Chantal Girard était éducatrice spécialisée à
l’Hôpital Rivière-des-Prairies auprès de patients atteints
de graves troubles mentaux. Elle aimait son travail et le
faisait avec enthousiasme et conviction.
Chantal Girard :
« L’important, ce n’est pas ce qui
arrive, c’est ce que tu fais avec ! »
On peut facilement imaginer qu’elle était appréciée et recon-
nue, tant sa foi et son amour de vivre transparaissent dès le
premier contact.
En 1996, l’apparition de symptômes inquiétants la force à
consulter. Alors que les médecins hésitent encore avec un
syndrome amyotrophique, le diagnostic tombe comme un
couperet en 2003 : Chantal devra vivre avec la sclérose en
plaques, qu’elle refusera toujours ensuite de voir comme une
fatalité mais plutôt comme une raison de se battre et de com-
prendre le message que la vie lui envoie.
Depuis, Chantal ne cesse de se tenir au courant de l’état des
recherches et des thérapies en développement. Elle place une
confiance sans limites envers ceux qui ont déjà déclaré la
guerre à cette maladie, qu’on connaît encore si mal et qu’on a
encore tant de mal à soigner.
Atteinte par la forme progressive primaire de la maladie, qui
ne connaît par ailleurs aucun traitement encore actuellement,
elle accepte de rejoindre l’équipe du CHUM en 2007 pour se
soumettre à une nouvelle thérapie. Elle gagne le surnom de
rat de laboratoire auprès de ses amis, qui la soutiennent et
l’encouragent à poursuivre son combat. Mais le traitement
ne fonctionne pas. Ses espoirs de guérison s’évanouissent un
moment, mais pas pour longtemps. Sa rage de vivre l’emporte
sur la morosité. Son sourire et sa vivacité, plus que jamais, la
guident vers de nouveaux espoirs.
La clinique de neurologie du CHUM la reçoit régulièrement.
Elle y obtient des soins particuliers et repart avec des conseils
qui l’aident à mieux gérer son quotidien. Même si son autono-
mie et sa force vitale sont intactes, un soutien psychologique
et une approche humaine de la part d’une équipe profession-
nelle et expérimentée lui apparaissent comme fondamentaux
pour garder la tête haute. Quand on lui demande quel regard
elle porte sur l’équipe du CHUM, elle explique que toute sa re-
connaissance va à ceux qui cherchent, vers ceux qui soignent
et vers les généreux donateurs pour que de nouveaux traite-
ments, enfin, rendent plus supportables des symptômes qui
sans cesse sont plus douloureux et difficiles à intégrer dans
une vie comblée et heureuse.
L’important, lui répétait son père aujourd’hui disparu, ce n’est pas
ce qui arrive, c’est ce que tu fais avec ! Chantal ne l’a pas oublié et en
a fait sa raison de vivre. Elle a décidé de s’impliquer dans le conseil
d’administration de la Sclérose en plaques St-Hyacinthe-Acton à
titre de secrétaire. Elle met à contribution toutes ses compétences,
notamment en participant à des levées de fonds et à des événe-
ments d’entraide.
J’ai rencontré Chantal quelques minutes après que son infirmière lui
propose une nouvelle molécule à l’essai. Son but : l’aider à retrouver
sa démarche de jeune fille ! Le rêve de Chantal qu’elle me confie
enfin : une fois ses économies rassemblées, elle rejoindra la France
et parcourra le chemin de Compostelle.
Chantal Girard
DOSSIER SPÉCIAL
Sclérose en plaques
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RECHERCHE CRCHUM SEPTEMBRE 2013