N° 160

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N° 160
11 août 2007
2 � le numéro
Editorial :
Du changement dans la continuité… et réciproquement
Dès 1970, Louis Salleron fit paraître une critique du Novus Ordo Missae, aux Nouvelles Editions
Latines, sobrement intitulée « La Nouvelle Messe ». On pouvait y lire : « Il n’y a pas, à regarder le fond
du problème, de débat entre l’ancienne et la nouvelle messe. Il n’y a que le problème de la messe ellemême. C’est toujours lex orandi, lex credendi. La loi de la prière ne fait qu’un avec la loi de la foi. Telle
messe, telle foi. (…) Tout, aujourd’hui, s’effrite ensemble. Tout ne sera restauré qu’ensemble ».
Pour pouvoir considérer la messe de Paul VI comme un changement dans la continuité de la messe
traditionnelle - sans rupture aucune -, il faut s’affranchir de la lex credendi. Alors, on peut même affirmer
que la messe de toujours manifeste une continuité dans le changement… Mais ces pirouettes relèvent
de l’équilibrisme, et non du catholicisme.
Abbé Alain Lorans
Le prochain numéro de DICI paraîtra le 22 septembre.
SOMMAIRE
DE ROME
Benoît XVI salue la rencontre interreligieuse du Japon. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Le cardinal Sebastiani demande aux Européens d’accueillir la Turquie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Mise en garde du secrétaire du pape contre l’islamisation de l’Europe. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Le jugement du cardinal Cottier sur le Motu proprio Summorum Pontificum. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Le cardinal Levada commente les réactions au document romain sur « certains aspects de la doctrine sur l’Eglise ». . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Nouveau Musée philatélique et numismatique du Vatican. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Le Père Cantalamessa prêche contre les limbes et pour le salut universel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
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L’EGLISE DANS LE MONDE
Québec : Pratique religieuse en baisse, désaffectation des églises en hausse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
Allemagne : Des associations s’organisent en vue de l’application du Motu proprio sur la messe traditionnelle. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
Allemagne et Etats-Unis : Les juifs et la messe tridentine. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
Italie : Une « école de terrorisme » dans une mosquée de Pérouse. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
Italie : Benoît XVI répond aux questions des prêtres des diocèses de Belluno-Feltre et de Trévise. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
Inde : Une école catholique attaquée. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
France : Décès du cardinal Lustiger. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
La messe du pape ou l’exemple d’en haut. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
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LE JOURNAL
De Rome
B
enoît XVI salue la rencontre interreligieuse du Japon
Le 4 août, le Bureau de presse
du Saint-Siège a publié le message
de Benoît XVI adressé au Vénérable
Kahjun Handa, chef suprême de la
secte bouddhique japonaise Tendai,
à l’occasion du 20e anniversaire de la
rencontre interreligieuse sur le Mont
Hiei (Japon).
« Je suis heureux de vous saluer
ainsi que tous les représentants religieux réunis à l’occasion du 20 e
Anniversaire du Sommet Religieux
sur le Mont Hiei. Je veux aussi transmettre mes voeux les meilleurs au
Vénérable Eshin Watanabe et rappeler le souvenir de votre distingué prédécesseur comme Chef Suprême de
la Dénomination Bouddhiste Tendai,
Vénérable Etai Yamada. C’est lui qui,
ayant participé à La Journée de Prière
pour la Paix à Assise ce jour mémorable du 27 octobre 1986, avait organisé [le 4 août 1987] un sommet interreligieux sur le Mont Hiei à Kyoto
afin d’entretenir la flamme de l’esprit d’Assise. Je suis également heureux que le Cardinal Paul Poupard,
Président du Conseil Pontifical pour
le Dialogue Interreligieux, puisse
participer à cette réunion.
le globe, est en même temps une prière à Dieu et un appel à chaque frère
et sœur de notre famille humaine.
A l’occasion de votre réunion sur le
Mont sacré Hiei, représentant des
religions différentes, je vous assure
de ma proximité spirituelle. Puissent
vos prières et votre coopération vous
remplir de la paix de Dieu et renforcer votre résolution de témoigner de
la paix qui surmonte l’irrationalité
de la violence.
« D’un point de vue surnaturel,
nous comprenons que la paix est à la
fois un don de Dieu et une obligation
pour chaque individu. En effet le cri
du monde pour la paix, écho des familles et des communautés à travers
« Sur vous tous j’invoque une
abondance de bénédictions divines
d’inspiration, d’harmonie et de joie. »
(source : www.vatican.va)
L
e cardinal Sebastiani demande aux Européens d’accueillir
la Turquie
Après la reconduction - pour 5 ans
- du mandat du Premier ministre turc
Recep Tayyip Erdogan, membre
du parti conservateur musulman
AKP, le cardinal Sergio Sebastiani,
président de la Préfecture pour les affaires économiques du Saint-Siège et
ancien nonce en Turquie, s’est exprimé dans le quotidien italien Corriere
della Sera du 23 juillet :
« Pour l’Europe et pour les Eglises
chrétiennes c’est le meilleur résultat, mais maintenant il devient encore plus important que l’Union
Européenne prenne sérieusement en
compte les négociations pour l’entrée
de la Turquie dans l’Union. C’est un
bon résultat parce que cela lui permet de faire avancer son programme
de réforme et empêche d’entamer la
laïcité de l’Etat. Négociateur habile, il continuera sa politique d’attention bipolaire à l’Europe et au monde arabe.
« Nous savons combien il tient à
l’entrée dans l’Union (européenne),
mais le monde arabe est également
important pour la Turquie, et pas
seulement pour des raisons d’identité
islamique mais aussi pour le pétrole.
Arriver à une solution demandera du
temps, et les cinq ans qu’il gagne avec
cette victoire, sans doute, pourra-t-il
les employer à solliciter un meilleur
accueil de la part de l’Europe.
« Je suis certain que claquer la
porte au nez de la Turquie serait une
imprudence, parce que ce grand pays
pourrait alors être tenté de sortir de
l’OTAN et de s’engager sur les voies
du fondamentalisme. L’Union doit
prêter une grande attention aux progrès que la Turquie accomplit sur le
chemin d’une pleine démocratisation
et particulièrement sur la question
des droits de l’homme, y compris la
liberté religieuse, mais ne doit pas
donner d’ultimatum et ne doit pas
blesser la susceptibilité de son interlocuteur. » (source : Corriere della
Sera)
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ise en garde du secrétaire du pape contre l’islamisation
de l’Europe
Le 27 juillet, le supplément magazine du journal allemand Süddeutsche
Zeitung a publié un entretien avec
Mgr Georg Gänswein, secrétaire
particulier de Benoît XVI :
« Il ne faut pas minimiser les tentatives d’islamisation de l’Occident,
et le danger qui en découle pour
l’identité de l’Europe ne doit pas être
ignoré sous prétexte d’une prévenance faussement compréhensive. Le catholicisme le voit bien et le dit clairement. L’Occident ne peut ignorer les
L
tentatives d’islamisation auxquelles il
est soumis. Le respect envers l’islam
ne doit pas faire sous-évaluer les risques pour l’identité de l’Europe. (…)
« Je considère comme prophétique
le discours de Ratisbonne, tel qu’il
a été prononcé » par Benoît XVI à
l’Université de Ratisbonne le 12 septembre 2006. Le pape a voulu « s’opposer à une certaine ingénuité ». (cf.
