Question posée aux savants
Salam alaikoum wa rahmatoullahi notre respectueux et honorable Cheikh.
Nous sommes des responsables d’associations musulmanes gérant des mosquées en
France et nous avons une question très importante concernant les musulmans de France.
Depuis plusieurs années, des politiques et des journalistes français propagent la haine à
l’égard des musulmans et de l'Islam. Des lois ont été faites et d’autres sont en projet pour
restreindre encore plus la pratique de notre culte. Depuis quelques années, et surtout
depuis les attentats de 2015, la parole anti-Islam s’est libérée chez ces politiques et ces
médias.
Par exemple, une loi interdit le hijab à l’école et une autre interdit le Niqab dans l’espace
public. Actuellement, tout musulman attaché à la pratique sérieuse de sa religion risque
d’être accusé d’extrémiste ou de terroriste. Cela va jusqu'à rendre extrémiste les
musulmans qui refusent de serrer la main des femmes.
Depuis Novembre 2015, le gouvernement a décrété l'Etat d’urgence. Des milliers de
musulmans, quasiment tous innocents, ont éperquisitionnés chez-eux avec une grande
violence et en pleine nuit. D’autres ont été assignés à résidence et ont de ce fait perdu
leur emploi. Des associations musulmanes et des mosquées ont é fermées pour des
motifs non prouvés de soit disant propos radicaux.
Aujourd’hui, des candidats aux élections présidentielles de 2017 parlent de vouloir
interdire le Hijab dans l’espace public et d’interdire aux frères ayant étudié à l’étranger
faisant la Da’wah de prendre la parole.
Des élections vont se dérouler en France ce dimanche (27 novembre) pour designer le
représentant du parti de Droite et du Centre. Il opposera un candidat anti-musulman qui
compte fermer d'autres mosquées, interdire le Hijab dans l'espace public et interdire le
Salafisme ou l'organisation des Frères Musulmans. Il dit clairement que le problème est
l'Islam.
Face à lui, un autre candidat plus ouvert sur l'Islam et les musulmans. Ces opposants lui
ont même donné un surnom de musulman (Ali) et le caricaturent avec une barbe et un
turban.
A ces élections, tout le monde peut voter à condition de donner 2 euros (pour couvrir en
partie les frais d’organisation) et de signer la phrase suivante « Je partage les valeurs
républicaines de la droite et du centre et je m’engage pour l’alternance afin de réussir le
redressement de la France». Le nombre de votants au premier tour de ces élections était
d'environ 4 millions et le nombre de musulmans qui pourraient voter est estimé à environ
3 millions.
NOTRE QUESTION EST LA SUIVANTE :
Pouvons nous participer à ces élections avec ces conditions afin de repousser le mal que
représente le candidat voulant faire des lois contre l'Islam et les musulmans ?
Barakallahoufikoum pour cette réponse attendue par un grand nombre de musulmans.
Réponse de l’honorable chaykh Khalid Al Mouchayqih
Dans ce genre de question, on doit peser le pour et le contre (entre le bienfait et méfait)
et tant que les musulmans et ceux qui les représentent verront que le fait de voter pour
l'un des candidats est moins gênant et moins néfaste que si l'autre gagne les élections
alors qu'ils votent pour ce premier candidat.
Il n'y a pas de mal car dans cela il y a un grand intérêt pour les musulmans et également
le fait de repousser le mal auquel ils sont confrontés.
De plus, le fait de voter pour ce candidat et son parti ne veut pas dire que nous
(musulmans) sommes d'accord ou que nous approuvons leurs idées ou encore que nous
acceptons leur élection et le but de cela n'est que de repousser le mal qui risque d’être fait
à l’encontre des musulmans. Quoiqu’il en soit un des candidats devra être élu alors il est
préférable de voter pour le moins néfaste.
عيمجلالاقفو
Réponse de l’honorable chaykh Wassiyoullah
Le vote est autorisé, le chaykh Wassiyoullah se base sur les fatwas de chaykh Ibn Baz Ou
Otheimine qui s’est prononcé sur ce sujet précédemment.
Réponse du Dr Abdallah Al Damiji (professeur à l’université Oum
Al Koura, département de la Aqida)
La problématique que vous me soumettez fait partie des questions dogmatiques qui
n’étaient pas connues avant. Il faut donc la traiter sous l’angle de la promotion du bien et
de l’opposition au mal. Et de ce point de vue, plusieurs grands oulémas ont déjà émis des
avis juridiques avec toutes les problématiques juridiques que de telles situations peuvent
engendrer comme cela a été le cas au Koweït et en Egypte ou autres.
Parmi ces oulémas, nous citerons les Cheikhs Outheimine, Ibn Baz ou encore
Abderrahmane Al Barak ou d’autres encore parmi les vénérables oulémas vers les sites
desquels vous pouvez vous tourner.
Il se trouve en même temps des parties appartenant à la salafia qui prônent l’interdiction
à la participation des musulmans. Leurs positions sont parfois sans référence juridique et
d’autres fois, leur avis est basé sur ce qu’ils ont cru comprendre.
De mon point de vue il est autorisé de voter pour celui qui pourra défendre l’intérêt des
musulmans ou au moins pour celui qui qui sera d’un moindre mal pour eux.
De ce fait je vois qu’il est licite de voter pour celui dont on espère de lui un moindre mal
pour les musulmans.
Observation : Cet avis vous est destiné et s’il doit être édité il doit l’être accompagné de la
question posée.
Réponse du Dr Loutfallah Khoudja (professeur à l’université Oum
Al Koura, département de la Aqida)
Il est possible de déroger aux règles dans deux cas possibles, soit par nécessité
impérative, soit parce que c’est le passage obligé pour atteindre un intérêt plus grand.
Ainsi le vote pour tel ou tel parti s’inscrit dans l’un de ces deux cas. Il répond soit à un
impératif de nécessité absolue, soit au besoin de repousser un plus grand mal. Vous êtes
les mieux placer pour évaluer votre intérêt dans le pays vous vivez. Il n’y a donc par
d’inconvénient à aller voter.
Réponse du Dr Mohamed Al Souat (professeur à l’université Oum
Al Koura, département de la Charia)
Si la situation correspond à ce qui a é décrit dans la question alors il est autorisé de
voter du point de vue de la promotion de ce qui va dans votre intérêt et de ce qui peut
vous éviter ce qui est nuisible pour vous.
Réponse du Dr Mouhamad Saad Al Assimi (professeur à
l’université Oum Al Koura, département de la charia)
Il n’y a pas d’inconvénient à voter pour repousser le plus grand des maux par un acte de
moindre mal. Il est à préciser que cet acte de vote n’est pas licite dans des conditions
normales mais est autorisé en cas de nécessité pour prévenir la plus grande des
nuisances.
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