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Dans le cas de ces pays, la majorité des théoriciens du
développement sont unanimes à reconnaître que la croissance rapide de
la population et l’élévation de son taux posent de graves problèmes,
surtout lorsque l’évolution économique n’arrive pas à suivre ce rythme.
En effet, l’accroissement rapide de la population occasionne une
diminution des ressources susceptibles d’améliorer les conditions de vie
de la population. Un pays à forte natalité et à faible mortalité est amené
obligatoirement à consacrer des ressources importantes à la construction
d’écoles, d’hôpitaux, de logements et d’autres services dont a besoin la
population, sachant bien que les fonds investis dans ces opérations sont
socialement indispensables, mais ne sont pas immédiatement productifs.
Il s’avère que ces ressources sont difficiles à accumuler. Les capitaux
nécessaires au développement, s’ils ne résultent pas de l’épargne sur les
revenus, doivent provenir d’un prêt. Or les besoins quotidiens d’une
famille de grande taille laissent peu de possibilité d’épargne qu’il s’agisse
d’un ménage ou de l’ensemble de la nation. C’est une des raisons pour
lesquelles on est obligé de s’adresser aux investisseurs étrangers ou de
contracter des emprunts étrangers internationaux qui deviennent une
charge pour les générations futures. Ainsi, cette forte croissance freine le
développement économique de deux manières: d’abord une part
disproportionnée des capitaux disponibles est utilisée à des fins sociales
plutôt qu’économiques; ensuite, la formation de capital elle-même est
entravée, car l’augmentation de la production doit servir à subvenir à
l’excédent de population issu de la croissance démographique, à
améliorer les conditions de vie de la population existante et à dégager un
surplus à réinvestir pour améliorer les performances économiques.
Dans le cas du Maroc, les potentialités naturelles sont capables de
supporter l’augmentation possible de la population et améliorer les
2 Blal, A., Investissement et développement économique, Bulletin Economique et
Social du Maroc, 1984.