préoccupations morales

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INTRODUCTION AUX GRANDS
PROBLÈMES DE LA PHILOSOPHIE
(8) Que faire
Manuel:
Simon Blackburn,
Penser - une irrésistible
introduction à la philosophie
Paris 1999,Flammarion
Collège de Candolle - Philo DF3e
1
QUE FAIRE

Immanuel Kant:
« Agis comme si la maxime de ton action
devait être érigée par ta volonté en loi
universelle de la nature. »

David Hume:
« La morale éveille les passions, elle
produit ou empêche l’action. La raison est,
en elle-même, totalement impuissante en ce
domaine. Les règles de moralité ne sont
donc pas des conclusions de notre
raison. »
2
Introduction: Deux orientations
du raisonnement [B supplément]
RAISONNEMENT
théorique
Quelle est la nature et le fonctionnement
des événements et des choses?
➔ Examiner ce qui est
➔ Questions factuelles
➔ L’esprit doit s’accorder à la réalité
pratique
Quelles sont les attitudes appropriées
face aux événements et aux choses?
➔ Examiner ce qui devrait être
➔ Questions normatives
➔ La réalité doit s’accorder à l’esprit
3
Survol [B supplément]

Les thèmes abordés dans ce chapitre:

La distinction entre







(a) ’fixer’ une fin (préoccupations) et
(b) choisir des moyens pour atteindre une fin (rationalité)
( Réelles préoccupations)
Les préoccupations que nous exigeons d’autrui ( La voix intérieure)
La relation entre motivation morale et croyance morale ( Vérité et
bonté)
Le rôle des émotions dans le raisonnement moral ( Raisonnement
pratique)
La morale et les règles ( Cohérence, objectivité, imagination)
Le relativisme moral ( Relativisme)
4
Réelles préoccupations 1
[B 334-342]

Qu’est-ce qui ‘fixe’ nos fins?

Réponse 1: Nos désirs (envie, démangeaison)

Problème: réponse incomplète


Exemples: Nettoyer la salle de bains, exercices de math
Réponse 2: Nos préoccupations (nécessité pratique
ressentie)


Possibilité de recoupement entre les deux réponses
Sources multiples des préoccupations:




Exemple 1: Rôle social: réparer le vélo du petit frère
Exemple 2: Image de soi-même: honorer une promesse
Une préoccupation est toujours basée sur la croyance qu’il faut
que je fasse ceci ou cela (nécessité pratique ressentie)
Les préoccupations ne sont pas toujours consciemment perçues,
elles peuvent devenir des habitudes
5
Réelles préoccupations 2
[B 334-342]

Pièges dans l’identification des préoccupations

(1) Confondre préoccupations et désirs


Exemple: Annie veut quitter Bertie B 335
(2) Confondre l’objet de la préoccupation avec le sentiment de
préoccupation




Exemple: « Tu l’as aidé seulement pour te sentir bien ... »
La thèse de l’égoïsme psychologique

« Le désir de tranquillité de l’esprit est la seule source des préoccupations
apparemment altruistes. »
Critique de l’égoïsme psychologique

Le modèle « hydraulique » des désirs et la recherche des tensions

L’élimination de la tension comme objet du désir:

Expérience de pensée: Comment faire disparaître la faim

Expérience de pensée: La belle-mère de Blanche-Neige
Conséquence: vouloir avoir X vs vouloir le sentiment d’avoir X
6
Réelles préoccupations 3
[B 334-342]

Pièges dans l’identification des préoccupations (suite)

(3) Confondre préoccupations et problèmes psychologiques


(4) Confondre préoccupations indispensables et préoccupations
dispensables




Exemple: Annie veut quitter Bertie (suite B 337-338)
Les préoccupations indispensables: celles auxquelles on s’identifie ⇒ identité
au sens psychologique

Exemples: La beauté de la mère de Blanche-Neige, la musique, la
recherche, l’engagement politique, le sport, l’art culinaire, la pêche, etc.
Les préoccupations dispensables: celles dont on pourrait vouloir se
débarrasser

Exemples: Le tabagisme, l’addiction aux produits de beauté, la télévision,
un emploi, etc.

