MISE EN PLACE D`UN SYSTEME D`ALERTE PRECOCE A LA

publicité
n° 82
« MISE EN PLACE D’UN SYSTEME D’ALERTE PRECOCE
A LA SECHERESSE DANS 3 PAYS DE LA RIVE
SUD DE LA MEDITERRANEE : L’ALGERIE, LE MAROC ET LA TUNISIE»
LIFE05TCY/TN/000150
ALGERIE :
DGF
ASAL
CRSTRA
E VA L U AT I O N D E S D I S P O S I T I F S D ’ A L E R T E
P R E C O C E A L A S E C H E R E S S E E X I S TA N T S A
L’ E C H E L L E N AT I O N A L E
ONM
MAROC :
CAS DE L’ ALGERIE
CRTS
DMN
DPV
HCEFLCD
TUNISIE :
CNT
INM
IRA
Date de remise du rapport :
28 Mai 2006
Auteur:
Mohamed SAFAR ZITOUN
Consultant
Boulevard du Leader Yasser Arafat – BP 31 – 1080 Tunis Cedex – Tel. 216 71 206 633 – Fax 216 71 206 636
e.mail : mailto:[email protected] - URL : www.oss-online.org
Sommaire
ABREVIATIONS ____________________________________________________ 3
AVANT PROPOS ___________________________________________________ 4
I. DEFINITIONS ET CONCEPT DE LA SECHERESSE ______________________ 5
I.1 Types de sécheresse dans le pays ________________________________________ 5
I.2 Processus et cycles de la sécheresse dans le pays____________________________ 6
I.3 Suivi spatio-temporel de la sécheresse, variables et indices de suivi de la sécheresse 9
I.4 Mesures et catégories d’intensité de la sécheresse ___________________________ 12
II. EVALUATION DES SYSTEMES D’ALERTE PRECOCE A LA SECHERESSE
EXISTANTS AU NIVEAU NATIONAL___________________________________ 15
II. 1 Identification des systèmes d’alerte précoce existants dans le pays _____________ 15
II.2 Identification et description des structures travaillant dans la problématique de la
sécheresse ____________________________________________________________ 16
II.2.1 Catégorie des structures fortement impliquées ___________________________ 16
II.2.2. Structures utilisatrices de l’information sur la sécheresse __________________ 20
II.3 Analyse des lacunes, insuffisances des systèmes et des compétences___________ 20
II.4 Proposition des modalités pertinentes de rendre opérationnels les systèmes ______ 21
III. Proposition d’un Système national d’Alerte Précoce à la Sécheresse ____ 24
III.1 Proposition d’une méthodologie _________________________________________ 24
III.3 choix des indicateurs de la vulnérabilité structurelle et conjoncturelle ____________ 28
III.4 Rôle des partenaires (fournisseurs, producteurs des données / indicateurs)_______ 29
IV. Évaluation des besoins exprimés en matière de formations et
d’équipements ____________________________________________________ 30
IV.1. Locaux____________________________________________________________ 31
IV.2. Ressources humaines________________________________________________ 31
IV.3. Moyens informatiques Hardware et de positionnement géographique ___________ 31
IV.4. Moyens de traitement software _________________________________________ 32
V. 5. Formation _________________________________________________________ 32
Documentation consultée ___________________________________________ 33
ANNEXE 1 : Type de données produites par l’ONM _____________________________ 35
ANNEXE 2 : Type de données produites par l’ANRH ____________________________ 40
OSS n°82
2
ABREVIATIONS
ABH
ADE
AEP
AGID
ANBT
ANRH
APC
ASAL
BAS-ONU
BNUS
CDRB
CNTS
CRSTRA
CST
DGF
DMC
ESA
FAO
FEWS
GCOS
GIEC
IGAD
HCDS
IHFR
INRF
MNG
NDVI
OMM
ONEDD
ONG
ONM
PIB
PNDAR
SADC
SAP
SID
SIE
SIG
SIRE
SMIAR
SPI
UNCCD
WHYCOS
OSS n°82
Agence des Bassins Hydrographiques
L’Algérienne Des Eaux
Alimentation en Eau Potable
Agence Nationale de l’Irrigation et du Drainage
Agence Nationale des Barrages et Transferts
Agence Nationale des Ressources Hydrauliques
Assemblée Populaire Communale
Agence Spatiale ALgérienne
Bureau des Affaires Spatiales des Nations Unies
Bureau des Nations Unies pour la zone Soudano-Sahélienne
Centre de Développement des ressources biologiques et biosécurité
Centre National des Techniques Spatiales
Centre de Recherches Scientifiques et Technique des Régions Arides
Comité Scientifique et Technique
Direction Générale des Forêts
Disaster Monitoring Constellation
European Space Agency
Food and Agriculture Organisation
Famine Early Warning System
Global Climate Observing System
Groupe d’experts Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat
Intergovernmental Authority on Development
Haut Commissariat pour le Développement de la Steppe
L’Institut Hydrotechnique de Formation et de Recherche
Institut National de la Recherche forestière
Meteosat New Generation
Normalized Difference Vegetation Index
Organisation Mondiale de la Météorologie
Observatoire National de l’Environnement et du Développement Durable
Organisation Non Gouvernementale
Office National de la Météorologie
Produit Intérieur Brut
Programme National du Développement Agricole et Rural
Southern African Development Community
Système d’Alerte Précoce
Système d’Information sur la Désertification
Système d’Information sur l’Environnement
Système d’Information Géographique
Système d’Information sur les Ressources en Eau
Système Mondial d'Information et d'Alerte Rapide sur l'Alimentation et
l'Agriculture
Standardized Precipitation Index
United Nations Convention to Combat Desertification
World Hydrologic Cycle Observing System
3
AVANT PROPOS
Le document ci-après a été rédigé suivant les termes de référence définis par le contrat
entre l’Observatoire du Sahara et du Sahel OSS et Mohamed SAFAR ZITOUN, consultant.
L’objectif est la réalisation, pour le compte de la direction générale des forêts de l’Algérie
d’un document de fond, qui a constitué la base des discussions de l’atelier de mise en
œuvre du projet tenu à Alger, au siège de la DGF, le 22 mai 2006.
La consistance de cette consultation est la suivante :
1. Définitions et concept de la sécheresse
ƒ
ƒ
ƒ
ƒ
ƒ
Types de sécheresse dans le pays
Processus et cycles de la sécheresse dans le pays
Suivi spatio-temporel de la sécheresse, variables et indices de suivi de la sécheresse
Mesures et catégories d’intensité de la sécheresse
Prévisions de la sécheresse et systèmes d’alerte précoce
2. Evaluation des systèmes d’alerte précoce à la sécheresse existants au niveau national
ƒ
ƒ
ƒ
ƒ
Identification des systèmes d’alerte précoce existants dans le pays
Identification et description des structures travaillant dans la problématique de la
sécheresse
Analyse des lacunes, insuffisances des systèmes et des compétences
Proposition des modalités pertinentes de rendre opérationnels les systèmes
3. Système d’alerte précoce à la sécheresse national proposé
ƒ
ƒ
ƒ
ƒ
ƒ
ƒ
proposition d’une méthodologie :
types de systèmes à mettre en place
types de zonage
choix des indicateurs de la vulnérabilité structurelle et conjoncturelle
rôle des partenaires (fournisseurs, producteurs des données / indicateurs)
périodicité et échelles de production des indicateurs
4. Évaluation des besoins exprimés en matière de formations et d’équipements
ƒ
ƒ
ƒ
moyens nécessaires
équipements à acquérir
formations
Les documents consultés dont liste est jointe en annexe ont été en partie mis à disposition
du consultant par la DGF et en particulier par Mme Rahmani, chef du projet SAP Algérie,
sans laquelle cette consultation n’aurait pas vue le jour.
Le rapport ci après a été enrichi en certains points (partenaires et volet moyens- formation),
comme l’ont souhaités les participants à l’atelier d’Alger du 22 mai 2006 et tient compte des
recommandations de l’atelier de Rabat (9-10 mars 2006).
OSS n°82
4
I. DÉFINITIONS ET CONCEPT DE LA SÉCHERESSE
I.1 Types de sécheresse dans le pays
La sécheresse est classiquement définie comme un phénomène naturel dû essentiellement
à un déficit des précipitations qui, associé à des facteurs climatiques (températures élevées,
vents forts, hygrométrie faible, etc.) provoque, s’il est prolongé dans le temps, une diminution
du ruissellement des cours d’eau et de l’humidité des sols et un renouvellement insuffisant
des nappes d’eau. Ce phénomène est amplifié par l’action néfaste de l’homme sur
l’environnement (déforestation, rejets des gaz nocifs, pression du cheptel sur les parcours,
surexploitation des ressources naturelles (eaux et sols), etc.). Ceci se répercute
négativement, parfois en de véritables catastrophes naturelles, sur l’alimentation des
hommes et des cheptels et sur la production agricole.1
Il existe plusieurs formes de sécheresse interdépendantes entre elles. La prise en charge y
est sectorielle avec une connexion le plus souvent conjoncturelle avec les autres secteurs.
I.1.1 La sécheresse météorologique est le type de sécheresse qui survient lorsque les
précipitations sont bien inférieures à la normale au cours d'une longue période. Elle est
suivie par les services de la météorologie nationale qui, avec le concours de la Banque
Mondiale, ont installé après les inondations de 2001 à Alger. Le premier réseau d’alerte
précoce à la sécheresse et aux inondations. Les outils sont principalement le réseau national
de mesures des paramètres climatiques, l’observation et l’analyse des images satellitaires
spécialisées.
I.2.1 La sécheresse hydrologique est le type de sécheresse qui survient lorsqu'une longue
sécheresse météorologique provoque une diminution sensible du niveau des eaux
souterraines, des rivières, des fleuves et des lacs. Le suivi de celle-ci est du ressort des
services de l’hydraulique (Agences2, directions centrales et de wilaya) qui ont pour mission
principale la dotation en eau des populations, de l’agriculture, du tourisme et de l’industrie.
Les données sur le ruissellement des eaux de surface, les apports aux barrages, la
dynamique des eaux souterraines, l’évolution des sols irrigués sont recueillis par des
réseaux d’appareils de mesures ou par des observateurs décimés à travers le territoire
national.
I.3.1 La sécheresse agricole est le type de sécheresse qui survient lorsque la faible
humidité du sol, associée à la rareté de l'eau, arrête la croissance végétale, diminue les
rendements et met en danger le bétail. Ce domaine est du ressort des services centraux et
décentralisés de l’Agriculture, des éleveurs, exploitants agricoles, services de
l’Environnement et société civile.
I.4.1 La sécheresse socio-économique englobe les effets économiques et sociaux des
formes précédentes (exode rurale, famine, baisses des rendements agricoles, perte de
cheptel, augmentation des prix des produits de première nécessité, problème de santé
humaine et animale, etc. Cette forme qui se traite à un niveau élevé (gouvernement)
engendre, selon son acuité, le déclenchement de plans ORSEC, la mise en place de fonds
de soutien et d’indemnisations, le lancement d’opérations de solidarité nationale et
internationale ainsi que des campagnes de sensibilisation de la population.
1
« Systèmes d’alerte précoce et suivi écologique, mise en place du réseau » par Mohamed SAFAR ZITOUN,
atelier de lancement du réseau tpn4, Tunis, 8-10 octobre 2002
2
Principalement les Agences de bassins hydrographiques, l’ ANRH et l’ ANBT
OSS n°82
5
“La sécheresse socio-économique est donc une forme de choc interne de l’offre, c'est-à-dire,
une grave perturbation provoquée par des événements hors du contrôle du pays, et qui a
des effets importants sur les variables économiques intérieurs”3.
Dans la figure ci après, sont montrés les relations entre les différents types de sécheresse et
leurs impacts. Une sécheresse météorologique limitée dans le temps (par exemple en
automne) peut provoquer une sécheresse agricole de durée plus longue (par exemple
saisonnière de début de cycle) puis une sécheresse hydrologique plus persistante dans le
temps (annuelle si faibles apports aux barrages).
Fig. 1: Types de sécheresse, manifestations dans le temps et leurs impacts 4
I.2 Processus et cycles de la sécheresse dans le pays
Le seuil théorique de rareté fixé par la Banque Mondiale à 1000 m3 par habitant et par an
place l’Algérie parmi les pays les plus pauvres en matière de potentialités hydriques. La
disponibilité en eau théorique qui était de 1500 m3 hab./an en 1962 va passer en dessous du
seuil théorique de rareté dans les années 1990 et ne sera que de 430 m3 en 2020. Cette
disponibilité ramenée aux ressources en eau mobilisables serait encore plus réduite5.