DICI n° 142)
« Il faut être conscient qu’un seul
islam n’existe pas et qu’il ne reconnaît
pas une voix unique engageant tous
les musulmans. Sous le concept d’islam se retrouvent de nombreux courants différents, souvent ennemis les
uns des autres, jusqu’aux extrémistes
qui se réclament du Coran et agissent
avec des fusils.
« Le Saint-Siège cherche à nouer
un contact interreligieux à travers le
Conseil pontifical pour le dialogue
interreligieux et à favoriser les rencontres ». (sources : AFP /apic)
e jugement du cardinal Cottier sur le Motu proprio
Summorum Pontificum
Le cardinal Georges Cottier,
ancien théologien de la Maison
Pontificale, interrogé par I. MEDIA,
a donné son point de vue sur les trois
documents récemment publiés au
Vatican : la Lettre du pape aux catholiques de Chine, le Motu proprio sur
la messe tridentine et le document
de la Congrégation pour la doctrine
de la foi sur ‘certains aspects de la
doctrine sur l’Eglise’. Il a estimé que
ces textes « marquent » le pontificat.
S elon lu i , le Mot u P ropr io
Summorum pontificum sur la libéralisation de l’usage de la messe préconcilaire a « une visée œcuménique
à l’égard des frères qui ne se considèrent pas séparés, mais sont en
fait schismatiques ». Sur ce point, le
théologien suisse s’oppose au cardinal Castrillón Hoyos qui déclarait
le 13 novembre 2005, à la chaîne italienne TV Canal 5 : « On ne peut pas
dire en termes corrects, exacts, précis
qu’il y ait schisme. Il y a, dans le fait
de consacrer sans mandat pontifical,
une attitude schismatique. Ils sont
L
à l’intérieur de l’Eglise. Il y a seulement ce fait qu’il manque une pleine, une plus parfaite, une plus pleine
communion, parce que la communion existe ».
Le cardinal Cottier rappelle que
« ce qui est toujours mis en avant
par Ecône, c’est la liturgie », pourtant « les motivations profondes sont
bien le Concile Vatican II, la liberté
religieuse et l’œcuménisme ». Ainsi,
pour lui, « maintenant qu’il n’y a plus
de problème avec la liturgie, cela va
forcer les fidèles de Mgr Lefebvre à
prendre position ». Ici, le prélat suisse
laisse entendre que la question liturgique n’aurait été qu’un prétexte masquant à dessein un conflit doctrinal
autrement plus profond. Mgr Fellay
a clairement indiqué cette divergence
majeure dans sa « Lettre aux fidèles »
dès le 7 juillet 2007, jour de la parution du Motu proprio : « Il y a chez
Benoît XVI le désir certain de réaffirmer la continuité de Vatican II et
de la messe qui en est issue, avec la
Tradition bimillénaire. Cette néga-
tion d’une rupture causée par le dernier concile – déjà manifestée dans
le discours à la curie du 22 décembre 2005 – montre combien l’enjeu
du débat entre Rome et la Fraternité
Saint Pie X est essentiellement doctrinal ».
Le cardinal Castrillón Hoyos,
pour sa part, répond à la question du
journaliste Gianni Cardinale dans
le mensuel 30 Giorni d’août : Quelles
perspectives ce Motu proprio peut-il
ouvrir pour les disciples de Mgr Lefebvre ?
- Ces derniers ont toujours demandé que chaque prêtre puisse célébrer
la messe de saint Pie V. Désormais
cette faculté est reconnue officiellement et formellement. D’autre part,
le Pape réaffirme que la messe que
nous officions tous les jours, celle du
Novus ordo, reste la modalité ordinaire de célébrer l’unique rite romain.
Donc on ne peut nier la valeur, et encore moins la validité du Novus ordo.
Ceci doit être clair. (sources : apic/imedia/30 Giorni)
e cardinal Levada commente les réactions au document romain sur « certains aspects de la doctrine sur l’Eglise »
Après le publication du document
de la Congrégation pour la doctrine de la foi sur ‘certains aspects de
la doctrine sur l’Eglise’, le 10 juillet
2007, le cardinal William Levada,
préfet de la Congrégation, s’est dit
étonné des réactions négatives dans
les milieux œcuméniques, - au cours
d’une conférence à San Francisco, le
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•
22 juillet, reprise par Radio Vatican
en langue allemande.
« Ce document est un instrument
de travail interne à l’Eglise qui ne
veut en aucun cas abaisser les autres
communautés de foi », a-t-il déclaré.
Le document contient « des éléments
de vérité », a-t-il souligné.
En rappelant que « l’Eglise du
Christ subsiste uniquement dans
l’Eglise catholique », le cardinal
William Levada, successeur du cardinal Joseph Ratzinger à la tête
de la Congrégation de la foi, n’a fait
que reprendre les thèses exposées par
son prédécesseur dans la déclaration
Dominus Jesus, en l’an 2000. Le cardinal américain a ainsi rappelé que
les autres communautés chrétiennes, si elles ne sont pas dépourvues
« d’éléments de vérité et de sanctification », n’offrent pas « la plénitude »
du Salut. En ne reconnaissant pas
N
la primauté du pape, les Eglises orthodoxes souffrent de « déficience ».
Quant aux protestants, ils ne peuvent
constituer que « des communautés
ecclésiales ».
Selon lui, ces principes ont été
réaffirmés pour lutter contre les « interprétations erronées » du Concile
Vatican II en matière œcuménique. Il ne s’agissait pas d’entraver le
dialogue avec les autres confessions
chrétiennes, mais de le mener dans
le respect de « l’identité de la foi catholique ».
Pour sa part, le cardinal Cottier,
ancien théologien de la Maison pontifical, répondant à l’agence I. MEDIA,
a déclaré : « Il n’y a rien de neuf » dans
ce texte qui a voulu simplement répéter des « précisions utiles » concernant l’Eglise catholique face à « certaines interprétations peu claires »
de certains théologiens. Même si ces
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affirmations « peu diplomatiques (…)
font mal à certains » dans le dialogue
œcuménique, il fallait clarifier la position de l’Eglise catholique. Le pape
a ainsi souhaité éviter de laisser « planer une ambiguïté ».
