Concours National de la Résistance et de la Déportation 2008
Musée de la Résistance et de la Déportation
33, Grand’Rue Villenouvelle
82000 Montauban
05.63.66.03.11
musee-resistance@ville-montauban.fr
© Musée de la Résistance et de la Déportation – Ville de Montauban, 2007
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BIBLIOGRAPHIE
Cette bibliographie n’est pas exhaustive, de nombreux autres ouvrages, archives et dossiers documentaires concernant des
personnages ou des événements relatifs à l’aide aux pourchassés sont également consultables au centre de documentation
du musée, sur rendez-vous (05.63.66.03.11).
OUVRAGES
Aubrac Lucie : La Résistance expliquée à mes petits-enfants, Seuil, Paris, 2000.
Cohen Asher : Persécutions et sauvetages. Juifs et Français sous l'Occupation et sous Vichy, Cerf, Paris, 1993.
Drouin François et Joutard Philippe (sous dir.) : Monseigneur Théas, les Juifs, les Justes, Privat, Toulouse, 2002.
Fau Jean-Claude (sous dir.) : Ces Tarn-et-Garonnais qui ont aidé et sauvé des Juifs durant les années noires 1940-
1944, Scérén, Toulouse, 2006.
Guéno Jean-Pierre : Paroles d'étoiles. L'album des enfants cachés (1939-1945), Les Arènes, Paris, 2002.
Gutman Israël : Dictionnaire des Justes de France, Fayard, Paris, 2003.
Hazan Katy : Les orphelins de la Shoah. Les maisons de l’espoir 1944-1960, Les Belles Lettres, Paris, 2003.
Lagarrigue Max (sous dir. de) : 1940, la France du repli. L’Europe de la défaite, Privat, Toulouse, 2001.
Lewertowski Catherine : Morts ou Juifs. La Maison de Moissac 1939-1945, Flammarion, Paris, 2003.
Marcot François (sous dir. de) : Dictionnaire historique de la Résistance, Bouquins, Robert Laffont, Paris, 2006.
TRAVAUX UNIVERSITAIRES
Caïla Pascal : Le clergé catholique du diocèse de Montauban dans la tourmente. Organisation, réactions et attitudes de
1939 à 1945, mémoire de maîtrise sous la direction de P. Laborie, Université de Toulouse-le-Mirail, 1989.
Griffe Gaëlle : Réactions et actions des protestants du Tarn-et-Garonne pendant la Seconde Guerre mondiale, mémoire
de maîtrise sous la direction de P. Cabanel, Université de Toulouse-le-Mirail, 2001.
REVUES, ARTICLES
Numéros spéciaux « Concours de la Résistance et de la Déportation 2008 » du Patriote Résistant, du Déporté, des
Chemins de la mémoire.
Caïla Pascal et Lagarrigue Max : « Pierre-Marie Théas, évêque de Montauban : 1940-1945, un prélat hors du
commun », dans Arkheia, 7-8-9, février-juillet 2000, p. 16 à 21.
Gineste Marie-Rose : « Mémoires », dans Arkheia, 2-3, février-juillet 2000, p. 109 à 131.
Lagarrigue Max : « Marie-Rose Gineste, Juste parmi les Nations. Femme d’action, femme résistante », dans Arkheia,
7-8-9, 2002, p. 12 à 14.
Piquemal Bernard : « 1942-1944 : évadés de France par l’Espagne », dans Arkheia, 5-6, 2000, p. 72 à 76.
DOCUMENTAIRES
Bertucelli Julie : Alexandre Glasberg, mémoires, mémoires, 1999.
Gilou Thomas : Paroles d’étoiles, les enfants cachés, Dreamway, 2005.
Ribowski Nicolas : J’avais oublié… la maison de Moissac, Injam Productions, 2005.
SITES INTERNET
sur le thème du concours
Fondation de la Résistance : http://www.fondationresistance.org/
Fondation pour la Mémoire de la Déportation : http://www.fmd.asso.fr/
sur les Justes de France
Comité français pour Yad Vashem : http://www.yadvashem-france.org/
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LA SITUATION DE LA FRANCE EN JUIN 1940
En quelques semaines, de mai à juin 1940, l’armée française est battue par l’Allemagne
nazie. La défaite entraîne sur les routes des millions de personnes qui fuient devant l’avancée
allemande et se réfugient vers le sud de la France. : c’est l’Exode.