Lorsqu’on cherche à se débarrasser d’une préoccupation, celle-ci est
ressentie comme étrangère, opposée à l’image qu’on a de soi-même

Une préoccupation donnée peut être considérée comme indispensable ou
comme dispensable - il n’est pas toujours facile de le savoir.
Exemple: Annie veut quitter Bertie (suite B 339)
(5) Confondre l’usge descriptif et l’usage normatif du mot « raison »

Exemple: Annie veut quitter Bertie (suite B 341)
7
Réelles préoccupations
[B 334-342]
Q VIII-1:Expliquez (a) pourquoi l’éthique ne
peut pas être considérée comme une simple
technologie, (b) pourquoi nos fins sont fixés
par nos préoccupations plutôt que par nos
désirs, (c) quelles sont les pièges dans
l’identification de nos préoccupations, et
(d) ce que l’on entend par « raison d’agir »
au sens descriptif et au sens normatif.
(B 333-342).
8
La voix intérieure 1
[B 342-347]

Deux types de préoccupations

Préoccupations privées, optionnelles


Préoccupations « morales »: celles que nous nous attendons
trouver chez les autres


Exemple: Passion pour l’observation des avions
Exemples: l’honnêteté, la fiabilité de la parole, la justice, la sensibilité
aux conséquences négatives que ses actions pourraient avoir pour
autrui, etc.
L’éthique (la philosophie morale) s’occupe avant tout des
préoccupations morales


Quelle est la nature de ces préoccupations? Comment pouvonsnous les caractériser?
Pourquoi pouvons-nous justifier notre attente que les autres
partagent ces préoccupations?
9
La voix intérieure 2
[B 342-347]

Comment identifier des préoccupations morales?

Réponse 1: Ce sont celles dont la possession constitue
une vie idéale (ou une vie bonne)

Problèmes:




Pluralité des idéaux
 Exemple: vie idéale d’un héro homérien vs vie idéale d’un
saint chrétien
Pluralité des goûts et des intérêts individuels
Difficulté de décrire les éléments de base d’une vie bonne
 Exemple: le bonheur, certes ... mais en quoi consiste-t-il?
Difficulté de défendre les éléments supplémentaires d’une vie
bonne
 Exemples: la richesse, les loisirs, etc.
10
La voix intérieure 3
[B 342-347]

Comment identifier des préoccupations morales?

Réponse 2: Ce sont celles qui définissent les limites de
la conduite acceptable des gens - limites que nous
apprenons à connaître par l’expérience du blâme et de
la désapprobation d’autrui.

Problèmes:


Pourquoi s’inquiéter du blâme et de la désapprobation d’autrui?
 Notre psychologie ordinaire ne nous laisse pas le choix
 L’indifférence menacerait la vie sociale (sécurité, coopération)
Comment expliquer notre sensibilité aux limites de la conduite
acceptable?
 L’intériorisation de la voix d’autrui (honte, culpabilité)
 L’empathie nous rend capable de prendre le point de vue
d’autrui
11
La voix intérieure 4
[B 342-347]

Est-il irrationnel - logiquement incohérent - de négliger les
préoccupations d’autrui?

Réponse affirmative: Kant et ses successeurs


Réponse négative: Hume et ses successeurs


Pour les philosophes moraux kantiens, les limites de la conduite acceptable
prennent la forme d’un impératif de la raison, comme dans l’impératif
catégorique de Kant (voir diapo 2).
 Les philosophes moraux kantiens recommandent aux gens de réfléchir à ce
que les règles universelles de conduite exigent d’une personne doué de
raison dans telle ou telle situation.
Pour les philosophes moraux humiens – dont Simon Blackburn – les limites de la
conduite acceptable prennent la forme de normes soutenues par nos
sentiments, et non pas par notre raison (voir diapo 2).
 Les philosophes moraux humiens exhortent les gens à parfaire leur
éducation des sentiments afin d’adopter les attitudes louables et se
conduire de façon à susciter l’approbation de personnes bienveillantes.
Raison principale pour ces réponses divergentes:

Les philosophes kantiens et les humiens ont des conceptions différentes de la
relation entre croyances morales et motivations morales
12
La voix intérieure [B 342-347]
Q VIII-2: Expliquez d’abord (a) pourquoi
il est plus facile de justifier les
préoccupations morales en examinant
(i) les limites de la conduite
acceptable qu’en examinant (ii) une
« vie idéale ». Expliquez ensuite (b) la
place de la rationalité dans l’éthique
selon Kant et selon Hume (342-347).
13
Vérité et bonté 1 [B 347-352]

Croyances morales et motivations morales: quelle relation?

