"LA MONNAIE EST …" – J. LAW
Vous vous interrogerez sur le rôle de la monnaie et la place des phénomènes mo-
nétaires dans la croissance capitaliste depuis la Révolution Industrielle
Importance de la réflexion sur les termes du sujet
Rôle de la monnaie
Place des phénomènes monétaires
Croissance capitaliste
Introduction
Analyse des phénomènes constatés à partir de 2008 : questions autour de la monnaie (confiance, impact des
phénomènes monétaires sur l’activité économique) ; place centrale de la monnaie dans la dynamique écono-
mique
Nécessité d’un double élargissement de la réflexion :
Dynamique historique (lien avec la croissance capitaliste – définie autour de l’accumulation du capital)
Enjeux théoriques : conceptions théoriques autour du lien monnaie - économie
A) ON PEUT CONSIDERER QUE LA MONNAIE TIENT UNE PLACE RELATIVEMENT REDUITE DANS LA DYNA-
MIQUE DES ECONOMIES…
1) La monnaie est fondamentalement un instrument d’échange
analyse de l'apparition et du développement de la monnaie comme moyen de faciliter l'échange (lecture des fonc-
tions de la monnaie permettant de dépasser les limites du troc lorsque l'économie devient plus complexe)
lecture de l'histoire de la monnaie en terme de dématérialisation avec une facilité d'utilisation de plus en plus
grande
dans cette perspective, on peut concevoir un équilibre sans monnaie :
principe de la loi des débouchés de J. B. Say qui souligne que la dynamique de l'économie naît du secteur réel et
que la monnaie n'est demandée que pour les transactions
conception de l'équilibre général walrassien n'accorde pas une place déterminante à la monnaie
mise en place du schéma dichotomique qui juxtapose au secteur réel (déterminant) le secteur monétaire qui n'in-
flue que sur le niveau général des prix
2) La monnaie peut alors jouer un rôle déstabilisant dans l’économie
principe d'exogénéité (la création monétaire ressort de décisions prises par les autorités ou de facteurs externes
à la logique économique) : une croissance excessive de la masse monétaire se traduit par de l'inflation supplémen-
taire
nécessité de contrôler la création monétaire pour éviter tout risque d'inflation : Currency principle au 19
ème
siècle (contexte d’étalon or), logique monétariste (Friedman) à partir de la fin des années 70, réformes de la poli-
tique monétaire et des modalités de financement de l'économie dans la période contemporaine
3) Interrogation sur la période actuelle
Crise serait liée à des erreurs de gestion conduisant à une création monétaire et à une prise de risque excessive
(alea moral)
Question des politiques mises en œuvre : relance monétaire facilite le développement de bulles (cf. glissement ac-
tuel vers la crise des dettes publiques)
Conclusion partielle et transition à partir du schéma monétariste : logique inflationniste est dominante à long terme,
la monnaie ne permettant pas de modifier le fonctionnement des marchés, mais, à court terme, elle peut avoir un im-
pact sur le niveau de l'activité
B) … MAIS L’HISTOIRE ET LA DYNAMIQUE DU CAPITALISME SOULIGNENT LA PLACE CENTRALE DE LA MON-
NAIE
1) La logique capitaliste est une logique monétaire
référence au schéma marxiste : capitalisme se fonde sur le principe de l'accumulation du capital qui prend une
forme monétaire, ainsi que sur la généralisation de l'échange marchand, qui suppose une expression monétaire
(rôle de la monnaie est également présent chez Weber)
Révolution Industrielle s'accompagne d'un développement de la logique monétaire (cf. Polanyi) avec une stabilisa-
tion des conditions d'émission de la monnaie et une expansion des différentes formes de monnaie
2) Une économie monétaire de production
principe formulé par J. Law et que l'on retrouve dans différents courants de la réflexion économique : quantité de
monnaie circulant dans l'économie a un impact sur l'activité et la croissance
formulation keynésienne : monnaie n'est pas désirée uniquement pour des motifs de transaction, mais également
pour elle-même ; le taux d'intérêt est alors un phénomène monétaire (et non réel comme la réflexion dichoto-
mique) : une variation de ce taux a un impact sur l'activité économique (exemple de l'investissement)
on peut alors définir le schéma d'une économie monétaire de production où l'impulsion de l'activité est donnée par
l'accord par une banque d'une création de monnaie au profit d'un projet de dépense d'un agent (consommation ou
investissement – cf. Schumpeter), ce qui va enclencher le circuit économique
3) Monnaie et croissance
réflexion apparaît au 19
ème
siècle (Banking principle) : un accord de crédits insuffisant peut bloquer l'activité
économique (cf. crises périodiques au 19
ème
interprétées comme le résultat d'une pénurie monétaire qui bloque
l'investissement dans le contexte de l’étalon-or)
période de forte croissance de l'après-guerre s'accompagne d'une expansion du crédit (économie d'endettement)
qui soutient la dynamique des trente glorieuses
une politique monétaire restrictive peut alors se traduire par une croissance ralentie avec des coûts sociaux en
matière de chômage
crise actuelle : réflexion sur le blocage du crédit et les conséquences d’une remontée trop précoce des taux d’intérêt
Conclusion :
Si une croissance excessive de la masse monétaire peut se traduire par une poussée inflationniste déstabilisant le
fonctionnement de l'économie, il semble difficile d'accepter l'idée que la monnaie est fondamentalement neutre et
que le niveau de l'activité économique n'est déterminé que par des facteurs réels. La logique marchande et capita-
liste suppose un rôle actif de la monnaie dans le fonctionnement de l'économie.
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