n°232 20/04/04 É 12:30 Page 3 D I T O R I A L Les caves à éviter S’appellent mastoïdes. Il n’aime pas remarquer L’apophyse styloïde Qui, de son propre aveu, Titille les bienheureux. J’ai un oto-rhino À nul autre pareil Qui, sans un trémolo, Se penche sur mon oreille, Sans jouer le triste sire En ôte “l’humaine cire”. II sévit à l’Étoile, Connaît tous les bouchons. Le tympan n’est qu’un voile, Soumis aux pires pressions, Qui résiste à l’otite Selon son propre rite. Dès que l’oreille coule, Je prends un rendez-vous. Et là, la peur s’écoule Par un traitement si doux. Quand l’intruse est entrée, À lui de la chasser. Lydie, fille de marin, Hisse le pavillon. Le tympan, ce malin, S’accroche à sa fonction. Les osselets cessent de jouer Et de se chamailler. Quand l’hélix est en ire, Il sait vite la calmer, Par un coup d’élixir Versé sur l’étrier. Dès qu’il sonde l’enclume, C’est l’marteau qui s’enrhume. Tout conduit auditif S’incline devant lui. Même le plus rétif Se calme dans la nuit Et à coup d’Augmentin® Se réveill’ frais l’matin. Même le sieur Tragus, Qui lui se coince la bulle, Déclare mordicus Son amour pour Lobule. À défaut du Lido L’emmène près des canaux. Mon prude oto-rhino N’aime pas les vilains mots. Si Eustache est trompé, Ni cocu, ni Fallope, Quand la vertu galope Le langage est châtié. Anthélix, limaçon Null’ part sont apparus. Ce sont des mollassons Lymphatiques et repus Qui pour de l’hérésie Prennent la poésie. La Lettre d’oto-rhino-laryngologie et de chirurgie cervico-faciale - n° 232 - avril 1998 L. Marinet 3