Thème 3 : Socialisation, groupes et réseaux sociaux Chapitre 8 : Les processus de socialisation et la construction des identités sociales Chapitre 9 : Comment les individus s’associent-ils pour former des groupes sociaux ? Chapitre 10 : Comment les réseaux sociaux fonctionnent-ils ? Objectifs du chapitre : -Faire découvrir la démarche du sociologue -Mettre en question les pré-notions des élèves -Aborder les principales notions concernant la socialisation (normes, valeurs, rôles, socialisation différentielle, socialisation primaire/secondaire, socialisation anticipatrice), les groupes et les réseaux sociaux. -Donner envie aux élèves de poursuivre la réflexion par des lectures (lectures choisies et présentées en AP). Introduction générale au thème : qu’est-ce que la sociologie et quelle est la démarche du sociologue ? I. Quel est l’objet d’étude de la sociologie ? A. Qu’est-ce que la sociologie ? Commencer par un brainstorming : qu’est-ce que la sociologie ? quel est son objectif ? à quoi ça sert ? Document : extrait vidéo : La sociologie est un sport de combat 1. Comment Pierre Bourdieu définit-il la sociologie ? 2. A quels types de problèmes s’intéresse le sociologue selon Bourdieu ? Le terme de sociologie a été créé par Auguste Comte au XIXè siècle : socio et logos => science du social. Cette définition très large de la sociologie ne nous dit pas grand-chose sur l’objet d’étude de la sociologie. La littérature a déjà pour ambition d’expliquer le social. Il est difficile de donner une seule et unique définition de la sociologie : dépend des auteurs, des courants. On peut définir la sociologie comme la science sociale qui étudie l’action des individus et des groupes sociaux par référence au contexte social. La sociologie cherche à expliquer les comportements des individus et le fonctionnement de la société. Sciences sociales = ensemble des disciplines qui étudient les hommes vivant en société. B. La sociologie comme réponse aux inquiétudes suscitées par la modernité La sociologie nait dans un contexte particulier, celui de la RI et de l’émergence de l’individualisme moderne. On peut considérer que la sociologie est une réponse aux inquiétudes suscitées par la 1 modernité. Les premiers sociologues partagent une même inquiétude : comment assurer la cohésion sociale dans un contexte nouveau marqué par la montée de l’individualisme ? Comment expliquer le lien social ? Ces questionnements vont conduire à l’émergence d’une nouvelle discipline, d’une nouvelle science : la sociologie. C. les fondateurs de la sociologie Durkheim (1858-1917) est considéré comme le fondateur de la sociologie en France. Durkheim a déterminé à la fois l’objet d’étude de la sociologie ainsi qu’une méthodologie. Sa problématique : La question du lien social, de la cohésion sociale et de son maintien dans les sociétés modernes constitue le fil directeur des travaux de Durkheim se demande comment la cohésion sociale se maintient dans des sociétés occidentales marquée par l’individualisme, c’est l’objet de sa thèse en 1893. Sa définition de la sociologie : Durkheim définit la sociologie comme : « l’étude scientifique des faits sociaux ». Quand on s’intéresse aux faits sociaux, on s’intéresse aux phénomènes qui ont une dimension collective et présentent une certaine régularité (la mode, la délinquance, le suicide, le mariage homosexuel, le don). « Faits sociaux = manières de faire, de penser, de sentir, qui sont extérieures aux individus et qui sont dotées d’un pouvoir de coercition en vertu duquel elles s’imposent à lui. » L’objectif de la sociologie est de révéler des lois sociales qui expliquent la régularité de phénomènes ou de comportements individuels : rapporter les comportements individuels à la société et au groupe dans lequel ils vivent. La sociologie doit révéler les déterminismes sociaux des comportements individuels. Il faut donner la priorité dans l’analyse au tout, à la société, sur les parties qui le composent, c’est-à-dire les individus. On parle de holisme méthodologique pour désigner la démarche de Durkheim. Proche de la notion de macro. Sa méthodologie : Durkheim propose une méthode pour étudier scientifiquement les faits sociaux. Il a appliqué cette méthode à l’analyse du suicide. Il commence par définir son objet d’étude : le suicide se définit par l’intention de se tuer, peu importe les mobiles des suicides. Le suicide est un fait social puisque c’est un phénomène régulier : taux de suicide relativement fixe. Durkheim va montrer qu’il y a des causes sociales au suicide : le taux de suicide diminue lorsqu’on vit dans une communauté religieuse, intégrée, solidaire, soudée : les protestants se suicident plus que les catholiques ou que le juifs ; la famille préserve du suicide, etc. => plus l’individu est intégré à des groupes sociaux, moins il a de risque de se suicider. A partir de la, il dresse une typologie du suicide : suicide égoïste, suicide altruiste et suicide anomique. Weber, allemand (1864-1920) est considéré comme l’autre fondateur de la sociologie moderne. Sa problématique : la question de la modernité, le type d’homme créé par la modernité. Questionnement proche de celui de Durkheim. Plus précisément, selon Weber, ce qui caractérise la modernité c’est le processus de rationalisation du monde. Les actions des individus sont de moins en moins guidées par la tradition ou l’affect mais par la rationalité : la science remplace la religion comme principe d’explication du monde + extension de la logique de calcul, d’efficacité. Sa définition de la sociologie et sa méthodologie : Weber définit la sociologie comme la science qui se propose de comprendre l’action sociale. L’accent est mis sur les actions individuelles et sur leurs motivations : le sociologue doit comprendre les motivations des actions individuelles. Il propose d’étudier le fonctionnement de la société en partant des individus : étudier les conduites individuelles pour expliquer les phénomènes sociaux plutôt que comprendre les comportements individuels à partir des faits sociaux. Il inverse l’ordre des priorités par rapport à Durkheim. On parle alors d’individualisme méthodologique. Proche de la notion de micro. 2 II. Comment enquêter en sociologie ? A. Un préalable : rompre avec les prénotions Doc découvrir p. 200 Nathan Doc 1 ou 2 ou 3 p. 184-185 Manuel Hachette Doc 1. Divorce 1. Les taux de divorce sont croissants dans les cinq premières années de mariage puis, au fur et à mesure que les années passent, ils sont décroissants. Il y a donc plus de probabilité de divorcer au bout de cinq ans de mariage qu’au bout de dix ans. 2. Les taux de divorce augmentent avec les promotions de mariage. Ils sont plus nombreux dans les années 2000 qu’ils ne l’étaient en 1978, quelle que soit la durée du mariage. 3. Non. Si le taux de rupture augmentait avec l’âge, les courbes seraient croissantes, or elles sont en « V inversé ». La probabilité de divorcer n’augmente pas avec l’âge. Au contraire, au-delà du cap « fatidique » des cinq ans d’union, le taux de divorce diminue avec l’âge. Doc. 2 • Taux de suicide et sexe 1. En France, en 2006, le taux de suicide des hommes étaient de 24,3 pour 100 000 habitants : sur 100 000 habitants, environ 24 hommes en moyenne s’étaient suicidés cette année-là. Le taux de suicide des femmes était de 8,2 pour 100 000 habitants, le taux de suicide des hommes était presque 4 fois plus élevé que celui des femmes. 2. Non, puisque, alors que l’on pourrait croire que les femmes sont plus touchées que les hommes par le suicide, c’est le contraire qui se produit. Quel que soit le pays répertorié dans le tableau, le taux de suicide des hommes est systématiquement supérieur à celui des femmes. 3. En fait, on confond souvent deux phénomènes sociaux différents : les suicides et les tentatives de suicide. Si les femmes sont plus sujettes aux tentatives (ce sont des appels au secours, plus que de réels désirs de mourir, disent certains experts), elles sont en revanche moins concernées par les suicides. Le choix des moyens y est pour beaucoup : alors que les femmes ont recours aux médicaments, les hommes utilisent des moyens plus radicaux (armes à feu notamment) qui laissent moins de chances de survie. Doc. 3 • Répartition des syndiqués selon le groupe socio-professionnel (2001-2005) 1. En 2001-2005, sur 100 syndiqués, 29 en moyenne étaient des cadres, ou les cadres représentaient 29 % des salariés syndiqués en 2001-2005. Attention à ne pas confondre répartition des syndiqués et taux de syndicalisation par CSP Pour information, voici le tableau du taux de syndicalisation selon le groupe socio-professionnel sur la même période (2001-2005) : Tous secteurs Fonction Entreprises confondus publique et privées entreprises publiques Cadres 14,9 26,7 7,7 Professions 9,6 14,5 6,7 intermédiaires Employés 5,3 9,4 2,9 Ouvriers 5,9 17,6 4,6 Source : Enquêtes permanentes sur les conditions de vie des ménages, INSEE, in DARES, Premières synthèses, n° 16.1, avril 2008. 2. Dans l’ensemble, cadres et professions intermédiaires représentent une part plus importante des 3 syndiqués (29 % et 30 % respectivement) que ouvriers et employés, ce résultat provient surtout de la fonction publique où la part des cadres syndiqués est 3 fois plus importante que celle des ouvriers (en revanche, dans les entreprises privées, les ouvriers représentent 14 % des syndiqués soit une part de 5 points supérieurs à celle des cadres). Tous secteurs confondus, la part des cadres syndiqués est de 10 points (29-19) supérieure à celle des ouvriers, alors même que l’on aurait pu croire que les ouvriers seraient plus nombreux parmi les syndiqués que les cadres. 3. Plusieurs explications sont mobilisables : – la part de la cotisation qui pèserait moins dans un budget cadre que dans un budget ouvrier ; – la perte de confiance des ouvriers dans l’efficacité des institutions plus forte que celle des cadres ; – le changement de structure de la population active, la part des cadres a augmenté aux dépens de celle des ouvriers ; – la propension à se syndiquer augmente avec le diplôme et la qualification. Doc 4 p. 187 Hachette =>En sociologie, plutôt que de parler de préjugés, on parle de prénotions = représentations spontannées d’un phénomène. Selon Durkheim, pour étudier scientifiquement les faits sociaux, il faut se débarrasser de nos prénotions qui font obstacles à la connaissance scientifique : avoir un regard neutre sur la réalité décrite. Le sociologue soit « considérer les faits sociaux comme des choses ». B. Les différentes méthodes d’enquêtes En sociologie, on commence par choisir un objet d’étude, un phénomène que l’on cherche à expliquer, comprendre. Pour cela, le sociologue va émettre des hypothèses et les valider grâce à des enquêtes. Doc 2 p. 188 Hachette Doc. 2 • Les trois grandes méthodes en sociologie 1. L’intérêt de l’enquête par questionnaire est de pouvoir comparer les réponses de nombreuses personnes. Il s’agit à partir de là de construire des statistiques, d’où l’aspect quantitatif. 2. Questionnaire : Construire un questionnaire pour connaître la fréquence de lecture (dans la semaine, en vacances), le type d’ouvrages lus (BD, policier, livre d’aventure, presse…), approcher le nombre d’ouvrages lus (à l’école, en dehors de l’école). Entretien : Interroger des adolescents et leur faire parler du goût ou du dégoût qu’ils ont pour les lectures, leur demander de justifier leurs prises de position. Observation : Observer les comportements de lecture dans un CDI ou une bibliothèque. 3. Ces trois méthodes se distinguent par la méthodologie qu’elles mettent en oeuvre : elles n’engagent pas les mêmes questions, ne supposent pas de rencontrer le même nombre de personnes. Le questionnaire supposera un échantillon représentatif qui porte sur un nombre significatif de personnes, l’entretien repose, lui, sur l’interview d’un nombre plus réduit de personnes interrogées, en revanche, plus longuement. Comme tout outil, elles dépendent de l’objectif que l’on se fixe. C’est en fonction du but à atteindre que l’on choisit la méthode appropriée, et non le contraire. Elles sont complémentaires (quand elles sont réalisables) et offrent trois points de vue différents sur le sujet à observer. L’idéal est souvent de pouvoir croiser ces perspectives. Exemples : enquêtes sur les pratiques sexuelles des Français ou sur les pratiques culturelles : quanti. Enquête sur les fumeurs de marijuana par Howard Becker = quali. Chapitre 6 : les processus de socialisation et de construction des identités sociales 4 Sensibilisation : Victor de l’Aveyron Objectifs : -souligner l'importance de la socialisation dans le développement de facultés qui peuvent paraître naturelles -amener vers une définition de la socialisation L'histoire de Victor de l'Aveyron: En 1797, un enfant d'environ 9-10 ans est aperçu dans le Tarn, mais ce n'est que deux ans plus tard qu'il sera attrapé, escorté dans un village et recueilli par une veuve. L'enfant ne se nourrit que de végétaux crus, ou qu'il a cuits lui-même. Amour, amitié, manières, langage, conscience et sensibilité ne sont manifestement pas de son monde. Il fugue au bout d'une semaine. Nous sommes en 1799 ; durant l'hiver, l'enfant passe du Tarn à l'Aveyron. Le 6 janvier 1800, un enfant nu, voûté, aux cheveux hirsutes, est découvert par trois chasseurs. Il est d'abord envoyé dans un orphelinat puis exposé à Paris à la curiosité de la foule et des savants. Toute la question est de savoir si son retard mental était dû à son isolement ou si un handicap mental préalable avait conduit à son abandon vers l’âge de deux ans. En 1801, Victor est confié au docteur Jean Itard qui le baptise Victor (avant cela, il n'a pas de nom). Personne ne croit à sa réinsertion sociale, mais Jean Itard s’attelle à la tâche. Il publiera un mémoire la même année et un rapport en 1806 sur ses travaux avec Victor de l’Aveyron. Pendant cinq années, il a travaillé avec cet enfant à sa réinsertion sociale qui a réalisé d'importants progrès, mais a considéré comme un échec personnel son incapacité – ou son refus ? – de parler. Le docteur Itard qui cherchait à humaniser le garçon. Il remarque les difficultés qu’il a éprouvées à faire retrouver à l’enfant une sensibilité, des sentiments, une faculté de raisonnement, mais surtout à lui apprendre à communiquer. En 1970, François Truffaut s’inspire de l’histoire pour réaliser un film, L’Enfant sauvage. Le film montre la formation progressive de la conscience chez l'enfant au contact d'autrui. Diffuser extraits du film : Point pour améliorer le cours : diffuser les extraits suivants : L'enfant à l'état sauvage : On voit l'enfant marcher à quatre pattes, se nourrir et grimper dans un arbre pour s'y reposer. 0 à 3’40. L’arrivée de l’enfant chez le docteur Itard et la visite médicale : examen physique de l'enfant, premières hypothèses sur son histoire et sur ses capacités. 15’0 à 21’ Dialogue entre Docteur Itard et le Professeur : ce dernier ne voit en l'enfant qu'un « idiot » tandis que le Docteur pense que son état résulte de son isolement passé. 25’ à 26’35 Arrivée et début de l'éducation chez le Docteur Itard et sa gouvernante : le Docteur apprend à Victor à se tenir debout et à manger. 26’40-32’30 Victor se fait baptiser Victor : 42’-42’40. Victor et le lait : la gouvernante le reprend sur sa façon de ranger les cuillers. 42’4047’15 Victor forme le mot LAIT pour en obtenir auprès de la gouvernante, puis de la nourrice : 1h02’-1 h04’ Victor et l’injustice : 1h12’50-1h14’22 1. Pourquoi cet enfant est-il qualifié de sauvage ? Ethymologie : via l’ancien français salvage, du latin silvaticus (« de forêt, forestier »), devenu 5 salvatǐcus en bas latin. Le « sauvage » vient de la silva, la forêt, il semble à l'état de nature, en liberté, c'est-à-dire ni apprivoisé, ni domestiqué, ni cultivé, il est sans règles (comme on parle de « grève sauvage »), il fuit les hommes, il est grossier, inhumain. Victor est considéré comme sauvage car il a grandi dans la forêt où il a été abandonné et a survécu par ses propres moyens, hors de tout contact avec la société et il ne dispose d’aucun point de repère pour interagir avec les autres hommes. Il ne sait pas non plus communiquer avec eux, n’ayant jamais appris à parler. Il n’a donc pas été socialisé, pas « apprivoisé » en quelque sorte. => On peut donc considérer qu'un « enfant sauvage » est un enfant qui a grandi en dehors de tout groupe social, qui n'a pas été socialisé. 2. Comment se passent les premières rencontres entre l’ « enfant sauvage » et les hommes ? Pourquoi ? 3. Pourquoi « l'enfant sauvage » est-il placé à l'institut des sourds muets ? L’enfant ne semble pas disposer des facultés qui le rendraient capables de communiquer avec autrui. Le fait qu'il ne parle pas est perçu comme une anormalité biologique et non comme pouvant être le résultat de son absence de contacts prolongés avec les hommes. Aux yeux des médecins de l’époque, il doit alors subir un traitement spécifique en raison de ce qu’ils supposent être un handicap. 4. Quelles sont les deux thèses qui opposent les deux médecins au sujet de l’ « enfant sauvage » à propos de son état « anormal » ? Victor comme idiot ou Victor comme enfant non socialisé. 5. Que cherche à prouver le médecin en recueillant l'enfant ? Ce médecin détecte chez Victor une intelligence et des facultés latentes ; il voit dans l’état de Victor le seul résultat de l’isolement social. Le docteur Itard entreprend donc l'éducation de cet enfant, qu’il baptise Victor, car il ne croît pas qu’il soit inapte à l’usage de la parole et insensible aux sons. Ainsi, veut-il montrer que le contexte dans lequel l’enfant a vécu l’a rendu incapable de connaître un développement cognitif normal. Le docteur Itard, avec l'aide d'une nourrice a appris à Victor à marcher avec deux jambes et sans utiliser les mains, à ne pas se jeter sur la nourriture et à utiliser des couverts. 