1 LE PIED : ARCHITECTURE OSSEUSE SIMPLIFIEE Lien vers la vidéo Introduction « Le pied est une structure visco-élastique qui peut instantanément se déformer et se rigidifier afin de s’adapter au sol et de fixer l’appui (avant l’impulsion). Les articulations peuvent fonctionner selon un axe simple ou des axes multiples (mouvements ellipsoïdes) en fonction des conditions de charge. L’harmonie et le contrôle du mouvement nécessitent une simultanéité relative des déplacements articulaires, permise par l interdépendance fonctionnelle des différentes structures anatomiques. Le réglage fin du geste nécessite un contrôle de la vitesse des déplacements articulaires, quelle que soit la valeur de l’angle articulaire de la cheville dans les limites de sa physiologie » (Maestro). Cette citation illustre la complexité de ce chapitre. Une image mentale simplifiée mais correcte de l’architecture du pied est donc impérative. C’est l’objectif de cette vidéo qui prépare à la compréhension d’une vidéo plus complète : Le pied. ostéologie. Dans une première étape, une présentation simplifiée du pied est nécessaire. Le pied est constitué de 26 os articulés entre eux. Il repose au sol par trois points d’appui de telle sorte que les os forment une voûte appelée la voûte plantaire. En arrière, le pied est constitué d’un os en forme de demi-pont : le calcanéus. Un pont La calcanéus constitue le talon, zone de contact du pied avec le sol : Le calcanéus s’articule en haut avec un os en forme de demi-poulie allongée en avant : le talus : P. Thiriet Version 7.9.2016 Utilisation sous licence Creative Commons 2 Le talus est pincé entre la fibula et le tibia : Le talus est situé en avant du calcanéus. Lorsque le poids du corps s’exerce sur le talus (flèche), le calcaneus et le talus ont donc tendance à basculer vers le sol et les os situés en avant du talus et du calcanéus vont subir de légers déplacements. : Le pied repose au sol par l’intermédiaire de trois points d’appui : 1 2 3 Les axes du talus et du calcanéus - et donc leurs faces antérieures - ne sont pas orientés dans la même direction : P. Thiriet Version 7.9.2016 Utilisation sous licence Creative Commons 3 Ce sont ces axes (ou l’orientation des faces antérieures) qui déterminent l’organisation des os du pied : l’axe du calcanéus (ou sa face antérieure) s’oriente vers le point d’appui latéral. Les os qui prolongent en avant le calcanéus vont suivre cet axe qui décrit une courbe pour rejoindre le sol. Ces os vont constituer une arche osseuse, l’arche latérale : L’axe du talus (ou sa face antérieure) s’oriente vers le point d’appui médial. Les os qui prolongent en avant le talus vont suivre cet axe qui décrit une courbe pour rejoindre le sol. Ces os vont constituer une arche osseuse, l’arche médiale : Les os situés entre les deux points d’appui antérieurs vont également être disposés selon une arche, l’arche transversale : P. Thiriet Version 7.9.2016 Utilisation sous licence Creative Commons 4 Ces trois arches constituent une voûte : la voûte plantaire : Lorsqu’une charge s’exerce sur le talus, la voûte s’écrase en fonction de la charge ; les trois arches s’affaissent : Par conséquent, la voûte plantaire s’affaisse lorsque le sujet est debout, marche, saute, court. Cet affaissement est très faible. Il est limité par le système fibreux et musculaire du pied mais tous ces os et les articulations subissent des micro-déplacements qui contribuent à disperser et amortir les contraintes. Hauteur des arches qui constituent la voûte plantaire : - l’arche médiale est plus haute que l’arche latérale elle ne touche pas le sol - les os de l’arche latérale ne touchent pas le sol mais les parties molles qui l’enveloppent touchent le sol - l’arche transversale est peu marquée ; elle s’aplatit lorsque le sujet est debout : P. Thiriet Version 7.9.2016 Utilisation sous licence Creative Commons 5 Organisation du pied. Forme générale et disposition des os Organisation générale Les os situés en avant du talus et du calcanéus seront donc disposés comme l’indiquent les traits rouges (les phalanges ne sont pas concernées) ; une image mentale du trajet de cette