sont reportés sur les figures 3.8 et 3.9.
I2 = 118.07 I2
I2 = 47.07 I2
Figure 3.8 : Etude comparée de l’intensité de la diffusion hyper-Rayleigh en polarisation VV
en fonction de la puissance incidente de CH3CN et de CCl3CN.
120
Chapitre 3. Etudes expérimentales préliminaire sur quelques solvants et chromophores.
Figure 3.9 : Etude complète en polarisation (V) du trichloroacétonitrile.
Comme dans le paragraphe 3.1.2 on peut exprimer les intensités diffusées en fonction
de l’intensité du faisceau incident :

2
MeCN 2
IVV
( MeCN )  GCVV
 MeCN Fl MeCN


2
CMeCN I2  K MeCN I2  118I2
CCl3CN 2
2
IVV
(CCl3CN )  GCVV
 MeCN Fl CCl3CN

2
CCCl3CN I2  KCCl3CN I2  47 I2
(3.12)
De même on peut a l’aide de la relation suivante s’affranchir du paramètre G tel que :
KCCl3CN
K MeCN


G Fl CCl3CN


G Fl MeCN
2

CCl3CN 2
CVV
CCl3CN CCCl3CN I2
2
MeCN 2
CVV
 MeCN CMeCN I2
(3.13)
Avec Fl CCl3CN = 6.089 et CCCl3CN =9.97mol/L. Le CVV2 du CCl3CN est de 235.4 u.a.
Via l’étude en polarisation, en tenant compte de l’approximation de Kleinman, il ressort, en
utilisant la relation (3.7) pour ajuster nos données, que le paramètre R=0.68 et R3=1.29. Ceci
121
Chapitre 3. Etudes expérimentales préliminaire sur quelques solvants et chromophores.
conduit à un CVV de 1.29 u.a. Les composantes du tenseur sont donc : zzz=13.5 u.a., zxx=9.3
u.a. et yyy=21.6 u.a.
Il apparait clairement dans cette étude une différence de réponse entre l’acétonitrile et
le trichloroacétonitrile. Le premier se comporte comme une molécule de symétrie Cv avec la
composante yyy nulle ou quasi nulle alors que le CCl3CN se comporte réellement comme
une molécule de symétrie C3v avec un yyy non nul. Il apparait même que cette composante
est la plus forte du tenseur d’hyperpolarisabilité. Ce résultat était attendu du fait que l’on
ajoute des électrons délocalisables en substituant les Hydrogènes par de Chlores. De plus, la
délocalisation ainsi obtenue n’est plus seulement axiale, il y a une part radiale provenant de la
composante yyy.
3.1.5 Conclusion préliminaire.
Cette étude sur l’acétonitrile a permis dans un premier temps de valider le montage
expérimental et le protocole utilisé lors des expériences de diffusion hyper-Rayleigh. Dans un
deuxième temps, nous avons pu extraire les composantes du tenseur d’hyperpolarisabilité de
l’acétonitrile qui pourra par la suite servir de solvant et de référence interne pour l’étude de
chromophores dont les benzazo-oxazolidines et ses dérivés. Cette étude a également permis
de justifier dans le cas de l’acétonitrile l’utilisation de l’approximation de kleinman et
d’illustrer que ce solvant ce comporte comme une molécule de symétrie Cv. Au final nous
avons pu mettre en évidence la sensibilité du protocole expérimental à travers l’étude de
CH3CN et CCL3CN.
3.2 Etude expérimentale de molécules modèles simples de type A-
en phase liquide.
Ce paragraphe est dédié à l’étude de petites molécules Accepteur-Réseau  composé
d’un groupement phényl et d’un attracteur d’électron, ceci dans le but d’établir une hiérarchie
de composés attracteurs et de mieux suivre l’évolution des hyperpolarisabilités des composés
de type A--D. Les groupements accepteur qui ont été choisi pour cette étude sont le
groupement Chlorure Cl, Bromure Br, Aldéhyde CHO et Nitro NO2130,131. Ceci permettra en
122
Chapitre 3. Etudes expérimentales préliminaire sur quelques solvants et chromophores.
outre de constituer la base d’une étude prochaine comparative théorie/expérience avec les
méthodes de calculs les plus performantes.
3.2.1 Etude de la loi quadratique et extraction de Cvv2.
Afin de déterminer le tenseur  de ces molécules, la première étape est la
détermination du paramètre CVV2 par une étude de la loi quadratique en polarisation
incidente de la lumière linéaire verticale avec une analyse verticale (polarisation VV). Tous
ces composés ont été étudié purs en phase liquide avec comme référence externe
l’acétonitrile. Le tableau 3.5 donne les paramètres optiques des composés purs ainsi que leur
densité et concentration respective à 20°C.
d
Concentration
M (g.mol-1)
C (mol.l-1)
nw
Paramètres Optiques
n2w
F2 L
0,7822
41,05
19,05
1,33
1,34
4,11
1,1063
112,56
9,83
1,51
1,52
8,85
1,4959
157,01
9,53
1,55
1,56
10,14
1,0446
106,12
9,84
1,54
1,55
9,66
1,2033
123,11
9,77
1,54
1,55
10,04
Tableau 3.5 : Paramètres optiques, concentration et densité des différents composés étudiés
en référence externe. n et n2 sont les indices optiques des composés purs à 532 et 1064 nm
et F2L est le facteur de Lorentz-Lorenz comme défini dans le chapitre 2.
La première constatation vient de fait que l’étude du bromobenzène n’a pas donné de
résultat exploitable. En effet celui-ci n’est pas stable sous l’impulsion laser et se dégrade au
cours de l’acquisition des données (formation de résidu noir, carbonisation probable du
composé qui devient jaunâtre).
Les figures 3.10 à 3.12 donnent l’évolution de la réponse quadratique de ces molécules
(-Cl, -CHO, -NO2) comparées à la réponse de l’acétonitrile.
123
Chapitre 3. Etudes expérimentales préliminaire sur quelques solvants et chromophores.
I2 = 541.6 I2
I2 = 280.5 I2
Figure 3.10 : Evolution quadratique des intensités Hyper-Rayleigh intégrés expérimentales en
polarisation VV pour l’acétonitrile (MeCN) et le chlorobenzène (-Cl).
I2 =90.4.10-4 I2
I2 = 6,1.10-4 I 2
Figure 3.11 : Evolution quadratique des intensités Hyper-Rayleigh intégrés expérimentales en
polarisation VV pour l’acétonitrile (MeCN) et le benzaldehide (-CHO).
124
Chapitre 3. Etudes expérimentales préliminaire sur quelques solvants et chromophores.
I2 =31680 I2
I2 = 841 I2
Figure 3.12 : Evolution quadratique des intensités Hyper-Rayleigh intégrés expérimentales en
polarisation VV pour l’acétonitrile (MeCN) et le nitrobenzène (-NO2).
Le tableau 3.6 donne les résultats issus des expériences de diffusion en polarisation
linéaire verticales. En comparant, les différents composés de type -X, X=Cl, CHO, NO2 de
densité et concentration comparable, il est déjà possible d’établir une classification prévisible
des groupements attracteurs Cl < CHO < NO2.
C CVV   ZZZ
CVV  2ZZZ
8236
432
1980
201
51950
5280
127002
13000
2
Tableau 3.6 : Valeurs du CVV  zzz
pour l’éthanol et les composés de type -X données en
unité atomique.
125
Chapitre 3. Etudes expérimentales préliminaire sur quelques solvants et chromophores.
3.2.2 Etude complète en polarisation.
Nous avons réalisé une étude en polarisation complète pour chacun des composés.
L’intensité choisie pour le faisceau incident correspond à celle pour laquelle on obtient une
réponse hyper-Rayleigh correspondant au trois quart de l’intensité maximum obtenue, ceci
dans le but d’obtenir un signal observable suffisamment important pour pouvoir négliger le
bruit expérimental tout en minimisant les effets d’éventuelles absorptions (notament pour NO2) . Pour extraire les termes du tenseur , nous avons étudié l’intensité du signal DHR de
deux façons distinctes : en ajustant nos courbes expérimentales avec l’approximation de
Kleinman et hors approximation de Kleinman. Les fonctions théoriques utilisées découlent
directement des équations (2.20) et (2.22) pour une pseudo symétrie moléculaire de type
C2V(x,z) de ces composés -X.
En posant R1 
 zxx

, R2  xxz et en utilisant K comme paramètre global d’intensité,
 zzz
 zzz
nous pouvons définir la fonction d’ajustement suivante pour les molécules de symétrie C2v
hors approximation de Kleinman :


 15  6 R1  12 R2  3R12  12 R1 R2  12 R22


2 
K  zzz 

2
2
2
f HK    
 24  38R1  22 R2  2 R1  22 R1R2  20 R2 cos  
105 

2
2
4
 12  36 R1  4 R2  8R1  4 R1R2  24 R2 cos  



(3.14)

Avec l’approximation de Kleinman où R1=R2, nous avons :


 15  18 R  27 R 2


2 
K  zzz 

2
2
f K ( ) 

24

60
R

4
R
cos



105 

2
4
 12  40 R  12 R cos  
(3.15)
CVV ( HK )  15  6R1  3R12  12R1R2  12R22  12R2
(3.16)
CVV ( K )  15  18R  27 R 2
(3.17)




Il découle alors que :
126
Chapitre 3. Etudes expérimentales préliminaire sur quelques solvants et chromophores.
On peut alors remonter aux valeurs de zzz, zxx et xxz pour nos composés. Les figures 3.13,
3.14 et 3.15 donnent les courbes issues des expériences complètes en polarisation en fonction
de l’angle exp.
R = 0,2987
R1 = 0,3902
R2 = 0,2601
Figure 3.13 : Etude de la diffusion hyper-Rayleigh du chlorure de benzène en lumière
polarisée ΨV.
127
Chapitre 3. Etudes expérimentales préliminaire sur quelques solvants et chromophores.
R = 0,0316
R1 = 0, 0539
R2 = 0,0204
Figure 3.14 : Etude de la diffusion hyper-Rayleigh du benzaldéhyde en lumière polarisée ΨV.
R = 0,0941
R1 = 0,1259
R2 = 0,0837
Figure 3.15 : Etude de la diffusion hyper-Rayleigh du nitrobenzène en lumière polarisée ΨV.
128
Chapitre 3. Etudes expérimentales préliminaire sur quelques solvants et chromophores.
Figure 3.16 : Tracé de l’intensité I V / I HV pour le nitrobenzène en coordonnées polaires.
Le profil de la courbe de -NO2 en coordonnées polaires (figure 3.16) est
caractéristique des composées de type unidimensionnel présentant une composante zzz
dominante le long de l’axe principal (l’axe z moléculaire) pour cause probable de résonance.
L’étude complète des molécules simples avec un cycle benzène et un groupement attracteur
nous permet tout d’abord de confirmer la hiérarchie prévisible de l’efficacité
des
groupements donneurs (cf. tableau 3.7) -Cl < -CHO < - NO2. Toutefois, le composé -NO2
est légèrement coloré (présence d’une bande d’absorption de faible intensité à = 330 nm). Il
est attendu que celui-ci bénéficie d’un effet d’exaltation par rapport au autres. De plus on
constate, comme nous l’attendions, que la contribution principale de l’hyperpolarisabilité est
suivant l’axe moléculaire et implique que l’élément du tenseur zzz domine les autres
composantes. Enfin on constate que l’approximation de Kleinman donne des résultats
satisfaisant où le zxx(K) obtenu est la moyenne des composantes zxx et xxz obtenues hors
approximation malgré cela on constate hors approximation de Kleinman une différence
significative entre ces deux composantes.
129
Chapitre 3. Etudes expérimentales préliminaire sur quelques solvants et chromophores.
CVV 2ZZZ
R1
R2
0,30
K
CVV
zzz
0,22
30,4
0,22
30,3
0,15
188,5
0,15
188,6
0,16
283,9
0,16
283,3
zxx
xxz
9,1
201
0,39
HK
0,26
0,03
K
11,8
7,9
6,0
5280
0,05
HK
0,02
0,09
K
10,2
3,8
26,7
13000
HK
0,13
0,08
35,5
23,7
Tableau 3.7 : Paramètre extraits de l’étude de diffusion hyper-Rayleigh en polarisation
elliptique avec analyse suivant l’axe verticale. Les ijk sont exprimés en unité atomique. Dans
le cas de l’approximation de Kleinman R1=R2 et zxx= xxz.
3.2.3 Conclusion.
Cette première étude de composés de type A- permet dans un premier temps de
constatée une hiérarchie de groupement accepteur pour l’optique non linéaire. De plus elle
permet de valider la pertinence de l’approximation de Kleinman dans le cas de ce type de
composés. Les valeurs obtenues hors approximation pour les composantes zxx et xxz du
tenseur  sont proches et dans le cadre de l’approximation la valeur obtenue pour ces
composantes correspond à la moyenne de ces composantes. Cette étude servira également de
base expérimentale pour la comparaison de résultats expérimentaux avec des résultats
théoriques utilisant les méthodes de calculs les plus performantes.
130
Chapitre 3. Etudes expérimentales préliminaire sur quelques solvants et chromophores.
3.3 Exemple de système binaire soluté/solvant : étude de l’effet de
la gène stérique sur des pyridinium phenoxides actifs en optique
non linéaire quadratique.
Nous avons illustré à travers l’étude de l’acétonitrile et du tétrachlorométhane, la
reproductibilité des expériences et la validité du protocole expérimental. Avec la comparaison
des molécules de type -X et celle de CH3CN et CCl3CN, nous avons illustré la sensibilité du
protocole pour des solutions pures. Dans ce paragraphe, nous allons présenter un exemple
d’étude sur des chromophores en solution, ceci décrira la méthode de référence interne sur un
mélange binaire soluté/solvant. Lors de ce test préliminaire à notre étude expérience/théorie
sur des photochromes, nous chercherons à voir si une analyse fine combinée est possible.
Pour cette exemple, nous allons utiliser une étude sur des composés de la famille des
pyridinium phénoxides sur lesquels nous avons travaillé dans le cadre d’une collaboration
avec l’Institut de Physique et Chimie des Matériaux de Strasbourg (IPCMS).
3.3.1 Les pyridinium phénoxides.
Les pyridinium phenoxides (figure 3.17) sont des composés zwittérioniques présentant
dans leur état fondamental un fort moment dipolaire. Ce sont des composés push-pull de type
A--D dit inverse : composés pour lesquels l’état le plus stable (fondamental) présente le
moment dipolaire le plus important. Cette famille de composés présente en outre la
particularité de voir sa réponse optique non linéaire modulée en fonction de l’angle de torsion
entre les deux cycles phenyl132,133 (angle  sur la figure 3.17).
Figure 3.17 : Schéma des biphenyl : forme neutre (gauche) et zwittérionique (droite)
131
Chapitre 3. Etudes expérimentales préliminaire sur quelques solvants et chromophores.
L’étude de la variation de la première hyperpolarisabilité  en fonction de l’angle de
torsion entre les cycles a été faite par Albert et col.134 puis par Keinan et col.135. Ils ont montré
par des méthodes de calcul semi-empirique AM1 et ZINDO, la dépendance du  avec la
géométrie de la molécule en ajoutant des groupements de différentes tailles en ortho de la
liaison C-C.
Dans cette étude, ils ont utilisé différents substituant R et R’ pour contraindre la géométrie de
la molécule en jouant sur la gêne stérique des groupements. Les groupements choisis lors de
l’étude sont des groupements -H, -Me et -T-Bu. Pour obtenir la géométrie la moins contrainte,
les groupements R et R’ sont des hydrogènes, alors que pour obtenir la géométrie la plus
contrainte les groupements R et R’ sont des groupements ter-butyl –C-(CH3)3. Avec ces
différentes configurations il est possible d’obtenir un angle de torsion entre les cycles allant
de 0 à 83°. La figure 3.18 reprend les résultats de ces calculs. On constate que les plus fortes
valeurs de  sont obtenues pour les grands angles de torsion.
Figure 3.18 : Représentation de l’énergie Ege (droite) entre le niveau fondamental et le
premier excité et la transition de moment dipolaire ge associé ainsi que le vec (gauche) pour
une excitation de 0.1 eV en fonction de l’angle de torsion entre les cycles pyridine et
132
Chapitre 3. Etudes expérimentales préliminaire sur quelques solvants et chromophores.
phénoxide138. Les points correspondent aux résultats des calculs pour les molécules décrite
précédemment en faisant varier les différents groupements R et R’ avec les fonctions –H, -Me
et -T-Bu.
3.3.2 Description de l’étude.
Depuis plusieurs années le groupe a une collaboration avec l’équipe d’Alain Fort et
Alex Boeglin à l’Institut de Physique de Chimie des Matériaux de Strasbourg (IPCMS).
L’objectif des études réalisées est de quantifier l’évolution des propriétés ONL de ce type de
composé en fonction de l’environnement de la molécule et ceci dans le but d’avoir à
disposition une molécule pouvant servir de sonde ONL136,137. Dans ce cadre, cette étude138 a
été effectuée en combinant des calculs théorique semi-empire ainsi que des expériences
optiques non linéaire : l’EFISHj (1907 nm) et la Diffusion hyper-Rayleighk (1064 nm). Les
calculs ont été réalisés par Alex Boeglin pour la molécule isolée ainsi que pour la molécule en
solution et ainsi suivre l’évolution de la première hyperpolarisabilité dans différente
condition. Les pyridinium phenoxides utilisés lors de cette étude sont représentés figure 3.19,
l’angle de torsion entre les deux cycles est dû à la gène stérique causée par les différentes
chaînes alkyles greffées sur les cycles.
Figure 3.19 : Schémas des différents dérivés de pyridinium phenoxides étudiés.
j
k
Réalisées à l’Institut de Physique et Chimie des Matériaux de Strasbourg (IPCMS)
Réalisées à l’Institut des Sciences Moléculaires de Bordeaux (ISM)
133
Chapitre 3. Etudes expérimentales préliminaire sur quelques solvants et chromophores.
3.3.3 Protocole expérimental de la détermination de l’hyperpolarisabilité du
composé en solution par diffusion hyper-Rayleigh
3.3.3.1 Diffusion hyper-Rayleigh d’une solution binaire : méthodologie.
Dans le cadre de cette étude, les composés ont été solubilisés dans l’acétonitrile. Les
concentrations utilisées sont comprises entre 10-3 et 10-6 mol/L. Nous travaillons non plus
avec des solutions pures mais avec des mélanges binaires. D’après la formule 2.15, pour un
liquide pur on a :
2
I 2  GFl 2  HRS
CI2
(3.18)
Ce qui pour un mélange binaire non absorbant à  et 2 peut se généraliser en :
Solv 2
Chr 2
I 2  GFl 2 CVV
 zzz CSolv  CVV
 zzz CC h r  I2


Solv
Chr
2
2
 CI2
 Fl 2  Solv  zzz
Chr  zzz
où


Solv
Chr
  GCVV C
(3.19)
Où l’indice (Solv) fait référence au solvant et (Chr) au chromophore étudié. Dans le cas d’un
composé très dilué, on fait l’approximation que le facteur de champ local Fl 2 est celui généré
par le solvant et que la concentration du solvant est constante. Les paramètres du solvant étant
connus, les seules inconnues de cette relation sont le  du chromophore étudié et le paramètre
G.
Pour déterminer l’hyperpolarisabilité du composé, on effectue une étude de diffusion hyperRayleigh en faisant varier la concentration en chromophore et en faisant varier l’intensité du
faisceau incident. La concentration nulle correspond au solvant seul.
On obtient ainsi
l’intensité de diffusée en fonction de la concentration et de l’intensité avec la technique dite
de référence interne (ici le solvant : l’acétonitrile).
Par ajustement numérique sur les données expérimentales, on remonte au paramètre  du
solvant et du chromophore. On a alors :
134
Chapitre 3. Etudes expérimentales préliminaire sur quelques solvants et chromophores.
2
Chr  zzz
Chr
2
 Solv  zzz
Solv
Chr 2
GCVV
 zzz CChr
Chr

Solv 2
GCVV
 zzz CSolv
Solv
(3.20)
La relation 3.20 permet de nous affranchir du paramètre G et ainsi de déterminer la grandeur
Chr 2
CVV
 zzz . Dans la pratique, une éventuelle erreur expérimentale sur la concentration est
Chr
possible lors des dilutions successives. Pour contrôler la qualité des dilutions et corriger les
éventuelles erreurs commises, à chaque étape des expériences on contrôle la solution par
spectroscopie d’absorption et l’on suit l’évolution des concentrations via la relation de BeerLambert.
Pour déterminer le paramètre CVV du chromophore et déterminer l’hyperpolarisabilité du
composé, on réalise une étude en polarisation complète telle que décrit dans les paragraphes
3.1.3 et 3.2.2 suivant la symétrie du chromophore considéré.
3.3.3.2 Exemple du composé Z3
Comme nous le verrons par la suite, le composé Z3 absorbe en partie la lumière
harmonique. Dans ce cas, la fonction utilisée pour l’ajustement est définie par :
2
2
I 2  Fl 2  Solv  zzz
 'Chr  zzz
CChr  e 'lCChr I2