6. Comment Victor réagit-il face à l’injustice ? 7. Expliquez en quoi les relations sociales sont décisives dans le développement d'un enfant. Avec l'exemple de Victor, on voit l'importance des relations sociales par les conséquences de leur absence. En effet, en l'absence de relations sociales, l'enfant ne développe aucune de ses facultés sociales. L’inculcation des comportements chez l’enfant indispensables à la vie en société passe par les multiples interactions (=échanges), notamment affectives, qu’il connaît avec ses proches. 8. Selon vous, et pour parodier la phrase de Simone de Beauvoir : est-ce que l’on naît homme ou est-ce qu’on le devient ? Autre cas d’enfant sauvage : decouverte-en-siberie-4427951.html http://videos.tf1.fr/jt-20h/2009/une-enfant-sauvage- 6 Compléter par doc. 3 p. 219 Hatier : L’incorporation des émotions : questions modifiées 1. En quoi l’histoire de Victor de l’Aveyron illustre-t-elle les observations de Norbert Elias ? 2. Pourquoi peut-on dire que le sourire est une potentialité biologique socialement incorporée ? Donnez un autre exemple d’émotion ayant la même caractéristique. => SYNTHESE- Pourquoi l’expérience de l’enfant sauvage nous apprend-elle beaucoup sur le processus de socialisation ? On peut avoir l'impression que nos manières de marcher, de manger, de parler sont tout à fait naturelles. Se déplacer, manger et dormir sont des actes qui répondent à des besoins physiologiques. Dans la forêt déjà, Victor se déplaçait, il se nourrissait et il dormait, sinon il serait mort. Par contre, sa façon d’accomplir ses actions est très différente de celle des hommes vivant en société. On en déduit que l’environnement social influence fortement ces pratiques. Victor, dans la forêt, était nu. Il ne portait aucun vêtement, ni chaussure. Cela montre que le fait de s’habiller et de se chausser ne répond pas tant à une exigence naturelle, qu’à une exigence sociale. On peut donc distinguer ce qui relève de l’inné (c’est-à-dire du biologique) et ce qui relève de l’acquis (provenant du contexte social et qui confère à l’homme ses caractéristiques proprement humaines). Ainsi, le cas des « enfants sauvages » illustre un fait bien connu des sociologues : l'Homme ne devient capable de vivre en société que grâce au contact avec autrui. En l'absence de contact avec ses semblables, il perd sa capacité à développer des qualités sociales telles que le langage, les sentiments, indispensables à la vie en société. Ainsi, lorsqu'un être humain naît, c'est un être biologique nouveau mais pour appartenir à un groupe social et devenir un membre de la société, il faut que que cet être biologique devienne un être social. Pour cela, il va devoir acquérir un certain nombre de normes et de valeurs qui régissent la vie en communauté au cours du processus que l'on nomme socialisation. Si pas de vidéo : Point de départ p ; 242-243 manuel Belin : document 1 et 3 : à distribuer 1. Pourquoi « l'enfant sauvage » est-il placé à l'institut des sourds muets ? L’enfant ne semble pas disposer des facultés qui le rendraient capables de communiquer avec autrui. Aux yeux des médecins de l’époque, il doit alors subir un traitement spécifique en raison de ce qu’ils supposent être un handicap. 2. Que cherche à prouver le médecin en recueillant l'enfant ? Le docteur Itard entreprend l’éducation de cet enfant, qu’il baptise Victor, car il ne croît pas qu’il soit inapte à l’usage de la parole et insensible aux sons. Ainsi, veut-il montrer que le contexte dans lequel l’enfant a vécu l’a rendu incapable de connaître un développement cognitif normal. 3. Expliquez en quoi les relations sociales sont décisives dans le développement d'un enfant. L’inculcation des comportements chez l’enfant passe par les multiples interactions, notamment affectives, qu’il connaît avec ses proches. Question supplémentaire : Pourquoi cet enfant est-il qualifié de sauvage ? Ethymologie : via l’ancien français salvage, du latin silvaticus (« de forêt, forestier »), devenu salvatǐcus en bas latin. Le « sauvage » vient de la silva, la forêt, il semble à l'état de nature, en liberté, c'est-à-dire ni 7 apprivoisé, ni domestiqué, ni cultivé, il est sans règles (comme on parle de « grève sauvage »), il fuit les hommes, il est grossier, inhumain. Victor est considéré comme sauvage car il a grandi dans la forêt où il a été abandonné et a survécu par ses propres moyens, hors de tout contact avec la société et il ne dispose d’aucun point de repère pour interagir avec les autres hommes. Il ne sait pas non plus communiquer avec eux, n’ayant jamais appris à parler. Il n’a donc pas été socialisé, pas « apprivoisé » en quelque sorte. => On peut donc considérer qu'un « enfant sauvage » est un enfant qui a grandi en dehors de tout groupe social, qui n'a pas été socialisé. Eventuellement : Doc 3 : Robinson 1. Comment la socialisation antérieure de Robinson influence-t-elle sa nouvelle vie ? Dans un nouveau contexte social, l’isolement de Robinson ne se traduit pas par une rupture avec sa vie antérieure; au contraire, il ne survit qu’en conservant les habitudes acquises de l’enfance à l’âge adulte. Isolé, Robinson ne devient pas un « homme sans société », son rapport à son environnement, à l'espace et au temps n'a pas changé malgré son isolement. Il est le même qu'en Angleterre et il essaie, dans la mesure du possible de le reproduire. (Robinson utilise des couteaux et fourchettes, se fabrique une table, utilise du sel, organise sa tente comme une maison, il écrit, organise ses journées.) 2. Expliquez le passage souligné. L’attitude de Robinson provient de son inscription dans une autre société que celle de Vendredi. Néanmoins, le processus d’acculturation qu’ils connaissent, (L'acculturation est l'ensemble des phénomènes qui résultent d'un contact continu et direct entre des groupes d'individus de cultures différentes et qui entraînent des modifications dans les modèles culturels initiaux de l'un ou des deux groupes. Il faut bien distinguer « acculturation » et « assimilation ») montre que la socialisation passe aussi par les interactions interindividuelles et qu'elle n'a pas uniquement lieu lors de l'enfance. 3. Comment définiriez-vous finalement la socialisation ? Dans le texte, la socialisation est définie comme « le processus qui a produit Robinson tout au long de son enfance et de son adolescence anglaise. » Problématique : Comment devenons-nous des acteurs sociaux et construisons-nous notre identité sociale ? Plan : I/ Comment la socialisation de l'enfant s'effectue-t-elle ? (quoi ; qui ; comment?) II/ La socialisation est-elle la même pour tous ? III/ La socialisation de l'enfance à l'âge adulte : ruptures ou continuités ? I/ Comment la socialisation de l'enfant s'effectue-t-elle ? A. La transmission de normes et de valeurs 1. Qu’est-ce que la socialisation ? 8 Doc. 2 p. 218 Manuel Hatier 1. Socialisation désigne la façon dont la société forme et transforme les individus. Définition plus complète : processus par lequel les individus intériorisent des façons de faire, de penser et d’être qui sont situées socialement. 2. Comment se déroule la socialisation = quels sont les mécanismes par lesquels un individu est socialisé ? Qui socialise ? Qui sont les agents de socialisation ? Qu’est-ce que l’individu apprend au cours du processus de socialisation ? On répondra à l’ensemble de ces questions au cours du chapitre. La socialisation est le processus par lequel l’individu va intérioriser les valeurs et normes de la société et du groupe dans lequel l'individu est né. La socialisation permet d’intégrer les individus à la société et au groupe social dans lequel ils vivent, c’est le processus par lequel un individu devient un être social, capable de vivre en société. On distingue la socialisation primaire qui se déroule pendant l'enfance de la socialisation secondaire qui a lieu à l'âge adulte. Dans cette première partie, il sera question uniquement de la socialisation primaire. 2. Que sont les normes et les valeurs ? Document 1 : Les valeurs « Toute société définit ce qui est bien et mal, beau et laid, honorable et honteux, agréable et désagréable [...]. Lorsque l’on dit à un enfant qui s’est mal conduit : « Tu n’as pas honte, c’est laid ce que tu as fait ! », on lui inculque les valeurs et les normes de sa société et on l’habitue à en respecter les mœurs, sans pouvoir pour autant lui en proposer d’autre justification que l’évidence. Chacun doit « sentir » ce qui est bien et ce qui est mal. [...] Une valeur s’impose à l’individu comme une évidence et un absolu, qu’on peut affiner mais qu’on ne peut, normalement, remettre en question. Bien sûr, les valeurs varient avec les civilisations et, à l’intérieur d’une même civilisation, avec les groupes et catégories sociales. […] Les valeurs s’organisent en un « idéal » que la société propose à ses membres [...]. Cet idéal oriente les pensées et les actes [...]. Dans une société donnée, les valeurs s’organisent en un système ou une échelle de valeurs (ethos) qui doit avoir une certaine cohérence ; même s’il comporte certaines contradictions. » Henri Mendras, Eléments de sociologie, Armand Colin, 1997. Question 1 : Qu’est-ce qu’une valeur ? A partir du texte : – choses qu'on doit et ne doit pas faire – pas possible apparemment de le remettre en question « sans pouvoir pour autant lui proposer d'autre justification que l'évidence » – « senti » – pas le choix, s'impose à l'individu – certaines contradictions : liberté peut aller à l'encontre d'égalité par exemple Les valeurs sont des notions abstraites, des idéaux, des buts moraux, des objectifs à atteindre intériorisés par les membres d’une société ou d'un groupe social donné et qui se manifestent concrètement dans leurs manières de penser, de sentir, d’agir. Les valeurs orientent, guident les conduites, actions des individus. Les valeurs se situent au niveau général. Question 2 : Illustrez la phrase en italique d’un exemple. 9 Document 2 : Les normes « Supposons qu’une dizaine de personnes, réunies dans une salle, soient toutes de l’avis que fumer la cigarette est mauvais pour la santé. C’est une opinion que tous partagent […] et cela signifie qu’on ne devrait pas fumer. Mais est-ce une norme ? Pas nécessairement : en effet, il y a une différence radicale entre cette situation et celle d’une salle de classe où l’on ne doit pas fumer. La différence, c’est qu’en principe, si on fume dans une salle de classe, on s’expose à des sanctions. Ces sanctions peuvent être prévues dans le règlement, ou elles peuvent simplement entraîner la désapprobation de ceux qui entoure le contrevenant : si quelqu’un tire une cigarette et l’allume, les gens se retournent avec un air désapprobateur, et dans beaucoup de cas, cela suffit pour que le « coupable » éteigne sa cigarette [...]. Les règles que se fixe un groupe, et qui servent à atteindre certains objectifs du groupe […] s’intériorisent dans l’esprit des individus membres de ce groupe et elles disposent de sanctions pour les garantir. » H. Mendras, op. cit. Question 1 : A quoi reconnaît-on une norme ? Déduisez-en une définition de ce terme. Une norme se reconnaît à l'existence de sanctions si elle n'est pas respectée. Ces sanctions peuvent être sociales ou légales car il existe des normes sociales et des normes légales. => Les normes sont des règles explicites ou implicites, qui orientent le comportement des individus conformément aux valeurs de la société ou du groupe social auxquels ils appartiennent. Enfreindre une norme, c'est s'exposer à des sanctions. Une norme précise les règles de vie en société et le comportement attendu des individus au sein d’une collectivité. On peut distinguer les normes légales, juridiques, écrites, des normes sociales, qui sont le plus souvent implicites et reposent sur la tradition. Question 2 : Quel lien pouvez-vous établir entre valeurs et normes ? Les normes sont le moyen d'atteindre les valeurs : ainsi dans le cas présenté ici valeur à atteindre est le respect d'autrui (de sa santé) et la norme est le fait de ne pas fumer. Les normes sont des applications des valeurs, elles en découlent Exercice d’application : comprendre la différence entre valeurs et normes Faire un tableau et le faire remplir par un élève. Etre respectueux (valeur) Manger avec des couverts (norme sociale) Honnêteté (valeur) Ne pas couper la parole (norme sociale) Trier ses déchets (norme) Respecter l'environnement (valeur) Etre ponctuel à son travail ( norme) Etre tolérant (valeur) => Bien dire : • à chaque fois que c'est un but qui vous semble bon dans beaucoup de situations, il s'agit d'une valeur • quand il s'agit d'une chose qui pourrait être dans un règlement c'est une norme • quand il y a sanction => norme. Bilan : Complétez le texte à l’aide des mots suivants : « abstraites », « normes », « mort », « socialisation », « repères », « conduites », « valeurs », « concrétisent », « intérioriser », « naissance », « bien et mal ». La socialisation est le processus débutant à la naissance se poursuivant toute la vie pour 10 s’achever à la mort Ce mécanisme permet aux individus d’apprendre et d'intérioriser les normes et les valeurs de la société dans laquelle ils vivent. On définit une valeur comme une manière d’être ou d’agir qu’une société propose comme idéale à ses membres. La société détermine par exemple ce qui est bien et mal, honorable et déshonorable, agréable et désagréable, beau et laid.. Les valeurs demeurent abstraites, elles nous offrent des repères, mais ne nous indiquent pas précisément comment agir dans une situation donnée. Les valeurs se concrétisent dans des normes. Les normes sont des règles plus ou moins contraignantes, généralement non écrites, qui fixent les conduites qu’une société attend de ses membres conformément à son système de valeurs. B. Les instances de socialisation 1/ La famille est la première institution qui prend en charge la socialisation primaire... Doc 1 p. 210 Nathan : Quel rôle pour la famille ? Question 1 : Peut-on dire que la famille est de manière immuable un agent de la socialisation primaire ? Comment l'auteur le démontre-t-il ? Immuable = permanent, qui ne change pas. Le rôle de la famille reste toujours important. (« 3 français sur 4 considéraient que le ''devoir des parents est de faire de leur mieux pour leurs enfants'' »). La famille demeure un agent de socialisation primaire central. La famille est l’instance qui joue le rôle le plus important, la socialisation familiale laisse en général une empreinte très forte, difficile à remettre en cause par la suite car : -C’est le premier agent à intervenir dans la vie de l’enfant, au moment où il est certainement le plus influençable -Dimension affective (on aime ses parents et donc on veut les satisfaire) Déchaux le montre en se basant sur une enquête par sondage de Nicolas Herpin qui lui permet de quantifier l'opinion des personnes interrogées : ici, 75% des personnes en 1999 considèrent que « le devoir des parents est de faire au mieux etc. » => il s'agit de sociologie quantitative. Question 2 : Quels sont, selon l'auteur, les changements importants survenus dans la socialisation par la famille ? La famille ne joue plus exactement le même rôle qu'auparavant : changement des buts (des valeurs) à atteindre : passage d'obéissance au respect d'autrui, tolérance... Remise en question de l'asymétrie parents / enfants sur laquelle était fondée l'autorité. Le fonctionnement de la famille est devenu plus démocratique. Cela a des conséquences sur le reste de la société, notamment sur l'école et le milieu professionnel. Attention, on ne peut pas réellement de déclin de la famille ou d'affaiblissement du rôle socialisateur de la famille mais plutôt de mutation dans le rôle socialisateur de la famille. Question 3 : Peut-on donc dire que la socialisation n'est pas une reproduction à l'identique ? Oui, car comme nous l'avons vu, le rôle de la famille a déjà connu de profonds changements. Comme la socialisation dépend de l'environnement social donc plus globalement de la société qui entoure l'individu quand la société change, la socialisation également et l'identité de l'individu aussi ! 11 Doc. 1 p. 220 Manuel Hatier Instances ou agents de socialisation : les différentes entités qui participent à la socialisation des individus. Elles jouent des rôles complémentaires mais aussi parfois concurrents, voire contradictoires. Point pour améliorer le cours : -être plus précise concernant l'évolution du rôle de la famille, c'était un peu vague...leur faire un point sur les travaux de de Singly ? 