courbe rouge est nécessaire pour imaginer l’organisation des os, en particulier des 5 os situés en avant du talus et du calcanéus : Le tarse postérieur Il est constitué de deux os, le talus et le calcanéus. - le calcanéus a donc la forme d’un pont coupé en deux mais on le décrit comme un parallélépipède rectangle, ce qui permet de distinguer six faces (antérieure, postérieure, latérale, médiale, supérieure, inférieure) - le talus est une poulie qui se prolonge en avant et en arrière. Le prolongement antérieur est plus marqué : Le talus s’articule en bas avec le calcanéus au niveau de l’articulation subtalaire. Les axes des deux os divergent de telle sorte qu’une partie du talus surplombe le calcanéus. Un prolongement osseux (couleur brune, non représenté sur la vidéo) soutient cette partie. Le tarse antérieur C’est un massif osseux situé en avant du tarse postérieur. Il est constitué de cinq os : - en arrière : le cuboïde, le naviculaire articulaires avec le talus et le calcanéus - en avant du naviculaire: les trois cunéiformes. P. Thiriet Version 7.9.2016 Utilisation sous licence Creative Commons 6 Le cuboïde Comme son nom l’indique, le cuboïde est un cube. Ce cube s’articule en arrière avec le calcanéus ; il présente donc à décrire 6 faces (supérieure, postérieure, …) : Il s’articule en dedans avec le naviculaire. Pour imaginer les rapports des deux os, il faut se souvenir de cette séquence de la vidéo où la courbe rouge montre que le cuboïde (jaune) est placé sous le naviculaire (violet) et en dehors et le soutient; par conséquent le cube, qui est en réalité un parallélépipède, va basculer et regarder vers le haut : Le cuboïde va donc soutenir un autre parallélépipède rectangle, le naviculaire : Comme le montre le haut de la courbe rouge, le naviculaire/parallélépipède est en réalité concave en bas : P. Thiriet Version 7.9.2016 Utilisation sous licence Creative Commons 7 Le naviculaire va donc s’articuler en arrière avec le talus. En avant, il s’articule avec les 3 cunéiformes qui forment schématiquement un massif osseux comparable à un naviculaire découpé en 3 parties : Les 3 cunéiformes forment donc une arche (rouge) comparable à l’arche du naviculaire. Cette arche est complétée par le cuboïde (pointillés noirs). Le 2ème cunéiforme représente la clef de voûte de l’arche transversale constituée par le cuboïde et les trois cunéiformes : Le 2ème naviculaire est le plus petit et constitue donc une encoche (flèche) où s’encastre le 2ème métatarsien : Révision à partir d’une vue supérieure On imagine successivement : 1/ le cuboïde/cube, 2/ le cuboïde/parallélépipède rectangle qui bascule et regarde vers le haut, 3/ le naviculaire/parallélépipède rectangle, 4/ le naviculaire concave vers le bas, 5/ les 3 cunéiformes formant avec le naviculaire une voûte concave le vers bas : P. Thiriet Version 7.9.2016 Utilisation sous licence Creative Commons 8 Les métatarsiens, les articulations du tarse antérieur avec les métatarsiens Le tarse antérieur s’articule en avant avec cinq os longs appelés les métatarsiens comptés de I à V (le Ier est le plus médial). Ensemble, ils forment une arche transversale (rappelons-nous cette arche rouge du début de la vidéo !) : Le pied doit s’adapter au terrain tout en constituant une surface d’appui stable : le pied sera plus large en avant l’arche constituée par les métatarsiens sera un facteur essentiel de l’adaptation du pied aux irrégularités du terrain (marchez pieds nus sur un sol irrégulier et regardez votre pied !). Ainsi le métatarsien latéral et le médial : - devront être plus mobiles que les autres - devront s’orienter respectivement vers le dehors et le dedans. La face antérieure du tarse va donc présenter deux plans obliques 1/ vers le dehors et le dedans et 2/ vers le bas : Oblique vers le dehors P. Thiriet Version 7.9.2016 Oblique vers le dedans Obliques vers le bas (le plan n’est qu’un trait en vue sup) Utilisation sous licence Creative Commons 9 Ainsi, les mouvements des métatarsiens permettront au pied de modifier sa surface de contact avec le sol et/ou s’adapter aux irrégularités du terrain en se déforment par une augmentation