Solv
Chr
(3.21)
Où Chr =  'Chr CChr. Le terme exponentiel décroissant est nécessaire pour rendre compte de
l’absorption éventuelle du signal harmonique par le chromophore. Ainsi, ’ est le coefficient
d’absorption molaire à 532 nm du chromophore et l la longueur de solution traversée par le
photon harmonique (1.5 mn). La figure 3.20 donne la représentation de la courbe ajustée sur
les données expérimentales.
135
Chapitre 3. Etudes expérimentales préliminaire sur quelques solvants et chromophores.
atténuation
exponentielle due à
l’absorption 2 du
chromophore
Figure 3.20 : Représentation des données expérimentales de diffusion hyper-Rayleigh pour le
composé Z3 (+) et de la courbe ajusté (-) suivant la relation 3.21.
Dans le plan (I2,I), on reconnaît l’évolution quadratique de signal pour chaque
concentration. A intensité fondamentale I constante, on retrouve l’évolution linéaire du
signal pour les concentrations faibles. Aux fortes concentrations, on constate l’atténuation
exponentielle du signal.
Après ajustement, on obtient un  'Chr de 8.11 10+07 +/- 3 10+06 et  Solv de 535 +/- 52
Chr 2
ce qui conduit à CVV
 zzz = 8.9 10+08 (u.a.)2 En effectuant une étude en polarisation complète
Chr
en polarisation (figure 3.21 ) en considérant une pseudo symétrie de type C2v(x,z) dans les
conditions de kleinman, on obtient R = -0.04+/-0.01 soit un CVV de 0,157. La valeur est
zzz=7520 u. a.
136
Chapitre 3. Etudes expérimentales préliminaire sur quelques solvants et chromophores.
Figure 3.21 : Etude de la diffusion hyper-Rayleigh de Z3 en lumière polarisée ΨV. Les croix
() sont les données expérimentales et la courbe (--) les données ajustées
Avec un rapport R 
 zxx
proche de zéro (ici -0.04), on peut constater que la composante hors
 zzz
diagonale est très faible. Ceci implique que l’on a affaire à un composé quasi unidimensionnel
avec la composante zzz qui domine. Cet état de fait implique pour les chromophores
absorbants que l’approximation de Kleinman est en fait ici une approximation 1-D
3.3.4 Résultats de l’étude complète et discussions.
3.3.4.1 Spectroscopie UV-Visible
Les spectres UV-Visible reportés sur la figure 3.22 ont été réalisés dans l’acétonitrile
figure 3.22, le tetramethylguanidine (TMG) a été utilisé pour les composés Z3 et Z4 comme
tampon pH. Ces expériences ont révélé un effet bathochrome allant de pair avec la gène
stérique des composants greffés. Il apparait que l’augmentation de l’ange de torsion est le
facteur dominant de l’effet de déstabilisation de l’état fondamental. De plus pour le composé
137
Chapitre 3. Etudes expérimentales préliminaire sur quelques solvants et chromophores.
Z1 qui présente une géométrie quasi-plane, on constate sur le spectre une structure vibronique
liée dû à la haute symétrie du système. Ce n’est pas le cas pour les autres molécules dont la
géométrie n’est plus plane.
Figure 3.22: Section efficace d’absorbtion UV-Visible des Pyridinium phenoxide dans
l’acétonitrile. Le TMG (tetramethylguanidine) est une base permettant de fixer le pH.
3.3.4.2 Comparaison calcul théorique AM1 et résultats expérimentaux
Des calculs semi-empirique ont été réalisés à l’Institut de Physique et Chimie des
Matériaux de Strasbourg par A. Boeglin et A. Fort en complément des expériences dans le but
de mieux interpréter les effets de la torsion de la liaison C=C sur la réponse optique non
linéaire des ces composés. Les calculs ont été réalisés avec une méthode AM1139 avec un
modèle de solvatation de type COSMO140 avec le logiciel MOPAC 2002141.
L’hyperpolarisabilité des molécules à également été obtenues via des expériences EFISH et
de Diffusion Hyper-Rayleigh.
138
Chapitre 3. Etudes expérimentales préliminaire sur quelques solvants et chromophores.
Z1
Z2
Z3
Z4
C=O (Å)
C=C (Å)
1.257(1.244)
1.261(1.245)
1.264(1.246)
1.264(1.246)
1.410(1.380)
1.423(1.384)
1.433(1.392)
1.436(1.392)
Ph^Ph angle
(°)
12(0)
35(23)
45(36)
48(39)

(Debye)
21(10)
24(11)
25(12)
25(12)
zzz
-30
(10 esu)
-43(-4.5)
-60(-6.3)
-65(-16)
-63(-22)
zzz
(u.a.)
4976
6944
7522
7291
Tableau 3.8 : Résultats semi empirique sur les pyridinium phenoxides obtenus avec une
méthode de simulation de type AM1 avec un modèle de solvatation COSMO. Le solvant
considéré est l’acétonitrile. Les résultats entre parenthèses correspondent à ceux de la
molécule dans le vide. Les distances sont données en Angstrom, le moment dipolaire en debye
et l’hyperpolarisabilité en 10-3 esu.
Avec les simulations numériques, il apparait que les distances de liaison C=C et C=O
augmentent avec la gène stérique. L’angle de torsion (Ph^Ph : angle  de la figure 3.17) entre
les cycles augmente également avec la taille (encombrement) des groupements. Il en va de
même pour le moment dipolaire et la première hyperpolarisabilité. On peut également noter
l’influence de la solvatation sur l’ensemble de ces grandeurs. On constate que les distance
C=C et C=0 sont plus longues en solution pour l’ensemble de ces composés. L’angle de
torsion entre les cycles est également plus grand. Il en résulte de grandes différences pour le
moment dipolaire des molécules et sur la première hyperpolarisabilité. Ainsi, le moment
dipolaire est approximativement deux fois plus grand en solution que dans le vide pour toutes
les molécules étudiées. La première hyperpolarisabilité quand à elle est 10 fois supérieure en
solution pour le composé Z1 en solution par rapport à la même molécule dans le vide et 3 fois
plus grande pour le composé Z4 dont la contrainte sur l’angle phenyl-phenyl est la plus forte.
Les expériences de diffusion Hyper-Rayleigh ont été réalisées au laboratoire à =1064
nm qui se situe à la résonnance. Pour chaque mesures dynamiques, les données ont été
extrapolées à la fréquence nulle () à partir du modèle à deux niveaux142,143 détaillé dans
le chapitre 2 et décrite par la relation 3.22, où ħge est l’énergie de la transition g-e entre l’état
fondamental g et un état excité e.
ge4
  2;  ,  

  0;0, 0 
ge2  4 2 ge2   2 
(3.22)
Cette extrapolation n’est valable que dans la limite où l’on travaille hors résonnance
sur la dispersion optique seule. Un modèle amorti, basé sur le modèle à deux niveaux, est
139
Chapitre 3. Etudes expérimentales préliminaire sur quelques solvants et chromophores.
utilisé pour corriger les erreurs de ce dernier en prenant en compte des effets d’amortissement
pour une excitation proche de la fréquence de résonance144 et est décrit par la relation 3.23 :
ge2 ge  i 
  2;  ,  

2
2
  0;0, 0 
ge  i   4 2 ge  i    2
2



(3.23)
Dans cette expression le terme  correspond au facteur d’amortissement. Usuellement
la valeur appliquée dans la littérature pour le facteur d’amortissement est la demi-largueur à
mi-hauteur de la transition considérée145,146,147, Cependant, il a été montré que ce type facteur
est généralement surévalué pour les composés organiques148. Pour les molécules organiques
sondées à la température ambiante, on utilise généralement un facteur d’amortissement de 100
cm-1 149 (figure 3.25).
ge

Figure 3.23 : Représentation du rapport
  2;  ,  
en utilisant le modèle à 2 niveaux
  0;0, 0 
amorti(=0cm-1, =100cm-1et =500cm-1) (Equ. 3.23).
140
Chapitre 3. Etudes expérimentales préliminaire sur quelques solvants et chromophores.
Le tableau 3.8 récapitule les différents résultats obtenus par diffusion hyper-Rayleigh ainsi
que les valeurs statiques extrapolés arbitrairement avec =100 cm-1
max (nm)
Z1
Z2
Z3
Z4
Z4 +TMG
504
511
534
542
542
Résultats DHR
 zzz (1064nm)
R=zxx /zzz
 zzz ()
640006000
11300010000
16700010000
463007000
723007000
-0.0090.003
-0.0080.003
-0.010.002
-0.0080.002
-0.0070.011
5000a/5200b
6700a/5700b
7500b
2300b
3400b
Tableau 39 : Première hyperpolarisabilité longitudinale  zzz (1064nm) issu des expérience de
Diffusion Hyper-Rayleigh en u.a. et première hyperpolarisabilité statique  zzz () issu du
modèle à deux niveaux pour un oscillateur non amorti142,143 (a) et du modèle à 2 niveaux
amorti144 avec =100cm-1(b) en u.a.
Les
données
expérimentales
(tableau
3.9)
confirment
l’évolution
de
l’hyperpolarisabilité prédite par les calculs. Les composés ayant la plus grande gène stérique
et par conséquent un écart plus important à la planéarité se révèle avoir la plus forte
hyperpolarisabilité aussi bien statique que dynamique. Cependant le composé Z4 sort de la
hiérarchie. Ceci peut s’expliquer de différente manière. Le composé Z4 est le moins soluble
de la série. Il est également probable qu’il y ait des problèmes lié à l’absorption, en effet le
composé Z4 (tout comme le composé Z3) présente une bande d’absorption autour de 532 nm
(cf. figure 3.22). Enfin, la différence entre les résultats théoriques et expérimentaux peuvent
différer à cause de la concurrence lié à d’éventuelle fluorescence. L’ajout de TMG permet une
augmentation significative du zzz mais induit une incertitude plus importante sur le rapport R.
Cette étude permet d’illustrer le bon accord théorie/expérience ainsi que de mettre en
place la méthodologie pour l’étude de composé en solution.
141
Chapitre 3. Etudes expérimentales préliminaire sur quelques solvants et chromophores.
Références
123
124
125
P. Kaatz, D.P. Shelton, Mol. Phys., 1996, 88, 683.
P. Kaatz, D.P. Shelton, J. Chem. Phys., 1996, 105, 3918.
G. Guimbretière, Aude Bouchet, Vincent Rodriguez, Michel Couzi, David Talaga, Thierry
Buffeteau, Lionel Canioni, J. Phys. Chem. C, 2008, 112, 17906.
126
W. G. Rotschild, Dynamics of molecular liquids; John Wiley & Sons: USA, 1984.
127
D.P. Shelton, P Kaatz, Phys. Rev. Lett., 2000, 84(6) 1224.
128
DP Shelton, J. Chem. Phys., 2005, 123, 84502.
129
R. Cammi, M. Cossi, B. Mennucci, J. Tomasi, J. Mol. Struct., 1997, 436-437, 567.
130
D.P. Shelton, J. Chem. Phys., 2006, 124, 124509.
131
R.H.C. Janssen, D.N. Theodoroce, S. Raptis, M.G. Papadopoulos, J. Chem. Phys., 1999,
111(21), 9711.
132
H. Kang, A. Facchetti, P. Zhu, H. Jiang, Y; Yang. E. Cariati, S. Righetto, R. Ugo, C.
Zuccaccia, A. Macchioni, C. L. Stern, Z. Liu, S.-T. Ho, T. J. Marks, Angew. Chem., 2005,
44(48), 7922.
133
C. Runser, A. Fort, M. Barzoukas, C. Combellas, C. Suba, A. Thiébault, R. Graff, J. P.
Kintzinger, Chem. Phys. 1995, 193, 309.
134
135
I. D. L. Albert, T. J. Marks, M. A. Ratner, J. Am. Chem. Soc., 1998, 120, 1174.
S. Keinan, E. Zojer, J.-L. Bredas, M. A. Ratner, T. J. Marks, J. Mol. Struc., 2003, 633,
227.
136
A. Boeglin, A. Fort, L. Mager, C. Combellas, A. Thiébault, V.Rodriguez, Chem. Phys.,
2002, 282 353.
137
A. Fort, A. Boeglin, L. Mager, C. Amyot, C. Combellas, A. Thiebault, V. Rodriguez,
Synthetic Met., 2001, 124 209.
138
A. Boeglin, A. Barsella, A.Fort, F. Mancois, V. Rodriguez, V. Diemer, H. Chaumeil, A.
Defoin, P. Jacques, C. Carré, Chem. Phys. Lett., 2007, 442, 298.
139
M. J. S. Dewar, E. G. Zoebisch, E. F. Healy, J. J. P. Stewart, J. Am. Chem. Soc.,1985, 107,
3902.
140
141
A. Klamt, G. Shaümann, J. Chem. Soc. Perk. Trans., 1993, 2, 799.
J. J. P. Stewart, MOPAC 2002 version 2.3.0 Fujitsu Limited, Tokyo.
142
J. L Oudar, D. S. Chemla, J. Chem. Phys., 1977, 66, 2664.
143
J. L Oudar, J. Chem. Phys., 1977, 67, 446.
142
Chapitre 3. Etudes expérimentales préliminaire sur quelques solvants et chromophores.
144
G. Berkovic, G. Meshulam, Z. Kotter, J. Phys. Chem. B., 2000, 112, 3997.
145
B. F. Levine, C. G. Bethea, E. Wasserman, L. Leenders, J. Chem.Phys., 1978, 68, 5042.
146
B. Dick, R. M. Hochstrasser, J. Chem. Phys., 1983, 78, 3398.
147
X. D. Zhu, H. Suhr, Y. R. Shen, Phys. Rev. B, 1987, 35, 3047.
148
C. H. Wang, J. Chem. Phys., 2000, 112, 191.
149
R. F. Loring, Y. J. Yan, S. Mukamel, J. Chem. Phys., 1987, 87, 5840.
143
Chapitre 4. Etude combinées théorie/expériences des Indolino-Oxazolidines et leurs dérivés..
Chapitre 4. Etude combinée théorie /
expériences des Indolino-Oxazolidines et
leurs dérivés.
Chapitre 4. Etude combinée théorie / expériences des Indolino-Oxazolidines et leurs
dérivés. ................................................................................................................................... 144
4.1 Introduction. ............................................................................................................................ 145
4.2 Etude des dérivés de l’indolino[1,2-b]oxazolidine : impact du groupement donneur
d’électron et du réseau de liaisons  sur la réponse optique non linéaire de la molécule. ..... 147
4.2.1 Etude de la commutation des dérivés de l’indolino[1,2-b]oxazolidine. ...................................... 147
4.2.2 Etude optique non linéaire des dérivés de l’indolino[1,2-b]oxazolidine. .................................... 149
4.2.2.1 Diffusion Hyper-Rayleigh du composé A2 dans la forme ouverte protonée. ..................... 150
4.2.2.2 Etude de l’effet du groupement donneur d’électron sur les dérivés de l’indolinooxazolidine. .......................................................................................................................................... 154
4.2.2.3 Comparaison des réponses optiques non linéaires des formes fermées et ouvertes protonées
des dérivés de l’indolino[1,2-b]oxazolidine : exemple du composé A2. .......................................... 157
4.2.3 Les benzimidazolo[2,3-b]oxazolidine : influence du réseau de liaison  sur la réponse optique
non linéaire. .............................................................................................................................................. 160
4.2.3.1 Réponse UV-Visible des dérivés du benzimidazolo-oxazolidine. ........................................ 161
4.2.3.2 Etude de la réponse optique non linéaire des dérivés du benzimidazolo[2,3-b]oxazolidine.
.............................................................................................................................................................. 163
4.3 Etude des benzothiazolo[2, 3-b]oxazolidine : Influence de la conformation sur la réponse
ONL. ............................................................................................................................................... 165
4.3.1 Etude théorique des différentes conformations des dérivés du benzothiazolo-oxazolidine...... 166
4.3.1.1 Etude de la stabilité des différentes conformations des composés C2 et C16 par calculs
théoriques DFT. .................................................................................................................................. 167
4.3.1.2 Etude de la géométrie théorique des composé C2 et C16. ................................................... 168
4.3.2.1 Etude des propriétés optiques linéaires des molécules C2 et C16. ...................................... 170
4.3.2.2 Première hyperpolarisabilité des dérivés des benzothiaozolo-oxazolidine. ....................... 172
4.3.3 Sur l’efficacité de la délocalisation électronique le long des différentes molécules. .................. 176
4.4 Conception d’une nouvelle série d’interrupteur optique non linéaire : prospection
théorique puis analyse expérimentale sur le groupement Accepteur. ...................................... 178
4.4.1 Prospection théorique de l’accroissement de la première hyperpolarisabilité par greffage de
groupement accepteur d’électrons. ........................................................................................................ 178
4.4.2.1 Influence de la position du groupement accepteur d’électrons sur la première
hyperpolarisabilité. ............................................................................................................................. 179
4.4.1.2 Influence de la nature du groupement accepteur d’électrons. ............................................ 181
4.4.1.3 Conclusion de l’étude théorique. ........................................................................................... 184
4.4.2 Etudes comparatives théoriques et expérimentales des molécules de type A2 substituées....... 184
4.4.2.1 Etude des propriétés optiques linéaires des dérivés de l’indolino-oxazolidine substitués. 185
4.4.2.2 Détermination de l’hyperpolarisabilité des dérivés de l’indolino-oxazolidine substituées.
.............................................................................................................................................................. 190
Références ...................................................................................................................................... 201
144
Chapitre 4. Etude combinées théorie/expériences des Indolino-Oxazolidines et leurs dérivés..
4.1 Introduction.
Durant ce travail de thèse, nous nous sommes intéressés à une famille de molécules
prometteuses pour l’optique non linéaire : les indolino-oxazolidines et leurs dérivés (figure
4.1). Ces molécules présentent des propriétés de commutation entre différentes formes qui
font d’elles des molécules d’intérêt en tant qu’interrupteur moléculaire.
Figure 4.1 : Représentation de l’indolino-oxazolidine dans sa forme fermée.
Les indolino-oxazolidines sont des molécules organiques pouvant présenter deux
formes distinctes a priori stables. La commutation entre ces deux formes peut être faite
suivant deux processus. La première commutation est de type acido-basique. Lors de cette
commutation, le cycle est ouvert par attaque acide sur la liaison de type sigma C-O. Cette
commutation permet de passer de la forme fermée incolore à la forme ouverte protonée
colorée. Cette commutation est réversible et s’effectue en retour par l’ajout de base (figure
4.2). La deuxième commutation est photoinduite. Lors de cette commutation, le cycle est
ouvert par irradiation du composé. Cette commutation est réversible et conduit au passage de
la forme fermée (incolore) de la molécule à sa forme ouverte non protonée (zwitterionique et
colorée). Ces composés sont des molécules push-pull de type Accepteur--Donneur dont la
réponse optique non linéaire est prévisiblement forte. La réponse optique non linéaire est
beaucoup plus faible dans la forme fermée incolore que dans la forme colorée ouverte qui va
présenter une exaltation plus ou moins marquée due à l’extension de la délocalisation et à la
(pré-)résonnance provenant du transfert de charge.
145
Chapitre 4. Etude combinées théorie/expériences des Indolino-Oxazolidines et leurs dérivés..
 A    D 3D
 A    D 2D
Incolore
H+
Colorée
B-
Figure 4.2 : Représentation schématique de la commutation acido-basique de l’indolinooxazolidine.
Au cours de cette thèse nous avons mené une étude ayant pour objectif une
rationalisation systématique des relations entre la structure et les propriétés des indolinooxazolidine et ses dérivés par le biais d’une étude jointe expérience/théorie. Nous avons
également utilisé les résultats théoriques dans un but prédictif pour déterminer la réponse
optique non linéaire de nouveaux composés.
Un précédent travail a été effectué par Lionel Sanguinet150 lors de sa thèse au sein du
laboratoire sous la direction de J.-L. Pozzo et V. Rodriguez sur ces composés. Durant sa
thèse, il a entre autre synthétisé divers composés qui ont été utilisés lors de notre étude. On
peut classer ces composés en trois catégories en fonction du type de la chaîne principale qui
les compose.
Figure 4.3 : Représentation schématique des différentes séries de chromophores
étudiés.
En terme de nomenclature, la série de molécules où le groupement X (figure 4.3) est
un groupe C-(CH3)2 est la famille des dérivés du indolino[1,2-b]oxazolidine et est notée A.
La série où X est
le groupe N-CH3 est la famille des dérivées du benzimidazolo[2,3146
Chapitre 4. Etude combinées théorie/expériences des Indolino-Oxazolidines et leurs dérivés..
b]oxazolidine et est notée B. Enfin celle où X=S, dérivé du benzothiazolo[2,3-b]oxazolidine
est notée C. En fonction de la chaîne terminale et du groupement donneur un numéro différent
sera attribué à chaque molécule cible. Le détail de toutes les molécules synthétisées et leur
notation est donné dans l’annexe 2. Nous allons tout d’abord montrer les premièrs résultats
obtenus sur les molécules de la série A (dérivés des indolino[1,2-b]oxazolidine). Cette étude a
pour but de quantifier la réponse optique non linéaire de ces molécules et de faire la relation
entre la structure des différents groupements greffés et leur propriétés. La deuxième étape de
ce travail a été de modifier la chaîne principale pour étudier l’évolution de la réponse ONL et
ainsi déterminer quelle est l’influence de la nature de la conjugaison sur la réponse optique.
Cette partie de l’étude a été effectuée sur les dérivés du benzimidazolo[2,3-b]oxazolidine et
poursuivie sur les dérivés du benzothiazolo[2,3-b]oxazolidine en incluant plus spécifiquement
une étude sur l’impact de la conformation sur la réponse ONL. Enfin, la dernière partie de ce
travail a porté sur l’étude du groupement accepteur d’électrons et les moyens d’améliorer
l’efficacité de la molécule, tant en terme d’intensité que de contraste entre les différentes
formes de l’interrupteur. Cette dernière étude a également permis de pousser la comparaison
entre l’expérience et la théorie à un niveau élevé comme nous le montrerons.
4.2 Etude des dérivés de l’indolino[1,2-b]oxazolidine : impact du
groupement donneur d’électron et du réseau de liaisons  sur la
réponse optique non linéaire de la molécule.
4.2.1
Etude
de la
commutation des
dérivés
de
l’indolino[1,2-
b]oxazolidine.
L’indolino[1,2b]oxazolidine (et ses dérivés) est comme indiqué précédemment un
chromophore qui présente une forte hyperpolarisabilité linéaire dans sa forme ouverte. La
forme ouverte acido –générée étant plus stable en solution que son homologue photogénéré,
les expériences de diffusion hyper-Rayleigh ont été effectuées sur les molécules dans leur
forme protonée. Il est donc important de vérifier que les propriétés optiques des formes
ouverte zwitérionique (photo-induite) et protonée (acido-générée) sont similaires. La figure
4.4 reporte le spectre d’absorption UV-Visible des trois formes différentes. La bande pour la
forme fermée est observée à 310 nm en raison de la faible conjugaison de cette forme. Il
147
Chapitre 4. Etude combinées théorie/expériences des Indolino-Oxazolidines et leurs dérivés..
apparait que les formes ouverte et ouverte protonée un spectre d’absorption similaire des
propriétés optiques similaires, on retrouve le même maxima d’absorption à 544 nm avec une
forme spectrale superposable.
Figure 4.4 : Spectre d’absorption UV-Visible des formes fermées (FF) de la molécule A2,
forme ouverte protonée (FOP) et forme ouverte non protonée (FO).
La figure 4.5 donne un exemple d’ouverture photogénérée de la molécule A2 en solution dans
dans l’éthanol. Cette dernière a été irradiée avec une lampe Hg large spectre présentant un
maximum d’émission centré autour de 330 nm. Il apparaît que l’ouverture s’effectue
progressivement au cours du temps. La diminution du pic centré sur 330 nm est
caractéristique de la disparition du composé A2 dans sa forme fermée. Parallèlement à la
diminution du pic à 330 nm, on constate l’apparition et l’augmentation du pic à 544 nm
caractéristique des formes ouvertes du composé. Cette ouverture photogénéré du cycle est
réversible, en laissant la solution dans l’obscurité totale on constate une diminution des
bandes caractéristiques des formes ouvertes et une augmentation de celle caractéristique de la
forme fermée.
148
Chapitre 4. Etude combinées théorie/expériences des Indolino-Oxazolidines et leurs dérivés..
Temps
Figure 4.5 : Ouverture du cycle et passage de la forme fermée de A2 à la forme ouverte
protonée par iriadiation à 330 nm dans l’éthanol.
Ces deux études ont permis de vérifier les propriétés de commutation de la molécule
entre la forme fermée et la forme ouverte via irradiation et par voie chimique. De plus, on
constate une première différence majeure dans le comportement des différentes formes : la
forme fermée présente une bande de faible intensité à 330 nm alors que les deux formes
ouvertes présentées une bande forte à 544 nm.
4.2.2 Etude optique non linéaire des dérivés de l’indolino[1,2-b]oxazolidine.
L’étude de cette série de composé a été amorcée au sein de l’ISM par Lionel Sanguinet
sous la direction de Jean-Luc Pozzo et Vincent Rodriguez. Cette étude a fait l’objet de
publications et d’une thèse150,151. Les molécules synthétisées au sein du laboratoire sont celles
présentés en Annexe 2.
Les hyperpolarisabilités des composés ont été mesurées par la technique de la
diffusion hyper-Rayleigh de la lumière. Le montage utilisé est celui décrit dans le chapitre
2.3. Les concentrations des composés sont comprises entre 5 10-4 mol et 10-6 mol. Le solvant
utilisé est l’acétonitrile et les paramètres du tenseur  sont déterminés en utilisant la méthode
de la référence interne (avec comme solvant l’acétonitrile) tel que décrit dans le chapitre
149
Chapitre 4. Etude combinées théorie/expériences des Indolino-Oxazolidines et leurs dérivés..
3.3.3. Pour extraire les composantes du tenseur d’hyperpolarisabilité, on fait l’hypothèse pour
les molécules d’une pseudo symétrie plane C2v(x,z) et on applique l’approximation de
Kleinman avec zxx=xxz. Cette approximation est en partie justifiée pour les formes ouvertes
où la structure est plane ou quasi-plane.
Les valeurs expérimentales de l’hyperpolarisabilité statique (à fréquence nulle) ont été
extrapolées à l’aide du modèle à deux niveaux tel que décrit dans le chapitre 2.5.3, qui prend
en compte les effets de dispersion sans amortissement:
ge4
 (2; , )

