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Techniques de construction
Techniques de construction
Remarque
Les ponts thermiques sont une rupture dans l’enveloppe isolante d’une
paroi donnant vers l’extérieur. D’un point de vue pratique, on appelle ponts
thermiques toutes les parties de la paroi qui donnent sur l’extérieur et qui
n’ont pas pu être isolées. Les ponts thermiques les plus fréquents sont :
– la jonction des parois horizontales (plancher bas, plancher intermé-
diaire, etc.) et des parois verticales ;
– l’interface entre les murs de refend et les murs extérieurs ;
– les tableaux, linteaux et appuis de fenêtres ;
– l’ensemble des points particuliers ne permettant pas d’isolation.
Les ponts thermiques peuvent représenter jusqu’à 25 % des déperditions
d’une maison. De plus, les ponts thermiques étant des surfaces froides,
ils sont souvent la source de phénomènes de condensation pouvant
entraîner la prolifération de champignons et de salpêtre.
1.3 Cas particulier des vitrages : capter
les calories
Dans un bâtiment, le vitrage joue un rôle de capteur solaire simple
et économique. Suivant le contexte de leur utilisation et de leur
interaction avec les autres éléments du bâti, les vitrages peuvent
couvrir jusqu’à 80 % des besoins caloriques de nos habitations.
Les parois vitrées sont pourtant le talon d’Achille de l’enveloppe
thermique des bâtiments.
Les innovations technologiques récentes ont permis à la fenêtre
de faire des progrès considérables et de devenir l’un des premiers
composants d’enveloppe à présenter un bilan thermique annuel
positif. Le bilan thermique est la différence entre les gains solaires
et les déperditions. Il dépend de plusieurs paramètres dont :
– la performance thermique, caractérisée par le coefficient Uw
( w pour l’anglais window : fenêtre) ;
– le facteur solaire, qui indique la proportion du flux énergétique
que le vitrage laisse passer ;
– l’orientation des vitrages, l’angle qu’il forme avec le rayon-
nement solaire et ses possibles protections contre le rayonne-
ment ;
– la durée et l’intensité de l’ensoleillement ;
– les écarts de température entre l’intérieur et l’extérieur.
Le tableau 3 donne les bilans énergétiques exprimés en kWh pour
1 m
2 de vitrage sur une saison de chauffage en fonction de son
orientation et du type de vitrage utilisé.
Les résultats montrent que les vitrages exposés au nord ont tou-
jours un bilan négatif (valeurs en gras du tab. 3) , et qu’une baie
vitrée performante de 3 m
2 orientée au sud produit autant d’éner-
gie qu’un radiateur moyen de 1 000 watts fonctionnant durant
375 heures. Les résultats montrent aussi l’importance d’une baie
vitrée dans l’équilibre entre déperditions (l’hiver) et apport solaire
(à limiter l’été pour les faces est et ouest et à maximiser l’hiver
au Sud).
Il est ainsi communément admis qu’une baie au sud remplace un
radiateur, alors qu’au nord elle en nécessite un supplémentaire.
Tab.2.Épaisseursoptimalesdesisolantsdetoiturepourleconfortd’hiveretd’été(source–:–DR–ingénieur–Reinhardt–Geisler,–Isofloc).
Type d’isolant Masse volumique
ρ (kg/m
3 )
Conductivité
λ (W/m.K)
Capacité thermique pC
(Wh/m
3 .K)
Épaisseur (cm)
Hiver Été
Panneau isolant de fibres de
bois 160 0,04 80 17,3 18,5
Copeaux de bois 90 0,055 63 23,8 24,5
Liège expansé (vrac) 100 0,045 42 19,5 27,1
Ouate de cellulose forte densité 70 0,045 42 19,5 27,1
Ouate de cellulose moyenne
densité 55 0,04 33 17,3 28,6
Mousse rigide de
polyuréthane 30 0,03 13 13,0 40,5
Perlite expansée 90 0,05 20 21,7 41,6
Laine de mouton 20 0,04 10 17,3 53,5
Polystyrène 20 0,04 8 17,3 59,3
Coton 25 0,04 6 17,3 69,0
Laines minérales 18 0,04 4 17,3 81,5
Fibres polyester 15 0,045 2 19,5 110,0
Construction
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