I. Introduction&
a) Présentation&de&l’entreprise#
GENESIS est une société spécialisée en acoustique et basée au technopôle de l’Arbois à Aix en
Provence. Elle est dirigée par Patrick Boussard depuis sa création en 1999, par 7 ingénieurs issus de la
société STERIA-DIGILOG. Son activité a débuté par la création d’un logiciel de synthèse sonore, basé
sur le système hardware pour lequel ces ingénieurs étaient spécialisés (GENErateur de Signaux
Sonores).
Depuis 2004, GENESIS développe un logiciel d’expertise acoustique, LEA, qui est utilisé dans de
nombreuses grandes entreprises.
Ses principaux domaines d’activités sont l’automobile (Renault, PSA..), les transports aériens (Airbus,
Airbus Helicopters, Safran…) et ferroviaires (SNCF, RATP).
Ses produits se déclinent en 3 types d’offre : logiciels (LEA,GENEIntel…) ; système de restitution et
simulateurs d’environnement sonores 3D ; et études acoustiques ou psychoacoustiques pour les
entreprises.
En 2005, la société a remporté le Prix Industrie de la SFA (Société Française d’Acoustique).
b) Contexte&du&sujet&
Dans l’industrie, de nombreux salariés sont exposés à de forts niveaux de bruit, ce qui met en danger
leur santé auditive. En effet, en France, il a été estimé en 2003 qu’un salarié sur trois exposé à des
niveaux supérieurs à 85dB(A) n’était pas protégé (d’après le rapport SUMER 2003 du Ministère du
Travail). De plus, la perte auditive est la 4e cause des maladies professionnelles en France ([Nexer]).
Ces dernières années, de nombreuses lois, normes et directives ont vu le jour pour réglementer les
conditions de travail d’un point de vue auditif :
• la directive européenne « Bruit » 2003/10/CE (transposée en droit français par le décret 2006-
892 du 19 juillet 2006) impose des niveaux d’expositions limites pour le salarié, au-delà
desquels des actions de prévention doivent être mises en place (Annexe 1, Figure 1 ). Par
exemple, un salarié ne doit pas être exposé à une dose de bruit journalière supérieure à
87dB(A) pendant 8h (Valeur Limite d’Exposition). L’adoption de protection individuelle est
rendue obligatoire à partir d’un niveau d’exposition de 85dB(A) pendant 8h. Enfin des
protecteurs individuels contre le bruit et des examens audiométriques doivent être mis à
disposition des salariés à partir d’un niveau d’exposition de 80dB(A).
• la norme EN 458 précise que des mesures de protection collective devraient être mise en place
prioritairement (réduction du bruit à la source) sur des mesures de protection individuelle (port
de protecteur individuel contre le bruit, ou PICB).
• la norme EN 352 régit les atténuations minimales que doivent pourvoir les PICB.
Cependant, malgré la mise à disposition voire l’obligation par les entreprises (selon la directive
européenne) du port des PICB, ces derniers sont encore beaucoup négligés par les salariés. Ils
provoquent en effet une sensation d’inconfort et d’isolement, ainsi qu’une gêne prétendue pour la
communication, notamment en cas de surprotection, ce qui pousse l’usager à ne pas les porter
([Loizeau, Angot, Parard]). Or retirer le PICB, même sur une courte période, rend la protection beaucoup
moins efficace (comme le précisent la norme EN458, et [Berger]).
Il est avéré que pour être optimal, le PICB doit être adapté au niveau du bruit environnant afin
d’atténuer suffisamment, mais pas excessivement : la norme EN 458 préconise un niveau résiduel
perçu minimal de 70 dB(A) (voir Annexe 1, Figure 2 ).
Suite à cette problématique de surprotection au bruit, de nombreuses études se sont intéressées à la
détection de signaux d’alarmes et à la compréhension des messages d’alerte face au danger, lors du
port d’un PICB. Il est important de protéger l’audition du salarié, mais il est tout aussi important qu’il
reste alertable par son environnement afin de se prémunir d’un danger (potentiellement nombreux
selon les lieux de travail concernés) !