A entendre le prélat suisse, on
pourrait croire que ce document
précise utilement en dissipant des
« interprétations peu claires », et
clarifie en ne laissant plus « planer
une ambiguïté » ; c’est oublier que
le commentaire joint au document
romain reconnaît lui-même fournir
une présentation paradoxale de cet
œcuménisme conciliaire qui s’efforce d’« harmoniser deux affirmations
doctrinales » différentes, en l’occurrence divergentes : ‘l’Eglise du Christ
est l’Eglise catholique’ ET ‘les autres
communautés chrétiennes sont des
réalités ecclésiales ni vides ni pleines’.
(sources : apic/imedia)
ouveau Musée philatélique et numismatique du Vatican
Le nouveau musée philatélique et
numismatique du Vatican sera inauguré le 25 septembre 2007, a déclaré
Mgr Renato Boccardo, secrétaire général du gouvernorat de la Cité
du Vatican. Réuni aux Musées du
Vatican, il présentera au public les
pièces émises par la Cité du Vatican
depuis le pontificat de Pie IX (18461878), et les timbres depuis le pontificat de Pie XI (1922-1939).
A l’occasion de l’ouverture du
nouveau musée une série de timbres
et une enveloppe spéciale seront mis
L
en vente dès le 20 septembre prochain. Egalement une série de 6 timbres marquant le 50e anniversaire de
la signature des Traités de Rome instituant les communautés européennes en 1957.
En 2008 les internautes pourront acheter en ligne des articles de
la boutique des Musées du Vatican,
des pièces de monnaie et des timbres
du Bureau philatélique et numismatique sur le site internet de l’Etat de la
Cité du Vatican - www.vaticanstate.
va. On peut déjà y consulter un cata-
logue de toutes les pièces et de tous
les timbres émis depuis 1929.
Site internet de l’État de la
Cité du Vatican : L’État de la Cité
du Vatican, créé lors de la signature
du Traité du Latran entre le SaintSiège et l’Italie le 11 février 1929,
présente - sur le site internet http://
www.vaticanstate.va/- les structures
gouvernementales, les institutions
(musées, bibliothèque…) et les services offerts aux habitants et aux visiteurs.
e Père Cantalamessa prêche contre les limbes et pour le salut universel
Le père capucin Raniero
Cantalamessa est le prédicateur de
la Maison pontificale, à ce titre il
prêche devant le pape et les cardinaux. Le dimanche 24 juin pour la
Commentaire
fête de saint Jean-Baptiste, il parlait
des Limbes en ces termes : « L’Eglise a
estimé que Jean-Baptiste a déjà été sanctifié dans le sein maternel, par la présence
du Christ ; c’est pour cette raison qu’elle
célèbre la fête de sa naissance. Ceci nous
donne l’occasion d’évoquer une question
délicate, qui a pris aujourd’hui une importance particulière à cause des millions
d’enfants qui, surtout en raison de la dif-
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fusion effrayante de l’avortement, meurent
sans avoir reçu le baptême. Que dire de ces
enfants ? Sont-ils eux aussi d’une
certaine manière sanctifiés dans
le sein maternel ? Y a-t-il un salut pour eux ?
« Sans hésiter je réponds : bien sûr que
le salut existe pour eux. Jésus ressuscité
dit également d’eux : « Laissez venir à moi
les petits enfants ». L’idée selon laquelle les
enfants non baptisés étaient destinés aux
Limbes, un lieu intermédiaire dans lequel
on ne souffre pas mais dans lequel on ne
jouit pas non plus de la vision de Dieu,
s’est répandue à partir du Moyen-âge.
Mais il s’agit d’une idée qui n’a jamais été
définie comme vérité de foi de l’Eglise. Il
s’agissait d’une hypothèse des théologiens
qu’à la lumière du développement de la
conscience chrétienne et de la compréhension des Ecritures, nous ne pouvons plus
maintenir ».
Ainsi donc pour le père
Ca nta la messa , la question des
Limbes est définitivement close. La
doctrine traditionnelle exprimée,
entre autres, par le Catéchisme de
saint Pie X, n’était qu’une hypothèse aujourd’hui balayée par le document de la Commission Théologique
Internationale : « La discussion est
aujourd’hui close car récemment, la
Commission théologique internationale,
qui travaille pour la congrégation pour la
Doctrine de la foi a publié un document
affirmant précisément cela ».
Le père Cantalamessa omet de
préciser ici que ce texte est le fruit
d’un organe consultatif, dépourvu de
toute autorité magistérielle, et que le
cardinal Levada en a approuvé la publication en qualité de président de
la CTI, et non en qualité de préfet
de la Congrégation pour la doctrine
de la foi, et que l’« approbation orale », donnée pour la publication par
Benoît XVI à l’audience du 19 janvier 2007, n’engage pas l’autorité pontificale et n’oblige pas la conscience
des fidèles (voir l’étude parue dans Le
Courrier de Rome n° 302, juillet-août
2007, Les Limbes aux… Limbes).
« Il me semble utile de revenir sur ce
thème à la lumière de cet important docu-
ment pour expliquer certaines des raisons
qui ont conduit l’Eglise à tirer cette conclusion. Jésus a institué les sacrements comme
moyens ordinaires pour le salut. Ceuxci sont donc nécessaires et celui qui, alors
qu’il peut les recevoir, les refuse contre sa
conscience ou les néglige, compromet sérieusement son salut éternel. Mais Dieu ne s’est
pas lié à ces moyens. Il peut sauver également à travers des chemins extraordinaires, lorsque la personne, sans aucune faute de sa part, est privée du baptême. Il l’a
fait par exemple avec les Saints Innocents,
morts eux aussi sans baptême. L’Eglise a
toujours admis la possibilité d’un baptême
de désir et d’un baptême de sang, et tant de
ces enfants ont vraiment connu un baptême de sang, même s’il est de nature différente ». – Le prédicateur de la Maison
pontificale mêle la doctrine traditionnelle du baptême du sang - celui
des martyrs exécutés en haine de la
foi catholique – et l’hypothèse nouvelle d’un « baptême » des victimes
de l’avortement, abusivement identifiées par lui à des martyrs de la foi.
« Je ne crois pas que la clarification de
l’Eglise encourage l’avortement ; si c’était
le cas, ce serait véritablement tragique et
il faudrait se préoccuper sérieusement, non
pas du salut des enfants non baptisés mais
de celui des parents baptisés. Ce serait se
moquer de Dieu. Cette déclaration donnera en revanche un peu de soulagement aux
croyants qui, comme chacun, s’interrogent,
effarés, sur le sort atroce de tant d’enfants
dans le monde aujourd’hui ».
