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Échanges et informations en Histopathologie
VISUEL DE COUVERTURE : coloration H&E sur un échantillon de prostate
02
I
À LIRE
Une sélection d’articles scientifi ques
récents citant la gamme VENTANA
02
I
FOCUS SUR
L’essor de l’immunothérapie
en oncologie
04-05
I
AUTOUR DE VOUS
CINtec Plus : Pour un meilleur
dépistage du cancer du col de l’utérus
06
I
CÔTÉ PRODUITS
couvrez notre nouvel anticorps :
p40 (BC28)
07
I
ORGANISATION
DE LABORATOIRE
Optimiser le fonctionnement
du laboratoire de pathologie
08
I
SERVICES
. 4
ÈMES Journées de Rencontres
Accréditation ACP, La Rochelle
. L’accréditation en
anatomopathologie :
les avantages de VANTAGE
Octobre 2015
SOMMAIRE
ÉDITO
De nombreux hommes de
sciences, philosophes, théoriciens,
entrepreneurs se sont penchés sur
les mécanismes de l’innovation.
Certains laissèrent quelques citations
riches denseignements. « Ce n’est pas
en améliorant la bougie qu’on a inventé
lélectricité » disait Niels Bohr, mais
« Oser ! Le progrès est à ce prix » rappelait
Victor Hugo. Linnovation peut naitre
de lévolution de lexistant, on dit
alors qu’elle est incrémentale. En jazz,
Terry Clark nous dis : « Imite, assimile
et puis innove…» ou encore « Il ny a pas
dinnovation sans désobéissance » dixit
Michel Millot. Jusqu’à linnovation dite
de rupture, qui donne envie dajouter
un « r » à évolution. Nous partageons
ensemble ce même engagement
pour lamélioration constante des
outils au service des patients. Et
particulièrement cet automne, où nous
avons relevé des défi s pour lui donner
un nom. Nous vous le dévoilerons le
4 novembre lors de Carrefour Pathologie,
autour des colorations H&E.
Léquipe Roche Diagnostics France
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À LIRE
Une sélection d’articles scientifi ques
de qualité, récemment publiés et dans lesquels
sont cis des produits de la gamme VENTANA :
Lung cancer classi cation using new i
mmunohistochemical assay with anti-p40
(BC28) mouse monoclonal antibody:
Comparison with the p40 Echelon assay
and anti-p63 (4A4) antibody”
Dvorak, Katerina, et al.
Cancer Research 75.15 Supplement (2015): 544-544.
p40 as a Basal Cell Marker in the Diagnosis
of Prostate Glandular Proliferations:
A Comparative Immunohistochemical
Study with 34betaE12”
Brustmann, H. (2015).
Pathology research international, 2015.
Ventana immunohistochemistry ALK (D5F3)
detection of ALK expression in pleural effusion
samples of lung adenocarcinoma”
Wang, Zheng, et al.
Personalized Medicine 0 (2015): 1-9.
Intérêt de l’immunohistochimie à visée
théranostique dans les carcinomes
bronchiques non à petites cellules:
applications et limites actuelles”
Ilie, Marius, Véronique Hofman et Paul Hofman
Revue Francophone des Laboratoires 2015.468
(2015): 37-47.
Retrouvez l’intégralité de ces articles
sur PubMed : http://www.ncbi.nlm.nih.gov
/sites/entrez
FOCUS SUR
En quoi consiste l’immunothérapie
en oncologie ?
Dr Champiat : « Ce sont des traitements
qui utilisent le système immunitaire comme
arme pour lutter contre les cellules cancé-
reuses. On distingue classiquement diffé-
rentes stratégies d’immunothérapies.
L’immunothérapie active stimule le système
immunitaire du patient : cela peut se faire
de façon précise avec un vaccin qui éduque
les lymphocytes du patient à reconnaître de
façon spécifique des protéines du cancer
lectiones, des antigènes tumoraux, soit
de façon plus globale et non spécifique
comme avec les cytokines qui permettent
de stimuler ou d’amplifier le système
immunitaire.
L’immunothérapie passive, c’est le fait
d’utiliser certains acteurs du système
immunitaire produits par biotechno-
logie et de les perfuser aux patients, tel un
outil de défense prêt-à-l’emploi. Les immu-
nothérapies passives spécifiques les plus
connues sont des anticorps monoclonaux
comme les anti-VEGF ou anti-EGFR. Déjà
largement développés et utilisés, ils visent
spécifiquement une cible mais leur activité
antitumorale n’est pas directement liée au
système immunitaire du patient.