 f ( )
 (0;0,0) (ge2  4 2 )(ge2  2 )
(4.1)
Les calculs théoriques ont été effectués à l’aide des logiciels Gaussian03152 pour les
calculs ab initio au niveau Hartree-Fock et Møller-Plesset153, avec MOPAC154 pour les calculs
au niveau semi-empirique155 et avec MOS-F156 pour les calculs SOS/INDO/S157,158.
L’optimisation préliminaire de la géométrie à été effectué par DFT avec la fonctionnelle
B3LYP.
Les résultats théoriques seront comparés aux résultats expérimentaux et permettrons de mieux
comprendre les relations structure-propriétés des chromophores.
4.2.2.1 Diffusion Hyper-Rayleigh du composé A2 dans la forme ouverte protonée.
Le protocole utilisé lors de l’étude est le même que celui décrit dans le chapitre 3.3.3.
La courbe 4.6 représente l’intensité de la diffusion hyper-Rayleigh en fonction de l’intensité
incidente du faisceau pour différentes concentrations du composé A2 dans la forme ouverte
protonée (A2-op). Cette représentation permet de vérifier si la loi quadratique est respectée.
La courbe 4.7 est la représentation de la diffusion en fonction de la concentration et l’intensité
incidente.
150
Chapitre 4. Etude combinées théorie/expériences des Indolino-Oxazolidines et leurs dérivés..
Figure 4.6 : Tracé l’intensité hyper-Rayleigh (en unité arbitraire) du composé A2 dans la forme
ouverte protonée (A2-op) en solution dans pour différentes concentrations C. Les concentrations sont
données en mol/L
Figure 4.7 : Tracé de la réponse non linéaire (en unité arbitraire) du composé A2 dans la forme ouverte
protonée (A2-op) en solution dans l’acétonitrile en fonction de la concentration C de A2 en mol/L et de
l’intensité du faisceau incident à 1064 nm en unité arbitraire. La concentration nulle correspond au solvant pur
(référence interne). La courbe a été ajusté sur les données expérimentales à l’aide de la formule 4.2.
151
Chapitre 4. Etude combinées théorie/expériences des Indolino-Oxazolidines et leurs dérivés..
La formule définie dans le paragraphe 3.3.3.2 est ajustée sur les données expérimentales
(figure 4.7) :
2
2
I 2  Fl 2  Solv  zzz
 'Chr  zzz
CChr  e 'lCChr I2


Solv
Chr
(4.2)
Nous obtenons des valeurs de Chr de 1,31.108  8,5.106 pour le chromophore et de  Solv de
403  71 pour le solvant. Ceci conduit pour A2 à une valeur de 1,763.109 unités atomiques
2
pour CVV  zzz
. Le paramètre CVV est déterminé à l’aide d’une étude complète en polarisation
(cf. chapitre 2). Pour cette étude, on considère que la molécule présente une pseudo symétrie
C2v(x,z). Dans ce cas CVV est défini dans le cadre de l’approximation de kleinman par la
relation 4.2 (cf. Chapitre 2 3.5.1).
CVV  15  18R  27 R2
(4.3)
Apres ajustement des données expérimentales reportées sur la figure 4.8, le paramètre
R est égal à 0.11  0.05. Cette valeur de R conduit à une valeur de zzz = 117 800 u. a. et
zxx= 13 000 u. a à 1064 nm.
Figure 4.8 : Tracé de l’intensité à 2 en fonction de l’angle de polarisation de la lumière
incidente en unité arbitraire. Le paramètre R est égal à 0.110.05. La courbe pleine correspond au
meilleur ajustement effectué sur les données expérimentales (points).
152
Chapitre 4. Etude combinées théorie/expériences des Indolino-Oxazolidines et leurs dérivés..
2  /I 2 
IVV
HV
2
I
HV
2
/I
HV
Figure 4.9 : Représentation en coordonnées polaires de l’intensité I 2V en fonction de l’angle de
polarisation de la lumière normé par IHV.
La figure 4.9 donne la représentation en coordonnées polaire de l’intensité I 2V
normée par l’intensité HV en fonction de l’angle de polarisation. L’intensité IHV est obtenue
pour =0° ou 180°, IVV est obtenue pour =90° ou 270°. La courbe de A2 est caractéristique
des composés de type push-pull. Avec un rapport IVV/IHV égal à 4.3. Rappelons que dans le
cas idéal du composé où la composante zzz est exaltée par résonnance est dominante, cette
valeur est de 5.
On peut comparer ces résultats à deux autres chromophores bien connus, la p-NA et le
Disperse Red 1 (DR1) qui ont respectivement un zzz respectivement de 3 800 et 128 000
unités atomiques150. La valeur du zzz de A2 à 1064 nm est comparable à celle du DR1. La
composante longitudinale de A2 est comme attendu forte. Cette remarque nous permet de
confirmer la validité de l’approximation de Kleinman et montre le potentiel de ce composé
pour les applications ONL.
153
Chapitre 4. Etude combinées théorie/expériences des Indolino-Oxazolidines et leurs dérivés..
4.2.2.2 Etude de l’effet du groupement donneur d’électron sur les dérivés de l’indolinooxazolidine.
La première hyperpolarisabilité a également été déterminée pour les composés A3, A4
et A10 dans leur forme ouverte protonée dans le but de comparer l’efficacité de différents
groupements donneurs d’électrons. Dans le but de comparer plus facilement les résultats
expérimentaux et ceux issu des calculs théorique, on définie la grandeur HRS telle que :
 HRS 
2
2
 ZXX
 CVV  zzz
1  1/  
2
 ZZZ
(4.4)
Où  est l’inverse du rapport de dépolarisation défini dans le chapitre 2. L’ensemble
de ces résultats figure dans le tableau 4.1
A2
A3
A4
A10
 (nm)
544
420
430
578
2
 zzz
118000
26000
22500
109000
2
2
 zxx
/  zzz
-0.110.05
-0.090.04
-0.070.09
+0.10.2
2
 HRS
47000
9000
10500
48000

4.0
4.2
4.3
5.9
0
 zzz
3900
6800
7500
13800
Tableau 4.1 : Résultats expérimentaux de diffusion hyper-Rayleigh sur les molécules de la série
0
carbonnée. Les valeurs des zzz, HRS et  zzz
sont données en unités atomiques.
Il apparaît que le composé A2 et A10 présente les premières hyperpolarisabilités
dynamiques les plus importantes. Ceci peut s’expliquer par le fait que celles-ci présentent leur
154
Chapitre 4. Etude combinées théorie/expériences des Indolino-Oxazolidines et leurs dérivés..
maximum d’absorption proche de la fréquence 2 du laser et profitent d’un effet d’exaltation
du signal. La courbe 4.10 donne l’évolution du rapport zzz(2;,)/zzz(0;0,0) en utilisant le
modèle à 2 niveaux. Le composé A2 bénéficie de l’exaltation la plus importante. Les composés A3 et
A4 sont les composés les plus loin de la résonnance.
A2
A10
A3 A4
Figure 4.10 : Représentation du rapport (2;,)/ (0;0,0) au voisinage de 532 nm en
utilisant le modèle à 2 niveaux (Relation 4.1). La position des composés A2, A3, A4 et A10 est
matérialisée par les .
0
Si on regarde les réponses statiques  zzz
extrapolées on s’aperçoit que la hiérarchie
supposée des composés est respectée : les composés ayant le groupement donneur le plus fort
0
0
0
0
présentent la plus forte hyperpolarisabilité statique  zzz
(A2)<  zzz
(A3)<  zzz
(A4)<  zzz
(A10).
Le tableau 4.2 donne les valeurs théoriques du zzz statique et du HRS statique ainsi que de
l’inverse du rapport de dépolarisation obtenu par diverses méthodes de calcul théorique. On
constate un bon accord qualitatif des résultats. Cependant, la hiérarchie établie des composés
lors
des
expériences
est
0
0
0
(A3)<  zzz
(A4)<  zzz
(A10)<
 zzz
modifiée.
0
(A2)
 zzz
Avec
et
la
cette
méthode
hiérarchie
CPHF,
on
devient
trouve
0
(A3)<
 zzz
0
0
0
(A10)<  zzz
(A4)<  zzz
(A2) avec la méthode MP2. De plus on constate une forte
 zzz
augmentation des valeurs de  entre la méthode HF et MP2. Cette différence est lié à la prise
en compte de la corrélation électronique (MP2) indispensable pour se genre d’étude.
155
Chapitre 4. Etude combinées théorie/expériences des Indolino-Oxazolidines et leurs dérivés..
A2
A3
A4
A10
HF/6-31G
MP2/6-31G
AM1
SOS/INDOS
 zzz
6099
12732
15087
14506
 zxx
377
334
671
1387
 yzz
468
830
985
1281
 xzz
590
185
503
1399
 HRS
2 507
5 239
6 176
5 932

4.33
4.73
4.55
4.06
 zzz
3440
8122
9751
6886
 zxx
255
86
382
887
 yzz
245
421
528
663
 xzz
252
455
218
783
 HRS
1 401
3 367
3 990
2 818

4.24
4.85
4.60
3.78
 zzz
4571
10883
13265
9510
 zxx
224
49
356
793
 yzz
260
471
566
778
 xzz
234
475
303
824
 HRS
1 865
4 514
5 445
3 892

4.48
4.91
4.73
4.18
 zzz
5140
10362
12786
12806
 zxx
457
337
724
1555
 yzz
668
1341
1355
1759
 xzz
588
262
505
1480
 HRS
2 138
4 342
5 281
5 311

4.08
4.69
4.47
3.87
Table 4.2 : Valeurs théoriques statiques des principales composante du tenseur en unités atomiques
et inverse du rapport de dépolarisation  obtenues par des méthodes de calculs ab initio (HF et MP2)
avec une base 6-31G et semi-empirique (AM1 et SOS/INDO/S).
156
Chapitre 4. Etude combinées théorie/expériences des Indolino-Oxazolidines et leurs dérivés..
Les composantes non longitudinales du tenseur d’hyperpolarisapilité sont très faibles
vis-à-vis de la composante zzz. En prenant exemple du composé A2, on remarque que les
composantes zxx, yzz et xzz sont de 10% à 20% plus faible que la composante zzz avec la
méthode HF. Cette remarque peut se généraliser pour les autres méthodes de calculs et pour
les autres composés. Ces résultats sont conformes avec les résultats expérimentaux qui
2
2
donnent respectivement un rapport dynamique  zxx
de 0.1, 0.09, 0.07 et 0.1 pour les
/  zzz
composés A2, A3, A4 et A10.
4.2.2.3 Comparaison des réponses optiques non linéaires des formes fermées et ouvertes
protonées des dérivés de l’indolino[1,2-b]oxazolidine : exemple du composé A2.
Une propriété nécessaire pour faire un bon commutateur optique non linéaire est
d’avoir un contraste optique suffisant entre les deux formes du composé. Pour vérifier cette
propriété, on a appliqué le même type d’approche que précédemment sur le composé A2 dans
sa forme fermée. Les figures 4.11 et 4.12 donnent respectivement le tracé des intensités I2
expérimentale en fonction de l’intensité incidente et de la concentration et celle en fonction de
la polarisation de la lumière incidente.
Figure 4.11 : Tracé de la réponse non linéaire (en unité arbitraire) du composé A2 dans la forme
fermé (A2-f) en solution dans l’acétonitrile en fonction de la concentration C de A2 en mol/L et de
l’intensité du faisceau incident à 1064 nm en unité arbitraire.
157
Chapitre 4. Etude combinées théorie/expériences des Indolino-Oxazolidines et leurs dérivés..
Figure 4.12 : Tracé de l’intensité à 2 en fonction de l’angle de polarisation de la lumière incidente
en unité arbitraire. La courbe en trait plein est l’ajustement effectué sur les données expérimentales
(points).
On obtient pour le composé A2 dans sa forme fermée : zzz(1064nm)= 6000 u.a., R = 0.0970.02 , HRS(1064nm)= 2200 u.a. et  = 4.1. Le tableau 4.3 donne un comparatif des
résultats pour la forme fermée et la forme ouverte protonée de la molécule A2.
Forme Fermée
Forme ouverte protonée
max (nm)
310
544
zzz (u. at.)
6 000
118 000
R=zzz/zxx
-0.10
-0.11
HRS (u. at.)
2 200
47 000
4.1
4.0
3 650
3 900