La thèse non-cognitiviste (thèse des humiens):




Nos motivations morales sont issues de nos préoccupations
contingentes.
Elles apparaissent indépendamment nos croyances morales.
Nos croyances morales expriment ces motivations; ainsi, elles ne
peuvent être ni vraies ni fausses (voir l’analyse des croyances B ch 5)
Puisque les motivations et les croyances morales sont deux aspects
d’une seule attitude, le non-cognitiviste peut exprimer sa thèse en
plaçant les motivations à la première place dans l’équation suivante (le
symbole Φ représente un fait ou un événement quelconque, p. ex.
« respecter une promesse »):
L’un des soucis de X est de viser/promouvoir/approuver Φ (motivation morale) =
X pense que Φ est bon/pense que Φ est une raison d’agir (croyance morale).
14
Vérité et bonté 2 [B 347-352]

(suite)

La thèse cognitiviste (thèse des kantiens):




Nos croyances morales sont issues de l’usage correcte de notre
raison; elles sont donc soit vraies, soit fausses.
Elles apparaissent indépendamment nos motivations morales.
Nos croyances morales engendrent nécessairement nos motivations
morales.
Puisque les motivations et les croyances morales sont deux aspects
d’une seule attitude, le cognitiviste peut exprimer sa thèse en plaçant
les croyances à la première place dans l’équation suivante (le symbole
Φ représente un fait ou un événement quelconque, p. ex. « respecter
une promesse »):
X pense que Φ est bon/pense que Φ est une raison d’agir (croyance morale) =
l’un des soucis de X est de viser/promouvoir/approuver Φ (motivation morale).
15
Vérité et bonté 3 [B 347-352]

Implications du cognitivisme / non-cognitivisme

Thèse cognitiviste: La vérité/fausseté des propositions doit « gouverner » les
attitudes théoriques et pratiques des êtres rationnels

Exemples:




La vérité des croyances morales garantit que nous puissions connaître des
obligations morales qui s’appliquent à tous.
Objections non-cognitivistes:




Si l’héliocentrisme est vrai, je dois croire qu’il est aussi vrai que le soleil couchant ne
bouge pas (attitude théorique)
S’il est vrai que la torture est mauvaise, je dois croire qu’il est aussi vrai qu’ il faut
avoir le souci de viser/promouvoir/approuver l’abolition de la torture.
Confusion entre propositions factuelles et propositions normatives
Le naturalisme et l’argument de la question ouverte de G.E. Moore
Le problème de la motivation morale non résolu
Thèse non-cognitiviste: C’est « le poids de la volonté et de l’amour » qui
gouverne de facto nos attitudes pratiques

L’importance de la conversation (Hume)
16
Vérité et bonté [B 347-352]
Q VIII-3: Expliquez (a) ce que l’on
entend par le « cognitivisme »
et le « non-cognitivisme » en
éthique, et (b) quels sont les
arguments pour et contre le
cognitivisme et le noncognitivisme (347-352).
17
Qu’il est bon de se sentir mal 1
[B 353-355]

Deux conceptions de la moralité
Conception « dualiste »
de la morale
Conception « pluraliste »
de la morale
Comment la morale
intervient dans la vie de
tous les jours
Quelques principes
absolus nous imposent
une conduite acceptable
Nos préoccupations
morales nous motivent
à découvrir la conduite
acceptable
Quelle est la nature des
règles morales
Ce sont des lois
auxquelles il faut se
conformer
Ce sont des réponses
adaptées à des
situations similaires
Comment nous
connaissons les règles
morales
A priori: à l’aide de la
raison
A posteriori: à l’aide de
nos émotions et à l’aide
de l’empathie
18
Qu’il est bon de se sentir mal 2
[B 353-355]
Simon Blackburn sur le rôle des émotions
« Si quelqu’un me gratifie d’une grande bonté, je lui
dois un sentiment de gratitude : c’est son dû et c’est
mon devoir de l’éprouver ou de l’exprimer. Si je suis
dur ou négligeant, je manque à mes devoirs. Les
autres me retireront leur admiration et, si j’ai une
voie intérieure qui fait écho à celle des autres, je
n’en mènerai pas large. Sinon, cela peut devenir en
soi une cause de censure, parfois même plus
importante que le manquement initial. Si quelqu’un
néglige une dette de reconnaissance, ce peut être
mal. Mais si, quand on le lui fait remarquer, il se
contente d’un haussement d’épaules et ne voit pas
pourquoi on en fait toute une histoire, sa réaction
peut être plus révoltante que la faute initiale. D’où
l’importance que nous attachons à la contrition et,
dans des cas sérieux, à la repentance. Il est bon de se
sentir mal. » B 353-354
19
Qu’il est bon de se sentir mal 3
[B 353-355]

