Troubles anxieux Qu`est-ce qu`un trouble anxieux? Les

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Troubles anxieux
Qu’est-ce qu’un trouble anxieux?
Un peu d’anxiété, de temps à autre, cela fait partie de la vie. Cela peut même être un signal d’avertissement
utile face au danger. L’anxiété devient un problème lorsqu’elle survient fréquemment, qu’elle est intense et dure
plusieurs heures, voire plusieurs jours, et qu’elle commence à nuire aux activités quotidiennes telles que l’école,
le travail, le sommeil et les relations avec l’entourage. Ce type d’anxiété peut perturber grandement la qualité de
vie et même causer des problèmes de santé.
Il existe tout un éventail de troubles anxieux pouvant entraîner des changements du comportement, de la pensée,
des émotions et de la santé physique : le trouble panique, la phobie sociale, des phobies spécifiques, le syndrome
de stress aigu, le syndrome de stress post-traumatique, l’anxiété généralisée et le trouble obsessionnel-compulsif
(ce sujet est traité plus en détails dans une autre section de ce site – vous pouvez cliquer sur le nom de la maladie
pour y accéder).
La section Quels sont les signes et les symptômes des troubles anxieux? offre une description plus détaillée
de ces troubles. Tous ont cependant une chose en commun : ils peuvent généralement être traités au moyen
de médicaments, de séances de psychothérapie, de modifications des habitudes de vie ou de plusieurs de ces
méthodes. Alors ne vous découragez pas, et poursuivez votre lecture pour en savoir plus.
Les troubles anxieux sont-ils fréquents?
Les troubles anxieux constituent le problème de santé mentale le plus fréquent. Les recherches à ce sujet ont
montré que jusqu’à un adulte sur quatre présentera un trouble anxieux au cours de sa vie, et que jusqu’à une
personne sur dix éprouve un trouble anxieux chaque année. Il s’agit du problème de santé mentale le plus
important chez les femmes, et le deuxième en importance chez les hommes, tout juste après la toxicomanie.
Malheureusement, certaines personnes souffrent pendant des années avant de chercher de l’aide, parfois pour
éviter les stigmates associés à ces maladies mentales, parfois parce qu’elles croient, à tort, que ce ne sont que
des signes de faiblesse ou d’instabilité – une idée du reste très répandue. En vérité, ce sont des problèmes
médicaux qui peuvent être diagnostiqués et traités.
Qui peut être atteint de troubles anxieux?
Comme nous l’avons mentionné précédemment, les troubles anxieux touchent aussi bien les hommes que les
femmes, bien qu’ils soient plus fréquents chez ces dernières. Ils sont également présents chez les enfants.
Si les causes des troubles anxieux n’ont pas été totalement élucidées, on croit néanmoins qu’ils sont déclenchés
par un amalgame de facteurs biologiques et de conditions individuelles, comme beaucoup d’autres problèmes de
santé3. Voici certains facteurs de risque qui prédisposent aux troubles anxieux :
•Une expérience traumatisante dans l’enfance. Si vous avez souffert d’abus ou subi un traumatisme, ou été
témoin d’un événement traumatisant pendant votre enfance, vous courez un risque accru de présenter un
trouble anxieux à un certain moment dans votre vie.
•Le stress causé par une maladie physique. Le fait d’être atteint d’une maladie grave, comme le cancer, peut
être une cause d’inquiétude et d’anxiété face à l’avenir.
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Troubles anxieux
•Une accumulation générale de stress. Cela peut être la conséquence d’un seul événement marquant ou
d’une série de situations stressantes qui déclenche l’anxiété, par exemple, la mort d’un proche ou des soucis
financiers récurrents.
•Votre personnalité. Il semble que certains types de personnalités soient plus prédisposés que d’autres aux
troubles anxieux. De plus, certains troubles de la personnalité, comme le trouble de la personnalité limite,
peuvent aussi être associés aux troubles anxieux.
•Le fait d’avoir un proche parent atteint d’un trouble anxieux.
•La toxicomanie. Les drogues et l’alcool peuvent causer ou aggraver l’anxiété.