En fait, la question qui se pose
vraiment est la suivante : une « interrogation », même « effarée », sur le salut des millions d’enfants victimes de
l’avortement aujourd’hui autorise-telle le rejet pur et simple de la doctrine et de la pratique traditionnelle
de l’Eglise ? Car, comme rappelle très
justement l’étude déjà citée du dernier Courrier de Rome, « la négation
des Limbes est d’une gravité démesurée, puisque les principes dont elle découle sont démesurément faux
(naturalisme, panthéisme, « Christ
cosmique », droit à la grâce de la part
de la nature), toutes erreurs déjà réfutées et condamnées, mais aujourd’hui
reproposées par la Commission
Théologique Internationale. En
11 août 2007
outre, même les simples fidèles en ont
été troublés au plus haut point, car
en général, seuls les théologiens sont
en mesure de saisir les autres erreurs
plus subtiles ; alors qu’il est évident
pour tous (et pas seulement pour les
savants) qu’avec les Limbes, a été atteinte la possession tranquille d’une
doctrine certaine, étudiée par tout
fidèle et même par les enfants, enseignée par le Catéchisme romain (IIe
partie, chap. 2, n. 32). Ce « scandale
passif » (subi par les fidèles) suppose
le « scandale actif » de la part des pasteurs. (…) Or le scandale donné publiquement doit être réparé publiquement. C’est ce que nous demandons
fermement ».
Mais le capucin, prédicateur de
la Maison pontificale, n’est pas un
novice en la matière. Déjà lors du
Vendredi Saint 2002, prêchant devant le pape Jean-Paul II et le cardinal Ratzinger alors préfet de la
Congrégation de la foi, sur le thème
du salut universel apporté par le
Christ et par les religions nonchrétiennes (sic), il s’était demandé :
« Pouvons-nous admettre qu’il y ait une
autre voie encore par laquelle le Christ
attire à lui tous les hommes ? C’est-à-dire à travers ce qu’il y a de vrai et de valide dans les autres religions ? Le concile
(Vatican II, N.D.L.R.) et le magistère
(post-conciliaire, N.D.L.R.) n’ont pas
exclu cette possibilité qui est maintenant
activement explorée par la théologie ».
« La préoccupation pour le moment
est de reconnaître aux autres religions une
existence non seulement de fait, dans le
plan divin du salut, mais aussi de droit, de
façon à retenir qu’elles sont non seulement
tolérées, mais aussi positivement voulues
par Dieu, comme l’expression de l’inépuisable richesse de sa grâce et de sa volonté que
tous les hommes soient sauvés ».
Et un peu plus loin : « Le pluralisme
religieux ne consiste pas dans le fait de retenir toutes les religions également vraies :
cela serait pour tous du relativisme, mais
dans le fait de reconnaître à chacun le droit
de tenir pour vraie sa propre religion, et
de la diffuser par des moyens pacifiques
dignes d’une religion. Pierre recommande
aux chrétiens : « avec douceur et respect ».
DICI Nº 160
•
Et nous pouvons ajouter : « dans l’esprit
de la rencontre d’Assise », du 24 janvier
dernier ».
Ainsi donc, les adeptes des religions non-chrétiennes pourront se
consoler : s’ils sont objectivement dam-
nés, ils étaient néanmoins subjectivement sauvés dans une religion dont
ils avaient « le droit de la tenir pour
vraie ». Le père Cantalamessa se moque de Dieu et des âmes ! « Que votre oui soit oui et que votre non soit
non ! »
11 août 2007
A lire : « Les limbes victimes
de la nouvelle théologie du salut universel » par l’abbé Patrick
de La Rocque, dans Nouvelles de
Chrétienté n° 105 – mai/juin 2007,
3,50 €, en vente au secrétariat de
DICI. Télécharger Nouvelles de
Chrétienté n° 105.
L’eglise dans le monde
Q
uébec : Pratique religieuse en baisse, désaffectation des
églises en hausse
La chute de la pratique religieuse
au Québec est proprement vertigineuse. De 85 % en 1965, le taux d’assistance régulière à la messe dominicale est passé à 35 % au début des
années 1990, et il continue de baisser.
Selon Jacques Racine, professeur
de théologie à l’Université Laval, dans
le quotidien Le Devoir de Montréal
des 7-8 avril 2007, on estime que seulement 10 % des Québécois qui se
déclarent catholiques, sont de véritables pratiquants, en précisant toutefois : « Sans compter que cette pratique n’est plus la même qu’avant. Pour
de nombreux catholiques, elle se limite souvent aux grands événements
de la vie ».
La conséquence de cette baisse
spectaculaire de la pratique est la
réaffectation des églises à des usages
profanes : bibliothèques, centres de
loisirs, appartements en co-propriété,
et même bars ou discothèques, comme à Shawinigan (Christ-Roi) et à
A
Hull (Our Lady of the Annunciation).
C’est ainsi qu’à Rimouski, dans le Bas
Saint-Laurent, trois des neuf églises
paroissiales seront fermées au culte
dès le 2 janvier 2008 : Saint-Yves,
Sainte-Odile et Nazareth. A Joliette,
capitale de la région de Lanaudière,
près de Montréal, la municipalité
vient de transformer l’église SaintPierre-Apôtre en bibliothèque. Le
chantier a débuté en août 2006
et a duré un an, représentant un
investissement de six millions de
dollars canadiens. D’autres lieux de
culte qui n’étaient plus utilisés, comme l’église St. Matthew à Québec,
ont également été transformés en bibliothèques.
Avec la création de la Fondation
du patrimoine religieux du Québec
en 1995, le gouvernement québécois
a décidé d’assurer la conservation
et la mise en valeur des biens patrimoniaux religieux. Cette Fondation
agit en partenariat avec les collec-
tivités locales, les propriétaires de
biens et immeubles et le ministère de
la Culture et des Communications.
Mais, la sauvegarde des monuments
ne peut se réaliser que si la population québécoise, et en particulier les
jeunes, montrent leur attachement à
ce patrimoine.
Lors d’une conférence à Montréal
en octobre 2005, Mario Dufour,
président de la Commission des biens
culturels du Québec, le soulignait
déjà : pour sauver les églises, il faut
transmettre « l’amour du patrimoine
aux générations futures ». Devant la
baisse marquée de la pratique religieuse, la formation des jeunes revêt
donc une importance particulière.