0
 zzz
(u. at.)
Tableau 4.3 : Comparaison de la première hyperpolarisabilité du composé A2 dans sa forme fermé et
sa forme ouverte protonée en solution dans l’acétonitrile.
158
Chapitre 4. Etude combinées théorie/expériences des Indolino-Oxazolidines et leurs dérivés..
On constate que la réponse dynamique du composé dans sa forme fermée est 20 fois
inférieure à celui de la forme ouverte.  est similaire à celui obtenue pour la forme ouverte du
composé.
Le tableau 4.4 donne les valeurs théoriques et expérimentales de la première
hyperpolarisabilité statique. On constate une diminution de la valeur du 0 de la forme fermée
par rapport à la forme ouverte. Toutefois, les calculs théoriques prédisent un accroissement
beaucoup plus fort de la première hyperpolarisabilité que celui observé de manière
expérimentale. Pour les méthodes HF, MP2 et AM1, les composantes de la première
hyperpolarisabilité de la forme ouverte sont environs 10 fois supérieur à celles de la forme
fermée et 36 fois plus forte pour la méthode SOS/INDOS/S. Le zzz statique expérimental de
la forme ouverte protonée de A2 est 1.4 fois plus fort que celui de sa forme fermée.
HF/6-31G
MP2/6-31G
AM1
SOS/INDOS
 zzz
771
1487
1538
400
 zxx
32
42
34
66
 yzz
241
372
422
416
 xzz
100
148
150
178
 HRS
360
676
702
652
 zzz
6099
12732
15087
14506
 zxx
377
334
671
1387
 yzz
468
830
985
1281
 xzz
590
185
503
1399
 HRS
2 507
5 239
6 176
5 932
Forme fermée
Forme ouverte
protonée
Tableau 4.4 : Valeurs théoriques statique en unités atomiques des principales composante du tenseur
 obtenue par des méthodes de calculs ab initio (HF et MP2) avec une base 6-31G et semi-empirique
(AM1 et SOS/INDO/S).
159
Chapitre 4. Etude combinées théorie/expériences des Indolino-Oxazolidines et leurs dérivés..
Cette étude confirme que la première hyperpolarisabilité de la forme fermée est
largement inférieure à celui de la forme ouverte. Ce résultat est prévisible car la géométrie de
la molécule dans la forme fermée est très différente de celle dans la forme ouverte. Dans le
cas de la forme fermée, on s’écarte de la géométrie plane et la délocalisation électronique est
moins étendu que pour la forme ouverte. Les dérivés de l’indolino-oxazolidine sont donc à la
fois des interrupteurs optiques linéaires mais également de bon interrupteur optique non
linéaire. De plus la remarque faite précédemment sur les composantes non longitudinales peut
se généraliser à la forme fermée. Dans le cas du composé A2, les expériences à 1064 nm
prévoient que la composante zxx est 10 fois plus faible que la composante zzz. La même
constatation peut être tirée des calculs avec une différence entre la réponse de la forme fermée
et celle de la forme ouverte plus faible : les composantes non longitudinales sont environs 4 à
10 fois plus faible que la composante longitudinale. Ceci s’explique par une plus faible
dispersion.
4.2.3 Les benzimidazolo[2,3-b]oxazolidine : influence du réseau de liaison  sur la
réponse optique non linéaire.
Les benzimidazolo-oxazolidine sont des dérivés de l’indolino-oxazolidine où le
groupement (C-CH3)2 a été remplacé par un groupement de type N-CH3. La modification de
ce groupement constitue une première variation de la chaîne. Deux squelettes différents
avaient été synthétisés par L. Sanguinet sur cette base. Le premier avec une chaîne présentant
une double liaison C-C comme pour la série carbonée et le deuxième avec une chaîne
présentant une triple liaison C-C (figure 4.13). A ceci s’ajoute les groupements aryle (Ar)
terminaux. Pour cette étude combiné expérience/théorie, nous avons utilisés deux types de
groupement qui ont par ailleurs été utilisés lors de l’étude sur les indolino-oxazolidines. Ces
groupements sont illustrés figure 4.14. Tous les résultats présentés dans cette section seront
comparés avec ceux obtenue pour le composé A2 que nous avons choisi comme référence.
Figure 4.13 : Représentation des deux familles de composé nitré noté respectivement B (à gauche) et
B’ (à droite).
160
Chapitre 4. Etude combinées théorie/expériences des Indolino-Oxazolidines et leurs dérivés..
(2)
(10)
Figure 4.14 : Représentation des substituant Aryle servant lors de l’étude des familles B et B’. Ils
seront notés comme pour l’étude des composés de la série A respectivement 2 et 10.
Le composé B’2 présente en outre la particularité de pouvoir être présent en solution sous
différentes conformations. Ces conformations sont liées à la rotation du groupement terminal
aryle autour de la liaison triple C
C. Par la suite, on tiendra compte des différentes
conformations probables en donnant les résultats théoriques pour divers angles de torsion en
appliquant une statistique de type Maxwell-Boltzman pour reproduire la distribution des états
à température ambiante. Les angles de torsion utilisés (angle entre les plans de cycles de la
forme ouverte) lors de l’étude théorique sont 0° qui correspond à la géométrie plane, 45° et
90°.
4.2.3.1 Réponse UV-Visible des dérivés du benzimidazolo-oxazolidine.
Les propriétés optiques linéaires des composés ont été étudiées par absorbtion UVVisible. Il apparait que les maxima d’absorption de ces composés sont décalés vers le
domaine UV par rapport à ceux observés précédemment (effet hypsochrome): 422 nm pour
B’2, 402 et 406 nm respectivement pour B2 et B10 (figure 4.15). Les allures des courbes
d’absorption sont comparable à celle obtenue pour A2 mais leurs maxima sont plus faible :
environs 2 fois plus faible pour B’2 et 3 fois plus faible pour B2 et B10.
En complément de l’étude expérimentale, les propriétés optiques des composés ont été
étudiées via des calculs théoriques au niveau INDO/S. Le tableau 4.5 rapporte les valeurs des
énergies de transition Ege, longueur d’onde ge, force d’oscillateur fge et variation de moment
dipolaire ge obtenus de manière théorique. La dernière colonne donne les principales
transitions contribuant au transfert de charge de plus basse énergie. Il apparaît que pour les
161
Chapitre 4. Etude combinées théorie/expériences des Indolino-Oxazolidines et leurs dérivés..
molécules B2, B10 et A2, la transition la plus favorable est une transition HOMO-LUMO
(HL) qui correspond à une transition de type -*.
Longueur d’onde (nm)
670
500
400
330
290
250
Figure 4.15 : Spectres UV-Visible des composés A2, B2, B10 et B’10 dans leur forme ouverte
protonée.
Il apparaît que les résultats théoriques reproduisent bien les valeurs relatives des forces
d’oscillateurs des différents composés. Par contre la position des pics d’absorption est mal
décrite. Ce problème peut être relié à différents facteurs. Les calculs INDO/S ne tiennent pas
compte des effets de solvant. De plus il est possible que l’existence de plusieurs
conformations en solution joue sur la position des bandes d’absorption.
fge
Transition
Ege
ge
ge
B2-op
2.67
464(402)
1.240
9.10
87% HL
B10-op
2.42
513(406)
1.090
8.76
89% HL
B’2-op
2.70
459(422)
1.091
8.96
80% HL+1
2.62a
473a
6% H-1L
A2-op
2.50
497(544)
1.405
4.70
91% HL
Tableau 4.5 : Valeurs des énergies de transition Ege en eV a) Valeurs obtenues après une
moyenne de type Maxwell-Boltzmann sur les angles de torsion, longueur d’onde ge en nm,
force d’oscillateur fge et variation de moment dipolaire ge en debye obtenues de manière
théorique au niveau INDO/S.
162
Chapitre 4. Etude combinées théorie/expériences des Indolino-Oxazolidines et leurs dérivés..
4.2.3.2 Etude de la réponse optique non linéaire des dérivés du benzimidazolo[2,3b]oxazolidine.
Les composantes de l’hyperpolarisabilité ont été obtenues expérimentalement par
diffusion hyper-Rayleigh à 1064 nm dans l’acétonitrile et théoriquement par des calculs de
type Hartree-Fock et MP2 pour tenir compte aux mieux de la corrélation électronique. Les
valeurs statiques expérimentales ont été extrapolées à partir du modèle à deux niveaux reporté
dans le tableau 4.6.
A partir des données recueillies dans le tableau 4.6, on constate que les valeurs
dynamiques du zzz des dérivés de type benzimidazolo sont plus faibles que celles obtenues
pour la série carbonée. Ceci peut s’expliquer par le fait que l’onde harmonique est plus
loin de la résonnance pour ces composés et par conséquent la réponse est moins exaltée. La
hiérarchie des intensités de la diffusion hyper-Rayleigh statique extrapolé (0) est conforme à
celle attendue en tenant compte du nombre d’électrons délocalisables.
zzz (1064nm)
27500
13600
95000
117800
zxx/zzz(1064nm)
+0.0520.013
-0.0460.030
+0.0010.005
-0.110.05
 (1064nm)
0 ()
B2-op
5.47
10100
B10-op
4.57
5000
B’2-op
5.01
26600
A2-op
4.00
3900
Tableau 4.6 : Valeurs expérimentales des premières hyperpolarisabilité zzz et 0 exprimées en unité
atomique et rapport zxx /zzz et inverse du rapport de dépolarisation () obtenus par diffusion hyperRayleigh de la lumière à 1064 nm et par extrapolation à l’aide du modèle à deux niveaux pour 0.
Comme nous avons constaté avec les résultats de la série carbonée, les calculs MP2
qui prennent en compte
la corrélation électronique prévoient une hyperpolarisabilité
supérieure à celle obtenue par les calculs au niveau Hartree-Fock (tableau 4.7). L’intensité de
la réponse reste toutefois sous-estimée par rapport aux résultats expérimentaux.
Les calculs théoriques prédisent une augmentation de la réponse optique en passant du
groupement phenyl (2) au groupement naphtyle (10). Les premières hyperpolarisabilités des
composés A2 et B2 sont proches mais la méthode MP2 prédit une petite augmentation de
celle-ci en passant du groupement (C-CH3)2 au groupement N-CH3
163
Chapitre 4. Etude combinées théorie/expériences des Indolino-Oxazolidines et leurs dérivés..
Pour le composé B’2, on constate comme attendu que la rotation autour de la liaison triple CC contribue à diminuer l’intensité de la réponse optique non linéaire de la molécule lorsque
l’on s’écarte de géométrie plane (0°).
B2
B10
HF/6-31G
B’2 0°
B’2 45°
B’2 90°
A2
zzz 5065 (1.000)
HRS 2097 (1.000)
4.53

5035 (0.994) 5201 (1.027) 4181 (0.825) 1723 (0.340) 5845 (1.154)
2090 (0.997) 2117 (1.010) 1699 (0.810) 690 (0.329) 2379 (1.135)
4.52
4.58
4.54
4.12
4.30
MP2/6-31G
zzz 11666 (1.000) 12972 (1.112) 11697 (1.003) 9064 (0.777) 3494 (0.300) 11983 (1.027)
HRS 4963 (1.000) 5567 (1.122) 4813 (0.970) 3728 (0.751) 1433 (0.289) 4796 (0.986)
4.85
4.96
4.84
4.83
4.70
4.70

HF/6-31G*
zzz 4707 (1.000) 4642 (0.986) 4813 (1.023) 3887 (0.826) 1571 (0.335) 5385 (1.144)
HRS 1949 (1.000) 1928 (0.989) 1959 (1.005) 1579 (0.810) 631 (0.324) 2192 (1.125)
4.53
4.50
4.57
4.53
4.08
4.30

MP2/6-31G*
zzz 10376 (1.000) 11520 (1.110) 10421 (1.004) 8203 (0.791) 3152 (0.304) 10070 (0.970)
HRS 4412 (1.000) 4945 (1.121) 4286 (0.971) 3373 (0.765) 1292 (0.293) 4112 (0.932)
4.85
4.95
4.83
4.83
4.68
4.68

Tableau 4.7 : Valeurs statiques de la première hyperpolarisabilité longitudinale zzz et HRS exprimé en
unités atomiques et inverse du rapport de dépolarisation () calculés au niveau Hartree-Fock et
Møller-Plesset avec les bases 6-31 G et 6-31G*. Pour le composé B’2, ces grandeurs sont données
pour différents angles de torsions autour de la triple liaison C-C.
Il apparaît à travers l’étude de cette série de composés que l’influence de la
conformation joue beaucoup sur la réponse optique non linéaire des composés. On constate
également un bon accord des intensités relatives des valeurs de la première hyperpolarisabilité
statique entre l’expérience et la théorie. La comparaison des valeurs dynamiques de zzz à
1064 est difficile dans la mesure où, à contrario des composés de type A, les dérivés de type
benzimidazolo ne bénéficient pas d’effet d’exaltation du signal par effet de résonance.
164
Chapitre 4. Etude combinées théorie/expériences des Indolino-Oxazolidines et leurs dérivés..
4.3 Etude des benzothiazolo[2, 3-b]oxazolidine : Influence de la
conformation sur la réponse ONL.
Dans cette section, nous allons étudier des dérivés de l’indolonino[1,2-b]oxazolidine :
les benzothiazolo[2,3-b]oxazolidines. Le groupement C-(CH3)2 des indolino-oxazolidine est
remplacé par un atome de souffre S. Lors de cette étude nous nous somme intéressé à
plusieurs critères :
-
influence de l’augmentation du nombre d’électron dans la chaîne.
-
augmentation de la longueur de la chaîne
-
influence de la conformation sur la première hyperpolarisabilité
Les deux types de dérivés qui serviront lors de ce travail sont illustrés figure 4.16. Ces deux
molécules seront notées respectivement C2 et C16 et présentent un pont de conjugaison de
longueur différente. Sur la figure 4.16, les liaisons représentées avec des flèches indiquent les
rotations qui sont à l’origine des différentes conformations considérées.
Comme précédemment, les formes ouvertes protonées des composés seront notées op, les
formes ouvertes zwitérionique -o et les formes fermées -f.
Pour la molécule C2, les conformations les plus probables sont les formes s-trans et cis vis-àvis de la liaison C4-C5. Ces isomères seront respectivement notés t et c pour la forme s-trans
et s-cis.
Pour la molécule C16, on a considéré trois rotations probables autour des liaisons notées C 4C5, C6-C7 et C10-C12, On utilisera trois indices pouvant être t ou c pour les formes s-trans ou scis par rapport aux liaisons C4-C5, C6-C7 et C10-C12. Ainsi on obtiendra, par exemple, C16OP-tct pour la molécule C16 dans sa forme ouverte protonnée avec les conformations s-trans
pour la liaison C4-C5, s-cis pour la liaison C6-C7 et s-trans pour la liaison C10-C11.
165
Chapitre 4. Etude combinées théorie/expériences des Indolino-Oxazolidines et leurs dérivés..
Figure 4.16 : Représentation des molécules C2 (en haut) et C16 (en bas) dans leur forme ouverte
protonée avec la conformation t par rapport à la liaison C4-C5 pour C2 et la conformation ttc (s-transs-trans-s-cis) par rapport aux liaisons C4-C5, C6-C7 et C10-C12 pour la molécule C16.
4.3.1 Etude théorique des différentes conformations des dérivés du
benzothiazolo-oxazolidine.
Une étude récente à montré que l’influence de la conformation sur les composés de
type push-pull pouvait avoir un effet important sur la réponse optique non linéaire d’une
molécule159. Kinnibrugh et coll. ont montré que cet effet pouvait jouer à hauteur de 35% sur la
valeur du HRS de leur composé.
Brièvement, la première étape de l’étude consiste à rechercher la stabilité relative des
différents conformères. Cette étude a été réalisée par des calculs théoriques de type DFT. La
deuxième étape consiste à relier la relation entre la géométrie des conformères avec les
propriétés optiques des composés. Lors de cette étude, nous avons augmenté le degré de
comparaison entre la théorie et l’expérience en ajoutant les effets de solvant dans les calculs
numériques.