D’autres immunothérapies passives
spécifiques existent comme la perfusion
aux patients de cellules lymphocytaires in-
filtrant la tumeur (TILs) ou de lymphocytes
T cytoxiques avec un récepteur antigénique
chimérique (CAR T cells). Dans ce cas les
lymphocytes sont prélevés à partir de la
tumeur du patient, multipliés et modifiés
in vitro avant d’être réinjectés au patient. »
Roche travaille actuellement
sur de nouveaux agents anti PD-L1 :
de quoi s’agit-il ?
« Les anti PD1 et les anti PD-L1 changent
le paradigme de l’immunothérapie anti-
cancéreuse. Alors que les immunothé-
rapies ont toujours ciblé la cellule can-
céreuse, ces nouvelles immunothérapies
ciblent le microenvironnement tumoral, au
niveau des points de contrôle du système
immunitaire. Les cellules cancéreuses
sont en effet capables d’inhiber le système
immunitaire via l’expression de ligands,
comme PD-L1. Ces ligands sont normale-
ment reconnus par les lymphocytes, via
le récepteur PD1 dans le cas de PD-L1
afin de moduler l’activation de la réponse
immunitaire.
Ainsi, les anti PD1 et anti PD-L1 sont
des immunothérapies qui remplissent les
conditions pour être à la fois une im-
munothérapie passive spécifique, car ils
utilisent un anticorps monoclonal dirigé
spécifiquement contre PD1 ou PD-L1, et
une immunothérapie active non-spéci-
fique, car ils réactivent les lymphocytes
présents au sein de la tumeur.
Les anti PD1 et anti PD-L1 permettent
de renverser l’environnement immuno-
suppresseur qui avait été installé par les
cellules tumorales et ainsi d’aider le pa-
tient à se débarrasser de son cancer grâce
à ses propres défenses immunitaires. »
LESSOR DE LIMMUNOTHÉRAPIE
EN ONCOLOGIE
Le monde de la cancérologie manifeste depuis plusieurs
années un profond intérêt pour l’immunothérapie.
Le Docteur Stéphane Champiat, oncologue au Centre
de lutte contre le cancer Gustave Roussy (Villejuif) et spécialiste
de l’immunologie, nous explique les raisons des espoirs
placés dans cette approche.
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No 10 / Octobre 2015 03
Comment expliquer l’engouement
autour de l’immunothérapie ?
« Presque la moitié du contenu des con-
grès en cancérologie est aujourd’hui
consacrée à l’immunothérapie. Cet en-
thousiasme est lié aux résultats cliniques
des anti PD1 et anti PD-L1. En effet, ces
nouvelles immunothérapies permettent
de diminuer la taille de tumeurs dans de
nombreux types tumoraux : mélanome,
cancer pulmonaire, cancer du rein, de la
vessie, tumeur des voies aérodigestives
supérieures, cancer de l’estomac, cancer
du sein triple négatif... Le taux de réponse
est variable mais peut monter jusqu’à
85 % dans les maladies de Hodgkin ou
60 % dans les cancers colorectaux MSI+.
Au-delà du spectre d’activité impression-
nant de ces nouveaux traitements, cet
engouement s’explique aussi par la durée
des réponses observées qui peuvent per-
sister à l’arrêt du médicament. Cela est lié
à la « mémoire » du système immunitaire
et est en rupture complète par rapport
aux réponses observées sous thérapies
ciblées, pour lesquelles l’échappement
de la tumeur est systématique à court ou
moyen terme.
Enfin, et surtout, les études de phase III
dans le mélanome et le cancer pulmonaire
“non à petites cellules” ont montré une
amélioration de la survie globale, ce qui
explique aussi l’impatience des cliniciens
concernant les résultats de ces molécules
dans les autres types tumoraux. Ces nou-
velles immunothérapies constituent une
vraie révolution dans les traitements con-
tre le cancer, comme les thérapies ciblées
ont pu l’être il y a quelques années. »
L’immunothérapie change-t-elle
les pratiques des oncologues ?
