UNE METHODE PEDAGOGIQUE INNOVANTE EN FORMATION INITIALE ET CONTINUE / DPC : LA SIMULATION Cadre réglementaire La loi HPST : Loi du 21 juillet 2009 portant réforme de l’hôpital et relative aux patients, à la santé et aux territoires préconise : « […] Les outils pédagogiques de formation initiale et continue, à destination des professionnels et des patients, seront modernisés, en s’appuyant sur le numérique, la création de centres de simulation en santé et l’implication de « patients-formateurs […] » . DPC : Lettre de M. L. Degos précise : « au-delà du volet formation initiale, la structuration de plateformes de mises en situation simulée, avec ou sans environnement technologique dédié, peut s’inscrire idéalement dans le déploiement de programmes de développement professionnel continu (DPC). Il peut aussi constituer un moyen de progresser dans la gestion des risques liés aux soins et aux incidents critiques » . En 2012, diffusion du rapport des Dr Granry et Moll : état des lieux des pratiques en simulation dans le domaine de la santé Guide des bonnes pratiques en simulation de la HAS + deux instructions de la DGOS Plan stratégique régional de santé (PSRS) de Champagne-Ardenne (2012-2015) Depuis 2013, participation au financement par les ARS de certains projets de simulation en santé Arrêté du 26 septembre 2014 modifiant l’arrêté du 31 juillet 2009 relatif au diplôme d’Etat d’infirmier Qu’est ce que la simulation en santé Essayer de tromper autrui en imitant l'apparence d'une chose réelle. Faire semblant de. Issu au latin simulare : « rendre semblable; feindre » (Trésor de la langue française informatisé – TLFI. Consulté le 12/01/2016) Définition de l’HAS La simulation en santé correspond « à l’utilisation d’un matériel (comme un mannequin ou un simulateur procédural), de la réalité virtuelle ou d’un patient standardisé, pour reproduire des situations ou des environnements de soins, pour enseigner des procédures diagnostiques et thérapeutiques et permettre de répéter des processus, des situations cliniques ou des prises de décision par un professionnel de santé ou une équipe de professionnels. » (Guide de bonnes pratiques en matière de simulation en santé ; HAS - Décembre 2012) Finalités de la simulation en santé • Former à des procédures, à des gestes ou à la prise en charge de situations • Acquérir et réactualiser des connaissances et des compétences techniques et non techniques (travail en équipe, communication entre professionnels, etc.) • Aborder les situations dites « à risque pour le patient » et améliorer la capacité à y faire face en participant à des scénarios qui peuvent être répétés • Reconstituer des événements indésirables, les comprendre lors du débriefing et mettre en œuvre des actions d’amélioration de la qualité et de la sécurité des soins • Analyser ses pratiques professionnelles en faisant porter un nouveau regard sur soi-même lors du débriefing Différents types de simulation en santé Simulation humaine : • Expérimentation animale, utilisation de cadavres • Patient standardisé: personne volontaire, acteur • Jeux de rôle • Simulation in situ (en service actif) Simulation synthétique : • Simulateur, mannequin, haute ou basse fidélité • Simulateur procéduraux, haute ou basse fidélité Simulation numérique : Sérious games Principes de la simulation en santé • Principe éthique : « Jamais la première fois sur le patient » • Apprentissage par l’erreur : Évènement constructif • Mise en situation la plus réelle possible : Réalité virtuelle. Attention, pas de pratiques invasives (ponction veineuse, pose de cathéter,…) • Pas de pièges intentionnels, ni de sanction pour l’apprenant la séance doit être positive Enjeux de la simulation en santé • Amélioration graves de la sécurité : suite événements indésirables • Améliorations des pratiques professionnelles, montée des compétences techniques ou non techniques, en DPC comme en formation initiale • Qualité des soins et prise en charge améliorée de la personne soignée • Enjeu économique Intérêts de la simulation en santé Permet : • l’acquisition de gestes, d’attitudes et comportements, sur la plupart des compétences requises • l’analyse, l’initiative, l’action et la réflexivité • de reconnaitre ses émotions • de se projeter dans un avenir professionnel Développe : • des ressources , des habiletés gestuelles, des capacités relationnelles • une éthique professionnelle Facilite l’intégration des savoirs, la rétention des savoirs, des protocoles et des méthodes Peut être utilisée en évaluation formative