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Contrôle de lémission
spontanée d’umetteur
àlétatsolide
Bruno Gayral
bruno.gayral@cea.fr
Équipe CEA-CNRS «NanophysiqueetSemi-conducteurs »,CEA-Grenoble,DRFMC/SP2M, Grenoble
Pascale Senellart
pascale.senellart@lpn.cnrs.fr
Laboratoiredephotoniqueetde nanostructures,UPR 20,LPN/CNRS, Marcoussis
Lémission spontanée nest pasune proprtéintrinsèqued’umetteur :en plaçantlémetteur dansune cavité
optiqueonpeut accélérerson émission spontanée,voirelarendreréversible. Ceteffet,démontrédansunsystème
semi-conducteur àlaide de btesquantiquessemi-conductrices,ouvredesperspectivesintéressantespour le
traitementquantiquedelinformation àlétatsolide.
émission spontanée décritgénéralementlémis-
sion de lumièrequiaccompagne larelaxation d’un
électron d’utatexcitévers utatmoinsénergé-
tique. Cephénomène est pour le physicien exrimenta-
teur une manièredesonderlestransitionsélectroniques
dansunatome :lénergie duphoton émisest égale àla
différencnertiqueentrelesdeux niveaux électro-
niquesconcers,tandisqueletempsmoyen nécessaire
pour émettrelephoton renseigne sur lesfonctionsdonde
desétats électroniques.Présentéainsi,il pourraitsembler
quelémission spontanée est une proprtéintrinsèquede
lémetteur.Oren 1946,Purcell aproposédansunarticle
trèsdensedequelqueslignesquelémission spontanée
caractériseplus généralementlinteraction d’umetteur
avecson environnementélectromagnétique. Supposons
parexemple umetteur placéentredeux miroirs.Dans
une telle cavitéoptiqueseulscertainsmodesoptiques
sontpermis,similairesaux modesvibratoiresd’une corde
de guitaretenueàsesdeux extrémités.Lorsquelesdimen-
sionstypiquesde lacavitésontde lordredelalongueur
donde desphotonsémisparlémetteur,le champ électro-
magnétiqueàlénergie desmodesest concentréausein
de lacavité:on parle alors de microcavité. Purcell prévoit
alors queletaux démission spontanée d’untel émetteur
serafortementaugmentéparrapport àlasituation du
même émetteur danslespacelibre. Silamicrocavitéopti-
queprésentedespertesoptiquessuffisammentfaibles,
alors lémission spontanée de lumièrepeut même être
rendueréversible :le photon émisparlémetteur est piégé
suffisammentlongtempsdanslacavitépour êtreréab-
sorbépuisréémisriodiquement.Lénergie dusystème
est successivementstockée parlémetteur etparle champ
électromagnétique,cequid’unpointde vuequantique
signifie quelesétats propresdusystème sontdesétats
mixtesémetteur-champ électromagnétique. Ceprocessus
extrême dinteraction lumière-matreest appelé
«régime de couplage fort ». Ceseffets physiquesontété
démontrésexrimentalementdanslesannées1980en
physiqueatomique. Quelquesannéesplus tard,lidée est
apparuequ’untel contrôle de ladynamiquedémission
spontanée àlétatsolide pourraitêtreutiliséavantageuse-
mentpour améliorerlesperformancesde nombreux
composants optoélectroniques.Parlasuite,lascificité
de létatsolide est égalementapparueprometteusepour
desapplicationsautraitementquantiquedelinforma-
tion. Cest ladémonstration de ceseffets de contrôle de
lémission spontanée pour dessystèmessemi-conduc-
teurs quenous présentonsdanscetarticle. Dansune pre-
mièrepartie,nous crivonsplus en détail lesparatres
physiquesimportants de linteraction entrelémetteur et
le mode de cavité,ainsiquelesparticularitésdessystèmes
semi-conducteurs quenous étudions.Puisnous cri-
vonslesexriencesquiontpermisde mettreevidence
leffetPurcell ainsiquelecouplage fort pour desémet-
teurs semi-conducteurs en microcavitéoptique.