Le 22 juin 1940 est signé l’armistice. Une des clauses importante de l’article 2 est le
partage de la France en deux zones. La zone nord est occupée par les nazis et la zone sud dite
« libre » est dirigée par le gouvernement de Vichy du maréchal Pétain. Les deux zones sont
séparées par la ligne de démarcation, véritable frontière très surveillée des deux côtés, qui
traverse 13 départements sur près de 1200 km.
Le 10 juillet 1940, l’Assemblée nationale vote les pleins pouvoirs à Pétain.
La République est abolie, la devise « Liberté, Egalité, Fraternité » est supprimée. C’est l’Etat
français, régime autoritaire et antidémocratique, avec son « Travail, Famille, Patrie » qui les
remplacent.
Le 24 octobre 1940, Pétain rencontre Hitler à Montoire (Loir-et-Cher) et signe un
pacte de collaboration : agriculture, économie, justice, police, administration, toutes les
ressources de la France sont mises au service de l’occupant nazi. Ceux qui s’expriment ou
agissent contre ces idées, opposants ou résistants, sont poursuivis par les polices vichystes et
nazies. Nombre d’entre eux sont arrêtés, torturés, internés dans des prisons ou des camps,
fusillés ou déportés. De même, des catégories de personnes définies comme « indésirables »,
étrangers, juifs, tsiganes, font l’objet de mesures de répression.
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L’AIDE AUX POURCHASSÉS : UNE FORME DE RÉSISTANCE … CIVILE
Pendant la Seconde Guerre mondiale, l’action de la population française et des
réseaux d’évasion aurait permis à 28 000 personnes d’échapper aux nazis et de quitter la
France.
Aider une personne recherchée par les nazis ou la milice* se fait pour des motivations
et dans des circonstances diverses. Ceux qui ont porté assistance à des personnes ont
souvent eu conscience des risques encourus, à savoir la prison, la mort ou la déportation en
camp de concentration, s’ils étaient pris ou dénoncés. Le plus souvent, ces personnes disent
avoir agi dans l’urgence et la phrase « c’était notre devoir, c’était humain » revient
régulièrement dans la bouche de ces témoins.
Ainsi, l’aide aux pourchassés est une forme d’opposition qui appartient à la résistance
civile* parce qu’elle est concrètement refus de la politique raciste et antisémite du
gouvernement de Vichy et des nazis, contraire aux valeurs de liberté et de fraternité.
L’action résistante implique un engagement volontaire dans le but de s’opposer au
pouvoir de l’occupant. Au début, la Résistance est un phénomène spontané et isolé. Peu à peu,
il s’organise jusqu’à devenir en 1944 une réaction nationale, contribuant à la victoire sur le
nazisme aux côtés des Alliés. On distingue la résistance armée qui consiste à lutter contre
Vichy et l’occupant les armes à la main, et la résistance civile qui regroupe des activités de
renseignement, liaison, ravitaillement, hébergement…
La résistance civile a longtemps été considérée comme secondaire par rapport à la lutte
directe souvent mise en œuvre dans le cadre des maquis*. Or, la résistance armée n’a pu
subsister et se développer que grâce à la résistance civile. Rien n’aurait été possible sans la
complicité d’une partie de la population qui, sans forcément s’engager vraiment en
résistance, a favorisé son action en portant notamment secours aux personnes en danger.
L’importance de la résistance civile : des « anonymes » qui choisissent d’aider les autres
« Dans le train qui nous emmenait en déportation se trouvaient deux paysannes arrêtées pour avoir
ravitaillé le maquis installé dans leur région. Ces femmes ignoraient tout de l’idéologie nazie. Ce
qu’elles refusaient, c’était l’occupant et ses thodes. Tout le monde ne pouvait s’engager, plonger
dans la clandestinité, mener la lutte armée. Mais sans l’aide de gens comme ces deux femmes, la
Résistance n’aurait pas été possible. […] autre exemple : un parachutiste allié tombe dans un champ et
se blesse. Que fait le paysan qui se trouve dans le champ ? Il a le choix. Soit il le dénonce, soit il lui
porte secours. Il n’hésite pas et entre ainsi dans le cycle. Il appelle son fils pour qu’il l’aide à transporter
le blessé chez le médecin qui lui aussi a choisi. Le parachutiste est conduit à l’hôpital. La chaîne
continue, la solidarité fonctionne, malgré le danger. Quand l’homme est guéri, on cherche comment le
rapatrier en Angleterre. commence l’action de la Résistance dite organisée avec ses filières et ses
réseaux. Tous ces gens étaient des êtres humains pour lesquels c’eût été une indignité que de livrer un
homme blessé. Ils ont agi à leur manière, ils l’ont fait avec leurs mots. Et ils sont restés anonymes».