Pour parvenir à une sécurité alimentaire satisfaisante, il faudrait disposer entre 15 et 20
milliards de m3 par an dont 70% pour la seule l'agriculture, soit 3 à 4 fois la mobilisation
actuelle (5 milliards de m3 d'eau par an).
3
Rapport de la World Bank Group No. 118 juin 1999, “La sécheresse et les économies des pays d’Afrique Subsaharienne”
D’après National Drought Mitigation Center 2005 et ONS Maroc
5 CONSEIL NATIONAL ECONOMIQUE ET SOCIAL, Commission de l’Aménagement du Territoire et de Environnement,
4
Avant-projet de rapport, " L’eau en Algérie : le grand défi de demain " Etude réalisée en 2000.
OSS n°82
6
disponibilité (m3/hab/an)
1600
1400
1200
1000
800
600
400
200
19
62
19
66
19
70
19
74
19
78
19
82
19
86
19
90
19
94
19
98
20
02
20
06
20
10
20
14
20
18
0
Fig. 2 : évolution des disponibilités en eau depuis 1962 et projection à l’horizon 2020
Cette situation de rareté de la ressource est aggravée de manière cyclique par la
sécheresse. « Ce qui impliquera ipso facto entre les différents utilisateurs des conflits sérieux
qui nécessiteront immanquablement des arbitrages malaisés pour les pouvoirs publics, et ce
d'autant que les besoins en l’alimentation en eau potable (AEP) seront multipliés par 2,5
environ en vingt cinq ans et qu'ils représenteront pratiquement 40 % des ressources
mobilisables vers l’an 2025 »6.
Au cours du siècle précédent, l’Algérie a vécu plusieurs périodes de sécheresse dont les
plus intenses ont été ressenties en 1910 et en 1940 et de manière plus persistante dans les
années 1975-1980 ainsi que dans ce début du siècle. Une étude de l’ANRH présentée lors
de la rencontre nationale sur l’eau en 1994 sur la base des analyses faites sur les
précipitations enregistrées sur plus d’un siècle ne permettait pas, alors, de conclure sur un
changement climatique irréversible (fig. 3).
Fig. 3: Evolution des précipitations annuelles pour la station d’Alger. Moyenne mobile sur 5 ans
6
Idem 4
OSS n°82
7
Il y’a toutefois des signes allant dans le sens d’une aridification plus grande du climat de
l’Algérie.
Une étude intitulée ‘’ Etude d’aménagement hydro-agricole de la Mitidja - Mac Donald et
Partners’’ confirme que la période 1950-1975 a été plus humide que la moyenne à long
terme ; alors qu’à partir de 1977 on assiste à une sécheresse assez marquée, sans
précédent depuis le début des observations.
volume d'eau (en Mm3)
L’observation des volumes d’eau (Mm3) annuels alloués à partir de 49 principaux barrages
au cours de la dernière décennie, montre une diminution nette des prélèvements qui passent
de plus de 2 milliards de m3 en année moyenne à une moyenne de 621 millions de m3 par an
7
(fig. 4). Ceci est essentiellement du à une diminution sensible des apports.
900
800
700
600
500
400
300
200
100
0
90 / 91
91 / 92
92 / 93
93 / 94
94 / 95
95 / 96
96 / 97
97 / 98 98 / 99
99 / 00
00 / 01
O1 / 02
année agricole
Fig. 4 : Prélèvements des barrages entre les années agricoles 90 / 01 et 2001 / 2002
La mesure des apports en eau à certains barrages pendant les périodes 1945-1998, 19451975 et 1976-1998 (tableau 1) montre que les apports ont diminués de moitié, ce qui donne
une idée de l’ampleur de cette sécheresse et de la dégradation climatique induite.
Apports (hm3)
Barrages
Béni Bahdel
Cheurfas
Ouizert
Ghrib
Fodda
Baghadda
Hamiz
Chéffia
Zardézas
Rapports
45-98
45-75
Période
humide
76-98
Période
sèche
1
2
3
67
71
53
129
78
55
40
135
55
88
94
69
173
113
78
47
162
70
36
31
26
89
50
33
31
119
51
4=3/1
5=3/2
6=1/2
0.55
0.43
0.49
0.69
0.64
0.60
0.76
0.89
0.82
0.42
0.33
0.38
0.52
0.44
0.43
0.64
0.73
0.72
0.77
0.76
0.77
0.75
0.70
0.71
0.84
0.83
0.79
0.71
0.51
0.72
Tab. 1 : Apports en eau au niveau de certains barrages algériens
7
« Eléments de réflexion sur une stratégie sous-régionale (Afrique du Nord) relative à la prise en compte de la
sécheresse dans la mise en œuvre PAN : Synthèse des études de cas de l’Algérie, du Maroc et de la Tunisie »
OSS, juillet 2003
OSS n°82
8
Cette tendance à l’aridification du climat en Algérie, ajoutée au caractère structurel et
intrinsèque de la sécheresse, est quelque peu confirmé par les projections du Groupe
Intergouvernemental d'experts sur l'évolution du climat (GIEC) 8 qui prévoit sur la région
méditerranéenne, à l’horizon 2015, une augmentation de la température supérieure à celle
prévue au niveau global, une légère diminution des précipitations pour les rives Sud9 et enfin
une fréquence plus accrue des phénomènes climatiques extrêmes comme les sécheresses
et les inondations.
L’Algérie a tenu compte dans sa planification de cette tendance à l’aridification du climat en
revoyant à la baisse ses prévisions de mobilisation des ressources en eau. A cet effet, a été
mise en place toute une batterie de mesures visant en particulier une économie plus grande
de l’eau par les utilisateurs, l’intensification des efforts de mobilisation de nouvelles
ressources et une mobilisation compensatrice tournée vers les ressources non
conventionnelles, indépendantes des aléas climatiques, en particulier celles produites par le
dessalement de l’eau de mer. L’objectif majeur, pour ce type de mobilisation, est de
remplacer les eaux naturelles pour toutes les villes côtières à l’horizon 2016. 12 usines de
dessalement d’eau de mer seront érigées d’ici 2008 avec pour objectif 1.200.000 m3/j et 21
autres stations seront réalisées, d’ici 2016. L’eau provenant des stations d’épuration et du
recyclage est une autre forme de ressource non conventionnelle qui pourrait participer à
compenser le déficit en eau10.
Toutefois un facteur correctif à cette tendance à l’aridification, devrait être introduit en
fonction de l’observation des sécheresses dans l’espace et dans le temps.
I.3 Suivi spatio-temporel de la sécheresse, variables et indices de suivi de la
sécheresse
La partie sensible aux aléas climatiques de l’Algérie ne
représente que 13 % de la superficie totale du pays
mais c’est aussi la plus dense en populations, qui
contient les meilleurs sols, les ressources en eau
renouvelables, la faune et la flore les plus
remarquables du pays. C’est sur cette bande
septentrionale qui s’étend du Maroc à l’Algérie et que
limite au Nord la Méditerranée et au Sud l’isohyète 200
mm que s’observent les différentes formes de
sécheresse.
13%
dépendan
ts du
87
%
I.3.1 Pour la sécheresse météorologique l’observation
se fait d’abord à l’échelle nationale puis à l’échelle
régionale. En effet une certaine disparité existe
d’Ouest en Est et du Nord vers le Sud. Le zonage suivant peut être suggéré :
La frange littorale que stoppe l’Atlas tellien au Sud et dont la largeur est de 100 à 150
kilomètres est la zone la plus arrosée (et donc la plus riche en eaux superficielles), avec une
augmentation des moyennes annuelles d’Ouest en Est (de 400 à plus de 1000 mm / an).
8
Conjointement crée en 1988 par l’Organisation Météorologique Mondiale (OMM) et le Programme des Nations
Unies pour l’Environnement (PNUE),
9
Engendrant une diminution du ruissellement pouvant aller à 5 mm par an
10
A l’horizon 2020, les eaux usées représenteront un volume de près de 2 milliards de m3 si la demande en eau
est totalement satisfaite à cet horizon.
OSS n°82
9
Entre l’Atlas tellien et l’Atlas saharien se trouve une large bande de 300 à 350 kilomètres
contenant les hautes plaines céréalières, la steppe présaharienne à vocation pastorale et les
bassins endoréiques les plus caractéristiques. C’est une zone où prédominent les eaux
souterraines. La pluviométrie y est entre 100 et 400 mm et la sensibilité à la désertification
particulièrement importante11.
1000
800
400
200
Au-delà de cette bande septentrionale, le Sahara qui occupe les 87 % du pays est un
territoire particulièrement aride et quasi-indépendant des aléas climatiques. Sauf pour la
région du Hoggar Tassili où les rares pluies apportées par la remontée du front intertropical
viennent alimenter épisodiquement (en occasionnant certaines années des inondations
souvent destructrices) les poches d’eau des massifs volcano-granitiques et les nappes
d’inféro-flux fort utiles à la population. L’énorme projet d’adduction à partir d’In Salah vise à
libérer de ces aléas Tamanrasset, le chef lieu de wilaya, et certaines autres agglomérations
limitrophes.
I.3.2 La sécheresse hydrologique est appréciée par région hydrographique. En Algérie, il en
existe cinq: la région hydrographique Sud et les 4 bassins du Nord (l’Oranie - Chott Chergui, le Chellif - Zahrez, l’Algérois - Hodna – Soummam et le Constantinois - Seybouse –
Mellegue). Ces régions sont gérées par des agences de bassin.
Les Agences disposent des outils privilégiés que sont les comités de bassins
hydrographiques institués en 1996 et qui se composent des représentants de
l’administration, des collectivités locales à travers les élus, et des usagers.
En 1996, a été institué aussi, par le décret 96-472 du 18 décembre 1996, un Conseil
Supérieur de l’Eau présidé par le Ministre chargé de l’hydraulique. Ce conseil regroupe tous
les secteurs concernés par l'eau. D’autres structures de coordination telles que le Comité
national des maladies à transmission hydrique et le Comité national de coordination des
activités des offices des périmètres irrigués, ont également été mises en place. Toutes ces
structures peuvent être sollicitées dans le cadre d’une lutte appropriée et planifiée contre les
effets de la sécheresse.
11 Voir carte de la sensibilité à la désertification en annexe du Rapport national de l’Algérie sur la mise en oeuvre
de la Convention de Lutte contre la Désertification, Septembre 2004, par M. Salamani et H. Kadi-Hanifi .
OSS n°82
10
L’observation des potentialités en eau de ces bassins montre une certaine disparité spatiale;
les zones les plus pauvres en eau mais aussi les plus sensibles à la sécheresse et à la
désertification sont situées à l’Ouest du pays (voir les tableaux ci après).
Bassin
hydrographique
Oranie
chott
chergui
Chéliff
Zahrez
Algérois
Soumam
Hodna
Constantinois
Seybouse
Mellègue
Total
Res. Souter. Pot.
(hm3/an)
375
231
745
28,9
1.894
Total (%)
19.7
12.2
39.2
28.9
100.0
Tableau 2: répartition des potentialités en eau souterraine dans les bassins du Nord
(source:ANRH 2000)
Bassin
hydrographique
Res. Superf.
(Hm3/an)
Pourcentage(%)
pot.
Oranie
Chott
Chergui
Chéliff
Zahrez
Algérois
Soumam
Hodna
Constantinois
Seybouse
Mellègue
Sud
Total
1025
1840
4380
4500
600
12,34
8,7
15,7
37,3
38,3
0,48
100.0
Tableau 3: potentialités en eaux superficielles (source ANRH 2000)
Avant la mise en place des Agences de bassins hydrographiques, la gestion de la
sécheresse était une gestion sectorielle de la pénurie par des comités formés pour la
circonstance et composés principalement de l’ANRH, de l’ANBT, des structures centrales et
décentralisées de l’hydraulique et des sociétés de distribution d’eau. Les comités avaient
pour tâche la collecte des données en temps réel sur les apports aux barrages et l’état de la
distribution en eau et se devaient de proposer les solutions d’urgence adéquates (lancement
de campagnes d’appoint de forages, programmes de coupure en AEP et irrigation, etc.). Ce
qui fut fait en 2002, pour l’alimentation de la ville d’Alger, avec un ensemble de mesures
urgentes à même de gérer la pénurie en eau potable induite par la sécheresse qui sévissait
depuis trois années dans le pays et ce en réalisant 40 forages, l’interconnexion du réseau
AEP de la ville avec trois barrages situés à plus de 100 kms à l’Ouest de la capitale,
plusieurs stations de dessalement de l'eau et en organisant la distribution de l’eau par
camions citernes dans les quartiers les plus touchés12.
