d’administrer des activités plus faibles (de 1110 à 1850 Mbq) que les 3700 MBq
forfaitaires ainsi proposés dans les récents guidelines européens.
Les conséquences de cette attitude sont les suivantes :
- l’hospitalisation du patient en chambre d’isolement métabolique (d’ordinaire d’une
durée de 3 jours avec 3700 MBq) et le coût pour la société en sont d’autant réduits,
- la dose corporelle totale absorbée par le patient et l’exposition, l’irradiation du
personnel hospitalier en charge de ces malades en sont également d’autant diminués,
- les activités excrétées (qui doivent être gérées par les services de Médecine
Nucléaire) sont d’autant moindres, permettant une meilleure utilisation des chambres
métaboliques.
Une évaluation a posteriori des doses absorbées et une adaptation du suivi ?
La réalisation d’au moins 2 imageries après l’administration d’une dose thérapeutique
permet de calculer le T1/2 eff du traceur au niveau des foyers iodo-fixants. Connaissant
leur uptake à la 24ème heure (qui peut également être extrapolé à partir de ces
imageries), les doses absorbées peuvent être alors calculées a posteriori et leur
caractère ablatif ou non être ainsi estimé.
Si la dose s’avère insuffisante, la réinvestigation ultérieure du patient après sevrage
nous semble s’imposer, ce sevrage –malgré ses désagréments- représentant le
préalable nécessaire à une probable dose thérapeutique complémentaire.
Par contre, si la dose absorbée est ablative, le suivi du patient peut être allégé (dosage
de la Tg sous Thyrogen).
Une prise en considération des notions d’uptake et de demi-vie effective… qui
débouche sur un meilleur staging ?
Certaines lésions iodofixantes (ganglions cervicaux, médiastinaux, métastases
osseuses, pulmonaires ou hépatiques) ne sont détectées que sur l’imagerie réalisée
après dose thérapeutique. Leur captation peut en effet être telle (de l’ordre de 10e-5 ou
10e-6 de la dose) qu’elles sont « invisibles » après des activités diagnostiques (de 18.5
à 74-185 MBq d’I-131 ou d’I-123).
En outre, le T1/2 eff de l’Iode au niveau de ces lésions peut être si court que l’isotope
n’y est plus présent ou détectable quand l’imagerie est réalisée (suivant la littérature, de
3 à 7 jours et parfois plus après la prise orale de la gélule d’iode),
Ainsi, réalisant des images 3 (J+3) et 7 (J+7) jours après l’administration de doses
thérapeutiques d’I-131, avons-nous vu :
- des résidus cervicaux connus avant traitement et évidents à J+3, disparaître à J+7,
- dans deux cas, une métastase unique n’être détectée que sur l’imagerie à J+3.
Ces observations sont importantes à plusieurs titres :