Chez certaines personnes, ce qui semble être un trouble anxieux se révèle parfois un état psychique dû en
grande partie à un problème de santé sous-jacent. Dans de tels cas, le traitement du problème physique
contribue à résoudre l’anxiété. C’est généralement le cas des adultes de plus de 35 ans qui ne répondent pas
aux médicaments permettant normalement de traiter les symptômes d’anxiété et qui ne présentent aucun des
facteurs de risque énumérés ci-dessus, exception faite de la toxicomanie. De fait, les signes et les symptômes de
l’anxiété sont parfois le premier indice de la présence d’une maladie physique.
Comment prévient-on les troubles anxieux?
Comme il est presque impossible de prédire ce qui déclenchera l’apparition d’un trouble anxieux, la prévention est
particulièrement difficile. On peut toutefois prendre des mesures concrètes pour réduire les symptômes d’anxiété
lorsqu’ils commencent à se manifester :
•Obtenez de l’aide dès que possible lorsque votre anxiété prend des proportions excessives.
Les symtômes pourraient être plus difficiles à traiter si vous attendez.
•Tenez un journal quotidien. Bien que cela ne soit pas nécessairement utile à court terme, les renseignements
que vous pourriez y consigner au sujet de vos réactions aux événements et de la façon dont vous vous adaptez
pourraient aider les professionnels de la santé à comprendre ce qui ne va pas.
•Établissez vos priorités. La gestion de votre temps et de votre énergie peut vous aider à réduire votre degré d’anxiété.
•Évitez à tout prix les drogues et la consommation abusive d’alcool. Ces deux habitudes peuvent causer
ou aggraver l’anxiété, et la désaccoutumance peut aussi être une source d’anxiété. S’il vous est trop difficile
d’arrêter seul, demandez de l’aide.
Quels sont les signes et les symptômes des troubles anxieux?
Les signes et les symptômes peuvent différer grandement d’une personne à l’autre, surtout en fonction du type
d’anxiété en cause. Un ou plusieurs des symptômes généraux suivants peuvent être présents :
•Nervosité
•Sentiment d’impuissance
•Sensation de danger imminent, de panique ou de tristesse accablante
•Accélération du rythme cardiaque
•Respiration rapide pouvant mener à la perte de conscience (hyperventilation)
•Sudation
•Tremblement
•Sensation de faiblesse ou de fatigue
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Troubles anxieux
Les différents types de troubles anxieux comportent tous des symptômes qui leur sont propres; en voici un aperçu :
•Trouble panique. Il se manifeste par des crises de panique inattendues et répétées, pouvant comporter
des symptômes physiques tels que palpitations cardiaques, accélération du rythme cardiaque, sudation,
tremblements, étourdissements, nausées ou essoufflement. Souvent, les personnes atteintes croient qu’elles
font une crise cardiaque ou se sentent comme si on essayait de les étrangler. Ces symptômes peuvent les
amener à éviter différentes situations qui génèrent de l’anxiété, tels les endroits qu’elles associent aux crises de
panique, les lieux très achalandés (par exemple, les centres commerciaux) et les activités physiques.
•Phobies spécifiques (ou simples). Il s’agit de peurs irrationnelles et persistantes face à des situations ou des
objets précis. Certaines personnes ont la phobie de certaines espèces animales (par exemple, les souris ou
les araignées), de milieux physiques ou de manifestations naturelles (par exemple, les hauteurs ou les orages)
ou des prises de sang. D’autres encore ont des phobies situationnelles (par exemple, les ascenseurs ou les
espaces confinés) ou ont une peur extrême de vomir ou de s’étouffer. L’exposition à l’objet de la phobie crée
une grande anxiété, ainsi qu’un fort désir d’évitement. La réponse physique à la phobie peut comprendre la
sudation, la tension musculaire et les étourdissements, et dans certains cas, tous les symptômes d’une crise de
panique complète.