Cette gestion sectorielle de la pénurie semble être toujours la règle, du fait que les agences
de bassin ne disposent pas encore de systèmes d’information opérationnels.
I.3.3. L’agriculture, consommatrice de 70% des ressources en eau mobilisés, est un des
secteurs économiques le plus exposé aux phénomènes météorologiques et donc le plus
sensible à la sécheresse. Estimé aujourd’hui à 8 milliards de dollars, la production agricole
emploie 1,2 million de personnes soit, près de 20% de la population active et contribue au
PIB pour une moyenne de 10% et ce grâce à la mise en œuvre, depuis l’année 2000, du
plan national de développement agricole et rural (PNDAR)13. Malgré le fait qu’en Algérie, les
productions agricoles sont relativement mal cernées par le système statistique sauf pour les
rendements des blés14, il est clair que ces productions ont beaucoup souffert du déficit
pluviométrique. A titre d’exemple, la campagne agricole 2001-2002 a été fortement
influencée par une pluviométrie insuffisante qui se prolonge depuis trois années. Les
céréales ont baissés de -27 % avec une production totale de 1,9 millions de tonnes, suivies
par les tomates industrielles (-10 %), olives (–4 %) et huile d'olive (–14 %) par rapport à
2000-2001. Mais contrairement à l’année agricole précédente la production agricole a été
12
Sources Nouvelles No. 3, 1 septembre 2002
Déclaration de Mr Said Barkat, Ministre de l’Agriculture au forum de l’ENTV le 21-05-2006.
14
Situation mondiale de l’agriculture 2002, Archives FAO
13
OSS n°82
11
très bonne en 2002-2003 grâce à une pluviométrie suffisante et bien répartie au cours de la
campagne agricole. L'indice global de la production (base 100 : moyenne des années 19861995) est, en effet, passé de 123 à 159 (+30%). La croissance est due surtout à la
production végétale (+27% entre 2002 et 2003) et, dans cette catégorie, surtout par la
production céréalière (+110%), en particulier l'orge (+194%).
Parce que liée aux variables économiques mesurables par wilaya, la sécheresse agricole (et
donc socio-économique) est suivie à l’échelle locale par les directions wilayales de
l’Agriculture qui disposent de deux outils majeurs d’appréciation que sont d’une part les
observations in situ des paramètres de production agricole et d’autre part des bulletins
analytiques de l’ONM. Il y’a de plus, l’utilisation de certaines radios locales par les services,
chambres et associations agricoles pour la vulgarisation et l’alerte des cultivateurs et
éleveurs pour tout risque majeur agricole. Dans le cas de sinistre avéré, (sécheresse,
invasion de criquets pèlerins, gel, etc.) l’Etat a mis en place toute une panoplie de systèmes
d’assurances et de fonds spéciaux à des fins d’indemnisations des cultivateurs et éleveurs
sinistrés.
Le PNDAR a en outre encouragé l’introduction de technologie d’irrigation appropriée aux
régions sèches. Le secteur privé s’est investi notamment dans la production et l’installation
des systèmes d’irrigation «goutte à goutte» et par micro aspersion. Par ailleurs, dans les
oasis, le PNDAR a financé, à la demande des communautés locales, la réhabilitation de
systèmes traditionnels d’irrigation (foggara).
I.4 Mesures et catégories d’intensité de la sécheresse
Les effets de la sécheresse seront fonction de la durée de celle ci, de son intensité et de la
saison dans laquelle cette sécheresse a été observée. Un premier classement peut donc
être fait. C’est ainsi que l’on peut distinguer la sécheresse saisonnière automnale si elle sévit
en début de cycle végétatif, la saisonnière printanière si elle sévit en fin de cycle végétatif,
celle qui est annuelle si elle s’étale sur les deux saisons ou encore la pluriannuelle si elle
s’étale sur deux ou plusieurs années.
Nous pouvons élaborer aussi un classement territorial en fonction des zones agro
écologiques en zones à sécheresse conjoncturelle, structurelle ou permanente.
Fig. 5 : Zonage écologique de l´Algérie (carte réalisée par Salamani M., 2001)
OSS n°82
12
Cette cartographie élémentaire de la sécheresse est un exemple possible parmi tant
d’autres. Cette cartographie est à affiner après avoir mené une réflexion approfondie sur les
objectifs visés par le système à mettre en place, à partir de la répartition spatiale de certains
paramètres. Par exemple le SPI (standardized Precipitation Index ou indice normalisé des
précipitations) qui permet de classer le territoire observé en plusieurs catégories d’intensité
et définir le seuil à partir duquel l’intervention de l’Etat est nécessaire15.
Valeurs du SPI
0 à – 0.99
Actions
Intensité de la sécheresse
Pas de réaction
légère
particulière
- 1 à – 1.49
ALERTE
modérée
- 1.50 à -1.99
ALARME
sévère
- 2.00 à moins
CATASTROPHE
extrême
Tab. 4 : Classement en fonction de l’intensité de la sécheresse et actions à prendre.
Cette cartographie d’aide à la décision, ne peut se faire qu’avec la mise en place d’une
structure (Observatoire par exemple) à même de recueillir les informations utiles sur la
sécheresse, de les analyser, de les diffuser dans les formats appropriés et de lancer, si
nécessaire, précocement toute alerte permettant de prendre, en temps opportun, les
décisions adéquates pour contrecarrer les effets négatifs.
I.5 Prévisions de la sécheresse et systèmes d’alerte précoce
Les Systèmes d’alerte précoce sont définis comme des outils qui permettent de prévoir et
d’évaluer la sécheresse en fournissant à court terme des renseignements pour l’élaboration
de plans et mesures d’urgence par le biais d’observations recueillies par les satellites tels
que METEOSAT et NOAA / AVHRR et des mesures météorologiques et hydrologiques
prises sur le terrain. Le résultat de ses observations, après analyse, est communiqué aux
Institutions spécialisées par bulletins d’information de conjoncture.
Les activités de suivi et d’alerte précoce ont commencé dans les années 1970 avec les
sécheresses du Sahel (1972 / 1973) et de l’Ethiopie (1974 / 1975 ) par la création d’
AGRHYMET outil spécialisé du CILSS pour suivre la situation agro-hydro-météorologique de
la région du Sahel, le lancement du Système Mondial d’information et d’alerte précoce de la
FAO (SMIAR) et la mise en place du Bureau des Nations Unies pour la zone Soudano –
Sahélienne (BNUS ou UNSO) . En 1985 le programme FEWS (Famine Early Warning
System) basé aux USA est chargé de collecter et d’analyser les données ayant trait à la
sécurité alimentaire des pays du Sahel, de l’IGAD et du SADC. Dès 1988, les régions IGAD
et SADC sont couverts par plusieurs programmes qui utilisent les possibilités donnés par les
programme FEWS et ceux de la FAO (ARTEMIS) : SADC Regional Early Warning System,
FAO/RCSSMRS Regional Early Warning System pour l’IGAD et le Regional Famine Early
Warning System (REFEWS). Ces programmes sont suivis et mis en place avec l’aide d’une
part du centre RCSSMRS de Nairobi et les Centres de suivi de la désertification ou Drought
Monitoring Center (Afrique de l’Est et Afrique Australe).
Les prévisions climatiques et plus particulièrement de la sécheresse au niveau mondial sont
pris en charge par l’OMM dans ses programme CLIVAR, le « Climate observing system
(GCOS) » et le « World Hydrological Cycle Observing System (WHYCOS).
15
Drought Indices by Dr Michael Hayes
OSS n°82
13
.Les satellites METEOSAT dont les images sont reçues à raison d’une réception toutes les
demi-heures sont des satellites géostationnaires qui fournissent des informations sur la
prévision du temps, la surveillance des orages et l’estimation des précipitations qui est une
information majeure pour l’alerte précoce. Ils permettent de suivre l’évolution météorologique
sur une très grande aire et de manière quasi continue. Depuis le 29 Août 2002, une nouvelle
génération de satellites METEOSAT est lancée (Meteosat New Génération MNG). Elle
permet d’obtenir des images de prévision des précipitations de grande précision toutes les
15 mn et d’éditer par les structures réceptrices très vite des bulletins d’alerte.
Les évaluations des effets des catastrophes d'origine météorologique ou hydrologique ont
mis en lumière quelques-unes des raisons de l'inefficacité de certaines alertes, dont
notamment l'imprécision occasionnelle des prévisions, le calcul erroné de la période
d'activité du phénomène considéré ou la mauvaise appréciation de son intensité ou de ses
effets.
Les satellites NOAA/AVHRR sont des satellites à orbite polaire disposant d’un radiomètre à
haute résolution pouvant apprécier des écarts de températures inférieurs à 0,125°C. Son
orbite basse permet, en particulier, une définition fine des formations nuageuses, la
répartition de la température en surface, le surveillance de l’état de la couverture végétale,
l’estimation des rendements de cultures, le suivi des feux de forêts et de brousse, etc. Leurs
utilités dépassent le seul aspect de l’alerte précoce à des fins de sécurité alimentaire mais
touchent au suivi écologique dans le sens large, et au suivi de la désertification en
particulier. L’apparition des images NOAA / AVHRR dans les années 1980 et des satellites
de haute résolution d’observation des ressources naturelles tels que LANDSAT et SPOT
vont faire évoluer les systèmes d’alerte précoce vers des systèmes d’information sur
l’Environnement (SIE) soit globaux au niveau des Etats soit spécialisées comme ceux dédiés
à la désertification (SID) ou encore aux ressources en Eaux (SIRE).
Nous nous limiterons à constater à ce propos, comme l’a déjà fait le Conseil Scientifique et
Technique CST de l’UNCCD16 que les deux systèmes (alerte précoce à la sécheresse et
suivi écologique) comportent plusieurs similitudes, utilisent les mêmes sources d’information,
et font appel aux mêmes techniques de traitement. La grosse différence réside dans la
réponse attendue. Elle est rapide pour l’alerte précoce et plus ou moins longue pour le suivi
écologique. Malgré l’existence de ces systèmes depuis plus de 20 ans et malgré quelques
points positifs, ils n’ont pas pour autant réussi à enrayer les conséquences fâcheuses de la
sécheresse17. Ceci est du à plusieurs facteurs dont :
ƒ
ƒ
ƒ
ƒ
ƒ
ƒ
l’efficacité partielle des systèmes,
l’insuffisance de la collecte de l’information terrain,
la rareté des échanges de données entre institutions
et l’insuffisance de structures spécialisées et de coordination aussi bien au niveau
local, sous régional que régional,
des contraintes logistiques,
des contraintes politiques, etc.
16
d’après ICCD/COP(5)/CST/4)
« Systèmes d’alerte précoce et suivi écologique, mise en place du réseau » par Mohamed SAFAR ZITOUN,
atelier de lancement du réseau TPN 4 Africa de l’UNCCD , Tunis, 8-10 octobre 2002
17
OSS n°82
14
II. EVALUATION DES SYSTEMES D’ALERTE PRECOCE A LA SECHERESSE
EXISTANTS AU NIVEAU NATIONAL
II. 1 Identification des systèmes d’alerte précoce existants dans le pays
En Algérie, des dispositions réglementaires et organisationnelles existent mais concernent
les risques majeurs dans leur globalité, avec une orientation privilégiée vers les inondations
et les séismes. Pour rappel, il a été créé :
Une agence nationale de prévention et de gestion des risques majeurs au niveau du
Ministère de l’Environnement pour aider dans les domaines de la programmation, de la
mobilisation et du déploiement des moyens nationaux et internationaux.
Une Délégation Nationale aux risques majeurs avec des missions de planification et de
coordination sous l’égide du Chef du Gouvernement.
Un Centre National de veille et d’aide à la décision auprès de M. le Ministre de l’Intérieur,
chargé de collecter, de diffuser et d’exploiter en temps réel les informations et les données
des réseaux d’alerte précoce de toutes natures et en particulier le premier réseau installé
après les inondations de 2001 à Alger par les services de l’Office National de la Météorologie
avec le concours de la Banque Mondiale18.
La mise en orbite du premier microsatellite algérien «ALSAT 1» par l’ASAL le 28 novembre
2002 s’inscrit dans un programme global et international pour la prévention et la gestion des
catastrophes naturelles (Disaster Monitoring Constellation) dite « DMC ». Cette constellation
de satellites permettra l’observation, le suivi, la gestion, et éventuellement la prévention des
catastrophes et phénomènes naturels19. Le traitement des images de ce satellite a permis
des applications dans les domaines de la surveillance des feux de forêts, l’occupation des
surfaces steppiques et de la lutte antiacridienne.