Couplage lumière-matre:
lesparatrespertinents
Considéronsumetteur dansutatélectronique
excitéetnotonsλ 0lalongueur donde de latransition élec-
troniquequimène lémetteur de son étatexcitévers son
étatfondamental. Supposonsquelémetteur soitplacé
dansune microcavitéoptiqueàunventred’unmode opti-
queconfiné,résonantàlalongueur donde λ 0 .Lesétats
(émetteur dansson étatexcité,aucunphoton dansla
cavité) et(émetteur dansson étatfondamental,un
photon dansle mode de cavité) sontàlamême énergie (on
ditqu’ilssontrésonants,ouencoredégénérés). Appelons
L
e,0>
f,1>
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Contrôle de lémission spontanée d’umetteur àlétatsolide
glafréquenceducouplage entrecesdeux niveaux.Dans
lapproximation dipolairlectrique,cecouplage est
donné par,oùest le dipôle de lémetteur et
est le champ électriquedumode optiqueàlemplace-
mentde lémetteur.Onintroduitalors laforcedoscilla-
teur foscde lémetteur quicaractériseson couplage
intrinsèqueauchamp (voirencadré2 ). Sile
dipôle de lémetteur etle champ électriquedumode opti-
quesontalignés,.Leconfinementspatial
dumode optiquesignifie queson énergie électromagnéti-
queminimale (appelée énergie duchamp duvide) est con-
finée spatialementdansunvolume V ,sibien que
lintensitéE 2duchamp àson maximumest inversement
proportionnelle àV .Finalement,le couplage entrelémet-
teur etlacavitéest proportionnel à.
Parailleurs,lacavitéoptiqueprésentedespertesde
sortequ’unphoton confiné danslacavitéfinitparséchap-
peraubout d’untempsmoyen τcavhors de lacavité. Le
mode de cavitéest ainsicouplé aux modesoptiquesde
lespacelibreparune fréquencedecouplage
donnée par2π/ τcav(figure1,haut).
Quand le couplage entrelémetteur etle
mode de cavitéest inférieur àléchappement
duphoton hors de lacavité,
létatsedésexciteemettantunpho-
ton danslacavité(état)etcephoton
quittealors rapidementlacavitépour rayon-
nerdanslespacelibre. Lémetteur «voit»
uncontinuumdemodesoptiquesdontla
densitéest modifiée parlaprésencedela
cavité(figure1,gauche). La probabilitédémis-
sion d’unphoton parlémetteur aucours du
tempsest donnée parune loi de déclin expo-
nentiel,caractérisée paruntaux démission
spontanée donné parlarègle dorde Fermi :
,oùρ ( λ )est ladensitédétatdu
mode électromagnétique. Onpeut montrer
queladensitédétats dumode àlénergie de
résonanceρ (λ 0 )est inversementproportion-
nelle autempsdéchappementduphoton
hors de lacavité. Celapeut êtrevu comme
une conséquencedelarelation de Heisen-
bergtemps/énergie :plus le pho-
ton restelongtempsdanslacavité,plus il est
monochromatiqueetdoncplus sadistribu-
tion de densitédétatest étroite. Onintroduit
alors le facteur de qualitédelacavitéQ ,avec
de sorteque.
Comme parailleurs ,le taux démis-
sion spontanée dansle mode de cavitéest
finalementproportionnel àQ / V .Une ana-
lyseplus quantitativemontrequeletaux démission spon-
tanée de lémetteur est augmentéparrapport àson taux
démission danslespacelibreΓ 0dufacteur de Purcell
Γ=FpΓ 0 ,où.Danscerégime,le photon est
doncémisdansle mode confiné de cavité,puisil
s’échappe hors de lacavitéenraison despertesoptiques.
La cavitéapour effetdaccélérerlémission spontanée par
unrenforcementducouplage lumièrematre:cest ce
qu’on appelle leffetPurcell.
Supposonsmaintenantquelespertesoptiquesde la
cavitésoientréduitesaupointquelephoton restesuffi-
sammentlongtempsdanslacavitépour êtreréabsorbé
parlémetteur.Cettecondition est remplie quand
.Lesystème comprenantle mode confiné de
lacavitéetlémetteur peut dansunpremiertempsêtre
traitécomme unsystème isolé. Lecouplage dipolairlec-
triquegveladégénérescenceentrelesétats
etdéfinitde nouveaux états propresqui
sontdessuperpositionsquantiquesdesétats de lémet-
teur etde lacavité. Linteraction entrelémetteur etle
champ confiné change alors de nature:le régime de
couplage fort est établi entrelesétats .
gdE
8K8
max
8
d
E
K8
max
fd
osc
K8K
2
gfE
osc
max
gf
V
osc
(/)gcav
<< 2
πτ
f,1>
Γg20
ρλ
()
DD (
tE⋅=
2
τπλ
cavQc=()/2
ρλ
()
0Q
gV
21/
FQ
V
p=3
42
3
π
λ
gcav
>> 2
πτ
/

e,,01>>etf

e,,01>>etf
Figure1Couplage émetteur-champ confiné. Lorsquelecouplage gentrelémetteur etle mode de
cavitéest dominé parlespertesoptiquesde lacavité(gauche),il s’établitunrégime deffetPurcell.