Un volet de « sensibilisation au patrimoine religieux » devrait ainsi être
introduit dans le « programme d’éthique et de culture religieuse » qui sera offert dans les écoles québécoises,
l’an prochain. (source : apic)
llemagne : Des associations s’organisent en vue de l’application du Motu proprio sur la messe traditionnelle
« L’association des cercles de
laïcs et de prêtres catholiques dans
les régions de langue allemande »
(Vereinigung der Initiativkreise katholischer Laien und Priester im deutschen Sprachraum) et l’organisation
« Pro Sancta Ecclesia » ont décidé
le 12 juillet à Ober-Olm (RhénaniePalatinat) d’unir leurs forces pour fa-
voriser l’application du Motu proprio
Summorum Pontificum.
Dans le Frankfurter Allgemeine, les
deux organisations ont publié une annonce dans laquelle elles appellent
les fidèles attachés à l’ancien rite à
se rassembler pour former des communautés suffisamment importantes.
Le Motu proprio demande, en effet,
la formation d’un groupe stable en
vue d’introduire de façon régulière la
messe tridentine dans une paroisse.
Les deux associations expliquent
leur campagne par le fait que, durant les dernières décennies, « à l’intérieur de l’Eglise, dans les paroisses
et les diocèses, il y avait des forces
importantes qui empêchaient par
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tous les moyens la célébration de la
Sainte Messe dans cette forme qui
nous été transmise ». Certaines réactions apparues après la diffusion de
Summorum Pontificum ont montré
que « ces forces n’ont absolument pas
abandonné leur résistance ».
Par ailleurs, le « Réseau des prêtres
catholiques » organise des cours du 27
au 29 août, à Herzogenrath à l’intention des prêtres, chantres et servants
de messe désireux de connaître l’ancien rite. Ce Réseau rassemble près
de 400 prêtres. Il milite en faveur
d’une proclamation « non censurée »
de la doctrine catholique, du respect
des prescriptions liturgiques et de la
mise en œuvre des tâches de direction du prêtre. Il est dirigé par l’abbé
Guido Rodheudt, de Herzogenrath
(diocèse d’Aix-la-Chapelle), l’abbé
A
Uwe Winkel, de Spahl (diocèse de
Fulda), et l’abbé Hendrick Jolie, de
Mühltal (diocèse de Mayence).
Pour ces prêtres, le Motu Proprio
du pape ne s’adresse pas seulement
aux traditionalistes, mais doit contribuer à une réforme du nouveau rituel
de la messe de Paul VI. Ils estiment
que l’ancien rite doit contribuer à faire redécouvrir la valeur et la forme du
culte « tel qu’il a formé l’Eglise depuis
l’époque du pape Grégoire le Grand ».
Ils rappellent que contrairement à ce
qu’ont laissé entendre certains évêques en Allemagne, qui craignent des
divisions parmi les fidèles, la messe
tridentine doit pouvoir être célébrée
partout. « Car il s’agit d’une décision
du pape exerçant ici sa juridiction sur
toute l’Eglise catholique ».
11 août 2007
Le Réseau estime que la permission de l’ancien rite va apporter un
« correctif » à la « nouvelle messe »
et contribuer à un « assainissement »
du nouveau rite. Ce faisant, ils rejoignent pleinement le projet de réforme de la réforme de Benoît XVI,
exprimé dans sa lettre d’accompagnement au Motu proprio : « Les deux formes du rite romain peuvent s’enrichir réciproquement. (…) Dans la célébration de
la messe selon le missel de Paul VI, pourra
être manifestée de façon plus forte que cela
n’a été souvent fait jusqu’à présent, cette sacralité qui attire de nombreuses personnes
vers le rite ancien ». (sources : Frankfurter
Allgemeine/apic)
llemagne et Etats-Unis : Les juifs et la messe tridentine
Les milieux juifs d’Allemagne ont
émis des critiques sévères concernant
la libéralisation de la messe tridentine.
Ils estiment que l’Eglise catholique
prend ses distances avec les juifs
« pour se rapprocher des cercles
ultraconservateurs ». C’est ce qu’a
écrit l’ancien rabbin du Wurtemberg,
Joël Berger, dans l’hebdomadaire
Jüdische Allgemeine du 12 juillet.
Le fait que le Saint-Siège n’ait
fait aucun commentaire interdisant
la prière « pour la conversion des
juifs » présente dans le Missel de
1962 au Vendredi-Saint, est pour lui
« scandaleux ».
Le secrétaire général du Conseil
centra l des juifs en A llemagne,
Stephan J. Kramer, qualifie cette
« libéralisation sans conditions » de la
messe tridentine dans le journal Die
Welt du 11 juillet de « contradiction
éclatante » par rapport à l’esprit
du Concile Vatican II. Selon le
Concile, les juifs ne doivent pas
être convertis, souligne S. Kramer
qui qualifie cette décision romaine
de « gifle retentissante » pour ceux
qui, des deux côtés, s’étaient engagés
sérieusement dans le dialogue.
Le 18 juillet, le cardinal Tarcisio
Bertone, secrétaire d’Etat du SaintSiège, déclarait que les préoccupations concernant cette prière récitée
dans la liturgie traditionnelle pouvaient être résolues par un examen
attentif de la question par le Vatican.
« Une décision pourrait être prise et
tous les problèmes seraient résolus »,
précisait-il.
Les organisations juives se sont félicitées de cette déclaration. A New
York, le rabbin David Rosen, président du Comité juif international
pour les consultations interreligieuses, a fait savoir : « Nous attendons
avec espoir et gratitude que les mesures nécessaires soient prises pour
mettre en oeuvre cette modification ». Selon lui, cette modification
« serait conforme aux propres engagements du pape et à ceux de son prédécesseur Jean-Paul II, permettant
d’avancer sur la voie de la réconciliation et du respect mutuel entre catholiques et juifs. »
Abraham Foxman, directeur
national de la Ligue anti-diffamation,
à New York, a déclaré que les propos du cardinal Bertone prouvaient
que le Vatican était « à l’écoute » des
préoccupations des juifs. Il a ajouté que la prière « pour la conversion
des juifs » allait à l’encontre de « 40
ans d’évolution de l’enseignement catholique sur l’alliance éternelle entre
Dieu et le peuple juif et du renoncement à la volonté de baptiser les
juifs. » (souces : eni/apic)
I
talie : Une « école de terrorisme » dans une mosquée de
Pérouse
La police antiterroriste italienne a
mis à jour une « école de terrorisme »
dans une mosquée de la périphérie
de Pérouse (Ombrie, Italie), à Ponte
Felcino, le 21 juillet dernier. Un communiqué déclare : « L’enquête a révélé
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la minutie avec laquelle les suspects
s’y sont pris pour mettre sur pied un
centre d’initiation aux armes, aux
techniques de combat utilisées dans
le cadre d’actions terroristes ».
Y étaient dispensés des cours sur
le combat rapproché, le tir, la préparation de poisons, la fabrication de
bombes et le pilotage des Boeing 747,
généralement à partir de documents
ou de films de propagande téléchargés sur Internet, révèle le même communiqué de la police antiterroriste.