ou normative Visite du centre de simulation VISITE DU CENTRE DE SIMULATION Visite du centre de simulation Salle de soins / Chambre Le centre de simulation de l’IRF dispose de deux salles entièrement modulables et adaptables aux besoins. Une première salle dédiée chambre d'hôpital ou salle de soins, une deuxième bloc opératoire ou salle technique. Ces deux salles sont entièrement équipées. Le parc matériel permet à chaque salle de disposer d’un équipement standard, et de répondre aux besoins des utilisateurs et utilisant le parc matériel de l’ensemble des écoles et instituts mutualisés pour cette activité pédagogique. Equipées de mannequins adultes, pédiatriques, enfants, femme enceinte, gériatrique, des simulateurs (de mobilité réduite) et du matériel nécessaire à la réalisation de gestes techniques et non techniques, le centre de simulation offre une reconstruction quasi à l’identique d’un environnement de soins. Visite du centre de simulation Salle de soins / Chambre Pour chaque salle de simulation : • trois caméras full HD, dont une pilotable (zoom, 360°…) • un micro d’ambiance • possibilité d’ajouter une caméra type webcam Visite du centre de simulation Bloc opératoire / Salle de naissance Visite du centre de simulation Bloc opératoire / Salle de naissance Visite du centre de simulation Régie Une régie, située entre les deux salles, et équipée de chaque côté de vitre sans tain, permet au technicien de gérer, avec les utilisateurs et/ou les facilitateurs la séquence simulée. Quatre flux vidéo sont ainsi configurables selon les besoins, permettant des choix différents d'options techniques. Le serveur intègre toutes les données des mannequins et simulateurs, horodate les évènements, recense les commentaires en direct et permet ainsi une restitution optimale en débriefing. La solution offre la possibilité de consulter à distance les séances de simulation et les données de débriefing. Surface : 134 m² 2 salles de simulation 1 salle de débriefing (16 places assises) 3 caméras HD IP + capture audio, par salle de simulation 1 régie, serveur audio/vidéo, double affichage contrôle, pc contrôleur mannequins. Visite du centre de simulation Salle de débriefing Une salle de débriefing, équipée pour 16 places assises, offre aux apprenants la possibilité de visualiser la séquence simulée et de réaliser le débriefing grâce aux enregistrements réalisés. Les apprenants disposent, en utilisant le WIFI, de la possibilité d’interagir avec la régie, en posant des « tags » et des commentaires où ils le souhaitent. Cette interactivité renforce le caractère dynamique, réflexif et participatif de cette modalité pédagogique innovante. Des retransmissions en salles de cours, ou en amphis peuvent être envisagées. Deux réserves « matériel » sont prévues pour le stockage du petit matériel et du matériel lourd. Application dans le cadre de la prévention du risque infectieux Exemples de scénarios IFSI, IADE et IBODE Scénario «hygiène en situation de soins » Chambre d’hospitalisation Patient(e) en situation de soins post opératoire immédiat, alité Perfusé(e) au bras droit avec un soluté SGI 5% Appel via sonnette L’apprenant IDE entre dans la chambre • Le soigné évoque le besoin d’aide pour retirer le bassin (l’urinal) mis précédemment en place par l’aide soignante L’apprenant réalise le soin relié à l’élimination : Mise en place gant UU Le soigné en parallèle évoque l’absence d’écoulement de la perfusion assortie d’une douleur au bras droit perfusé L’apprenant doit alors vérifier à la fois l’écoulement de la perfusion(et donc manipuler tubulure/molette/rampe) et observer le point de ponction du cathéter Penser à réaliser un lavage de mains simple efficace entre le soin lié à l’élimination, considéré comme un soin « souillé » et le soin nécessitant davantage d’asepsie, la gestion de la perfusion. Variante Même contexte, mais le soigné appelle à l’aide parce qu’il vient de présenter des vomissements et que son « pansement coule » Sur l’adaptable sont posés mouchoirs sales et réniforme souillé (vomissements) Prévoir dans ce cas, l’élimination des objets souillés et débuter la réfection du pansement • L’intégralité du pansement ne sera pas forcément effectué de A jusque Z, car temps de simulation alors trop long : à gérer en fonction des objectifs Utilisation de matériel stérile et non stérile ( situation post-op immédiat. Ajuster prescription) Gestion des lavages de mains et/ou utilisation de solution hydro-alcoolique (SHA) Objectif principal pour ces deux situations Que l’apprenant