IV FONCTIONNEMENT DES MARCHÉS 4
côté offreurs, un producteur de fruits ou de légumes en gros est généralement
obligé d’accepter les prix proposés par l’expéditeur.
Le consommateur est évidemment libre de changer de supermarché, le voya-
geur peut décider qu’il préfère se déplacer en voiture plutôt qu’en train, etc. L’état
de preneur de prix doit être associé à des décisions de marché à court terme, où
l’environnement de l’agent ne peut être modifié de fond en comble.
On associe l’idée de preneur de prix à celle de marché concurrentiel, comme
on le verra plus loin.
1.2.2 Les faiseurs de prix
Sur certains marchés qualifiés d’ imparfaitement concurrentiels, il existe un
ou plusieurs agent(s) ayant le pouvoir de déterminer le prix pour un ensemble
des transactions. Il s’agit souvent d’agents de grande taille : en France, EdF et la
SNCF fixent les prix de leurs prestations; mais beaucoup de commerçants, même
de très petite taille, en font autant pour leurs échanges.
Des acheteurs aussi peuvent disposer du pouvoir de déterminer les prix; on
accuse ainsi les centrales d’achat des groupes de super- et hyper-marchés de fixer
les prix pour les achats des différents magasins, les fournisseurs étant réduits à
accepter les conditions qui leur sont proposées – ou à cesser leurs activités. Les
grandes surfaces auraient alors le double pouvoir de déterminer leurs prix d’achat
et leurs prix de vente!
Il faut distinguer, du côté des faiseurs de prix, le cas des agents qui déterminent
le prix de leurs transactions (cas le plus fréquent, y compris celui des centrales
d’achat qu’on vient d’évoquer) de celui où un seul offreur ou demandeur aurait
le pouvoir de fixer le prix pour toutes les transactions sur le marché considéré,
y compris celles de ses concurrents. Le pouvoir est plus grand dans la deuxième
hypothèse; on parle parfois de firme dominante. C’est une situation beaucoup plus
rare.
1.2.3 Les négociations sur les prix
Une situation plus équilibrée est celle où les prix sont négociés, vendeur et des
acheteur potentiel discutant sur un pied d’égalité. La négociation ne se fait qu’en
petit nombre (deux agents ou deux blocs d’agents peu nombreux), et son résultat
reste souvent ignoré des autres agents du marché considéré, elle n’aura donc pas
beaucoup d’influnce sur les atures transactions.
Un marché de négociations face-à-face sera donc souvent fragmenté. Le mar-
ché des voitures d’occasion en est un bon exemple, et cette fragmentation plus ou
moins inhérente explique pourquoi il apparaît nécessaire d’avoir des mécanismes