L’imam Korchi El Mostapha,
41 ans, Mohamed El Jari, 47 ans,
et Driss Safika, 46 ans, tous trois
de nationalité marocaine, ont été
arrêtés, accusés « d’entraînement en
I
vue de commettre des actes terroristes ».
« L’enquête de Pérouse a montré que dans la mosquée de Ponte
Felcino, il y avait une formation
continue aux activités terroristes », a
déclaré Carlo De Stefano, chef de
la police antiterroriste. « Nous avons
mis à jour et neutralisé une véritable ‘école du terrorisme’ qui faisait
partie d’un système terroriste élargi
composé de petites cellules capables
d’agir de façon autonome ». Et d’expliquer que « des dizaines de flacons
contenant des substances chimiques
hautement toxiques - dont la combinaison avec d’autres éléments faciles
à acheter permettait de fabriquer des
11 août 2007
bombes - ont été retrouvées au domicile de l’imam ».
« Ceci souligne la nécessité de garder un œil attentif sur des endroits
qui devraient normalement n’être
utilisés que comme lieux de culte »,
a déclaré Giulano Amato, ministre
de l’Intérieur italien.
« Dans les mosquées, les sermons
doivent être faits en italien, parce
tout un chacun prie son Dieu comme il veut, mais nous avons le droit
de savoir ce qui se passe à l’intérieur. Nous devons savoir si on prie
Allah ou si on sème la haine » a affirmé Gianfranco Fini, du Parti
Alleanza Nazionale. (sources : AP/La
Repubblica/Ansa)
talie : Benoît XVI répond aux questions des prêtres des diocèses de Belluno-Feltre et de Trévise
Le 24 juillet, 400 prêtres et séminaristes des diocèses de BellunoFeltre et de Trévise étaient réunis
dans l’église paroissiale Sainte-Justine
d’Auronzo di Cadore, à quelques kilomètres du lieu de villégiature de
Benoît XVI. Durant près de deux
heures, le pape a répondu aux questions préparées par dix prêtres.
Le Saint Père a pris l’habitude
de ces rencontres informelles avec
les prêtres des diocèses d’Italie où
il séjourne. Il ne leur adresse pas un
discours, mais répond aux questions
posées. Outre ses rencontres avec le
clergé de Rome, il avait ainsi rencontré les prêtres du diocèse d’Aoste
dans la petite église d’Introd, lors de
ses premières vacances en 2005. Il a
fait de même avec le clergé du diocèse d’Albano, au sud de Rome, où se
trouve Castel Gandolfo, la résidence
d’été des papes.
Bien que la rencontre d’Auronzo
di Cadore se soit déroulée à huis clos,
le compte-rendu du P. Federico
Lombardi, porte-parole du SaintSiège, et une transcription des propos
échangés publiée par la Salle de presse du Vatican ont permis de connaître la teneur des réponses du pape
aux questions posées.
Sur le concile Vatican II
A un prêtre qui lui expliquait qu’il
avait vécu le Concile Vatican II avec
enthousiasme et qui lui faisait part de
sa fatigue et de sa déception de longues années plus tard, Benoît XVI
a rappelé qu’après tous les Conciles,
« les temps n’avaient pas été si faciles ». « Moi aussi, a confessé le pape,
j’ai vécu le temps du Concile avec
un grand enthousiasme, l’espérance
d’une nouvelle rencontre entre l’Eglise et le monde et puis nous avons tous
fait l’expérience que les choses demeuraient difficiles ».
Benoît XVI a également indiqué
qu’il y avait eu « deux grandes césures
historiques » après le Concile Vatican
II : « 1968 comme un moment significatif de la crise de la culture occidentale et 1989 avec l’écroulement
des régimes communistes ». Après le
Concile, l’Eglise a eu à vivre dans un
contexte marqué ainsi par de grandes
fractures culturelles et des situations
nouvelles, indépendantes du Concile,
auxquelles il a fallu faire face, a-t-il
expliqué.
Néanmoins « le Concile nous a
donné une grande indication pour
la route à suivre », a déclaré le souverain pontife. « Le grand héritage du
Concile demeure. Il nous a ouvert un
nouveau chemin. C’est toujours une
grande carte du chemin de l’Eglise,
très essentielle et fondamentale », at-il insisté. Rejetant « le progressisme erroné » et « l’anti-conciliarisme »,
il a estimé que « maintenant nous
avons trouvé la voie et sur cette voie
nous trouvons le monde nouveau ».
Toutefois, « nous devons renoncer au
triomphalisme selon lequel naîtrait
maintenant la grande Eglise du futur », a-t-il souligné en ajoutant que
l’Eglise doit être « humble ».
Mais « il me semble très important que nous puissions maintenant
voir, avec les yeux grands ouverts,
tout ce qui s’est développé de positif
après le Concile, dans le renouvellement de la liturgie, dans les Synodes,
dans les structures paroissiales, dans
les collaborations, dans la nouvelle
responsabilité des laïcs, dans la grande coresponsabilité interculturelle
et intercontinentale, dans la nouvelle expérience de la catholicité dans
l’Eglise », a insisté Benoît XVI.
Sur les rapports avec l’islam
Un prêtre de Trévise a indiqué au
pape que la région vénitienne était
une terre de migrations et l’a interrogé sur le rapport de l’Eglise avec les
autres religions. Benoît XVI a rappelé que l’Eglise primitive était déjà
minoritaire. Le pape a centré sa réponse sur les mots de l’épître de saint
Pierre : « Soyez toujours prêts à vous défendre contre quiconque vous demande
raison de l’espérance qui est en vous », invitant les fidèles à se former sur les
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vérités de la foi. Il a aussi demandé
aux chrétiens d’être proches des non
chrétiens.
« Il n’existe plus un monde uniforme », a déclaré le pape qui a conseillé
aux prêtres confrontés aux nouvelles communautés immigrées, « l’annonce et le dialogue ». Pour Benoît
XVI, « les musulmans ont une certaine connaissance du Christ, qui nie
sa divinité mais reconnaît au moins
en lui un grand prophète ». « Ils ont
de l’amour pour Marie ». « Il y a donc
des éléments communs dans la foi
qui sont des points communs pour
le dialogue », a affirmé le pape, même
si « passer aux grands Mystères me
semble un niveau difficile, qui ne se
réalise pas lors des grandes rencontres ». « Ce que nous devons faire c’est
de chercher un consensus sur les valeurs fondamentales, exprimées dans
les Dix Commandements, résumés
dans l’amour du prochain et l’amour
de Dieu », a-t-il conclu.