L’Algérie est signataire de plusieurs accords de coopération dans le domaine de la
prévention des risques majeurs, en particulier de l’accord partiel avec le conseil de l’Europe
en matière de prévention, de protection et d’organisation des secours contre les risques
naturels et technologiques majeurs. Cet accord intergouvernemental dit « EUR-OPA Risques
majeurs » est une plate-forme de coopération entre les pays d’Europe Centrale et orientale,
les pays du Sud de la Méditerranée et les autres pays d’Europe de l’Ouest. Son domaine de
compétence est lié aux catastrophes naturelles et technologiques majeures - la
connaissance, la prévention, la gestion des crises, l’analyse post-crise et la réhabilitation.
Crée en 1987 par le Comité des Ministres du Conseil de l'Europe, l’Accord partiel est dit
«ouvert» car tout État, membre ou non du Conseil de l’Europe, peut demander à y adhérer. Il
compte actuellement 25 États membres. Les objectifs principaux de l’Accord EUR-OPA
Risques majeurs sont de resserrer et de dynamiser la coopération entre les États membres
d’un point de vue pluridisciplinaire, afin d’assurer une meilleure prévention, protection et
organisation des secours en cas de catastrophes naturelles et technologiques majeures20.
Cet accord n’englobe pas expressément la sécheresse.
-
18
Discours d’ouverture de M. Dahou Ould Kablia, Ministre Délégué chargé des collectivités locales auprès
de M. le Ministre d’Etat, Ministre de l’Intérieur et des collectivités locales à la III ième Conférence Mondiale
sur les alertes précoces, Bonn, nov. 2005
- 19 Etat de l'art du domaine spatial en Algérie par M. H. Hamoudi, Institut National de Cartographie et de
Télédétection - INCT, Alger, PROCEEDINGS OF THE INTERNATIONAL CONFERENCE : Natural Disasters
and the Role of Satellite Remote-Sensing:Economic and Legal Considerations Tunis 26 - 28 avril 2005
- 20 Voir site Internet dédié.
OSS n°82
15
D’où le constat qu’il n’y a pas en Algérie de structure particulière dédiée expressément à la
sécheresse. Or la sécheresse dans sa diversité spatiale et temporelle, son acuité, ses
incidences sociales et économiques nécessite la mise en place d’un système permanent de
collectes d’informations spécifiques à l’échelle locale, régionale ou nationale qui puisse aider
les autorités à trouver les solutions adéquates à même de prévenir tout effet négatif induit
sur la société et / ou sur l’économie. Ce qui permet de passer de la gestion de crise à la
gestion du risque.
Gestion du risque
Etat de veille
Prévision et
alerte précoce
Atténuation
Prévention des risques
Reconstruction
Traitement
Redressement de
la situation
Catastrophe
naturelle
Evaluation de
l’impact
Réaction
Gestion de crise
Fig. 5: Le Cycle de gestion des catastrophes naturelles 21
Les informations à collecter étant plurisectorielles, la structure gagnerait à être
centralisatrice, d’analyse et de diffusion des informations normalisées (indicateurs)
recueillies et traitées par plusieurs sources (climat, hydrologie, hydrogéologie, gestion des
ressources en eau, santé animale, production agricole, mouvement des populations, etc.)
II.2 Identification et description des structures travaillant dans la problématique de la
sécheresse
Les structures travaillant sur la problématique de la sécheresse sont diverses et
appartiennent à plusieurs secteurs d’activité. Nous pouvons les classer en deux catégories.
.La première concerne les structures fortement impliquées pouvant devenir des partenaires
clés avec la double particularité d’être à la fois fournisseurs et utilisateurs de données. Nous
développerons leurs présentations ci après. La deuxième catégorie concerne les structures
qui sont appelées à être essentiellement des utilisateurs de l’information sur la sécheresse.
II.2.1 Catégorie des structures fortement impliquées
La Direction générale des forêts qui a été créée en juillet 1995 comprend une inspection
générale, cinq (5) directions centrales et deux directeurs d'études. Elle repose sur une
organisation territoriale de 48 conservations des forêts de wilaya, 173 circonscriptions des
-
21
D’après Dr. Donald Wilhite, NDMC, University of Nebraska – Lincoln
OSS n°82
16
forêts, 501 districts et 1221 triages. La DGF est le point focal national de l’UNCCD. Elle est
pleinement concernée par les effets de la sécheresse à travers la réalisation du Plan National
de Reboisement (PNR) qui est initié dans la perspective de favoriser l’émergence de systèmes
économiques viables qui permettent aux populations rurales d’améliorer leurs revenus et leurs
conditions de vie. Il s’inscrit dans le cadre des orientations en matière de développement de
l’agriculture de montagne, de mise en valeur des terres, de lutte contre la désertification, de
protection et de valorisation des ressources naturelles pour un développement durable. Ce plan
confirme, en outre, le souci permanent de protection contre les risques d’envasement des
barrages les reboisements industriels et de production. La démarche du PNR poursuit l’œuvre du
barrage vert dans la lutte contre la désertification et la reconstitution des écosystèmes dégradés.
La planification des actions à long terme ciblant des zones prioritaires va porter le taux de
couverture du Nord de l’Algérie de 11% à près de 13% par la plantation de 1.245.900 ha sur 20
ans (horizon 2020). La superficie forestière actuelle est de 4,1 millions d’hectares soit un taux de
boisement de 11% pour le Nord de l’Algérie22. A signaler dans ce cadre la convention entre la
DGF et l’ASAL pour l’évaluation des feux de forêts et le suivi du couvert végétal.
Cette structure est aussi impliquée dans le Plan d’Action National de lutte contre la
désertification qui a été validé en 2003 et qui est basé sur l’implication et la participation des
populations et des autorités locales. Il vise l’amélioration de la productivité des terres, la
conservation et la bonne gestion des ressources naturelles avec pour finalité l’amélioration
des conditions de vie des populations concernées A signaler aussi la réalisation avec le
CNTS de cartes de sensibilités à la désertification. L’Algérie dresse tous les deux ans à la
communauté internationale un rapport sur la mise en œuvre de la Convention des Nations
Unies de lutte contre la désertification.
Le Haut Commissariat au Développement de la Steppe HCDS, établissement publique à
caractère administratif à vocation technique et scientifique créé en Décembre 1981, a pour
mission principale, l’application de la politique nationale en matière de développement
intégré des zones steppiques et pastorales. En plus de prérogatives très larges qu’il n’est
pas utile d’énumérer, le HCDS a pour mission la protection sanitaire, la mise en place de
systèmes de prévention et la mise en place d’actions en matière de prévention et de lutte
contre les calamités naturelles. Entre l’ASAL et ce HCDS existe aussi une convention de
coopération pour l’utilisation des images Alsat 1 pour le suivi des aménagements réalisés
par le HCDS. L’ASAL a été sollicité aussi à des fins de lutte contre l’invasion acridienne en
partenariat avec l’institut national vétérinaire.
Agences des bassins hydrographiques ABH dont les missions principales sont d’élaborer
et de mettre à jour le cadastre hydraulique et la balance hydraulique du bassin
hydrographique, et de mener toutes actions d’information et de sensibilisation des usagers
domestiques, industriels et agricoles en vue de promouvoir l’utilisation rationnelle et la
protection des ressources en eau. Les Agences disposent des outils privilégiés que sont les
comités de bassins hydrographiques institués en 1996 et qui se composent des
représentants de l’administration, des collectivités locales à travers les élus, et des usagers.
Agence nationale des Ressources hydrauliques ANRH qui est un établissement public à
caractère administratif, à vocation scientifique et technique a pour missions principales: la
prospection et l'évaluation des ressources en eau et en sol du pays; la collecte, le traitement
et la mise à jour des informations relatives aux ressources en eau et en sol ; le suivi de la
ressource au plan quantitatif et qualitatif et enfin la préservation, la protection et la
sauvegarde de la ressource contre toute forme de dégradation. L’ANRH dispose en outre, de
dispositifs de surveillance des ressources en eau superficielles et souterraines ainsi que d’un
22
Rapport national de l’Algérie sur les objectifs du millénaire, juillet 2005
OSS n°82
17
réseau agro-climatologique complémentaire au réseau national de l’ONM. Cette agence
développe des modèles prévisionnels de gestion des plus importants aquifères d’Algérie.
L’ANRH édite régulièrement un grand nombre de documents dont la liste est jointe en
annexe 4. Pour le sujet qui nous intéresse, il y’a lieu de noter l’édition par cette institution de
flashs et des bulletins mensuels pluviométriques ; des annuaires hydrologiques et
piézométriques et des recueils agro climatologiques ; des cartes thématiques tels que la
Carte pluviométrique, la Carte des évapotranspirations ; la Carte des écoulements moyens
annuels ainsi que des Cartes des aptitudes culturales (arbustives céréalières, fourragères,
maraîchères, et industrielle).
l’Agence nationale des Barrages et transferts ANBT est l'instrument de mise en œuvre
des plans et programmes arrêtés en matière de mobilisation et de transfert des ressources
en eaux superficielles et est le maître d'ouvrage des réalisations. Cette agence diffuse
régulièrement l’état des apports aux barrages et des prélèvements d’eau à partir de ces
ouvrages. En partenariat avec la DGF, elle suit les aménagements des bassins versants en
amont des barrages à des fins de réduire les transports solides et l’envasement.
L’Observatoire national de l’environnement et du développement durable (ONEDD)
crée par décret exécutif en avril 2003. Il a pour mission de mettre en place et gérer des
réseaux d’observations et de mesures de la pollution et de suivi des milieux naturels, de
collecter auprès des institutions nationales et organismes spécialisés les données liées à
l’environnement et au développement durable, de traiter les données et informations
environnementales en vue d’élaborer des outils d’information, de réaliser des études tendant
à améliorer la connaissance des milieux et des pressions qui s’exercent sur l’environnement
et publier et diffuser l’information environnementale.
Le Centre de Développement des Ressources Biologiques et de Biosécurité (CDRB).
La création de ce centre répond à une nécessité nationale de connaissance, de gestion, de
protection et de valorisation du patrimoine biologique national.
Le Centre National de veille et d’aide à la décision auprès de M. le Ministre de l’Intérieur,
chargé de collecter, de diffuser et d’exploiter en temps réel les informations et les données
des réseaux d’alerte précoce de toutes natures et en particulier le premier réseau installé
dans la wilaya d’Alger auprès de l’Office National de la Météorologie23.
L’Office National de la Météorologie ONM est l’institution spécialisée dans les
observations et les études scientifiques du climat (analyse, diagnostic, prévision, et
modèles). Cet office dispose d'un réseau d'observation et de mesures météorologique et
climatologique, d'une banque de données de référence sur le climat (qui remontent à 1857) ,
d'une station de référence mondiale de la Veille de l’Atmosphère Globale (mesure des gaz à
effet de serre) à Tamanrasset, d'une station d'observation et de recherche sur les zones
arides et semi arides à Ksar Chellala et d'unités d'étude et suivi de l'évolution du climat dont
les capacités humaines et de traitement nécessitent un renforcement. Il dispose en outre de
stations de réception d’images de METEOSAT et de NOAA. L’Office national de la
Météorologie ONM collecte, suit, analyse et diffuse toute donnée météorologique générale
par le biais de bulletins périodiques réguliers (mensuel, décadaire et annuel) et parfois de
conjoncture (avis de tempête par exemple). Pour rappel, les données mises à disposition de
l’utilisateur par l’ONM sont contenues dans :
Le Bulletin décadaire d’informations météorologiques et agrométéorologiques qui contient
des données climatologiques de base, des paramètres dérivés, des représentations
-
23Discours
d’ouverture de M. Dahou Ould Kablia, Ministre Délégué chargé des collectivités locales auprès de
M. le Ministre d’Etat, Ministre de l’Intérieur et des collectivités locales à la III ième Conférence Mondiale sur
les alertes précoces, 2005
OSS n°82
18
graphiques (précipitations et températures), une analyse climatologique décadaire et si
nécessaire, des photos de la couverture nuageuse prises par satellite et représentant des
situations particulières.
Le bulletin mensuel d'informations climatologiques consiste en un résumé de l’analyse
globale des situations météorologiques qui ont prévalu au cours du mois accompagné d’une
photo de la couverture nuageuse par satellite et d’une série de tableaux de données de
base.