Legraphe dubasindiquelaprobabilitéquelémetteur soitdansson étatexcitéenfonction du
temps:ladynamiquedémission resteirréversible,maisest accélérée parrapport àladynamique
Γ 0pour le même émetteur non couplé àunmode confiné. Silecouplage glemportesur lespertes
optiques( droite ),il s’établitunrégime de couplage fort etil faut considérerlesétats mixtesémet-
teur-champ confiné résultantde leur couplage. La probabilitédetrouverlémetteur danslétat
excitéest alors une fonction oscillantedutemps,lamortissementde cetteoscillation étantdûà
léchappementduphoton hors de lacavité.
Contrôle de lémission spontanée d’umetteur àlétatsolide
66
Lephoton émisdanslacavitéparlémetteur est riodi-
quementréabsorbédemanièrecohérente,cetéchange
dénergie sefaisantàlafréquenceg/ π.Lénergie dusys-
tème finitcependantparsedissiperparlespertesopti-
quesde lacavité(figure1,droite ). Lespectredémission du
système est alors constituédedeux raiesséparéesénergé-
tiquementde quicorrespondentàlétatlié età
létatanti-lié dusystème couplé émetteur-champ. Ωest
appelé le dédoublementde Rabi. Nous avonsicitraitéle
casoùlémetteur est en exacterésonancespectrale avecle
mode de cavité. Lorsquelesdeux états ne sontpasexacte-
mentrésonants,le couplage dipolairlectriquerepousse
lesniveaux dénergie. Lerégime de couplage fort est alors
caractériséparunanticroisementdumode de cavitéetdu
niveauexcitédelémetteur lorsqu’on cherche àlesmettre
en résonance.
L’exaltation d’émission spontanée
Lobservation de leffetPurcell etducouplage fort
dansdessystèmessemi-conducteurs cessiteainsides
microcavitésde faible volume etde haut facteur de qua-
lité,etumetteur adapté. La fabrication de structures
semi-conductricespermettantde confinerlalumièreà
léchelle dumicromètres’est spectaculairementvelop-
pée danslesannées1990grâceaux progrèsen croissance
épitaxiale eten microfabrication. Lencadré1 présente
deux sortesde cavitésoptiquesutiliséesdanslestravaux
crits ici. Ellesconfinentle champ optiquesur moinsde
1µm 3 .Concernantlémetteur,en faisantcrtredesinclu-
sionsd’unsemi-conducteur dansune matriceconstituée
d’unautresemi-conducteur,il est possible de réaliserdes
puits de potentiel tridimensionnelspour lesélectrons
deséchellescommensurablesàlalongueur donde de
de Broglie électronique. Cesobjets appelésbtesquanti-
ques(BQs)présententdesétats discrets électroniques,
similairesaux orbitalesatomiques.Deux typesde btes
quantiquessemi-conductricesbaséessur lesmatériaux
GaAsetInAsontétéétudiées.Leurs structuresetleurs
proprtésoptiquessontrésuméesdanslencadré2 .
Cest en étudiantle couplage entredesBQsInAsdans
une cavitémicropilierqu’uneffetPurcell nettementsupé-
rieur àunaétéobservépour lapremièrefoisdansunsys-
tème semi-conducteur.Pour accrtrelesignalcollecté,
cinq plansde BQsInAssontinsérésdansle micropilier,
situésaux ventresdumode optiqueconfiné suivantlaxe
vertical. Cesstructuressontétudiéesparphotolumines-
cence. Cettetechniqueexrimentale consisteàexciter
léchantillon avecunlaseretàanalyserlalumièreréémise
Commentconfinerlalumièresur moinsde 1
µ
m3
Encadré 1
Leconfinementde lalumièredansune microcavitéen
semi-conducteur sefaitàlaide de deux effets :laréflexion
totale interne etlaréflexion de Bragg. Une onde sepropageant
dansunmilieudindicefort n 1est totalementréfléchie àlinter-
faceavecunmilieudindiceplus faible n 2 ,silangle dinci-
denceest surieur àArcsin( n 1 / n 2 ) .Cest ainsiqu’uncylindre
dindicefort peut guiderdesondesoptiquessansperte(prin-
cipe de lafibreoptique). La réflexion de Bragg semanifeste
dansunempilementriodiquedecouchesde deux matériaux
dindicesdifférents.Àchaqueinterface,lalumièreest partielle-
mentréfléchie etpartiellementtransmise. Lesondestransmi-
sesinterrentdestructivement,tandisquelesondesréfléchies
interrentconstructivementautour d’une longueur donde λ
silesépaisseurs descouchessontégalesàλ / 4 n ,oùnest lindice
de réfraction (voirzoom ci-contre).