Sur le ministère des prêtres
Le pape a invité les prêtres à « rester pasteurs et à ne pas devenir des
bureaucrates du sacré », en « déléguant », dans la mesure du possible,
des tâches à des collaborateurs. « Il
me semble que ceci est un point important et positif du concile : la co-
responsabilité de la paroisse ». Le rôle
du prêtre reste avant tout de « prier,
guérir et annoncer ».
Répondant à une question sur « la
dimension humaine des prêtres »,
Benoît XVI a insisté sur l’importance de « vivre les pieds sur terre et
les yeux vers le ciel ». Le pape a aussi
invité les prêtres à ne pas perdre le
contact avec les fidèles et a insisté
sur l’importance de la pastorale des
sacrements comme occasion de rencontres profondes.
Interrogé sur la manière de présenter Dieu aux hommes d’aujourd’hui,
Benoît XVI a souhaité qu’on ne présente pas le christianisme « comme
un paquet de dogmes très compliqués
mais comme une annonce simple :
Dieu existe et Jésus-Christ est auprès
de nous ».
Le pape s’est également exprimé
sur la question de la jeunesse, regrettant le nombre important de ceux qui
ont du mal à reconnaître le sens de
la vie dans la culture actuelle. « Un
monde sans Dieu devient un monde
de l’arbitraire », a-t-il prévenu.
La doctrine de l’évolution
Revenant sur le débat entre le
créationnisme et l’évolutionnisme,
Benoît XVI a estimé que « croire que
le Créateur ne pourrait pas penser à
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l’évolution et qu’à l’inverse celui qui
croit en l’évolution rejette Dieu » est
« une absurdité ». « Il y a tant de preuves scientifiques en faveur de l’évolution », a-t-il affirmé. Mais « la doctrine de l’évolution ne répond pas à
toutes les interrogations, surtout à la
grande question philosophique : mais
d’où vient tout cela ? »
« L’obéissance à la voix de la terre,
de l’être, est plus importante pour notre bonheur futur que les voix et les
désirs du moment », a-t-il déclaré expliquant que « l’administration de la
création de Dieu » passe par « le respect des lois du corps, de la sexualité et de l’amour, la valeur de l’amour
fidèle, de la famille, de la vie et de la
vie en commun, du juste partage des
ressources de la terre ».
« Non seulement nous devons
soigner la terre, mais nous devons
respecter l’autre, les autres », a-t-il
poursuivi. « Soit l’autre en tant que
personne, comme mon prochain, soit
les autres comme une communauté
qui vit dans le monde et où l’on doit
vivre ensemble ».
(sources : apic/imedia/ami)
nde : Une école catholique attaquée
Le 28 juillet, une école catholique
dirigée par les Soeurs Franciscaines
de Notre-Dame des Grâces, dans le
village de Vikas Nagar, Etat d’Uttarakhand en Inde septentrionale, a été
attaquée par des militants de l’organisation extrémiste Sangh Parivar.
Quelques jours avant l’agression,
plusieurs membres du Parti nationaliste hindou Baratiya Janata Party
s’étaient plaints auprès des autorités
du refus de cette école d’admettre des
élèves de religion hindoue. Le directeur avait expliqué que l’école acceptait des chrétiens, des hindous et des
jeunes d’autres confessions, en fonction du niveau scolaire et non selon
l’appartenance religieuse. Menaces et
intimidations avaient suivies, aussitôt
signalées à la police locale qui n’a pas
jugé utile d’intervenir…
Après s’être attroupé devant l’école, plus de 250 personnes se sont livrées au vandalisme, cassant tout ce
qui était à portée de mains. Les coupables sont toujours en liberté.
L’Inde compte 25 millions de
chrétiens sur une population totale
de plus d’un milliard d’habitants. Ces
2,5 % d’Indiens gèrent 17 % des institutions éducatives du pays. En 2005
plus de 200 agressions ont été recensées à leur encontre, 215 en 2006, plus
de 100 jusqu’à présent en 2007. (sour-
ce : Fides)
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rance : Décès du cardinal Lustiger
Le cardinal Lustiger, ancien archevêque de Paris, est mort d’un cancer à l’âge 80 ans, ce dimanche 5 août.
Jean-Marie Guénois, dans La Croix
du 7 août, le définit comme une personnalité inclassable : « Inclassable,
car il se méfiait tout autant des milieux classiques de l’Eglise, qu’il
trouvait parfois étroits, des milieux
charismatiques généreux mais pas
toujours aiguisés intellectuellement à
son goût, et des milieux progressistes
qu’il a souvent combattus et qui le lui
rendaient bien ! ».
Pour Henri Tincq dans Le Monde
du 6 août : « Il réunissait la « verticalité » du juif qu’il était de naissance,
radicalement tourné vers Dieu et sa
parole, et l’« horizontalité » du chrétien
qu’il était devenu à 14 ans, à la fois
hyperclérical et de tempérament très
L
laïque, traditionnel et moderne ». Ce
qui faisait de lui un « paradoxe vivant », comme le souligne l’éditorial
du Monde du 7 août : « homme d’une
foi catholique radicale, impatiente,
intransigeante et, en même temps,
l’héritier d’une tradition laïque bien
française qu’il ne récusa jamais, mais
dont il déplorait les excès ».
« Il n’a jamais renié son judaïsme,
poursuit l’éditorialiste du Monde, faisant même de sa conversion au christianisme un « accomplissement » de son
identité juive », ce qui sera manifesté
lors de ses obsèques à Notre-Dame
de Paris, ce vendredi 10 août, par la
récitation « d’un psaume et du kaddish - la prière juive des endeuillés
- par le cousin du cardinal défunt,
Arno Lustiger, suivie de la lecture
d’un message familial », comme l’an-
nonce Le Figaro du 7 août : « Ce temps
fort se déroulera sur le parvis de la
cathédrale, en ouverture de la cérémonie religieuse ». « Cette lecture du
kaddish était une des dernières volontés de
mon cousin », explique Arno Lustiger,
bouleversé par le deuil. « Il me l’a exprimé lorsque je suis venu le voir pour la
dernière fois. » « Je suis né juif et je reste juif, ne cessait-il pas de nous répéter »,
ajoute l’historien (…). Pour le père
Patrick Desbois, directeur du service national pour les relations avec le
judaïsme, ce temps de prière est « naturel ». « Sans rien renier de sa judaïté, le
cardinal a été de ceux qui ont poussé le plus
loin le dialogue entre les deux communautés, parvenant à rencontrer certaines des
plus hautes autorités, et à dialoguer avec
elles. » (Sources : La Croix, Le Monde/Le
Figaro)
a messe du pape ou l’exemple d’en haut
Depuis la promulgation du Motu
proprio sur la messe tridentine, les
journalistes se demandent si le pape
célébrera un jour dans le rite traditionnel. Certains croient savoir qu’il le fera le 1er dimanche de l’Avent, d’autres
avaient annoncé à la mi-juillet que
Benoît XVI célébrait déjà la messe
de saint Pie V en privé. Ces derniers
ont été immédiatement démentis par
le porte-parole du Vatican, le père
Federico Lombardi. En effet, l’agence américaine Catholic World News
avait affirmé le 16 juillet, en se fondant sur des sources anonymes mais
« bien informées » au Vatican, que le
pape disait sa messe quotidienne selon le rite tridentin. L’autre agence
américaine, Catholic News Service,
a aussitôt interrogé le père Lombardi
qui a fait savoir que Benoît XVI célébrait la messe de Paul VI dans sa
Témoignage
chapelle privée, tourné vers la croix
et dos au peuple. On saisit l’intérêt
des observateurs pour cette information qui verraient dans cette célébration ce qu’ils nomment un « signe
fort » en faveur de la messe traditionnelle : exempla trahunt, les exemples
attirent.