166
Chapitre 4. Etude combinées théorie/expériences des Indolino-Oxazolidines et leurs dérivés..
4.3.1.1 Etude de la stabilité des différentes conformations des composés C2 et C16 par
calculs théoriques DFT.
L’étude théorique des différentes conformations à été effectués en utilisant la DFT
avec la fonctionnelle B3LYP160,161 et la base 6-31G(d) pour décrire les molécules dans le vide.
Les effets de solvant ont été approximés à partir d’un modèle de continuum polarisable 162 sur
des calculs de type « single point » avec la même base d’orbitale. Les constantes diélectriques
utilisées pour l’acétonitrile sont 0=36.640 et 
Le tableau 4.8 reprend les résultats obtenus pour le composé C2 et le composé C16 dans le
vide et en solution dans l’acétonitrile.
Structure
C2-op-t
C2-op-c
Phase gaz
0.00 (99.95%)
4.50 (00.05%)
Dans l’acétonitrile
0.00 (99.89%)
4.01 (00.11%)
C16-op-ttt
C16-op-ttc
C16-op-cct
C16-op-ccc
C16-op-tcc
C16-op-tct
C16-op-ctc
C16-op-ctt
0.00 (64.42%)
0.76 (17.94%)
4.75 (00.02%)
5.29 (00.01%)
1.46 (05.51%)
1.04 (11.21%)
3.79 (00.11%)
2.62 (00.78%)
0.00 (51.59%)
0.13 (41.13%)
5.46 (00.01%)
5.92 (00.00%)
1.73 (02.78%)
1.47 (04.43%)
4.71 (00.02%)
3.51 (00.14%)
Tableau 4.8 : Energies libre en kcal/mol et population relative des différents conformères à 298.15 K
(entre parenthèses) de C2 et C16 calculées avec la fonctionnelle B3LYP et la base 6-31G(d).
En effectuant une statistique de type Maxwell-Boltzmann à température ambiante
298,15 K sur les énergies obtenues lors des calculs DFT, on constate que pour le composé C2
la forme s-trans par rapport à la liaison C4-C5 contribue à 99.5% de la population totale. Le
composé s-cis, trop haut en énergie pour exister dans les conditions de l’étude, sera par la
suite négligé. Une constatation similaire a été faite par Coe et coll.160 dans le cas de composés
types sel de diméthylbenzothiazolium hexafluorophosphate.
A l’opposé, pour le composé C16, on constate que plusieurs formes rotamères
coexistent. Le composé le plus stable est, comme attendu, le composé s-trans-s-trans-s-trans
qui ne contribue qu’à hauteur de 64.5% des espèces dans le vide et 52% dans l’acétonitrile.
Les autres espèces non négligeables pour cette étude sont les autres composés dont la liaison
C4-C5 est dans la conformation trans. Parmi ces trois autres rotamères celui qui prédomine est
le s-trans-s-trans-s-cis (ttc) qui contribue pour 18% des espèces présentes dans le vide et 41%
167
Chapitre 4. Etude combinées théorie/expériences des Indolino-Oxazolidines et leurs dérivés..
dans l’acétonitrile. Les especes s-trans-s-cis-s-cis et s-trans-s-cis-s-trans contribuent
respectivement pour 5.5 et 11% des espèces présentent dans le vide et 3% et 4.4% en solution.
Par la suite, nous nous intéresserons aux deux isomères prédominant dans l’acétonitrile le
C16-op-ttt et le C16-op-ttc qui représentent à eux deux environs 73% de la population totale
dans le vide et 93 % dans l’acétonitrile.
4.3.1.2 Etude de la géométrie théorique des composé C2 et C16.
Le tableau 4.9 donne les angles de torsion des isomères les plus stables des composés
C2 et C16 dans leur forme ouverte et fermée ainsi que ceux des composés A2 et B2. Les
angles des cycles benzothioazole et arylethylenyl (angle X-C4-C5-C6 ou X correspond à CMe2 pour A2, N-Me pour B2 et S pour les molécules C2 et C16) des quatre molécules dans
leur forme fermé sont proche de ceux du tétraèdre : coordinance 4. Ce même angle pour les
formes ouvertes de ces composés est proche de 0. Ceci implique que les molécules sont quasi
planes. Cette dernière remarque va bien dans le sens d’une augmentation de la conjugaison
électronique pour les formes concernées et renforce le caractère donneur d’électrons . On
constate également, que la liaison S-C4 est plus faible pour les molécules C2 et C16 dans leur
forme ouverte du à la délocalisation électronique (tableau 4.9). Pour C2, on constate
également que l’angle de torsion N-C4-C7-C8 est de 19.8° ce qui le place entre celui du
composé A2 et celui du composé B2 ceci est du à une gène stérique plus faible du groupement
S vis-à-vis du groupement N-Me. L’ensemble de ces remarques tend à prouver que le
composé C2 bénéficie d’une meilleur délocalisation électronique que les composés A2 et B2.
Pour le composé C16 le groupement thienyl et le N,N-diméthylaminophényl sont coplanaires.
168
Chapitre 4. Etude combinées théorie/expériences des Indolino-Oxazolidines et leurs dérivés..
A2-f
A2-o-t
B2-f
B2-o-t
C2-f
C2-op-t
C16-f-Ott
C16-op-ttt
C16-op-ttc
X-C4-C5-C6
C4-C5-C6-C7
C5-C6-C7-C8
N-C4-C7-C8
109.2
6.6
123.6
32.6
119.0
12.4
119.2
-9.3
-2.5
-179.0
-177.8
179.0
-179.8
179.8
-177.4
-179.5
177.7
179.1
0.7
2.4
-3.2
4.3
2.1
2.7
-179.2
178.5
179.9
59.6
10.0
-68.0
45.2
66.0
19.8
-114.-6
166.4
176.3
Tableau 4.9 : Angles de torsion calculés au niveau B3LYP avec la base 6-31G(d) pour les composés
A2, B2, C2 et C16 dans leur forme la plus stable pour les conformations ouvertes protonées et les
formes fermées. X=C, N ou S.
Le tableau 4.10 donne l’alternance des liaisons (BLA Bond Lengh Alternation) des
différentes molécules. Ces données apportent une information supplémentaire sur la
délocalisation électronique et est un facteur important de l’étude de l’hypolarisabilité
moléculaire163,164. Comme attendu, les liaisons de la forme ouverte sont plus courtes que
celles de la forme fermée. Ceci implique une meilleure délocalisation électronique dans la
forme ouverte que dans la forme fermée. On peut, par exemple, regarder les différences entre
les liaisons C5-C6 (double) et C6-C7 (simple). Pour le composé C2 la différence entre les
longueurs de ces liaisons est de 0.121Å pour la forme fermée, celle-ci n’est plus que de
0.044Å pour la forme ouverte. On peut faire les mêmes constatations pour la molécule C16.
Si l’on considère les mêmes liaisons la différence de grandeur est de 0.100Å pour la forme
fermée et de 0.01Å et 0.00Å respectivement pour les formes ouvertes dans la configuration strans-s-trans-s-trans et s-trans-s-trans-s-cis. Cette remarque peut être faite pour toute les
« alternances » de liaisons. Si l’on compare le composé c16-op-ttt et le c16-op-ttc, on constate
que la taille des liaisons sont sensiblement les mêmes. Toutefois l’on constate que les
distances liaisons terminales C11-C12, C10-C11 et C9-C10 sont plus courtes pour le composé
dans sa forme ttt que dans sa forme ttc alors que les liaisons centrales C8-C9, C7-C8 et C6-C7
sont plus longue pour la forme ttt que ttc. Ces différences de longueur sont cependant faibles,
de l’ordre 0.001Å à 0.003Å
169
Chapitre 4. Etude combinées théorie/expériences des Indolino-Oxazolidines et leurs dérivés..
A2-f
A2-op-t
B2-f
1.889
1.754
C16-fOtt
1.91
B2-f-t
S-C4
C2-f
C2-op-t
C16-opttt
1.760
C16-opttc
1.756
C4-C5
1.504
1.405
1.502
1.428
1.503
1.412
1.501
1.402
1.404
C5-C6
1.347
(-0.157)
1.386
(-0.019)
1.343
(-0.159)
1.367
(-0.061)
1.343
(-0.160)
1.379
(-0.033)
1.345
(-0.156)
1.390
(-0.012)
1.389
(-0.015)
C6-C7
1.466
(0.119)
1.425
(0.039)
1.466
(0.123)
1.433
(0.066)
1.464
(0.121)
1.423
(0.044)
1.445
(0.100)
1.398
(0.008)
1.389
(0.000)
C7-C8
1.381
(-0.064)
1.408
(0.010)
1.409
(0.020)
C8-C9
1.415
(0.034)
1.386
(-0.022)
1.385
(-0.024)
C9-C10
1.383
(-0.032)
1.409
(0.023)
1.410
(0.025)
C10-C11
1.442
(0.059)
1.418
(0.009)
1.421
(0.011)
C11-C12
1.355
(-0.087)
1.372
(-0.046)
1.373
(-0.048)
C12-C13
1.456
(0.101)
1.432
(0.060)
1.432
(0.059)
Tableau 4.10 : Longueurs de liaison et alternance des distances de liaison calculés au niveau B3LYP
avec la base 6-31G(d) pour les composés A2, B2, C2 et C16 dans leur forme les plus stables pour les
conformations ouvertes protonées et les formes fermées.
4.3.2 Etude expérimentale et théorique des propriétés optiques des
molécules C2 et C16.
4.3.2.1 Etude des propriétés optiques linéaires des molécules C2 et C16.
L’étude des propriétés optiques linéaires à été faite par absorption UV-Visible de la
lumière combinée à des calculs théoriques au niveau INDO/S et DFT avec la fonctionnelle
B3LYP et une base 6-31G(d). La figure 4.17 reporte les résultats spectroscopiques des
molécules dans leur forme ouverte protonée dans l’acétonitrile. Les longueurs d’onde
correspondant au maximun d’absorption sont 544 nm (18380 cm-1) pour A2, 402 nm (24880
cm-1) pour B2, 524 nm (19080 cm-1) pour C2 et 576 nm (17360 cm-1) pour C16. Les
composés A2, C2 et C16 ont un comportement similaire.
170
Chapitre 4. Etude combinées théorie/expériences des Indolino-Oxazolidines et leurs dérivés..
Longueur d’onde (nm)
830
625
500
410
360
Figure 4.17 : Spectres UV-Visible des composés A2, B2, C2 et C16.
Le tableau 4.11 donne les valeurs théoriques et expérimentales des énergies
d’excitation des composés. Dans le cas de C16 la valeur reportée est la moyenne pondérée
pour les formes les plus stables (cf. section 4.3.1.1). La contribution dominante pour tous les
composés est la transition -* entre l’état occupé de plus haute énergie (HOMO) et la
première orbitale vacante (LUMO). Il apparait que les calculs théoriques sous-estiment cette
énergie de transition par rapport à l’expérience. L’effet du solvant baisse l’énergie de
transition d’environ 0.1 eV excepté pour le composé B2. Les différences entre l’expérience et
la théorie peuvent être liées à plusieurs critères. Les résultats expérimentaux prennent en
compte la relaxation de la géométrie et les effets vibrationnels alors que les résultats
théoriques tiennent seulement compte de la transition verticale. De plus le traitement des
effets vibroniques est incomplet. En adoptant une approche théorique prenant en compte la
relaxation de la géométrie dans l’état excité similaire à celle effectuée dans un travail récent
sur les composés de type mérocianine165, il est possible de corriger les valeurs obtenues. Ces
valeurs sont données dans le tableau 4.11 pour les composés A2, N2 et C2. Les valeurs de
Egerelax ainsi obtenues sont plus faibles que les précédentes. -0.09 eV pour A2, -0.14 eV pour
N2 et -0.06eV pour C2. Cette approche permet de rétablir la hiérarchie observée
171
Chapitre 4. Etude combinées théorie/expériences des Indolino-Oxazolidines et leurs dérivés..
expérimentalement Ege (B2) > Ege (C2) > Ege (A2).
Il apparaît également que cette
correction est plus importante pour B2 que pour les autres composés (A2 et C2). Ceci est du à
une variation plus grande de l’alternance de liaisons dans l’état excité de ce composé.
A2-op
B2-op
C2-op
C16-op
Exp
INDO/S
TD :B3LYP/6-31G(d)
Phase Gaz
Acétonitrile
Egerelax
2.28 (18400)
3.09 (25000)
2.37 (19000)
2.15 (17300)
2.50 (20000)
2.67 (21500)
2.47 (19900)
1.80 (14500)
2.73 (22000)
2.90 (23400)
2.72 (22000)
1.95 (15700)
2.53 (20500)
2.76 (22300)
2.55 (20600)
-
2.62 (21100)
2.90 (23400)
2.61 (21000)
1.86 (15000)
Tableau 4.11 : Valeurs théoriques et expérimentales de l’énergie d’excitation en eV (en cm-1)
correspondant au transfert de charge entre le niveau fondamental et le premier niveau excité pour les
composés A2, B2, C2 et C16 dans leurs formes ouvertesprotonées.
4.3.2.2 Première hyperpolarisabilité des dérivés des benzothiaozolo-oxazolidine.
Dans le but de vérifier l’efficacité de la série par rapport aux précédentes et de
constater l’impact de la modification du squelette des molécules, des expériences de diffusion
hyper-Rayleigh ont été effectuées sur les molécules C2 et C16 dans leur forme ouverte
protonée dans l’acétonitrile. Les expériences ont été réalisées sur le montage de diffusion
hyper-Rayleigh du laboratoire à 1064 nm. Comme lors des expériences précédentes, pou
extraire les premières hyperpolarisabilités, nous avons considéré une pseudo-symétrie plane
C2V et en se plaçant dans le cadre de l’approximation de Kleinman. Les résultats sont reportés
dans le tableau 4.12. A titre de comparaison les données de A2 et B2 ont également été
reportées. Les valeurs dynamiques à 1064 nm de la première hyperpolarisabilité ainsi
obtenues montrent que les composés C2 et C16 ont une réponse non linéaire très supérieure à
celle de A2 (~ 2 fois supérieure). De plus, le rapport de dépolarisation est plus proche de la de
5 attendue pour les composés de type push-pull unidimensionnels : 4.81 pour C2 et 5.28 pour
C16 alors que le rapport n’est que de 4.0 pour la molécule A2.
172
Chapitre 4. Etude combinées théorie/expériences des Indolino-Oxazolidines et leurs dérivés..
2
2
 zxx
/  zzz
2
 zzz
(1064 nm)
117 800  4000
27 500  3000
184 000  7000
206 000  8000
A2-op
B2-op
C2-op
C16-op
2
2
IVV
/ I HV
2
 HRS
- 0.109  0.012
+ 0.052  0.014
- 0.019  0.007
+ 0.03  0.07
47000
11700
75500
86500
4.00
5.47
4.81
5.28
Tableau 4.12 : Résultats de diffusion hyper-Rayleigh mesurés à 1064 nm. Les valeurs de zzz et HRS
sont des valeurs absolues données en unité atomique.
Les valeurs extrapolées de la première hyperpolarisabilité statique ont été obtenues en
appliquant le modèle à deux niveaux avec un modèle d’amortissement166,167,168 tel que défini
dans le paragraphe 3.3.4.2 et décrit par l’équation (4.5). Usuellement, le facteur
d’amortissement  choisit est la demi largeur à mi-hauteur169,170. Pour nos composés cette
énergie varie entre ~800 et ~3150cm-1 ce qui est très largement supérieur à la valeur
habituelle de 100 cm-1 pour les composés en solution171. Nous avons choisi de faire varier ce
facteur entre 100cm-1, 500 cm-1 et 1000 cm-1. Les différent 0 ainsi obtenus sont reportés dans
le tableau 4.13.
ge ge  i 
  2;  ,  
F ( , ge ,  ) 

2
2
  0;0, 0 
ge  i   4 2 ge  i    2
2
2


A2-op
B2-op
C2-op
C16-op
0
3900 (1.00)
10100 (2.59)
4200 (1.08)
25000 (6.41)
0 (=100cm-1)
4200 (1.00)
10200 (2.43)
4700 (1.12)
25100 (5.98)
0 (=500cm-1)
9500 (1.00)
10600 (1.12)
17200 (1.81)
27500 (2.89)

(4.5)
0 (=1000cm-1)
25700 (1.00)
14400 (0.56)
57300 (2.23)
35200 (1.37)
Tableau 4.13 : Valeurs expérimentales du béta statique obtenues à partir des résultats de diffusion
hyper-Rayleigh et du modèle à deux niveaux amorti avec des facteurs d’amortissement  = 0 cm-1,
100 cm-1, 500 cm-1et 1000 cm-1. Toutes les valeurs sont données en unité atomique.
173
Chapitre 4. Etude combinées théorie/expériences des Indolino-Oxazolidines et leurs dérivés..
Si l’on compare les valeurs de la première hyperpolarisabilité statique extrapolée à
l’aide du modèle à deux niveaux non amorti ( = 0) pour les différentes séries de composés on
constate la hiérarchie suivante : 0(A2) < 0(C2) < 0(B2) < 0(C16). Cette hiérarchie dans
l’efficacité des composés est toujours respectée si l’on applique un facteur d’amortissement
=100cm-1. Par contre, l’ordre est modifié si l’on applique un facteur d’amortissement de 500
cm-1 (~5fs). Il devient alors 0(A2) < 0(B2) < 0(C2) < 0(C16). Ceci semble mieux
correspondre aux résultats attendus compte tenue du nombre d’électrons délocalisables des
différentes molécules. Avec un facteur d’amortissement de 1000 cm-1, l’ordre est encore
modifié et devient 0(B2) < 0(A2) < 0(C16) < 0(C2). Ce facteur semble surestimé ici si
l’on tient compte des remarques précédentes.
En complément des expériences, des calculs quantiques de type ab initio Hartree-fock
et Møller-Plesset ont été effectués en phase gaz et dans l’acétonitrile pour déterminer les
hyperpolarisabilité statiques et dynamiques des composés. Pour cette étude, nous avons
choisit la base 6-31G(d). Il n’est cependant pas possible d’obtenir les valeurs dynamiques
TDHF à 1064 nm de l’hyperpolarisabilité de C16 du fait de la divergence des calculs
numériques associés à l’énergie d’excitation appliquée. Les données dynamiques ont été
extrapolées telles que décrit dans le chapitre 2 (cf. équation 2.150). De plus dans le cas de la
molécule C16, les valeurs indiquées tiennent compte des populations relatives des différents
conformères existant en appliquant une statistique de type Maxwell-Boltzmann. Les tableaux
4.14 et 4.15 contiennent l’essentiel des résultats obtenus.
174
Chapitre 4. Etude combinées théorie/expériences des Indolino-Oxazolidines et leurs dérivés..
CPHF
Statique
zzz
HRS

A2-op
5384 (1.00)
2192 (1.00)
4.30
B2-op
4706 (0.87)
1949 (0.89)
4.53
C2-op
6587 (1.22)
2684 (1.22)
4.48
C16-op
26664 (4.95)
13924 (6.35)
4.86
MP2
Statique
zzz
HRS

10070 (1.00)
4112 (1.00)
4.68
10070 (1.00)
4412 (1.07)
4.85
13367 (1.33)
5479 (1.33)
4.78
66363 (6.59)
34304 (8.34)
4.94
TDHF
Dynamique
(1064nm)
zzz
HRS

10926 (1.00)
4437 (1.00)
4.61
14323 (1.31)
3599 (0.81)
4.73
8625 (0.79)
5841 (1.32)
4.76
-
MP2
20436 (1.00) 19019 (0.93) 29066 (1.42)
zzz
Dynamique
8323 (1.00)
8147 (0.98)
11924 (1.43)
HRS
(1064nm)
Tableau 4.14 : Valeurs théoriques de zzz et HRS statiques et dynamiques en phase gazeuse
exprimées en unités atomiques et rapport  obtenus par des méthodes de calculs ab initio (HF
et MP2) avec une base 6-31G(d). Valeurs dynamiques obtenues en appliquant la relation
2.150.
CPHF
Statique
zzz
HRS

A2-op
12736 (1.00)
5173 (1.00)
4.25
B2-op
7590 (0.60)
3115 (0.60)
4.34
C2-op
14559 (1.14)
5931 (1.15)
4.38
C16-op
62183 (4.88)
32063 (6.20)
4.70
TDHF
Dynamique
=1064nm
zzz
HRS

16027 (1.00)
6507 (1.00)
4.64
8911 (0.56)
3704 (0.57)
4.66
18722 (1.17)
7628 (1.17)
4.75
-
MP2
12672 (1.00) 12183 (0.96) 17189 (1.36)
zzz
Dynamique
5172 (1.00)
5246 (1.01)
7047 (1.36)
HRS
=1064nm
Tableau 4.15 : Valeurs théoriques de zzz et HRS statiques et dynamiques en phase liquide
dans l’acétonitrile exprimées en unités atomiques et rapport de  obtenus par des méthodes
de calculs ab initio (HF et MP2) avec une base 6-31G(d). Valeurs dynamiques obtenues en
appliquant la relation 2.150.
Les calculs montrent que la variation de HRS, liée aux conformations possibles de C16
provenant des différentes rotations, peut atteindre 22%. Le conformère présentant la plus forte
hyperpolarisabilité est le composé C16-op-cct avec 15344 u.a. et celui présentant la plus
faible est le composé C16-op-ctc avec 12631 u.a. Si l’on compare les résultats obtenus de
175
Chapitre 4. Etude combinées théorie/expériences des Indolino-Oxazolidines et leurs dérivés..
manière théorique avec les résultats expérimentaux, on constate un bon accord relatif des
valeurs des premières hyperpolarisabilités obtenues.
4.3.3 Sur l’efficacité de la délocalisation électronique le long des différentes
molécules.
Une dernière constatation issue des calculs théoriques concerne l’efficacité de la
délocalisation électronique le long des molécules. Si l’on considère les molécules C2 et C16,
il apparait clairement que le transfert électronique entre l’état fondamental et le premier état
excité ne s’effectue pas sur toute la molécule. Les figures 4.18 et 4.19 donnent respectivement
une représentation schématique de la densité électronique des deux états contribuant
principalement à la réponse optique de C2 ainsi que les différences de charge de Mulliken
calculées au niveau INDO/S entre l’état fondamental et le premier état excité des molécule
C2 et C16. Il apparait que le groupement phényl terminal, attracteur supposé, n’est que
faiblement affecté lors de la transition. Les différences de charge calculées entre le niveau
fondamental et le premier niveau excité sont de +0.05 électrons pour C2 et +0.02 électrons
pour C16.
Figure 4.18 : Représentation schématique de la densité électronique de l’état fondamental (HOMO)
de la molécule C2 et de son premier état excité (LUMO) obtenues au niveau DFT avec la
fonctionnelle B3LYP et la base 6-31G(d).
176
Chapitre 4. Etude combinées théorie/expériences des Indolino-Oxazolidines et leurs dérivés..
C2 :
C16 :
Figure 4.19 : Différence de charge de Mulliken en électron entre l’état fondamental et le premier état
excité des différents fragments des molécules C2 et C16 calculée au niveau INDO/S.
Cette constatation peut être généralisée à toutes les molécules étudiées. Les mêmes
calculs sur la molécule A2 conduit à des résultats similaires. Pour la molécule A2 sont
données (figure 4.20), la délocalisation électronique sur le groupement phényl terminal est
égalemement très faible, 0.07 électrons, et est positive.
Figure 4.20 : Différence de charge de Mulliken en électron entre l’état fondamentale et le
premier état excité des différents fragments de la molécule A2 calculée au niveau INDO/S.
177
Chapitre 4. Etude combinées théorie/expériences des Indolino-Oxazolidines et leurs dérivés..
Bien que présentant une réponse optique non linéaire importante, il est probable que
celle-ci puisse être encore améliorée par modification de cette partie de la molécule.
La suite de l’étude va donc porter sur une optimisation de la partie accepteuse d’électron de
la molécule sur les molécules de type A2.
4.4 Conception d’une nouvelle série d’interrupteur optique non
linéaire : prospection théorique puis analyse expérimentale sur le
groupement Accepteur.
4.4.1 Prospection théorique de l’accroissement de la première
hyperpolarisabilité par greffage de groupement accepteur d’électrons.
Dans le but d’améliorer l’efficacité de nos molécules, nous avons effectué des
recherches dans le but d’améliorer la délocalisation électronique le long de nos molécules par
l’amélioration du groupement attracteur d’électrons. Cette étude à été réalisé à l’aide d’outil
de chimie quantique dans le but de prédire les molécules susceptibles de présenter le plus
grand intérêt en terme d’amplitude de la réponse optique non linéaire ainsi que de contraste
entre formes fermées et formes ouvertes
Au cours de cette étude les géométries ont été obtenues par une méthode de type DFT
avec un modèle de type B3LYP avec une base 6-31G* avec le logiciel Gaussian03152. Les
premières hyperpolarisabilités dynamiques ont été calculées avec des méthodes de type
Time-Dependent Hartree-Fock (TDHF) qui dans la limite statique est coupled-perturbed
Hartree-Fock172,173 (CPHF) avec des bases 6-31G, 6-31G* et 6-311G*. Cette étude a été
couplée avec des calculs de type semi-empirique AM1174, PM3175 et PM5176 qui reproduisent
qualitativement les résultats expérimentaux pour des temps de calcul moindre177. Enfin la
corrélation électronique a également été prise en compte au second ordre avec la méthode
Møller-Plesset (MP2) avec un modèle de champ fini (FF Finite Field)178. Les valeurs
dynamiques obtenues pour les méthodes de type MP2, on été estimées en tenant compte de la
dispersion en fréquence à l’aide des résultats TDHF et CPHF tel que décrit dans le chapitre 2.
178
Chapitre 4. Etude combinées théorie/expériences des Indolino-Oxazolidines et leurs dérivés..
Ainsi le but d’augmenter la réponse optique non linéaire de nos composés, nous avons
effectué des calculs quantiques un composé de la famille des indolino-oxazolidine (A2) où
nous avons greffé un groupement attracteur d’électrons. Deux critères distincts ont été testé :
le premier est la position du groupement attracteur sur le cycle phényl terminal, le deuxième
est la nature de ce groupement.
4.4.2.1 Influence de la position du groupement accepteur d’électrons sur la première
hyperpolarisabilité.
Pour la première partie de l’étude, le groupement qui servira de test est le groupement
nitro -NO2 qui est un groupement attracteur usuel. Une optimisation de géométrie et un calcul
de la première hyperpolarisabilité ont été effectués pour diverses positions du groupement
nitro figure 4.21. Les tableaux 4.16 et 4.17 donnent les résultats obtenus pour la première
hyperpolarisabilité longitudinale zzz et pour HRS.
R
4
R
3
N
M
e
2
N
R
2
R
1
O
H
Figure 4.21 : Représentation schématique du diméthylaminophenyl-indolonino[2,1-b]oxazolidine (A2)
avec la position des sites testés pour la greffe d’un grouopement attracteur. Ces sites sont notés R1 à
R4.
179
Chapitre 4. Etude combinées théorie/expériences des Indolino-Oxazolidines et leurs dérivés..
Structure
R1=R2=H
R3=R4=H
zzz
HRS

CPHF/6-31G
5845(1.000)
2379(1.000)
4.30
CPHF/6-31G*
5385(1.000)
2192(1.000)
4.30
CPHF/6-311G*
5292(1.000)
2155(1.000)
4.28
R2=R3=R4=H
R1=NO2
zzz
HRS

6233(1.066)
2580(1.084)
4.29
5701(1.059)
2358(1.076)
4.26
5605(1.059)
2321(1.077)
4.25
R1=R3=R4=H
R2=NO2
zzz
HRS

6350(1.086)
2588(1.089)
4.37
5808(1.079)
2367(1.080)
4.35
5694(1.076)
2320 (1.077)
4.33
R1=R3=R4=H
R3=NO2
zzz
HRS

6955(1.190)
2879(1.210)
4.30
6318(1.173)
2614(1.193)
4.29
6213(1.174)
2570(1.193)
4.26
R1=R2=R3=H
R4=NO2
zzz
HRS

6301(1.078)
2585(1.090)
4.41
5790(1.075)
5691(1.076)
2383(1.087)
2340(1.086)
4.40
4.38
Tableau 4.16 : Première hyper-polarisabilité statique zzz et HRS en u.a. et rapport  obtenus via
différentes méthodes ab initio pour les composés substitués avec le groupement NO2 en R1, R2, R3 ou
R4 et la référence non substituée, valeurs relatives par rapport au composé A2 entre parenthèses.
Structure
R1=R2=H
R3=R4=H
zzz
HRS