2/... suivie par l'école ... Commencer par un brainstorming : quels sont les rôles, les missions de l’école ? Doc 2 p. 211 Nathan : « Une transmission des normes » Question 4 : Quel est selon DKH le rôle de l'éducation ? Deux fonctions de l'éducation : 1/Intégrer l'individu dans la société dans laquelle il vit et dans le groupe social dans lequel il naît. 2/Permettre une homogénéité entre les individus pour que la société puisse bien exister par la transmission d'un certain nombre de valeurs et normes communes. Si les individus ne se ressemblent pas un minimum, il n'est pas possible de s'entendre entre eux et de faire société. Quelle institution fait cela ? L'école => à la base de l'école républicaine au moment où DKH écrit : fondation de l'école républicaine qui va porter ce projet. Le rôle traditionnel de l’école : la transmission d’une culture commune. L’ « école républicaine », celle qui s’est construite au cours de la 3è République, en particulier avec les lois de Jules Ferry rendant la scolarité obligatoire, est d’abord celle qui a comme objectif de « fabriquer des bons français ». Elle a imposé la langue française au détriment des langues régionales de manière très systématique. Elle a valorisé la science et la raison, et à travers elles, l’idée d’une culture universelle dépassant les particularismes religieux. Elle a diffusé tout un ensemble de valeurs patriotiques (les grandes dates de l’histoire de France, les « grands hommes », le drapeau français, la Révolution française, etc) qui ont contribué à construire réellement la Nation française : les enfants, une fois passés par l’école, avaient à la fois une langue, des références culturelles et des racines historiques communes, quelle que soit leur origine sociale, régionale, religieuse ou ethnique. On mesure à quel point ce fonctionnement était en effet intégrateur. 3/Toutefois dans les sociétés modernes, rôle de l'école a changé: Il arrive un moment (après la troisième) où tout le monde fait un parcours différent : vous vous êtes en filière ES, d'autres de vos camarades sont en LP... parce que vous allez exercer des métiers différents. => l'éducation doit aussi former aux métiers que vous allez exercer.=> socialisation n'est pas uniforme. L'école prépare donc à la vie active. L’école prépare à l’entrée dans le monde du travail en dispensant des qualifications et en les validant par des diplômes. Le diplôme, c’est la reconnaissance de capacités et donc d’une sorte « d’utilité sociale », mais c’est aussi le début de l’appartenance à un monde professionnel. 12 Question 5 : Qui en détermine le contenu ? Pour DKH, c'est la société dans son ensemble et chaque milieu social particulier qui détermine le contenu de l'éducation. Ce sont les générations adultes qui déterminent l'éducation. Mais par quel biais exactement ? L'Etat détermine le contenu de l'éducation => l'Etat est donc indispensable à la solidarité car il permet d'inculquer une éducation commune et un minimum de ressemblance. Question 6 : Pourquoi la transmission est-elle essentielle pour la vie en société ? Transmission est nécessaire à l'individu car permet à l'individu d'avoir une place dans la société : d'avoir un rôle. Elle permet également d'homogénéiser le comportement des individus et donc, la socialisation permet le vivre ensemble. Pour DKH : Eventuellement : Quelle différence ferait-on entre éducation et socialisation ? Pour DKH, éducation = socialisation. Maintenant, sens différent : éducation renvoie à l'école, il s'agit d'une une visée consciente envers un éduqué alors que socialisation est plus large et peut être plus diffuse = permet d'intégrer l'individu à son environnement ; or, plus que des savoirs il s'agit de manière d'être PAR EXEMPLE : par exemple si votre grand frère écoute de la musique ce n'est pas pour vous éduquer, il ne peut pas vous imposer d'aimer tel ou tel style de musique mais cela vous socialise à tel ou tel type de musique. Document : Article L111-1 du Code de l’éducation Modifié par LOI n°2013-595 du 8 juillet 2013 - art. 2 L'éducation est la première priorité nationale. Le service public de l'éducation est conçu et organisé en fonction des élèves et des étudiants. Il contribue à l'égalité des chances et à lutter contre les inégalités sociales et territoriales en matière de réussite scolaire et éducative. Il reconnaît que tous les enfants partagent la capacité d'apprendre et de progresser. Il veille à l'inclusion scolaire de tous les enfants, sans aucune distinction. Il veille également à la mixité sociale des publics scolarisés au sein des établissements d'enseignement. Pour garantir la réussite de tous, l'école se construit avec la participation des parents, quelle que soit leur origine sociale. Elle s'enrichit et se conforte par le dialogue et la coopération entre tous les acteurs de la communauté éducative. Outre la transmission des connaissances, la Nation fixe comme mission première à l'école de faire partager aux élèves les valeurs de la République. Le service public de l'éducation fait acquérir à tous les élèves le respect de l'égale dignité des êtres humains, de la liberté de conscience et de la laïcité. Par son organisation et ses méthodes, comme par la formation des maîtres qui y enseignent, il favorise la coopération entre les élèves. Dans l'exercice de leurs fonctions, les personnels mettent en oeuvre ces valeurs. Le droit à l'éducation est garanti à chacun afin de lui permettre de développer sa personnalité, d'élever son niveau de formation initiale et continue, de s'insérer dans la vie sociale et professionnelle, d'exercer sa citoyenneté. Pour garantir ce droit dans le respect de l'égalité des chances, des aides sont attribuées aux élèves et aux étudiants selon leurs ressources et leurs mérites. La répartition des moyens du service public de l'éducation tient compte des différences de situation, notamment en matière économique et sociale. Elle a pour but de renforcer l'encadrement des élèves dans les écoles et établissements d'enseignement situés dans des zones d'environnement social défavorisé et des zones d'habitat dispersé, et de permettre de façon générale aux élèves en difficulté, quelle qu'en soit l'origine, en particulier de santé, de bénéficier d'actions de soutien individualisé. L'école garantit à tous les élèves l'apprentissage et la maîtrise de la langue française. 13 L'acquisition d'une culture générale et d'une qualification reconnue est assurée à tous les jeunes, quelle que soit leur origine sociale, culturelle ou géographique. Source : www.legifrance.gouv.fr 1. En quoi l’école est-elle une instance de socialisation ? 2. Quelles sont les valeurs que l’école est censée transmettre ? L’école est une institution qui doit instituer un ensemble de valeurs, un ordre social, un type de citoyenneté. C’est un lieu d’intégration pour 4 raisons : - Un lieu d’apprentissage des normes et valeurs d’une société : on apprend à vivre en groupe, arrivée à l’heure, la politesse, on apprend le français… au moyen du maître mais aussi au contact du groupe de pairs. - Un lieu d’apprentissage de la citoyenneté (qualité de celui qui est membre d’une communauté politique démocratiquement organisée) : apprentissage de la langue, du fonctionnement des institutions, d’un mode d’expression, - Lieu de formation d’où intégration sur le marché du travail. Mais attention c’est lieu très sélectif. - Lien social entre pairs. L’objectif de l’école est de construire des individus qui aient un minimum de points communs : langue, sentiment d’appartenir à une nation,… 3. Des socialisations cohérentes ? / La socialisation par les pairs Doc 12 distribué : « Un groupe de jeunes dans la cité » Question 1. Qu'est-ce qu'un groupe de pairs ? Les groupes de pairs en sociologie, sont des groupes de personnes ayant un même niveau statutaire : groupes d'élèves, d'amis, membres d'un club de sport jouent un rôle dans la socialisation des enfants. Question 2. Dans ce texte, quels termes montrent l'importance de l'appartenance à ce groupe de pairs ? Cf passages soulignés dans le texte. Question 3. Quel rôle socialisateur peut jouer le groupe de pairs ? LE GROUPE DE PAIRS (= le groupe de semblables) peut lui parfois jouer un rôle socialisateur extrêmement important car il peut inculquer des valeurs opposée à celle qui sont en vigueur dans le reste de la société, comme dans le cas des « bandes » (cf. chapitre sur la déviance). Il relève de la socialisation primaire et secondaire, tout dépend de l'âge de l'individu socialisé. Doc 8 p 188 Manuel Magnard Question 1 : Quelles sont les instances de socialisation évoquées ici ? Il s'agit de la famille (le père) et du groupe de pairs (les amis) Question 2 : En quoi peut-on dire que Paul-André a des goûts contradictoires ? Les goûts de Paul-André peuvent être considérés comme contradictoires dans la mesure où, d’une part, il dit ne pas aimer les films trop manichéens (« Et avec le gentil qui se bat contre les méchants quoi ») alors qu’il a apprécié un film spécifiquement pour cela (« j’aime bien le combat du bien contre le mal ! ») ; et, d’autre part, il apprécie des films qui sont des blockbusters commerciaux (American Pie) tout en critiquant ceux-ci pour cette raison (« c’est pour faire d’l’argent quoi »). De manière plus générale, il y a une contradiction concernant son goût pour les films d'auteurs et son goût pour les blockbusters. En général, le public pour ces deux types de films est différent. Question 3 : Comment peut-on les expliquer ? On peut expliquer ces goûts contradictoires par l’effet contraire des deux instances de socialisations : son groupe de pairs l’incite à aller voir des films commerciaux tandis que son père l’incite à mépriser 14 ceux-ci au profit des films d’auteurs. Bilan : Plusieurs institutions prennent en charge la socialisation primaire (= la socialisation de l'enfant) : 1/ LA FAMILLE : La famille a connu de profonds bouleversements depuis quelques décennies (famille recomposée, monoparentalité, homoparentalité...). Son rôle dans la socialisation primaire reste toutefois important : à sa naissance, l'enfant est réceptif et ne peut prendre aucun recul sur les savoirs qui lui sont transmis. 2/ L'ECOLE : Il s'agit d'une grande nouveauté car nous sommes passés depuis le XIXème d'une école réservée à une élite à une école de masse. 3/ En plus de la famille et de l'école, ce qu'on appelle les groupes de pairs en sociologie, c'est à dire les groupes de personnes ayant un même niveau statutaire : groupes d'élèves, d'amis, membres d'un club de sport jouent un rôle dans la socialisation des enfants. LE GROUPE DE PAIRS (= le groupe de semblables) peut lui parfois jouer un rôle socialisateur extrêmement important car il peut inculquer des valeurs opposée à celle qui sont en vigueur dans le reste de la société, comme dans le cas des « bandes » (cf. chapitre sur la déviance). L'ensemble de ces agents socialisateurs/de la socialisation assurent la cohésion du groupe en inculquant aux jeunes individus : 1/ LES VALEURS en fournissant une grille d'interprétation du monde similaire (un même phénomène ou comportement sera jugé de la même manière par tous). 2/ LES NORMES qui permettent d'atteindre les valeurs (cf. définitions), règles de conduite qui appellent une sanction lorsqu'elles ne sont pas respectées. L'influence de ces différentes instances socialisatrices ne va pas toujours dans le même sens. C. Les mécanismes de la socialisation Selon quelles modalités se fait la socialisation ? Comment l’enfant en vient à intégrer et incorporer l’ensemble de ces normes, valeurs et rôles ? Pas de consensus parmi les sociologues, on trouve deux grandes tendances : Document 2 p. 178 Bordas : La socialisation comme façonnage social 1. Comment l’enfant devient-il un être social ? La société (notamment les parents et les maitres) lui impose des manières de voir, sentir, agir. La socialisation se fait principalement par contrainte (injonction) pour Durkheim. 2. Quel serait le devenir d’un enfant qui n’aurait pas été façonné à l’image de son milieu social ? S’il n’avait pas été façonné à l’image de son milieu social, l’enfant serait incapable de s’intégrer pleinement dans la société, il subirait des moqueries, reproches, réprobation, et serai exclu (ex un enfant qui ne se lave pas) 3. Question modifiée : par quels mécanismes l’enfant incorpore-t-il les normes et les valeurs de son milieu ? Par la contrainte. Chez Durkheim, la socialisation est décrite comme un façonnage, un dressage, dans lequel l’enfant est passif. Document : La socialisation et la construction de l’identité de l’enfant chez G.H Mead La socialisation est le processus par lequel un enfant apprend à être un membre à part entière de la société. L’analyse théorique la plus pénétrante de ce processus est sans doute celle de George Herbert Mead, où la genèse du soi apparait comme se confondant avec la découverte de la société. L’enfant découvre qui il est en apprenant ce qu’est la société. Il apprend à jouer avec les rôles qui sont les siens, en apprenant, comme le dit Mead « à prendre le rôle de l’autre » - […] les enfants jouent à prendre 15 toutes sortes de rôles sociaux et, ce faisant, découvrent la signification de ceux qui leurs sont assignés. Tout cet apprentissage se produit et ne peut se produire qu’en interaction avec d’autres êtres humains, que ce soit les parents ou quiconque élève un enfant. L’enfant prend d’abord les rôles par rapport à ceux que Mead appelle les « autres privilégiés », c'est-à-dire des personnes de son entourage familier, dont les attitudes sont déterminantes pour la formation de sa conception de lui-même. Plus tard, l’enfant apprend que les rôles qu’il joue n’ont pas seulement du sens pour son cercle intime, mais qu’ils ont à voir avec les attentes de la société en général à son égard. Ce n’est pas seulement sa mère qui attend de l’enfant qu’il soit gentil, propre, honnête, c’est la société dans son ensemble » P.L. Berger, Invitation à la sociologie, La Découverte, 2006. 1. Comment s’opère la socialisation selon G.H. Mead ? Par interaction avec les autres et notamment par l’intermédiaire du jeu : c’est en jouant à imiter le rôle des autres que l’enfant découvre qui il est et quel est son rôle. Il commence par imiter les rôles des personnes les plus proches de lui (parents, instituteurs « jouer à la maitresse »). Il comprend ensuite que ces rôles ne sont pas qu’un jeu mais correspondent aux attentes de la société. 2. Quelle différence principale peut-on noter avec la conception de la socialisation chez Durkheim ? L’enfant est actif et pas passif. Bilan : Certains sociologues insistent sur le fait que la socialisation se fait sous forme d’inculcation, c'est à dire lorsque l'agent de socialisation cherche volontairement à transmettre certaines normes ou valeurs en usant notamment de sanctions négatives (punitions) ou positives (récompenses, encouragements), et de contrainte : les adultes jouent un rôle dominant et l’enfant est plutôt passif. C’est l’analyse d’Emile Durkheim par exemple. Chez Durkheim, le contrôle social est un mécanisme clé de la socialisation. Contrôle social = ensemble des ressources matérielles et symboliques dont dispose une société pour assurer la conformité du comportement de ses membres à un ensemble de règles et de principes prescrits et sanctionnés. Le contrôle social est à la fois formel et informel. Peut venir de l’extérieur mais aussi de soi : autocontrôle ou contrôle social interne. D’autres mettent en avant le rôle actif de l’enfant dans la construction de son identité : la socialisation se fait davantage par interaction et par imitation. C’est en imitant les autres que l’enfant prend conscience de son rôle et construit son identité. La socialisation n’est donc pas qu’un façonnage, une inculcation, c’est aussi un processus par lequel l’individu construit aussi sa propre identité individuelle. Transition : SOCIALISATION PRIMAIRE SE FAIT PAR L'INTERIORISATION PROGRESSIVE DES NORMES, VALEURS ET ROLES. LE SOCIALISE N'EST PAS UN SIMPLE RECEPTACLE PASSIF. La socialisation diffère en fonction du sexe et du milieu social II. La socialisation est-elle la même pour tous ? A. La socialisation est sexuée 1. « La famille fait des différences » entre filles et garçons Document : Unique en son genre Doc. 2 p. 224 Manuel Hatier : Socialisation de genre 2. Les activités sportives pratiquées, le programme télévisé regardé, le fait de jouer beaucoup ou peu aux jeux vidéos sont des aspects qui distinguent clairement les filles et les garçons à l’adolescence. 