La premièrecavitéprésentée danscetarticle,le micro-
pilier,confine lalumièreàlafoisparréflexion totale interne et
réflexion de Bragg. Ils’agitd’uncylindreensemi-conducteur
comportantdeux miroirs de Bragg en GaAs( n 1=3.5) etAlAs
( n 2=3)quientourentune cavitéenGaAs.Lecylindrese
comporteglobalementcomme unguide donde dindicefort
danslairdontlesmodessontde plus confinésverticalement
parlesmiroirs de Bragg. Unmode stationnaireconfiné dans
lacavitéenGaAssétablitainsi.
La deuxième cavitéétudiée est le microdisque. Dansce
cas,le confinementoptiquetridimensionnel est obtenuuni-
quementparréflexion totale interne. Cettecavitéest consti-
tuée d’undisquedépaisseur typiqueλ /(2 n ),oùnest lindice
de réfraction dumatériau(icidelAlGaAs)etreposesur un
pied dontl’uniquefonction est de soutenirle disque. Sur les
pourtours dudisque,le semi-conducteur est entourédair.Les
modesconfinéssontappelés«mode de galerie »:ilssontgui-
sdansle plandudisqueetle long de sariphérie par
réflexion totale interne.
Figure2Leconfinementdansle micropilierest obtenuparunguidage
latéraldansle cylindresemi-conducteur,etparlacavitéenGaAsinsérée
entredeux miroirs de Bragg dansladirection verticale. Lintensitédu
champ électriqueest représentée suivantlesdirectionsradiale (rouge) et
verticale (bleu). Leconfinementen périphérie dumicrodisqueest unphé-
nomène reposantuniquementsur laréflexion totale interne àlinterface
semi-conducteur/air.Lesmodesrésonants sontconfinésàlariphérie
dudisque.
Ω=2 (g
67
Contrôle de lémission spontanée d’umetteur àlétatsolide
parléchantillon. Lelaserexcitedesporteurs àhautner-
gie. Lesporteurs relaxent(en émettantdesphonons,
vibrationsducristal) vers lespuits de potentiel quesont
lesBQsInAs,oùilsfinissentparserecombinerradiative-
menten émettantunphoton de longueur donde proche
de 950nm (1.3eV). Pour une BQ donnée,lénergie de la
transition électroniquedépend de sataille. LesBQsétant
obtenuesparcroissanceauto-organisée,il yaune disper-
sion de taille quisetraduitparune dispersion deséner-
giesde transition. La luminescenced’une collection de
BQsd’une densitédenviron 400 parmicromètrecarré,
donne lieuàunspectrerelativementlarge
constituédetouteslesraiesfines(largeur de raie de
lordrede10µ eV)desBQsdonton collectelalumines-
cence. LorsquecesBQssontplacéesdansune cavité
micropilier,le spectredémission collectésetrouveforte-
mentaltéré. Lémission de lumièrevers le haut nest en
effetpermisequepour lesmodesrésonants de lacavité.
Cettecavitéagitcomme unfiltrespectraldansladirection
verticale. Comme lalumièreest collectée parunobjectif
de microscope situéau-dessus de léchantillon,lesBQs
émettentunspectrelarge bande,maison ne collecteeffi-
cacementquelalumièrmiseparlesBQsquisonten
résonanceavecunmode de lacavitéverticale.
