Fiche d’identité
Plante d’origine méditerranéenne, qui craint le gel et
l’excès d’humidité.
Marché réduit sur juillet et août, les créneaux
intéressants sont les plus durs techniquement : mai,
novembre, décembre. Très peu d’export : un peu vers
la Belgique et la Suisse, très peu vers l’Allemagne et
la Grande Bretagne.
> Critères
Goût, forme, toucher épineux
> Caractéristiques des plants
Multiplication par voie végétative (drageons), ne
produit pas de semences sous latitudes tempérées.
Un plant donne un capitule-mère et 1 à 3 ailerons
commercialisables (et plus en violets). Plant souvent
d’origine fermière ; des souches de Camus in vitro sont
développées, cependant elles donnent des plantes
fortement végétatives et de rendement proche.
> Sol
Préfère les sols limoneux, frais, profonds, et bien
drainants.
Rotation : souvent en seconde position dans nos
régions. Implantation sur 3-4 ans
Précédent favorable : chou fleur
Artichaut
Cynara scolymus
Asteracées
Fruits et Légumes
Fiche n°3
Les fiches Techniques du réseau GAB/FRAB
CALENDRIER DE PRODUCTION
VARIETES
Localement, la multiplication des variétés-clone est assurée par les plants ; pour
les variétés population, la multiplication par semis est possible : variété Sakiz (Tur-
quie) ou Green Globe
Camus : référence historique, globuleux vert bleu, tolérant mildiou, 500 g/te
Castel : globuleux fermé, vert bleu, un peu plus productif que le Camus,
meilleure conservation mais sensibilité au mildiou, un peu piquant
• Violet de Provence : cylindre conique violet, 200 g/tête, sans problème parasitaire
CONDUITE CULTURALE
> Préparation du sol
Sol bien ameubli : labour à 30 cm en incorporant la fumure organique si besoin,
puis affinage avec herse rotative ou vibroculteur. Surtout ne pas trop tasser.
> Fumure
Apport de 30 tonnes de fumier bovin (ou compost) sur le précédent chou fleur, l’ar-
tichaut profitant des reliquats. Si aucun précédent, apport de fumier mûr avant
plantation de l’artichaut.
Mobilisations pour un rendement de 12T/ha : 150N 30P 270K
Exportations : 55N 15P 75K
> Préparation du plant
Utiliser les rejets (œilletons) qui prennent naissance sur le rhizome.
Œilletons pourvus de 3 à 5 feuilles, et un talon avec radicelles, longueur 25 cm.
Dédrageonnage de février à mai, juste avant la plantation (conservation difficile
des drageons) et sous temps humide pour tirer le plant sans le blesser.
1 souche permet 4 à 5 rejets en moyenne.
> Plantation :
A réaliser de mars jusqu’au 15 mai, après gelées.
Densité de 1 plant au m2, disposition en carré. Reprise souvent délicate, mal
J F M A M J Jt A S O N D
Plantation Traditionnelle
Drageon
Deux ans
Trois ans
Plantation Tardive
Drageon
Deux ans
Trois ans
Plantation Récolte
connue.
Une plantation tardive, en juin juillet, est possible pour amener le capitule dès mai en 2ème
année. Planter de mai à juin est risqué car le capitule pourrait se former juste avant l’hiver.
Le calage se fait en fonction des régions et climats.
Le violet peut se planter plus tardivement car son cycle est plus court.
> Entretien
binage régulier tant que la plante ne couvre pas le sol. Passages avec bineuse à soc préconisés
toutes les 3 semaines dans les 2 sens, en croisé. La herse étrille donne de bons résultats sur
jeunes adventices sur drageons de 1 ère année, tout comme la dédrageonneuse.
Avant la fin de saison, butter les plants pour les protéger de l’hiver et l’excès d’eau.
• Durant les 3 ans de cultures, apport possible (voire nécessaire) de fumier (ou fientes,
compost) en localisé à l’automne avant buttage, ou au printemps. Cet apport complémentaire
en deuxième année au printemps n’a aucune incidence sur le rendement, sauf si très azoté
(farine de plumes par exemple).
destruction des bâtons après la récolte des ailerons, permet de gagner en précocité et
d’étaler les récoltes l’année suivante
SUIVI SANITAIRE
La recherche travaille actuellement sur l’intérêt de la mycorhisation pour la reprise et la
vigueur (naturelle ou à l’aide de produits commerciaux) et la modélisation du mildiou.
Attention, l’artichaut est sensible aux carences de manganèse (à pH>7,5)
> Maladies aériennes :
Mildiou sur feuille : Camus peu sensible, Castel assez touché certaines années.Possibilité de
bouillie bordelaise , mais peu efficace et nuisible sur auxiliaires. Produits à base de graines de
fenugrec moins efficaces que le cuivre
Maladies du capitule : botrytis, mildiou et Ascochyta. Dégâts si été humide.
Phytophtora : pourriture racinaire hivernale, avec perte de rendement et de plant.
> Ravageurs :
Limaces présentes sur feuilles et capitules, broutent le sommet des têtes.
Puceron noir (Aphis fabae) : pas de problème, les populations sont régulées par l’action
d’auxiliaires. La décision de traiter est ultime, et uniquement sur foyer.
Puceron vert (Capitophorus horni) : parfois gros problème, peu de régulation par insectes
auxiliaires et champignons parasites. Prolifèrent sur les plantes affaiblies. Pyrèthre sans effet
car le puceron se loge à l’aisselle des feuilles sauf sous temps ensoleillé.
Noctuelles peu présentes
Ne pas oublier le rôle important des auxiliaires entomophtorales, micro hyménoptères,
punaises antocorides
COLTE
Rendement Camus : 3 tonnes en 1ère année, 7 tonnes en 2ème et 10 à 12 tonnes en 3ème
Etalée d’avril aux gelées si les plantations précoces et tardives sont réussies.
Maturité jugée à l’œil : couleur, taille, aspect du plant et...prix de vente.
Capitules cueillis au couteau, avec 5 cm de tige, puis collectés dans une hotte ou un enjambeur
automoteur. Le Camus supporte mieux les chocs que le Castel. En fin de récolte, plantes
broyées à ras le sol, ou seuls les bâtons secs portant les capitules cassés manuellement.
> EN RÉSUMÉ
Plante conduite sur 3 ans, gélive,
récolte groupée si coups de chaleur.
Plantation au carré, pour un meilleur
désherbage
Choix variétal restreint : Camus,
Castel, Violet de Provence
Quelques soucis : puceron, mildiou
sur bractées
> Prix de vente
Camus et Castel 1 €/kg nu (de 0.8 à 2)
Violet de Provence 2 à 5€/kg nu
> Rendement moyen :
4 à 7T/ha
> Charges opérationnelles :
3500 à 4000 €/ha dont fumure,
planteuse, mécanisation, emballages
(plants gratuits), loyer
> Marge brute :
2500 à 5300 €/ha
> Main d’œuvre à l’hectare :
Env 120 heures la 1ère année (dont
dédrageonnage), dont 70h sur la
récolte
Conception, création et rédaction : Réseau GAB/FRAB
Crédits photographiques : stock.xchng
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