16 Stéréotype : une opinion partagée de manière quasi unanime par un groupe social et qui fait office de jugement sur un type ou un groupe d’individus. Proche d’idée de préjugé ou d’idée reçue. Vidéo « Bienvenue dans la vraie vie des femmes ». http://www.dailymotion.com/video/xn66mb_bienvenue-dans-la-vraie-vie-desfemmes_news#.UL8Pmu-p64k Question 1. Analyser. Quel est l'objectif des activités proposées aux filles et aux garçons dans les écoles suédoises ? Pourquoi ces activités sont-elles non mixtes ? L'objectif est de « libérer les enfants des rôles que la société attend d'eux ». « Dans les écoles suédoises, on invite les filles à s'affirmer, à s'exprimer et les garçons à entrer en relation autrement. » Cela passe par des activités proposées aux filles habituellement proposées aux garçons (utiliser un marteau par exemple), et inversement (les massages pour les garçons) mais aussi par le fait de valoriser des qualités considérées comme masculines : le fait d'être musclée. Attention, une des institutrices précise que l'objectif n'est pas de transformer les garçons en petites filles ou de créer un troisième sexe mais il s'agit de remettre en question les rôles associés aux filles et aux garçons. Pourquoi ces activités sont-elles non mixtes ? Pour éviter que les interactions entre filles et garçons ne reproduisent des comportements stéréotypés. Cf ce qu'il se passe dans la cour de récréation. Question 2. Décrire. Relevez dans le documentaire les comportements, attitudes ou pratiques qui sont valorisées chez les filles et les garçons en France. « Les garçons sont vus comme des bricoleurs nés et les filles sont douées pour le ménage. » On attend des filles qu'elles soient plus calmes, plus sensibles, plus bavardes, qu'elles s'habillent en rose. Les garçons sont perçus comme plus intrépides, beaucoup plus actifs, courageux, sportifs... Question 3. Expliquer. Expliquer par quels processus concrets les enfants intériorisent ces comportements valorisés. Les enfants vont se baser sur l'observation de leur famille mais aussi s'appuyer sur les représentations véhiculées par les jeux proposés aux filles et aux garçons (on parle de jeux d'imitation dans le cas des tables à repasser...) mais aussi par les histoires pour enfants, les publicités et les films. L'ensemble de ces éléments véhiculent des représentations des rôles féminins et masculins qui ne prennent pas en compte l'évolution de ces rôles. Question 4. Expliquer. Quel est le rôle de la famille dans la fabrique des filles et des garçons selon la sociologue Marie Duru-Bellat ? Ce sont surtout les pères qui font la différence entre les filles et les garçons. En effet, les études sociologiques montrent que les hommes se montrent globalement plus attachés que les femmes au respect des normes culturelles relatives aux rôles sexués. Les filles et les garçons ne sont pas élevés de la même manière, dès la naissance, ils ne sont pas stimulés de la même manière, on n'attend pas les mêmes choses de la part des filles et des garçons. En 1976, une expérience de psychologie a été menée auprès de deux groupes de cent étudiants . Au premier groupe, il leur a été montré le film d'un bébé qui crie à la vue d'un pantin sortant de sa boîte, en leur disant qu'il s'agit d'un garçon. Au deuxième groupe, le même film a été projeté, en désignant le même bébé comme une fille. On a ensuite demandé aux spectateurs d'interpréter les cris du nourrisson. "Il est en colère" sera la 17 réponse majoritaire dans le premier cas ; "elle a peur", dans le second. Plusieurs études récentes soulignent en effet combien les relations entre la mère et son nouveau-né, dès les premiers jours de sa vie, varient selon son sexe, un bébé garçon recevrait plus de caresses d'apaisement, elle, plus de paroles et de sourires... Plus étonnant encore : il y a une quinzaine d'années, une équipe de médecins français a montré qu'une mère, tout de suite après l'accouchement, ne prenait pas son bébé dans les bras de la même manière selon qu'il était fille ou garçon ! Ensuite viendront le père, la famille, l'entourage proche. Autant de femmes et d'hommes qui, tous, imprimeront à l'enfant le stéréotype de leur propre genre - ou de l'autre. Un "effet différenciateur" qui se reflétera dans leurs propos ("Un garçon ne pleure pas", "Une fille ne se bat pas"), dans leurs exigences (elle reçoit plus de pressions pour être obéissante et responsable, lui pour réussir et être autonome), dans les activités qu'ils lui proposeront. Question 5. Expliquer. Que signifie cette phrase de la philosophe Simone de Beauvoir : « on ne naît pas femme, on le devient » ? On se construit comme un garçon ou comme une fille. Les rôles féminins et masculins sont des construits sociaux, ils vont bien au delà des différences biologiques. Ces rôles n'ont rien de naturels, ils sont le produit de la socialisation mais comme ils sont inculqués très tôt, ils paraissent naturels, innés. Notion de rôle social : ensemble des attitudes, et des comportements que la société attend d’un individu en fonction de la situation sociale qu’il occupe à un moment donné : son statut. La sociologie opère une distinction entre le sexe et le genre. On peut dire que le sexe correspond au sexe biologique de l'enfant alors que le genre correspond au rôle social qui lui attaché, il s'agit en quelque sorte du sexe social, celui ci est socialement construit. Le sexe relève de l'inné, du biologique alors que le genre est acquis par le processus de socialisation qui transmet les stéréotypes et attentes liés au sexe biologique. Le genre est donc une construction sociale. D'où l'affirmation de Simone de Beauvoir. 2. La rencontre entre la socialisation familiale et l’école Doc. 3 p. 225 Manuel Hatier : « Les profs consacrent plus de temps aux garçons » 1. Les stéréotypes qu’on peut dégager sont que les garçons sont plutôt turbulents et concernés par les disciplines scientifiques, alors que les filles sont plutôt sages et concernées par les disciplines littéraires. 2. Ces stéréotypes scolaires renforcent ceux hérités de la socialisation familiale, parce qu’ils sont congruents. La sagesse et le goût pour les matières littéraires renvoient aux activités « du dedans », relatives à l’intérêt porté à soi et aux autres qu’on attribue aux filles. L’agitation et le goût pour les matières scientifiques renvoient aux activités « du dehors », et à l’intérêt pour la manipulation, l’invention, la mobilité, associées aux garçons comme le dit le document 2. 3. On sait que la proportion de filles est plus importante en première L et ES qu’en première S (respectivement et approximativement 80 % de filles en L, 60 % en ES et 45 % en S en 2009 d’après le MEN). Mais les différences sont encore plus parlantes au niveau des CAP-BEP : les groupes de spécialités « matériaux souples » (qui sont les tissus…), secrétariat-bureautique, sanitaire et social, coiffure, esthétique, services aux personnes, comptent plus de 90 % de filles en classe de terminale… Eventuellement : Document : « Allez les filles ! » Christian Baudelot et Roger Establet* expliquent le paradoxe de la meilleure réussite globale des filles et de leur autosélection/élimination des filières d’excellence scientifique par une socialisation précoce toujours différente de celle des garçons : dès la prime enfance, elles apprennent l’obéissance, la docilité, l’attention à autrui, la persévérance dans la tâche, l’usage limité de l’espace ; ils apprennent la compétition, l’affirmation du moi, l’usage somptuaire de l’espace. Elles sont donc mieux adaptées 18 aux exigences de l’école mais les garçons prennent le dessus quand la compétition s’avive et que se précisent les choix professionnels. Les filles seraient plus enclines à se sous-estimer et les garçons à se surévaluer dans les matières -mathématiques, physique, apprentissages techniques- et à l’âge l’adolescence- où s’affirment les identités sexuées. Elles tendraient donc à s’autoéliminer des filières où dominent ses matières. Les enseignants renforceraient ce mécanisme en imputant leurs difficultés dans ces matières à leur absence de dons, celles des garçons au manque de travail. L’inverse est observé dans les matières connotées comme féminines. *sociologues, auteurs notamment de « Allez les filles ! », édition du Seuil, 1992. Catherine Marry, Filles et garçons à l'école in Agnès Van Zanten (dir), « L’école, l’état des savoirs, Paris, La Découverte, 2000. Question 1. Pourquoi les filles sont-elles à priori mieux adaptées au système scolaire ? Les valeurs transmises aux filles les aident à mieux réussir à l’école que les garçons car elles ont appris à être plus disciplinées, à respecter les consignes, à travailler avec plus d’attention et de régularité. En effet les valeurs dans lesquelles sont socialisées les filles, à savoir l’obéissance, la docilité, l’attention à autrui, la persévérance dans la tâche ou encore l’usage limité de l’espace sont conformes aux attentes du système scolaire. Ces valeurs une fois intériorisées permettent de respecter les normes scolaires. La qualité de la prise de note est par exemple généralement meilleure chez les filles. Question 2. Selon les auteurs, quelles sont les matières connotées comme féminines ? Et celles connotées comme masculines ? Comment le constate-t-on en pratique ? Les mathématiques et plus généralement les sciences et les techniques sont associées au monde masculin. Le français et plus généralement les matières littéraires (langues, sociologie, psychologie…) au monde féminin. On le constate à travers la surestimation des garçons en sciences et inversement la sous-estimation des filles dans ces matières. Et vice-versa pour les matières littéraires. Question 3. En dehors des parents, qui peut également influencer le choix scolaire des filles ? Les enseignants car ils auraient intériorisé les stéréotypes sexués et pourraient parfois décourager inconsciemment les filles à s’identifier aux matières scientifiques au prétexte d’un manque supposé de don. Question 4. Pourquoi la socialisation risque-t-elle paradoxalement de limiter la réussite sociale des filles ? La socialisation des filles réduit leurs ambitions sociales de deux façons. D’abord parce qu’elles risquent de se sous-estimer. Cette modestie est valorisée lors de la socialisation des filles. De plus, les valeurs de docilité et d’attention à autrui les tournent vers les tâches d’exécution, d’autant plus que les garçons sont éduqués a contrario avec les valeurs de compétition et d’affirmation de soi. Enfin parce que les filles intériorisent leur futur statut de mère ou d’épouse et choisissent des métiers qui leur permettront d’être facilement disponibles pour tenir les rôles familiaux attachés à ce statut : servir leurs proches. Il y a ici un paradoxe car, bien que mieux dotées scolairement que les garçons, les filles ne rentabiliseraient pas assez leur investissement scolaire. B. La socialisation varie selon les milieux sociaux 1. La socialisation familiale marque l’empreinte du milieu social La société est composée de différents groupes sociaux qui n'occupent pas les mêmes places et rôles dans la société. Le contenu de la socialisation (les normes, valeurs et rôles transmis) varie d'un groupe social à l'autre. La sociologie s'est intéressée aux différences entre les milieux sociaux. Différences qui se traduisent par des rapports au corps, à l'alimentation différents mais aussi des normes et des valeurs qui varient d'un milieu social à l'autre. 19 Document vidéo, Baisemains et mocassins, Documentaire d’Antoine Gallien, Arte, 2005. Partie 1 : http://www.dailymotion.com/video/xblugg_baisemains-et-mocassins-montage-1_school Du début à 2’43 Question 1. Observez la visite du musée, que font ces enfants, qu'apprennent-ils ? Quelles sont les normes associées ? Ils visitent un musée, ce sont les goûters culturels. Normes de maintien, de contrôle de soi, normes vestimentaires. Question 2. Quel en est l’intérêt ? Développer la culture générale, favoriser l’entre-soi, préparer les rallyes. Question 3. Comment pourrait-on appeler ce type de capital ? Il s'agit du capital culturel. Question 4. Pourquoi le bridge est-il une pratique importante selon le jeune garçon ? Que traduisent ses postures physiques ? Question 5. Discutez « N'importe qui peut faire ça » dit le jeune homme à propos du baise-main : qu'en pensez-vous ? Point sur la notion de capital chez Bourdieu : selon Bourdieu, la famille transmet un certain nombre de capitaux définis comme un ensemble de ressources et de pouvoirs effectivement utilisables. On distingue le capital économique (revenu, biens possédés, facteurs de production), le capital social cad le réseau de relation sociale d’un individu et enfin le capital culturel. Le capital culturel peut exister sous 3 formes : -à l’état incorporé : culture que possède un individu et qu’il a acquis en y consacrant du temps. A la fois hérité et acquis. -à l’état objectivé : biens culturels (tableaux, livres, instruments) -à l’état instituionnalisé : titres scolaires Ces capitaux déterminent la position des individus dans l’espace social : plus ou moins dominants. Dans l’exemple étudié, on a affaire à des dominants : capital éco + capital culturel + capital social important (notion de capital global). Document 2: Les activités culturelles pratiquées durant l'enfance en fonction du milieu social (8-12 ans) PCS du père Lecture de livres (ou de la mère si absent) Cinéma Visite de musée, exposition ou monuments historiques Cadres ou libérales professions 81 54 52 59 31 11 Ouvrier Ensemble 64 36 21 Source : enquête « Transmissions Familiales », partie variable de l’Enquête Permanente sur les Conditions de Vie d’octobre 2010, Insee. Lecture : 31% des enfants d'ouvriers sont allés au cinéma lorsqu'ils avaient entre 8 et 12 ans et 64% de l'ensemble des individus interrogés sont lus au moins un livre lorsqu'ils avaient entre 8 et 12 ans. Question 1. Faîtes deux phrases avec les données en gras. Selon l'Insee, 52% des enfants ayant un père cadre ou exerçant une profession libérale sont allés au musée, voir une exposition ou visiter un monument historique lorsqu'ils avaient entre 8 et 12 ans. Ils n'étaient que 11% pour les enfants d'ouvriers. Question 2. Les activités culturelles pratiquées durant l'enfance dépendent-elles du milieu social ? 20 Illustrez par des chiffres. Le document nous indique qu'il existe des différences dans les pratiques culturelles des enfants en fonction de leur milieu social d'origine. On peut établir deux constats. Le premier est que les enfants de cadres ont des pratiques culturelles plus fréquentes, ils sont plus nombreux à être allés au cinéma, à avoir lu et à être allés voir une exposition que les enfants d'ouvriers (plus de la moitié des enfants de cadres sont allés au cinéma ou voir une exposition durant leur enfance contre respectivement 31 et 11% pour les enfants d'ouvriers). D'autre part, ils n'ont pas les mêmes pratiques. Alors que près de la moitié des enfants de cadre sont allés voir une exposition entre 8 et 12 ans, ils ne sont que 11% pour les enfants d'ouvriers. Doc. 2 p. 222 Hatier : Catégories sociales et rôle des jouets 1. Les deux grandes catégories de jouets présentés sont les jeux récréatifs et les jeux éducatifs. 2. Les jouets privilégiés par les parents pour leurs enfants dépendent du milieu social, les parents de milieu favorisé préférant les jeux éducatifs. On constate alors que le rapport entre jeux et école est différent selon les milieux sociaux. 2. La rencontre de la socialisation familiale avec l’école Document : Le « bon français » à l’école « De deux choses l'une : ou bien le discours scolaire, le « bon français » imposé par l'école primaire se trouve dans le prolongement plus ou moins direct des discours tenus et entendus dans le milieu familial d'origine et dans ce cas l'adaptation se fait aisément : c'est le cas des enfants de la bourgeoisie habitués dès la prime enfance à parler, à entendre parler et à lire le «bon français » : dans la classe bourgeoise, on «parle bien », on entretient avec le langage un rapport particulier : le langage y est le moyen par excellence de la communication; sa maîtrise symbolique est encouragée (cf. le grand cas fait aux «mots d'enfants») : l'enfant trempe dès sa naissance dans un bain de « beau langage », de sorte que l'adaptation à la manipulation de la langue scolaire, même si elle diffère notablement de la langue parlée dans la famille, est relativement facile l'enfant n'est pas dépaysé. Il apprend à lire et à écrire, s'il ne le sait déjà. Ou bien le «bon français» imposé par l'école primaire entre en contradiction avec les discours produits dans la classe d'origine : c'est le cas des enfants des classes populaires. Cette contradiction peut prendre concrètement deux formes; ou bien l'enfant ne sait pas parler parce que chez lui, on parle peu ou pas ; ou bien (et c'est le cas le plus fréquent), il sait parler, mais il parle autrement et surtout, d'autre chose. » SOURCE : Christian Baudelot et Roger Establet, L'école capitaliste en France, 1971 Question 1. A quel niveau y a-t-il une différence de socialisation entre les enfants de milieux populaires et de milieux bourgeois ? Il existe une différence de socialisation au niveau du langage : -dans les catégories supérieures (éviter « bourgeoisie », trop connotée les auteurs eux mêmes l'ont abandonné car simplifie à l'extrême) : « bon français » et « bon sujets », c'est-à-dire que la socialisation familiale (qui influe sur les manières d'être d'agir et de penser, bref sur l'identité influe aussi sur le langage) de ces enfants les préparent à l'école. -dans les catégories populaires, « il parle autrement et il parle d'autre chose » : socialisation familiale produit un type de langage qui est plus en décalage avec l'école. Question 2. Quelle conséquence cette différence a-t-elle pour les auteurs ? Logiquement, les enfants des classes populaires devraient réussir moins bien à l'école que les enfants des classes supérieures : maladresses à l'écrit, problèmes d'expression écrite, moins d'aisance à l'oral (évoquer le privilège de l'aisance). Les enquêtes statistiques en sociologie le démontrent. Question 3. Les inégalités économiques sont-elles les seules à séparer les groupes sociaux ? Face à l'Ecole inégalités ne sont pas économiques mais davantage socio-culturelles. Mais souvent les 21 inégalités économiques et culturelles se recoupent. Cf Bourdieu : adéquation entre ce que l’école valorise et le capital culturel transmis par les classes dominantes à leurs enfants. Exemple codes de langage, les livres, la culture générale …. Si vos parents vous amènent régulièrement au théâtre, c’est quand même plus facile de comprendre de quoi vous parlez quand vous faites le Théâtre en cours de français. Csq : les enfants issus de classes dominantes réussissent mieux à l’école que ceux issus des classes populaires -> meilleurs écoles, concours prestigieux … ils finissent par occuper les mêmes positions sociales que leurs parents -> reproduction. La transmission de ces capitaux est déterminante dans la trajectoire de l’individu. L’analyse de Bourdieu a été critiquée car trop déterministe mais il reste que la socialisation primaire influe fortement sur la socialisation secondaire … Question 