•Phobie sociale. La phobie sociale est une peur irrationnelle et persistante de diverses situations sociales ou
de performance qui pourraient être une cause d’embarras. Cette peur de faire quelque chose de mal devant
les autres peut amener la personne atteinte à éviter pratiquement toute interaction sociale. Les symptômes
physiques peuvent inclure le rougissement, la sudation ou la sécheresse de la bouche.
•Syndrome de stress aigu. Ce type de trouble anxieux survient généralement chez une personne qui a subi
une expérience ou été témoin d’un événement comportant une menace physique contre elle-même ou contre
une autre personne, y compris des blessures sérieuses ou la mort. Les symptômes, qui débutent au cours
du mois qui suit le traumatisme, sont notamment des souvenirs pouvant causer des réactions émotionnelles
perturbantes et la sensation de revivre l’événement. Les symptômes physiques peuvent comprendre l’agitation
et la difficulté à se concentrer et à dormir, des sursauts fréquents et exagérés, ainsi qu’une sensation de tension,
d’engourdissement ou d’instabilité. Les personnes atteintes tendent à éviter les situations qui leur rappellent
l’événement traumatisant; au quotidien, elles peuvent présenter des réactions émotionnelles intenses, ou
encore, une absence quasi complète de réactions émotionnelles.
•Syndrome de stress post-traumatique (SSPT). Tout comme le syndrome de stress aigu, le SSPT survient
après une expérience ou un événement comportant beaucoup de stress. La réaction immédiate à l’événement
doit s’être traduite par une peur intense, un sentiment d’impuissance ou un sentiment d’horreur. Les symptômes
débutent habituellement plus tard que dans le cas du syndrome de stress aigu, soit dans un délai d’environ
trois mois après l’événement déclencheur, mais parfois plus, jusqu’à plusieurs années dans certains cas. L’un
des symptômes est l’impression de revivre encore et encore l’événement à travers des souvenirs, des rêves
ou des rappels d’images qui créent un sentiment de détresse. Les symptômes physiques sont la perturbation
du sommeil et les cauchemars, l’irritabilité ou les sautes d’humeur, ainsi qu’un état d’alerte exacerbé face
à d’éventuels dangers. Les personnes atteintes du SSPT tendent à éviter les pensées, les sentiments, les
conversations, les activités, les endroits ou même les personnes qu’elles associent au traumatisme vécu.
•Anxiété généralisée. L’anxiété généralisée se traduit par une inquiétude et une anxiété excessives au sujet
de choses ou d’activités très diverses, presque tous les jours pendant au moins 6 mois. L’une des principales
caractéristiques est la difficulté à maîtriser l’inquiétude. Les personnes atteintes d’anxiété généralisée éprouvent
des symptômes physiques tels que la tension musculaire, la difficulté à se détendre, l’agitation, l’irritabilité et la
perturbation du sommeil; certaines évitent de lire ou d’écouter les nouvelles et restreignent leurs activités, de
crainte qu’un incident malheureux ne se produise.
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Troubles anxieux
Comment pose-t-on un diagnostic de trouble anxieux?
Le diagnostic précis des troubles anxieux est essentiel à la mise en œuvre d’un traitement approprié. Malheureusement,
dans bien des cas, il se passe 10 ans, voire plus, avant qu’un diagnostic ne soit posé. Cela peut s’expliquer en partie
par le fait que bon nombre de médecins de famille n’ont pas les connaissances requises pour différencier et traiter les
nombreux troubles anxieux, et que la consultation d’un spécialiste est parfois plus appropriée. Par ailleurs, puisque
les troubles anxieux apparaissent souvent de concert avec d’autres problèmes de santé mentale, comme la dépression
ou la toxicomanie, il peut être très difficile de poser un diagnostic précis. Si vous pensez souffrir d’un trouble anxieux,
vous auriez peut-être avantage à vous adresser à une clinique spécialisée.
Le diagnostic d’un trouble anxieux ne peut être posé que si vous répondez aux critères du DSM (Diagnostic and
Statistical Manual of Mental Disorders), un manuel qui détermine les critères de diagnostic de différents types
de troubles mentaux. Chaque type de trouble anxieux se distingue par des symptômes différents, comme nous
l’avons vu dans la section intitulée Quels sont les signes et les symptômes des troubles anxieux. Vous
pouvez en prendre connaissance pour vous faire une idée de ce que les professionnels de la santé chercheront à
savoir pour établir leur diagnostic.
