Abélard, maître tombé amoureux de son élève Eloïse puis se retranche après avoir été châtié. C’est
un philosophe du langage et le premier à avoir pensé à l’arbitraire du signe. C’est l’usage historique
et social qui fixe le lien entre le mot et la chose donc arbitraire. Position déjà avancé avec Jean de
Meun dans le Roman de la Rose. Prend de plus en plus de place par rapport à la position réaliste.
2. Les ancêtres des dictionnaires
La pratique de l’explication lexicale a été faite par une main, pas du premier copiste et ajoute des
informations sur les manuscrits. On a parfois l’explication dans des appendices, listes de vocabulaire
notamment des listes qui permettaient d’apprendre le français en Angleterre (nominalia).
En 1501, le mot dictionnaire apparait pour désigner un recueil de mots qui est rangé selon des
critères qui varient. Les premiers glossaires apparaissent au 9ème siècle : listes d’équivalence entre
des mots latins classiques et des mots latins populaires.
a. Le développement de la lexicographie sur la base du latin
On cherche à expliquer un mot latin en langue latine mais parfois aussi en langue française -> langue
ancillaire, au service du latin. Il faut attendre le 15ème siècle pour que le dictionnaire présente des
entrées en français. A la fin du 15ème, on a des explications entre langue vivante (Calepino :
Italien/français). Pulci est un dictionnaire seulement en Italien. En 1539, Estienne est un dictionnaire
seulement en français expliqué en français mais traduit en latin encore.
Au 17ème, les dictionnaires s’émancipent du latin (Nicot, Furetière)
b. L’ordre alphabétique
Au 11ème, on regroupe les mots d’après une initiale mais pas tous les mots. Le rangement par ordre
alphabétique est encore complexe car la graphie n’est pas figée. Au 14ème siècle, le lexique latin-
français se nomme Alma (1er mot) et s’essaye au classement alphabétique.
En 1694, on range les mots par racine mais on n’adopte pas l’ordre alphabétique. La seconde édition
du dictionnaire de l’Académie en 1718 s’aligne sur le principe de l’ordre alphabétique
Dictionnaire historique de la langue française d’Alain Rey
Garnier numérique, CNRTL, Furetière, DML
Déclinaisons bicasuelles et la ruine du système
Le Français hérite du latin populaire. De six déclinaisons latines, on descend à deux conservées par
l’Ancien Français mais tombe en ruine à la fin du Moyen-Age pour laisser la place au Moyen Français.
- Pas de grammaire ni de système de déclinaisons
- Pratiques variaient d’une région à une autre
Vers le 14ème-15ème siècle, c’est l’abandon de la déclinaison à 2 cas. Les manuscrits des textes sont
rarement antérieurs au 14ème siècle. Par exemple, pour Chrétien de Troyes, on retrouve donc des
omissions de déclinaison par recopie. Les méthodes des éditeurs ont changées et évoluées. Les
modifications d’éditeurs scientifiques se fait par intervention corrective.