CPHF/AM1
14591(1.000)
5929(1.000)
4.54
CPHF/PM3
17454(1.000)
7107(1.000)
4.61
CPHF/PM5
16006(1.000)
6507(1.000)
4.56
R2=R3=R4=H
R1=NO2
zzz
HRS

13775(0.944)
5644(0.952)
4.37
15940(0.913)
6534(0.919)
4.41
15556(0.972)
6371(0.979)
4.44
R1=R3=R4=H
R2=NO2
zzz
HRS

14456(0.995)
5878(0.991)
4.47
17163(0.983)
6985(0.983)
4.55
16473(1.029)
6704(1.030)
4.53
R1=R3=R4=H
R3=NO2
zzz
HRS

14718(1.009)
6021(1.016)
4.39
17609(1.009)
7194(1.012)
4.45
17471(1.091)
7188(1.105)
4.45
R1=R2=R3=H
R4=NO2
zzz
HRS

14519(0.991)
5947(1.003)
4.52
17268(0.989)
16254(1.016)
7067(0.994)
6673(1.026)
4.58
4.57
Tableau 4.17 : Première hype-polarisabilité statique zzz et HRS en u.a. et rapport  obtenus via
différentes méthodes semi-empiriques pour les composés substitués avec le groupement NO2 en R1, R2,
R3 ou R4 et la référence non substituée, valeurs relatives par rapport au composé A2 entre
parenthèses..
180
Chapitre 4. Etude combinées théorie/expériences des Indolino-Oxazolidines et leurs dérivés..
Les méthodes ab initio prédisent toutes un accroissement de la réponse ONL quelles
que soient les bases utilisées. Si l’on considère la base 6-31G l’augmentation du béta est de
l’ordre de 7 à 19%. La plus grande réponse étant obtenue pour la position para du groupement
NO2 par rapport à l’azote (position R3). On retrouve les mêmes types de résultats avec les
autres bases utilisées. De plus les calculs effectués sur le composé para-substitué avec une
base 6-31+G* donnent un HRS de 2714 u.a., valeur comprise entre celle obtenue pour la base
6-31G et la base 6-31+G* ce qui révèle une faible influence de la base.
Les résultats des calculs semi-empiriques obtenus avec les méthodes AM1 et PM3 ne donnent
pas d’accroissement significatif de la réponse optique non linéaire. Toutefois, on retrouve
pour ces deux méthodes la réponse la plus forte pour la position R3 du groupement NO2. La
méthode PM5 donne des résultats qualitativement similaires aux méthodes ab initio.
4.4.1.2 Influence de la nature du groupement accepteur d’électrons.
La deuxième étape de l’étude consiste à faire varier les groupements accepteurs. Des
calculs ont été effectués avec un groupement triciano-ethylenyl et le [(N,N-1,3dimethylpyrimidine-2,4,6-trione)-5-yl]methyldenyl notés respectivement A et B (figure 4.22)
connus pour être des attracteurs usuels forts179. L’étude de ces groupements a été réalisée avec
les mêmes méthodes que précédemment mais en plus au niveau Møller-Plesset au second
ordre. Les résultats statiques ab initio et semi-empiriques sont donnés respectivement dans le
tableau 4.18 et le tableau 4.19. Le tableau 4.20 donne les résultats des calculs TD-HF et MP2
extrapolés pour une longueur d’onde d’excitation de 1064 nm.
A:
B:
Figure 4.22 : schema du groupement triciano-ethylenyl (A) et du [(N,N-1,3dimethylpyrimidine-2,4,6-trione)-5-yl]methyldenyl (B).
181
Chapitre 4. Etude combinées théorie/expériences des Indolino-Oxazolidines et leurs dérivés..
CPHF/6-311G*
MP2/6-31G
5845(1.000) 5385(1.000)
2379(1.000) 2192(1.000)
4.30
4.30
5292(1.000)
2155(1.000)
4.28
11983(1.000) 10070(1.000)
4896(1.000) 4112(1.000)
4.70
4.68
-NO2
zzz 6955(1.190) 6318(1.173)
HRS 2879(1.210) 2614(1.193)
4.30
4.29

6213(1.174)
2570(1.193)
4.26
12049(1.005) 10222(1.015)
4955(1.012) 4208(1.023)
4.61
4.59
-A
zzz 8560(1.464) 8126(1.509)
HRS 3603(1.515) 3431(1.565)
4.41
4.36

8047(1.521)
3301(1.531)
4.31
15711(1.311) 14012(1.391)
6552(1.338) 5876(1.429)
4.70
4.68
-B
zzz 8646(1.479) 7841(1.456)
HRS 3658(1.538) 3320(1.515)
4.61
4.59

Structure
-H
zzz
HRS

CPHF/6-31G
CPHF/6-31G*
MP2/6-31G*
7745(1.464) 19290(1.610) 15955(1.584)
3283(1.523) 8058(1.646) 6679(1.624)
4.58
4.90
4.89
Tableau 4.18 : Première hyperpolarisabilité statique zzz et HRS et inverse du rapport de
dépolarisation  obtenus via différentes méthodes ab initio pour les composés para-substitués
R1=R2=R4=H, R3=H, NO2, A, B. Les résultats sont donnés en unité atomique. Les valeurs relatives par
rapport au composé non substitué R1=R2=R3=R4=H sont données entre parenthèses.
Structure
-H
zzz
HRS

CPHF/AM1
14591(1.000)
5929(1.000)
4.54
CPHF/PM3
17454(1.000)
7107(1.000)
4.61
CPHF/PM5
16006(1.000)
6507(1.000)
4.56
-NO2
zzz
HRS

14718(1.009)
6021(1.016)
4.39
17609(1.009)
7194(1.012)
4.45
17471(1.091)
7188(1.105)
4.45
-A
zzz
HRS

16458(1.228)
6761(1.140)
4.47
19924(1.142)
8163(1.149)
4.54
19692(1.230)
8120(1.248)
4.51
-B
zzz
HRS

19568(1.341)
23340(1.337)
24361(1.522)
8058(1.359)
9603(1.351)
10078(1.549)
4.66
4.74
4.69
Tableau 4.19 : Première hyperpolarisabilité statique zzz et HRS et rapport  obtenus via différentes
méthodes semi-empiriques pour les composés para-substitués R1=R2=R4=H, R3=H, NO2, A, B. Les
résultats sont donnés en unité atomique. Les valeurs relatives par rapport au composé non substitué
R1=R2=R3=R4=H sont données entre parenthèses.
182
Chapitre 4. Etude combinées théorie/expériences des Indolino-Oxazolidines et leurs dérivés..
Structure
-H
zzz
HRS

TDHF
MP2
6-31G
6-31G*
6-31G
6-31G*
11800(1.000) 10926(1.000) 24192(1.000) 20432(1.000)
4793(1.000) 4437(1.000) 9864(1.000) 8323(1.000)
4.61
4.61
-
-NO2
zzz
HRS

14490(1.228) 13186(1.207) 25103(1.038) 21334(1.044)
5949(1.248) 5420(1.222) 10256(1.040) 8725(1.048)
4.62
4.61
-
-A
zzz
HRS

18640(1.580) 17928(1.641) 34212(1.414) 30914(1.513)
7779(1.623) 7503(1691)
14146(1.434) 12850(1.544)
4.65
4.65
-
-B
zzz
HRS

19348(1.640) 17575(1.608) 43167(1.784) 35754(1.750)
8093(1.689) 7355(1.658) 17828(1.807) 14796(1.778)
4.81
4.80
Tableau 4.20 : Première hyperpolarisabilité dynamique zzz et HRS et inverse du rapport de
dépolarisation  pour =1064 nm des composés para-substitué obtenus avec différentes méthodes de
calcul ab initio. Les résultats sont donnés en unité atomique. Les données MP2 ont été extrapolées via
la formule 2.150. Les valeurs relatives par rapport au composé non substitué R1=R2=R3=R4=H sont
données entre parenthèses.
La première constatation est que comme nous l’avons vu précédemment, l’ajout de la
corrélation électronique apporté par la méthode MP2 conduit à une forte augmentation des
valeurs obtenues pour la première hyperpolarisabilité par rapport aux valeurs des « béta »
Hartree-Fock obtenus (tableaux 4.18). De plus, pour toutes les méthodes, la valeur de  est
proche de 5 qui est la valeur théorique pour les composés de type push-pull, composé
unidimensionnel avec zzz seul.
Les valeurs de la première hyperpolarisabilité obtenus pour les deux nouveaux composés avec
les groupements A et B sont plus élevées quelles que soient les méthodes utilisées. Les
prédictions, à l’exception des calculs HF avec les base 6-31G* et 6-311G*, montrent que le
composé substitué avec le groupement B présente la plus forte hyperpolarisabilité.
La même constatation s’applique aux calculs dynamiques (tableau 4.20). La hiérarchie est
conservée mais la méthode TDHF avec la base 6-31G* prédit une meilleur réponse optique
non linéaire avec le substituant A. Comme précédemment la réponse tenant compte de la
corrélation électronique (méthode MP2) est très largement supérieure aux résultats obtenus
avec les méthodes de type Hartree-Fock , le HRS est 1.83 à 1.72 fois plus fort avec la méthode
183
Chapitre 4. Etude combinées théorie/expériences des Indolino-Oxazolidines et leurs dérivés..
MP2 pour le substituant A suivant les bases considérées et 2,23 à 2,03 fois plus fort pour le
substituant B.
Si l’on considère le plus haut niveau de calcul, MP2 avec la base 6-31G*, l’accroissement
théorique de la première hyperpolarisabilité HRS prédite pour la para-substitution avec les
groupements attracteurs choisis est de 4%, 51% et 75% respectivement pour les groupements
NO2, A et B.
4.4.1.3 Conclusion de l’étude théorique.
L’étude théorique sur le greffage d’un groupement attracteur d’électrons, nous a
permis de mettre en évidence que l’intensité de la réponse optique non linéaire peut être
clairement augmentée de manière significative avec l’ajout d’un groupement accepteur
d’électrons. Plus particulièrement, nous avons pu mettre en évidence la position sur le cycle
terminale de la molécule permettant d’obtenir la réponse optique non linéaire la plus forte,
ainsi que de quantifier le gain théorique vis-à-vis de la molécule non substituée.
4.4.2 Etudes comparatives théoriques et expérimentales des molécules de
type A2 substituées.
Sur la base des résultats de l’étude théorique décrite précédemment une nouvelle série
de molécule a été synthétisée au laboratoire par J. Pan, post-doctorat au sein du groupe NEO.
Trois types de groupement ont pu être greffés avec succès en position R3 (para), un
groupement bromure –Br, un groupement aldéhyde –CHO et le groupement nitro –NO2 mais
malheureusement pas avec les groupements A et B. Nous avons donc réalisé une étude
complète sur cette série dans le but de tester nos prévisions théoriques décrites précédemment.
En complément de l’étude dans l’acétonitrile, nous avons également étendu l’étude dans un
autre solvant, le chlorobenzène dans le but d’étudier l’impact de la solvatation sur la réponse
optique non linéaire de ces composés.
184
Chapitre 4. Etude combinées théorie/expériences des Indolino-Oxazolidines et leurs dérivés..
4.4.2.1 Etude des propriétés optiques linéaires des dérivés de l’indolino-oxazolidine
substitués.
L’étude expérimentale des réponses optiques linéaires a été réalisée par absorption
UV-Visible dans l’acétonitrile et dans le chlorobenzène. D’un point de vue théorique, les
calculs ont été réalises par DFT avec une fonctionnelle de type B3LYP et la base 6-31G(d) en
utilisant un modèle IEFPCM pour prendre en compte les effets de solvant180,181. Les tableaux
4.21 et 4.22 donnent respectivement les données issues des expériences d’absorption UVVisible pour les formes fermées des molécules et pour leurs formes ouvertes protonées dans
les deux solvants.
Dans l’acétonitrile
Dans le chlorobenzène
max
Ege
(max)
max
Ege
(max)
A2-H
298
4.16
27000
302
4.10
18000
A2-Br
300
4.13
30000
306
4.05
23000
A2-CHO
310
4.00
30000
312
3.97
32000
A2-NO2
302
4.10
23000
306
4.05
12500
332
3.73
20000
336
3.69
11000
Tableau 4.21 : Maximum d’absorption max en nm, énergie de transition Ege en eV et coefficient
d’extinction molaire  en Lmol-1cm-1 des formes fermées en solution obtenues par spectroscopie
d’absorption UV-Visible.
Dans l’acétonitrile
Dans le chlorobenzène
max
Ege
(max)
max
Ege
(max)
A2-H
544
2.28
93000
554
2.24
56500
A2-Br
546
2.27
130000
564
2.20
74000
A2-CHO
548
2.26
96000
562
2.21
80000
A2-NO2
582
2.13
106000
592
2.09
42500
Tableau 4.22 : Maximum d’absorption max en nm, énergie de transition Ege en eV et coefficient
d’extinction molaire  en Lmol-1cm-1 des formes ouvertes protonées en solution obtenues par
spectroscopie d’absorption UV-Visible.
Les tableaux 4.23 et 4.24 donnent les résultats des calculs DFT pour ces composées.
Pour tous les composés, l’accord théorie/expérience est satisfaisant comme illustré sur la
185
Chapitre 4. Etude combinées théorie/expériences des Indolino-Oxazolidines et leurs dérivés..
figure 4.23 donnant les spectres théoriques et expérimentaux des molécules A2-H et A2-NO2
dans les formes ouvertes protonées et fermées. On constate que les positions des bandes
d’absorption des formes fermées sont très bien reproduites par les calculs théoriques, toutefois
il existe un décalage des bandes théorique vers le bleu pour les bandes caractéristiques des
formes ouvertes protonées. Les intensités relatives des bandes sont également bien
reproduites. Si l’on considère les formes ouvertes protonées, les maximum d’absorption sont
observés à 544 nm (2.28 eV) pour A2-H, 546 nm (2.27 eV) pour A2-Br, 548 nm (2.26 eV)
pour A2-CHO et 582 nm (2.13 eV) pour A2-NO2. Ces bandes d’absorption correspondent à
des transitions de type -* entre l’état fondamental et le premier état excité. La
délocalisation électronique liée à cette transition s’effectue sur l’ensemble de la molécule
comme illustrée dans le cas de A2-NO2 figure 4.24. Pour les molécules dans leur forme
fermée, on peut noter des comportements légèrement différents suivant les groupements. Pour
toutes les molécules, le maxima d’absorption se situe vers 300 nm : 298 nm (4.16 eV) pour
A2-H, 300 nm (4.13 eV) pour A2-Br, 310 nm (4.00 eV) pour A2-CHO et 302 nm (4.11 eV)
pour A2-NO2. L’écart énergétique est similaire à celui observé pour les formes ouvertes, 0.16
eV pour les formes fermées pour 0.15 eV pour les formes ouvertes protonées, mais les
transitions impliquées diffèrent en fonction des groupements. Ainsi pour les molécules A2-H
et A2-Br, la transition dominante est une la transition HOMO-LUMO, pour A2-CHO la
transition dominante est une la transition HOMO-LUMO+1. Dans le cas de A2-NO2, on
constate l’apparition d’une deuxième bande d’absorption à 332 nm (3.73 eV). Les deux
maxima observés correspondent à une transition HOMO-1-LUMO (3.73 eV) et une transition
HOMO-LUMO+1 (4.11 eV). Ces transitions sont respectivement localisées sur la partie
oxazolidine et la partie dimethylaminophenyl et sont représentées figure 4.25.
186
Chapitre 4. Etude combinées théorie/expériences des Indolino-Oxazolidines et leurs dérivés..
Dans l’acétonitrile
A2f-H
A2f-Br
A2f-CHO
A2f-NO2
Dans le chlorobenzène
max
Ege
fge
max
Ege
fge
304
4.08
0.923
304
4.07
0.970
280
4.43
0.203
280
4.43
0.206
305
4.06
0.988
306
4.05
1.035
280
4.42
0.194
280
4.42
0.152
308
4.02
1.337
309
4.01
1.384
294
4.22
0.152
294
4.22
0.169
280
4.44
0.119
279
4.44
0.099
354
3.50
0.583
351
3.53
0.617
306
4.05
0.747
307
4.03
0.776
280
4.43
0.159
280
4.43
0.152
Tableau 4.23 : Maximum d’absorption max en nm, énergie de transition Ege en eV et force
d’oscillateur fge des formes fermées en solution calculés au niveau IEFPCM/B3LYP/6-31G(d).
Dans l’acétonitrile
Dans le chlorobenzène
max
Ege
fge
max
Ege
fge
A2op-H
474
2.62
1.523
483
2.57
1.568
A2op-Br
481
2.58
1.625
489
2.54
1.670
A2op-CHO
486
2.55
1.675
492
2.52
1.723
A2op-NO2
503
2.46
1.500
505
2.46
1.643
Tableau 4.24 : Maximum d’absorption max en nm, énergie de transition Ege en eV et force
d’oscillateur fge des formes ouvertes protonées en solution calculés au niveau IEFPCM/B3LYP/631G(d).
187
Chapitre 4. Etude combinées théorie/expériences des Indolino-Oxazolidines et leurs dérivés..
op-exp
op-calc
A2-H
f-exp
f-calc
En eV
op-exp
op-calc
A2-NO2
f-calc
f-exp
Figure 4.23 : Spectre d’absorption UV-Visible expérimentaux (lignes pleines) et théoriques
(pointillée) de A2-H et A2-NO2 dans leur forme ouverte protonée (op) et fermée (f).
188
Chapitre 4. Etude combinées théorie/expériences des Indolino-Oxazolidines et leurs dérivés..
Figure 4.24 : Représentation des orbitales moléculaires HOMO et LUMO) de la molécule A2-NO2
forme ouverte protoné impliquées dans la principale transition observé en spectroscopie UV-Visible
obtenue par des calcul DFT avec la fonctionnelle B3LYP et la base 6-31G(d) avec le modèle de
solvatation PCM appliqué à l’acétonitrile.
Figure 4.25 : Représentation des orbitales moléculaires impliquées dans les principales transitions
observées en spectroscopie UV-Visible du A2-NO2 forme fermée,obtenue par des calculs DFT avec la
fonctionnelle B3LYP et la base 6-31G(d) avec le modèle de solvatation PCM appliqué à l’acétonitrile.
La transition HOMO-1/LUMO est localisée sur la partie oxazolidine et la transition
HOMO/LUMO+1 sur la partie dimethylaminophenyl.
A ce stade l’étude sur la réponse optique linéaire des composés substitués a révélé une
différence de comportement notable entre les formes fermées et les formes ouvertes. Les
189
Chapitre 4. Etude combinées théorie/expériences des Indolino-Oxazolidines et leurs dérivés..
transitions électroniques des formes fermées n’impliquent pas l’ensemble de la molécule alors
que celles des formes ouvertes mettent en jeu l’ensemble de la molécule.
4.4.2.2 Détermination de l’hyperpolarisabilité des dérivés de l’indolino-oxazolidine
substituées.
L’étude optique non linéaire des dérivés de la molécule A2 a été réalisée à l’aide de
calculs théoriques aux niveaux Hartree-Fock et MP2 en phase gaz et en solution avec comme
solvant l’acétonitrile et le chlorobenzène ainsi que par diffusion hyper-Rayleigh à 1064 nm
dans ces deux solvants. Le tableau 4.25 donne les résultats expérimentaux obtenus pour les
molécules dans leurs formes ouvertes protonées dans les deux solvants et ceux obtenus pour
les formes fermées dans l’acétonitrile. Les données recueillies pour les formes fermées des
molécules dans le chlorobenzène ne sont pas exploitables car le signal est trop faible vis-à-vis
de la détection expérimentale. Les valeurs entre parenthèses pour les molécules dans leur
forme ouverte protonée correspondent à l’efficacité normalisée de la commutation définie
telle que :

 HRS (op)   HRS ( f )
100
 HRS (op)
(4.6)
Où  HRS (op) est la première hyperpolarisabilité de la forme ouverte protonée et  HRS ( f ) celle
de la forme fermée.
190
Chapitre 4. Etude combinées théorie/expériences des Indolino-Oxazolidines et leurs dérivés..

 zxx /  zzz
 zzz
HRS
Formes fermées dans l’acétonitrile
A2-H
4.1
6000
-0.096
2200
A2-Br
4.0
4700
+0.109
2300
A2-CHO
3.8
16800
-0.136
5600
A2-NO2
4.4
12700
-0.069
5100
Formes ouvertes protonées dans l’acétonitrile
A2-H
4.0
117800
-0.110
41600 (94.8)
A2-Br
4.0
175000
-0.110
60500 (96.2)
A2-CHO
3.6
84000
-0.155
26600 (79.1)
A2-NO2
3.7
110000
-0.142
35700 (85.7)
Formes ouvertes protonées dans le chlorobenzène
A2-H
4.5
50000
-0.056
19100
A2-Br
4.2
114600
-0.085
41600
A2-CHO
4.1
49000
-0.093
17700
A2-NO2
3.8
67000
-0.132
26500
Tableau 4.25 : Valeurs expérimentales obtenues par diffusion hyper-Rayleigh à 1064 nm. Les
composantes de la première hyperpolarisabilité sont données en unité atomique. Les efficacités
normalisées suivant la relation 4.5 sont indiquées entre parenthèse.
L’intensité de la première hyperpolarisabilité des formes ouvertes protonées est
environ un ordre de grandeur supérieure à celle des formes fermée dans l’acétonitrile: de 80%
à 96% supérieur. Dans le chlorobenzène, les valeurs de la première hyperpolarisabilité à 1064
nm sont élevées pour les formes ouvertes protonées et en dessous du seuil de détection
expérimentale pour les formes fermées. Nous avons donc un bon contraste entre les formes
fermées et les formes ouvertes pour tous les composés quelque soit le solvant utilisé. Si l’on
compare l’intensité du HRS de tous les composés dans leur forme ouverte protonée en
solution dans l’acétonitrile, il est possible d’établir la hiérarchie suivante : CHO< NO2<H<Br.
On note un effet du solvant sur cet ordre, il devient CHO<H<NO2<Br dans le chlorobenzène.
Ce résultat est identique si l’on considère la composante longitudinale de tenseur . La
hiérarchie obtenue diffère de celle attendu, toutefois les mesures ont été effectuées proche de
la résonance, il est donc attendu que l’intensité de la réponse HRS des composés A2-H, A2-Br
191
Chapitre 4. Etude combinées théorie/expériences des Indolino-Oxazolidines et leurs dérivés..
et A2-CHO soit surestimée par rapport au composé A2-NO2. Les valeurs statiques extrapolées
à partir des valeurs expérimentales seront discutées dans le paragraphe 4.4.2.3.
Pour les composés dans la forme fermée, on obtient
H<Br<NO2<CHO. De plus, les
intensités de la réponse optique des composés A2-CHO et A2-NO2 sont 2 à 3 fois supérieures
à celles des composés A2-H et A2-Br.
L’inverse du rapport de dépolarisation  pour tous les composés est proche de 4 et l’on ne
constate pas un effet particulier quant au choix du solvant.
Pour cette étude, les calculs ab initio ont été réalisés au niveau Hartree-Fock : CPHF
pour la première hyperpolarisabilité statique et TDHF pour les données dynamiques à 1064
nm avec les bases 6-31G* et 6-31+G* et MP2 avec la base 6-31G*. Les valeurs dynamiques à
1064 nm pour la méthode MP2 sont approximées comme précédemment à partir des valeurs
obtenues au niveau Hartree-Fock. Pour tenir compte des effets de solvant la formule 2.150 a
cependant été adaptée selon les deux équations (4.7) et (4.8).

