LE DISCOURS RAPPORTE Les paroles ou les pensées peuvent

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LE DISCOURS
RAPPORTE
Les paroles ou les pensées peuvent être rapportées de plusieurs façons : soit le
narrateur les rapporte sans les modifier, de façon directe (discours direct), soit
il rapporte les paroles selon son point de vue (discours indirect).
Le discours indirect peut être lié (les paroles sont placées dans la dépendance
grammaticale d’un verbe principal et sont transformées en propositions ou en
infinitifs : Pierre a dit qu’il était heureux ; Pierre a dit être heureux) ou libre (les
phrases ne dépendent pas d’un verbe principal)
Les marques du style direct
La typographie : présence de guillemets, alinéas, tiret
Verbe introducteur : les paroles peuvent être introduites par un verbe transitif
(dire, écrire, déclarer,…), soulignées par une proposition incise (dit-il), ou
insérées dans le récit sans verbe introducteur ni incise (Il ouvrit la porte.
« Viens ! »)
La personne : les pronoms personnels et mots possessifs renvoient au locuteur
(je, mon, le mien, …), à l’interlocuteur (tu, ta la tienne,…), à celui dont le
locuteur et l’interlocuteur parlent (il, son, la sienne,…)
Le temps : les temps situent l’action par rapport au présent du locuteur
Hier, il disait : « Je suis heureux » ;
(Aujourdhui), il dit « Je suis heureux » ;
Demain, il dira « Je suis heureux »
Le lieu : ici désigne l’endroit où se trouve le locuteur
Remarque :
Linterrogation est directe (elle demanda : « Où vas-tu ? »)
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Modifications entraînées par le passage du discours direct au discours
indirect
DISCOURS DIRECT DISCOURS INDIRECT
Les signes typographiques
Guillemets, tirets, points d’interrogation, d’exclamation, de suspension,…
disparaissent.
Les paroles sont reproduites par des subordonnées introduites par que
Les personnes
Elles sont considérées du point de vue du locuteur
ØLes personnes représentant le narrateur restent identiques ou
passent à la 1ère personne ;
Je t’ai dit : « Je te rejoindrai » ; Je t’ai dit que je te rejoindrais
Il m’a dit : « Je te rejoindrai » ; Il m’a dit qu’il me rejoindrait
Øcelles qui concernent l’interlocuteur restent ou passent à la 2nd
personne ;
Je t’ai dit : « Je te rejoindrai » ; Je t’ai dit que je te rejoindrais
Tu lui as dit : « Je te rejoindrai » ; Tu lui as dit que tu le rejoindrais
ØSi la personne ne concerne ni le locuteur, ni l’interlocuteur, elles
restent ou passent à la 3ème personne
Je t’ai dit : « Je le rejoindrai » ; Je t’ai dit que je le rejoindrais
Il lui a dit : « Je le rejoindrai » ; Il lui a dit quil le rejoindrait
Remarque :
Parfois, au style indirect, les pronoms à la 3ème personne renvoient à des êtres
différents ; il faut lever toute ambigüité
Les indications de temps et de lieu
ØSi le lieu et le temps des paroles correspondent à ceux du récit ; ils
sont conservés
Il m’a dit tout à l’heure : « Mon père partira demain »
Il m’a dit tout à l’heure que son père partirait demain
ØSi le lieu et le temps ne sont pas les mêmes, des changements
interviennent :
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DISCOURS DIRECT DISCOURS INDIRECT
Ici
Maintenant
Hier
Avant-hier
Demain
Après-demain
Passé ou dernier
Prochain (la semaine
prochaine)
Lundi, mardi, …
L’autre jour
Tout à l’heure
Alors
La veille
L’avant-veille
Le lendemain
Le surlendemain
Précédent
Suivant (la semaine suivante)
Le lundi, le mardi, …
Ce jour-là
Aujourd’hui
ØLa transposition des temps se fait selon les règles de la concordance
des temps
Si le verbe introducteur est au présent ou au futur
Présent Présent
Futur
Il déclare : « Je t’aiderai » Futur
Il déclare qu’il l’aidera
Si le verbe introducteur est au passé
Présent de l’indicatif Imparfait de l’indicatif
Passé compo Plus-que-parfait de l’indicatif
Futur Conditionnel
Présent du subjonctif
Il clara : « J’irai avant que tu
partes
Imparfait du subjonctif
Il déclara qu’il irait avant qu’il
partît
Imparfait et pasdu subjonctif Plus-que-parfait du subjonctif
Remarques :
Lorsque les paroles représentent une chose vraie au moment où le
narrateur les rapporte, on garde les temps primitifs
Nous disions que vous êtes l’orateur le plus éminent du diocèse (A.