Comment traite-t-on les troubles anxieux?
Il existe plusieurs traitements pouvant aider les patients atteints de troubles anxieux. Certaines approches
psychologiques, comme les exercices de relaxation, la rétroaction biologique (ou relaxation profonde) et la gestion
du stress peuvent être utiles, tout comme la consultation de soutien et les thérapies familiales ou de couple. Certains
traitements pharmacologiques permettent aussi d’atténuer les symptômes et peuvent être jumelés à des traitements
psychologiques. Toutefois, selon l’Association canadienne pour la santé mentale, les spécialistes s’entendent sur le
fait que la forme de traitement la plus efficace est la thérapie cognitivo-comportementale, ou TCC.
Médicaments – Antidépresseurs
Les médicaments ne guérissent pas les troubles anxieux, mais on les utilise avec succès pour traiter les
symptômes, souvent de concert avec une psychothérapie. On peut les répartir en deux catégories : les
antidépresseurs, qui sont couramment utilisés pour traiter les troubles anxieux et la dépression, et les sédatifs,
qui sont utiles contre l’anxiété et les problèmes de sommeil. On peut aussi faire appel à d’autres types de
médicaments pour traiter certains symptômes d’anxiété particuliers, y compris les bêtabloquants pour réduire les
tremblements des mains et ralentir le rythme cardiaque, ou encore, des agents destinés à atténuer la sudation.
Certains de ces médicaments peuvent être prescrits ensemble.
Les différents antidépresseurs sont classés en fonction de la substance chimique naturellement présente dans
le cerveau sur laquelle ils exercent leur effet afin d’influencer l’humeur. On peut également les répartir en souscatégories, selon le moment de leur commercialisation. Le tableau ci-dessous fournit un bref aperçu de différents
types d’antidépresseurs actuellement offerts au Canada.
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Troubles anxieux
Anciens médicaments
Classe de médicament
Effets indésirables fréquents
• Inhibiteurs de la monoamine-oxydase (IMAO)
les tout premiers antidépresseurs
Effets anticholinergiques, tels que :
• Antidépresseurs tricycliques
• constipation
­• sécheresse de la bouche
• miction difficile
• vue brouillée
Médicaments récents
• Inhibiteurs sélectifs du recaptage de la
sérotonine (ISRS)
• maux de tête
• Inhibiteurs du recaptage de la sérotonine et de
la noradrénaline (IRSN)
• anxiété accrue
• insomnie
• sédation
• problèmes d’ordre sexuel
Habituellement, on augmente graduellement la dose du médicament choisi afin d’obtenir l’effet optimal. Il
est possible que les premières semaines soient consacrées à la maîtrise des effets secondaires, et que le
soulagement des symptômes ne se manifeste qu’après un certain temps chez certaines personnes. On ne
doit cependant pas se laisser abattre : on peut venir à bout des effets secondaires, et le soulagement des
symptômes sera grandement apprécié lorsqu’il se présentera. En outre, une fois votre anxiété calmée, vous
pourrez commencer à suivre une psychothérapie en vue d’apprendre à modifier votre comportement lorsque vous
ressentez de l’anxiété.
Il est important de noter qu’il faut parfois faire l’essai de différents antidépresseurs puisque certaines personnes
répondent bien à l’un, alors que d’autres ne leur conviennent pas du tout. De plus, ces médicaments peuvent être
très utiles pour certains, mais ils ne soulagent pas tous les symptômes de l’anxiété.
Médicaments – Sédatifs (benzodiazépines), buspirone et herbes médicinales
Les sédatifs ont pour effet principal de réduire l’anxiété et l’excitation. Ils peuvent induire une sensation de calme
et de quiétude, et causent la somnolence afin d’aider le patient à s’endormir et à rester endormi toute la nuit.