Le Résumé annuel du temps en Algérie qui comporte des tableaux de valeurs, des graphes,
des cartes ainsi que des analyses donnant la physionomie climatique de l’année. ( voir
détails dans annexe 1)
Le Centre de Recherche scientifique et technique sur les Régions Arides CRSTRA de
part ses missions (décret exécutif 91/478) et de part son mandat (loi 98-11) est responsable
du Programme National de Recherche sur la Désertification, Environnement, Aménagement
du territoire et Aménagement des régions arides et semi-arides (PNR1, PNR2, PNR3, et
PNR4). Le centre est par ailleurs chargé de constituer une banque de données scientifiques
et techniques sur les régions arides et d’en assurer le traitement, la conservation et la
diffusion.
L’Agence Spatiale Algérienne ASAL a pour mission de contribuer au développement
économique, social et culturel, à la protection de l’environnement et à la connaissance et la
gestion rationnelle des ressources naturelles du pays (décret présidentiel 02-48 du
16/01/2002). L’ASAL projette la réalisation d’une unité de fabrication de microsatellites qui
entrera en production vers 2008. Cette agence a signé plusieurs conventions de partenariat
avec des administrations et des institutions nationales en particulier avec la DGF et le HCDS
sur le suivi écologique de la steppe et des forêts algériennes.
En 2005 et pour la troisième année consécutive, le système alsat-1 a été utilisé comme outil
de mesure des surfaces touchées par les feux de forêts au cours des saisons estivales, et
de reprise de la végétation des zones concernées par les incendies les années précédentes.
Avec un taux national de 53 %, la remontée végétale a concerné une superficie de 22039
hectares des 41384 hectares touchés par les feux en 2004. Cette régénération végétale est
due à une bonne pluviosité en 2005. Ces actions furent suivis le 19 octobre 2005 par une
journée de formation sur l’utilisation des données Alsat-1 en direction des cadres des
conservations forestières de 12 wilayas du nord du pays.
Du 22 au 26 mai 2005 un séminaire international sur « l’utilisation des technologies spatiales
pour la prévention et la gestion des catastrophes naturelles » a été organisé par l’ASAL avec
la collaboration du Bureau des Affaires Spatiales des Nations Unies (BAS-ONU) et l’Agence
Spatiale Européenne (ESA). Les recommandations visaient principalement le renforcement
de la coordination entre les organismes en charge de la gestion des catastrophes naturelles
et les agences spatiales nationales24.
Le Centre nationale des Techniques Spatiales CNTS est l’organe technique et
scientifique de l’ASAL dans l’analyse des images satellitaires. Il est spécialisé dans la
formation et la recherche. A l’actif du centre plusieurs travaux de recherche au service des
institutions et administrations publiques tels les cartes de l’indice de la végétation, le suivi
des feux de forêts, les cartes forestières, de la sensibilité à la désertification, etc.
24
D’après bulletins de l’ASAL n°1,2 et 3
OSS n°82
19
II.2.2. Structures utilisatrices de l’information sur la sécheresse
1) L’ Institut Hydrotechnique de Formation et de Recherche IHFR qui est
l'instrument pour la formation et la recherche dans le domaine de la
météorologie et le climat.
2) Directions centrales de l’Agriculture et du développement rural.
3) Institut National de la Recherche forestière INRF,
4) Les instituts de recherche du secteur agricole,
5) Directions de wilaya de l’agriculture, du développement rural et de la
pêche,
6) Chambres de l’Agriculture,
7) Associations des agriculteurs et des éleveurs.
8) Directions centrales du Ministère des Ressources en eau.
9) Agence Nationale de l’Irrigation et du Drainage AGID,
10) L’Algérienne Des Eaux (ADE).
11) Les collectivités locales.
12) l’ Agence Nationale de Prévention et de Gestion des Risques Majeurs,
13) Universités et écoles de formation supérieure.
II.3 Analyse des lacunes, insuffisances des systèmes et des compétences
1. Malgré les dispositions organisationnelles et réglementaires prises par L’Algérie pour la
prévention des risques majeurs, la sécheresse reste le parent pauvre des dispositifs mis en
place. Une structure d’accueil (l’ONM) du réseau algérien d’alerte précoce à la sécheresse et
aux inondations existe officiellement mais ne donne pas encore l’attention souhaitée à la
dimension sécheresse, bien que celle-ci apparaisse explicitement dans les bulletins
périodiques.
2. Par ailleurs il n’y a pas de structure spécialisée indépendante dans les suivis et l’analyse
des sécheresses. La gestion sectorielle de la sécheresse dans le sens de gestion de crise
(pénurie) semble être toujours la règle. Le passage à la gestion du risque n’est pas encore
enclenché. Ceci, malgré le fait que des structures performantes existent dans les domaines
de la collecte et du traitement des données sur les ressources naturelles.
3. Les systèmes d’alerte précoce mis en place par la communauté internationale (FEWS,
SMIAR, etc.) ne couvrent pas l’Afrique du Nord parce qu’ils sont essentiellement orientés
vers l’alerte à la famine et ont pour principale finalité l’organisation des secours alimentaires
des populations. Le problème se pose autrement dans notre région. La problématique étant
différente, une réflexion est à mener sur le pourquoi d’un système d’alerte précoce à la
sécheresse en Algérie ? Quel est le type de risque contre lequel il faudrait se prémunir ?
Comment définir les seuils de vulnérabilité ? A partir de quel seuil de vulnérabilité une alerte
est déclenchée ? Le choix des indicateurs est tributaire de cette mise en question.
4. L’Algérie tient bien compte dans sa planification de la tendance à l’aridification du climat
en revoyant à la baisse ses prévisions de mobilisation des ressources en eau et en mettant
en place une politique rigoureuse visant d’une part une économie plus grande dans la
consommation de l’eau (dans les méthodes d’irrigation par exemple) et la sollicitation plus
soutenue des ressources non conventionnelles indépendantes des aléas climatiques. Elle
devrait toutefois introduire un facteur correctif variable en fonction de l’observation et de la
prévision de la sécheresse dans l’espace et dans le temps et aller, si c’est nécessaire, dans
certaines régions (ou bassins hydrographiques) vers une politique de contrôle des
prélèvements d’eau.
OSS n°82
20
II.4 Proposition des modalités pertinentes de rendre opérationnels les systèmes
II.4.1 Identification de la structure d’accueil du SAP
Il y’a lieu, nous l’avons vu, d’identifier la structure qui accueillera le SAP. Trois hypothèses
sont envisageables.
Hypothèse 1 : Installer le SAP au sein d’une structure opérationnelle disposant d’un savoir
faire reconnu et d’une solide expérience en la renforçant sur le double aspect réglementaire
et matériel par des outils de concertation et d’orientation et des procédures de collecte,
d’analyse et de diffusion de l’information. Cette option ne nécessite pas la promulgation d’un
texte réglementaire particulier. Le choix est alors à faire entre :
ƒ
ƒ
ƒ
ƒ
L’ONM qui possède une solide expérience dans le traitement et la diffusion de
l’information météorologique et dispose officiellement d’un dispositif d’alerte aux
inondations (et à la sécheresse) depuis 2001,
Le HCDS qui est installé dans les hauts plateaux, zone particulièrement sensible à la
sécheresse et à la désertification et qui se trouve être un observatoire privilégié de
l’évolution de la steppe algérienne. Le 16 Avril 2006 cette institution s’est dotée d’un
nouveau statut qui lui permettra de renforcer son action sur le terrain et de
développer notamment une meilleure coordination avec les APC des régions
steppiques en vue d'une plus grande implication de celles-ci dans la lutte effective
contre la désertification.
L’ANRH qui possède un système d’information couvrant la météorologie, l’hydrologie
de surface et souterraine et la pédologie sur l’ensemble du territoire national.
La DGF qui est l’organe moteur de la désertification en Algérie, etc.
Hypothèse 2 :.Héberger le SAP au niveau d’une structure universitaire, comme pour
l’observatoire national de la sécheresse du Maroc (IAV Hassan II) ou encore l’observatoire
national de gestion de la sécheresse des Etats Unis (Université du Nebraska) dans un souci
d’indépendance et d’efficacité25. Le CRSTRA qui regroupe l’ensemble des chercheurs
algériens sur les zones arides et semi-arides, toutes spécialités confondues, est le mieux
placé pour cette formule. Il sera vraisemblablement nécessaire de promulguer un arrêté
interministériel pour confirmer cette option. Comme pour l’hypothèse précédente, cela
suppose une assistance soutenue de l’OSS et des organisations internationales durant
toutes les étapes de mise en place.
Hypothèse 3 : Héberger le SAP au sein d’une nouvelle structure spécialement créée à cet
effet et qui aura pour objet principal l’observation et la gestion de la sécheresse dans
l’espace et dans le temps, « un observatoire national de la sécheresse ». Cette option
s’intègre dans les stratégies mises en place par le pays en particulier celle ayant trait au
développement durable26. Elle nécessitera un texte de création de la hauteur du décret et
posera le problème, comme pour toute création nouvelle, du statut, du siège, des modalités
de fonctionnement, etc.
II.4.2 Identification du risque
La définition du concept du risque (zone à risque, population à risque, risque structurel,
risque conjoncturel, etc.) représente la première étape indispensable pour fixer les termes de
référence, la terminologie et, plus généralement, la base de travail commune à tous les
25
Ce schéma dépend en grande partie d’une intégration plus efficace du secteur de la recherche aux efforts
de développement du pays.
26 Rapport national de mise en œuvre de l’Agenda 21 en Algérie (MAE, décembre 2002) et Rapport national
de l’Algérie sur la mise en œuvre de la Convention de Lutte Contre la Désertification, DGF, sept. 2004
OSS n°82
21
acteurs qui devront s'occuper de l'alerte précoce27. .La définition est donc plurielle. Elle
dépend des effets socio-économiques que les autorités appréhendent en cas de sécheresse
non attendue. Pour l’Algérie, le risque peut être défini comme la condition dans laquelle les
indicateurs agro-météorologiques et hydrologiques indiquent la possibilité que l’année
hydrologique et / ou agricole puisse se dérouler de façon défavorable, en conduisant à de
mauvaises récoltes et / ou en générant des ressources hydrauliques insuffisantes pour la
satisfaction des besoins de la population, de l’agriculture et de l’industrie.
Cela suppose la définition des conditions agro-météorologiques et hydrologiques minimales
à partir desquelles une année hydrologique ou agricole est considérée comme bonne. Ces
conditions formeront alors la norme. Le niveau d’alerte approprié sera alors déclaré dans le
cas où les différences sont jugées importantes entre la norme et l’état présent ou à venir de
la sécheresse. Les conditions agro-météorologiques et hydrologiques sont mesurables par
des indicateurs provenant de plusieurs sources dont les agriculteurs (et/ou éleveurs) qui
deviendraient alors partenaires à part entière dans le SAP.
II.4.3 Organisation
Quelle que soit l’option organisationnelle choisie (structure nouvelle ou rattachée à une
institution existante), la structure devant accueillir le SAP devra être légère et fonctionner
autour d’un noyau central (unité technique de gestion et d’intégration des données)
disposant de trois outils principaux :
-
-
une banque de données alimentée régulièrement par les organismes
chargés de l’observation qui fournissent les données sur les indicateurs
convenus, selon des procédures, des formats et un calendrier strict de
collecte ;
un système d’information géographique pour les analyses spatiales et la
réalisation de documents graphiques d’information et d’aide à la décision ;
un réseau (institutions nationales et internationales, ONG, spécialistes,
etc.) divisé principalement en producteurs et / ou utilisateurs de
l’information traitée par l’unité.
La structure disposera, en outre, d’un comité directeur d’orientation qui aura pour tâche de :
1. définir la méthodologie, le type d’indicateurs, les études complémentaires
à mener par des groupes de travail spécifiques
2. et d’évaluer périodiquement l’efficacité du système mis en place.
27
« La définition du concept de risque dans le cadre d'un système d'alerte précoce agrométéorologique »
Marco Garavini ,OMM, Avril 1997 - v. 0.2
OSS n°82
22
Comité
directeur
Fournisseurs
de données
Unité technique de
gestion et intégration
des données
- Base de données
- S.I.G
Utilisateurs
des données
Groupes de
travail
Fig.6 : Fonctionnement de la structure à créer
OSS n°82
23
III. Proposition d’un Système national d’Alerte Précoce à la Sécheresse
III.1 Proposition d’une méthodologie
La nouvelle structure à individualiser doit devenir fonctionnelle dans les délais les plus brefs.
La meilleure formule de fonctionnement de celle-ci est celle que nous avons développé dans
le point II.4.3 (fig.6), c’est-à-dire une structure légère composée d’une unité technique de
traitement et de mise en forme des données disposant d’une base de données et d’un SIG,
un comité directeur d’orientation, un réseau de partenaires producteurs et / ou utilisateurs de
l’information produite et enfin des groupes de travail thématiques pour la réalisation de
certaines analyses spécifiques.