Quand le malaise ne requiert pas de réponse thérapeutique:
Émotion de malaise
appropriée (réaction basée
sur des croyances justifiées
& émotion requise pour une
amélioration de sa vie)
Chercher un
remède d’ordre
thérapeutique

pas justifié
Émotion de malaise
inappropriée (réaction basée
sur des croyances injustifiées
ou sans rapport avec des
croyances justifiées & source
de malheur)
justifié
Exemple: Annie & Bertie B 354-355
20
Raisonnement pratique 1 [B 355-360]

Comment convaincre une autre personne qu’elle devrait
changer ses objectifs/projets

La stratégie de la persuasion moraliste


Nous souhaitons simplement que l’autre adopte les objectifs/projets
que nous approuvons, et qu’il renonce à ceux que nous réprouvons
Problème:


Cela revient à la manipulation - nous voudrions imposer à l’autre nos propres
préférences; le manipulateur n’agit pas à partir d’une préoccupation morale
Illustration:
« Nous recourons à la rhétorique pour exciter les émotions des gens et
les canaliser comme on le souhaite. Le prédicateur dépeignant les
horreurs de l’enfer ou le politicien chantant les vertus de son parti et
les vices du parti adverse … [attachent] une charge émotionnelle à
diverses lignes d’action, histoire d’entraîner les gens dans la direction
souhaitée. » B 356
21
Raisonnement pratique 2 [B 355-360]
Comment convaincre une autre personne qu’elle
devrait changer ses objectifs/projets (suite)


La stratégie du raisonnement pratique

Nous souhaitons que l’autre poursuive des objectifs/projets
basées sur une meilleure compréhension des faits et/ou une
meilleure connaissance de lui-même.


Cette stratégie prend en considération le point de vue de l’autre; il
exclut ainsi la manipulation
Elle cherche à présenter des raisons qui visent à provoquer chez
l’autre
➔
une meilleure connaissance des faits
➔
une meilleure connaissance de ses propres préoccupations
➔
une meilleure connaissance des attitudes morales d’autrui à
propos des objectifs/projets en question
22
Raisonnement pratique 3 [B 355-360]
Exemples

➔
➔
➔
Mon amie Ursula pense à joindre les opposants à la recherche avec des OGM. Je pense que
cet objectif est mauvais et tend à retarder le progrès dans le domaine de l’agriculture et de la
médecine. En outre, je crois qu’il résulte, en partie, d’une mauvaise compréhension des
faits. Je lui demande de me faire comprendre la différence pertinente entre l’élevage par
sélection et la manipulation génétique. Je la prie de lire l’article « Science, Genetics and
Ethics: Memo for Tony Blair » de Richard Dawkins dans son livre The Devil’s Chaplain.
Mon ami Pierre pense accepter un poste dans le management d’une entreprise
multinationale. Il pense travailler les trois premières semaines de chaque mois à New York et
passer le reste du mois avec sa femme et ses trois enfants à Genève. Je lui pose la question
s’il a bien pondéré l’importance qu’il attache à sa carrière et l’importance qu’il attache à la
vie avec sa femme et ses enfants.
Mon ami Thomas – docteur en psychologie et auteur de nombreux articles spécialisés, mais
n’ayant pas réussi à décrocher un poste de professeur à l’université – vit depuis plusieurs
années de l’aide sociale, ce qui lui laisse le temps de continuer ses recherches. Je lui fais
comprendre que je ne peux pas approuver sa conduite, car il n’a pas besoin de vivre aux
frais d’autrui.
23
Raisonnement pratique 4 [B 355-360]

Pourquoi le raisonnement pratique en matière de morale est
une forme de conversation

Le raisonnement pratique ne doit pas nécessairement prendre la
forme d’une instruction (comme les exemples pourraient le suggérer)