Les sédatifs sont généralement utilisés pour traiter les symptômes d’anxiété aiguë pendant une courte période, souvent
de concert avec des antidépresseurs, surtout au cours des premières semaines lorsque la posologie de ces derniers
n’est pas encore optimale. Étant donné que les sédatifs créent une accoutumance, ils sont peu appropriés pour les
patients toxicomanes ou ceux qui ont un problème de consommation abusive d’alcool ou de médicaments. Les effets
indésirables incluent la somnolence et des problèmes de coordination, de mémoire et d’équilibre.
La buspirone est un anxiolytique qui peut être employé à long terme. Comme c’est le cas avec les antidépresseurs,
il faut parfois compter quelques semaines avant d’en constater l’efficacité. Les effets indésirables sont la sensation
de tête légère après la prise du médicament, les maux de tête, les nausées, la nervosité et l’insomnie.
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Troubles anxieux
Il existe aussi des herbes médicinales qui peuvent contribuer à atténuer certains symptômes d’anxiété, mais leur
degré d’efficacité et leurs effets indésirables n’ont pas été explorés à fond. Il s’agit des herbes suivantes :
•le kava, qui est réputé pour faciliter la relaxation sans induire la sédation, mais qui a aussi été associé à des
problèmes de foie;
•la valériane, couramment utilisée pour favoriser le sommeil en raison de son effet sédatif;
•les vitamines B, et particulièrement l’inositol, sont des éléments nutritifs qui pourraient contribuer à soulager
l’anxiété à cause de leurs effets sur la production de certaines substances chimiques dans le cerveau.
Psychothérapie – Thérapie cognitivo-comportementale (TCC)
La psychothérapie englobe différents traitements qui consistent à parler de ses problèmes avec un
psychothérapeute. La thérapie cognitivo-comportementale est l’une des formes de psychothérapie les plus
utilisées dans le traitement des troubles anxieux, généralement pour une courte période, soit de 12 à 15 séances
hebdomadaires d’une heure.
Pendant les premières séances, le thérapeute discute avec vous afin de cerner vos problèmes. Il examine vos
symptômes d’anxiété pour déterminer quels devraient être les objectifs du traitement. Il vous confie ensuite
certaines tâches cognitives et comportementales, afin de vous amener à acquérir les compétences requises
pour atténuer vos symptômes. Une fois vos symptômes en partie soulagés, les séances portent sur les éventuels
troubles sous-jacents qui pourraient susciter la réapparition (ou récurrence) des symptômes.
Ce type de traitement demande un travail personnel de la part du patient, en dehors des séances avec son
thérapeute. Il peut s’agir, par exemple, d’affronter seul une situation qui génère de la crainte ou de l’anxiété, de
prendre des notes sur les pensées et les sentiments qui surgissent dans différentes situations anxiogènes, ou
simplement, de lire les documents fournis par le thérapeute. Lorsque ce dernier considère que le traitement est
terminé, il peut demander à vous revoir à intervalles plus espacés pour vous aider à conserver les acquis et à
maintenir les bienfaits de la thérapie.
La TCC fait appel à une technique qui consiste à affronter graduellement ses peurs, que ce soit
directement ou par l’imagination – c’est ce qu’on appelle une thérapie d’exposition. L’idée est de vous
faire réaliser que vos craintes sont exagérées et injustifiées et, avec la pratique, de réduire votre anxiété
grâce à un processus d’« adaptation ».
Bien entendu, votre thérapeute ne vous exposera pas tout de suite à des situations de stress extrême. Vous
commencerez par des situations qui provoquent une anxiété faible ou modérée, et passerez graduellement à
des situations plus difficiles. Au fur et à mesure que vous progresserez dans la maîtrise de vos réactions, on vous
demandera de vous y exposer de plus en plus souvent entre les séances, sans l’aide du thérapeute. La lenteur
ou la rapidité de vos progrès dépendra de vous.