ƒ
ƒ
ƒ
ƒ
ƒ
ƒ
Le comité directeur de celle-ci aura pour mission de :
agréer la méthodologie à mettre en place,
arrêter la liste exhaustive des partenaires,
convenir avec ceux-ci sur les modalités, les procédures, les formats et la périodicité
des échanges d’information (charte informative),
arrêter la liste des indicateurs et repérer les sources d’émission de ceux-ci,
convenir des formes et contenus des bulletins et autres formes de diffusion de
l’information (Internet) ainsi que des destinataires.
L’approche méthodologique est classique pour ce genre de structure. Il y’a d’une part les
activités normalisées permanentes prises en charge par l’unité technique centrale (collecte,
analyse, traitement et diffusion de l’information) suivant les procédures et règles arrêtés par
le comité directeur, et d’autre part les activités conjoncturelles complémentaires (études
thématiques, suivi d’un aspect spécifique généré par la sécheresse, évolution de certains
paramètres naturels et socio-économiques, etc.) à confier aux groupes de travail. Ces deux
types d’activités sont interactifs et complémentaires.
III.2 Types de zonage
Nous avons vu que parmi les outils d’analyse à mettre à disposition de l’unité technique de la
structure d’accueil du SAP figure obligatoirement un Système d’Information Géographique.
Le SIG peut être défini comme un ou plusieurs logiciels qui lient la représentation graphique
d’objets géoréférencés (points, lignes ou surfaces) à des bases de données spécifiques à
chaque objet.
Dans le cas qui nous concerne, les objets à retenir sont :
ƒ
ƒ
ƒ
Pour les points, le positionnement des différentes villes et communes, le
positionnement de tout point de prélèvement d’une donnée ou d’un indicateur
(barrage, pluviomètre, etc.)
Pour les lignes, l’hydrographie et les axes routiers principaux, etc.
Pour les surfaces (ou polygones) qui seront les plus sollicitées par l’analyse spatiale
l’unité élémentaire de travail devrait être la wilaya avec possibilité pour certains cas
de faire des traitements à une échelle plus grande (niveau commune). Les bassins
hydrographiques ou les zones agro-écologiques peuvent aussi être pris en
considération seuls ou combinés aux limites administratives pour des analyses
thématiques régionales spécifiques.
L’analyse spatiale est fonction de l’information géographique saisie, c'est-à-dire les
indicateurs rattachés à chaque objet (surface ou point). Une réflexion est donc à mener sur
leur définition, leur nombre et leur fiabilité. Dans le point I.4 nous avons donné l’exemple du
OSS n°82
24
SPI (standardized Precipitation Index) qui est utilisé couramment au niveau international, en
particulier au Maroc (avec comme unité de base la province) au Nigeria et aux Etats-Unis.
« Un indicateur est défini comme étant une information synthétique, finalisée ou en
construction, servant à caractériser une situation évolutive, une action ou les conséquences
et résultats d’une action. Les principales fonctions d’un indicateur sont de :
ƒ
ƒ
ƒ
ƒ
évaluer des situations et leur évolution dans le temps,
comparer des lieux et des situations,
fournir des éléments de prise de décision,
anticiper des conditions et des évolutions futures.
Les principales caractéristiques d’un indicateur ont trait à la quantification de l’information
pour améliorer sa signification et la simplification de l’information pour améliorer sa
vulgarisation. »28
Les indicateurs sont classables en deux catégories29 :
Les indicateurs locaux basés sur des données ponctuelles et prennent alors une
signification de « témoins représentatifs » des situations locales (climat, ressources en eau,
utilisations des sols et des eaux, etc.) en quantité et qualité.
Les indicateurs globaux basés sur des données macroscopiques et statistiques,
significatifs à l’échelle des unités administratives (pays, région, wilaya ou commune) ou
naturelles (bassins hydrographiques, aquifères régionaux, zones agro-écologiques).
A titre indicatif, il est bon de rappeler les indicateurs retenus par l’OSS30.
Veille climatologique et hydrologique
Précipitations
Evapotranspiration
potentielle
Définition:
C’est la quantité d’eau qui précipite
Méthode de calcul: A partir des précipitations mesurées dans les stations météorologiques,
calculer un indice de précipitations. Il est proposé d’utiliser le
Standardized Précipitation Index (SPI)
Présentation: L’indice SPI est calculé mensuellement et cartographié. Procéder également
à l’analyse de l’évolution temporelle de cet indice
Utilisation :
Estimer les déficits pluviométriques au niveau mensuel et les cumuler au
niveau saisonnier et annuel. L’objectif étant d’estimer s’il y a
sécheresse ou non. Dans le cas de sécheresse, estimer son
acuité.
Définition:
C’est une valeur de référence de l’évaporation et de la transpiration cumulées
d’un système végétatif
Méthode de calcul: Formule de Penman-Monteith (recommandée par la FAO et l’OMM),
utilisant comme paramètres météorologiques (la température,
la vitesse du vent, l’humidité relative et l’insolation)
Présentation
l’évapotranspiration est calculée mensuellement et cartographié à cette
échelle. Si cela s’avère pertinent, procéder également à
28
« Eléments de réflexion sur une stratégie sous-régionale (Afrique du Nord) relative à la prise en compte de la
sécheresse dans la mise en œuvre PAN : Synthèse des études de cas de l’Algérie, du Maroc et de la Tunisie »
OSS, juillet 2003
29
D’après « Les ressources en eau: conception, évaluation, cartographie, comptabilité » par Jean Margat, FAO,
1996
30
« Eléments de réflexion sur une stratégie sous-régionale (Afrique du Nord) relative à la prise en compte de la
sécheresse dans la mise en œuvre PAN : Synthèse des études de cas de l’Algérie, du Maroc et de la
Tunisie »OSS, juillet 2003
OSS n°82
25
l’analyse de l’évolution temporelle
En fonction des conditions climatologiques, estimer les quantités d’eau
perdues par évaporation et transpiration
Définition:
C’est une estimation du contenu en eau du sol
Méthode de calcul: Tenant compte des apports d’eau (précipitations, irrigation, autres) et des
pertes au niveau du sol (évaporation, autres…), il s’agit
d’évaluer le contenu en eau du sol. Choisir une formule
simple et une fréquence de calcul à un pas de temps
raisonnable (on propose une évaluation décadaire)
Présentation:
Le bilan hydrique est calculé mensuellement
et cartographié. Si cela s’avère pertinent, procéder également à l’analyse de
l’évolution temporelle
Utilisation : En fonction des conditions climatologiques, estimer les quantités d’eau
disponibles dans le sol et par suite ses capacités à supporter
des déficits prolongés.
Définition:
C’est la tendance par rapport à une référence (moyenne ou autres) des
précipitations attendues pour le mois et la saison à venir
Méthode de calcul: C’est une tendance des précipitations synthétisée à partir de :
* prévisions statistiques (utilisant comme prédicateur la température de
surface de l’océan)
* prévisions à partir de modèles globaux
* une climatologie de la région
Présentation: Subdiviser le domaine considéré en unités climatologiques homogènes. A
partir de cela, à chaque unité est associée une tendance des
précipitations (supérieure à la normale, près de la normale,
inférieure à la normale) associé à une probabilité
d’occurrence.
Utilisation :
Estimer les déficits pluviométriques attendus au niveau du mois et de la
saison à venir, en leur associant une probabilité. Annoncer
une sécheresse quant une tendance à la baisse des
précipitations est associée à une probabilité relativement
importante.
Définition: Localisation sur l’ensemble du territoire des quantités d’eau en surface et
souterraines mobilisables.
Méthode de calcul: On utilisera une formule de transformation eau-débit. Pour les débits
d’eau de surface. Le calcul se fera à l’échelle quotidienne
avec un bilan mensuel. Quant aux nappes profondes on se
limitera à un bilan annuel
Présentation: les volumes d’eau de surface et souterraine mobilisables, pour chaque bassin
versant ou hydrographique
Utilisation :
En cas d’annonce de sécheresse, disposer d’une information permettant de
renseigner sur l’impact de celle-ci sur les ressources en eau.
Définition:
C’est le volume d’eau utilisé par secteur
Méthode de calcul: Demande en eau par unité de temps, par région et ce pour chaque
secteur d’activité
Présentation:
Un bilan saisonnier relatif à la demande en eau et aux allocations
accordées et ce pour chaque secteur socio-économique
Utilisation :
En cas d’annonce de sécheresse, disposer d’une information permettant de
nous renseigner sur l’impact de celle-ci sur la demande en
eau des principaux secteurs. Une telle information est
intéressante pour gérer les allocations d’eau entre les
différents usagers et anticiper les éventuels conflits
Définition:
C’est l’ensemble de la production agricole relative à chaque saison. Dans une
première étape il serait opportun de se concentrer sur
l’agriculture à sec qui est la plus touchée par la sécheresse
Méthode de calcul: Combinaison d’imageries satellitaires à haute résolution et de données
de production agricole recensées à partir d’enquêtes
Présentation: Estimation des rendements agricoles par région pour les cultures à sec.
Dans un premier temps on pourrait se limiter à la production
céréalière.
Utilisation :
En cas d’annonce de sécheresse, disposer d’une information permettant de
nous renseigner sur l’impact de celle-ci sur la production
agricole
Définition:
C’est l’ensemble des données relatives aux cheptels, à l’état des parcours ainsi
qu’aux stocks de nourriture.
Méthode de calcul: Combinaison d’imageries satellitaires à haute résolution permettent un
suivi régulier de l’état du parcours. Quant-aux aspects relatifs
au cheptel et aux stocks de nourriture, ils sont évalués à partir
d’enquêtes auprès des éleveurs.
Présentation:
Evaluation région par région, de l’effectif du cheptel, de l’état du parcours
ainsi que des stocks de nourriture disponibles.
Utilisation :
En cas d’annonce de sécheresse, disposer d’une information permettant de
gérer le cheptel notamment en terme de satisfaction de ses
besoins alimentaires par l’anticipation d’éventuelles
importations. Il s’agira également d’optimiser l’aide accordée
Utilisation :
Bilan hydrique
Tendance des
précipitations
(NB:on a délibérément évité
d’utiliser le mot prévision)
Répartition
géographique des
ressources en eau
Exploitation des
ressources en eau
Productions
agricoles
Elevage
OSS n°82
26
Situation
économique des
exploitants
agricoles
aux éleveurs.
C’est l’ensemble des données relatives à la situation économique des
exploitants agricoles.
Méthode de calcul: Ce sont des données socio-économiques relatives:
* au taux d’endettement
* aux capacités de remboursement des crédits contractés
* à la situation socio-économique des familles (nombre de personnes en
chômage, personnes à charge, etc…)
Présentation: Evaluation par région administrative des conditions socio-économiques du
monde rural. D’un point de vue pratique, il est possible de se
limiter à des rapports saisonniers
Utilisation :
Disposant des conditions socio-économiques du monde rural (taux
d’endettement, capacité de remboursement, rentrée
complémentaires, etc…), il s’agit d’optimiser l’aide d’urgence
accordée aux exploitants agricoles.
Définition:
Les indicateurs les plus connus au niveau international sont climatiques :
ƒ
ƒ
ƒ
ƒ
ƒ
ƒ
ƒ
ƒ
le pourcentage par rapport à la normale,
la méthode des déciles,
l'Indice de Sévérité de la Sécheresse de Palmer (PDSI),
l'Indice de la Disponibilité Hydrique de Surface (SWSI),
l'Indice Normalisé des Précipitations (SPI),
l'Indice Hydrique des Cultures (CMI),
l'Indice national des Précipitations (RI)
et l'indice des Pluies Fiables (DR).
Les indicateurs tels que le SPI et la méthode des déciles (utilisée en Australie), qui sont
basés sur l'adaptation des paramètres météorologiques aux distributions respectives des
probabilités, sont bien adaptés pour évaluer le niveau d'exception des sécheresses31. A
signaler aussi que certains travaux en Télédétection ont permis la comparaison entre l'indice
dérivé des conditions de la végétation (VCI) et l'Indice Normalisé des Précipitations (SPI)32
Un nouvel indicateur de sécheresse spécifique aux domaines méditerranéens appelé
« indice standardisé de sécheresse pluviométrique » (ISSP) a été expérimenté ces
dernières années sur le bassin du Guadalquivir (Sud Ouest de l’Espagne)33. Cet
indicateur poursuit deux objectifs principaux :
ƒ
ƒ
d’une part l’accessibilité aux données de base et la facilité des calculs, de façon à
pouvoir être utilisées en routine pour le suivi de la sécheresse;
d’autre part, une adaptation aussi bonne que possible aux climats méditerranéens, ce
qui permet de tenir compte des sécheresses de longue durée.