« Les anti PD1 et anti PD-L1 sont admin-
istrés de façon tout à fait habituelle pour
les oncologues : par voie intraveineuse,
toutes les deux ou trois semaines. Ce-
pendant, le mécanisme d’action de ces
molécules qui stimulent le système immu-
nitaire est vraiment différent de celui des
chimio thérapies ou des thérapies ciblées
dont les oncologues sont familiers.
Le raisonnement des cliniciens face aux
profils des réponses, aux toxicités ou encore
aux biomarqueurs est en train de changer.
Du fait de l’influx de lymphocytes dans la
tumeur, certains patients répondeurs peu-
vent présenter une « pseudo-progression »,
c’est à dire une augmentation initiale de
la taille tumorale, que les cancérologues
ne doivent pas confondre avec une réelle
progression. Les toxicités de ces molécules
qui se manifestent par des atteintes auto-
immunes des organes nécessitent une
prise en charge totalement nouvelle et
demandent un peu d’apprentissage de la
part des oncologues. Enfin, l’utilisation de
bio marqueurs immunologiques et leur in-
terprétation sont plus complexes encore
qu’avec les thérapies ciblées. »
Quels sont les biomarqueurs
actuellement utilisés et quelle est
leur place dans la pratique
aujourd’hui ?
« Les industriels qui développent les anti
PD1 et anti PD-L1 se sont particulièrement
intéressés au niveau d’expression de PD-
L1. L’idée est simple : plus la tumeur ou son
environnement expriment les ligands de
PD1, plus elle inhibe le système immuni-
taire et plus les anti PD1 et anti PD-L1 ont
de chances de renverser cette immunosup-
pression et de permettre une réponse anti-
tumorale. Les essais cliniques ont en effet
montré que les tumeurs PD-L1 positives
répondent plus fréquemment aux anti PD1
ou aux anti PD-L1.
Cependant, l’utilisation de ce test dans la
réalité quotidienne du clinicien est proba-
blement plus complexe car les tumeurs
PD-L1 positives ne répondent pas systé-
matiquement au traitement, alors que cer-
taines tumeurs PD-L1 négatives peuvent
répondre. De plus il n’existe pas à ce jour
de standardisation des tests PD-L1. Ces
raisons expliquent que les Autorisations
de Mise sur le Marché (AMM) dans le
mélanome et dans le cancer bronchique
ne dépendent pour l’instant pas du statut
PD-L1 de la tumeur. D’autres paramètres
sont également étudiés : taux et types
de lymphocytes infiltrant la tumeur, ex-
pression de gènes de l’immunité, charge
mutationnelle tumorale... À ce jour, les
raisons pour lesquelles une tumeur va
répondre à une immunothérapie restent
mal comprises. »
Comment ce domaine va-t-il évoluer
dans les années à venir ?
« Le développement des immunothérapies
en cancérologie est inévitable. Cependant,
l’identification de biomarqueurs robustes
est essentielle. Ces biomarqueurs sont
incontournables que ce soit pour le
développement de ces médicaments et
l’identification de nouvelles cibles immu-
nologiques, mais aussi pour définir les
stratégies thérapeutiques : choix du type
d’immunothérapie ou du traitement à as-
socier avec l’immunothérapie, choix de la
séquence de traitement par rapport aux
traitements conventionnels, chimiothéra-
pie, thérapie ciblée, radiothérapie, etc…
Le rôle des pathologistes sera donc majeur
dans la caractérisation de l’environnement
immunitaire péri- et intra-tumoral afin
d’établir un profil immunitaire du cancer.
Cette carte d’identité immunologique de la
tumeur sera fondamentale pour guider le
traitement des patients. »
Dr Stéphane Champiat,
oncologue au Centre
de lutte contre le cancer
Gustave Roussy de Villejuif
et spécialiste de l’immunologie
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Plusieurs anatomopathologistes
ont d’ores et déjà décidé de
recourir à ce nouveau test dans leur
pratique quotidienne. De nouvelles
recommandations de prise en charge
des frottis anormaux intégrant le double
marquage p16/Ki 67 sont attendues
Le Dr Patricia Réau,
anatomopathologiste libérale à
Bordeaux (Centre Foch), et spécialisée
en gynécologie, utilise le CINtec Plus
depuis le début de l’année :
« Il n’y avait pas encore de test
sur les frottis LSIL, donc cela
répond vraiment à un besoin.
