A propos de l`autisme : trouver la voie(x) par la musique ?

1
CEFEDEM Bretagne- Pays de la Loire
Mémoire
A propos de l’autisme : trouver la voie(x)
par la musique ?
Nom : Fleury Formation Initiale
Prénom : Bérengère Promotion 2009-2011
Diplôme d’Etat Session juin 2011
Professeur de Musique Référent : M. Bruneteau
Spécialité : violon
2
Remerciements :
J’adresse mes vifs remerciements à Madame Maryline Bruneteau, qui a bien
voulu accepter de diriger ce mémoire et de m’éclairer par ses remarques
pertinentes.
Je sais gré aux membres de l’association l’Autre Regard de l’accueil chaleureux
qu’ils m’ont réservé et tout particulièrement à Paul, musicien.
3
Sommaire :
Introduction p4
1) Qu’est-ce que l’autisme p5
a) Historique et définition p5
b) Double, îlot de compétence et objets complexes p7
2) Quels liens existe-t-il entre musique et autisme ? p10
a) Exemples d’utilisation de la musique par des autistes p10
b) L’oreille absolue p12
c) Jouissance vocale p13
d) La musique a-t-elle un sens ? p14
e) Langage et musique p15
f) Musique et émotions p17
3) Atelier chant à l’association « l’Autre regard » :
comment réagit la personne autiste ? p19
4) Réinvestissement pédagogique p21
a) Interaction sociale p22
b) Communication et imagination p23
c) Développement des activités et des centres d’intérêts p25
Conclusion p26
Annexes p28
Bibliographie p31
4
Introduction :
Différents évènements et contextes m’ont amenée à m’intéresser à la
question de l’autisme. Tout d’abord je suis particulièrement sensible aux
différences qui font de chacun un être particulier. J’ai été très jeune en contact
avec des gens qui étaient mis à l’écart de la société à cause de « particularités »
car j’ai vécu à l’intérieur de l’enceinte d’un hôpital psychiatrique pendant
quelques années (mon père y avait un logement de fonction).
Je me suis ensuite intéressée à l’étude de la psychologie à l’Université en
m’inscrivant une année à Rennes. Par ailleurs, j’ai rencontré des personnes qui ont
suscité en moi de la curiosité, par rapport à leur comportement original et à leurs
aptitudes particulières pour la musique. Une de ces personnes avait un contact très
particulier avec les autres, avait l’air très mal à l’aise en public et était très
maladroit dans ses échanges avec autrui. Par contre, dès qu’il se mettait à jouer de
son instrument, son attitude changeait radicalement. Il faisait preuve d’une
mémoire extraordinaire et d’une culture musicale infinie. Son comportement m’a
intriguée et interpellée. C’est ce qui a déclenché mon intérêt pour l’autisme.
J’ai voulu répondre à des questions en suspens et j’ai ainsi approfondi mon
envie de mieux connaître ce trouble, cette maladie ou ce handicap, termes utilisés
par les partisans de telle ou telle théorie, que l’on appelle « autisme ».
A partir de la situation paradigmatique et exceptionnelle de l’autiste, en ce
qui concerne la socialisation, la communication avec autrui, l’usage de la langue
et de la répétition, je me suis interrogée sur la possibilité d’une extension et
transposition de ce que m’a enseigné un autiste, à mon projet pédagogique en
général.
5
1) Qu’est-ce que l’autisme :
a) Historique et définition
Les premiers qui ont décrit ce phénomène sont Leo Kanner et Hans
Asperger en 1943 et 1944. Leo Kanner, pédopsychiatre immigré aux Etats-Unis
en 1924, publie un article qui fait référence : Autistic Disturbance of Affectice
Contact. Hans Asperger, pédiatre autrichien, publie à la même période un ouvrage
intitulé Psychopathie autistique de l’enfance. Tous les deux choisissent de
nommer ce trouble de la même manière en reprenant un terme déjà utilisé par
Bleuler, psychiatre suisse, en 1911, à propos de certains stades de la
schizophrénie : l’autisme. Ce terme, dérivé du grec autos, signifie « soi-même ».
Avant les années quarante, cette affection était confondue avec la schizophrénie
ou l’arriération mentale.
L’autisme de Kanner est un syndrome composé de deux symptômes
principaux : la solitude volontaire (retrait, isolement) et l’immuabilité
(l’incapacité à supporter le changement). S’y ajoutaient des particularités de la
communication verbale et non verbale et assez souvent un déficit intellectuel
selon les modalités d’évaluation non spécifiques.
Le syndrome décrit par Asperger est très proche de celui de Kanner. « Il se
caractérise par un contact perturbé mais superficiellement possible chez des
enfants intelligents qui n’acceptent rien d’autrui et qui se consacrent volontiers à
des activités stéréotypées. »1 Asperger a observé pendant dix ans plus de deux
cents enfants, Kanner a, lui, étudié onze enfants sur cinq ans.
Les critères de diagnostic actuels sont explicités dans le Diagnostic and
Statistical Manual de l’Association américaine de psychiatrie ainsi que dans
l’International Classification of Diseases, publié par l’Organisation Mondiale de
la Santé.

1 L’autiste et sa voix de Jean-Claude Maleval p37
1 / 32 100%
La catégorie de ce document est-elle correcte?
Merci pour votre participation!

Faire une suggestion

Avez-vous trouvé des erreurs dans linterface ou les textes ? Ou savez-vous comment améliorer linterface utilisateur de StudyLib ? Nhésitez pas à envoyer vos suggestions. Cest très important pour nous !