Conclusion partielle et transition à partir du schéma monétariste : logique inflationniste est dominante à long terme,
la monnaie ne permettant pas de modifier le fonctionnement des marchés, mais, à court terme, elle peut avoir un im-
pact sur le niveau de l'activité
B) … MAIS L’HISTOIRE ET LA DYNAMIQUE DU CAPITALISME SOULIGNENT LA PLACE CENTRALE DE LA MON-
NAIE
1) La logique capitaliste est une logique monétaire
• référence au schéma marxiste : capitalisme se fonde sur le principe de l'accumulation du capital qui prend une
forme monétaire, ainsi que sur la généralisation de l'échange marchand, qui suppose une expression monétaire
(rôle de la monnaie est également présent chez Weber)
• Révolution Industrielle s'accompagne d'un développement de la logique monétaire (cf. Polanyi) avec une stabilisa-
tion des conditions d'émission de la monnaie et une expansion des différentes formes de monnaie
2) Une économie monétaire de production
• principe formulé par J. Law et que l'on retrouve dans différents courants de la réflexion économique : quantité de
monnaie circulant dans l'économie a un impact sur l'activité et la croissance
• formulation keynésienne : monnaie n'est pas désirée uniquement pour des motifs de transaction, mais également
pour elle-même ; le taux d'intérêt est alors un phénomène monétaire (et non réel comme la réflexion dichoto-
mique) : une variation de ce taux a un impact sur l'activité économique (exemple de l'investissement)
• on peut alors définir le schéma d'une économie monétaire de production où l'impulsion de l'activité est donnée par
l'accord par une banque d'une création de monnaie au profit d'un projet de dépense d'un agent (consommation ou
investissement – cf. Schumpeter), ce qui va enclencher le circuit économique
3) Monnaie et croissance
• réflexion apparaît au 19
ème
siècle (Banking principle) : un accord de crédits insuffisant peut bloquer l'activité
économique (cf. crises périodiques au 19
ème
interprétées comme le résultat d'une pénurie monétaire qui bloque
l'investissement dans le contexte de l’étalon-or)
• période de forte croissance de l'après-guerre s'accompagne d'une expansion du crédit (économie d'endettement)
qui soutient la dynamique des trente glorieuses
• une politique monétaire restrictive peut alors se traduire par une croissance ralentie avec des coûts sociaux en
matière de chômage
• crise actuelle : réflexion sur le blocage du crédit et les conséquences d’une remontée trop précoce des taux d’intérêt
Conclusion :
• Si une croissance excessive de la masse monétaire peut se traduire par une poussée inflationniste déstabilisant le
fonctionnement de l'économie, il semble difficile d'accepter l'idée que la monnaie est fondamentalement neutre et
que le niveau de l'activité économique n'est déterminé que par des facteurs réels. La logique marchande et capita-
liste suppose un rôle actif de la monnaie dans le fonctionnement de l'économie.