Nous l’avons mis en place
de façon systématique sur toutes
les lésions de bas grade, mais
après avis du gynécologue. »
Un bon accueil de la part
des gynécologues
Face à une pratique nouvelle, il était
primordial d’associer les gynécologues
à la discussion.
« En tant que
médecin, j’ai pu leur expliquer
pourquoi je fais ce test et ce
que cela allait leur apporter.
Au fi nal, les gynécologues l’ont
globalement très bien reçu. »
Les seules réserves apportées concernent
son utilisation pour les patientes de
moins de trente ans. « La positivité
du test CINtec Plus va amener à
faire une colposcopie et, comme
l’on sait que chez les femmes de
moins de trente ans les lésions
vont le plus souvent régresser,
certains gynécologues se disent
qu’il ne faut pas être trop
interventionniste »,
explique le Docteur Réau.
« Du coup, à la demande
de certains correspondants,
nous ne pratiquons pas le test
pour les femmes de moins
de trente ans. »
Du point de vue pratique,
l’anatomopathologiste bordelaise
souligne la facilité avec laquelle ce
nouveau test a rejoint les autres
outils qu’elle utilise au quotidien.
« Techniquement, la mise
en place de ce nouveau test a
été plutôt simple. L’équipe de
Roche Diagnostics France nous
a accompagnés et nous a tout
expliqué en détail.
AUTOUR DE VOUS
CINtec Plus
Pour un meilleur dépistage du cancer du col de lutérus
Il y a, bien sûr, eu un temps
d’adaptation au niveau
des colorations d’immuno-
histochimie, mais nous avons
été rodés rapidement :
c’est un test globalement facile
à interpréter. »
« Un très bon test d’orientation »
À partir du moment où l’on identifi e une
dysplasie légère, il s’écoule habituellement
entre 10 et 20 ans avant qu’un cancer
invasif du col ne se développe, et
seulement 10 % de ces dysplasies légères
évoluent vers une dysplasie modérée ou
sévère dans les 2 à 4 ans qui suivent *.
Pour détecter une transformation
oncogénique, le test CINtec Plus
Fin 2014, Roche lançait le tout premier test d’immunocytologie
pour la prise en charge des lésions de bas grade (LSIL).
Auparavant, les femmes qui présentaient ce type de lésion étaient
orientées directement vers une colposcopie, le test de virologie HPV
n’étant réservé qu’aux frottis de type ASC-US. Les premiers utilisateurs
confirment aujourd’hui lutilité de ce test : le CINtec Plus.
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05
CINtec Plus
Pour un meilleur dépistage du cancer du col de lutérus
combine deux biomarqueurs : le Ki-67
(marqueur de prolifération) et la p16
(marqueur antiprolifératif). Le résultat
du test permet d’orienter ou non la
patiente vers une colposcopie.
« Pour les lésions de bas grade,
c’est quelque chose de très
positif à apporter aux patientes.
Non seulement pour celles dont
le test est positif, que l’on va
pouvoir diriger à bon escient
vers une colposcopie, mais
surtout pour rassurer celles dont
le test est négatif, car ces lésions
peuvent être très anxiogènes »,
décrit le Dr Réau.
* Source : Haute Autorité de Santé – Dépistage
et prévention du cancer du col de l’utérus :
Actualisation du référentiel de pratiques de
l’examen périodique de santé (EPS), juin 2013
« Pour cela, je trouve que c’est
un très bon test d’orientation,
j’en suis entièrement satisfaite. »
Ce nouvel outil à destination
des anatomopathologistes développé
par Roche Diagnostics devrait améliorer
la prise en charge des femmes en les
orientant de façon plus pertinente
vers des examens complémentaires.
Pour le Dr Patricia Réau, ce nouveau
test a parfaitement passé la phase d’essai
dans son laboratoire d’analyse et
est maintenant pleinement entré
dans les pratiques.
« Je vais bien sûr continuer
à l’utiliser en routine.
Dr Patricia Réau,
anatomopathologiste libérale
à Bordeaux (Centre Foch),
spécialisée en gynécologie,
utilise le CINtec Plus
Je pense que si j’arrêtais
maintenant, les gynécologues
avec qui je travaille me le
réclameraient ! »,
conclut-elle.
No 10 / Octobre 2015 05
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