Cest cequiapparaîtsur lafigure2:lesmodesréso-
nants dumicropilierapparaissenten positif dansle spec-
tredephotoluminescence. LesBQsquinesontpasen
résonanceavecunmode confiné doiventémettreleur
lumièredansdes«modesde fuitquisepropagentà
lobliquedumicropilier.Cetteluminescencedansles
modesde fuiteest collectée avecune trèsfaible efficacité
parle dispositif exrimental. La caractérisation des
modesrésonants parmicrophotoluminescencepermetde
mesurerle facteur de qualitépour le mode fondamental
de chaquemicropilierétudié. Lorsquelediatredes
piliers diminue,le facteur de qualitésedégrade carle
champ optiqueconfiné est plus sensible aux défauts de
surfacedus auprocédé de fabrication. Ilexistedoncun
optimumpour le facteur de Purcell .Nous
considéronsiciunpilierde Q=2200 pour undiatre
de 1µ m(V=0.1 µ m 3 ),cequicorrespond àFp= 32.
Une réduction d’unfacteur 32 dutempsde vie radiatif
desBQsen résonanceavecle mode de cavitéest donc
attendue. Pour sonderladynamiquedémission sponta-
née,une exriencedephotoluminescencerésoluedans
le tempsest réalisée :le laserdexcitation utiliséémetdes
impulsionscourtesde lumière(durée de quelquespico-
secondes). Lesélectronsexcitésparle laserrelaxentrapi-
dementvers lesBQs(typiquementen 20 ps). La
photoluminescencmiseest alors dispersée spectrale-
mentettemporellement,cequipermetde reconstituerles
courbesde décroissancetemporelle de laluminescence
en fonction de lalongueur donde démission. La figure3
donne lesrésultats duclin temporel de laluminescence
pour desBQsdansunmicropilier.La courbeindiquée en
rouge donne le déclin pour lesBQsquinesontpasen
résonanceavecunmode confiné dumicropilieretémet-
tentdansdesmodesde fuite. Letempscaractéristique
démission spontanée est danscecasenviron 1ns,cequi
est égalementle tempsdémission spontanée pour des
BQsInAsdansune matricehomogène de GaAs(i.e. hors
cavité). Pour lesBQsquinesontpasen résonancespec-
trale avecunmode confiné,le faitdêtredansle micro-
piliernadoncpasdeffetsignificatif sur ladynamique
démission spontanée. Enrevanche,lesBQsen résonance
avecle mode fondamentaldumicropilierprésententune
dynamiquedémission spontanée nettementaccélérée,
avecuntempscaractéristiquededéclin de 250ps.Ona
donclàune signatureclaired’uneffetPurcell. Ilyatout
de même undécalage entrelavaleur 32 dufacteur de
Purcell pour cemicropilieretlamodification de dynami-
quedémission spontanée d’unfacteur 4. Lefacteur de
Purcell représenteenfaitleffetmaximumquipeut être
obtenupour umetteur placéaumaximumduchamp
optiqueeten parfaiterésonancespectrale aveccelui-ci.
Dansnotreexrience,nous étudionsune collection de
()60 me
V
FQV
p
/
Figure3Legraphe duhaut indiqueleschémade lexriencede
photoluminescence:unlaserfocalisésur unmicropilierexcitelesBQsqui
s’y trouvent.Leur émission est alors filtrée parlamicrocavité. Lesmodes
résonants apparaissentdoncen positif dansle spectredeluminescence,la
mesuredelalargeur de raie permettantde mesurerle facteur de qualité. Le
graphe dubasindiquelesrésultats de photoluminescencerésolueentemps
pour lesbtesen résonanceethors-résonanceavecle mode fondamental
confiné. Laccélération de ladynamiquedémission spontanée dueaucou-
plage àlacavitéapparaîtclairement.
Contrôle de lémission spontanée d’umetteur àlétatsolide
68
BQsspatialementrépartiessur toutelasection du
micropilier,etnous collectonslaluminescencedeBQs
qumettentsur toutelalargeur spectrale de larésonance
optique. Nous collectonsdonclaluminescencedeBQs
pour lesquellesleffetPurcell attenduest plus faible que
leffetmaximum. Enprenanten comptelacontribution
de lensemble desBQs,plus oumoinsbien coupléesau
mode optique,on rend trèsbien comptequalitativement
desrésultats exrimentaux dansle cadredelathéorie de
leffetPurcell. Cespremièresexriencesontpermisde
validerlesconcepts délectrodynamiquequantiqueen
cavitépour umetteur semi-conducteur dansle régime
deffetPurcell. Undesintérêts de ceteffetest lobtention
d’une émission monomode. Eneffet,lesBQscouplées
spectralementaumode de cavitépeuventaussmettre
desphotonsdanslesmodesde fuitedelacavité. Mais
comme leur taux démission spontanée dansle mode de
cavitéest bien plus élevéqueletaux démission spontanée
danslesmodesde fuite,laplus grande partie de lémis-
sion spontanée sefaitdansle mode confiné de cavité,ce
quipermetdavoirune meilleureextraction desphotons
émis.Létape suivanteaconsistéàcouplerune BQ unique
àunmode de cavité. Unfacteur de Purcell de plus de 30 a
ainstémisen évidencepour une BQ uniqueinsérée
dansunmicropilier.LesBQsontparailleurs récemment
montrédesproprtéstrèsintéressantespour lagénéra-
tion de photonsuniques(voirarticle «Photonsindiscer-
nables:quiseressemble s’assemble »,Imagesde la
Physique2006,p. 106). Encombinantcesdeux effets,des
sourcesde photonsuniquesefficacesontétéobtenues.