A ces indicateurs essentiellement climatiques, on peut ajouter « l’Indice de régularisation Ir »
qui permet d’apprécier la sécurité d’approvisionnement annuelle en eau par la mesure de la
part de l’écoulement de surface théorique naturel réellement et régulièrement disponible.
La plupart des indicateurs précédemment cités sont globaux donc caractérisent des
territoires inscrits soit dans des limites administratives (wilaya, commune) soit dans des
limites naturelles (bassin, zone écologique ou oro-topographique).
31
D’après « Drought Indices » by Michael Hayes, National Drought Mitigation Center, University of Nebraska
Lincoln USA
32
Comparison of a Satellite-Based and a Precipitation-Based Drought Index par A.A. Viau, J.V. Vogt et I.
Beaudin, Journal canadien de télédétection, Résumés Volume 26, no. 6 - décembre, 2000
33
En: “Un nouvel indice de sécheresse pour les domaines méditerranéens. Application au bassin du Gaudalquivir
(sudouest de l’Espagne)”, Publications de l’Association Internationale de Climatologie, vol. 13, Nice, pp. 225-234.
par M. F. PITA, Departamento de Geografía Física . Universidad de Sevilla. C/ María de Padilla s.n. 41.002SEVILLA (Espagne). [email protected]
OSS n°82
27
Pour faciliter les échanges avec les pays voisins et ne pas surcharger le système, les
participants à l’atelier d’Alger suggèrent l’utilisation des indicateurs retenus par l’atelier
maghrébin de Rabat (9-10 mars 2006), en l’occurrence :
•
•
•
•
l’indice normalisé des précipitations (SPI),
l’indice normalisé de la végétation (NDVI),
l’indice de disponibilité hydrique de surface (SWSI),
un indicateur socio-économique agricole qui sera choisi ultérieurement.
En sus de ces indices, il a été convenu de tester l’indice ISSP pour son applicabilité aux
conditions climatiques méditerranéennes.
III.3 choix des indicateurs de la vulnérabilité structurelle et conjoncturelle
De nombreuses définitions de la vulnérabilité à la sécheresse existent. Elles dépendent du
risque que l’on se propose de prévenir (insécurité alimentaire, famine, mouvements des
populations, santé animale, etc.), Pour l’Algérie le risque, comme nous l’avons proposé, a un
caractère économique. Nous l’avons défini comme étant la condition dans laquelle les
indicateurs agro-météorologiques et hydrologiques indiquent la possibilité que l’année
hydrologique et / ou agricole puisse se dérouler de façon défavorable, en conduisant à de
mauvaises récoltes et / ou en générant des ressources hydrauliques insuffisantes pour la
satisfaction des besoins de la population, de l’agriculture et de l’industrie.
La vulnérabilité peut donc être définie comme un ensemble de conditions naturelles et
économiques défavorables qui prédisposent une région ou un groupe de personnes à des
difficultés économiques et sociales.
La vulnérabilité est dite chronique ou structurelle si le risque d’observer ces conditions
défavorables est sur le long terme (plusieurs années). Elle est par contre conjoncturelle si le
risque est sur le cours terme (une année).
III.3.1 Vulnérabilité - Chronique ou Structurelle
Le classement d’un territoire présentant une vulnérabilité structurelle est obtenu par l’analyse
des séries historiques de quelques indicateurs significatifs qui, lorsqu’elles ont été attribuées
aux unités administratives élémentaires, permettent d’établir une classification selon les
différents degrés de vulnérabilité structurelle34. En particulier les indicateurs suivants:
•
•
•
•
la densité de population,
le NDVI (Normalized Difference Vegetation Index) considéré néanmoins dans son
degré de variabilité inter annuelle obtenu par la télédétection,
le déficit ou le surplus ainsi que le rendement des cultures principales,
la mortalité des enfants, etc.
Quatre catégories différentes de degré de vulnérabilité structurelle peuvent être identifiées:
¾ EXTREMEMENT BAS: Wilayate ou communes qui présentent une variabilité
inter annuelle du NDVI dans la moyenne du pays, un surplus de cultures
34
Santacroce - IGADD, 1993
OSS n°82
28
principales, un indice de mortalité infantile inférieur à la moyenne et une faible
densité de population;
¾ LEGER: Wilayate ou communes qui présentent une variabilité inter annuelle
du NDVI légèrement supérieure à la moyenne du pays, un surplus de cultures
principales, une faible densité de population mais un indice de mortalité
infantile très supérieur à la moyenne;
¾ MODERE: Wilayate ou communes qui, tout en présentant une variabilité inter
annuelle du NDVI dans la moyenne du pays, un léger surplus de cultures
principales, un indice de mortalité infantile inférieur à la moyenne, ont une
densité de population élevée;
¾ ELEVE: Wilayate ou communes qui présentent une variabilité inter annuelle
du NDVI supérieure à la moyenne du pays, un déficit en cultures principales,
un indice de mortalité infantile et une densité de populations respectivement
élevées;
III.3.2 Vulnérabilité conjoncturelle
Les "zones à risque" de la vulnérabilité conjoncturelle se définissent sur la base d’une
analyse du comportement, pendant l’année en cours, des indicateurs suivants35:
ƒ
ƒ
ƒ
ƒ
NDVI et CCD par télédétection;
Agro-météorologique (Contenu d’eau dans le Sol - SWC - Soil Water Content);
Socio-économiques (prix des produits principaux et du bétail);
nutritionnelles (malnutrition aiguë).
Quatre catégories de vulnérabilité peuvent être identifiées:
¾ non vulnérable de type A: Wilayate ou communes avec un bon NDVI/SWC, des prix
en diminution relative et une malnutrition très faible;
¾ non vulnérable de type B: : Wilayate ou communes avec un bon NDVI/SWC, des
prix stables et une malnutrition très faible;
¾ légèrement vulnérable : Wilayate ou communes avec une valeur modérée de
NDVI/SWC, des prix relativement stables et une malnutrition modérément bonne;
¾ modérément vulnérable : Wilayate ou communes avec une faible valeur de
NDVI/SWC, des prix en hausse et une malnutrition élevée.
III.4 Rôle des partenaires (fournisseurs, producteurs des données / indicateurs)
Après avoir identifié les partenaires de la structure d’accueil du SAP et énuméré les
indicateurs possibles des formes de sécheresse et de la vulnérabilité, il est aisé de préciser
le rôle de chacun dans le fonctionnement du Système. Dans le tableau ci après, au devant
de chaque indicateur, nous définissons le rôle de chaque partenaire fournisseur de
l’information et proposons les procédures, la périodicité des échanges, le degré de
prétraitement des données et les formes de diffusion des produits obtenues.
La plateforme des échanges - alimentation des bases de données et sorties graphiques –
avec laquelle fonctionnera l’unité technique, utilisera, en priorité les possibilités d’Internet. La
fabrication d’un site web entièrement dédié à la problématique de la sécheresse en Algérie
avec des accès spécialisés (ftp ou http) pour le dépôt des données serait fort utile. La
diffusion, quant à elle sera multiforme et ne se limitera pas au seul web.
35
Idem 30
OSS n°82
29
Indicateurs
- Climatiques
Partenaire
fournisseur
ONM
- le pourcentage par rapport à la
normale,
- la méthode des déciles,
- l'Indice
de
Sévérité
-
-
de
la
Sécheresse de Palmer (PDSI),
l'Indice de la Disponibilité Hydrique
de Surface (SWSI),
l'Indice Normalisé des Précipitations
(SPI),
l'Indice Hydrique des Cultures
(CMI),
l'Indice national des Précipitations
(RI)
et l'indice des Pluies Fiables (DR).
« indice standardisé de sécheresse
pluviométrique » (ISSP)
-
Sur les ressources en eau
Evapotranspiration potentielle
Bilan hydrique,
Eau dans le sol
Répartition
géographique
des
ressources en eau
- Exploitation des ressources en eau
- Indice de régulation des eaux
Conditions de l’échange
Assure les calculs et alimente la base
de données mensuellement pour
l’ensemble des points (ou zones) de
mesure convenus
sortie graphique (cartes ISSP ou SPI,
histogrammes) mensuelle, annuelle,
en début et en fin de cycle.
ANRH
ANB
Remarque : Un choix doit être fait
parmi ces différents indicateurs. Notre
préférence va vers l’ISSP pour la
facilité de son calcul, mais pour un
souci de normalisation des échanges
avec les pays voisins le SPI est aussi
envisageable.
Calculs et alimentation de la base de
données
mensuellement
sur
l’ensemble des points (ou zones) de
mesure convenus. La cadence peut
devenir quotidienne en période de
crise.
sortie graphique (carte, histogramme)
mensuelle, annuelle, en début et en
fin de cycle.
Sur la situation agricole
Ministère
de Alimentation de la base de données
- Productions agricoles
sur une périodicité à convenir pour
l’Agriculture
- Elevage et santé animale
l’ensemble des wilayas.
- Situation
économique
des
Chambres
de
exploitants agricoles
- Déficit, surplus et rendement des l’agriculture
sortie graphique (carte, histogramme)
cultures principales
mensuelle, annuelle, en début et en
- Prix des produits agricoles et du
fin de cycle.
cheptel
Sur le couvert végétal (NDVI )
ASAL
CNTS
Sur la population
- mortalité enfantine
- densité de la population
- malnutrition
Transmission de scènes traitées de la
couverture végétale suivant une
périodicité à convenir surtout en début
et en fin de cycle.
sortie graphique (carte, histogramme)
en début et en fin de cycle
Office National Transmission annuelle.
des Statistiques
IV. Évaluation des besoins exprimés en matière de formations et d’équipements
OSS n°82
30
Quelle que soit la formule choisie, la structure d’accueil du SAP devrait être autonome. Les
moyens nécessaires à son fonctionnement et celui des cellules à créer à cet effet par les
partenaires seront de plusieurs ordres. Les moyens exprimés ci après complètent les
moyens existants au niveau des différents partenaires.
STRUCTURE D’ACCUEIL
PARTENAIRES
REMARQUES
IV.1. Locaux
Locaux fonctionnels (salle de Bureau pour la cellule spécialisée Charges
réunion, bureaux ; téléphone et avec connexion Internet
pays
connexion ADSL),
du
IV.2. Ressources humaines
un Ingénieur gestionnaire de Un ingénieur à temps partiel Charges
chargé du calcul et de la pays
base de données,
transmission
mensuelle
de
un spécialiste S.I.G et analyse l’indicateur (SPI et ISSP pour
l’ONM, SWSI pour l’ANRH, NDVI
graphique des images,
pour l’ASAL, etc. )
un webmaster
du
un ingénieur ou universitaire
spécialiste des problèmes de
sécheresse et formé aux
techniques de gestion des
bases de données et S.I.G la
responsabilité de la structure.
IV.3. Moyens informatiques Hardware et de positionnement géographique
4 ordinateurs fonctionnant en
réseau interne connecté à
Internet disposant d’espaces
disques importants. (1 poste
dédié à la gestion du site
Internet, 1 pour la gestion de la
banque des données, 1 pour
l’analyse géographique et 1 de
soutien
technique
et
éventuellement administratif)
imprimantes A4, A3 et A0
scanners A0
Moyens
à
assurer
2 récepteurs GPS GARMIN 276 C conjointement
avec antenne rétractile et cordon par le Pays et la
coopération
de connexion
internationale
03 micro-ordinateurs de type Dell
avec carte graphique 512 M, Ram
1 G DDR, écran 17 TFT
Pour ASAL
Pour CRSTRA
Scanner A0,
Imprimante A0
des moyens hardware de
stockage
(disque
durs Ordinateur portable
amovibles)
Appareil photo numérique
OSS n°82
31
un graveur de CD
Pour la DGF
Data show
- 2 micro-ordinateurs de même
caractéristique que ASAL
consommables de toutes sortes
IV.4. Moyens de traitement software
Licence multiposte (10) SIG de type Map Info, Arc Gis ou Arc View
(pour des raisons d’échanges d’informations avec les pays voisins il
est souhaitable d’opter pour le même type de SIG (Arc View par
exemple, qui est le plus usité),
A la charge de
la coopération
internationale et
du pays.
1 licence de logiciel de cartographie (DRY par exemple en module de
base) pour l’ONM,
1 licence de logiciel d’interprétation d’images satellitaires de type
Erdas en module de base pour ASAL
1 licence de logiciel de consultation et de mise à jour de cartes sur
Internet (Type Netagis) pour la structure d’accueil.