4. Ce constat vous semble-t-il toujours valable aujourd’hui ? Compléter par un doc statistique sur les différences de réussite en fonction du milieu social. Document : Rapport PISA 2013 : L’égalité des chances dans l’apprentissage En France, la corrélation entre le milieu socio-économique et la performance est bien plus marquée que dans la plupart des autres pays de l’OCDE ; le niveau de performance en mathématiques y reste toutefois dans la moyenne des pays de l’OCDE. L’augmentation d’une unité de l’indice PISA de statut économique, social et culturel entraîne une augmentation du score en mathématiques de 39 points, en moyenne, dans les pays de l’OCDE, et de 57 points en France, soit l'augmentation la plus marquée de tous les pays de l’OCDE. Le système d’éducation français est plus inégalitaire en 2012 qu’il ne l’était 9 ans auparavant et les inégalités sociales se sont surtout aggravées entre 2003 et 2006 (43 points en 2003 contre 55 en 2006 et 57 points en 2012). En France, lorsque l’on appartient à un milieu défavorisé, on a clairement aujourd’hui moins de chances de réussir qu’en 2003. Les élèves issus de l’immigration sont au moins deux fois plus susceptibles de compter parmi les élèves en difficulté. La proportion d’élèves issus de l’immigration se situant sous le niveau 2 en mathématiques lors du cycle PISA 2012 ne dépasse pas 16 % en Australie et au Canada, mais atteint 43 % en France et globalement plus de 40 % uniquement en Autriche, en Finlande, en Italie, au Mexique, au Portugal, en Espagne et en Suède. Même après contrôle du milieu socio-économique, en France, les élèves issus de l’immigration accusent des scores inférieurs de 37 points à ceux des élèves autochtones, soit presque l’équivalent d’une année d’études (contre 27 points, en moyenne, dans les pays de l’OCDE). En France, les élèves issus d’un milieu socio-économique défavorisé n’obtiennent pas seulement des résultats nettement inférieurs, ils sont aussi moins impliqués, attachés à leur école, persévérants, et beaucoup plus anxieux par rapport à la moyenne des pays de l’OCDE. Source : Rapport du PISA 2012, http://www.oecd.org Bilan sur la socialisation différenciée en fonction du milieu social : En famille, on intériorise les normes sociales conformes au milieu social auquel on appartient. Les manières de se comporter, de se tenir physiquement, de parler, de s'habiller, les pratiques culturelles varient en fonction des milieux sociaux, cce qui peut avoir des conséquences sur la réussite à l'école. La socialisation familiale différenciée produit des inégalités devant l'école selon le MILIEU SOCIAL : -enfants de catégories supérieures connaissent une socialisation familiale plus conforme à celle attendue par l'école => réussissent davantage -enfants des catégories populaires en revanche sont moins socialisés à l'école : provoquent parfois comportement de résistance et le plus souvent sentiment d'abandon. Attention au pessimisme : cela ne veut pas dire que les élèves de milieu populaire ne peuvent pas réussir à l’école. 22 III. De la socialisation primaire à la socialisation secondaire : ruptures ou continuités ? La socialisation n’est jamais terminée, l’identité des individus n’est pas figée à la sortie de l’enfance, elle se construit tout au long de la vie : les adultes sont eux aussi socialisés. La socialisation secondaire correspond donc à la poursuite du processus de socialisation à l’âge adulte. A. La socialisation se prolonge à l’âge adulte La socialisation se prolonge à l’âge adulte, mais avec des instances socialisatrices différentes. On peut évoquer le rôle du milieu professionnel mais ici, nous nous intéresserons au couple. Doc 1 p. 226 Hatier : La socialisation ne s’arrête pas à la fin de l’enfance 1. La socialisation secondaire est celle qui intervient à partir de l’âge adulte, quand l’individu devient indépendant de ses parents. D’autres instances de socialisation entrent en jeu, puisque l’adulte a quitté l’école, et que les parents ne jouent plus un rôle éducateur fondamental. 2. La base obligatoire de la socialisation secondaire est ce qu’est l’individu au moment où il devient adulte, qui a déjà intériorisé des valeurs et les normes afférentes. 3. Par conséquent, la socialisation secondaire s’appuie sur cet état de l’individu, qu’elle ne pourra que modifier, compléter, enrichir. 4. La socialisation primaire est la socialisation que vit l’individu de la naissance à l’arrivée à l’âge adulte, quand il est dépendant de ses parents, et dans laquelle les instances de socialisation principales sont la famille parentale et l’école. Document 2 p. 226 Hatier : Se socialiser en couple (sauf 3) 1. La vie en couple socialise parce qu’elle construit « un univers partagé de référence et d’action », le plus souvent de façon implicite. Peter Berger et Thomas Luckmann (La construction sociale de la réalité, Armand Colin, 2006) parlent d’institutionnalisation de pratiques au sein du couple : – premier temps : je vois qu’il cuisine, je vais mettre la table… ; – second temps : il a l’habitude de cuisiner et moi de mettre la table… ; – troisième temps : c’est lui qui cuisine et moi qui mets la table. Le partage des tâches est devenu institution. Au cours de la socialisation primaire, chacun a intériorisé des normes qui peuvent être différentes (parce que pas le même milieu social). Par exemple : vous avez peut être fait l'expérience d'aller dans famille de vos amis et de ne pas y trouver les mêmes normes que dans la vôtre : là on met les couverts de telle sorte vous non ; là on attend tous avant de manger etc. Donc pour que le couple puisse perdurer il va falloir harmoniser les normes (« trouver un compromis »). Plus facile d'harmoniser quand les normes se ressemblent => plus facile d'être avec quelqu'un de son même milieu social => souvent même chose. 2. La socialisation conjugale est plus « participative » puisque les deux conjoints définissent les contenus de la socialisation, de façon partagée pour ne pas dire égalitaire. Mais cette définition est très largement implicite, alors que les parents éduquent explicitement leur enfant, ce dont celui-ci a conscience. 4. Un exemple évident est la consommation alimentaire, qui fait tant débat dans les familles lors des repas dominicaux, et est, dans l’imaginaire collectif, source de conflits sans fin entre belle-mère et belle-fille. Eventuellement : Doc 3 p. 227 Hatier 1. 24 % des salariés du secteur privé âgés de 30 à 60 ans interrogés ont travaillé dans 4 ou 5 entreprises différentes depuis la fin de leurs études. 23 2. D’après le sondage réalisé, 87 % (100 - 13, puisque 13 % des salariés interrogés n’ont connu qu’une seule entreprise) des salariés ont changé d’entreprise depuis la fin de leurs études. 3. Changer d’entreprise entraîne une nouvelle phase de socialisation parce qu’il faut apprendre des normes, des comportements, des attitudes spécifiques à cette organisation humaine et sociale nouvelle pour l’individu. Les habitudes en matière d’organisation du travail, mais aussi nombre de gestes de la vie quotidienne sont spécifiques à chaque organisation, sans parler d’une éventuelle « culture d’entreprise ». => EXISTENCE D'UNE SOCIALISATION D'ADULTE PLUS DIFFUSE ET PLUS IMPLICITE QUE LA SOCIALISATION PRIMAIRE MAIS TRES STRUCTURANTE AU NIVEAU DE LA SPHERE PROFESSIONNELLE ET SHPERE CONJUGALE QUI PEUT CHANGER LA SOCIALISATION PRIMAIRE. Transition : La question qui se pose désormais est celle de l’articulation entre socialisation primaire et socialisation secondaire. Deux cas possibles : -Prolongement : La socialisation secondaire se fait dans le prolongement de la socialisation primaire : les valeurs, normes et rôles intégrés par l’individu pendant son enfance ne sont pas remis en cause. -Rupture : par exemple pour les individus qui connaissent une forte mobilité géographique ou sociale. Ex : le cas des immigrés qui doivent s’intégrer dans une nouvelle société, ou un fils d’ouvrier qui devient cadre. B. Tel(le) père (mère), tel(le) fils (fille) ? Les effets de la socialisation primaire sont particulièrement forts et se retrouvent largement à l’âge adulte : le plus souvent, la socialisation secondaire s’appuie sur la socialisation secondaire et la complète. (= prolongement) Ici, on va aborder la question de la reproduction sociale à travers la persistance de la socialisation primaire. Doc. 4 p. 227 Hatier : Conséquences des socialisations différenciées 1. Les inégalités d’accès aux emplois de cadre selon l’origine sociale se sont accrues, selon le second paragraphe du document. 2. Les femmes sont doublement pénalisées dans l’accès aux emplois de cadres. D’abord, les femmes, à niveau de diplôme égal, ont moins de chance qu’un homme d’obtenir un emploi de cadre. Ensuite, les inégalités d’accès selon l’origine sociale s’accroissent pour les femmes avec l’allongement des études, alors qu’elles se réduisent pour les hommes. Comment l’expliquer ? Reproduction sociale = processus par lequel les positions sociales se perpétuent dans le temps, de génération en génération. La reproduction sociale se voit dans le cas de « stars » ou personnages politiques de premier plan, mais aussi de manière globale dans la société : un fils de cadre a beaucoup plus de chances de devenir cadre qu’un fils d’ouvrier. Comment expliquer la reproduction sociale ? L’héritage transmis par la famille contribue à la reproduction sociale. Pour Pierre BOURDIEU, la famille transmet trois types de capitaux qui favorisent la reproduction sociale Le capital économique : comprends les revenus et patrimoine. Favorise par exemple la reproduction chez les commerçants et les industriels-> les enfants héritent de l’entreprise. (ex : Leclerc) Le capital culturel : les ressources culturelles possédées par les individus -Capital culturel objectivé : livres, œuvres d’art … -Capital culturel incorporé : habitus. Exemple : connaissance des codes culturels de la bourgeoisie à table …) -Capital culturel institutionnalisé : diplômes. 24 Le capital social : relations que peut utiliser un individu (idée du « piston »). Il facilite l’entrée dans certains milieux où l’argent et le diplôme ne suffisent pas -> (ex Delon, Noah mais aussi la politique) Pour BOURDIEU le capital culturel serait déterminant dans la réussite scolaire : Les Héritiers 1964 écrit avec JC PASSERON. Or, la réussite scolaire détermine la position sociale future. Synthèse : C. Des ruptures possibles : une reconstruction de l’identité à l’âge adulte La socialisation primaire influence la socialisation secondaire mais des ruptures sont possibles : il peut y avoir des reconstructions d’identité au cours de la socialisation secondaire. Document : La socialisation anticipatrice : Merton s'interroger sur le phénomène suivant : pourquoi certains individus, dans certaines situations, se définissent-ils ou se réfèrent-ils positivement à un groupe social qui n'est pas leur groupe d'appartenance ? Les exemple abondent : les petites filles qui trouvent « cloche » de jouer à la poupée et préfèrent courir les bois avec leurs frères ; les enfants d'immigrés qui refusent les traditions et valorisent les attitudes de leurs copains autochtones ; les ouvriers qui suivent des cours comme les techniciens de leur entreprise ; les étudiants qui préfèrent les « petits boulots » aux cours de la faculté...[...] Une esquisse de cette réponse est apportée par l'auteur lui-même avec la notion de socialisation anticipatrice. Il s'agit du processus par lequel un individu apprend et intériorise les valeurs d'un groupe (de référence) auquel il désire appartenir. Cette socialisation l'aide à « se hisser dans ce groupe » et devrait « faciliter son adaptation au sein du groupe ». Que se passe-t-il si la plupart des individus tend à s'identifier non au groupe d'appartenance mais de référence ? Plusieurs solutions sont possibles, dont en particulier, celle où tous finissent par partager les normes du groupe de référence et certains s'y intègrent, les autres restant amers et exclus, et celle où les valeurs partagées sont un mixte de valeurs dominantes et des valeurs partagées par le groupe de base. Source : Claude Dubar, La socialisation, éd. Armand Colin, 2000. Question 1. Définir. Qu'appelle-t-on « groupe d'appartenance » ? « groupe de référence » ? On peut distinguer : -Le groupe d’appartenance : celui auquel il appartient en fonction de caractéristiques objectives -Le groupe de référence : celui qu’il cherche à intégrer, qu’il prend comme modèle Question 2. Que signifie le terme de socialisation anticipatrice ? La socialisation anticipatrice est un processus par lequel un individu apprend et intériorise les valeurs et les normes d’un groupe social auquel il désire appartenir. La socialisation anticipatrice consiste donc à chercher à assismiler les codes d'un groupe que l'on souhaite intégrer, le groupe de référence. Bilan sur la socialisation anticipatrice : Les expériences à l'âge adulte peuvent rentrer en contradiction avec ce qui a été précédemment acquis et contribuer à modifier les identités sociales. C'est le cas dans la socialisation anticipatrice qui suppose la distinction entre un groupe d'appartenance et un groupe de référence. Cf définition question 2. Ruptures suite à une forte mobilité : Ces ruptures interviennent notamment lorsque l’individu change de groupe social voir de société, il est obligé d’intégrer de nouvelles normes et valeurs pour s’intégrer -Mobilité sociale : exemple d’un fils d’ouvrier qui devient cadre -Mobilité géographique : le cas des immigrés. -Changement de genre : les filles « garçons manqués » (refus de la féminité, se comportent « comme des garçons) et même les transsexuels. -De religion : conversion. Des ruptures et reconstructions d’identités sont possibles au cours de la socialisation secondaire. Mais 25 souvent l’intégration dans le nouveau groupe social n’est pas parfaite : l’individu quitte son groupe d’appartenance, mais n’est jamais pleinement accepté dans son groupe de référence. Cela peut créer des tensions psychologiques, des conflits identitaires. Cf fin du texte de Dubar. En tout cas tout n’est pas déterminé à l’avance, les individus gardent une part d’autonomie. 26 Chapitre 7 : Comment les individus s’associent-ils pour former des groupes sociaux ? Programme : Comment les individus s’associent-ils pour constituer des groupes sociaux ? On distinguera les groupes sociaux, caractérisés par l’existence d’interactions (directes ou indirectes) entre leurs membres et la conscience d’une appartenance commune (familles, collectifs de travail, associations …) des simples agrégats physiques (par exemple une file d’attente ou le public d’un spectacle) ou de catégories statistiques (groupes d’âge, PCS …). On montrera que les groupes sociaux se différencient selon leur taille, leur rôle, leur mode de fonctionnement et leur degré de cohésion. On évoquera les situations où les individus prennent comme référence un autre groupe que celui auquel ils appartiennent. Notions : groupes primaire/secondaires, groupes d’appartenance/de référence Question 3 : Comment les réseaux sociaux fonctionnent-ils ? On montrera que les réseaux sociaux constituent une forme spécifique de coordination entre acteurs et de sociabilité (réseaux internet, associations d’anciens élèves, …). On pourra présenter quelques exemples très simples de structuration de réseaux sans entrer dans la théorie des graphes. On s’intéressera surtout au rôle des réseaux en matière de recherche d’emploi en discutant plus particulièrement la thèse de la « force des liens faibles ». Notions : Capital social, formes de sociabilité Introduction : Socialisation, groupes sociaux et intégration sociale On a travaillé sur le processus de socialisation dans le chapitre précédent. La socialisation permet d’insérer chaque individu dans une multitude de groupes sociaux, indispensable à l’intégration sociale. Eventuellement Question : comment le sociologue peut-il expliquer les morts fréquentes de SDF en 2013 en France ? Par l’absence de lien social, d’intégration aux divers groupes sociaux qui auraient pu en situation de vulnérabilité économique (chômage, pauvreté) venir au secours de ces individus. Processus d’exclusion sociale étudié par de nombreux sociologues (Paugam : notion de disqualification sociale, Castel : notion de désaffiliation sociale.) Les SDF constituent un exemple par défaut de l’importance des groupes sociaux. Si, par l'intermédiaire de la socialisation, le lien social est possible, c'est parce que chaque individu est inséré dans une multitude de groupes sociaux. Exemple de fragilisation extrême du lien social. Or, l’obsession des pionniers de la sociologie (Weber et Durkheim) était de comprendre ce qui fondait le lien social et comment le lien social se maintenait dans un contexte de grands bouleversements économiques et sociaux (RI, évolution du rôle de la famille, de l’école…). Cela les a conduit naturellement à penser les groupes sociaux : la famille, les groupes professionnels mais aussi les classes sociales chez Marx et Weber. Dans le cadre de ce chapitre, nous allons essayer de souligner la diversité des groupes sociaux et de comprendre comment se forment les groupes sociaux et quelles sont les différentes formes de sociabilité. Autre motif d’intérêt pour les groupes sociaux : penser la structure sociale, la société française (comme toutes les sociétés humaines : apport de l’anthropologie) est hiérarchisée entre les différents groupes sociaux/ classes sociales (évoquer l’enjeu autour de l’utilisation de la notion de groupes sociaux plutôt que de classes sociales : vision euphemisée de la réalité). 