La capacité de percevoir, de remettre en question et de corriger votre habitude de surestimer le danger constitue
un autre élément clé de la TCC, tout comme votre incapacité à l’affronter. Parallèlement à la thérapie d’exposition,
vous serez appelé à développer des stratégies cognitives qui vous aideront à réaliser que vos pensées, vos
convictions et vos évaluations peuvent être des sources d’anxiété persistante. Vous apprendrez même à élaborer
des réponses de remplacement pour affronter les choses ou les situations dont vous avez peur, afin de réduire
votre anxiété. Finalement, vous devrez aussi réaliser que les stratégies d’évitement ne peuvent suffire à long terme,
et que vous devez commencer à modifier votre comportement.
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Troubles anxieux
En raison du succès obtenu avec la TCC chez les patients atteints de troubles anxieux et de sa capacité avérée
à aider ces patients à conserver les acquis du traitement, cette méthode est aujourd’hui la psychothérapie de
premier recours en présence de troubles anxieux.
Vivre avec un trouble anxieux
Pour les personnes atteintes d’un trouble anxieux, le rétablissement dépend d’abord du type et de la gravité de
la maladie. Ce ne sont pas des maladies que l’on peut éradiquer comme s’il s’agissait d’une bactérie : une fois
vos symptômes maîtrisés, vous devrez travailler pour prévenir leur récurrence. Vous pourriez avoir besoin d’un
traitement médicamenteux et d’une psychothérapie, de même que d’un plan de prise en charge des symptômes
qui pourraient ressurgir.
Voici quelques conseils pouvant vous aider à vous rétablir et à réduire le risque de récurrence :
•Renseignez-vous sur votre maladie et son traitement.
•Suivez votre plan de traitement à la lettre, y compris la posologie exacte de tous les médicaments prescrits.
•Mettez votre famille à contribution et demandez à vos proches de vous soutenir dans votre démarche,
comme vous le feriez pour toute autre maladie.
•Participez activement et collaborez avec votre médecin pour l’aider à déterminer les causes de votre anxiété
et les moyens de la maîtriser.
•Recherchez des relations constructives et un soutien social, et puisez de la force auprès de vos proches,
plutôt que de vous isoler.
•Apprenez à maîtriser votre stress au moyen de techniques de respiration, du yoga ou d’autres méthodes, et
tâchez de repérer les situations que vous trouvez stressantes pour mieux les surmonter.
•Brisez le cycle de l’anxiété en faisant des choses qui éloignent les soucis – par exemple, un nouveau passetemps ou de l’exercice.
•Adoptez de saines habitudes, y compris une bonne alimentation, de l’exercice et un horaire de sommeil
approprié.
•Établissez un sain équilibre entre le travail, la famille, les amis et les loisirs.
•Évitez la consommation d’alcool et de drogues, puisqu’ils peuvent accroître votre anxiété.
•Arrêtez de fumer et coupez complètement ou réduisez votre consommation de café, puisque la
nicotine et la caféine peuvent aggraver l’anxiété.
Rappelez-vous qu’il existe des façons efficaces de retrouver la maîtrise de votre vie : tâchez d’en apprendre le plus
possible sur votre maladie et de collaborer activement avec les professionnels de la santé. Vous pouvez avoir accès
à de nombreuses sources d’information très utiles. Commencez par visiter certains des sites Web ci-dessous.
Responsabiliser le patient et l’équipe soignante
Les patients et leurs médecins peuvent consulter les sites qui suivent pour obtenir plus de renseignements au sujet
des principaux troubles anxieux, de leurs symptômes, des différents traitements possibles et des découvertes
scientifiques récentes dans ce domaine.
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Troubles anxieux
Ressources
Renseignements utiles et réseaux de soutien sur Internet :
L’Association canadienne pour la santé mentale (www.cmha.ca)
Santé Canada (www.hc-sc.gc.ca)
Commission de la santé mentale du Canada (www.mentalhealthcommission.ca)
Mental Health Works (www.mentalhealthworks.ca) (en anglais seulement)
Santé Mentale Canada (www.mentalhealthcanada.com)
MentalHelp.net (www.mentalhelp.net) (en anglais seulement)
National Institute of Mental Health (www.nimh.nih.gov) (en anglais seulement)
Fédération mondiale pour la santé mentale (www.wfmh.org)
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