V. 5. Formation
La formation touchera les domaines qui concernent le fonctionnement des outils de gestion
de l’unité technique centrale et des cellules mises en place par les partenaires, (bases de
données, langages Internet, S.I.G et traitement d’images) ainsi que les techniques de calcul,
d’analyse et de traitement des indicateurs. Elle sera assurée en partie par l’OSS mais aussi
par le biais d’accords de coopération avec des structures similaires dans le Monde et en
particulier celles du pourtour méditerranéen. Elle pourrait inclure les journées et les sessions
de formation suivante :
1) Sessions spéciales (3) de prise en main des logiciels acquis dans le cadre du
programme. Ces sessions supposent que les participants disposent d’un minimum de
maîtrise.
2) Journées techniques (4) sur les calculs des indicateurs SPI, ISSP, SWSI et NDVI,
3) Sessions mensuelles de coordination entre les différents partenaires.
OSS n°82
32
Documentation consultée
Note : Les documents sont classés en fonction de leur citation dans le texte.
Mohamed SAFAR ZITOUN « Systèmes d’alerte précoce et suivi écologique en Afrique, mise
en place du réseau », atelier de lancement du réseau tpn4, Tunis, 8-10 octobre 2002
Rapport de la World Bank Group No. 118 juin 1999, “La sécheresse et les économies des
pays d’Afrique Subsaharienne”
CONSEIL NATIONAL ECONOMIQUE ET SOCIAL, Commission de l’Aménagement du
Territoire et de Environnement, Avant-projet de rapport, " L’eau en Algérie : le grand défi de
demain " Etude réalisée en 2000
OSS, « Eléments de réflexion sur une stratégie sous-régionale (Afrique du Nord) relative à la
prise en compte de la sécheresse dans la mise en œuvre PAN : Synthèse des études de cas
de l’Algérie, du Maroc et de la Tunisie », juillet 2003
OSS, Etude sur la prise en compte de la sécheresse dans les programmes d’action de prise
de lutte contre la désertification en Afrique du Nord, cas de l’Algérie, janvier 2003
Lorenzo Genesio, Les systèmes d’alerte précoce pour la prévention de crises en Afrique de
l’Ouest et perspectives dans l’Afrique du Nord, OSS Atelier maghrébin pour l’identification
d’une stratégie sous régionale relative à la prise en compte de la sécheresse dans la mise
en œuvre du PAN » les 15 et 16 mars 2004
Document de présentation de l’Observatoire National de la Sécheresse du Maroc, 2006
Donald A. Wilhite and Mark D. Svoboda, Drought Early Warning Systems in the Context of
Drought, Preparedness and Mitigation, National Drought Mitigation Center, Lincoln,
Nebraska U.S.A.
Felix N. Kogan, Contribution of Remote Sensing to Drought Early Warning, National Oceanic
and Atmospheric Administration (NOAA), National Environmental Satellite,Data and
Information Services (NESDIS), Washington DC, U.S.A.
L. E. Akeh, N. Nnoli, S. Gbuyiro, F. Ikehua, and S. Ogunbo, Meteorological Early Warning
Systems (EWS) for Drought Preparedness and Drought Management in Nigeria, Nigerian
Meteorological Services, Lagos, Nigeria
P. G. Ambenje Regional Drought Monitoring Centres – The Case of Eastern and Southern
Africa Drought Monitoring Centre, Nairobi, Kenya
Greg Laughlin and Anthony Clark Drought Science and Drought Policy in Australia: A Risk
Management Perspective Bureau of Rural Sciences, Department of Agriculture, Kingston,
Australia
DGF, Rapport national de l’Algérie sur la mise en oeuvre de la Convention de Lutte contre la
Désertification, Septembre 2004,
OSS n°82
33
M. AMARI Djamel, Situation de la gestion des risques et des assurances agricoles en
Algérie, CNMA, in IV° Forum des Assurances d'Alger, les 28 & 29 novembre 2005, Hôtel ElAurassi, Alger
UNCCD, Rapport ICCD/COP(5)/CST/4) sur les SAP
Discours d’ouverture de M. Dahou Ould Kablia, Ministre Délégué chargé des collectivités
locales auprès de M. le Ministre d’Etat, Ministre de l’Intérieur et des collectivités locales à la
III ième Conférence Mondiale sur les alertes précoces, Bonn, nov. 2005
M. H. Hamoudi, « Etat de l'art du domaine spatial en Algérie » Institut National de
Cartographie et de Télédétection - INCT, Alger, PROCEEDINGS OF THE INTERNATIONAL
CONFERENCE : Natural Disasters and the Role of Satellite Remote-Sensing:Economic and
Legal Considerations, CRTEAN, Tunis 26 - 28 avril 2005
Rapport national de mise en œuvre de l’Agenda 21 en Algérie (MAE, décembre 2002)
Marco Garavini, « La définition du concept de risque dans le cadre d'un système d'alerte
précoce agrométéorologique » ,OMM, Avril 1997 - v. 0.2
Jean Margat « Les ressources en eau: conception, évaluation, cartographie, comptabilité »,
FAO, 1996
Michael Hayes « Drought Indices », National Drought Mitigation Center, University of
Nebraska Lincoln USA
A.A. Viau, J.V. Vogt et I. Beaudin, Comparison of a Satellite-Based and a PrecipitationBased Drought Index, Journal canadien de télédétection, Résumés Volume 26, no. 6 décembre, 2000
M. F. PITA “Un nouvel indice de sécheresse pour les domaines méditerranéens. Application
au bassin du Gaudalquivir (sudouest de l’Espagne)”, Publications de l’Association
Internationale de Climatologie, vol. 13, Nice, pp. 225-234, Departamento de Geografía Física
. Universidad de Sevilla. C/ María de Padilla s.n. 41.002-SEVILLA (Espagne).
[email protected]
Rapport national de l’Algérie sur les objectifs du Millénaire, juillet 2005
OSS n°82
34
ANNEXE 1 : Type de données produites par l’ONM
Bulletins mensuels
ƒ
ƒ
ƒ
ƒ
ƒ
ƒ
ƒ
ƒ
Précipitations :· Quantité totale mensuelle, Bilan pluviométrique mensuel, · Hauteur
maximale recueillie en 24 heures, · Cumul depuis le début de l’année agricole (1er
septembre), · Bilan pluviométrique cumulé depuis le 1er septembre, Nombre de jours
de précipitations >= à certains seuils, Nombre de jours de neige > à certains seuils,
Températures :· Température moyenne et écart à la normale, Température maximale
moyenne, · Température minimale moyenne, · Température maximale absolue et
date correspondante, · Température minimale absolue et date correspondante, ·
Nombre de jours où le minimum absolu est < 0°c, · Nombre de jours où le maximum
absolu est >= à certains seuils,
Vent:Vitesse moyenne, Vitesse maximale instantanée et date correspondante,
Nombre de jours où la vitesse du vent maximal a égalé ou dépassé certains seuils,
Visibilité: Nombre de jours où la visibilité horizontale a été < à certains seuils,
Pression atmosphérique: Moyenne au niveau de la station, · Moyenne au niveau de
la mer (ou géopotentiel moyen de la surface isobare 850 hPa),
Tension de vapeur, évaporation, insolation
Occurrences de phénomènes : orage, gélée, sirocco, grêle, brouillard, brume de
sable, chasse sable et tempête de sable. Il s’agit du nombre de jours où le
phénomène a été observé au moins une fois dans la journée.
Représentations graphiques
9
9
9
9
9
9
OSS n°82
Bilan pluviométrique mensuel,
Bilan pluviométrique cumulé,
Température maximale moyenne,
Température minimale moyenne,
Température moyenne,
Ecart de la température moyenne par rapport à la normale,
35
Bulletins décadaires
ƒ
ƒ
ƒ
ƒ
ƒ
ƒ
ƒ
ƒ
Températures, Moyenne, Maximale moyenne, Minimale moyenne, Maximale
absolue, Minimale absolue, Ecart de la température moyenne par rapport à la
normale ;
Précipitations : quantité totale recueillie dans la décade, hauteur maximale recueillie
en 24 heures, nombre de jours dans la décade avec des précipitations supérieures
ou égales à 1 mm et 1mm, bilan pluviométrique décadaire par rapport à la normale
pour une année agricole (1er septembre)
Vent : vitesse moyenne décadaire et nombre de jours dans la décade avec des
vitesses maximales de vent supérieures ou égales à 16 m/s.
Ensoleillement, évaporation, humidité relative, tension de vapeur ;
Rayonnement global calculé à partir de la durée d’insolation,
Évaporation potentielle calculée d’après la méthode de Penman,
Bilan hydrique, indice d’humidité,
Occurrences de phénomènes, orages, gelée, sirocco, grêle et tempête de sables. Il
s’agit du nombre de jours où le phénomène a été observé au moins une fois dans la
journée.
-
OSS n°82
Représentations graphiques relatives aux variables météorologiques telles les
températures et les précipitations.
36
Exemples de représentations graphiques :
En comparaison par rapport à la normale (pour 6 régions du pays) des : - cumuls de pluie à
compter du 1 er septembre pour l’année en cours et des - cumuls de pluie pour la même période
de l’année précedente
OSS n°82
37
OSS n°82
38
Bulletins annuels
ƒ
ƒ
ƒ
ƒ
Précipitations, Totaux annuels les plus élevés, Totaux mensuels les plus élevés,
Hauteurs maximales en 24 heures les plus élevées, Nombre de jours de pluie les
plus élevés dans l’année, Nombre de jours de pluie les plus élevés dans le mois,
Nombre de jours de neige les plus élevés dans l’année,
Températures : Températures moyennes annuelles les plus élevées, Températures
moyennes annuelles les plus basses, Températures maximales moyennes annuelles
les plus élevées, Températures maximales moyennes annuelles les plus basses,
Températures maximales absolues et dates correspondantes, Températures
minimales moyennes annuelles les plus basses, Températures minimales moyennes
annuelles les plus élevées, Températures minimales absolues et dates
correspondantes,
Vent : Vitesses maximales instantanées du vent les plus élevées dans l’année,
Nombre de jours les plus élevées dans l’année où la vitesse maximale du vent a été
>=20m/s,
Occurrences de phénomènes : Nombre de jours de gelée les plus élevées dans
l’année, Nombre de jours de gelée les plus élevées dans le mois, Nombre de jours de
brouillard les plus élevées dans l’année, Nombre de jours de brume de sable les plus
élevées dans l’année, Nombre de jours de chasse sable les plus élevées dans
l’année,
Description du temps qui a prévalu sur l’Algérie au cours de l’année, Cette description
repose sur l’analyse des principaux paramètres climatologiques. Cette analyse a pour objet
la mise en évidence, aux échelles temporelles mensuelle et annuelle, des fluctuations les
plus significatives qui ont affecté le temps au cours de l’année. Les événements
météorologiques remarquables, les dégâts occasionnées par les aléas climatiques
(inondations, sécheresse, vents violents, gelées, grêle etc.) sont également recensés dans
ce bulletin.
OSS n°82
39
ANNEXE 2 : Type de données produites par l’ANRH
ƒ
ƒ
ƒ
ƒ
Des flashs pluviométriques,
Des bulletins pluviométriques mensuels,
Des bulletins mensuels de la qualité des eaux de barrages,
Des bulletins des titres et sommaires des ouvrages et revues scientifiques
Annuaires et Atlas
ƒ
ƒ
ƒ
ƒ
ƒ
ƒ
ƒ
Annuaires hydrologiques,
Atlas des études géophysiques,
Atlas des études hydrogéologiques,
Annuaires piézométriques,
Recueils agro-climatologiques,
Recueils des inventaires des points d'eau,
Inventaires des ressources en sols
Cartes
ƒ
ƒ
ƒ
ƒ
ƒ
ƒ
ƒ
ƒ
ƒ
ƒ
ƒ
ƒ
OSS n°82
Carte de situation des sites potentiels des retenues collinaires,
Carte pluviométrique du nord de l’Algérie,
Carte des évapotranspirations du Nord de l'Algérie,
Carte de localisation des études hydrogéoloqiques,
Carte des écoulements moyens annuels sur le nord de l'Algérie,
Cartes piézométriques,
Cartes hydrogéologiques,
Cartes de vulnérabilité des nappes,
Cartes lithologiques,
Carte de la qualité des eaux de surface,
Cartes pédologiques,
Cartes des aptitudes culturales (arbustives céréalières, fourragères, maraîchères, et
industrielle)
40
Téléchargement