Solv
MP 2
Solv
TDHF
 2; ,  
 2; ,     MP 2  0;0, 0   Gaz
CPHF  0;0, 0 
(4.7)
Solv
TDHF
 2; ,  
Solv
CPHF  0;0, 0 
(4.8)
Solv
Solv
 MP
2  2 ;  ,     MP 2  0;0, 0  
Les tableaux 4.26 et 4.27 donnent les valeurs des premières hyperpolarisabilités
statiques et dynamiques calculées au niveau HF, le tableau 4.28 reporte les valeurs des
hyperpolarisabilités statiques calculées au niveau MP2. Le tableau 4.29 reporte les résultats
dynamiques MP2 obtenues à l’aide des relations (4.7) et (4.8).
192
Chapitre 4. Etude combinées théorie/expériences des Indolino-Oxazolidines et leurs dérivés..
CPHF/6-31G*
zzz
HRS
CPHF/6-31+G*

zzz
HRS

Formes ouvertes protonées dans le vide
A2-H
5384 (1.000)
2192 (1.000)
4.30
5755 (1.000)
2401 (1.000)
4.45
A2-Br
5697 (1.058)
2339 (1.067)
4.33
5922 (1.029)
2438 (1.015)
4.40
A2-CHO 6308 (1.172)
2615 (1.193)
4.36
6524 (1.134)
2707 (1.127)
4.40
A2-NO2
2614 (1.193)
4.29
6827 (1.186)
2834 (1.180)
4.37
6318 (1.173)
Formes ouvertes protonées dans l’acétonitrile
A2-H
12736 (1.000)
5173 (1.000)
4.25
13522 (1.000)
5508 (1.000)
4.31
A2-Br
13673 (1.074)
5598 (1.082)
4.29
14278 (1.056)
5854 (1.063)
4.32
A2-CHO 15591 (1.224)
6453 (1.247)
4.34
16478 (1.219)
6827 (1.239)
4.36
A2-NO2
7188 (1.390)
4.36
18437 (1.363)
7670 (1.393)
4.38
17305 (1.359)
Formes ouvertes protonées dans le chlorobenzène
A2-H
10841 (1.000)
4493 (1.000)
4.32
11 426 (1.000)
4750 (1.000)
4.40
A2-Br
11601 (1.070)
4753 (1.058)
4.33
12 100 (1.059)
4965 (1.045)
4.37
A2-CHO 13133 (1.211)
5436 (1.210)
4.37
13812 (1.209)
5722 (1.205)
4.40
A2-NO2
5950 (1.324)
4.38
15167 (1.327)
6304 (1.327)
4.40
14336 (1.322)
Tableau 4.26 : Valeurs de la première hyperpolarisabilité statique zzz et HRS en unité
atomique et rapport IVV/IHV calculés au niveau HF avec les bases 6-31G* et 6-31+G*. Les
valeurs relatives au composé A2-H sont indiquées entre parenthèses.
193
Chapitre 4. Etude combinées théorie/expériences des Indolino-Oxazolidines et leurs dérivés..
TDHF/6-31G*
zzz
HRS
TDHF/6-31+G*

zzz
HRS

Formes ouvertes protonées dans le vide
A2-H
10926 (1.000)
4437 (1.000)
4.61
11 489 (1.000)
4678 (1.000)
4.66
A2-Br
11986 (1.097
4909 (1.106)
4.64
12 539 (1.091)
5144 (1.100)
4.69
A2-CHO 13289 (1.216)
5477 (1.234)
4.66
13910 (1.211)
5737 (1.226)
4.69
A2-NO2
5420 (1.222)
4.61
13837 (1.204)
5688 (1.216)
4.63
13186 (1.207)
Formes ouvertes protonées dans l’acétonitrile
A2-H
16027 (1.000)
6507 (1.000)
4.64
17 120 (1.000)
6967 (1.000)
4.69
A2-Br
18032 (1.125)
7380 (1.134)
4.68
18 991 (1.109)
7783 (1.117)
4.71
A2-CHO 20719 (1.293)
8539 (1.312)
4.70
22128 (1.293)
9125 (1.310)
4.73
A2-NO2
9162 (1.408)
4.70
24057 (1.405)
9931 (1.425)
4.72
22215 (1.386)
Formes ouvertes protonées dans le chlorobenzène
A2-H
19604 (1.000)
8080 (1.000)
4.68
20 591 (1.000)
8633 (1.000)
4.72
A2-Br
21 459 (1.099)
8781 (1.087)
4.69
22 631 (1.099)
9270 (1.074)
4.72
A2-CHO 24484 (1.249)
10080 (1.248)
4.71
26145 (1.270)
10770 (1.248)
4.74
A2-NO2
11236 (1.390)
4.73
29301 (1.423)
12101 (1.402)
4.75
27227 (1.389)
Tableau 4.27 : Valeurs de la première hyperpolarisabilité à 1064 nm zzz et HRS en unité atomique
dynamique et inverse du rapport de dépolarisation calculés au niveau HF avec les bases 6-31G* et 631+G*. Les valeurs relatives au composé A2-H sont indiquées entre parenthèses.
Au niveau HF (Tableaux 4.26), on note que , l’inverse du rapport de dépolarisation
est compris entre 4.29 et 4.38 suivant les composés et le solvant pour la réponse statique. On
remarque que cette valeur est légèrement plus forte dans le chlorobenzène que dans
l’acétonitrile (de + 0.02 à + 0.07). A 1064 nm  est supérieur pour tous les composés
d’environ 0.2 à 0.3 et est de l’ordre de 4.7 (tableau 4.27). De même que pour les valeurs
statiques, les valeurs de  sont plus grande dans le chlorobenzène que dans l’acétonitrile bien
que l’écart soit plus faible. Comme attendu, cette valeur est plus proche de la valeur
asymptotique des composés purement unidimensionnels pour l’étude à 1064 nm que dans la
limite statique. L’effet du solvant est très prononcé, on constate une augmentation d’un ordre
de grandeur du HRS statique des composés en solution vis-à-vis des composés en phase gaz :
de 103% à 111% d’augmentation avec la base 6-31G* et de 129% à 171% d’augmentation
194
Chapitre 4. Etude combinées théorie/expériences des Indolino-Oxazolidines et leurs dérivés..
avec la base 6-31+G*. Cet effet est plus faible pour les valeurs dynamiques. Dans le cas de la
réponse pour une excitation à 1064 nm, l’augmentation de l’intensité de la réponse entre la
molécule isolée et en solution n’est plus que de 50% environ. Ceci est en partie lié à la prise
en compte de la dispersion en fréquence.
Le classement en terme d’efficacité de la réponse optique non linéaire HRS statique nous
donne : H<Br<CHO<NO2 quelques soit la méthode la base d’orbitale utilisées. Cette
hiérarchie est identique pour les valeurs à 1064 nm. Ceci est conforme à nos attentes.
MP2/6-31G*
zzz
HRS

En phase gaz
A2-H
10 070 (1.000)
4112 (1.000)
4.68
A2-Br
10 376 (1.030)
4257 (1.035)
4.68
A2-CHO
11467 (1.139)
4730 (1.150)
4.71
A2-NO2
10222 (1.015)
4208 (1.023)
4.59
Dans l’acétonitrile
A2-H
30 203 (1.000)
12 335 (1.000)
4.69
A2-Br
32 557 (1.078)
13 372 (1.084)
4.71
A2-CHO
36893 (1.221)
15207 (1.233)
4.73
A2-NO2
36535 (1.210)
15063 (1.221)
4.65
Dans le chlorobenzène
A2-H
24 276 (1.000)
9918 (1.000)
4.70
A2-Br
26 065 (1.074)
10 710 (1.080)
4.73
A2-CHO
29304 (1.207)
12083 (1.218)
4.74
A2-NO2
27994 (1.153)
11540 (1.163)
4.65
Tableau 4.28 : Valeurs de la première hyperpolarisabilité statique zzz et HRS en unité atomique et
inverse du rapport de dépolarisation calculé au niveau MP2 avec les bases 6-31G*. Les valeurs
relatives au composé A2-H sont indiquées entre parenthèses.
195
Chapitre 4. Etude combinées théorie/expériences des Indolino-Oxazolidines et leurs dérivés..
A2-H
Dans l’acetonitrile
Equ. (4.7)
Equ. (4.8)
11 932 (1.00)
15 516 (1.00)
Dans le chlorobenzène
Equ. (4.7)
Equ. (4.8)
14 785 (1.00)
17 510 (1.00)
A2-Br
13 590 (1.14)
17 439 (1.12)
16 186 (1.09)
19 787 (1.13)
A2-CHO
15 945 (1.34)
20 119 (1.30)
18 819 (1.27)
22 410 (1.28)
A2-NO2
14 746 (1.24)
19 797 (1.28)
17 968 (1.22)
21 367 (1.22)
Tableau 4.29 : Valeurs de la première hyperpolarisabilité dynamique HRS en unité atomique et
extrapolé au niveau MP2 à l’aide des relations (4.7) et (4.8) . Les valeurs relatives au composé
A2-H sont indiquées entre parenthèses.
En tenant compte de la corrélation électronique, la première hyperpolarisabilité
dynamique en phase gaz (Tableau 4.29) est comme attendue environ un ordre de grandeur
supérieure à celle issue des calculs au niveau Hartree-Fock : 81%-88% pour les composés A2H, A2-Br et A2-CHO. Cette augmentation est plus faible pour le composé A2-NO2 :
seulement 61%. L’ordre établi avec les calculs CPHF est alors modifié en H<NO2<Br<CHO.
L’inverse du rapport de dépolarisation  est très légèrement supérieur à celui issu des calculs
HF et tend vers la limite des molécules 1D. Les hyperpolarisabilités calculées dans
l’acétonitrile sont augmentées par rapport à la molécule isolée de respectivement 200%,
214%, 222% et 258% pour les composés A2-H, A2-Br, A2-CHO et A2-NO2. Cette
Constatation est similaire pour le chlorobenzène bien que cette augmentation soit légèrement
plus faible.
En tenant compte à la fois de la corrélation électronique, des effets de solvant et de dispersion
en fréquence nous obtenons l’ordre théorique suivant : H<Br<NO2<CHO. Cette hiérarchie est
la même avec les deux solvants de l’étude et avec les équations 4.6 et 4.7.
4.4.2.3 Comparaison théorie-expérience des formes ouvertes protonées: prise en compte
des effets de dispersion.
Malgré la prise en compte des effets de solvant, de la corrélation électronique et de la
dispersion en fréquence dans les calculs théoriques, il existe toujours des divergences entre
l’ordre des intensités HRS dynamiques obtenues de manière expérimentale et théorique. A
partir des résultats expérimentaux, nous pouvons extrapoler les valeurs de la première
hyperpolarisabilité statique des différents composés en considérant différents modèles tenant
compte des effets de résonance résultant de la longueur d’onde d’excitatio. L’exaltation du
signal peut être estimée en appliquant le modèle à deux niveaux avec un amortissement
196
Chapitre 4. Etude combinées théorie/expériences des Indolino-Oxazolidines et leurs dérivés..
homogène . La dispersion en fréquence F peut alors s’écrire comme décrit par la relation
(4.4) que nous rappelons ici :
F ( , ge ,  ) 

ge2 ge  i 
2
ge  i   4 2

2
2
ge  i    2

(4.4)
Dans cette expression g et e représente respectivement l’état fondamental et le premier état
excité et ge l’énergie d’excitation associée à la transition.
Figure 4.26 : Représentation de la fonction de dispersion F(, ge,) pour différentes valeurs
du facteur d’amortissement . Les triangles désignent la position des composés en fonction de
leur bande d’absorption UV-Visible (pour =0).
La figure 4.26 donne la représentation de cette fonction. Les triangles correspondent aux
positions respectives des bandes d’absorption des différents composés avec =0. Il est alors
possible de déterminer les valeurs statiques de la composante longitudinale de
l’hyperpolarisabilité (0) de chaque composé. Dans le cas où l’amortissement est nul, les
197
Chapitre 4. Etude combinées théorie/expériences des Indolino-Oxazolidines et leurs dérivés..
valeurs de  0 zzz  des composés A2-H, A2-Br, A2-CHO et A2-NO2 sont respectivement : 3900,
7100, 3900 et 14900 u. a. dans l’acétonitrile et 3100, 10200, 4000 et 10800 u. a. dans le
chlorobenzène.
Pour affiner ces résultats, il est possible d’appliquer un facteur d’amortissement non nul.
Deux stratégies sont envisageables. La première consiste à utiliser la demi-largeur à mihauteur de la bande d’absorption161,164,165. La seconde consiste à appliquer un facteur
d’amortissement fixe pour chaque molécule. Usuellement la valeur appliquée dans la
littérature est 100 cm-1.
Enfin deux autres approches peuvent être appliquées. La première consiste à considérer un
modèle non homogène182. La seconde consiste à considérer les effets vibroniques. En
considérant le modèle inhomogène, le facteur de dispersion est défini par :
 HRS (2;  ,  )

 HRS (0;0, 0)
 N ( '
2
ge
) F ( ,  'ge ,  ) d 'ge

1/2
(4.9)
Où la valeur de  est de 100cm-1 et N ( 'ge ) est la distribution normalisée des fréquences de
transition approximé par une fonction gaussienne reproduisant les données UV-Visible
expérimentales.
Dans le cas où l’on considère un modèle vibronique à un mode, la valeur de N ( 'ge ) de
l’équation (4.9) est replacé par la relation suivante :
N ( 'ge ) 
NiveauxVib

n
2
 S n e S 


e


'


