Résumé
Cet essai (projet) a pour souche le site de l’Ile Verte. Elle est située dans l’estuaire du Saint-Laurent à
proximité de Rivière-du-Loup et renferme un bijou de culture, de paysage et d’architecture de 12km2
préservé par son isolement de la terre ferme. Le fleuve, qui l’enveloppe, la protège et fusionne les
Verdoyants à leur espace si particulier qui se manifeste dans les traits de caractères de l’île et de ses
résidents. Son esprit est porté par le bâti et les paysages, mais aussi par la population, gardienne de
l’histoire, des traditions et des légendes. En effet, la recherche de l’esprit du lieu a initié tout le processus
théorique soit l’établissement d’un cadre d’analyse axé sur le paysage permettant d’identifier les éléments
caractéristiques de l’esprit de l’île. Ces éléments ont ensuite informés le projet d’architecture et, pour y
arriver, le courant de pensée et de matérialisation ciblé est l’architecture analogue. L’essence de la pensée
analogue est une réappropriation d’éléments du contexte par le concepteur permettant une continuité
architecturale ancrée dans le pouvoir d’évocation. Par ce type d’édification, le projet vise à créer des lieux
unificateurs et identitaires permettant de perpétuer et de toucher la mémoire collective des Verdoyants. Le
pouvoir d’évocation de l’architecture et toute la subjectivité associée à des éléments physiques sont
exploités dans ce but.
Les interventions se divisent en trois, soit la conception d’un centre culturel, la mise en place d’une tour
d’observation et la récupération d’une vieille grange typique pour y déménager le musée du squelette. Le
centre culturel est implanté près du plus vieux phare du Saint-Laurent et se veut sensible à la mémoire
collective et aux paysages particuliers de l’île. Il propose un espace où Verdoyants et visiteurs peuvent se
rencontrer et permet de réinterpréter plusieurs éléments caractéristiques de l’Ile Verte dont les ensembles
bâtis, la matérialité et les pêches à fascine. L’ajout d’une tour d’observation à l’extrémité du « bout d’en
haut » est prévu afin de créer un nouveau pôle et de repenser la figure du phare. Pour sa part, le musée du
squelette permet d’animer une vieille grange caractéristique afin d’en assurer la conservation.
En bref, le projet tend à démontrer comment une architecture analogue, au fort pouvoir d’évocation, peut
générer des espaces valorisant l’esprit du lieu ciblé par une analyse du paysage culturel ou plus
précisément du site, de son histoire, de son architecture vernaculaire et de son contexte paysager
humanisé.