France)
Lorsque les paroles ont mises à l’infinitif, le temps reste celui du style
direct.
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Il déclara : « Je suis malade » ; Il déclara être malade
ØLe seul mode à subir une transformation est le mode subjonctif. Au
style indirect, il est remplacé par l’infinitif ou le subjonctif
Je lui ai dit : « pars ! » ; Je lui ai dit de partir / Je lui ai dit quil parte
La proposition interrogative directe
Elle est remplacée par une subordonnées interrogative indirecte. Les mots
interrogatifs sont conservés, mais l’inversion du sujet est remplacée par
l’ordre sujet-verbe
Il m’a demandé : « Quand pars-tu ? » ; quand je partais
« Comment pars-tu ? » ; comment je partais
« Où par-tu ? » ; où je partais
« Pourquoi pars-tu ? » ; pourquoi je partais
« A quelle heure pars-tu ? » ; à quelle heure je partais
Remarques :
Le pronom QUE devient CE QUE
« Que fais-tu ? » ; Il m’a demandé ce que je faisais
Lorsque le mot interrogatif est absent, on emploie l’adverbe SI
Il m’a demandé : « Pars-tu ? » ; Il m’a demandé si je partais
Les introducteurs EST-CE QUE, EST-CE disparaissent dans
l’interrogation globale
Il m’a demandé : « Est-ce que tu pars? » ; Il m’a demandé si je partais
Le mot mis en apostrophe sort de la citation et est rattaché comme
complément au verbe introducteur
J’ai dit : « Jean, je suis fatigué. » ; J’ai dit à Jean que j’étais fatigué
Les marques du discours indirect libre
Il ne connaît pas les transformations du discours indirect.
La subordination QUE est exclue ; et l’adverbe SI des interrogatives
indirectes n’apparaît pas
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Il exclut l’infinitif subordonné, mais l’infinitif de l’interrogation directe
peut être conservé
« Que répondre à mon père ? » ; Il s’interrogeait : que répondre à son père ?
Il garde les marques du discours direct
ØDans l’interrogation,il conserve de l’interrogation direct : la
ponctuation, les termes introducteurs, l’ordre des mots
Aussi en bas l’émotion grandissait-elle. Quoi donc ? Est-ce qu’on allait le
laisser en route, pendu dans le noir (Zola, Germinal)
ØDans l’exclamative, il garde les exclamatifs, les mots-phrases et les
phrases averbales
Il me regardait avec satisfaction dans la glace : que ma robe m’allait
bien !
Il garde le ton du discours direct
Pour les phrases injonctives, seul le subjonctif avec que est possible
Je lui ai envoyé un légramme : qu’il revienne tout de suite !
Parfois la reconnaissance du style indirect reste ambiguë
Une analyse du lexique ou des personnages peuvent alors être une aide. Il
est aussi nécessaire de connaître les auteurs.
« En s’apercevant dans la glace, elle s’étonna de son visage. Jamais elle n’avait
eu les yeux si grands, si noirs, ni d’une telle profondeur. Quelque chose de
subtil épandu sur sa personne la transfigurait. Elle se répétait : j’ai un
amant, un amant ! se délectant à cette idée comme à celle d’une autre puberté
qui lui serait survenue. Elle allait donc enfin posséder ces plaisirs de l’amour,
cette fièvre de bonheur dont elle avait désespéré. Elle entrait dans quelque
chose de merveilleux où tout serait passion…
G. Flaubert, Madame de Bovary
Si les parties notées en bleu appartiennent au discours indirect libre, a partie
écrite en rouge est plus sujette à controverse (sont-ce les paroles d’Emma
Bovary ou de Flaubert ?)
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