+ différence spécifique
Individu
Ce modèle de classification des objets est également un modèle ontogénique.
Aristote et la génétique
Pour Aristote, la génération d’un objet relève de deux causes principales :
- la cause matérielle (substance)
- la cause formelle (forme)
Ainsi, une statue a une cause matérielle (l’argile) et une cause formelle (la forme qu’elle représente).
La cause formelle qui génère un homme est la somme de toutes les différences spécifiques.
La cause formelle d’Aristote et l’information génétique sont des « principes d’ordre à partir de l’ordre »
de fonction identique.
La révolution copernicienne a conduit à l’effondrement du modèle de l’arbre de Porphyre. Seule la
cause matérielle est conservée, la cause formelle est supprimée.
Ces modifications conceptuelles ont été intégrées par le monde des physiciens mais pas par les
biologistes.
La spécificité existe-t-elle vraiment ?
Les molécules biologiques ne présentent pas le caractère de spécificité attendu. Ainsi, les molécules
de régulation de l’activation des gènes peuvent se fixer sur de très nombreux gènes. Les séquences
consensus sur lesquelles se fixent « spécifiquement » les molécules de régulation sont présentes en
très nombreuses copies dans le génome.
La spécificité serait une notion métaphysique ne relevant pas de disciplines telles que la biologie car
elle est non mesurable. On ne peut mesurer que des constantes d’association et de dissociation,
permettant de définir l’affinité des molécules entre elles mais pas leur spécificité.
Toutes les molécules peuvent interagir entre elles, plusieurs structures sont ainsi possibles, plus ou
moins probables.
Alors, comment, au final peut émerger une seule structure (l’homme adulte) ?
Il existerait des cofacteurs, assurant une combinatoire qui confère la spécificité.
Cet argument irréfutable est toutefois facile.
Du phénotype au génotype
Une nouvelle idée est que la contrainte sélective issue du phénotype modifie l’expression du génotype
en triant les molécules dérivant du génotype.
Génotype phénotype
Ainsi, l’hypothèse du tas de cellules introduit au niveau cellulaire la notion de sélection darwinienne.
L’expression des gènes n’est pas un phénomène déterministe mais un phénomène stochastique.
Chaque cellule peut changer d’état d’expression des gènes.
Le régulateur de l’expression des gènes peut bouger, et passer d’un gène à l’autre, il s’agit d’un
mouvement aléatoire.
Grâce à l’aléatoire, les cellules s’adaptent à leur microenvironnement.
- Il existe dans l’organisme des gradients métaboliques.
- Toutes les cellules n’ont pas un accès identique aux substrats.
- L’environnement métabolique diffère pour les cellules selon leur position dans l’espace.
C’est la sélection naturelle elle-même qui explique l’émergence de structures pluricellulaires.