satisfaction que le taux de croissance marocain reste le plus élevé de la région grâce
à une ouverture commerciale forte et des entrées d'investissements directs étrangers
(IDE) multipliés par 5 en 10 années.
« Un véritable plan Marshall »
En moins d'une décennie, l'industrie marocaine n'aurait cessé de se moderniser. Par
exemple, la filière aéronautique s'est développée de telle façon qu'elle a pris une
dimension internationale.
En 2012, l'implantation de l'usine Renault Tanger et de nombreux équipementiers a
fait du pays un acteur essentiel de la cartographie automobile mondiale avec en sus
la création de 6.000 emplois directs. Le secteur tertiaire tourné essentiellement vers le
tourisme et l'offshoring, n'est pas en reste, puisqu'il apporte aussi une contribution
capitale à l'économie marocaine.
Le bond en avant des infrastructures concernant les routes rurales, l'électrification,
l'accès à l'eau, tout comme les grands projets d'autoroutes, du port de Tanger-Med, des
tramways urbains et du TGV est unanimement salué par les sénateurs.
Les membres de cette commission se félicitent des bons choix du royaume et de sa
politique volontariste de développement assimilés à un véritable plan Marshall.
Malgré le fait que le royaume ne soit pas producteur d'hydrocarbures et de gaz naturel,
il semblerait qu'il réussisse à tirer son épingle du jeu face à des voisins confrontés aux
mêmes problèmes.
Un satisfecit en demi-teinte
Loin d'être indulgente, cette commission n'hésite pas à pointer du doigt les lacunes des
politiques publiques de relance économique face à une crise conjoncturelle internationale
mais aussi structurelle.
Relativement épargné par la crise financière, le Maroc reste cependant vulnérable aux
conditions économiques européennes et aux prix des matières premières. Depuis
toujours l'agriculture occupe une place importante dans l'économie marocaine (15% du
PIB et 40% de l'emploi) et reste toujours tributaire des variations des précipitations.
Depuis 2012, le taux de croissance a ralenti à 2,7% mais la croissance globale a
continué à être soutenue par la dépense publique.
Le taux de chômage est passé sous la barre des 10% mais il demeure élevé parmi les
jeunes urbains (32%) et chez les jeunes diplômés (20%).
La commission des AE dénonce aussi un déficit budgétaire qui se creuse et qui a
atteint en 2012 un taux record de 7,1% du PIB. Ce choix gouvernemental de laisser filer
les dépenses ne serait pas judicieux et on est loin de la règle d'or des 3%.
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