27 Enfin et c’est lié, le fait d’appartenir à tel ou tel groupe ou réseau social conduit à adopter tel type de comportement plutôt qu’un autre. Etudier les groupes et réseaux sociaux permet aux sociologues de comprendre et d’expliquer les comportements des individus qui en sont membres, il s’agit de faire le lien entre comportement individuel et appartenance sociale. I. Qu’est-ce qu’un groupe social ? A. Définition Evoquer différentes situations : un repas de famille, des individus attendant le métro, un groupe de manifestants, des supporters dans un stade, des collègues de travail, une file d’attente devant un apple store, une chaîne humaine Question 1. Quel est le point commun entre ces différentes images ? Il s’agit de regroupements d’individus. Question 2. Complétez le tableau ci-dessous Nom du Tous les Quelle est Caractéristiques Y a t-il un groupe membres se l’intensité des communes sentiment connaissentliens ? d’appartenance ils ? commune ? Un repas de Oui Forte Lien de parenté Oui famille Individus Non Faible Aucun. Non attendant le Eventuellement : métro se dirigent dans la même direction. Manifestants Non Moyenne But commun, Oui cause commune. Lien politique, civique Supporters Non Moyenne Action Oui dans un stade commune, but commun Des Oui Forte Action Oui collègues : un commune. Lien collectif de économique travail Une file Non Faible Volonté d’un Non d’attente achat. Lien devant un économique. Apple store Une chaîne Non Indéterminé Action commune Oui humaine de Dans la et intérêt solidarité en chaîne, il y a commun. Lien de soutien aux un contact solidarité, personnes physique civique. vivant avec le entre les personnes S’agit-il d’un groupe temporaire ou durable ? Durable Temporaire Temporaire Temporaire Durable Temporaire Temporaire 28 VIH et leurs proches , ils peuvent se connaître pour certains d’entre eux (être venus avec des amis) et/ou appartenir à une même association. Question 3. Parmi les différentes situations, la ou lesquelles ne représente(nt) pas un groupe social ? Les individus attendant le métro et la file d’attente. Il s’agit uniquement d’un regroupement d’individus qui ne partagent rien si ce n’est d’attendre le métro. On parle alors d’un agrégat physique. A priori ces personnes ne connaissent pas entre elles car elles n'ont jamais eu de relations ; entre elles il n'existe qu'une proximité physique sauf entre deux ou trois (groupes d'amis, couples qui va au musée). Par ex. : exactement la même chose qu'un embouteillage où tout le monde veut aller à un endroit déterminé. De même, les personnes qui portent des lunettes présentent une caractéristique commune mais ne constituent pas pour autant un groupe social. Question 4. A partir de ces exemples, déduisez deux caractéristiques qui distinguent ce que les sociologues appellent un « groupe social » d’un simple agrégat de personnes. Quelle est la différence entre la file d’attente et les manifestants ou les supporters ? Eux aussi partagent un but commun mais 1/ Vous revendiquez vous comme appartenant à une file d'attente ? Non, contrairement aux manifestants et aux supporters. => ils ont conscience d'appartenir au même 2/ Connaissent-ils tous les autres membres du groupe ? Pas tous évidemment car c'est impossible mais au moins quelques uns car ils sont entrés en interaction avec eux Les membres d’un groupe social : -ont des interactions entre eux : ils sont liés entre eux par des relations. les individus doivent entretenir des relations directes ou indirectes. Relations directes = relations interersonnellesde face à face. Exemple : les membres d’une famille. Relations indirectes. Exemple : les supporters de l’OM, les participants à une manifestation : ils ne se connaissent pas tous, mais sont quand même en relation car agissent dans un but commun. Exemple : les personnes qui attendent un bus n’entretiennent pas de relations entre eux. Par contre, si le bus est en retard, que les personnes commencent à discuter, protester, désignent un représentant pour aller discuter avec le chef de gare : ils commencent à entretenir des relations et deviennent un groupe social, même si ce groupe aura une durée de vie très courte. Différents types de liens sociaux : Lien civique/ politique: participer à une association comme la Croix-Rouge/ manifester Lien interpersonnel : au sein de la famille dans le suivi scolaire ou dans les échanges lors de la pause-café. Liens économiques : les salariés dans l’entreprise ou dans l’association, les achats dans le supermarché. Liens de solidarité : le paiement d’impôts et de cotisations sociales pour les assurances publiques. - ont conscience d’appartenir au même groupe, des intérêts communs. Les supporters de foot ont conscience d’appartenir au même groupe, contrairement aux spectateurs d’une pièce de théâtre. De même, les manifestants ont un sentiment d’appartenance commune en raison de la cause qu’ils partagent. Ce sentiment d’appartenance est ce qui permet de définir une classe sociale chez Marx (classe en soi et classe pour soi : la véritable classe sociale). 29 B. Les catégories statistiques forment-elles des groupes sociaux ? Question : Lorsque l’on étudie les comportements d’un point de vue sociologique, on classe souvent les individus en fonction de plusieurs critères : lesquels ? Le milieu social, le sexe et l’âge. Mais les catégories sociales forment-elles des groupes sociaux ? 1. La jeunesse, un groupe social ? Doc 1. Utilisation de l’Internet à des fins personnelles selon l’âge Doc 2 : Préférence pour la musique et le cinéma français ou anglo-saxon selon l’âge Doc 3 : Statut des emplois par âge en 2008 Questions à partir du dossier documentaire : 1. Présentez les différents documents 2. Faîtes une phrase de lecture avec une donnée de votre choix pour chaque document 3. Résumez les différentes caractéristiques communes de la jeunesse en illustrant par des données des documents. Attention : Ne pas confondre effet d’âge (les plus jeunes font plus de sport que les plus âgés) et effet de génération (les jeunes qui participent aujourd’hui aux réseaux sociaux numériques continueront d’y participer plus âgés alors que c’est moins le cas de leurs parents. Voir doc. 2 p. 256). Doc 2 p. 240 : La jeunesse : une catégorie statistique ou une catégorie sociale ? 1. Il y a un intérêt économique : connaître la population en âge de travailler ou le rapport actifs/inactifs (ex. : problème du financement des retraites) ; de même le poids des groupes d’âge dans la population peut donner des informations sur les consommations individuelles ou collectives (exemple : plus de jouets, de crèches ou d’écoles pour une population où le groupe d’âge des moins de 15 ans est élevé). Il y a un intérêt sociologique car selon les âges les comportements peuvent être différents (on peut, pour illustrer cela, se servir du graphique de la page 238). 2. Le sociologue remet déjà en cause les coupures en classes d’âge (« à quel âge commence la vieillesse ? »). De plus selon l’origine sociale et la formation scolaire, il existe de nombreuses différences entre les jeunes : qu’y a-t-il en commun entre un jeune ouvrier et un élève d’une grande école en dehors de leur âge ? C’est pour cette raison que le sociologue Pierre Bourdieu a affirmé que « la jeunesse n’est qu’un mot ». Il n'y a rien là que de très banal, mais qui fait voir que l'âge est une donnée biologique socialement manipulée et manipulable ; et que le fait de parler des jeunes comme d'une unité sociale, d'un groupe constitué, doté d'intérêts communs, et de rapporter ces intérêts à un âge défini biologiquement, constitue déjà une manipulation évidente. Il faudrait au moins analyser les différences entre les jeunesses, ou, pour aller vite, entre les deux jeunesses. Par exemple, on pourrait comparer systématiquement les conditions d'existence, le marché du travail, le budget temps, etc., des « jeunes » qui sont déjà au travail, et des adolescents du même âge (biologique) qui sont étudiants : d'un côté, les contraintes, à peine atténuées par la solidarité familiale, de l'univers économique réel, de l'autre, les facilités d'une économie quasi ludique d'assistés, fondée sur la subvention, avec repas et logement à bas prix, titres d'accès à prix réduits au théâtre et au cinéma, etc. On trouverait des différences analogues dans tous les domaines de l'existence : par exemple, les gamins mal habillés, avec des cheveux trop longs, qui, le samedi soir, baladent leur petite amie sur une mauvaise mobylette, ce sont ceux-là qui se font arrêter par les flics. Autrement dit, c'est par un abus de langage formidable que l'on peut subsumer sous le même concept des univers sociaux qui n'ont pratiquement rien de commun. Dans un cas, on a un univers d'adolescence, au sens vrai, c'est-à-dire d'irresponsabilité provisoire : ces « jeunes » sont dans une sorte de no man's land social, ils sont adultes pour certaines choses, ils sont enfants pour d'autres, ils jouent 30 sur les deux tableaux. C'est pourquoi beaucoup d'adolescents bourgeois rêvent de prolonger l'adolescence : c'est le complexe de Frédéric de L'Éducation sentimentale, qui éternise l'adolescence. Cela dit, les « deux jeunesses » ne représentent pas autre chose que les deux pôles, les deux extrêmes d'un espace de possibilités offertes aux « jeunes ». Un des apports intéressants du travail de Thévenot, c'est de montrer que, entre ces positions extrêmes, l'étudiant bourgeois et, à l'autre bout, le jeune ouvrier qui n'a même pas d'adolescence, on trouve aujourd'hui toutes les figures intermédiaires. » Bourdieu, Questions de sociologie, 1984 3. L’âge peut expliquer l’appartenance à certains groupes ou réseaux sociaux. Les plus jeunes sont scolarisés et entretiennent donc des relations particulières entre eux ; ils participent plus à des associations sportives que les plus âgés de même que les usages des technologies de l’information et de la communication sont plus développés pour la jeune génération (Net-génération). 2. Les PCS forment-elles de véritables groupes sociaux ? Pour commencer : qu’est-ce que les PCS ? La nomenclature des professions et catégories socioprofessionnelles dite PCS a remplacé, en 1982, la CSP. Elle classe la population selon une synthèse de la profession (ou de l'ancienne profession), de la position hiérarchique et du statut (salarié ou non). Elle comporte trois niveaux d'agrégation emboîtés : -les professions (486 postes) - les catégories socioprofessionnelles (24 et 42 postes) ; - les groupes socioprofessionnels (8 postes) ; Qu’est-ce qu’un groupe socioprofessionnel ? C’est un regroupement de plusieurs métiers similaires. Ainsi, au sein des ouvriers on retrouve les ouvriers métallurgistes, les ouvriers agricoles. Au sein des cadres et PCIS on retrouve les universitaires, les journalistes, les médecins ou avocats. Comment sont faits ces regroupements ? Pour les GSP d'actifs 7 critères principaux sont utilisés pour trier les individus : - le secteur d'activité ; - la taille de l'entreprise ; - le statut (salarié / non salarié) ; - la profession ; - la distinction fonction publique / entreprise ; - la position hiérarchique dans l'entreprise (fonction d'encadrement ou d'exécution) ; - la qualification. Le revenu n'est pas un critère utilisé en tant que tel pour distinguer les GSP ou les CSP, même si la profession, la position hiérarchique ou la qualification ont une influence sur les revenus. Ainsi, en utilisant différents critères (profession, statut, qualification, secteur privé/public, place dans la hiérarchie, secteur économique notamment), on aboutit à la construction de 8 GSP, dont 6 composés d’actifs et 2 d’inactifs : 31 agr, expl, indépendants art, com, chefs d'ent, actifs élevée : cad prof° intel moyenne : prof inter faible : employés Pop° totale salariés non manuels qualification manuels inactifs ouvriers retraités autres inactifs Précision : les professions libérales sont classées chez les PCIS. Les chômeurs sont des actifs, ils sont classés dans leur ancienne catégorie. Quel est l’intérêt de cet outil ? C’est un outil qui permet de classer les individus ayant des caractéristiques communes dans une même catégorie ce qui facilite les études statistiques effectuées sur la population (revenus, consommations…). Doc 3 p. 241 : Les PCS, des groupes sociaux ? 1 et 2. Mais ces catégories ne sont pas des groupes réels au sens où les membres des groupes socioprofessionnels auraient des relations entre eux et exprimeraient un sentiment d’appartenance à la PCS. Les PCS n’ont pas d’existence réelle, elles ne sont que le résultat d’une construction du statisticien. C’est pourquoi on dit que ce sont des catégories « nominales » et non réelles. 3. L’auteur pense que les PCS sont plus que de simples catégories statistiques car, par définition et par construction, chaque catégorie présente une certaine homogénéité : les individus qui la composent ont souvent des comportements ou des opinions proches liés aux caractéristiques communes qui ont servi au classement. Ils peuvent entretenir des relations personnelles avec les autres membres et s’identifier (ou être identifiés) comme membre de la PCS ; autant d’éléments qui rapprochent ces catégories statistiques de la notion de groupe social (cf. doc 4). Les PCS et ici les GS permettent d’identifier le milieu social d’un individu : même niveau d’étude, même niveau de responsabilité, conditions de travail proches, niveau de revenu proche. Grâce aux GS des individus, on a une idée de leur milieu social. En effet, on peut considérer que les ouvriers et employés appartiennent aux classes populaires et les PCIS aux classes bourgeoises ou favorisées. On peut ainsi étudier les pratiques culturelles des individus en fonction de leur GS : est-ce que les ouvriers lisent moins que les cadres ? ou encore étudier le taux de chômage selon ces catégories ou encore l’espérance de vie : les ouvriers vivent-ils moins longtemps que les cadres ? Cela permet de constater l’existence d’inégalités sociales. Bilan : Toute association de personne ne constitue pas nécessairement un groupe social (file d’attente ou catégorie statistique comme les PCS par exemple). Si on repart de la définition d’un groupe social, en plus de l’existence de caractéristiques communes (activité professionnelle, âge, goûts culturels), deux éléments sont nécessaires pour qu’une somme d’individus soit un groupe social : Interactions : Conscience d’appartenir au même groupe : les individus doivent se reconnaitre comme membre du groupe. 32 =>On va maintenant s’interroger sur les différents groupes auxquels les individus peuvent appartenir ? II. La diversité des groupes sociaux A. Groupes primaires et groupes secondaires Doc 1 p. 246 : qu’est-ce qu’un groupe restreint ? 1. Le groupe primaire ou restreint est un groupe de petite taille, composé de peu de personnes qui ont des relations interpersonnelles (chaque membre peut être en relation avec tous les membres du groupe). Ce groupe est caractérisé par des relations intimes d’association et de coopération par des relations directes de présence à présence, selon Charles Horton Cooley. Dans ce type de groupe, il y a un fort sentiment d’unité (forte solidarité, vive sympathie, identification mutuelle). Le groupe primaire joue un rôle essentiel dans la socialisation. Exemples : famille, groupes de jeu de l’enfance, l’école, les groupes de pairs… 2. La réponse est dans la dernière phrase du texte : former les idéaux moraux de l’individu (valeurs), et les renforcer dans la conduite de la vie (normes). Doc. 4 Le gang, un exemple de groupe primaire Frederic Thrasher est un sociologue américain de l’école de Chicago. Mort en 1962. Il a initié les travaux de sociologie américaine sur les gangs. Cf point de cours sur l’école de Chicago que nous recroiserons dans le cadre du chapitre sur le contrôle social et la déviance. Question 1. Quelle méthode a été utilisée par le sociologue F. Thrasher pour étudier les bandes de jeunes délinquants ? Il s'agit de sociologie qualitative car entretiens avec les personnes et rapports de police. Pas de quantification. Il aurait pu utiliser la méthode de l’observation participante comme l’ont fait d’autres sociologues : travaux de Philippe Bourgois ou de Loïc Wacquant. Question 2. Pourquoi d'après le texte les bandes de jeunes délinquants de Chicago forment-t-elles bien des groupes sociaux ? – interactions : ces interactions sont directes. – conscience d'appartenance => ici c'est très fort car opposition aux autres : la police, les autres gangs et la société. Question 3. Comment le gang est-il organisé et quel type de lien unit les membres de la bande ? Une sorte de société en miniature, moins de 20membres, unité de commandement, division stricte des tâches. -> Très organisé, une hiérarchie, presque une bureaucratie. Lien de solidarité et d'amitié. Toutefois rivalités individuelles existent pour savoir qui va être le « chef » Question 4. D'après vos réponses, à quel autre type de groupe social pourrait-on rapproche la bande ? Famille car là aussi solidarité grande intimité mais hiérarchie et rivalités sont possibles etc. => Groupe primaire : groupe de petite taille caractérisée par des relations directes, intenses et intimes entre ses membres. Exemple : famille, bande de jeunes. Doc 2 p. 246 Qu’est-ce qu’un groupe secondaire ? Question 1. Qu’est-ce qui différencie un groupe primaire d’un groupe secondaire ? On distingue les groupes primaires et les groupes secondaires. -> la distinction porte sur deux critères : le degré d’intimité et la nature des relations (directes ou indirectes). Groupe primaire : Forte intimité + relations directes (face à face). Plutôt de petite taille. Groupe secondaire : Faible degré d’intimité et relations plutôt indirectes et superficielles. Grande taille. 