2 Un peu d’information quantique pour se moti-
ver !
Dans un ordinateur quantique, le support physique traitant l’information
obéit aux lois de la Mécanique Quantique ! Les bits sont remplacés par des
qubits. Mais qu’est-ce que cela veut finalement dire ? Et puis c’est quoi un
qubit ?
Définition 2.1. Un qubit est l’état d’un système quantique à 2 niveaux. On
peut par exemple réaliser un qubit en considérant les 2 états de polarisation d’un
photon ou les 2 états de spin d’un électron : haut et bas.
On reviendra aux réalisations expérimentales plus tard. Concentrons nous
pour l’instant sur le principe du calcul quantique. Un qubit peut donc se trouver
dans une superposition cohérente de deux états de référence notés |0>et |1>.
Un registre, constitué d’un ensemble de qubits, peut également se trouver dans
une superposition cohérente de différents états, donc prendre diverses valeurs
à la fois ! Le calcul quantique consiste à manipuler de tels registres. On peut y
explorer simultanément des situations correspondant aux différentes valeurs du
registre. En particulier, on verra par la suite que les états de qubits intriqués
contiennent le maximum d’informations.
Un exemple pour comprendre quelque chose :
Si on dispose de N qubits, on peut très bien, comme avec les bits, représen-
ter tout nombre entier inférieur à 2N. Il suffit d’écrire ce nombre en base 2.
L’avantage d’un état qubit par rapport à un état bit classique est qu’il peut
représenter tout une floppée de nombres à la fois. Par exemple l’état EPR 1:
|01 >+|10 >qu’on peut fabriquer grâce à 2 qubits permet de représenter 1
et 2 en même temps ! Encore mieux avec 10 qubits, l’état :
1
√10 £|0000000001 >+|0000000010 >+|0000000100 >+|0000001000 >+
|0000010000 >+|0000100000 >+|0001000000 >+|0010000000 >+
|0100000000 >+|1000000000 >¤
est support des nombres 1, 2, 4, 8, 16, 32, 64, 128, 256 et 512 ! Pour factoriser un
nombre entier inférieur à 1024, mettons 538, on peut donc imaginer multiplier
des états intriqués contenant un grand nombre d’entiers. On diminue ainsi d’au-
tant le temps de factorisation que l’on considère de gros états non séparables.
L’inconvénient est qu’on récupère un résultat probabiliste (c’est une mesure sur
le système quantique).
Cependant le problème principal ne se situe pas à ce niveau. En effet dans
beaucoup de domaines on se satisfait très bien de réponses probabilistes :
–Le test de Miller-Rabin pour les nombres premiers
–Le calcul Monte-Carlo.
On a vu que la puisssance du calcul quantique était basé sur la manipulation
d’états intriqués. Ceci impose de préserver la cohérence durant toute la durée
du calcul. Or les qubits sont des objets physiques et non des êtres abstraits. En
particulier, ils vivent dans un environnement donné. Ils sont donc couplés avec ce
dernier. Ce phénomène induit de la décohérence, ainsi qu’une perte d’intrication
1Pour Einstein Podolsky Rosen qui sont finalement à la base de toute cette théorie.
2