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1) Qu’est-ce que l’autisme :
a) Historique et définition
Les premiers qui ont décrit ce phénomène sont Leo Kanner et Hans
Asperger en 1943 et 1944. Leo Kanner, pédopsychiatre immigré aux Etats-Unis
en 1924, publie un article qui fait référence : Autistic Disturbance of Affectice
Contact. Hans Asperger, pédiatre autrichien, publie à la même période un ouvrage
intitulé Psychopathie autistique de l’enfance. Tous les deux choisissent de
nommer ce trouble de la même manière en reprenant un terme déjà utilisé par
Bleuler, psychiatre suisse, en 1911, à propos de certains stades de la
schizophrénie : l’autisme. Ce terme, dérivé du grec autos, signifie « soi-même ».
Avant les années quarante, cette affection était confondue avec la schizophrénie
ou l’arriération mentale.
L’autisme de Kanner est un syndrome composé de deux symptômes
principaux : la solitude volontaire (retrait, isolement) et l’immuabilité
(l’incapacité à supporter le changement). S’y ajoutaient des particularités de la
communication verbale et non verbale et assez souvent un déficit intellectuel
selon les modalités d’évaluation non spécifiques.
Le syndrome décrit par Asperger est très proche de celui de Kanner. « Il se
caractérise par un contact perturbé mais superficiellement possible chez des
enfants intelligents qui n’acceptent rien d’autrui et qui se consacrent volontiers à
des activités stéréotypées. »1 Asperger a observé pendant dix ans plus de deux
cents enfants, Kanner a, lui, étudié onze enfants sur cinq ans.
Les critères de diagnostic actuels sont explicités dans le Diagnostic and
Statistical Manual de l’Association américaine de psychiatrie ainsi que dans
l’International Classification of Diseases, publié par l’Organisation Mondiale de
la Santé.
1 L’autiste et sa voix de Jean-Claude Maleval p37