33 Les deux types de groupes n’ont donc pas la même emprise sur les individus ni le même fonctionnement. Un individu appartient à plusieurs groupes à la fois. Question 2. Dans quel type de groupe la cohésion sociale est-elle la plus forte ? Justifiez votre réponse. La cohésion sociale correspond à la situation d’un groupe fortement solidaire et intégré. La cohésion sociale est bien plus forte dans les groupes primaires. Question supplémentaire. L’entreprise est-elle un groupe secondaire ? Justifiez votre réponse. L’entreprise est un groupe social : conscience d'appartenance (je sais que je suis employé chez Danone, chez Nike... ou que je fais partie de l'Education Nationale) et à la fois interactions entre ses membres ; certes je ne peux pas connaître tous les employés de l'entreprises pour laquelle je travaille mais si l'on dessine un sociogramme on verra que le réseau est lié (= d'une file d'attente où pas de lien) . Il s’agit d’un groupe secondaire plutôt que primaire : pas de relation intenses, pas de relation intimes... => Groupe secondaire : groupe de grande taille où relations (car c'est quand même un groupe) entre ses membres sont indirectes. Exemple : parti politique, association, syndicat, entreprise. B. Groupe d’appartenance et groupe de référence Rappel Chapitre sur la socialisation : qu’est-ce qu’un groupe d’appartenance et un groupe de référence ? GROUPE D’APPARTENANCE : c’est le groupe auquel appartient l’individu en fonction de caractéristiques objectives (revenu, profession, âge …) GROUPE DE REFERENCE : le groupe auquel l’individu s’identifie, se réfère, qu’il prend comme modèle. Doc. 4 p. 245 : question 1 seulement. 1. L’individu dans son groupe et milieu d’appartenance acquiert les normes et les valeurs de ceux-ci par inculcation ou assimilation, mais il peut également s’identifier à un milieu de référence auquel il cherche à appartenir en suivant les normes de ce milieu. C’est par et à travers ces milieux d’appartenance et de référence que se forge l’identité d’une personne. Soit le groupe d’appartenance et le groupe de référence sont identiques, soit ils diffèrent : s’ils diffèrent, cela veut dire que l’individu n’est pas satisfait de son groupe d’appartenance et cherche à intégrer un autre groupe (groupe de référence). Dans la plupart des cas le groupe de référence sera un groupe de statut/prestige plus élevé (fils d’ouvrier qui veut devenir trader, le serveur qui veut devenir acteur …) mais pas forcément : ex certains enfants de milieu bourgeois rejettent leur milieu -> punks. Lorsque les deux groupes diffèrent, cela peut générer de la frustration relative (notion élaborée par le sociologue américain Robert Merton) : écart entre situation souhaitée par l’individu et sa capacité à l’obtenir. L’individu se retrouve dans une situation socialement difficile, puisque la réalité sociale qu’il vit est contredite en permanence en permanence par ses représentations sociales. Cela peut générer des tensions qui peuvent se manifester par le mécontentement, la protestation ou la violence. Le sociologue Ted Gurr lie l’action collective à l’intensité de la frustration relative (Pourquoi les hommes se rebellent-ils ? 1960) : plus la frustration est intense et généralisée au sein de la population et plus la contestation sera forte. 34 Chapitre 8. Comment les réseaux sociaux fonctionnent-ils ? Programme : On montrera que les réseaux sociaux constituent une forme spécifique de coordination entre acteurs et de sociabilité (réseaux internet, associations d'anciens élèves, etc.). On pourra présenter quelques exemples très simples de structuration de réseaux sans entrer dans la théorie des graphes. On s'intéressera surtout au rôle des réseaux en matière de recherche d'emploi en discutant plus particulièrement la thèse de « la force des liens faibles ». Notions : capital social, sociabilité. Introduction : SENSIBILISATION : qu’est-ce qu’un réseau social ? Brainstorming : qu’est-ce qu’un réseau social ? Objectif = faire émerger les représentations des élèves, pour remettre en cause l’idée que réseaux sociaux = Facebook et Twitter. - Réseau : idée que tout est lié, comme une toile d’Araignée (d’ailleurs on appelle Internet la toile » - Réseaux sociaux numériques : Facebook, Twitter … Le terme de « réseaux sociaux » est devenu banal depuis quelques années. Désigne dans le langage courant les réseaux numériques : un type particulier de sites internet qui proposent aux utilisateurs de créer des pages personnelles qui les lient avec celles de leurs « amis » : Facebook, Twitter, Linkdln … En réalité, la notion de réseau social ne se réduit pas à la question des réseaux sociaux numériques. Doc. 3 p. 257 : L’homme est un animal (de réseau) social 1. Un réseau est plus qu’une collection d’individus car les personnes qui le composent entretiennent des liens entre elles. 2. Dans l’image de la chaîne de personnes qui éteignent le feu, on a un type de réseau particulier : chaque individu n’est en contact direct qu’avec deux autres. Dans d’autres réseaux comme sur Internet, les liens peuvent être multipliés entre l’ensemble des personnes qui compose le réseau (cf. doc. 3 p. 261). => Un réseau social est constitué par un ensemble d’acteurs sociaux et par les relations directes ou indirectes que ces acteurs entretiennent les uns avec les autres. Un réseau social se définit par des critères d’appartenance relationnels et non plus sociodémographiques (âge, milieu social). L’étude du réseau repose sur l’étude des relations sociales, de la sociabilité. En sociologie, développement de la « sociologie des réseaux sociaux » : la notion de réseau social a un sens beaucoup plus large que dans le sens courant : des réseaux de relation dans lesquels les individus sont « encastrés » dans des réseaux relationnels (Granovetter). La sociologie des réseaux existe depuis les 80's soit bien avant l'apparition de ce que l'on appelle aujourd'hui les « réseaux sociaux » (FB, Tweeter, etc.). Il s’agit de l’une des innovations les plus importantes du programme, puisqu’il s’agit d’introduire la sociologie des réseaux, laquelle est aujourd’hui au cœur de nombreux travaux en sociologie. Ses principes sont relativement simples : comprendre l’action d’un individu ne peut se faire ni en le considérant comme isolé des autres (ce que fait l’économie), ni en le considérant entièrement déterminé par des normes et une socialisation (ce que faisait une certaine sociologie parsonienne), mais en regardant les relations que les individus entretiennent avec les autres. Celles-ci peuvent à la fois l’influencer et lui donner ou lui interdire certaines opportunités. Ainsi, la sociologie des réseaux analyse les comportements individuels en replaçant ces comportements individuels au sein des systèmes relations sociales. En fait, le réseau social est un objet d’étude : étudier le réseau social d’individus, mais c’est aussi et surtout un outil théorique. L’analyse en termes des réseaux sociaux est différente de celle des groupes sociaux car ici on s’intéresse aux relations qui existent entre les individus ou les groupes, pas seulement aux caractéristiques 35 des groupes. Jusque là, rien que de très banal : c'est ce que fait toute la sociologie. Mais on considère ici que ces relations s'organisent en réseaux de telle sorte qu'il ne suffit pas de prendre en compte les contacts directs (c’est-à-dire les relations de face-à-face) ou l'appartenance de l'individu (ses groupes, catégories, etc.), mais aussi les contacts de ces contacts, les contacts de ces contacts de ces contacts, etc. et la façon dont l'ensemble se dessine. L'intérêt porte donc avant tout sur la façon dont se structurent les différentes relations. L’introduction de ce nouveau chapitre dans le programme de 1ES a été à l’origine d’une vive polémique : réseaux contre classes sociales. Pour finir de comprendre le sens très particulier que revêt l’introduction, justement dans ces termes, des « réseaux sociaux » dans le programme de Première, il faut enfin, je crois, examiner aussi ce qui ne figure pas, ou plus exactement, ce qui ne figure plus, dans ce programme. Parmi les notions qui ont disparu du nouveau programme figurent en effet… les « classes sociales ». Quoi qu’il en soit, ce mouvement qui associe disparition des « classes sociales » et apparition des « réseaux sociaux » est particulièrement symptomatique d’une transformation majeure de penser et d’enseigner la stratification sociale. Lorsque les sociologues étudient les réseaux, ils étudient plusieurs choses : - La nature et fréquence des relations sociales : étude de la sociabilité - La forme des réseaux sociaux : représentation par des graphes - La force des réseaux sociaux : comment on peut les utiliser ? I. Comment les individus sont-ils encastrés dans des réseaux sociaux ? A. Relations sociales et réseaux sociaux Penser les réseaux sociaux revient à étudier les relations sociales tissées par les individus => notion de sociabilité. Document 1. Qu’est-ce que la sociabilité ? Le fait d'employer un terme unique, « sociabilité », pour couvrir des pratiques aussi diverses que les relations de parenté, de voisinage, de travail, d'amitié ou d'association, suffit déjà à suggérer qu'elles forment un tout, non une collection disparate. Mais comment expliquer cette cohérence ? Dans l'usage ancien du mot «sociabilité », on l'imputait tacitement à une sorte d'aptitude innée au contact avec autrui, dont pouvaient profiter tous les types de contact. Or, les historiens et les sociologues ont déchargé le mot de ses connotations psychologiques : il ne désigne plus une capacité à établir des contacts, mais simplement le fait de les établir. On a substitué au jugement de valeur un constat. Source : François Héran, « La sociabilité, une pratique culturelle », Economie et statistique, N°216, Décembre 1988 Question. Comment définir la sociabilité ? En sociologie, la sociabilité se définit donc comme l’ensemble des relations sociales entretenues par un individu. A distinguer de l’adjectif : « être sociable ». On peut distinguer une sociabilité assignée (la famille) d’une sociabilité élective (les amis), des liens forts (ceux que l’on voit souvent) des liens faibles : on prend en compte l'investissement des individus dans ces relations ainsi que leur fréquence : Le lien faible est la relation entre des individus qui se côtoient de manière occasionnelle et qui ont peu de relations en commun alors que le lien fort est la relation entre des individus qui se fréquentent fréquemment et qui ont de nombreuses relations en commun. Le lien faible est, de façon simple, la connaissance, « l'ami d'ami » que l'on croise parfois, la personne que l'on peut nommer sans véritablement la connaître. 36 Document 2. La sociabilité, une pratique culturelle ? Réalisée de mai 1982 à mai 1983 auprès d'un échantillon représentatif des ménages ordinaires résidant en France métropolitaine, l'enquête « Contacts » étudie les comportements de sociabilité à l'aide de trois documents. Un premier questionnaire passe en revue les relations de voisinage, l'adhésion aux associations et les sorties. [Les personnes interrogées] étaient invitées à retracer leur emploi du temps jour après jour, en indiquant le moment venu si elles avaient vu des personnes extérieures au foyer avec lesquelles elles avaient pu discuter de sujets autres que le travail. L'enquêteur dépose ensuite un carnet destiné à enregistrer la sociabilité quotidienne pendant une semaine. Il le récupère huit jours plus tard et achève l'enquête par la passation d'un second questionnaire, consacré aux relations de travail, de parenté et d'amitié. […] De la lecture des carnets, il ressort […] [qu’un] adulte rencontre chaque mois en moyenne sept membres de sa parenté, y compris les parents par alliance; il a trois ou quatre amis, rend service dans l'année à un ou deux ménages voisins et adhère à une association. Telle est, à grands traits, la sociabilité moyenne des personnes âgées de 8 ans et plus, lorsqu'elles vivent dans des ménages « ordinaires », c'est-à-dire hors institution. […] Hommes et femmes tendent à se répartir le travail d'entretien des relations selon la division traditionnelle des rôles. Aux femmes les domaines qui touchent de près ou de loin à la vie du foyer : voisinage, commerce ou services, parenté. Aux hommes les relations électives ou les rapports avec le monde extérieur : amitiés, relations de travail, vie associative. Un tel partage est-il susceptible d'évoluer dans les jeunes générations ? Rien ne l'indique pour les relations de parenté, où la prédominance des femmes se maintient à tout âge. Chez les moins de trente ans, en revanche, l'écart disparaît pour les relations d'amitié et de travail, comme si la femme ne pouvait se soustraire à la division des rôles qu'à l'extérieur du foyer. […] Relativement stable jusqu'à l'âge de quarante ans environ, la sociabilité connaît par la suite un déclin irrémédiable et finit par chuter de moitié. En même temps qu'il se rétrécit avec l'âge, le réseau de relations se restructure. Trois étapes viennent scander la sociabilité des adultes : la jeunesse est le temps privilégié des amitiés, la maturité celui des relations de travail, la vieillesse celui des relations de parenté. Malgré les liens privilégiés qui relient certains types de relations à certains âges de la vie, et malgré la division des rôles entre les sexes, il règne entre les diverses composantes de la sociabilité une grande cohérence. Par exemple, les personnes qui fréquentent un grand nombre d'amis ont aussi les plus grandes chances de sortir avec des collègues, de recevoir la visite de leurs voisins, d'adhérer à de multiples associations et, ce faisant, d'accumuler au fil de la semaine les discussions personnelles. Seules les relations de parenté et, dans une moindre mesure, les relations de voisinage, semblent échapper à cet effet « boule de neige ». À y regarder de près, elles ne l'évitent qu'en partie. Au degré zéro de la sociabilité, l'absence de contacts avec les voisins ou avec les parents va de pair avec l'absence des autres formes de sociabilité : il y a cumul des solitudes. Au degré suivant, la solitude n'est rompue que par l'apparition d'un ou deux membres de la parenté. Cette situation est surtout vécue par les personnes les plus âgées et s'observe plus fréquemment à Paris : la sociabilité tient alors tout entière dans la fréquentation des enfants. Sur la carte de la sociabilité, les diverses catégories socioprofessionnelles se hiérarchisent avec une singulière netteté, quel que soit le sexe. De plus, une analyse séparée de la situation dans les grands groupes d'âge montre que cette hiérarchie se maintient à tout âge. Ce que l'on savait déjà de la participation au monde associatif vaut en fin de compte pour l'ensemble de la sociabilité : elle se distribue dans l'espace social comme une pratique culturelle. Certes, elle est corrélée positivement avec le revenu, mais plus encore avec le diplôme : c'est dans les fractions intellectuelles des classes supérieures que la sociabilité atteint ses plus hauts sommets. […] Un des aspects de la corrélation entre sociabilité et capital culturel est que le fait que les plus fortes concentrations de relations s'observent dans des groupes sociaux numériquement très restreints. L'examen des carnets est éloquent : professions libérales, professeurs, artistes, fonctionnaires du « cadre A », instituteurs et travailleurs sociaux ne représentent, réunis, que 10 % de la population active masculine, mais rassemblent 34 % de ses relations d'amitié ou 35 % de ses relations de travail, et « seulement » 24 % de ses relations de 37 parenté et 23 % de ses relations de voisinage. La situation des ouvriers est inverse : 35 % des hommes actifs sont ouvriers qualifiés ou non qualifiés, ce qui en fait de loin le groupe social le plus nombreux, mais on ne peut leur imputer que 17 % des relations amicales attestées dans la population active, 15 % des relations de travail, 15 % des relations de voisinage. Et si la parenté prend dans leur modeste réseau une importance relative qu'elle n'a pas dans les classes supérieures, elle ne représente encore que 20 % des relations de parenté déclarées par l'ensemble des actifs. Plus liée au diplôme qu'à la fortune, la sociabilité présente tous les traits d'une pratique culturelle. Question 1. Quelle est le type de méthode sociologique utilisé par les enquêteurs de l’enquête « Contacts »? Question 2. A quelles variables est corrélée la sociabilité ? Question 3. Expliquez pourquoi selon F. Héran, « la sociabilité présente tous les traits d’une pratique culturelle ». => La sociabilité d’un individu désigne l’ensemble de ses relations sociales. On a vu que la sociabilité est corrélée à un certain nombre de variables comme le sexe, l’âge et le milieu social. Le niveau de diplôme est particulièrement déterminant pour expliquer la sociabilité des individus. Les sociologues vont étudier la sociabilité comme formant un réseau. B. Une représentation graphique des réseaux sociaux Doc 3. P. 259 : Représentations possibles des liens sociaux : questions modifiées Question 1. Comment sont symbolisées les relations sociales ? Des traits qui relient les individus entre eux. Question 2. Pourquoi ce schéma illustre-t-il un réseau social ? Plusieurs individus