ou une réduction de la concavité de l’arche transversale : Arche transversale aplatie Arche transversale creusée - le cuboïde présentera en avant deux surfaces articulaires avec les IV et Vèmes métatarsiens - chaque cunéiforme s’articulera avec un métatarsien. En d’autres termes, - les I, II et IIIèmes métatarsiens prolongent en avant les 3 cunéiformes - les V et IVèmes métatarsiens prolongent en avant le cuboïde : P. Thiriet Version 7.9.2016 Utilisation sous licence Creative Commons 10 Le IIème métatarsien prolonge en avant la clef de voûte constituée par le cunéiforme central tout en étant solidement encastré entre les deux autres cunéiformes : Le Ier mététarsien est beaucoup massif que les autres. Il doit en effet supporter les contraintes les plus importantes, en particulier au moment d’une l’impulsion (course, saut) : Description des métatarsiens Os longs et prismatiques : ils présentent donc à décrire un corps et deux extrémités (postérieure et antérieure). Le corps est prismatique Les extrémités postérieures ont une forme de cube et s’articulent entre elles : P. Thiriet Version 7.9.2016 Utilisation sous licence Creative Commons 11 Les extrémités antérieures des métatarsiens En forme de portion de sphère, elles donnent aux phalanges une mobilité permettant de réaliser des mouvements dans les 3 directions de l’espace, favorisant une meilleure adaptation au terrain. La mobilité du Ier est plus réduite en raison de son rôle majeur dans la propulsion : Les phalanges On compte trois phalanges par orteil sauf le 1er qui n'en comporte que deux (soit 14 phalanges sur 26 os); elles s’articulent entre elles. Elles prolongent les métatarsiens correspondants et prolongent en avant l’empreinte du pied au sol : Division fonctionnelle du pied (cf Kowalski, le petit livre rouge du pied) Sur le plan fonctionnel, on distingue un pied supéro-médial (ou pied talien) et un pied inféro-latéral (ou pied calcanéen) : - le pied supéro-médial est constitué du talus et de tous les os qui le prolongent - le pied inféro-latéral est constitué du calcanéus et de tous les os qui le prolongent : P. Thiriet Version 7.9.2016 Utilisation sous licence Creative Commons 12 Le pied supéro-médial est plus mobile que le pied inféro-latéral. Les os du pied supéro-latéral sont plus massifs, en particulier le 1er métatarsien et ses phalanges en raison des contraintes subies en fin d’impulsion. C’est l’articulation subtalaire qui fait le lien entre ces « deux pieds ». Cette articulation est complexe et présente deux surfaces articulaires permettant au pied de réaliser des mouvements dans les 3 directions de l’espace (pronation-supination, adduction-abduction, flexion-extension) tandis que la cheville n’autorise que des mouvements de flexion-extension : Lors de la course, une bonne réception se réalise : - d’abord sur la partie antérieure du pied inféro-latéral - puis rapidement sur la partie antérieure de la partie antérieure du pied. Ces conditions sont nécessaires pour un amorti optimal. On notera que le port de chaussures de sport à semelles épaisses permet une réception sur le talon, « technique » de course inappropriée. L’impulsion se réalise au niveau du pied supéro-médial, ce qui explique en particulier le volume important du Ier métatarsien et du 1er orteil et l’importance de la clef de voûte constituée du 2ème naviculaire et du 2ème métatarsien. Organisation du pied Le pied met en relation le membre inférieur, donc le sujet, avec le sol. Son orientation est parallèle au sol, perpendiculaire aux os de la jambe, et forme un angle de 15° par rapport à l’axe antéro-postérieur en raison de la vrille de la partie inférieure du tibia : P. Thiriet Version 7.9.2016 Utilisation sous licence Creative Commons 13 Vue réelle des os du pied (Voir également : Le pied. Ostéologie) Vues de l’arrière pied constitué du tarse antérieur et du tarse postérieur : Vues du tarse antérieur éclaté : P. Thiriet Version 7.9.2016 Utilisation sous licence Creative Commons 14 Vue supérieure du pied et des 5 rayons constitués du métatarse et des phalanges P. Thiriet Version 7.9.2016 Utilisation sous licence Creative Commons