Il se peut que je me trompe sur les ONG, et peut-être Ursula peut me le
faire comprendre
Il se peut que Pierre a bien pondéré l’importance de la famille et de la
carrière, et peut-être il peut me le faire comprendre.
Il se peut que mes réactions morales ne soient pas appropriées dans la
situation de Thomas, et peut-être il peut me le faire comprendre
Le raisonnement pratique en matière de morale est donc un processus
ouvert.
Cela n’implique pas que nous n’ayons pas de repères pour justifier
nos préférences (voir section suivante)
24
Qu’il est bon de se sentir mal &
Raisonnement pratique [B 353-360]
Q VIII-4: Expliquez d’abord (a) ce qui
caractérise l’image pluraliste de l’éthique,
et (b) pourquoi, selon cet image, il est
parfois bon de se sentir mal (353-355).
Expliquez ensuite (c) ce qui caractérise le
raisonnement pratique en matière de
morale et ce qui le distingue de la
persuasion au service des intérêts
particuliers (355-360).
25
Cohérence, objectivité,
imagination 1 [B 360-363]

Pourquoi se fier aux règles plutôt qu’à l’intuition cas
par cas

Le raisonnement veut nous faire comprendre un cas
particulier comme l’instance d’une régularité ou d’un ordre




Quels considérations s’appliquent au cas qui nous intéresse?
Pourquoi ces considérations?
Comment ces considérations sont-elles liées à d’autres?
Les règles nous permettent d’anticiper ce qu’il faut faire
ou ne pas faire
26
Cohérence, objectivité,
imagination 2 [B 360-363]

Peut-il y avoir un système de règles cohérent quand nous
reconnaissons une pluralité de valeurs?

Exemples de conflits entre valeurs



Rôle du raisonnement pratique:



Dire la vérité - ne pas blesser autrui
Ne pas tuer - secourir la vie d’autrui (cf. « the fat cave man »)
Ajuster les devoirs les uns aux autres - établir des priorités
Déterminer les circonstances qui nous permettent de pondérer
l’importance des valeurs en conflit
Comment faire?


L’étude de l’histoire peut nous faire comprendre quelles réponses aux
conflits entre les valeurs ont survécu l’épreuve du temps.
L’imagination morale nous permet de clarifier la relation entre valeurs
grâce aux expériences de pensée et à l’étude de la littérature.
27
Relativisme 1 [B 363-365]

L’image pluraliste de la morale suggère-t-il un relativisme
moral centré sur nos pratiques?

La possibilité de règles différentes mais équivalentes


La possibilité de règles différentes et contraires aux nôtres


Sexisme des Talibans, castes en Inde, l’esclavagisme
La contingence de nos règles n’implique pas qu’elles soient
arbitraires


Systèmes de famille patrilinéaires ou matrilinéaires
La contingence est inévitable - c’est la prise en compte de la nature
humaine qui compte
L’existence de systèmes morales incompatibles n’implique pas que
tous soient également bon

Comment les évaluer? Par le raisonnement pratique.
28
Relativisme 2 [B 363-365]

L’importance du raisonnement pratique dans l’évaluation des systèmes
moraux différents
« Ces systèmes sont une forme de solution aux problèmes de la vie. Mais
nous ne sommes pas tenus de les juger également bons (« juste
différents ») ni même tolérables. Nous pouvons légitimement estimer
qu’ils violent les limites qui nous importent. Ils bafouent les frontières de
la sollicitude et du respect qu’il convient pour nous de protéger. […] les
parties lésées sont en droit d’en éprouver du ressentiment et d’appeler le
monde à redresser leur situation. […]
En tenant ce langage nous exprimons nos sympathies, nos soucis, nos
valeurs. Mais telle est la vocation du raisonnement pratique. Il n’y a
aucune raison de s’en sentir coupable, comme s’il nous fallait un
certificat de Dieu, ou de la vérité normative (les Formes de Platon) pour
avoir le droit d’afficher nos opinions. » B 364-365

Le relativisme moral ne résiste pas au raisonnement pratique à travers
le temps.
29
Cohérence, objectivité,
imagination
&
Relativisme
[B 360-365]
Q VIII-5: Expliquez d’abord (a) l’importance
des règles en éthique, et (b) et le rôle de la
cohérence, de l’objectivité et de
l’imagination dans le raisonnement pratique
(360-363). Expliquez ensuite (c) pourquoi
l’image pluraliste de l’éthique n’aboutit pas
à un relativise moral (363-365).
30
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