qui ont des relations entre eux : Didier a de nombreuses relations, mais ces relations n’entretiennent pas que des contacts avec Didier, mais aussi entre elles -> c’est cette interaction de connaissances qui crée le réseau social. =>Un sociogramme est un diagramme des liens sociaux qu'une personne possède. C’est la représentation graphique d’un réseau social. Document 3 : Représenter un réseau social Pierre, 25 ans a deux vieux copains, Jacques et Paul. Il les a connus à l’école primaire, dans un petit village à côté de Dijon. Jacques fréquente aussi Côme qui était dans la même école. Paul et Jacques revoient parfois Jeanne, leur institutrice de l’époque. Après avoir été à l’école primaire, comme ses parents ont déménagé, Pierre est allé dans un collège situé dans un autre quartier. Dès la 6è, Pierre s’est lié d’amitié avec Estelle, Mélissa et Mathieu. Lorsqu’ils étaient en 4è, Mélissa a quitté le collège. Pierre continue à la voir mais Estelle et Mathieu l’ont perdue de vue. En revanche, le trio Estelle, Pierre et Mathieu fonctionne toujours. Question 1. Représentez le réseau social décrit dans le texte à l’aide d’un sociogramme. Pourquoi peuton dire qu’il s’agit d’un réseau social ? => il s'agit bien ici d'un réseau ie. tout simplement d'un ensemble de liens entre les individus : réseau d’interconnaissance. Question 2. Si Jacques cherchait un travail dans l'entreprise où travaille Estelle, par qui devrait-il passer pour prendre contact avec elle ? Pour un individu, qu'est-ce que peut procurer un réseau de manière plus général ? Grâce au sociogramme, il est clair que Jacques devrait forcément passer par Pierre (ce qui n'était pas évident avec le texte) => d'où l'utilité du sociogramme. Un réseau peut procurer un emploi, mais également un savoir (si Estelle a une information pour Jacques), etc. 38 Question 3. D'après le texte, la relation entre Paul et Jeanne est-elle la même que celle entre Paul et Pierre ? Pourquoi ? Qu'est-ce que de simples traits entre les personnes peuvent invisibiliser au niveau des relations ? Paul et Jeanne se voient « parfois » (Jeanne étant l'ancienne institutrice de Paul) ; en revanche Paul et Pierre sont de « vieux copains ». Or quelqu'un qui a vu le sociogramme ne peut pas se rendre compte de ces relations. => Les traits entre les personnes peuvent invisibiliser le type de relations qu'il existe entre les personnes => sociogramme permet de compter, d'énumérer des relations => c'est de la sociologie quantitative. Sociologie qualitative permet d'aller au delà. = la sociabilité = mode et formes des relations entre individus Modifier votre sociogramme en prenant en compte la sociabilité des individus : faites un gros trait (rouge) lorsque vous pouvez qualifier le lien de proche. C. L’expérience du « petit monde » Une des illustrations les plus connues de la notion de réseau social : l’expérience du petit monde de Stanley MILGRAM, début des 1950s (Milgram : The Small World Problem, 1967, Psychology Today) Tout le monde a fait l’expérience de constater « que le monde est petit ! » lorsqu’on découvre des connaissances mutuelles. Derrière cette impression, première question derrière : => quelle est la distance minimale moyenne qui sépare deux individus tirés au hasard dans une société ? Milgram, bien avant l'arrivée d'Internet et des réseaux sociaux, va appliquer le problème aux USA en 1967 (200 millions de personnes à l’époque). Si on tire au hasard deux individus, quelle sera la distance moyenne entre eux en termes de personnes (en termes de liens) ? Il réalise une expérience pour montrer que la chaine d’individus nécessaires pour lier un individu choisi de manière arbitraire à n’importe quel individu est relativement courte : MILGRAM a pris au hasard des personnes de départ qui habitent dans l'Ouest des USA à Boston et une personne « cible » qui habite à New York : 2000 km de séparation. Ces personnes ne se connaissent pas. Il demande aux personnes de « départ » de transmettre un colis à la personne « cible », mais seulement en utilisant un membre son réseau de connaissances qui doit lui aussi faire de même, etc. L’objectif pour chaque participant est de faire parvenir une lettre à cet individu cible en passant par une « chaine de relations » ou chaine de connaissances : il n’a le droit d’envoyer le dossier qu’à une seule de ses relations, qui doit ensuite la faire passer à d’autres relations, etc etc. Alors… ça marche ? Et oui : Au bout de 4 jours, la première cible reçoit déjà un colis (grâce à deux intermédiaires) ! En tout, 30% des chaines fonctionnent et vont de 2 à 10 intermédiaires avec une médiane à 5, ce qui est beaucoup moins que prévu et beaucoup moins que ce que disent intuitivement « les gens ». Milgram en conclut que « dans une société de masse, pratiquement tous les individus sont reliés ensemble dans un vaste réseau », il appelle cela le « tout petit monde ». Des études plus récentes montrent qu’il faut en moyenne entre 10 et 12 liens de connaissance pour mettre en relation à individu à n’importe quel autre. C’est lié au développement des NTIC : internet, e-mails, réseaux sociaux virtuels comme Facebook … => permettent de surmonter la difficulté liée à la distance physique et d’entretenir un réseau plus élargi. II. A quoi servent les réseaux sociaux ? 39 Comment les individus peuvent-ils se servir de leurs réseaux ? Dans différents aspects de la vie quotidienne, les individus cherchent à mobiliser leur réseau (c'est-à-dire un ensemble d’acteur) : recherche de logement, de stage, promotion d’un évènement …. A. Les réseaux sociaux : un capital social ? Notion développée en France par le sociologue français Pierre BOURDIEU. (Bourdieu n’est pas l’inventeur du terme) Rappel : quels sont les trois types de capitaux chez Bourdieu ? Il identifie trois formes de capitaux : économique (revenu, patrimoine), culturel (études, éducation, objets culturels) et social. Les relations que les individus entretiennent entre eux peuvent se concevoir comme des ressources, c’est que signifie la notion de capital social. Capital social : le capital social représente à la fois le réseau de relations d’un individu (les personnes qu’il peut mobiliser en cas de besoin) et les ressources particulières (en capitaux économiques et culturels) que lui permettent d’obtenir ce réseau. Autrement dit, le capital social est à la fois le «carnet d’adresse » de l’individu + les ressources économiques et culturelles que celui-ci permet de mobiliser. En tant que ressource individuelle, le capital social désigne, d'une façon générale, ce à quoi le réseau d'un individu lui permet d'avoir accès. Exemple : vous allez à l’université à Paris, vous cherchez un logement, vous trouvez votre appartement grâce à votre oncle qui vous met en contact avec un ami à lui louant un appart dans le XVIIe : votre capital social = votre oncle + l’ami de votre oncle + l’appartement. Le volume de K social que possède un individu va donc dépendre de deux choses : - L’étendue du réseau social (nombre de contacts qu’il peut mobiliser) - Le volume de K économique et culturel possédé par chacun de ses contacts. Le capital social est inégalement distribué selon les catégories sociales : plus un individu occupe un statut élevé dans la hiérarchie sociale, plus il aura tendance à posséder un K social élevé. Un cadre aura ainsi en moyenne un K social plus élevé qu’un ouvrier. Cela s’explique par deux choses - le réseau social des catégories supérieures est à la fois plus étendu : un cadre possède en moyenne plus de relations, de contacts qu’un ouvrier. Cf partie A. - et plus riche en K économique et culturel (car les relations d’un cadre sont principalement d’un statut social proche au sein et donc possèdent plus de capitaux qu’un ouvrier) =>certains groupes sociaux ont donc plus de capital social que d’autres. Pour bénéficier du capital social soit des ressources auxquelles vous pouvez avoir accès grâce à votre réseau, il faut que j'investisse dans ce capital en tissant et en entretenant des relations, ce qui a, comme pour les autres formes de capital, un coût. Ce capital peut être organisé de façon collective dans certains milieux : les études sur la bourgeoisie illustrent bien, par exemple, la place qu'à l'entretien de son réseau dans les pratiques les plus ordinaires de ce milieu social (cercles et associations, évènements mondains, Who's Who, etc.). C'est sur ce point-là que l'on peut faire le lien avec la notion de groupe. Ex de stratégie d’accumulation du capital social : les rallyes mondains. Diffuser illustration avec extrait Voyage en haute bourgeoisie. Eventuellement : Document 5 : Les tenants de l'analyse des « réseaux » considèrent que la sociabilité est un phénomène explicatif, constituteur de groupes, et non un phénomène à expliquer. L'hypothèse qui a orienté la conception de l'enquête « Contacts » à ses débuts se rapproche de ce point de vue : on est parti de l'idée que le faisceau des liens personnels établis par une personne constitue pour elle une ressource aussi décisive que le niveau de revenus et le niveau d'instruction, en même temps qu'un indicateur synthétique de son intégration dans le monde social. Mais les résultats obtenus amènent à nuancer ce point de vue, 40 car le capital de relations s'avère suffisamment fié au capital économique et trop lié au capital culturel pour que l'on puisse en faire une dimension autonome de la vie sociale. B. Les réseaux sociaux et la recherche d’emploi/de stage : « la force des liens faibles » Questions à propos de la recherche du stage découverte en 3è : 1. Avez-vous effectué un stage découverte en 3è ? 2. Comment avez-vous obtenu ce stage ? -en répondant à une annonce -en envoyant une candidature spontanée -grâce à une personne qui y travaillait et que vous connaissez ou que vous avez rencontré grâce à un intermédiaire -autre : 3. Si vous avez répondu : grâce à une connaissance, diriez vous que cette personne est : -très proche de vous -proche de vous -simple connaissance -vous ne l’aviez jamais vu avant le stage Faire calculer les effectifs puis les proportions. Question 1. Qu'en déduisez-vous quant à l'importance des liens pour trouver le premier stage ? Les liens sont extrêmement importants dans l'obtention d'un premier travail => ils constituent une ressource pour obtenir une expérience professionnelle = il s'agit bien de capital social. => il serait possible de se demander si les liens sont aussi importants pour la vie professionnelle ? Question 2. Comment est-il possible de caractériser les liens qui vous ont permis d'obtenir vos stages ? – Par rapport au groupe qu'ils constituent : liens familiaux, liens professionnels, etc. – Liens forts ou faibles : ici qui permettent d'expliquer = ici on voit que ce sont plutôt des liens faibles. Pour Granovetter, il faut tenir compte de l’intensité des relations sociales, de la force du lien qui est une combinaison entre le temps, l’intensité émotionnelle, l’intimité et les services réciproques permis par ces liens. Doc. 2 p 262 : Comment trouve-t-on son emploi ? questions modifiées Question 1. Comment définir les liens forts et les liens faibles ? Les liens forts sont les personnes que l’on voit souvent et avec qui la relation est fortement investie : ce sont souvent des individus proches de soi et semblables. Les liens faibles désignent au contraire des ≪ connaissances ≫, des personnes que l’on connait mais qui sont plus éloignées de nous. - Les liens forts représentent les relations étroites et fréquentes unissant deux individus (exemple : famille et amis proches) - Les liens faibles correspondent à des relations plus vagues d’interconnaissances qui ne supposent pas de situation d’intimité entre les personnes (l’ami d’un ami, un cousin éloigné …) Question 2. Expliquez la phrase soulignée La force des liens faibles décrits par Mark Granovetter permet de comprendre l’importance des relations dans l’obtention d’un emploi : par le biais de celles-ci, on peut acquérir une information sur des emplois plus rares et plus satisfaisants. Granovetter l’a prouvé à partir d’une enquête sur les demandeurs d’emploi. Paradoxalement, ce sont donc les liens faibles qui sont plus utiles aux individus dans la recherche d'un emploi. En effet, les liens faibles permettent d'atteindre d'autres groupes sociaux. Les liens faibles sont plus efficaces que les liens forts, car ils sont plus ouverts sur l’extérieur 41 (dépasse le cercle étroit de ses relations) et apportent des informations nouvelles (les informations échangées dans le réseau des liens forts sont connues de tous). Ils forment donc des ponts vers des réseaux sociaux auxquels n’appartient pas directement la personne. Exemple : le rôle des associations d’anciens élèves des Grandes Ecoles -> chaque Grande Ecole possède une association qui regroupe les anciens élèves. Cette association est une ressource importante pour les jeunes diplômés qui peuvent ainsi accéder à un vaste réseau et le mobiliser pour leur recherche d’emploi ou de stage : Ces associations publient en général un annuaire des anciens élèves avec leurs professions et leurs contacts -> un jeune diplômé à la recherche d’un emploi peut contacter un ancien élève qui va pouvoir l’orienter ou l’aider. Des offres d’emplois circulent : quand un ancien élève apprend qu’un poste est à pourvoir dans son entreprise, il fait circuler l’information. Les économistes ne considèrent que les relations qui passent par le marché : ils négligent donc l’importance de la sociabilité informelle et surtout celle de la diversité des modes d’obtention d’un emploi. Doc 3 p. 263 : 1. Parmi les modes d’obtention d’emploi cités, ceux qui font référence au capital social sont les relations familiales, les autres relations personnelles, l’école et le contact direct par l’employeur. Si de ce capital on retire les liens forts, c’est-à-dire les relations familiales, il reste les liens faibles. 2. L’importance du réseau social apparaît comme moins forte que dans l’analyse de Granovetter, puisque les liens forts (relations familiales) ne représentent que 5,5 % tandis que les liens faibles (autres relations personnelles, école, contacté directement par l’employeur) représentent 27,3 % (soit un total de 32,8 % à comparer aux 56 % du doc. 2) mais le réseau social reste le premier mode d’obtention d’emploi. Remarque : La différence peut s’expliquer par le fait que l’enquête de Granovetter ne porte que sur les cadres, que la taille de l’échantillon étudié était réduite (un peu plus de 10 000 enquêtés) ou encore que le marché du travail américain a un mode de fonctionnement différent du marché français. Synthèse : texte à trou : Les réseaux sociaux mettent en relation les individus et font circuler des flux d’informations. Le réseau social d’un individu lui permet de mobiliser un ………………………………….. . Il peut favoriser l’accès à un emploi grâce à la force ………………………. Les ……………………………………… sont ceux qui se tissent entre des individus qui sont dans la même situation dans un même réseau (par exemple les membres d’une famille), ils font circuler les mêmes informations et sont donc d’une efficacité limitée. Les …………………………….. lient des individus de réseaux ……………………………………….. connectés entre eux : ils apportent des informations plus pertinentes. SYNTHESE sur les réseaux sociaux : => Réseau social est constitué des relations que des individus et des groupes sociaux entretiennent entre eux. Que retient la sociologie ? 1. / Il est nécessaire d’étudier ces lien, decompter ces liens . => sociologie quantitative (combien y a -til de liens ? Avec qui?). Il faut également caractériser ces liens en utilisant la notion de sociabilité : => sociologie qualitative (ces liens sont-ils intimes ? Sont ils répétés ? Sont ils prévus par un texte comme c'est le cas de l'employé et de l'employeur dans un contrat de travail ?) 2. / Les réseaux peuvent constituer une ressource pour les individus : on parler alors de capital social. Le réseau ne remplace évidemment pas les diplômes, mais permet à diplôme donné d'optimiser la recherche d'emploi et la position professionnelle : lorsque deux personnes ont le même 42 diplôme (même capital scolaire), la personne ayant le plus de capital social aura le plus de chances de trouver un emploi et plus de chance que ce dernier soit mieux rémunéré. Nous avons vu que ce capital social dépend de : – la taille du réseau (grand => +) – de la place de l'individu dans celui ci (=> trou structural) – mais aussi des formes de sociabilité de ce réseau (lien faible => +). – De plus, le capital social d'un individu dépend des groupes d'appartenance des individus auquel il est relié : si les individus font partie du groupe de la haute bourgeoisie, les ressources seront plus importantes. Si les individus font partie du groupe des ouvriers, moins de ressources. => intérêt à analyser réseau et groupe social Conclusion du chapitre : Nous avons commencé par nous demander ce qu’était un groupe social : comment le distinguer d’un simple regroupement d’individus (file d’attente) et quels étaient les différents groupes auxquels appartiennent les individus (primaire, secondaire, de référence, d’appartenance). Partie rappel et définitions. Ensuite, nous nous sommes intéressés au fonctionnement des groupes sociaux : comment certains de ces groupes peuvent se mobiliser pour défendre les intérêts de leurs membres. La taille du groupe joue un rôle essentiel ici. Partie sciences po. Enfin, nous avons abordé la question des réseaux sociaux pour étudier les groupes d’un point de vue différent : intérêt pour les relations. 43