Geneviève de Gaulle-Antonioz, revue Le Patriote résistant de décembre 1994
.
Dans l’histoire de la résistance française et tarn-et-garonnaise, nombre d’exemples
d’aide aux pourchassés révèlent l’engagement de personnes dévouées et désintéressées qui
le plus souvent sont restées anonymes.
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QUI SONT LES PERSONNES POURCHASSÉES ?
Par ordre chronologique, on peut citer :
Les étrangers ayant fui leur pays pour des raisons économiques ou politiques
Les prisonniers de guerre qui s’évadent des camps d’internement en France ou des
stalags* en Allemagne
Les soldats alliés encore présents en France et notamment les aviateurs abattus dans
l’espace aérien français
Les opposants au régime de Vichy et les résistants
Les Juifs
Les requis au Service du travail obligatoire (STO)* en Allemagne
COMMENT AIDER LES PERSONNES PERSÉCUTÉES ?
Chaque région de France, chaque département, de par sa situation géographique,
connaît des particularités différentes.
Les événements en Tarn-et-Garonne :
1) Montauban et le Tarn-et-Garonne : terres d’accueil de réfugiés
Bien avant le début de la Seconde Guerre mondiale, Montauban accueille des
réfugiés antifascistes.
Au début de 1935, lorsque la Sarre est rattachée à l’Allemagne nazie, nombre de Sarrois
passent en France. Les autorités françaises dirigent alors beaucoup d’entre eux vers le sud-
ouest et plusieurs viennent à Montauban. Comme le prouvent les fonds importants des
archives municipales relatifs aux réfugiés, la ville est une terre d’accueil pour les étrangers :
Allemands, Autrichiens, Polonais, Italiens, Espagnols, Belges, Suisses, Luxembourgeois,
Néerlandais, Tchécoslovaques…
Avec l’occupation de la France, le Tarn-et-Garonne devient un lieu de rassemblement
de nombreux réfugiés antifascistes. A l’initiative du député Marcel Guerret, près de 80
familles de socialistes autrichiens sont accueillies en Tarn-et-Garonne. Réputée terre d’asile,
Montauban voit dès lors arriver des centaines d’étrangers qui s’ajoutent aux milliers de
réfugiés français fuyant leurs régions envahies par l’armée allemande.
Hanna Papanek, réfugiée à Montauban à l’été 1940 avec sa famille, témoigne de l’aide reçue :
« Au moment du repli, les exilés politiques cherchaient donc des moyens pour s’enfuir dans la zone dite
libre et éviter ainsi d’être pris par les Allemands. […] Les socialistes autrichiens […] venaient presque
tous à Montauban. […] La ville, qui avait parmi ses élus le socialiste Marcel Guerret (député de
Castelsarrasin et adjoint au maire de Montauban), était un endroit dans lequel on pouvait s’attendre à
une atmosphère positive à l’égard des exilés. […] L’avant-garde du groupe avait été Otto Leichter et ses
deux fils, Heinz et Franz, qui arrivaient à Montauban le 2 juin 1940. […] Durant les premiers jours
arrivaient surtout des femmes, des enfants, et des hommes âgés, car les hommes plus jeunes avaient été
internés dans des camps français pour étrangers, en tant que « sujets ennemis » à cause de leur
provenance d’Allemagne ou d’Autriche, même s’ils étaient apatrides et en France parce qu’ils avaient
fui les nazis. […] Finalement, 200 à 300 socialistes autrichiens se trouvaient à Montauban. […] Marcel
Guerret et M. Hinard aidaient beaucoup d’exilés autrichiens, par exemple en fournissant de faux
papiers […]. Après le début des persécutions systématiques des juifs en 1942, bien d’autres ont été
cachés par des montalbanais courageux […] ».
Source : conférence donnée à Montauban en 1997 par Hanna Papanek, professeur à l’université de Harvard (Etats-Unis),
dossier « Les réfugiés autrichiens », musée de la Résistance – Ville de Montauban
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