Chapitre 4. Mondialisation, finance internationale et intégration européenne |5
Question II. Quelle est la place de l’Union européenne dans l’économie globale ?
B2. L’UEM renforce l’interdépendance des politiques macroéconomiques
i. Une politique monétaire commune
Une monnaie unique à une région du monde signifie une politique monétaire commune. En cas de divergences de taux
d’intérêt, on va assister à des guerres des taux entre Etats et l’émergence de la spéculation.
Si une Banque centrale crée de la monnaie => inflation.
Si toutes le font => inflation généralisée à toute la zone euro.
Il faut donc maîtriser la masse monétaire en circulation.
Jusqu’à la crise des dettes publiques européennes, le mandat de la BCE est uniquement la lutte contre l’inflation
L’objectif de la politique monétaire de la BCE
Le principal objectif de la BCE est de maintenir l’inflation à 2% par an dans la zone euro. Pour ce faire elle module la masse
monétaire en injectant ou prélevant des liquidités dans l’économie. La BCE va donc avoir un effet majeur sur l’activité
économique.
Pourquoi cet objectif de faible inflation ? L’inflation mine le pouvoir d’achat des ménages, si les salaires nominaux n’augmentent
pas au même rythme. L’inflation mine aussi la compétitivité des entreprises, qui peinent alors à exporter. Enfin l’inflation mine
l’attractivité des placements financiers dans la zone : un épargne placée en euro se dévalorise ce qui fait fuir les capitaux
étrangers (1 000€ placés à 5% sur un an face à une inflation de 10%, revient à une dévalorisation du rendement de l’épargne).
Depuis les années 1980, l’analyse libérale monétariste (Milton Friedman) est donc la base théorique de la politique monétaire
européenne. Si les prix sont maîtrisés, alors il y aura croissance. A l’inverse si l’on cherche à stimuler d’abord la croissance en
baissant les taux d’intérêt, alors il y aura de l’inflation, ce qui nuira finalement à la croissance.
Si l’objectif de stabilité des prix est atteint, la BCE contribue alors au soutien de l’activité en favorisant une baisse des taux
d'intérêt. Mais contrairement à la FED (La Réserve Fédérale américaine), c’est un objectif secondaire : la FED place sur un pied
d’égalité les objectifs de plein-emploi, de stabilité des prix et de taux d'intérêt faibles, elle détermine elle-même lequel est
prioritaire.
ii. Une politique budgétaire qui reste aux mains des Etats, mais qui est encadrée
Les Etats gardent l’ « arme budgétaire », c’est-à-dire qu’ils peuvent relancer l’activité économique avec le budget de l’Etat, ils
sont également maîtres de leur fiscalité. Cependant, ils n’ont pas les mains libres.
Document 3. Manuel p123 doc. 3 « Les contraintes du PSC »
Quelles sont les contraintes imposées par le PSC ?
Sans l’Euro, un Etat qui pratique un déficit excessif serait sanctionné :
Forte dépréciation => inflation
- 1er problème : perte de compétitivité et fuite des capitaux = possible crise du change
- 2ème problème : à cause de la contrainte extérieure, pas d’effet de la relance
- 3ème problème : nécessaire hausse des TI pour maîtriser l’inflation : frein à l’activité
- => Limites automatiques
Avec l’Euro, et sans garde-fous budgétaires, on aurait des comportements de passager clandestin avec effets de débordements
sur la zone.
Déficit excessif => forte dépréciation => inflation dans le pays
- mais une seule économie ne va pas créer de l’inflation dans toute la zone : donc faible inflation dans la zone
- Pas de hausse des taux d’intérêt, pas de frein à l’activité
- moins de limites
Mais si tous le font…
Milton FRIEDMAN (1912-2006)
Economiste américain, fondateur de l’ « école de Chicago » (libérale) qui s’oppose à toute intervention de l’Etat dans
l’économie, et de la théorie keynésienne de relance par la demande.
Conseiller du président Nixon à la fin des années 1980.
Il développe la théorie quantitative de la monnaie qui associe l’inflation à une trop grande quantité de monnaie dans
l’économie, et identifie le taux de chômage naturel, résultat selon entre des entreprises qui proposent des salaires trop bas
et des travailleurs demandant des salaires trop élevés.
Principaux ouvrages : Capitalisme et liberté (1962), Inflation et systèmes monétaires (1968), La monnaie et ses pièges (1992)