Une autre question qui n’a guère
été traitée par les médias est de savoir
si le pape, quand il célèbre la messe issue du concile Vatican II, adopte pour la consécration du Précieux
Sang la traduction courante « pour
tous » ou la traduction correcte « pour
beaucoup » rappelée par le cardinal
Arinze, préfet de la Congrégation
pour le culte divin et la discipline
des sacrements, le 17 octobre 2006.
Là aussi, « les exemples attirent », surtout lorsqu’il s’agit de célébrations solennelles devant les évêques du conti-
nent sud-américain où se trouve la
plus grande population catholique
du monde entier.
L’abbé Joël Danjou, prêtre de la
Fraternité Saint-Pie X nous a adressé un compte-rendu de la cérémonie
de canonisation du frère Galvao, le
11 mai 2007, au Champ de Mars de
Sao Paulo, lors du voyage de Benoît
XVI au Brésil :
« J’étais présent à cet événement
avec un quinzaine de jeunes du
MJCB (Mouvement de la Jeunesse
Catholique du Brésil), petit frère
du MJCF ! La cérémonie avait lieu à
9 h 30, nous étions là dès 7 h 30 avec les
bannières de la Fraternité Saint-Pie
X, du MJCB et de saint Jean Bosco
qui est le saint patron de notre mouvement. Sur deux banderoles nous
avions écrit « Bénie soit la Tradition,
la Révélation transmise » et « Oui au
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Catholicisme, Non au modernisme ».
Nous avions en outre 15 000 tracts
à distribuer sur la Sainte Messe, la
communion dans la main et la sécularisation de l’Eglise.
« Jusqu’à 11 h 30, nous n’avons pas
cessé de tracter à l’une des entrées
principales. Au loin on entendait les
litanies des Saints pour la canonisation, tout en portugais, avec la mélodie traditionnelle.
« Nous nous sommes ensuite approchés de l’enceinte du Champ de
Mars pour suivre de plus près, toutes
bannières déployées. Le pape récitait
le début du Canon. Les hauts parleurs
retransmettaient parfaitement le son
de sa voix. Les paroles en portugais
s’entendaient sans difficulté aucune. Pour la consécration du Précieux
Sang, il dit : « TOMAI, TODOS, E
BEBEI : ESTE É O CÁLICE DO
MEU SANGUE, O SANGUE DA
NOVA E ETERNA ALIANÇA,
QUE SERÁ DERRAMADO POR
VÓS E POR TODOS, PARA A
R E M IS SÃO DOS PEC A DOS .
FAZEI ISTO EM MEMÓRIA DE
MIM. » Pour vous et pour tous. Selon
le site du Vatican qui fournissait des
commentaires explicatifs sur cette
cérémonie, le pape employait à cette
occasion la prière eucharistique V,
concédée au Brésil pour le Congrès
Eucharistique de Manaus en 1974.
« Dans l’après-midi de ce même
jour, lors des vêpres dans la cathédrale de Sé, le pape s’adressant aux
évêques brésiliens, rappelait son désir
« de restituer à la Liturgie son caractère sacré. C’est dans ce but que mon
vénérable prédécesseur sur la Chaire
de Pierre, le Pape Jean-Paul II, a voulu renouveler ‘un vigoureux appel pour
que, dans la Célébration eucharistique, les
normes liturgiques soient observées avec
une grande fidélité. [...] La liturgie
n’est jamais la propriété privée
de quelqu’un, ni du célébrant, ni de
la communauté dans laquelle les Mystères
sont célébrés’ (Lett. enc. Ecclesia de
Eucharistia, n. 52). Redécouvrir et apprécier l’obéissance aux normes liturgiques de la part des Evêques, en tant
que ‘modérateurs de la vie liturgique de
l’Eglise’, signifie rendre témoignage
de l’Eglise elle-même, une et univer-
11 août 2007
selle, qui préside dans la charité » ».
Dans sa lettre du 17 octobre 2006,
le cardinal Arinze écrivait : « Le rite
romain en latin a toujours dit pro multis et jamais pro omnibus dans la consécration du calice. (…) L’expression
« pour beaucoup », tout en restant
ouverte à l’inclusion de chaque personne humaine, reflète aussi le fait
que le salut n’est pas donné d’une façon mécanique, sans qu’on le veuille
ou qu’on y participe ; mais plutôt
que le croyant est invité à accepter
dans la foi le don qui lui est offert
et à recevoir la vie surnaturelle qui
est donnée à ceux qui participent à
ce mystère, le vivant aussi dans leur
existence afin d’être mis au nombre
des « beaucoup » auxquels le texte fait
référence ».
Photos sur le site de la Fraternité
au Brésil
DICI
Notre site : www.dici.org Directeur de la publication : Abbé Arnaud Sélégny Rédacteur : Abbé Alain Lorans
Paraît le samedi - Le numéro : 2 �
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Au sommaire de Nouvelles de Chrétienté n° 106
Au sommaire :
Chartres-Montmartre 2007
Si la messe est rendue, on le doit à Mgr Lefebvre !
S.E. Mgr Bernard Fellay
La libération de la messe et la situation de l’Eglise
aujourd’hui
S.E. Mgr Bernard Fellay
La messe de toujours requiert la doctrine traditionnelle Entretien avec M. l’abbé Christian Bouchacourt
Quand deux et deux ne font plus quatre
S.E. Mgr Richard Williamson
Les tribulations d’un missionnaire en Lituanie
Abbé Joseph Persie
Abonnement : 20 €
* 24 f pour l’étranger (hors de France) (40 FS)
Suisse : CCP 60-29015-3,
IBAN : CH12 0900 0000 6002 9015 3 BIC : POFICHBE
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Schwandegg — 6313 Menzingen
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A retourner à : DICI-Presse - 33 rue Galande - 75005 Paris ATTENTION Nouvelle adresse !
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