J’ai un oto-rhino
À nul autre pareil
Qui, sans un trémolo,
Se penche sur mon oreille,
Sans jouer le triste sire
En ôte “l’humaine cire”.
II sévit à l’Étoile,
Connaît tous les bouchons.
Le tympan n’est qu’un voile,
Soumis aux pires pressions,
Qui résiste à l’otite
Selon son propre rite.
Dès que l’oreille coule,
Je prends un rendez-vous.
Et là, la peur s’écoule
Par un traitement si doux.
Quand l’intruse est entrée,
À lui de la chasser.
Lydie, fille de marin,
Hisse le pavillon.
Le tympan, ce malin,
S’accroche à sa fonction.
Les osselets cessent de jouer
Et de se chamailler.
Quand l’hélix est en ire,
Il sait vite la calmer,
Par un coup d’élixir
Versé sur l’étrier.
Dès qu’il sonde l’enclume,
C’est l’marteau qui s’enrhume.
ÉDITORIAL
3
La Lettre d’oto-rhino-laryngologie et de chirurgie cervico-faciale - n° 232 - avril 1998
Les caves à éviter
S’appellent mastoïdes.
Il n’aime pas remarquer
L’apophyse styloïde
Qui, de son propre aveu,
Titille les bienheureux.
Tout conduit auditif
S’incline devant lui.
Même le plus rétif
Se calme dans la nuit
Et à coup d’Augmentin®
Se réveill’ frais l’matin.
Même le sieur Tragus,
Qui lui se coince la bulle,
Déclare mordicus
Son amour pour Lobule.
À défaut du Lido
L’emmène près des canaux.
Mon prude oto-rhino
N’aime pas les vilains mots.
Si Eustache est trompé,
Ni cocu, ni Fallope,
Quand la vertu galope
Le langage est châtié.
Anthélix, limaçon
Null’ part sont apparus.
Ce sont des mollassons
Lymphatiques et repus
Qui pour de l’hérésie
Prennent la poésie. L. Marinet