/



vib 

  ge n
 n! 
(4.10)
Où n=ge+nvib correspond à la transition de l’état fondamental à la nième vibration de l’état
excité. Un facteur Hang-Rhys (S) de 0.4 a été utilisé car il permet de reproduire l’allure de la
bande d’absorption. Les valeurs de vib vib, déterminées à partir des données d’absorption
UV-Visible, sont respectivement 0.14, 0.13, 0.15, 0.11 eV et 1300, 1400, 1500, 1100 cm-1
pour A2-H, A2-Br, A2-CHO, A2-NO2.
Le tableau 4.30 compile les valeurs relatives des 0 obtenues avec les différentes méthodes de
correction proposées pour tous les composés dans l’acétonitrile par rapport au 0 du composé
non substitué A2-H. Il apparait que le modèle le plus sophistiqué, tenant compte des effets
198
Chapitre 4. Etude combinées théorie/expériences des Indolino-Oxazolidines et leurs dérivés..
inhomogènes et des effets vibroniques, reproduit bien, à l’exception d’A2-CHO, les résultats
théoriques. En utilisant les modèles les plus élaborés l’accord théorie/expérience est bon. Il est
possible qu’il existe des interactions solvant-soluté telles que des interactions électrostatiques
entre l’acétonitrile et le groupement NO2 ou encore des interactions  ou dipôle-dipôle entre
le chlorobenzène et le composé favorisant la formation d’aggrégats. Ce type d’interaction
affecte la densité électronique du composé ainsi que sa symétrie et par conséquent modifie sa
réponse ONL. Les effets de ce type d’interaction sont sous estimés par les modèles de
solvatation de type continuum. De plus les expériences ont été effectuées en régime
nanoseconde ce qui affecte le milieu en induisant des collisions avec un apport constant
d’énergie. L’utilisation de source laser ps ou fs pourrait réduire les effets collectifs et facilitée
la comparaison théorie/expérience.
Méthode 1a
Méthode 2b
Méthode 3c
Méthode 4d
Méthode 5e
A2-H
1.00
1.00
1.00
1.00
1.00
A2-Br
1.08
1.41
2.39
1.44
1.50
A2-CHO
1.00
0.79
1.11
0.75
0.80
A2-NO2
3.82
1.23
1.85
1.94
1.63
Tableau 4.30 : Valeur relative des 0 /0(A2-H) des composés de la série substituée. a modèle à deux
niveaux (=0), b modèle à deux niveaux amorti homogènement (équation (4.4)) avec  = 100 cm-1, c
modèle à deux niveaux amorti (équation(4.4)) avec  obtenu à partir de la demi largeur à mi-hauteur
des pics d’absorption, d modèle à deux niveaux amorti inhomogènement (équation (4.9)) avec  = 100
cm-1, e modèle à deux niveaux amorti inhomogènement tenant compte des effets vibroniques (equations
(4.9)et (4.10)).
4.4.3 Conclusion de l’étude sur la série des dérivés de l’indolino[1,2b]oxazolidine substitué avec un groupement attracteur d’électrons
Notre prospection théorique préliminaire a permis de prédire quelle position du
groupement attracteur d’électron serait susceptible de permettre l’extension de la
délocalisation électrique sur l’ensemble de la molécule. Il apparaît que les composés « para »
substitués sont ceux ayant la plus forte hyperpolarisabilité théorique.
L’étude complète sur le système A2-X avec X = Br, CHO et NO2 à confirmer l’augmentation
de la réponse ONL constatée lors de la prospection théorique. Nous avons également constaté
que le contraste ONL entre la forme fermée et la forme ouverte acido-générée de ces
molécules est important aussi bien à 1064 nm que dans la limite statique.
199
Chapitre 4. Etude combinées théorie/expériences des Indolino-Oxazolidines et leurs dérivés..
Ce travail a en outre permis de souligner l’accord entre les résultats théoriques et
expérimentaux obtenus à un haut niveau tant en terme de calculs (méthode MP2 tenant
compte de la corrélation électronique et de la dispersion en fréquence avec prise en compte
des solvants) que d’un point de vue expérimental (extrapolation des valeurs statiques de la
première hyperpolarisabilité avec la prise en compte des effets de dispersion pour la longueur
d’onde d’étude ainsi que des éventuels effets vibroniques).
200
Chapitre 4. Etude combinées théorie/expériences des Indolino-Oxazolidines et leurs dérivés..
Références
150
L. Sanguinet, Les benzazolo-oxazolidines : nouveaux composés photochromiques dédiés
aux applications ONL., Thèse de l’université Bordeaux 1, 2003.
151
L. Sanguinet, J.-L Pozzo, V. Rodriguez, F. Adamietz, F. Castet, L. Ducasse, B.
Champagne, J. Phys. Chem. B, 2005, 109, 11139.
152
Gaussian 03, Revision C.02, M. J. Frisch, G. W. Trucks, H. B. Schlegel, G. E. Scuseria,
M. A. Robb, J. R. Cheeseman, J. A. Montgomery, Jr., T. Vreven, K. N. Kudin, J. C. Burant, J.
M. Millam, S. S. Iyengar, J. Tomasi, V. Barone, B. Mennucci, M. Cossi, G. Scalmani, N.
Rega, G. A. Petersson, H. Nakatsuji, M. Hada, M. Ehara, K. Toyota, R. Fukuda, J. Hasegawa,
M. Ishida, T. Nakajima, Y. Honda, O. Kitao, H. Nakai, M. Klene, X. Li, J. E. Knox, H. P.
Hratchian, J. B. Cross, V. Bakken, C. Adamo, J. Jaramillo, R. Gomperts, R. E. Stratmann, O.
Yazyev, A. J. Austin, R. Cammi, C. Pomelli, J. W. Ochterski, P. Y. Ayala, K. Morokuma, G.
A. Voth, P. Salvador, J. J. Dannenberg, V. G. Zakrzewski, S. Dapprich, A. D. Daniels, M. C.
Strain, O. Farkas, D. K. Malick, A. D. Rabuck, K. Raghavachari, J. B. Foresman, J. V. Ortiz,
Q. Cui, A. G. Baboul, S. Clifford, J. Cioslowski, B. B. Stefanov, G. Liu, A. Liashenko, P.
Piskorz, I. Komaromi, R. L. Martin, D. J. Fox, T. Keith, M. A. Al-Laham, C. Y. Peng, A.
Nanayakkara, M. Challacombe, P. M. W. Gill, B. Johnson, W. Chen, M. W. Wong, C.
Gonzalez, and J. A. Pople, Gaussian, Inc., Wallingford CT, 2004.
153
154
H. D. Cohen, C. C. Roothaan, J. Chem. Phys., 1965, 43, S34.
MOPAC 2000; Fujitsu Limited, 1999; J. J. P. Stewart, QuantumChemistry Program
Exchange, no. 455.
155
M. J. S. Dewar, E. G. Zoebisch, E. F. Healy, J. J. P. Stewart, J. Am. Chem. Soc., 1985, 107,
3902.
156
MOS-F Version 4, A semiempirical molecular orbital package for spectroscopy, Fugitsu
Laboratories Ltd., Chiba Japan, 1994.
157
M. C. Zerner, In ReViews of Computational Chemistry, Lipkowitz, K. B., Boyd, D. B.,
Eds.; VCH: New York, 1991; Vol. 1, p313.
158
C. H. Martin, M. C. Zerner, In Inorganic Electronic Structureand Spectroscopy; Solomon,
E. I., Lever, A. B. P., Eds.; Wiley: New York,1999; Vol. 1, p 555.
159
T. Kinnibrugh, S. Bhattacharjee, P. Sullivan, C. Isborn, B. H. Robinson, B. E. Eichinger, J.
Phys. Chem. B 2006, 110, 13512.
201
Chapitre 4. Etude combinées théorie/expériences des Indolino-Oxazolidines et leurs dérivés..
160
B. J. Coe, J. A. Harris, J. J. Hall, B. S. Brunschwig, S.-T. Hung, W. Libaers, K. Clays, S. J.
Coles, P. N. Horton, M. E. Light, M. B. Hursthouse, J. Garin, J. Orduna, Chem. Mater. 2006,
18, 5907.
161
A. D. Becke, J. Chem. Phys. 1993, 98, 5648.
162
C. Lee, W. Yang, R. G. Parr, Phys. Rev. 1988, 37, 785.
163
S. R. Marder, J. W. Perry, B. G. Tiemman,, C.B. Gorman, S. Gilmour, S. L. Biddle, G. L.
Bourhill, J. Am. Chem. Soc., 1993, 1152524.
164
S. R. Marder, L.-T. Cheng, B. G. Tiemman, A. C. Friedli, M. Blanchard-Desce, J. W.
Perry, J. Skindhoj, J. Sciences, 1994, 263, 511.
165
M, Guillaume, B. Champagne, F. Zutterman, J. Phys. Chem. A., 2006, 110, 13007.
166
G. Berkovic, G. Meshulam, Z. Kotler, J. Chem. Phys. 2000 112, 3997.
167
C. H. Wang, J. Chem. Phys. 2000, 112, 1917.
168
J. N. Woodford, C. H. Wang, A. E. Asato, R. S. H. Liu, J. Chem. Phys. 1999, 11, 4621.
169
B. F. Levine, C. G. Bethea, E. Wasserman, L. J. Leenders, Chem.Phys. 1978, 68, 5042.
170
P. M. Lundquist, S. Yitzchaik, T. J. Marks, G. K. Wong, S. DiBella, R. Cohen, G.
Berkovic, Phys. Rev. B. 1997, 55, 14055.
171
R. F.; Loring, Y. J. Yan, S. J. Mukamel, Chem. Phys. 1987, 87, 5840.
172
H. Sekino, R. J. Bartlett, J. Chem. Phys., 1986, 85, 976.
173
S. P. Karma, M. Dupuis, J. Comput. Chem., 1991, 12, 487.
174
M. J. S. Dewar, E. G. Zoebisch, E. F. Healy, J. J. P. Stewart, J. Am. Chem. Soc., 1985, 107,
3902.
175
J. J. P. Stewart, J. Comput. Chem., 1989, 10, 209.
176
J. J. P. Stewart, J. Molec. Mod., 2004, 10, 6.
177
L. Sanguinet, J.-L. Pozzo, V. Rodriguez, F. Castet, L. Ducasse, B. Champagne., J. Phys.
Chem. B, 2005, 109, 11139.
178
H.D. Cohen, C.C.J. Roothman, J. Chem. Phys., 1965 43, S34
179
K.D. Singer, S.F. Hubbard, A. Sober, L.M. Hayden, K. Johnson, in M.G.Kusik, C.W. Dirk
(Eds.), Characterization
Techniques and Tabulation for Organic Non-linear Opticals
Materials, Marcel Dekker, NY, 1998, p.311.
180
J. Tomasi, M. Persico, Chem. Rev., 1994, 94, 2027.
181
J. Tomasi, B. Mennucci, R. Cammi, Chem. Rev., 2005, 105, 2999.
182
J. Campo, W. Wenseleers, E. Goovaerts, M. Szablewski, G. H. Cross, J. Phys. Chem. C,
2008, 112, 287.
202
Conclusion
Conclusion
L’objectif de ce travail était l’étude de nouveaux composés pour l’optique non linéaire
quadratique par une approche originale, combinant des mesures expérimentales par diffusion
hyper-Rayleigh et des méthodes de calculs à différents niveaux de complexité. Nous avons
particulièrement étudié des composés dérivés de la famille de l’indolino-oxazolidine qui sont
des interrupteurs moléculaires organiques multi-adressables : acidochromes et photochromes
pour certain d’entre eux. Au cours de ce travail, nous avons été amenés à développer un
protocole expérimental en diffusion hyper-Rayleigh dans le but de pousser les limites actuelle
de détection afin de déterminer les composantes de l’hyperpolarisabilité de la manière la plus
complète possible. Avec la même perspective, nous avons cherché à utiliser au maximum les
méthodes de chimie quantiques les plus élaborées permettant notamment de s’approcher des
conditions expérimentales, par exemple en considérant la conformation moléculaire, la
corrélation électronique, la dispersion en fréquence et également le bain diélectrique du
solvant pour le calcul des propriétés électriques.
Nous avons réalisé une première étape de calibration du montage expérimental en
diffusion hyper-Rayleigh où nous avons comparé nos résultats sur le tétrachlorure de carbone
avec ceux de Katz et Shelton, auteurs qui font référence dans cette technique. Dans cette étape
importante, nous avons analysé et pris en compte l’ensemble des contributions
monomoléculaires (incohérentes) et collectives ou induites (cohérentes) de ce liquide
structuré.
Ainsi à partir de cette calibration originelle et grâce à la mise au point d’un protocole
d’analyse continue en polarisation, mettant en jeu tout les états de polarisation du faisceau
incident, il nous est possible de mesurer et calibrer en réponse hyper-Rayleigh avec une
grande précision tout type de molécules et solvants. Notamment, nous avons déterminé
expérimentalement de façon très précise pour la première fois les composantes du tenseur de
première hyperpolarisabilité de l’acétonitrile (CH3CN) et du trichloroacétonitrile (CCl3CN). Il
s’agit d’une première étape pour comprendre les relations propriétés/structures, étape
fondamentale qui permet de valider et d’apprécier la sensibilité et la pertinence des méthodes
expérimentales et théoriques mises en jeu. Dans le même esprit, nous avons déterminé par
diffusion hyper-Rayleigh la réponse de composés de type Φ-X où Φ est un groupement
phényl et X = Cl, CHO, NO2 est un groupement attracteur d’électrons. Nous avons ainsi
203
Conclusion
recueilli des informations quant à l’influence précise des groupements attracteurs d’électrons
sur l’intensité de la réponse ONL.
Enfin nous avons étendu notre protocole expérimental à l’étude de solution binaires
soluté/solvant avec une étude de composés zwitterioniques colorés dérivés du biphényl
présentant une forte réponse ONL quadratique. Dans cette étude parallèle, nous avons ainsi
souligné le bon accord entre les résultats issus de calculs théoriques semi-empiriques avec
ceux issus de nos expériences par diffusion hyper-Rayleigh. Certaines difficultés liées au
phénomène de résonnance à la fréquence harmonique ont été mises en évidence. Nous avons
ainsi considéré un modèle d’amortissement pour la dispersion des composantes ONL.
En temps qu’objectif de ce travail de thèse, nous avons procédé à l’étude combinée
expérience/théorie la plus complète possible de dérivés de l’indolino-oxazolidine.
Les propriétés électroniques de toutes les molécules étudiées ont été sondées par
absorption UV-Visible de la lumière ainsi que par des calculs numériques. Pour les premières
molécules de cette étude nous avons utilisé une méthode semi-empirique de type INDO/S
puis, pour les suivantes, nous avons également utilisé des résultats de calculs DFT.
Pour les molécules carbonées (série A), nous avons vérifié le photochromisme
moléculaire et comparé les propriétés électriques des composés dans leur forme ouverte
zwitterionique et dans leur forme ouverte protonée. Celles-ci étant similaires, nous avons
poursuivi l’étude sur les composés protonés (acido-générés) plus stables en solution. Nous
avons suivi l’impact du groupement donneur d’électrons sur l’hyperpolarisabilité quadratique.
La dispersion des composantes ONL a été étudiée tant au niveau théorique avec des méthodes
TDHF qu’expérimentalement avec l’utilisation du modèle d’amortissement précédemment
décrit. Nous avons finalement vérifié l’efficacité de l’interrupteur ONL lors de l’étude
comparée de l‘hyperpolarisabilité quadratique de la molécule A2 dans sa forme fermée et sa
ouverte protonée.
Nous avons en suite réalisés l’étude complète théorie/expérience sur des composés
dérivés du benzothiazolo-oxazolidine (série B) où deux chaînes carbonées différentes ont été
utilisées : l’une avec une double liaison Carbone-Carbone, l’autre avec une triple liaison
Carbone-Carbone. Nous avons alors déterminé l’effet de la nature du pont de conjugaison sur
les composantes de l’hyperpolarisabilité.
Lors de l’étude de la série C (molécules soufrées), nous avons étudié les propriétés de
molécules différant par la taille du réseau  conjugué. Nous avons étudié par DFT la stabilité
de différents conformères en phase gaz et en solution dans l’acétonitile. Ces résultats ont été
204
Conclusion
utilisés lors de l’étude des propriétés ONL en considérant une statistique de type MaxwellBoltzmann à température ambiante sur les populations de chaques conformères en présents
solution. Pour la première fois nous avons également pris en compte explicitement le solvant
lors des calculs théoriques ainsi que donné une estimation extrapolée de la dispersion au
niveau de calcul MP2.
L’hyperpolarisabilité des dérivés de l’indolino-oxazolidine est importante, toutefois nous
avons remarqué à l’aide des calculs théoriques, en considérant la transition verticale
majoritaire HOMO-LUMO, que la délocalisation électronique bien que très étendu, n’est pas
optimale. Nous avons donc effectué une recherche théorique sur la meilleure position pour
l’ajout d’un groupement attracteur d’électrons dans le but d’améliorer l’extension de la
délocalisation électronique. Après synthèse d’une série de molécule substituée : A2-Br, A2CHO et A-NO2, nous avons procédé à une étude complète combinée similaire à celle des
composés précédents à laquelle nous avons inclus l’étude du solvant : acétonitrile et
chlorobenzène. Nous avons traité la dispersion de la manière la plus complète possible avec
l’utilisation de modèles complexes où l’on tient compte des effets vibroniques.
Lors de cette étude, nous avons souligné l’accord entre les calculs théoriques menés et
les résultats des expériences de diffusion hyper-Rayleigh de la lumière. Il serait possible de
poursuivre le travail amorcé sur les petites molécules modèle de type Φ-X en complétant
celle-ci par des calculs théoriques. La taille plus restreinte de ces systèmes permet l’utilisation
de modèles numériques plus complexes que ceux utilisés sur nos molécules comme par
exemple l’utilisation de basse très étendues type Coupled-Cluster.
Une autre extension possible de ce travail au niveau moléculaire serait de poursuivre
l’étude
des
composés
dérivés
de
l’indolino-oxazolidine
par
l’étude
complète
théorie/expérience à une nouvelle longueur d’onde (par exemple 1,5 µm). Ceci permettrais de
travailler dans un régime différent, plus loin de la résonnance, et ainsi valider les modèles
d’amortissement choisis durant notre étude.
Finalement nous avons vu lors de ce travail, le potentiel des molécules dérivées de
l’indolino-oxazolidine pour des applications ONL. Toutefois l’ensemble des propriétés
exposées ont été déterminées sur les formes acido-générée en solution dans l’acétonitrile puis
dans le chlorobenzène. Il serait possible d’étendre l’étude des ces composés à des matériaux
structurés. Il serait par exemple possible d’obtenir des cristaux, de greffer les molécules sur
des films polymères ou encore de synthétiser des polymères fonctionnalisés. Un autre type de
205
Conclusion
matériau possible serait le gel, celui présente des propriétés proches de celle du liquide et
permet une plus grande liberté quant à la relaxation de la géométrie liée à l’ouverture du cycle
lors du passage de la forme fermée à la forme ouverte.
206
Annexes
ANNEXE 1 : Grandeurs Physiques
Lors de ce travail, pour des raisons pratiques, les valeurs du moment dipolaire sont
données en Debye et les composantes de la première hyperpolarisabilité sont données en
unités atomiques (u.a.). Ces systèmes d’unités n’étant pas standard, nous donnons la
conversion du moment dipolaire et de la première hyperpolarisabilité pour différents systèmes
d’unités dans les tableaux A1.1 et A1.2. Le tableau A1.3 présente les différents systèmes
d’unité pour l’énergie.
debye D
1
29
2.998 . 10
18
1 . 10
C.m
-30
3.336 . 10
1
-12
3.336 . 10
Esu
-18
1 . 10
-11
2.998 . 10
1
cm .esu
u.a.
3
3 -2
C .m .J
cm .esu
1
-33
8.641 . 10
20
2.693 . 10
u.a.
32
1.157 . 10
1
-53
3.209 . 10
C .m .J
-21
3.713 . 10
52
3.116 . 10
1
u.a.
J
eV
-1
cm
kcal.
u.a.
1
2.294 . 1017
2
3.674 . 10
-6
4.555 . 10
-3
1.594 . 10
J
-18
4.360 . 10
1
-19
1.602 . 10
-23
1.986.10
-21
6.944 . 10
eV
27.215
18
6.242 . 10
1
4
1.240 . 10
-2
1.036 . 10
debye
C.m
esu
A1.1 : Moment dipolaire
5
5
-1
-1
A1.2 : Hyperpolarisabilité quadratique ()
3
A1.3 : Energies
207
3
-2
-1
cm
5
2.195 . 10
22
5.035 . 10
3
8.065 . 10
1
349.773
kcal.
627.503
20
1.440 . 10
96.487
-3
2.859 . 10
1
Annexes
ANNEXE 2 : Nomenclature des molécules synthétisées
De nombreuses molécules dérivées de l’indolino[1,2-b]oxazolidine ont été
synthétisées au sein du groupe Néo de l’institut de sciences moléculaire de Bordeaux par
Lionnel Sanguinet (thèse de l’université bordeaux 1, 2003) sous la direction de J.-L. Pozzo et
V. Rodriguez. Nous avons décomposés arbitrairement les composés en trois séries en fonction
de la nature de la chaîne principale. Les composés de la famille de l’indolino[1,2b]oxazolidine seront notés A et sont décrits dans le tableau A2.1. Les composés de la famille
du benzimidazolo[2,3-b]oxazolidine seront notés B et sont donnés dans le tableau A2.2. Enfin
les dérivés du benzothizolo[2,3-b]oxazolidine seront notés C et sont donnés dans le tableau
A2.3.
Une dernière série de molécules basées sur le squelette de la série A a été synthétisées par
Jianfeng Pan, post-doc au sein du groupe Néo. Dans cette série, le groupement Aryle (Ar) est
celui de la molécule A2 et R2=R3=H. Le groupement R1 est quant à lui substitué par
différents substituants : -Br, -CHO ou NO2 ; Ces molécules seront notées respectivement A2Br, A2-CHO et A2-NO2
208
Annexes
R1
R2
R3
A1
H
Me
Me
A2
H
Me
Me
A3
H
Me
Me
A4
H
Me
Me
A5
H
Me
Me
A6
H
Me
Me
A7
H
Me
Me
A8
H
Me
Me
209
Ar
Annexes
A9
H
Me
Me
A10
H
Me
Me
A11
OMe
Me
Me
A12
OMe
Me
Me
A13
H
-(CH2)5-
A14
OMe
-(CH2)5-
A15
H
Me
Me
A16
H
Me
Me
A2.1 : Les dérivés de l’indolino[1,2-b]oxazolidine.
210
Annexes
Ar
B1
B2
B10
Les dérivés du benzimidazolo[2, 3-b]oxazolidine avec pont éthylénique. Pour tous les
composés R1=H.
Ar
B’1
B’2
A2.2 : Les dérivés du benzimidazolo [2,3-b]oxazolidine avec pont acéthylénique. Pour tous
les composés R1=H.
211
Annexes
Ar
C2
C10
C16
A2.3 Les dérivé du benzothiazolo[2,3-b]oxazolidine.
212
Etude Théorique et Expérimentale de nouveaux composés pour l’optique non linéaire :
les Indolino-oxazolidines
La recherche de miniaturisation constante fait des composés organiques une cible de choix
dans la recherche de nouveaux matériaux. Les composés organiques photochromes
photocommutables, par leur faculté à modifier leurs propriétés optiques par irradiation
lumineuse font l’objet de recherche pour l’élaboration d’interrupteurs moléculaires.
Lors de ce travail de thèse nous nous somme intéressé à une famille prometteuse de composé
photochrome photocommutable ayant une réponse optique non linéaire : les indolinooxazolidines. Ces composés peuvent se présenter sous deux formes ayant des propriétés
différentes. Le passage entre les deux formes s’effectue soit par irradiation lumiseuse soit par
transformation chimique. De plus la transformation est réversible.
Au cours de cette étude nous avons étudié les relations entre la structure et les propriétés des
composés dans leurs différentes formes par une approche combinée théorie/expérience via des
méthodes de calcul quantique performantes et des expériences d’apsorbtion UV-visible et de
diffusion hyper-Rayleigh.
En outre, nous avons été amenés à étudier les effets de solvatation et de dispersion en
fréquence et d’amortissement lors de l’étude de la réponse optique non linéaire de nos
composés.
Mots clés : Photochromisme, Interrupteur moléculaire, Optique non linéaire, IndolinoOxazolidine, Diffusion hyper-Rayleigh, Calcul de chimie quantique.
Theoritical and Experimental study of new compunds for non linear optic: the indolinooxazolidine
The constant research of miniaturising does of organic compounds a good choice for
designing new materials. Because of their photocomutation properties, photo-switching
organic chromophores are good compounds for the creation of molecular switch.
During this PHD, We studied an interesting family of photo-switching organic chromophores
with non linear optic response : the indolino-oxazolidine derivatives. This compounds haves
two different forms with different properties. The reversible commutation can be performing
by chemical reactions or irradiation.
We researched the relations between the molecular structure and the optical properties by
combining high level calculations and quantum chemical approached and experimental
methods as UV-Visible absorption and Hyper Rayleigh Scattering.
Moreover, we considered salvation effect, frequency dispersion and damping during the study
of the non linear response of ours compound.
Keywords : Photochromism, Non linear optic, Molecular switch, Hyper Rayleigh Scattering,
Indolino-Oxazolidine, Quantum chemical calculations
Téléchargement