soit en capacité d’effectuer plusieurs tâches/soins en tenant compte de l’aspect hygiène et asepsie dans la situation globale Quand dois-je utiliser le lavage simple, le lavage désinfectant ou SHA ? Comment le faire ? Quel matériel utilisé pour la réfection du pansement et comment m’y prendre dans le déroulé Prévention du risque infectieux Scénario : « le champ opératoire en salle d’opération» une salle d’opération d’un bloc pluridisciplinaire Équipe chirurgicale (chirurgien et interne ), élève IBO habillés Intervention en urgence : enclouage centromédullaire du tibia droit Patient installé sur la table d’opération, sous anesthésie générale, intubé Demande du chirurgien à l’élève IBO : pratiquer le badigeon opératoire L’élève IBO, prépare le matériel nécessaire pour pratiquer le geste • Le soigné présente une fracture ouverte au niveau de sa jambe droite L’élève réalise le soin relié au badigeon opératoire: Respect des différents temps L’interne n’attend pas que le champ opératoire soit sec pour fixer les champs opératoires L’élève IBO doit alors expliquer à l’interne les règles de bonne pratique du champ opératoire Objectif principal pour cette situation : Que l’élève IBO soit en capacité d’effectuer et de faire respecter les règles de bonnes pratiques d’asepsie au bloc opératoire Que doit vérifier l’élève avant d’appliquer l’antiseptique choisi ? De quel matériel a t’il besoin ? Quel est le protocole choisi, du plus propre au plus sale ? Du site d’incision vers la périphérie ? Qu’est ce que l’asepsie progressive ? Prévention des infections nosocomiales donc du risque infectieux Scénario : « Induction anesthésique en salle d’opération» (1) Une salle d’opération d’un bloc pluridisciplinaire Équipe anesthésique (MAR et IADE), étudiant IADE Induction et intubation d’un patient pour une chirurgie programmée : hernie inguinale gauche opérée sous AG Patient installé sur la table d’opération, prêt pour l’induction et l’intubation L’étudiant IADE (sur demande de l’IADE) a préparé la salle d’anesthésie, le plateau d’intubation et le plateau d’induction L’étudiant réalise la pré-oxygénation : Respect des risques liés aux liquides biologiques et asepsie dans l’approche des voies aériennes supérieures et inférieures L’étudiant doit : • Mettre des gants à UU et un masque pour se protéger (proximité tête du patient : toux, gouttelettes…) • S’assurer que le masque d’oxygénation est propre et à UU (éviter contamination croisée enter patients et contamination des voies aériennes par inhalation) • Vérifier la présence d’un filtre antibactérien entre le masque et le respirateur (éviter contamination de l’appareil) • Organiser son espace pour pouvoir répondre à toute urgence et à la nécessité d’intuber : ‐ Aspiration buccale propre à portée de main ‐ Laryngoscope dont la lame réutilisable a été stérilisée : vérification de l’efficacité de la stérilisation + traçabilité. Cette lame qui a été testée doit être maintenue propre. ‐ La sonde d’intubation stérile a été vérifiée (blister ouvert et ballonnet gonflé puis dégonflé). L’extrémité distale a été déstérilisée. En revanche, l’extrémité proximale doit rester stérile. Scénario : « Induction anesthésique en salle d’opération» (2) L’étudiant réalise l'intubation et doit : Ouvrir la bouche du patient Risque AES et liquides biologiques Introduire la lame du laryngoscope Risque lié à un défaut hygiène (aphtes par exemple) Intuber avec une sonde Risque infectieux lié à l'introduction de germes au niveau de la trachée (pneumopathie par exemple) Retirer rapidement le dispositif de laryngoscopie : souillures sur lame risque de contamination de l’environnement (salive, sang, liquide naso-pharyngé peuvent être disséminés sur les différents espaces de travail) ‐ Gestion immédiate de la lame souillé impossible : ballonnet à gonfler, auscultation des champs pulmonaires afin de vérifier l’efficacité de l’intubation, fixer la sonde et la relier au respirateur… et seulement ensuite … gestion lame souillée ou poser la lame provisoirement sans contaminer l’environnement réduit Scénario : « Induction anesthésique en salle d’opération» (3) Objectifs principaux pour cette situation : Que l’étudiant IADE soit en capacité : • de préparer le matériel adéquat en appliquant les règles de bonnes pratiques d’hygiène et d’asepsie pour une induction puis une intubation • d’appliquer dans ses gestes les règles de bonnes pratiques d’hygiène et d’asepsie au moment d’une induction puis d’une intubation • De se protéger des risques AES et liquides biologiques