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modernité. Les premiers sociologues partagent une même inquiétude : comment assurer la cohésion
sociale dans un contexte nouveau marqué par la montée de l’individualisme ? Comment expliquer le
lien social ?
Ces questionnements vont conduire à l’émergence d’une nouvelle discipline, d’une nouvelle science :
la sociologie.
C. les fondateurs de la sociologie
Durkheim (1858-1917) est considéré comme le fondateur de la sociologie en France. Durkheim a
déterminé à la fois l’objet d’étude de la sociologie ainsi qu’une méthodologie.
Sa problématique : La question du lien social, de la cohésion sociale et de son maintien dans
les sociétés modernes constitue le fil directeur des travaux de Durkheim se demande comment
la cohésion sociale se maintient dans des sociétés occidentales marquée par l’individualisme,
c’est l’objet de sa thèse en 1893.
Sa définition de la sociologie : Durkheim définit la sociologie comme : « l’étude scientifique
des faits sociaux ». Quand on s’intéresse aux faits sociaux, on s’intéresse aux phénomènes qui
ont une dimension collective et présentent une certaine régularité (la mode, la délinquance, le
suicide, le mariage homosexuel, le don). « Faits sociaux = manières de faire, de penser, de sentir,
qui sont extérieures aux individus et qui sont dotées d’un pouvoir de coercition en vertu duquel
elles s’imposent à lui. » L’objectif de la sociologie est de révéler des lois sociales qui expliquent
la régularité de phénomènes ou de comportements individuels : rapporter les comportements
individuels à la société et au groupe dans lequel ils vivent. La sociologie doit révéler les
déterminismes sociaux des comportements individuels. Il faut donner la priorité dans l’analyse
au tout, à la société, sur les parties qui le composent, c’est-à-dire les individus. On parle de
holisme méthodologique pour désigner la démarche de Durkheim. Proche de la notion de
macro.
Sa méthodologie : Durkheim propose une méthode pour étudier scientifiquement les faits
sociaux. Il a appliqué cette méthode à l’analyse du suicide. Il commence par définir son objet
d’étude : le suicide se définit par l’intention de se tuer, peu importe les mobiles des suicides.
Le suicide est un fait social puisque c’est un phénomène régulier : taux de suicide relativement
fixe. Durkheim va montrer qu’il y a des causes sociales au suicide : le taux de suicide diminue
lorsqu’on vit dans une communauté religieuse, intégrée, solidaire, soudée : les protestants se
suicident plus que les catholiques ou que le juifs ; la famille préserve du suicide, etc. => plus
l’individu est intégré à des groupes sociaux, moins il a de risque de se suicider.
A partir de la, il dresse une typologie du suicide : suicide égoïste, suicide altruiste et suicide
anomique.
Weber, allemand (1864-1920) est considéré comme l’autre fondateur de la sociologie moderne.
Sa problématique : la question de la modernité, le type d’homme créé par la modernité.
Questionnement proche de celui de Durkheim. Plus précisément, selon Weber, ce qui
caractérise la modernité c’est le processus de rationalisation du monde. Les actions des
individus sont de moins en moins guidées par la tradition ou l’affect mais par la rationalité : la
science remplace la religion comme principe d’explication du monde + extension de la logique
de calcul, d’efficacité.
Sa définition de la sociologie et sa méthodologie : Weber définit la sociologie comme la
science qui se propose de comprendre l’action sociale. L’accent est mis sur les actions
individuelles et sur leurs motivations : le sociologue doit comprendre les motivations des
actions individuelles. Il propose d’étudier le fonctionnement de la société en partant des
individus : étudier les conduites individuelles pour expliquer les phénomènes sociaux plutôt
que comprendre les comportements individuels à partir des faits sociaux. Il inverse l’ordre des
priorités par rapport à Durkheim. On parle alors d’individualisme méthodologique. Proche de
la notion de micro.