Couplage fort
Modifierplus avantlémission spontanée jusqu’àla
rendreréversible ne requiert passimplementde réaliser
descavitésde plus grand facteur de qualitéetde plus petit
volume effectif. Eneffet,il ne s’agitpassimplement
daccélérerlémission de lémetteur parrapport àce
qu’elle seraitdanslespacelibre:il s’agitmaintenantque
le couplage entrelémetteur etle mode de cavitésoitplus
grand quetout autreprocessus de dissipation de lénergie.
Pour atteindrelerégime de couplage fort,il faut que
.Comme ,il s’agit
de maximiserle produit.
Deux stratégiescomplémentairespeuventalors être
adoptéespour démontrerle régime de couplage fort :l’une
consisteàaccentuerleffort technologiquedefon àréali-
serdescavitésoptiquesde trèspetitvolume effectif tout en
maintenantdesfacteurs de qualitéélevés.Lautrestratégie
consisteàvelopperdesBQssemi-conductricesde
grande forcedoscillateur,afin de compenserlespertesde
lacavitéoptique. Nous avonschoisidétudierdesmicroca-
vitésde type microdisqueoùlalumièreest confinée par
réflexion totale interne àlariphérie dudisque:pour un
disquede2µ mdediatre,le champ électromagnétique
desmodesde galerie lesplus confinésest concentrésur
moinsde 200 nm auborddudisque. Lefacteur de qualité
de cescavitésest de lordrede8000 à12000 pour des
Confinementetforcedoscillateur desbtesquantiques
Encadré 2
Nous étudionsdeux sortesde BQs.LesBQsInAssont
obtenuesparcroissancedInAssur GaAs:dufaitdugrand
saccorddemaille entrecesdeux cristaux,aubout de
1.7monocouches,lacroissancedelacouche dInAsrelaxesa
contrainteenformantdespetiteslentillesdInAsde 15-20 nm
de large etde 2-3nm de haut.CesBQsconstituentunpiège
efficacepour lesporteurs avecunpuits de potentiel de
100 meVenviron. LesbtesquantiquesGaAsapparaissent
lorsquelon faitcrtreunpuits quantiqutroit(10mono-
couchesatomiques)deGaAsdansdesbarrresdAlAs.Des
variationslocalesd’une monocouche atomiquedelépaisseur
dupuits quantiqueconstituentunpiège localpour lespor-
teurs,avecunpuits de potentiel de 15 meVenviron.
Lors d’une excitation optique,ulectron de labande de
valenceest promudanslabande de conduction,ylaissantun
«trou». Ainsiune pairlectron-trouest créée,quisecouple
dautantplus auchamp électromagnétiquequeledipôle cons-
tituéparlesdeux chargesest grand. Cecouplage,quidéter-
mine ainsiletaux démission spontanée de lémetteur dans
unmilieudindiceuniforme,est mesuréparlaforcedoscilla-
teur f oscdesporteurs créés,une grandeur sansdimension pour
umetteur ponctuel. LesBQsInAs,quiconstituentunpiège
profond,présententtoutesdesforcesdoscillateur entre7et
15. DanslesBQsGaAs,lapairlectron-trouest liée parinter-
action coulombienne etoccupe pratiquementtoutelasurface
de laBQ:laforcedoscillateur est terminée parcettesur-
faceetaugmenteaveclataille de laBQ.Elle peut ainsivarier
entre30 et300.
Figure4Représentation schématiquedesbtesquantiquesInAset
GaAs.Enbas:forcedoscillateur desporteurs piégésdansune BQ GaAs
en fonction de lataille de laBQ.
gcav
>> 2
πτ
/
τπλ
cavosc
Qcgf
V
=()/2et
Qf
V
osc
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